Directrice Service du livre et de la lecture | |
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Jean-Sébastien Dupuit (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Évelyne Andrée Thérèse Antoinette Pisier |
Nationalité | |
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Père |
Georges Pisier (d) |
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Marie Blanche Pisier (d) |
Fratrie | |
Conjoints |
Bernard Kouchner (de à ) Olivier Duhamel (de à ) |
Enfants |
A travaillé pour | |
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Distinctions |
Évelyne Pisier, parfois Pisier-Kouchner, est une essayiste, professeure de droit public, et politologue française, née le à Hanoï (alors en Indochine française) et morte le à Toulon.
Évelyne Pisier est la fille de Paula née Caucanas ( - )[1] et d'un haut fonctionnaire français, Georges Pisier ( - ), administrateur en chef des Affaires d'outre-mer, gouverneur en Indochine française de 1943 à 1950, puis en Nouvelle-Calédonie de 1950 à 1966. Il est maurrassien et partisan du régime de Vichy. Elle a une sœur, Marie-France Pisier, née en 1944 et un frère, Gilles Pisier, né en 1950. Sa sœur devient actrice et son frère mathématicien.
Georges Pisier étant gouverneur de l'Indochine française à Hanoï, sa fille Évelyne est internée à l’âge de 4 ans dans un camp de concentration japonais, à la suite de l'invasion japonaise de l'Indochine[2]. Elle vit ensuite à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, où son père est muté. Son père dirige la Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie et publie des livres sur l'île et la région Pacifique[3].
Ses parents s'étant séparés, Évelyne Pisier s'installe à Nice avec sa mère et sa sœur Marie-France[4]. Son ami, le philosophe Pierre Bouretz dit d'Évelyne Pisier qu'elle eut « une enfance à la Marguerite Duras, loin du milieu universitaire et de ses codes. Ce qu’elle a obtenu, elle l’a gagné par son intelligence et sa détermination. »[5].
En 1964, militante féministe et engagée à gauche, Évelyne Pisier embarque avec d'autres étudiants, dont Bernard Kouchner, pour un séjour à Cuba, séjour organisé pour les dirigeants de l'Union des étudiants communistes. Elle déclare alors avoir commencé une liaison de quatre ans avec le dirigeant du pays, Fidel Castro[6],[7].
Assistante à la faculté de droit de Paris à partir de 1965[8], après son retour de Cuba, en 1970, Évelyne Pisier soutient sa thèse de droit public intitulée Le Service public dans la théorie de l'État de Léon Duguit[4],[9], ceci à l'université Panthéon-Assas[10], sous la direction de Georges Lavau.
En 1972[11], elle devient l'une des premières femmes agrégées de droit public et de science politique[12].
Elle intègre l’université de Reims comme maître de conférences puis est nommée professeur à l’université Paris-I - Panthéon-Sorbonne en 1979, tout en enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris. En parallèle, elle est élue au Comité consultatif des universités de 1977 à 1980[8].
Au sein du CNRS, elle dirige le Centre d’études des conceptions politiques classiques et modernes de Paris-I. Elle entre à la fondation Saint-Simon en 1987[8]. Proche de Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, avec Olivier Duhamel elle fréquente Edgar Morin, Alain Finkielkraut, Pierre Manent et Philippe Raynaud[13].
En 1988-1989, le Premier ministre Michel Rocard lui confie un rapport sur la gestion des ressources humaines dans l'administration publique, au sein d'une commission sur « l'efficacité de l'État » dirigée par François de Closets[14]. Elle est nommée directrice du Livre et de la Lecture au ministère de la Culture par Jack Lang[15] en 1989[16]. Dans un bref article, Le Monde la présente comme une « spécialiste des idées politiques et de l'administration publique ». Elle participe à la commission « culture » au commissariat général du Plan en 1992[8].
Après les élections législatives de 1993, le nouveau ministre de la Culture Jacques Toubon ne la maintient pas dans ses fonctions ; elle dénonce alors l'incohérence du système des dépouilles et les « comploteurs de l'ombre » qui auraient, selon elle, réclamé son départ[17].
Après avoir dirigé la collection « Recherches politiques » aux Presses universitaires de France,, elle est conseillère éditoriale aux éditions Hermann (1993-1995), chez Odile Jacob (1995-1999), puis chez Dalloz et Plon à partir de 2000. Elle tient également la chronique « Essais » de l'hebdomadaire L'Événement du jeudi entre 1999 et 2001[8].
En 1994, elle devient professeur émérite de l'université Panthéon-Sorbonne[18]. Elle est membre du Conseil national des programmes de 2001 à 2005[8].
À la suite de la mort de sa sœur Marie-France, elle s'installe dans leur propriété de Sanary-sur-Mer. Début , elle est opérée en urgence d'un cancer du poumon[19]. L'opération échoue[7] : elle meurt à l'hôpital de Toulon[2],[20] le .
Professeure de droit public à partir de 1972, Évelyne Pisier publie ses premiers livres à partir des années 1980, écrits en collaboration avec d’autres auteurs, dans le domaine de l'histoire des idées politiques, notamment avec le philosophe François Châtelet et avec le politologue Olivier Duhamel, son nouveau compagnon (puis mari en 1987).
Après son départ du ministère de la Culture en 1993, elle publie trois ouvrages d’inspiration autobiographique et un roman.
De retour de Cuba, Évelyne Pisier épouse en 1970[21] le médecin Bernard Kouchner, avec qui elle a trois enfants : Julien, né en 1970, et les jumeaux « Victor » et Camille Kouchner nés en juin 1975. Peu avant son divorce d’avec Kouchner en 1984[21], elle se met en couple avec le politologue Olivier Duhamel, de neuf ans son cadet, qu'elle épouse le à Conflans-Sainte-Honorine[7]. Le couple, qui vit avec les trois enfants d’Évelyne Pisier, adopte deux enfants chiliens, une fille en 1987 et un garçon en 1989, épisode qu'elle relate dans Une question d'âge[4].
Selon le livre que sa fille Camille Kouchner publie début sous le titre La Familia grande, c'est pendant l'année 1988[21] que les agressions sexuelles[22] d'Olivier Duhamel sur « Victor » auraient débuté. Pour obtenir le silence des adolescents, Olivier Duhamel invoque la fragilité de son épouse que le suicide de sa mère, militante du planning familial puis secrétaire générale de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, deux ans après celui de son ex-mari[4],[7], a plongé dans une dépression et un début d'addiction à l'alcool[7].
Vingt ans après, « Victor » parle à sa mère de viols ; Évelyne Pisier, d’abord sidérée, choisit de protéger son mari. Elle informe sa sœur, Marie-France Pisier ; celle-ci l'incite à dénoncer son mari et à partir, en lui proposant de l'héberger, et elle parle de l’affaire à son entourage[7]. Très liées depuis l'enfance, les deux sœurs se brouillent[7]. Lors de la mort suspecte de Marie-France Pisier en 2011, l'enquête s'intéresse à la famille Duhamel-Pisier[7]. « Victor » coopère ensuite avec la brigade de protection des mineurs mais refuse de porter plainte, notamment pour protéger sa vie professionnelle et son foyer[7].
Selon le livre de Camille Kouchner, quand des proches sont également informés, le couple Pisier-Duhamel aurait invoqué une « histoire d’amour » incestueuse ; avec d'autres motifs également, il en résulte que les viols ne sont pas dévoilés publiquement[7].
Après la mort d’Évelyne Pisier en , le projet de livre La Familia grande commence à mûrir chez Camille Kouchner, d'autant que sa mère, quelques semaines avant de mourir, lui avait indiqué qu'elle pressentait que ses enfants allaient probablement s'en prendre à son mari dès lors qu'elle aurait disparu[7].
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