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Élections législatives françaises de 2022 | ||||||||||||||
577 députés de l'Assemblée nationale (majorité absolue : 289 sièges) | ||||||||||||||
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(1er tour) (2d tour) |
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Type d’élection | Élections législatives Scrutin majoritaire uninominal à deux tours | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits au 1er tour | 48 953 748 | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 23 256 207 | |||||||||||||
47,51 % 1,2
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Votes exprimés au 1er tour | 22 744 708 | |||||||||||||
Votes blancs au 1er tour | 362 193 | |||||||||||||
Votes nuls au 1er tour | 149 306 | |||||||||||||
Inscrits au 2d tour | 48 589 360 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 22 464 276 | |||||||||||||
46,23 % 3,6
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Votes exprimés au 2d tour | 20 747 470 | |||||||||||||
Votes blancs au 2d tour | 1 235 844 | |||||||||||||
Votes nuls au 2d tour | 480 962 | |||||||||||||
Ensemble pour la majorité présidentielle – Richard Ferrand | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 5 857 561 | |||||||||||||
25,75 % | 6,6 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 8 002 419 | |||||||||||||
38,57 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 245 | 106 | ||||||||||||
Nouvelle Union populaire écologique et sociale – Jean-Luc Mélenchon | ||||||||||||||
Liste
La France insoumise
Europe Écologie Les Verts Parti communiste français Parti socialiste Génération.s Génération écologie Les Nouveaux Démocrates Parti ouvrier indépendant Pour La Réunion Péyi Guyane Parti de gauche Ensemble ! Rézistan's Égalité 974 Révolution écologique pour le vivant Péyi-A Tavini huiraatira Gauche démocratique et sociale | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 5 836 202 | |||||||||||||
25,66 % | 1,1 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 6 556 198 | |||||||||||||
31,60 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 131 | 74 | ||||||||||||
Rassemblement national – Marine Le Pen | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 4 248 626 | |||||||||||||
18,68 % | 5,5 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 3 589 465 | |||||||||||||
17,30 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 89 | 81 | ||||||||||||
Union de la droite et du centre – Christian Jacob | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 2 568 502 | |||||||||||||
11,29 % | 7,5 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 1 512 281 | |||||||||||||
7,29 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 64 | 66 | ||||||||||||
Assemblée nationale élue Par groupes | ||||||||||||||
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Les élections législatives françaises de 2022 ont lieu les et [note 1] afin d'élire les 577 députés de la XVIe législature de la Cinquième République.
Ces élections législatives font suite à l'élection présidentielle organisée au mois d', dont le second tour a vu le président sortant Emmanuel Macron être élu pour un second mandat face à Marine Le Pen du Rassemblement national (RN), tandis que Jean-Luc Mélenchon, candidat de la La France insoumise (LFI), a terminé à la troisième place.
Jean-Luc Mélenchon, durant l'entre-deux-tours, appelle les Français à « l'élire Premier ministre » et appelle de ses vœux une cohabitation. Dans les semaines qui suivent, il initie la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) regroupant LFI et les autres partis de gauche : le Parti socialiste, Europe Écologie Les Verts et le Parti communiste français. Les différents partis de la majorité (La République en marche, le MoDem, Agir et Horizons) se regroupent aussi au sein d'une coalition nommée Ensemble. Au-delà de ces deux acteurs, Les Républicains et le RN peuvent aussi espérer réaliser des performances notables.
Le premier tour est marqué par une abstention record de 52,5 %, et par une quasi-égalité entre la NUPES et Ensemble. Le second tour est marqué par une abstention de 53,8 %, cependant moindre que celle de 2017. Ensemble reste la principale force de l'Assemblée nationale avec 245 sièges, mais perd largement sa majorité absolue. La NUPES obtient 131 à 150 sièges[1] — selon, entre autre, la comptabilisation ou non des députés d'outre-mer — doublant sa représentation, notamment grâce aux résultats obtenus dans les métropoles. La surprise vient du RN qui effectue, malgré un mode de scrutin historiquement défavorable à l'extrême droite, une percée électorale avec 89 députés, soit une progression de 81 sièges, notamment dans les départements ruraux. Avec 64 sièges, LR perd la moitié de sa représentation et devient la 3e force de l'opposition, avec un potentiel rôle d'arbitre. L'UDI disparaît presque totalement avec seulement 3 sièges.
Pour la première fois depuis les législatives de 1988, le président élu ne dispose que d'une majorité relative dans la foulée de l'élection présidentielle. C'est aussi la première fois depuis l'instauration du quinquennat en 2000. La XVIe législature est ainsi l'une des plus fragmentées de la Ve République. Ce résultat est perçu par les commentateurs comme un désaveu pour Emmanuel Macron et un risque de grande instabilité politique et de blocages institutionnels, les différentes forces en présence étant à la fois très polarisées et divisées, limitant les possibilités d'accords entre partis.
Depuis les débuts de la Cinquième République, les élections législatives organisées dans la foulée de l'investiture d'un président élu ont toujours permis à ce dernier de disposer à l'Assemblée nationale d'une majorité absolue ou relative. Cette caractéristique, connue sous le nom de « fait majoritaire », est renforcée par le mode de scrutin majoritaire uninominal. Depuis le passage au quinquennat présidentiel en 2000 et le report des élections législatives après l'élection présidentielle, la coïncidence des scrutins est devenue systématique. Ce changement a contribué à présidentialiser le régime au détriment du pouvoir législatif[2]. En outre, la cohabitation est rendue plus improbable puisqu'elle implique qu'une partie des électeurs reviennent sur leur choix dans la foulée de l'élection présidentielle.
En 2022, l'écart entre la présidentielle et les législatives est de cinquante jours, soit quatorze jours de plus que lors des quatre précédents mandats, un écart jugé susceptible d'accroître l'indécision du scrutin[3].
À l'issue des élections législatives de 2017, le parti du président Emmanuel Macron, La République en marche (LREM), et ses alliés remportent la majorité à l'Assemblée nationale, avec les groupes La République en marche (308 députés), Mouvement démocrate et apparentés (42 députés) et Agir ensemble, créé en (neuf députés), soit un total de 359 députés. En 2022 cependant, ce total ne s'élève plus qu'à 346, à la suite des exclusions et sorties volontaires de plusieurs députés[4],[5].
Emmanuel Macron est reconduit pour un deuxième mandat au terme de l'élection présidentielle d'avril 2022. Le président sortant remporte au second tour 58,54 % des suffrages exprimés face à Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (RN). Arrivé en troisième place au premier tour avec 21,95 % des suffrages, Jean-Luc Mélenchon confirme son mouvement La France insoumise (LFI) comme la première force à gauche. Pour beaucoup d'observateurs, la vie politique française est recomposée en trois blocs de votants : une gauche radicale, un centre libéral et une droite nationaliste[6],[7],[8].
Comme pour le scrutin présidentiel de 2017, les partis politiques traditionnels échouent à se qualifier pour le second tour. Leurs résultats sont plus bas que ceux obtenus cinq ans plus tôt. Le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR), représentés respectivement par Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, s'effondrent avec des scores historiquement faibles : moins de 5 %[9].
À la tête de son parti nouvellement créé, Reconquête (REC), le candidat d'extrême droite Éric Zemmour totalise 7 % des voix et termine quatrième. Éliminé au premier tour, il appelle son électorat à voter pour Marine Le Pen qu'il a critiquée tout au long de la campagne électorale[10],[11].
Depuis 1988, le financement public des partis politiques est prévu par la loi, le montant total des aides publiques pour 2022 est de soixante six millions d’euros[12]. Les montants alloués à chaque parti sont fonction de leurs résultats en voix et du nombre de parlementaires élus aux élections législatives de 2022[13].
Ainsi, au titre du premier tour la NUPES et Ensemble bénéficieront chacune de dix millions d'euros d'aide publique par an au titre de leurs résultats en voix, à répartir pour chaque coalition entre leurs partis. Le RN touchera sept millions d'euros, et le Parti animaliste 400 000 euros, du fait d'avoir recueilli 255 086 voix[14].
En ajoutant les 37 400 euros accordés pour chaque député élu, la coalition Ensemble touchera un total de presque 95 millions d'euros en cinq ans. La NUPES percevra quant à elle 72 millions d'euros, tandis que les Républicains, n'ayant pas respecté la parité femmes hommes, verront leurs subventions amoindries de 42% à 24 millions d'euros[15]. Le RN peut compter sur le double, à savoir un total de 50 millions d'euros de financement public en cinq ans[16],[15].
Les élections législatives suivent l'élection présidentielle où la presse estime que l'absence de débat télévisé au premier tour a fait baisser l'intérêt[17] et les opposants à Emmanuel Macron que sa réélection découle d'un important vote de rejet de l'extrême droite[18], qualifiée au second tour par un écart de seulement 420 000 voix, Jean-Luc Mélenchon y voyant même « le président le plus mal élu de la Ve République » en raison de la très forte abstention au second tour, ce qui est inexact, même si 38,52 % des inscrits est bien l'un des scores plus faibles de la Ve République[19]. Cinq jours après, un sondage BVA révèle que 64 % des Français sont favorables à une cohabitation, privant Emmanuel Macron de la majorité au parlement[20].
Parallèlement, seulement « 22 % des Français pronostiquent une possible majorité de gauche à l’issue des législatives », ce qui a pour effet de « limiter l’importance de l’enjeu », selon une interview du 11 juin au quotidien Le Parisien de Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondage Ipsos [21], qui a identifié « 127 circonscriptions où le résultat se jouera à un ou deux points près » contre seulement 77 aussi serrées en 2017[22] sur la base d'intentions de vote limitées aux sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », induisant de faibles marges d’erreur, comprises entre 0,2 point et 1,3 point[23].
L'éventualité d'une victoire de la gauche est cependant prise en compte de manière plus importante par les Français entre les deux tours, avec 48 % d'entre eux estimant qu'il « faut éviter que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre »[24], proportion presque aussi importante que les 50 % estimant qu'il « faut éviter qu'Emmanuel Macron ait une majorité absolue »[24].
Le parti du président, La République en marche, qui dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale depuis 2017, forme dans la foulée de l'élection présidentielle une confédération du centre et du centre droit baptisée Ensemble avec le parti centriste MoDem de François Bayrou et les partis de centre-droit Agir et Horizons, ce dernier étant dirigé par l'ex-Premier ministre Édouard Philippe.
La France insoumise, à la faveur de la troisième place obtenue par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, devient le principal parti de gauche. Il fédère autour de lui Europe Écologie Les Verts, le Parti communiste français et le Parti socialiste au sein d'une large coalition nommée la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES). Pour la première fois depuis la Gauche plurielle en 1997, les partis de gauche se présentent rassemblés aux élections législatives. Le 7 juin 2022, le Conseil d'État décide que le ministère de l'Intérieur doit prendre en compte la NUPES comme une nuance politique unique dans la présentation des résultats.
Le Rassemblement national, parvenu au second tour de l'élection présidentielle, ne souhaite conclure aucune alliance avec les autres formations de la droite ou de l'extrême droite, notamment le parti Reconquête d'Éric Zemmour. Ce dernier présente sous son étiquette des candidats de trois petits partis de la droite conservatrice : le Mouvement conservateur, Via et le CNIP. De leur côté, le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot se présentent ensemble sous les couleurs de l'Union pour la France.
Le parti Les Républicains subit la défection de quelques députés sortants, à la suite du faible score obtenu par Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, mais l'Union de la droite et du centre (UDC), formée avec l'UDI et Les Centristes lors des précédents scrutins locaux, est reconduite pour ces élections législatives.
L'Assemblée nationale est composée de 577 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans autant de circonscriptions
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits dans la circonscription. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits (12,5 %) ; les deux candidats arrivés en tête du 1er tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu[25].
Le seuil de qualification, basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés, rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les seconds tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares.
Selon les dispositions du code électoral, les élections doivent se tenir dans les soixante jours qui précèdent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée sortante fixée au troisième mardi du mois de juin, cinq ans après son élection, sauf en cas de dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République avant cette date[26].. La fin du mandat de l'Assemblée élue en 2017 est fixée au .
Les dates des élections législatives pour la France métropolitaine sont fixées les et par le gouvernement[27]. Les élections législatives se tiennent donc 50 jours après le second tour de l'élection présidentielle, soit deux semaines de plus que lors des précédentes périodes électorales depuis l'adoption du quinquennat présidentiel[3]. Les déclarations de candidatures doivent être déposées au plus tard le pour le premier tour et le pour le second tour[28].
Pour les Français de l'étranger ainsi que pour ceux de la Polynésie française, le premier tour se déroule avec une semaine d'avance par rapport à la métropole afin de tenir compte de l'éloignement géographique. Certains départements et collectivités d'outre-mer voteront le samedi précédant l'élection en métropole[29].
Les Français de l'étranger peuvent voter par internet ou par correspondance dans les jours précédant le scrutin[30].
Un projet de réforme initiée en 2018 prévoyait un temps la réduction de 25 % du nombre de députés — qui serait passé ainsi de 577 à 433 députés — associée à l'élection de 20 % d'entre eux au scrutin proportionnel plurinominal. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron en 2017, celle-ci n'a finalement pas été mise en place[31].
Selon le projet, le scrutin serait resté uninominal majoritaire à deux tours, comme auparavant, dans 335 circonscriptions uninominales, tandis que les 11 circonscriptions des français établis hors de France auraient été fusionnées en une seule circonscription pourvue à la proportionnelle en un seul tour. À cette dernière se seraient ajoutés les 87 sièges restants qui auraient formé une unique circonscription plurinominale nationale, pourvue à la proportionnelle non-compensatoire avec un seuil de 5 %[32].
Ce projet de réforme a été abandonné, notamment à cause de la pandémie de Covid-19 et l'opposition du Sénat à majorité LR[33].
Début 2021, plusieurs parlementaires et chefs de partis dont Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Laurent Hénart (MR)[34], Julien Bayou (EÉLV) et Jean-Christophe Lagarde (UDI) plaident, aux côtés du président du MoDem François Bayrou, pour l'adoption de la proportionnelle avec comme modèle les élections législatives de 1986. Un courrier est envoyé à cette occasion au président de la République, Emmanuel Macron[35],[36],[37].
Le , le président du groupe MoDem, Patrick Mignola, dépose au nom de son groupe une proposition de loi intitulée « Proposition de loi visant à introduire une dose de proportionnelle lors des élections législatives »[38], avec pour but d'obliger Emmanuel Macron à tenir son engagement sur ce point lors de la campagne présidentielle de 2017. Cette loi élimine les circonscriptions dans les départements élisant plus de 12 députés (soit neuf départements représentant 130 députés), dans lesquels le scrutin passe à la proportionnelle à liste fermée ; le mode de scrutin ne change pas pour le reste des départements (représentant 447 députés).
Le , les présidents des groupes de la majorité (LREM, MoDem, Agir), Christophe Castaner, Patrick Mignola et Olivier Becht annoncent le report de la réforme pour après les élections de 2022[39].
Plusieurs députés ne se représentent pas, à la fois dans les rangs de la majorité sortante et dans ceux de l'opposition.
Au sein de la majorité présidentielle, au , une trentaine de députés sortants sur 351 annoncent ne pas se représenter[40]. Y figurent notamment l'ancien ministre et président de l'Assemblée nationale François de Rugy, la députée LREM Coralie Dubost, le vice-président de l'Assemblée nationale Hugues Renson et le vice-président du groupe La République en marche Nicolas Démoulin.
Dans l'opposition, les anciens candidats à la présidentielle Jean Lassalle (Groupe Libertés et territoires) et Jean-Luc Mélenchon (ex-président du groupe La France insoumise) annoncent ne pas se représenter[41],[42], de même que le président des Républicains Christian Jacob (ex-président du groupe Les Républicains)[43].
Partis ayant eu des élus en 2017 ou présents en leur noms dans les projections des sondages. Plusieurs d'entre eux sont regroupés en 2022 dans des coalitions détaillées ci dessous.
Plusieurs autres partis et coalitions présentent des candidats :
Le code électoral prévoit que les partis politiques représentés par un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale disposent, au total, de deux heures d’émission pour le premier tour (une heure pour le second). Ce temps est réparti entre les groupes au prorata de leur nombre de députés. Les partis politiques non représentés à l’Assemblée nationale, mais auxquels au moins 75 candidats ont indiqué se rattacher, dans leur déclaration de candidature, peuvent aussi avoir accès aux émissions de campagne électorale.
Pour les élections législatives 2022, une liste de 20 partis ou groupements politiques a ainsi été établie par arrêté publié au Journal officiel du 24 mai 2022[63]. L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) établit les temps (durée et nombre) d'émission pour chaque parti. La décision de l'Arcom a été publiée au Journal officiel du 26 mai 2022.
Aux principaux partis et coalitions (Ensemble ; Europe Écologie Les Verts ; La France insoumise ; Les Républicains ; Parti communiste français ; Parti socialiste ; Rassemblement national ; Reconquête ; Union des démocrates et indépendants) s'ajoutent ainsi, pour la campagne télévisée :
Alors qu'il était pressenti pour se retirer de la vie politique après sa défaite, Jean-Luc Mélenchon appelle durant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle les Français à « l'élire Premier ministre »[64]. Si cette demande n'est pas conforme stricto sensu à la Constitution, qui laisse théoriquement le choix du Premier ministre au président de la République, il souhaite imposer à Emmanuel Macron une situation de cohabitation avec une majorité à gauche.
Dans la foulée de l'élection présidentielle, des négociations sont engagées à gauche afin de former une coalition autour de La France insoumise. Alors que l'union de la gauche, souhaitée par une majorité des sympathisants de gauche[65], avait échoué pour la présidentielle, elle apparaît de nouveau possible en vue des législatives. LFI exclut dans un premier temps le Parti socialiste de la future coalition, mais change finalement d'avis après que ce dernier a voté pour entamer des négociations, par la volonté du Premier secrétaire, Olivier Faure.
Un accord de coalition entre LFI et EÉLV est validé le , journée internationale des travailleurs. Il prévoit l'attribution d'une centaine de circonscriptions au parti écologiste. Un accord est trouvé sur la question de la désobéissance aux traités européens, point de tension majeure entre LFI et la gauche social-démocrate[66]. LFI accepte par ailleurs d'amender le nom de la coalition : l'Union Populaire devient la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES). Le PCF, qui avait d'abord jugé inacceptable les exigences de LFI, signe à son tour l'accord le , jour anniversaire de la victoire du Front Populaire en 1936[67]. Les discussions se poursuivent avec le PS et causent des dissensions en interne, du fait d'un courant minoritaire, alliant les « éléphants » du PS et la ligne Delga / Hidalgo[68]. De nombreux élus locaux du parti se prononcent néanmoins pour un accord. L'ancien président François Hollande se montre très critique envers cette alliance, tandis que certains cadres en retrait comme l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve menacent de quitter le parti[69]. Le , le conseil national du PS approuve l'accord et rejoint la NUPES[70].
Le , une grande convention a lieu à Aubervilliers pour sceller cette alliance programmatique et électorale et lancer la campagne des législatives[71].
Le , la NUPES présente les 650 propositions de son Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale[72].
À la droite de l'échiquier politique, le parti Les Républicains (LR) renouvelle la coalition de l'Union de la droite et du centre (UDC) avec ses alliés, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) et Les Centristes (LC). Lors d'un Congrès national organisé le 7 mai, le président de LR, Christian Jacob dévoile ainsi un accord prévoyant des désistement mutuels entre les trois formations, dont 457 candidats investis par LR, 59 par l'UDI, 26 par LC et un par Libertés et territoires[73],[74]. Affaibli par son faible score à l'élection présidentielle et les défections vers la majorité présidentielle, le parti LR a tenté de préserver son unité en faisant signer, début mai, à ses cadres et à l’ensemble de ses candidats une charte défendant l’idée d’une alternance « solide, crédible et essentielle ». Pour ne froisser aucune des lignes qui cohabitent au sein du parti, aucun programme n’a été défini pour ce scrutin[75]. Toutefois, la majorité doit affronter des candidatures dissidentes dans plusieurs circonscriptions, entraînant l'exclusion de 91 de ses membres[76].
Après sa défaite au second tour le , Marine Le Pen reprend elle aussi la rhétorique d'un « troisième tour » aux législatives en annonçant poursuivre son engagement dans la « bataille des législatives »[77]. Les propositions émanant du parti Reconquête d'Éric Zemmour en vue d'une alliance avec le RN restent néanmoins lettre morte[78].
Face à l'échec d'une « Union des droites » avancée par Éric Zemmour, Reconquête présente 550 candidats sous son étiquette, parmi lesquels 176 sont issus de LR, 159 du RN, 158 de la société civile et 57 de trois petit partis qu'il parvient à rallier à lui courant mai : le Centre national des indépendants et paysans de Bruno North, Via, la voie du peuple de Jean-Frédéric Poisson et le Mouvement conservateur de Laurence Trochu[79],[80],[81],[82]. De leur coté, les partis Debout la France, Les Patriotes et Génération Frexit, menées respectivement par Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot et Charles-Henri Gallois forment la coalition Union pour la France (UPF)[83],[84],[85],[86].
La création d'un grand parti centriste voulue par Emmanuel Macron se heurte au refus du MoDem de François Bayrou et du mouvement Horizons d'Édouard Philippe. Les relations sont d'ailleurs tendues avec le maire du Havre, qui dispute des investitures à La République en marche[87].
Le , les partis de la majorité présidentielle déjà alliés au sein d'Ensemble citoyens (dont en premier lieu LREM, le MoDem et Horizons) annoncent la transformation de cette alliance en une « confédération », Ensemble, pour conduire les élections législatives[88]. Les candidats uniques se présenteront tous sous l'étiquette « Ensemble ! majorité présidentielle ». Une fois élus, les députés intègreront à l'Assemblée nationale l’un des trois groupes des principales formations d'Ensemble à savoir Renaissance, Mouvement démocrate et Horizons[89].
La période de campagne officielle pour le premier tour démarre le deuxième lundi précédant le premier tour, soit le , et s'achève le à minuit. Au cours de cette période, la loi impose aux médias audiovisuels d'offrir un temps de parole strictement égal à chaque candidat. Ces derniers disposent sur les chaînes publiques d’une durée égale de 48 minutes pour diffuser leurs messages vidéos de campagne électorale, répartie en onze fois une minute trente et neuf fois trois minutes trente[90].
Est également garanti l'affichage de la propagande électorale sur les panneaux prévus à cet effet dans le domaine public, ainsi que l'acheminement des professions de foi des candidats aux électeurs. À l'inverse de la présidentielle, les candidats se voient remboursés ces dépenses de campagnes qu'ils aient atteint 5 % des suffrages exprimés ou non[90].
Lors des dernières semaines avant le premier tour, les sondages donnent Ensemble et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale en tête, au coude à coude[91],[92] et les projections en sièges des différents instituts indiquent qu'Ensemble pourrait perdre la majorité absolue[93],[94],[95]. Il est supposé que les mauvais sondages résultent des controverses concernant la nomination de Damien Abad et les incidents lors de la finale de la Ligue des Champions le 28 mai au Stade de France[96]. Emmanuel Macron, les membres du gouvernement et de sa majorité concentrent alors leurs attaques contre la NUPES et son programme, commettant au passages quelques approximations, erreurs et fake news[97],[98],[99],[100].
Au cours de la campagne du second tour, Ensemble est vivement critiqué en raison de consignes de vote jugées ambigües dans les circonscriptions opposant la NUPES au RN au second tour, la Première ministre Élisabeth Borne renvoyant notamment dos à dos « les extrêmes »[101] et voulant prendre les décisions de consigne « au cas par cas »[102]. Emmanuel Macron lui-même ne donne aucune consigne[103], un comportement vivement critiqué par les membres de la NUPES qui ont appelé à faire barrage en sa faveur lors du scrutin présidentiel deux mois auparavant[104].
Un total de 6 293 candidats se présentent aux élections législatives, dont cinq candidats à l'élection présidentielle de 2022 : Marine Le Pen, Éric Zemmour, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan et Nathalie Arthaud[105].
La plus jeune candidate est Raphaëlle Rosa, candidate Les Républicains pour la huitième circonscription de la Moselle. Au moment de l'élection, elle a 18 ans et passe son baccalauréat[106].
La doyenne des candidats est Monique Peltriaux. À 93 ans, elle est investie par la formation l'Écologie au centre dans la troisième circonscription des Ardennes[107],[108].
Quinze membres du gouvernement Élisabeth Borne se présentent, dont la Première ministre dans la sixième circonscription du Calvados.
66 députés sortants sont éliminés dès le premier tour de l'élection[122] :
La NUPES et la coalition présidentielle Ensemble ont fait face à un nombre important de dissidents, selon les calculs du collectif de chercheurs Legis-2022, visant à dresser le portrait-robot de la nouvelle France politique[168]. Les 80 dissidents de la NUPES ont en moyenne récolté 9 % contre 26 % pour les investis et seuls 8 se sont qualifiés[168] contre près de 400. La plupart des dissidences sont issues de militants PS ou ex-PS, auxquelles peuvent être ajoutés plusieurs insoumis, dont la député sortante Muriel Ressiguier non-réinvestie par LFI, ainsi que plusieurs communistes comme Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains, opposé à la candidature investie par son parti dans la 4ème circonscriptions de Seine-Saint-Denis - département où les candidats de la NUPES ont gagné toutes les circonscriptions. Dans le Nord, un candidat venu de LFI mais non-investi a été sévèrement battu dès le premier tour par le député PCF sortant Fabien Roussel, investi par la NUPES et réélu. Les dissidents d’Ensemble ! ont pour leur part fait un score moyen de 5 %, contre 26 % pour les investis, seuls 2 se qualifiant[168], battus tous les deux deux, alors que ce fut le cas de 417 candidats Ensemble. Dans une dizaine de circonscriptions, le total des voix du candidat NUPES et du dissident aurait permis à l'un ou à l'autre de se qualifier et c'est aussi le cas d'une quinzaine de circonscriptions pour Ensemble[168].
Le Parti socialiste avait préinvesti plus de 400 candidats avant son accord avec la NUPES, que certains n'ont pas accepté, maintenant leurs candidatures. A émergé ainsi le projet d'un "autre groupe de gauche à l'Assemblée nationale" face à la NUPES[169], intégrant les socialistes "dissidents", le Parti radical de gauche (PRG), et "des socialistes investis NUPES mais qui ne s'en revendiquent pas"[169], parmi lesquelles Valérie Rabault, présidente des députés socialistes entre 2017 et 2022[169], qui en mai 2022 s'est opposée à l'accord électoral entre le PS et La France insoumise[170], Emmanuel Macron lui proposant le poste de Premier ministre[171]. Ce projet de groupe parlementaire incarne la ligne Delga / Hidalgo[68], active pendant la présidentielle, devenue courant minoritaire anti-Nupes alliés aux « éléphants » du PS.
Sur la trentaine de députés PS sortants, sept ont choisi cette "dissidence" dont cinq ont été battus. Parmi les deux réélus, un n'avait pas de candidat de la majorité présidentielle face à lui, situation dont avaient bénéficié aux législatives précédentes quatre députés élus, François Pupponi, Stéphane Le Foll, George Pau-Langevin et Jean-Louis Bricout et plusieurs battus, comme Myriam El Khomri. Lors de ces législatives de 2017, neuf députés PS s'étaient réclamés de la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron puis 9 avaient été démissionné en cours de mandat. Ces neuf démissions et et les sept défaites de députés sortants ont abouti à un renouvellement important du groupe PS en 2022.
En 2022, la presse a recensé 70 candidatures "dissidentes"[172], soit autant que de candidats PS investis par la NUPES. Sébastien Vincini, secrétaire national du PS, a précisé que certains se sont mis eux-mêmes en retrait du PS et que les autres "seront exclus"[169], ce qui a été contesté en justice[173].
Selon la direction du PS, 19 ont décidé de faire bénéficier les financements politiques générés par leur candidature au Parti radical de gauche (PRG)[174]. Ils se présentent surtout dans le Sud-Ouest, où le PS, réalise régulièrement ses meilleurs scores[168], notamment quinze en région Occitanie, présidée par Carole Delga. Les "dissidents" sont aussi 4 en Moselle, 4 en Dordogne[174] et une à Paris. Parmi eux aussi, trois proches du maire PS de Rouen [169], et quatre du maire du Mans, Stéphane Le Foll, ex-directeur de cabinet de l’ex-président François Hollande, qui a soutenu la dissidente Annick Taysse dans son fief de Corrèze[175]. Au Mans, la NUPES a présenté Marietta Karamanli, qui avait été exclue du PS pour s'être présentée contre Stéphane Le Foll aux municipales de 2020 au Mans.
À quelques exceptions près, ces dissidents « sont presque toujours éliminés » au 1er tour, observe le politologue Jérôme Jaffré dans Le Figaro[175] car leur implantation locale n'a « pas tellement joué », reconnait Philippe Doucet, du courant minoritaire opposé à la NUPES[175], souvent avec des scores assez faibles même si Christophe Proença n'a perdu que de justesse dans le Lot dans une triangulaire avec 23,16 % contre 23,73 % au candidat NUPES Thierry Grossemy, et 23,70 % à Huguette Tiegna d'Ensemble. Parmi ces dissidents, cinq députés PS sortants sont battus, Lamia El Aaraje[172]dans la 15e circonscription de Paris, Fatima Bellaredj à Montpellier, Laurent Ughetto en Ardèche, Sylvie Tolmont dans l’ancienne circonscription de Stéphane Le Foll et Stéphane Gomez dans le Rhône[169] et trois réélus, dont un avait cependant été réinvesti par la NUPES avant sa réélection et un autre n'avait pas de candidat de la majorité présidentielle face à lui, tandis qu'Olivier Falorni, réélu dans la première circonscription de la Charente-Maritime (La Rochelle - Ile de Ré), était adhérent du PRG ayant été exclu du PS depuis sa première candidature dissidente contre Ségolène Royal dans les années 2010:
Bertrand Petit dans le Pas-de-Calais, que le PS ne considère pas comme dissident car il n'est plus adhérent, a lui battu un candidat RN alors qu'il n'était pas sortant[175], cas aussi de Benjamin Saint-Huile, qui avait quitté le PS le 4 février 2022, et souhaitait déjà être investi en 2012[181], qui a éliminé la candidate PS-NUPES et battu un candidat RN au 2e tour. Les candidats PS élus via la Nupes sont eux une trentaine, dont 20 sortants[182] et une « une grosse douzaine de nouveaux députés »[182]. Parmi ces sortants Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne) et Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle) et Joël Aviragnet, dans la huitième circonscription de la Haute-Garonne, soutenus par la NUPES mais qui ne s'en sont pas revendiqués dans leur campagne[183]. Joël Aviragnet avait temporairement désinvesti après l'opposition de sa directrice de campagne Carole Delga à la coalition[184],[185]. Les deux derniers avaient été classés par le ministère de l'Intérieur dans les "divers gauche" mais pas la première, qui comme eux siégera à nouveau dans le groupe PS, dont elle était la présidente jusqu'en juin 2022[182]. Parmi les nouveaux, trois qui succèdent à des députés socialistes sortants[182] et deux qui ont battu des ministres[182]: Jérôme Guedj a éliminé dans l’Essonne Amélie de Montchalin et Mélanie Thomin qui a terrassé le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand[182]. Dans la Manche, Anna Pic a regagné l’ancienne circonscription de Bernard Cazeneuve et dans les Pyrénées-Atlantiques Inaki Echaniz celle de Jean Lassalle[182], tandis que dans le Nord, le maire de Lomme Roger Vicot a battu l’ex-secrétaire d’Etat chargé de la Réforme des Retraites, Laurent Pietraszewski (LREM)[182].
Sondeur | Date | Échantillon | LO-NPA | NUPES | DVG-FGR | ECO | DVC | Ensemble (LREM-MoDem-Horizons-Agir) | UDC (LR-UDI) | DVD | UPF (DLF-LP) | RN | REC | PA | REG | Autres | DIV | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
PCF | LFI | EELV | PS | |||||||||||||||||
Résultats : décompte officiel (Décompte du Monde) |
22 745 492[N 1] | 1,17 % (1,19 %) |
25,66 % (26,16 %) |
3,70 % (3,30 %) |
2,67 % (–) |
1,25 % (1,30 %) |
25,75 % (25,80 %) |
11,29 % (11,30 %) |
2,33 % (1,92 %) |
– | 18,68 % (18,68 %) |
4,24 % (4,25 %) |
– | 1,28 % (1,09 %) |
1,13 % (1,21 %) DSV-DXD |
0,85 % (3,80 %) | ||||
Arrêt de publication des sondages pour le premier tour (). | ||||||||||||||||||||
Ipsos | 10 juin | 8 159 | 1 % | 27 % | 3 % | 2,5 % | 0,5 % | 28 % | 11 % | 1 % | 19 % | 5,5 % | – | – | – | 1 % | ||||
Harris Interactive | 8-10 juin | 2 424 | 1 % | 26 % | 4 % | – | 1 % | 26 % | 10 % | 1 % | 2 % | 20 % | 6 % | 2 % | – | – | 1 % | |||
Ipsos | 8-9 juin | 1 881 | 1 % | 27 % | 3 % | 2,5 % | 0,5 % | 28 % | 11,5 % | – | 19,5 % | 5 % | – | – | 1 % DSV |
1 % | ||||
Ifop | 8-9 juin | 1 831 | 1 % | 26,5 % | 3,5 % | – | – | 26 % | 10 % | 2 % | 1,5 % | 19 % | 5,5 % | – | – | – | 5 % | |||
Elabe | 8-9 juin | 2 000 | 1,5 % | 26,5 % | 3 %[N 2] | – | – | 27 % | 11 % | 1 % | – | 19,5 % | 4,5 % | – | – | 1,5 % DSV-EXD |
4,5 % | |||
Cluster17 | 7-9 juin | 2 484 | 0,5 %[N 3] | 29,5 % | 2,5% | – | – | 26% | 10,5 % | 1,5 % | 17,5 % | 5,5 % | 1,5 % | 1 % | 1 % LMR |
3 % | ||||
OpinionWay | 5-8 juin | 3 232 | 1 % | 25 % | 3 % | 1 % | – | 28 % | 11 % | 1 % | 1 % | 18 % | 6 % | 2 % | – | – | 3 % | |||
YouGov | 1-8 juin | 3 568 | 2 % | 25 % | – | – | – | 26 % | 9 % | – | 1 % | 21 % | 8 % | 1 % | – | – | 7 % | |||
Ipsos | 6-7 juin | 2 000 | 1,5% | 28 % | 2,5 % | 2,5 % | 0,5 % | 27 % | 11 % | 1 % | 19,5 % | 6 % | – | – | – | 1% | ||||
Ipsos | 3-6 juin | 11 247 | 1 % | 27,5 % | 2 % | 2,5 % | 0,5 % | 28 % | 11 % | 1 % | 20 % | 5,5 % | – | – | – | 1 % | ||||
Ifop | 3-6 juin | 1 840 | 1 % | 26 % | 3,5 % | – | – | 25 % | 11 % | 2 % | 1 % | 21 % | 5 % | – | – | – | 4,5 % | |||
Harris Interactive | 3-6 juin | 2 355 | 2 % | 24 % | 5 % | – | 1 % | 26 % | 10 % | 1 % | 2 % | 20 % | 6 % | 2 % | – | – | 1 % | |||
Premier tour à l'étranger et en Polynésie française (). | ||||||||||||||||||||
Cluster17 | 30 mai - 1er juin | 2 586 | 1 %[N 3] | 31 % | – | – | – | 27% | 10 % | 2 % | 19 % | 5 % | 1,5 % | 1,5 % | 0,5 % LMR |
2,5 % | ||||
Elabe | 30 mai - 1er juin | 2 000 | 1,5 % | 25 % | 2,5 %[N 2] | – | – | 24,5 % | 12,5 % | 1,5 % | – | 22 % | 4,5 % | – | – | 1,5 % DSV-EXD |
4,5 % | |||
OpinionWay | 28 - 31 mai | 3 008 | 1 % | 26 % | 2 % | 2 % | – | 27 % | 11 % | 1 % | 1 % | 20 % | 6 % | 1 % | – | – | 2 % | |||
Début de la campagne électorale officielle en vue du premier tour (). | ||||||||||||||||||||
Harris Interactive | 27-30 mai | 2 371 | 2 % | 24 % | 4 % | – | 1 % | 27 % | 9 % | 1 % | 1 % | 21 % | 7 % | 2 % | – | – | 1 % | |||
Ifop | 25-28 mai | 1 796 | 1 % | 25 % | 4 % | – | – | 27 % | 10 % | 1 % | 2 % | 21 % | 6 % | – | – | – | 3 % | |||
Cluster17 | 24-26 mai | 2 489 | 0,5 %[N 3] | 30 % | – | – | – | 26 % | 10,5 % | 1,5 % | 19 % | 6 % | 2 % | 0,5 % | 0,5 % LMR |
3,5 % | ||||
OpinionWay | 19-24 mai | 2 845 | 2 % | 25 % | 3 % | 2 % | – | 26 % | 11 % | – | 3 % | 21 % | 5 % | 2 % | – | – | – | |||
Harris Interactive | 20-23 mai | 2 331 | 3 % | 28 % | – | – | – | 26 % | 9 % | 2 % | 21 % | 7 % | – | – | – | 4 % | ||||
Cluster17 | 17-19 mai | 2 950 | 0,5 %[N 3] | 31 % | – | – | – | 26 % | 9 % | 2 % | 20 % | 5,5 % | 1 % | 1,5 % | 0,5 % LMR |
3 % | ||||
Ipsos | 16-19 mai | 11 427 | 1 % | 27 % | 3 % | – | – | 28 % | 9 % | 1 % | 1 % | 21 % | 6 % | – | – | – | 3 % | |||
Elabe | 16-18 mai | 1 668 | 2 % | 27,5 % | – | – | – | 27 % | 10 % | 1 % | 21,5 % | 5 % | – | – | – | 6 % | ||||
OpinionWay | 14-18 mai | 3 022 | 2 % | 24 % | 3 % | 2 % | – | 27 % | 11 % | – | 2 % | 22 % | 5 % | 2 % | – | – | – | |||
Élisabeth Borne est nommée à la fonction de Premier ministre, à la suite de la démission de Jean Castex (). | ||||||||||||||||||||
Ifop | 13-16 mai | 1 884 | 1,5 % | 27 % | – | – | – | 26 % | 11 % | – | 2,5 % [N 4] | 23 % | 6 % | – | – | – | 3 % | |||
1 % | 2 % | 16 % | 7 % | 6 % | – | – | – | 26 % | 10 % | – | 2 %[N 4] | 22 % | 7 % | – | – | – | 1 % | |||
Harris Interactive | 13-16 mai | 2 393 | 3 % | 29 % | – | – | – | 26 % | 10 % | 1 %[N 4] | 23 % | 5 % | – | – | – | 3 % | ||||
Cluster17 | 10-12 mai | 2 925 | 1 % | 31 % | – | – | – | 27 % | 9,5 % | 2 % | 19 % | 5,5 % | – | 1 % | – | 4 % | ||||
Ifop | 6-9 mai | 1 691 | 1,5 % | 28 % | – | – | – | 27 % | 11 % | – | 2 %[N 4] | 22 % | 6,5 % | – | – | – | 2 % | |||
1 % | 2 % | 18 % | 6,5 % | 5,5 % | – | – | – | 26 % | 11 % | – | 2 %[N 4] | 21 % | 6 % | – | – | – | 1 % | |||
Harris Interactive | 6-9 mai | 2 406 | 3 % | 28 % | – | – | – | 26 % | 9 % | 1 %[N 4] | 24 % | 6 % | – | – | – | 3 % | ||||
OpinionWay | 5-9 mai | 3 077 | 2 % | 23 % | 3 % | 2 % | – | 26 % | 12 % | – | 2 %[N 4] | 23 % | 5 % | 2 % | – | – | – | |||
LREM, le MoDem, Horizons et Agir forment la coalition Ensemble (). | ||||||||||||||||||||
Cluster17 | 3-5 mai | 3 619 | 1 % | 34 % | – | – | 24,5 % | 8,5 % | 1,5 % | 19,5 % | 5 % | – | 2 % | – | 4 % | |||||
LFI, EÉLV, le PCF et le PS forment la coalition NUPES (2-). | ||||||||||||||||||||
Harris Interactive | 29 avril - 2 mai | 2 366 | 2 % | 2 % | 19 % | 7 % | 7 % | – | – | 24 % | 8 % | 1 %[N 4] | 23 % | 6 % | – | – | – | 1 % | ||
2 % | 33 % | – | – | – | 33 % | – | 30 % | – | – | – | 2 % | |||||||||
Cluster17 | 27-28 avril | 2 714 | 1 % | 2 % | 20 % | 7,5 % | 5,5 % | – | – | 24 % | 7,5 % | 2 %[N 4] | 21 % | 6 % | – | 1 % | – | 2,5 % | ||
1,5 % | 27 % | 7 % | – | – | 23 % | 9 % | 2 %[N 4] | 21 % | 6,5 % | – | 1 % | – | 2 % | |||||||
1 % | 34 % | – | – | 24 % | 9,5 % | 3 %[N 4] | 24 % | – | 1,5 % | – | 3 % | |||||||||
Harris Interactive | 24-25 avril | 2 343 | 1 % | 3 % | 19 % | 8 % | 5 % | – | – | 24 % | 8 % | 1 %[N 4] | 23 % | 7 % | – | – | – | 1 % | ||
2 % | 33 % | – | – | – | 33 % | – | 31 % | – | – | – | 1 % |
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours rend difficiles les projections en sièges. 577 sièges sont à pourvoir, la majorité absolue est de 289 sièges.
Sondeur | Date | Échantillon | NUPES | DVG-FGR | DVC | Ensemble (LREM-MoDem-Horizons-Agir) | UDC (LR-UDI) | DVD | UPF (DLF-LP) | RN | REC | EXD | DIV | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
PCF | LFI | EELV | PS | |||||||||||||
Résultats : décompte officiel (Décompte du Monde) (Composition des groupes à l'ouverture de l'Assemblée nationale) |
20 695 734[186] | 131 (142) (151) |
22 (13) (-) |
4 (5) (-) |
245 (246) (250) |
64 (64) (62) |
10 (9) (-) |
1 (–) (-) |
89 (89) (89) |
0 (0) (-) |
0 (2) (-) |
11 (7) (25) | ||||
Cluster17 | 17 juin | 170 - 220 | 7 - 10 | 3 - 5 | 230 - 290 | 65 - 75 | 3 - 5 | – | 40 - 60 | – | – | 4 - 7 | ||||
Ifop | 16-17 juin | 1 399 | 160 - 190 | 5 - 10 | – | 270 - 300 | 50 - 70 | 6 - 8 | – | 25 - 45 | – | – | 5 - 9 | |||
Ipsos | 15-16 juin | 1 991 | 140 - 180 | 12 - 24 | 2 - 4 | 265 - 305 | 60 - 80 | – | – | 20 - 50 | – | – | 5 - 10 | |||
Elabe | 15-16 juin | 1 801 | 150 - 200 | 8 - 12 | 3 - 5 | 255 - 295 | 55 - 75 | 2 - 4 | – | 30 - 50 | – | 1 - 2 | 5 - 9 | |||
OpinionWay | 14-16 juin | 2 339 | 165 - 210 | – | – | 275 - 305 | 60 - 75 | – | – | 20 - 40 | – | – | 7 - 13 | |||
Ifop | 14-15 juin | 1 508 | 180 - 210 | 3 - 7 | – | 265 - 300 | 40 - 65 | 2 - 6 | – | 20 - 40 | – | – | 3 - 7 | |||
Odoxa | 14-15 juin | 2 005 | 179 - 225 | 3 - 7 | – | 252 - 292 | 42 - 62 | 2 - 8 | – | 25 - 49 | – | – | 2 - 6 | |||
Harris Interactive | 12 juin | 7 248 | 161 - 219[N 5] | 2 - 8 | 0 - 1 | 257 - 297 | 45 - 65 | 3 - 8 | 0 - 1 | 23 - 45 | – | – | 5 - 10 | |||
Arrêt de publication des sondages pour le premier tour (). | ||||||||||||||||
Ipsos | 10 juin | 8 159 | 155 - 190 | 18 - 30 | – | 275 - 315 | 30 - 55 | – | 20 - 45 | – | 5 - 10 | |||||
Harris Interactive | 8-10 juin | 2 424 | 145 - 203[N 6] | 4 - 12 | 0 - 2 | 265 - 305 | 38 - 58 | 3 - 8 | 0 - 1 | 25 - 48 | 0 - 3 | 0 - 1 | 5 - 10 | |||
Ipsos | 8-9 juin | 1 881 | 155 - 195 | 12 - 20 | – | 275 - 315 | 30 - 60 | – | – | 20 - 50 | – | – | 5 - 10 | |||
Ifop | 8-9 juin | 1 831 | 180 - 210 | 8 - 12 | – | 270 - 305 | 40 - 55 | – | – | 15 - 35 | 0 - 2 | – | 8 - 14 | |||
Elabe | 8-9 juin | 2 000 | 165 - 190 | – | – | 280 - 320 | 40 - 60 | – | – | 25 - 50 | – | – | 10 - 15 | |||
OpinionWay | 5-8 juin | 3 232 | 160 - 190 | – | – | 290 - 330 | 50 - 70 | – | – | 13 - 33 | – | – | 6 - 11 | |||
Ipsos | 6-7 juin | 2 000 | 175 - 215 | 10 - 18 | – | 260 - 300 | 35 - 55 | – | 20 - 60 | – | – | 5 - 10 | ||||
Ipsos | 3-6 juin | 11 247 | 160 - 200 | 8 - 18 | – | 275 - 315 | 30 - 55 | – | 20 - 55 | – | – | 8 - 18 | ||||
Ifop | 3-6 juin | 1 840 | 195 - 230 | 4 - 8 | – | 250 - 290 | 40 - 55 | – | – | 20 - 45 | 0 - 2 | – | 6 - 12 | |||
Harris Interactive | 3-6 juin | 2 355 | 120 - 184[N 7] | – | 0 - 2 | 285 - 335 | 38 - 58 | 3 - 8 | 0 - 1 | 30 - 50 | 0 - 3 | 0 - 1 | 3 - 7 | |||
Premier tour à l'étranger et en Polynésie française (). | ||||||||||||||||
Elabe | 30 mai - 1er juin | 2 000 | 155 - 180 | – | – | 275 - 315 | 40 - 65 | – | – | 35 - 65 | – | – | 10 - 15 | |||
OpinionWay | 28 - 31 mai | 3 008 | 160 - 190 | – | 290 - 330 | 50 - 70 | – | – | 13 - 33 | 0 - 2 | – | 6 - 11 | ||||
Début de la campagne électorale officielle en vue du premier tour (). | ||||||||||||||||
Harris Interactive | 27-30 mai | 2 371 | 96 - 160[N 8] | 0 - 6 | 0 - 1 | 300 - 350 | 35 - 55 | 3 - 8 | 0 - 1 | 35 - 55 | 0 - 3 | 0 - 1 | 3 - 7 | |||
Ifop | 25-28 mai | 1 796 | 170 - 205 | 5 - 10 | – | 275 - 310 | 35 - 55 | – | – | 20 - 50 | 1 - 4 | – | 8 - 15 | |||
OpinionWay | 19-24 mai | 2 845 | 155 - 185 | – | – | 295 - 335 | 50 - 70 | – | – | 14 - 34 | – | – | 6 - 11 | |||
Harris Interactive | 20-23 mai | 2 331 | 9 - 16 | 60 - 86 | 20 - 35 | 18 - 34 | – | – | 295 - 345 | 32 - 52 | 0 - 1 | 42 - 68 | 0 - 3 | – | 3 - 7 | |
Ipsos | 16-19 mai | 11 427 | 165 - 195 | – | – | 290 - 330 | 35 - 65 | – | – | 20 - 45 | – | – | 5 - 10 | |||
Elabe | 16-18 mai | 1 668 | 160 - 185 | – | – | 290 - 330 | 25 - 50 | – | 35 - 65 | – | – | 5 - 15 | ||||
OpinionWay | 14-18 mai | 3 022 | 140 - 170 | – | – | 310 - 350 | 50 - 70 | – | – | 15 - 35 | – | – | 5 - 10 | |||
Élisabeth Borne est nommée à la fonction de Premier ministre, à la suite de la démission de Jean Castex (). | ||||||||||||||||
Harris Interactive | 13-16 mai | 2 393 | 8 - 15 | 62 - 88 | 20 - 35 | 18 - 34 | – | – | 300 - 350 | 35 - 55 | 0 - 1 | 48 - 75 | 0 - 2 | – | 3 - 7 | |
Harris Interactive | 6-9 mai | 2 406 | 8 - 15 | 60 - 85 | 20 - 35 | 17 - 33 | – | – | 300 - 350 | 30 - 48 | 0 - 1 | 52 - 80 | 0 - 2 | – | 3 - 7 | |
OpinionWay | 5-9 mai | 3 077 | 135 - 165 | – | – | 310 - 350 | 50 - 70 | – | – | 20 - 40 | – | – | 5 - 10 | |||
LREM, le MoDem, Horizons et Agir forment la coalition Ensemble (). | ||||||||||||||||
LFI, EÉLV, le PCF et le PS forment la coalition NUPES (2-). | ||||||||||||||||
Harris Interactive | 29 avril - 2 mai | 2 366 | 5 - 10 | 25 - 45 | 1 - 5 | 20 - 40 | – | 338 - 378 | 35 - 65 | – | 65 - 95 | – | – | 3 - 7 | ||
70 - 90 | – | – | 336 - 376 | – | 110 - 140 | – | 3 - 7 | |||||||||
Harris Interactive | 24-25 avril | 2 343 | 5 - 10 | 25 - 45 | 1 - 5 | 20 - 40 | – | 328 - 368 | 35 - 65 | – | 75 - 105 | – | – | 3 - 7 | ||
73 - 93 | – | – | 326 - 366 | – | 117 - 147 | – | 3 - 7 |
En se basant sur les résultats du premier tour, une étude relayée par France Info et Ouest-France fait part des projections suivantes, à la suite de l'accord avec la NUPES. Le Sud de la France et les outre-mer (hors Polynésie et Nouvelle Calédonie) sembleraient acquis largement à la NUPES, l'Ouest à LREM et le Nord-Est au RN[187],[188]. Plus la participation est élevée, plus le nombre de triangulaires devient important. Vincent Tiberj, sociologue à Sciences Po Bordeaux, rappelle que la gauche avait profité favorablement des triangulaires aux élections législatives de 1997[187].
Parti | 1er | 2e | 3e | Qualifiés |
---|---|---|---|---|
NUPES | 261 | 190 | 20 | 471 |
Ensemble | 151 | 272 | 21 | 448 |
Rassemblement national | 161 | 105 | 30 | 296 |
Les Républicains | 0 | 1 | 0 | 1 |
Reconquête | 0 | 1 | 0 | 1 |
Taux de participation |
1er tour | 2d tour | Différence entre les deux tours | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
En 2017 | En 2022 | Différence | En 2017 | En 2022 | Différence | ||
À midi | 19,24 %[189] | 18,43 %[189] | 0,81 | 17,75 %[190] | 18,99 %[190] | 1,24 | 0,56 |
À 17 heures | 40,75 %[191] | 39,42 %[191] | 1,33 | 35,33 %[192] | 38,11 %[192] | 2,78 | 1,31 |
Final | 48,70 %[193] | 47,51 %[194] | 1,19 | 42,64 %[193] | 46,23 %[194] | 3,59 | 1,28 |
Les résultats des élections sont publiées en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[195].
Seules les coalitions Ensemble (ENS) et Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), ainsi que le Parti radical de gauche (RDG), l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et Reconquête (REC) se voient attribuer en 2022 des nuances propres[196],[197],[198].
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : DXG (divers extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et DXD (divers extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et DXG)[199]. Certains partis voient même leur résultats divisés entre plusieurs nuances, tel le Parti pirate dont les candidats sont répartis entre nuances « divers » et « régionaliste »[200].
Objet de critiques depuis son introduction en 1970[201], cette classification unique en Europe est à nouveau contestée en 2022, et fait même l'objet d'une vive polémique[202]. Initialement, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) ne dispose en effet pas d'une nuance contrairement à la coalition présidentielle Ensemble[203],[204]. Des nuances étaient ainsi attribuées pour La France insoumise (FI), le Parti communiste français (COM) et le Parti socialiste (SOC) tandis qu'Europe Écologie Les Verts était mélangée avec d'autres partis dans la nuance ECO[203],[204].
Les dirigeants de la NUPES accusent alors cette différence de favoriser la coalition présidentielle en présentant les résultats additionnés de tous les partis la composant, tandis que ceux composant la NUPES sont présentés séparément[205]. La coalition de gauche estime qu'en procédant ainsi le ministère de l'Intérieur « décide de la lecture des résultats du premier tour » en visant à « minorer » une éventuelle percée de la gauche. En cas de résultats cumulés de la NUPES supérieurs à ceux de Ensemble, cette dernière apparaitrait en effet malgré tout en tête dans les médias, une fausse impression qui pourrait selon elle amener les électeurs de gauche à se démobiliser pour le second tour[202],[206],[207]. Par ailleurs, la coalition de gauche souligne que l'Union de la droite et du centre fait l'objet de la même « manipulation », Les Républicains et ses alliés du centre droit étant également divisés en plusieurs nuances malgré leur accord de coalition[208],[209].
Le ministère se justifie en mettant en avant le statut officiel de parti possédé par Ensemble, à la différence de la NUPES qui laisse aux différents partis qui la composent leur statut propre, afin que l'aide publique leur revienne sans l'intermédiaire de la coalition et qu'ils bénéficient d'un temps égal lors de la campagne audiovisuelle[202],[210],[211]. La NUPES saisit le 27 mai le juge des référés du Conseil d'État afin de se voir attribuer une nuance à part entière[212]. Celui-ci juge le 7 juin dans un référé suspension que la NUPES « rassemble les principaux partis et formations politiques de gauche autour d'un programme partagé et de candidatures uniques dans l'ensemble des circonscriptions et qu'elle constitue un courant politique qui participe à la scrutation des débats » et que « l'absence de comptabilisation sous une nuance unique, des suffrages portés sur les candidats de la NUPES, est susceptible de porter atteinte à la sincérité de la présentation des résultats électoraux. ». Le juge enjoint par conséquent le ministre de l'Intérieur à lui attribuer une nuance. Prenant acte de cette décision, le ministère annonce le jour même procéder à la modification demandée[213]. La décision, qui donne ainsi raison à la coalition de gauche, est perçue par ses dirigeants comme une « victoire » sur le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin[214],[215],[216],[217].
Nuance[219] |
Premier tour | Second tour | Total Sièges |
+/- | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | ||||||
Ensemble[a] | ENS | 5 857 364 | 25,75 | 1 | 8 003 240 | 38,57 | 244 | 245 | 105 | ||
Nouvelle Union populaire écologique et sociale[b] | NUP | 5 836 079 | 25,66 | 4 | 6 556 711 | 31,60 | 127 | 131 | 74 | ||
Rassemblement national | RN | 4 248 537 | 18,68 | 0 | 3 589 465 | 17,30 | 89 | 89 | 81 | ||
Les Républicains | LR | 2 370 440 | 10,42 | 0 | 1 447 838 | 6,98 | 61 | 61 | 51 | ||
Reconquête | REC | 964 775 | 4,24 | 0 | 0 | Nv | |||||
Divers gauche[c] | DVG | 713 574 | 3,14 | 0 | 443 282 | 2,14 | 22 | 22 | 10 | ||
Écologistes[d] | ECO | 608 314 | 2,67 | 0 | 0 | 1 | |||||
Divers droite[e] | DVD | 530 782 | 2,33 | 0 | 231 071 | 1,11 | 10 | 10 | 4 | ||
Régionaliste[f] | REG | 291 384 | 1,28 | 0 | 264 780 | 1,28 | 10 | 10 | 5 | ||
Divers centre[g] | DVC | 283 612 | 1,25 | 0 | 99 142 | 0,48 | 4 | 4 | Nv | ||
Divers extrême gauche[h] | DXG | 266 412 | 1,17 | 0 | 11 229 | 0,05 | 0 | 0 | |||
Droite souverainiste[i] | DSV | 249 603 | 1,10 | 0 | 19 306 | 0,09 | 1 | 1 | |||
Union des démocrates et indépendants | UDI | 198 062 | 0,87 | 0 | 64 443 | 0,31 | 3 | 3 | 15 | ||
Divers[j] | DIV | 192 624 | 0,85 | 0 | 18 295 | 0,09 | 1 | 1 | 2 | ||
Parti radical de gauche | RDG | 126 689 | 0,56 | 0 | 0 | 3 | |||||
Divers extrême droite[k] | DXD | 6 457 | 0,03 | 0 | 0 | 1 | |||||
Suffrages exprimés | 22 744 708 | 97,80 | 20 748 802 | 92,36 | |||||||
Votes blancs | 362 193 | 1,56 | 1 235 327 | 5,50 | |||||||
Votes nuls | 149 306 | 0,64 | 480 878 | 2,14 | |||||||
Total | 23 256 207 | 100 | 5 | 22 465 007 | 100 | 572 | 577 | ||||
Abstentions | 25 697 541 | 52,49 | 26 124 364 | 53,77 | |||||||
Inscrits/Participation | 48 953 748 | 47,51 | 48 589 371 | 46,23 |
Quinze candidats ont dépassé 50 % au premier tour dont onze de La France insoumise (parmi lesquels 5 en banlieue parisienne et 3 à Paris), deux du Parti communiste (Stéphane Peu et Elsa Faucillon), un de la majorité présidentielle (Yannick Favennec Becot) et une du Rassemblement national (Marine Le Pen). La plupart ont dû revenir au 2e tour, faute d'avoir obtenu 25 % des inscrits.
En raison de la forte abstention au 1er tour et du seuil requis de 25 % des inscrits, seules 5 des 577 circonscriptions voient un candidat parvenir à être élu dès le 1er tour. Quatre d'entre eux sont des candidats NUPES de La France insoumise.
Lors des précédents scrutins législatifs, 4 députés avaient été élus dès le 1er tour en 2017, 36 en 2012, 110 en 2007[232].
Candidats | Parti | Circonscription | % exprimés | % inscrits | |
---|---|---|---|---|---|
Sophia Chikirou | LFI | Paris (6e)[233] | 53,74 | 29,85 | |
Alexis Corbière | LFI | Seine-Saint-Denis (7e)[234] | 62,94 | 28,16 | |
Yannick Favennec Becot | Horizons | Mayenne (3e)[235] | 57,13 | 26,49 | |
Sarah Legrain | LFI | Paris (16e)[236] | 56,51 | 27,73 | |
Danièle Obono | LFI | Paris (17e)[237] | 57,07 | 26,01 |
572 circonscriptions nécessitent un second tour pour désigner leurs députés. 565 sont des duels, 7 des triangulaires[238]
Répartition des 565 « duels » par coalition :
Répartition des 565 « duels » par famille politique :
Répartition des 7 « triangulaires » :
Le premier tour voit arriver au coude-à-coude les coalitions Ensemble et NUPES, à tel point que le caractère serré des résultats conduit à une polémique sur la nature du décompte des voix, la coalition arrivée en tête étant différente selon le décompte utilisé[241].
Selon les nuances utilisées par le ministère de l'Intérieur, qui ne publie pas de résultats nationaux par parti politique, la coalition Ensemble arrive ainsi en tête avec 25,75 % des suffrages exprimés, contre 25,66 % à la coalition NUPES[241].
Le décompte du ministère est cependant effectué après exclusion de trois candidats de la NUPES en France métropolitaine : Hervé Saulignac, Dominique Potier et Joël Aviragnet. À eux trois, ceux-ci représentent 44 420 voix, soit davantage que l'écart de 21 359 voix séparant les deux coalitions dans le décompte du ministère. Bien que présentés par la NUPES, les candidats se retrouvent en effet étiquetés divers gauche par le ministère, ce dernier se basant pour les deux premiers sur leurs déclarations en défaveur de l'accord de coalition, et pour la troisième sur la présence d'une candidature dissidente ayant déclaré avoir le soutien de la NUPES. Qualifiées par la gauche d’« omissions manifestes » et de « nouvelles manipulations » du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'exclusion des chiffres de ces trois candidats est vivement critiqué par les représentants de la NUPES, qui accusent le ministre d'avoir fait « apparaître artificiellement » la coalition présidentielle en tête[241].
Le ministère restreint par ailleurs le décompte de la coalition de gauche au seul territoire métropolitain, et donc à l'exclusion de la Corse et de l'Outre-mer. L'accord ayant mené à la formation de la coalition n'ayant pas inclus ces derniers, la liste des candidats officiellement investis par la NUPES ne les incluait pas[241]. Jugé « problématique » par Le Monde, le décompte du ministère de l'Intérieur amène le quotidien à opérer son propre décompte, incluant notamment les chiffres de La Réunion, de Mayotte et de la Polynésie française, où les candidats de gauche se sont accordés sur des candidatures uniques se réclamant de la NUPES. Cette inclusion de candidatures NUPES supplémentaires, mais également de candidatures Ensemble, amène la première à devancer la seconde[242]. France Info - qui a dans un premier temps affiché les résultats du ministère de l'Intérieur - a, après une enquête auprès des trois candidats socialistes investi par la NUPES mais ayant reçu l'étiquette divers gauche du ministère de l'Intérieur, décidé d'intégrer deux d'entre-eux à la bannière NUPES, ce qui a aussi pour conséquence de faire arriver la NUPES en tête[243],[244].
Le Rassemblement national, bien que troisième, réalise quant à lui sa meilleure performance à un scrutin législatif avec 18,68 % des suffrages. En raison de ce score, Marine Le Pen revendique le RN comme « premier parti de France », Ensemble et la NUPES étant des coalitions de plusieurs partis[245]. Le mouvement voit près de 200 de ses candidats qualifiés au second tour[246].
Néanmoins, ces trois principaux blocs observent une baisse de leur part des voix par rapport au scrutin présidentiel ayant eu lieu deux mois plus tôt, tandis qu'à contrario, Les Républicains l'améliore, passant de moins de 4,78 % pour Valérie Pécresse à 11,30 %.
Le parti Reconquête d’Éric Zemmour subit un échec. Il totalise 4,24 % contre 7,07 % à la présidentielle et voit l'ensemble de ses candidats, dont Zemmour lui-même, candidat dans la 4e circonscription du Var, éliminés dès le premier tour[247].
Le premier tour conduit huit circonscriptions dans des situations de triangulaires entre trois candidats qualifiés pour le second tour, contre une seule triangulaire en 2017[248]. L'une d'entre elles redevient cependant un duel classique entre deux candidats du fait du retrait du troisième dans l'entre-deux-tours[249].
La majorité présidentielle Ensemble ne parvient pas à obtenir une majorité absolue de députés mais garde une majorité relative en restant la principale force de l'hémicycle[250]. Elle se retrouve néanmoins avec un nombre de sièges inférieur à ce que prévoyaient les projections. Cette situation se vérifie également pour la NUPES qui, bien que devenant la principale force d'opposition[251], obtient un nombre d'élus plus faible que celui estimé par les sondages. La coalition de la gauche permet néanmoins le retour d'un groupe écologiste au Palais Bourbon[252] ainsi qu'une augmentation significative des députés de la France insoumise[253]. Le Parti socialiste parvient également à sauver son groupe[254] tandis que le PCF espère obtenir un groupe avec l'appui de députés d'outre-mer[255].
Le Rassemblement national est le vainqueur surprise du scrutin, avec 89 députés à l'Assemblée nationale, un nombre jamais vu avec le scrutin uninominal à deux tours en vigueur pour les législatives en France[256]. Cette performance surprend jusqu'aux instances du parti[257], qui se revendique comme le premier parti d'opposition à Emmanuel Macron[258]. Les Républicains deviennent la quatrième force de l'hémicycle et perdent la moitié de leurs députés[259]. Certaines figures de la droite tel Jean-François Copé appellent à un pacte de gouvernement avec la majorité présidentielle tandis que d'autres, à l'image du président du parti Christian Jacob, écartent cette option[260].
L'élection est considérée comme un grand revers pour Emmanuel Macron[261] avec une assemblée très polarisée, faisant planer le doute sur la capacité du président réélu à mettre en place ses réformes[262].
Durant l'entre-deux-tours, Jean-Luc Mélenchon appelle à la mobilisation des jeunes, chez lesquels le taux d'abstention est fort (69 % des 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans ne sont pas allés voter au premier tour)[263].
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