Pour un autre film, voir The Zodiac.
Pour les articles homonymes, voir Zodiaque (homonymie).
Titre québécois | Le zodiaque |
---|---|
Titre original | Zodiac |
Réalisation | David Fincher |
Scénario | James Vanderbilt |
Musique | David Shire |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Paramount Pictures Warner Bros. Phoenix Pictures |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | thriller |
Durée |
157 minutes 162 minutes (Director's cut) |
Sortie | 2007 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Zodiac est un thriller policier américain réalisé par David Fincher, sorti en 2007. Le film, inspiré de faits réels, retrace l'enquête sur le tueur du Zodiaque, un mystérieux tueur en série qui frappa dans la région de San Francisco dans les années 1960 et 1970. Il est présenté en compétition officielle pour la Palme d'or au festival de Cannes 2007.
Le , le soir de la fête de l'Indépendance, deux jeunes adultes se font tirer dessus entre les villes de Benicia et Vallejo en Californie. Un homme contacte les services de police locaux et annonce avoir commis ce crime. Le San Francisco Chronicle, l'un des plus importants journaux de la ville, reçoit ensuite une lettre revendiquant ce meurtre, tout comme deux autres quotidiens de la région. Le tueur présumé, qui se présente sous le pseudonyme de Zodiac, accompagne sa revendication d'une énigme. Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal) est un jeune dessinateur du journal. Sa vie bascule lorsqu'il se lance dans le déchiffrage de cette énigme, poussé par sa passion pour les casse-têtes. Il « enquête » alors plus profondément notamment avec Paul Avery (Robert Downey Jr.), spécialiste des affaires criminelles au journal. En parallèle, les inspecteurs chargés de l'enquête, David Toschi (Mark Ruffalo) et William Armstrong (Anthony Edwards), font leur possible pour mettre fin à la série et recouper les informations multiples. Durant de nombreuses années, le Zodiac se joue des policiers et des journalistes en accumulant les énigmes, les vraies et fausses revendications, les appels télévisés et les meurtres sans indice.
Le scénariste James Vanderbilt découvre le livre de Robert Graysmith en 1986, durant ses études[3]. Quelques années après être devenu scénariste, il a l'occasion de rencontrer l'auteur. Fasciné par le tueur du Zodiaque, il décide d'en faire un script de film[4]. Le scénariste présente son projet à Mike Medavoy et Bradley J. Fischer de Phoenix Pictures, tout en précisant qu'il souhaite garder le contrôle sur le développement du film[4]. Ils rencontrent ensemble Robert Graysmith à l'avant-première d’Auto Focus de Paul Schrader (adapté d'une autre œuvre de Graysmith)[5]. Un accord est trouvé pour les droits des livres Zodiac et Zodiac Unmasked qui sont disponibles après l'option levée par Disney[6].
James Vanderbilt et les producteurs cherchent ensuite un réalisateur. Leur premier choix est David Fincher, qui devait initialement adapter Le Dahlia noir de James Ellroy[7]. David Fincher a été, enfant, marqué par cette affaire. Habitant la région, il utilisait les bus scolaires, surveillés par la police, qu'un suspect se revendiquant comme étant le tueur du Zodiaque avait menacé de faire sauter. Sa voisine était une des policières enquêtant sur l'affaire et il avait pique-niqué en famille au lac Berryessa, juste après qu'un des meurtres du Zodiac y fut commis.
Le film est basé sur les deux livres de Robert Graysmith, dessinateur au San Francisco Chronicle à l'époque des faits, et qui est resté obsédé par cette affaire. Le film reprend largement les éléments du livre et les personnages, réels, que sont le journaliste Paul Avery et les inspecteurs de police Dave Toschi et Bill Armstrong. David Fincher ne place pas le tueur en série au centre de son récit, mais plutôt le dessinateur, le journaliste et le policier ayant suivi l'affaire au plus près, chroniquant l'échec de leur enquête et les conséquences que cette dernière aura sur leur propre vie.
La documentation du film se révèle assez exceptionnelle puisqu'en plus des deux livres de Robert Graysmith (Zodiac sorti en 1986 et Zodiac unmasked : the identity of America's most elusive serial killer revealed sorti en 2002), David Fincher et son équipe ont pu s'appuyer sur une très grande quantité d'interviews et de documents accumulés durant trois décennies. De plus, pour coller davantage à la réalité, David Fincher a voulu inclure dans son film seulement les meurtres avec des témoins ou victimes encore vivants. Avec son équipe, il passe ainsi environ 18 mois à interviewer des survivants, des témoins, leurs familles, des suspects, des policiers ainsi que les maires de San Francisco et Vallejo[3].
Après avoir lu le scénario du film, Robert Graysmith déclare notamment « maintenant je sais pourquoi ma femme a voulu divorcer »[3].
Pour le rôle de Robert Graysmith, Jake Gyllenhaal est le premier choix de David Fincher. Le réalisateur avait cependant songé à Orlando Bloom si l'acteur avait refusé le rôle[3]. Pour incarner Paul Avery, David Fincher voulait Daniel Craig mais avait également songé à Brad Pitt[3].
Pour le rôle de Bill Armstrong, Anthony Edwards était le premier choix de David Fincher et celui-ci le connaissait non pas grâce à la série Urgences mais parce qu'ils étaient voisins.
En 2005, il y a eu une rumeur sur le fait que Gary Oldman incarne le rôle de Melvin Belli mais cela fut rapidement démenti[3].
Le rôle de Linda était, à l'origine, écrit pour Bijou Phillips qui a dû refuser à cause de conflits d'emploi du temps et fut finalement attribué à Clea DuVall.
Philip Baker Hall, qui incarne ici Sherwood Morrill, avait tenu un autre rôle dans un autre film consacré au tueur du Zodiaque, The Zodiac sorti en 2005.
Certains acteurs ont pu rencontrer la personnalité qu'ils incarnent à l'écran. Mark Ruffalo, qui interprète l'inspecteur Dave Toschi, a quant à lui été très surpris que le policier se souvienne encore de tous les détails de l'enquête[3].
Le tournage a duré 110 jours. En raison de ce long processus, David Fincher demande aux acteurs de parler plus vite. Toujours pour gagner du temps durant le tournage, David Fincher a décidé que tout le sang serait ajouté numériquement en postproduction[3].
Le film a été tourné notamment avec la caméra numérique Thomson VIPER FilmStream 4:4:4. Cependant, certaines séquences, notamment en ralenti, sont tournées sur pellicule[3].
David Fincher voulait que les décors soient les plus réalistes possibles. Ainsi, lorsque l'équipe tourne sur les lieux d'un meurtre au lac Berryessa, le site est réaménagé pour ressembler à sa configuration de l'époque[3]. L'équipe n'a pas toujours eu les autorisations pour tourner sur les véritables lieux des crimes. Ainsi, le meurtre du taxi (qui a eu lieu à l'intersection des rues Washington et Cherry à San Francisco), a été tourné dans les studios de Downey en raison de restrictions de tournage et de l'opposition des associations de voisinage. La scène où Robert Graysmith et Dave Toschi regardent "L’inspecteur Harry" a été tournée au Mann National Theatre de Westwood[3].
Sortie | |
---|---|
Durée | 67:04 |
Producteur | Skip Williamson, Brian McNelis |
Label | Lakeshore Records |
En , sort l'album Zodiac: Songs from the Motion Picture, qui contient des chansons non originales.
D'autres morceaux apparaissent dans le film, mais pas sur l'album : Jean d'Oliver (1969), Bang Bang (My Baby Shot Me Down) de Vanilla Fudge (1967), Don't Let the Sun Catch You Crying (1968) de José Feliciano, Crystal Blue Persuasion de Tommy James and the Shondells (1969), There is No Christmas Like a Home Christmas de Perry Como (1950), Arrivederci, Roma de Mario Lanza, Snowbird d'Anne Murray (1970), Lowdown de Boz Scaggs (1976), Tar Sequence de Lalo Schifrin, Deacon Blues de Steely Dan (1977) ou encore Baker Street de Gerry Rafferty (1978). Par ailleurs, plusieurs chansons sont présentes dans la scène « 4 ans plus tard » sur la version director's cut : A Horse with No Name d'America (1972), Papa Was a Rollin' Stone des Temptations (1972), Killing Me Softly with His Song de Roberta Flack (1972), At Seventeen de Janis Ian (1975), You Ain't Seen Nothing Yet de Bachman-Turner Overdrive (1974), Pick Up the Pieces du Average White Band (1974) et Love Rollercoaster de The Ohio Players (1975).
Sortie | |
---|---|
Enregistré |
2006 |
Durée | 39:57 |
Producteur | David Shire, Martin Erskine |
Label | Varèse Sarabande |
Au départ, le film ne devait pas comporter de musique originale, en raison du manque de scènes nécessitant de la musique, ainsi qu'à cause du budget. Pour le montage provisoire, des extraits de la musique des films Conversation secrète et Les Hommes du président, sont utilisés. Face aux résultats, David Fincher et son équipe décident d'engager le compositeur de la musique de ces deux films, David Shire.
La dernière piste de l'album ne dure qu'une minute. Après la fin de la musique, on peut entendre une conversation entre David Fincher et le compositeur David Shire.
En 2008, une version longue director's cut sort en DVD et Blu-ray. Ce montage ne change pas l'intrigue globale du film. Les ajouts sont de courtes scènes supplémentaires ou des scènes légèrement rallongées[8] :
Le film reçoit globalement de très bonnes critiques. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, Zodiac obtient 90% d'avis favorables, 243 critiques et une note moyenne de 7,65⁄10[9]. Sur Metacritic, il décroche une moyenne de 78⁄100 pour 40 critiques[10].
Zodiac a également reçu une très bonne critique presse en France. Sur le site Allociné, qui compile 25 titres de presse, le film obtient une note moyenne de 4,1⁄5[11], les journalistes louant la qualité de la mise en scène. Dans Le Monde, on peut ainsi lire que « David Fincher [...] renonce aux plus adolescentes de ses qualités et parvient à une maturité qui impressionne autant par la maîtrise de la forme que par la complexité du propos »[11]. Les Cahiers du cinéma classe Zodiac parmi les dix meilleurs films de 2007 — à la 5e place ex-æquo avec La France de Serge Bozon[3] — et Cyril Neyrat salue dans sa critique un « passionnant laboratoire du cinéma hollywoodien contemporain[11] » . Pour Télérama, le film « est, en quelque sorte, une définition du cinéma, et, plus précisément, de la mise en scène »[11].
Certaines critiques sont cependant négatives, comme celle parue dans L'Humanité : « [...] un récit auquel on ne s'attache guère, platement illustré par une mise en scène comme on en trouve plus souvent dans les téléfilms. Il n'y a même plus cette tension nerveuse que provoquait Fight Club ou Panic Room et, de surcroît, c'est inutilement long »[11]. Frédéric Strauss de Télérama reproche à Fincher de filmer « la banalité qui l'emporte, l'enquête palpitante qui devient routine, le temps qui passe et recouvre tout ». Et d'ajouter : « Hélas, il ne résiste pas à étirer ce principe sur une durée interminable, digne d'une fresque viscontienne »[11].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
États-Unis Canada |
33 080 084 $[1] | [12] | 9[12] |
France | 1 130 683 entrées[13] | 5
| |
Total mondial | 84 785 914 $[1] |
Deux des protagonistes (Graysmith et Toschi) regardent au cinéma L'Inspecteur Harry. Sorti en 1971 en pleine affaire du tueur du Zodiaque, L'Inspecteur Harry, avec Clint Eastwood en vedette, s'inspire de cette affaire. Le tueur du Zodiaque avait annoncé qu'il tirerait sur des bus scolaires. Dans L'Inspecteur Harry, le criminel surnommé Scorpio prend en otage des enfants dans un bus. Par ailleurs, il envoie également des messages chiffrés.
Les personnages font plusieurs fois référence au film Les Chasses du comte Zaroff de .
Le véritable Bryan C. Hartnell, incarné à l'écran par Patrick Scott Lewis, fait un caméo dans le film avec sa femme. Il apparait en arrière plan lorsque dans un escalier le capitaine Marty Lee demande à l'inspecteur Dave Toschi s'il veut un câlin[3].
Ione Skye incarne ici la femme attaquée avec son bébé, Kathleen Johns. Elle est la fille du chanteur Donovan, dont la chanson Hurdy Gurdy Man est utilisée dans le film.
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2021-09-25 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=1083965