Un jour sans fin

Un jour sans fin
Description de cette image, également commentée ci-après
La marmotte Punxsutawney Phil lors du jour de la marmotte 2018.
Titre québécois Le Jour de la marmotte
Titre original Groundhog Day
Réalisation Harold Ramis
Scénario Danny Rubin (histoire originale)
Danny Rubin et Harold Ramis (adaptation)
Musique George Fenton
Acteurs principaux
Sociétés de production Columbia Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie romantique
Fantastique
Durée 101 min
Sortie 1993


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Un jour sans fin (Groundhog Day), ou Le Jour de la marmotte au Québec, est une comédie fantastique américaine réalisée par Harold Ramis, écrite par Ramis et Danny Rubin, et sortie en 1993.

Bill Murray y interprète Phil Connors, un cynique et misanthrope présentateur météo chargé de couvrir le traditionnel jour de la marmotte à Punxsutawney, petite ville de Pennsylvanie, et qui se retrouve bloqué dans une boucle temporelle le forçant à revivre indéfiniment cette journée. Andie MacDowell, Chris Elliott, Stephen Tobolowsky et Brian Doyle-Murray interprètent les autres personnages principaux.

Danny Rubin imagine l'intrigue au début des années 1990 et écrit un script spéculatif. Le scénario attire finalement l'attention de Ramis qui le retravaille avec Rubin pour le rendre moins sombre et plus acceptable aux yeux du grand public, en y incorporant une grande part de comédie. Par la suite, de nombreux désaccords sur la teneur du script apparaissent entre Bill Murray et Harold Ramis, qui ont déjà travaillé ensemble, notamment sur SOS Fantômes (1984). Murray désire en effet se concentrer sur les éléments philosophiques alors que Ramis préfère développer les aspects humoristiques. Le tournage a lieu de mars à , non pas à Punxsutawney mais presque entièrement à Woodstock (Illinois) et rencontre de nombreuses difficultés, en partie à cause de la météo très froide.

Avec un budget oscillant entre 15 millions et 30 millions de dollars, le film est un succès au box-office et rapporte 70,9 millions, ce qui en fait l'un des plus gros succès de l'année 1993. L'accueil critique est généralement favorable, la presse spécialisée louant son équilibre réussi entre moments très sentimentaux et d'autres profondément cyniques, ainsi que son message philosophique sous-jacent à la comédie. Il est nommé à de nombreuses récompenses et remporte le BAFTA du meilleur scénario original. En 2006, le film est sélectionné pour préservation par le National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis.

Depuis sa sortie, le film est désormais considéré comme l'un des meilleurs films des années 1990 et comme l'une des meilleures comédies de tous les temps. Il s'impose en référence dans la culture populaire, le terme « Groundhog Day » étant devenu dans le lexique anglophone synonyme d'une situation monotone, déplaisante et répétitive. Un jour sans fin a même été analysé en tant qu'allégorie religieuse pour l'aspect profondément philosophique de son intrigue et est vu comme l'un des films ayant témoigné de l'acceptation du grand public pour les comédies avec des éléments fantastiques. Il marque finalement un tournant dans la carrière de Bill Murray qui, auparavant uniquement vu comme acteur comique, commence ensuite à interpréter des premiers rôles plus sérieux.

Synopsis

Phil Connors, un présentateur météo qui travaille au sein de la station de télévision régionale (fictive) WPBH-TV9, basée à Pittsburgh, est un homme abject. Méprisant ses auditeurs, imbu de lui-même, Phil est très orgueilleux. Accablant ses collaborateurs de sarcasmes, il est par conséquent unanimement détesté par ses collègues de travail.

Un jour, Phil annonce à l’antenne qu’il doit couvrir les festivités annuelles du jour de la marmotte à Punxsutawney en Pennsylvanie[1]. À cette occasion, il fait la connaissance de Rita, sa productrice, pour laquelle il ressent d’emblée une attirance. Lors du voyage vers Punxsutawney, dans la camionnette de WPBH-TV9 conduite par le caméraman Larry — qui connaît bien Phil et qui n'en pense pas du bien —, Rita a tout le temps de découvrir la personnalité exécrable de Phil.

Le lendemain, Connors enregistre son reportage à contrecœur : c’est la quatrième année de suite qu'il se rend dans cette ville et il est lassé de mettre en lumière un événement selon lui sans intérêt, auquel participent des « bouseux ». Peu après, l'équipe repart en camionnette vers Pittsburgh, mais un blizzard (que les prévisions avaient localisé dans une autre région) bloque les routes principales. Phil et son équipe sont alors contraints de rester à Punxsutawney un jour de plus.

Après une nuit de sommeil, Phil découvre avec stupeur que le programme qu'il entend à la radio (la chanson I Got You Babe de Sonny and Cher) est exactement le même que la veille. Pire : les événements de la journée semblent aussi se reproduire exactement comme la veille. La réaction initiale de Phil est de douter de lui-même, en mettant cette situation sur le compte d’une impression de déjà-vu ; mais son malaise augmente, alors que toutes les situations déjà vécues se reproduisent à l’identique, les heures passant. Son malaise initial se transforme ensuite en colère, le « jour » suivant. Rita, Larry et les autres gens trouvent son comportement de plus en plus erratique car il devient violent, mais Phil est toujours piégé dans la boucle et son comportement reste sans effet sur le « lendemain » suivant.

En réalité, Phil est « coincé » dans la journée du , qui devient une boucle temporelle : à partir de h du matin, Phil s'éveille, ce qui enclenche de nouveau la même journée continuelle. Après la réinitialisation au réveil, tout le monde semble avoir oublié que cette journée a déjà été vécue, sauf Phil. Une fois la boucle de la journée achevée, rien de ce que Phil a fait n’a la moindre incidence : il se réveille invariablement à h dans sa chambre d’hôtel, quoi qu'il ait fait précédemment.

Phil, qui cherche une réponse à cette situation, se fait ausculter et consulte un psychiatre, en vain. Il tente d’appeler Rita à l’aide, mais son histoire est à peine crédible et Rita n’a aucune sympathie pour lui : c’est un échec.

La colère et le déni de Phil se transforment ensuite en résignation. Revivant sans cesse sa journée, il finit par connaître par cœur une bonne partie des événements constituant celle-ci, notamment les petites habitudes de chacun, mais le tout est d’un ennui mortel. Il découvre ensuite qu’il peut tirer parti de la situation : rien de ce qu’il fait dans la journée n’ayant de conséquences véritables, il peut alors se laisser aller à toutes sortes d’abus qu’il ne se serait pas permis autrement (boulimie, conduite dangereuse, vol de billets de banque, etc). Il séduit également Nancy, une participante à la fête, en se faisant passer pour un ancien camarade de classe, en utilisant les informations qu’il lui a soutirées la « veille » et en faisant valoir son métier. Mais, alors qu’ils font l’amour, il réalise qu’il est hanté par Rita.

Il décide alors de la séduire d’une manière tout à fait malhonnête. À cet effet, il prépare la journée « parfaite » : il propose à Rita tout ce qu’elle aime, fait semblant d'avoir les mêmes goûts qu’elle et la faire rire à chaque plaisanterie, l’objectif final étant de l’attirer dans son lit. Pour ce faire, il emploie la méthode essai-erreur, chaque réussite lui permettant d’aller plus loin, chaque erreur étant corrigée le « jour » suivant. Malheureusement, il n'arrive pas à aboutir plus loin que des baisers, et toute tentative de contourner cet obstacle se termine toujours par une gifle.

Se voyant dans une impasse et son ego ayant beaucoup souffert, Phil sombre dans le désespoir et décide de briser la boucle de façon radicale. À l’issue de la présentation publique de la marmotte, il l’enlève dans un pick-up et, après une course-poursuite avec la police, se précipite dans le vide avec le véhicule et le rongeur. Il teste ensuite, chaque « jour », une nouvelle manière de mourir, mais se réveille invariablement à h dans sa chambre d’hôte, bien vivant et sans souffrances.

Il retourne ensuite vers Rita et lui expose sa situation d’une nouvelle manière. Lui disant qu’il connaît les actes de tout le monde et tous les faits qui doivent se passer durant la journée, Rita, à défaut d’être réellement convaincue, décide de lui accorder le bénéfice du doute. Ils passent alors la journée ensemble sans que Phil ne tente de la séduire. Dépouillé de ses sarcasmes, Phil paraît à Rita bien plus sympathique. Il lui expose les divers talents qu’il a eu le temps d’acquérir au cours de cette journée sans fin, Rita lui suggérant de profiter de cette occasion pour devenir meilleur. La journée se termine dans la chambre de Phil, où ils sont côte à côte sur le lit. À cette occasion, Phil découvre la tendresse et ouvre son cœur à Rita alors qu’elle est assoupie.

Le « lendemain », le moral de Phil est à l’acceptation. Il commence à utiliser cette journée perpétuellement renouvelée pour apprendre de nouvelles choses, entre autres le piano, la sculpture sur glace et à parler le français[2]. Un « soir », il fait une rencontre déterminante : il découvre qu'un vieux sans-abri, auquel il avait fait un don d'argent important un peu plus tôt, agonise dans une ruelle et meurt devant lui. Après sa vaine tentative pour le sauver, il recommence chaque jour à tenter de le faire échapper à son destin, en vain. Il commence alors à utiliser sa vaste expérience de cette journée pour aider, préserver et sauver autant de personnes qu’il le peut. Au bout du compte, Phil devient capable de se lier d'amitié avec presque tous ceux qu'il rencontre durant sa journée à répétition.

Enfin, il enregistre un reportage sur la célébration de la fête de la Marmotte si éloquent que toutes les autres stations orientent leurs micros vers lui. Il s’éclipse ensuite et passe le reste de la journée à voler au secours des gens dans le besoin, étant adorable avec tout le monde et sincèrement attentif. Après une soirée dansante où on le voit déployer des talents remarquables au piano, les habitants locaux viennent tour à tour le remercier, sous les yeux effarés de Rita. Une foire aux célibataires, organisée pour une œuvre caritative, démarre alors. Phil accepte, sous la pression du public, de se mettre « en vente ». Devant l’acharnement de Nancy et d’une autre femme, Rita, intriguée, tente le tout pour le tout et finit par « remporter » Phil. L’enchère terminée, le « défilé » des habitants de Punxsutawney reprend, et Rita finit par se laisser séduire. Phil et Rita se retirent ensuite dans la chambre de Phil.

Phil, qui a vécu une journée parfaite, se réveille enfin le matin en constatant que la boucle temporelle est brisée : le matin du vient d'arriver et Rita est encore allongée à ses côtés, assoupie.

Fiche technique

Distribution

Bill Murray (ici en 1989), l'interprète de Phil Connors.

Production

Concept et première version

Lestat le vampire d’Anne Rice (photo) a servi d'inspiration initiale pour le script de Danny Rubin.

Danny Rubin a l'idée originelle d’Un jour sans fin en 1990, dans un cinéma de Los Angeles. Attendant que le film ne débute, il poursuit sa lecture de Lestat le vampire (The Vampire Lestat, 1985) d'Anne Rice et se met à réfléchir sur l'immortalité vampirique et ce qu'il pourrait faire de son temps s'il était illimité[6],[7],[8]. Il voit alors les vampires comme des personnes normales qui ne sont pas obligées d'adhérer aux mêmes règles et limites morales[7],[8]. En découlent de nombreuses questions : est-ce que l'immortalité ne deviendrait pas ennuyeuse ? À quel moment le sera-t-elle ? Est-ce qu'une personne immortelle changerait avec le temps, en particulier si cette personne n'avait pas connu de changement substantiel dans sa vie mortelle et limitée ?[7] Il pense aussi à certains hommes connaissant un blocage psychologique, enfermés dans leur adolescence[7],[8].

Ayant récemment vendu son premier scénario qui deviendra par la suite le thriller Hear No Evil (en) (Robert Greenwald, 1993), son agent l'incite a développer un script « carte de visite » dont il pourrait se servir pour obtenir des rendez-vous avec des producteurs. Rubin commence à travailler sur son idée d'un homme changeant au cours de sa vie éternelle mais il comprend rapidement que cette idée est difficilement réalisable à cause des coûts qu'engendrerait la mise en scène d'évènements historiques ou futurs. C'est à ce moment que Rubin se souvient d'un concept qu'il avait imaginé deux ans auparavant, une histoire brève mettant en scène un homme qui se réveille chaque matin et qui constate qu'il s'agit de la même journée se répétant inlassablement. Rubin associe ces deux idées pour créer les grandes lignes d’Un jour sans fin. En représentant l'éternité comme un cycle répétitif au lieu d'une ligne droite à travers l'histoire, il évacue la problématique des coûts de production liés aux changements de décors[7]. Il pense également que la répétition lui offre plus de possibilités dramatiques et comiques[8].

Rubin ouvre un calendrier et choisit la célébration la plus proche, le , le fameux jour de la marmotte. Il voit dans cette date le potentiel de raconter son histoire car il s'agit aux États-Unis d'une fête reconnue mais ne recevant que peu d'attention. Pour lui, les gens n'ont qu'une vague connaissance de ces festivités utilisant une marmotte pour prédire le changement de saison. Quand bien même, il est persuadé que peu de personnes étrangères à la Pennsylvanie savent que le festival a lieu dans la petite ville de Punxsutawney, chose que lui-même connait pour avoir travaillé dans une compagnie téléphonique locale[7]. Situer l'histoire à Punxsutawney lui fournit un espace limité où bloquer Phil Connors, tandis que réaliser un reportage sur l'événement donne au personnage une raison de la visiter[7]. Il espère que le film deviendra un classique des films de noël à l'instar de La vie est belle (It's a Wonderful Life de Frank Capra, 1946) ou Joyeux Noël, Charlie Brown ! (A Charlie Brown Christmas de Bill Meléndez, 1965)[9],[10].

Rubin travaille huit semaines sur son histoire : sept pour définir les règles et les personnages et une seule pour écrire le scénario[7],[8]. La tâche se complique lorsqu'il faut réfléchir à la cause de la boucle temporelle et Rubin réfléchit à des origines technologiques, magiques ou célestes. Finalement, il estime que ces explications sont interchangeables et surtout qu'elles sont sans importance et pourraient distraire les spectateurs des éléments scénaristiques sur lesquels il veut se concentrer. Rubin explique que l'absence de justification permet de mieux s'identifier à la situation de Phil, précisant « [qu']aucun d'entre nous ne sait exactement comment nous nous sommes retrouvés piégés ici[7] ». Il choisit de commencer son histoire in medias res, Phil étant déjà pris dans la boucle temporelle[7]. La première scène met en scène Phil se réveillant sur I Got You Babe de Sonny and Cher (1965), prédisant les plaisanteries du présentateur et les actions des gérants de l'hôtel, et attaquant un piéton dans la rue. Rubin pense alors que cela intriguerait le public de savoir comment et pourquoi il agit ainsi[8]. Il choisit I Got You Babe pour ses paroles répétitives et sa thématique de l'amour, ce qui a selon lui des résonances avec son intrigue[11]. Il compare ce scénario original à la comédie noire britannique Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets de Robert Hamer, 1949), en particulier la manière désinvolte dont sont mis en scène les multiples suicides de Phil[7].

Rubin n'imagine pas Un jour sans fin comme une comédie grand public et l'écrit avec plus de fantaisie. Il trouve que les passages les plus drôles sont les plus faciles à créer. Une des premières scènes qu'il écrit voit Phil utilisant son savoir toujours croissant pour séduire les femmes[8]. Dans certaines boucles, Phil essaye de fuir de Punxsutawney ; inévitablement, il revient à la ville au recommencement de la boucle[12]. Cependant, le script se concentre beaucoup plus sur la solitude de Phil et la boucle se brise seulement après avoir compris qu'il existe d'autres personnes tout aussi seules que lui et qu'il peut faire une bonne action en les rendant heureuses. Certaines scènes présentes dans le film tel qu'on le connait apparaissent beaucoup plus tôt dans le script de Rubin, comme celle où Phil se jette d'une falaise en voiture, qui aurait dû se dérouler dans la toute première boucle. Le passage du temps aurait dû également être éclairci : Phil en aurait pris conscience en lisant une page de livre par jour avant de réaliser qu'il avait lu tous les livres disponibles. La fin aurait dû comporter un retournement de situation : Phil brise sa boucle temporelle et avoue son amour pour Rita. La perspective devient alors celle de Rita qui, ayant repoussé les avances de Phil parce qu'elle n'est pas prête pour l'amour, découvre qu'elle est bloquée dans une boucle qui lui est propre[6].

Développement

Le script permet à l'agent de Rubin d'arranger quelques rendez-vous avec des producteurs. Bien qu'il ne se vende pas, ces réunions génèrent d'autres travaux pour Rubin[7],[8]. En 1991, après que son agent a quitté l'industrie, Rubin envoie le script d’Un jour sans fin à plusieurs agences artistiques afin de chercher un nouveau représentant. Il attire l'attention de Richard Lovett de la Creative Artists Agency[8],[13]. Lovett explique à Rubin qu'il ne peut cependant pas le représenter mais fait passer le script à son propre client, Harold Ramis[8].

Au début des années 1990, Ramis commence à s'éloigner des comédies antiautoritaires et anti-institutionnelles qui avaient défini le début de sa carrière, telles que Le Golf en folie (Caddyshack, 1980) et Bonjour les vacances... (National Lampoon's Vacation, 1983)[10],[13]. Bien qu'il connaisse un certain succès en tant que scénariste, sa dernière tentative de réalisation, Club Paradis (Club Paradise, 1986) s'est avéré être un échec cuisant autant commercial que critique[14],[15],[16]. Il veut réaliser un projet inhabituel et est particulièrement intéressé par les comédies abordant la rédemption et la découverte de son but dans la vie[10],[13]. Rubin connait le travail de Ramis pour l'avoir découvert à la télévision et au cinéma[7].

Ramis admet qu'il n'a pas rit une seule fois à la lecture du script de Rubin. Il est intéressé par la spiritualité sous-jacente et la romance présente mais il désire apporter plus d'humour[14]. Les deux hommes discutent des idées fondamentales du scénario, soulevant des parallèles avec le bouddhisme et la réincarnation[7]. Ils se demandent également s'il est éthique pour Superman - un surhomme ayant le pouvoir de sauver la vie d'innombrables personnes et d'empêcher des désastres - de gâcher son temps avec des aventures avec sa partenaire Lois Lane[7],[14].

Deux studios se disputent le scénario : d'un côté, Columbia Pictures, via Ramis, prévoit un gros budget mais Rubin perdrait le contrôle créatif ; de l'autre, un petit studio indépendant au budget modeste de 3 millions de dollars qui laisserait Rubin avoir la mainmise sur son concept original. Rubin choisit l'offre de Ramis et, comme prévu, le studio demande plusieurs changements[6].

Adaptation et réécriture

Rubin admet être sur la défensive vis-à-vis des changements réclamés par le studio. Il craint que les modifications retirent ce qu'il considère être des éléments d'intrigue innovants et transforme le film en comédie générique[7]. Ramis supervise la réécriture[14] et s'attache à équilibrer le désir d'originalité de Rubin et les demandes du studio d'en faire une comédie grand public[6]. Ramis et Rubin s'appuient librement sur le modèle de Kübler-Ross et ses cinq étapes du deuil (déni, colère, marchandage, dépression et acceptation) pour sous-tendre la structure narrative[17],[6]. Ramis s'imagine dans la peau de Phil pour savoir ce qu'il ferait et ressentirait piégé dans sa situation[6]. Ils passent plusieurs semaines à réécrire le scénario[9],[18]. Ramis suggère de retirer la fin d'origine imaginée par Rubin, dans laquelle Rita se retrouve elle-même bloquée dans une boucle temporelle. Il pense que le public n'appréciera pas une conclusion qui ne lui apporte aucune catharsis[13],[19]. De la même manière, il trouve important de conserver les éléments les plus sombres de l'histoire tels que les suicides de Phil, ces scènes permettant de contrebalancer les passages sentimentaux obligés[14].

Rubin livre son nouveau projet le 2 février 1991[6]. Contractuellement, il a le droit d'écrire une nouvelle version mais le studio préfère que Ramis prenne la main, mettant un terme à l'implication de Rubin[20]. Ramis commence la réécriture seul à partir du dernier scénario de Rubin[7],[6]. Ramis trouve la sentimentalité et la sincérité complètement opposées à ce dont il apprit à faire en tant que comédien. Il tempère délibérément les moments les plus tendres par un ton cynique et grognon[14]. Parmi les grands changements qu'il apporte, Ramis réorganise le scénario en trois actes narratifs traditionnels[21]. Il consolide le personnage de Phil en lui conférant une attitude suffisante ce qui l'éloigne des autres personnages, développant ainsi un arc narratif comique classique où le personnage mérite sa punition[13],[10]. Ramis apprécie le concept de Rubin de débuter dans une boucle en cours mais la productrice associée Whitney White suggère de commencer le film avant la première boucle, permettant de voir la réaction initiale de Phil, ce qui serait plus intéressant pour le public[22],[23].

Ramis supprime le personnage de Max, le petit-ami de Rita, et ajoute (puis retire) celui de Gill Hawley, le producteur de Phil[24]. Cette version comporte plus de scènes de débauche se concentrant sur les conquêtes sexuelles de Phil[25] et supprime du contenu jugé mesquin, comme Phil proposant à Rita d'être son « esclave amoureux » (« love-slave »). Dans la version finale du film, cette tendance est inversée lorsque Rita achète Phil et affirme qu'il lui appartient[24]. Les tentatives de Phil de quitter Punxsutawney sont également supprimées, Ramis ne voulant pas que les spectateurs se focalisent sur les règles de la boucle temporelle et pensant que circonscrire l'action au village lui ajoute un côté claustophobique[26]. L'exposition via Phil (notamment l'utilisation de voix off) est aussi évacuée[7],[23], de même que plusieurs scènes témoignant des bonnes actions du personnage et ses méthodes toujours plus ingénieuses afin d'empêcher les accidents de se réaliser tout en profitant au maximum de son temps. Par exemple, Phil aurait du placer sur une route un énorme rocher afin d'empêcher un camion de livrer du poisson à un patron de restaurant à cause duquel celui-ci se serait plus tard étouffé[27]. Là où le scénario original de Rubin parait moralisateur, Ramis apporte une touche plus optimiste[13],[22]. Les extraits du scénario d'origine de Rubin (à gauche) et la réécriture de Ramis (à droite) témoignent de l'emphase sur l'attitude suffisante de Phil et le noyau romantique du film. Il s'agit d'une scène de diner entre Phil et Rita[13],[10] :

Scénario original de Rubin
PHIL (voix off) « Et Rita et moi — ensemble — c'était la chose la plus évidente du monde... »
PHIL « As-tu déjà eu l'impression de revivre le même jour encore et encore ? »
RITA « Comme un déjà vu ? »
PHIL « Plutôt comme un déjà, déjà, déjà, déjà... »
RITA « Donc, tu penses toujours être déjà venu ici ? » Phil hoche de la tête.
RITA « Et comment se déroule la soirée ? »

PHIL « Je vais te dire ce que je sais. Même dans une journée aussi longue que celle-ci, même dans une vie de répétition sans fin, il y a toujours de la place pour des possibilités. »[13]

Réécriture de Ramis
PHIL « Qu'est-ce que vous aimez ? Quel est votre homme idéal ? »
RITA « D'abord, il est trop humble pour savoir qu'il est parfait. »
PHIL « C'est moi ! »
RITA « Il est intelligent, attentionné, drôle... »
PHIL « Intelligent, attentionné, drôle. Moi, moi, moi. »
RITA (réfléchit) « Il est romantique et courageux. »
PHIL « Aussi moi. »
RITA « Il est beau, mais ne se regarde pas dans la glace toutes les deux minutes. »
PHIL « Je suis beau, et il m'arrive de ne pas me regarder pendant des mois. »
RITA « Il est gentil, sensible, et doux. Il n'a pas peur de pleurer en face de moi. »

PHIL « On parle bien d'un homme, hein ? »[13]

C'est la version de Ramis qui attire Bill Murray sur le projet, même si Murray et Ramis se disputent immédiatement sur le ton du film. Murray veut se focaliser sur les éléments philosophiques tandis que Ramis soutient qu'il s'agit avant tout d'une comédie[6],[13],[24]. Le studio est plus enthousiaste vis-à-vis de la copie de Ramis et pense que les changements le rendent plus attractif pour le grand public[6]. Columbia Pictures réembauche Rubin pour évaluer le scénario et l'annoter. Celui-ci rend le scénario avec des pages complètes de notes honnêtes et parfois sarcastiques, ce qui plait à Murray qui recommande de le réembaucher complètement pour aider sur le scénario[28].

Un des plus gros changements que le studio réclame vis-à-vis de la première version du scénario est une explication des causes de la boucle temporelle[7]. Le studio refuse en effet de donner son feu vert au projet si les raisons ne sont pas explicitées[22]. Le producteur décrit une scène où l'un des producteurs délégués de la Columbia demande « Pourquoi la journée se répète ? Pourquoi, bon sang ? J'aime bien, c'est bien, mais je comprends pas pourquoi il se retrouve bloqué dans cette boucle[22]. » Rubin avait imaginé plusieurs causes à la boucle, compris la malédiction d'une conquête éconduite ou encore l'invention détraquée d'un scientifique fou[22]. Albert et Ramis travaillent avec Rubin afin d'essayer d'apaiser le studio, tout en se mettant d'accord sur la place trop tardive de ces scènes dans le planning de tournage pour être filmées - et s'ils sont obligés de les tourner, de ne tout simplement pas les incorporer au film[22].

Le conflit opposant Murray et Ramis se poursuit. Ramis demande à Rubin de travailler sur le scénario avec Murray ; il pense en effet que c'est la seule façon d'empêcher Murray de l'appeler très tôt tous les matins. Quand Ramis les appelle pour vérifier leur progression, Murray demande à Rubin de faire semblant d'être absent[6],[13]. Murray et Rubin se rendent au festival du jour de la marmotte de Punxsutawney en 1992 afin de mieux connaitre l'événement mais font profil bas et ne révèlent pas les raisons de leur visite[29],[30]. Ils passent ensuite plusieurs semaines à New York à retravailler le scénario[9],[31]. Rubin trouve l'approche plus décontractée de l'écriture de Murray « frustrante[32] ». Un mois avant le début du tournage, le scénario n'est toujours pas finalisé et se rapproche de plus en plus du scénario original de Rubin[6].

Rubin et Ramis collaborent sur une nouvelle réécriture. Chacun travaille sur une section individuelle puis retravaille la section de l'autre. Ramis passe ensuite quelques jours à les affiner au sein du scénario[6],[7]. Rubin recommande de n'inclure aucune référence aux années 1990 ou même à d'autres périodes spécifiques pour lui permettre de rester intemporel[32],[33]. La version finale du film est, selon Rubin, en grande partie proche de son scénario[14]. Il regrette cependant la disparition de quelques scènes comme celle où un enfant de 14 ans se comporte comme Phil au début du film, contrastant avec le développement de Phil à ce stade de l'intrigue[34]. D'autres scènes ont été écrites mais jamais tournées, tels que Phil priant dans une église, faisant des paris ou encore une scène à laquelle Murray a personnellement opposé son veto, où Phil se déshabille pour obliger un homme âgé à sortir d'une piscine[6],[14]. Bien que le scénario soit complété, il continue à subir plusieurs changements durant le tournage[35],[36].

Distribution des rôles

Un homme souriant portant une casquette et des lunettes.
Chris Elliott (ici en 2011) interprète Larry le cameraman.

Pour le rôle de Phil Connors, Chevy Chase[37], Tom Hanks[38] et Michael Keaton[39] sont aussi envisagés. Hanks est le premier choix de Ramis mais il refuse le rôle. L'acteur explique qu'il était catalogué dans les rôles de « gentils garçons » et que le public se serait attendu à son inévitable rédemption, tandis que Murray est « un tel enfoiré à l'écran et hors écran » (« such a miserable [son of a bitch] on- and off-screen ») que le résultat serait moins prévisible. Keaton pense que le personnage « ironique, sardonique et désinvolte » est parfait pour lui mais il reconnaît n'avoir tout simplement pas compris le film. Plus tard, il avouera regretter d'avoir refusé le rôle[38],[39]. Phil est à l'origine écrit comme un homme plus jeune mais ce trait est modifié lorsque la production constate que tous les acteurs comiques qu'elle envisage sont plus âgés[40].

Murray et Ramis sont amis depuis longtemps et ont collaboré sur de nombreux projets depuis 1974, dont cinq films à succès parmi lesquels Arrête de ramer, t'es sur le sable (Meatballs, 1979), Le Golf en folie (Caddyshack, 1980) et SOS Fantômes (Ghostbusters, 1984)[13],[21]. Rubin n'a pas écrit le personnage comme particulièrement méchant mais plutôt comme une personne ordinaire propulsée dans une situation extraordinaire. En castant Murray, Phil devient un protagoniste plus cynique, sarcastique et détaché mais pas assez malveillant pour ne plus avoir le soutien du public[41]. Rubin souhaite Kevin Kline pour le rôle car il pense que Murray n'a pas les capacités pour l'interpréter[42] mais Ramis le rassure, lui affirmant « Ne t'inquiète pas. Murray peut le faire. Il peut être si méchant et pourtant te faire l'aimer ». Andie MacDowell, sa partenaire à l'écran, le confirme : « C'est un crétin mais il vous fait rire[41] ».

Albert fait auditionner plusieurs comédiennes pour le rôle de Rita mais réalise que prendre quelqu'un qui rivalise avec Murray en matière de comédie serait préjudiciable au film. Le personnage de Rita n'est pas écrit pour échanger des commentaires spirituels avec Phil mais offre plutôt une certaine chaleur humaine et de l'intelligence. MacDowell est choisie par sa capacité à donner aisément la grâce qu'il convient au personnage de Rita. Sur le tournage, MacDowell essaye de s'adapter à l'improvisation naturelle de Murray. Elle pense que l'humour de son personnage vient de son honnêteté sans être extravagante[41]. La chanteuse Tori Amos a été un temps envisagée[43].

Stephen Tobolowsky est embauché dans le rôle de Ned Ryerson après avoir livré une prestation « extrêmement désagréable » à son audition[44]. Michael Shannon qui incarne le futur marié Fred obtient ici le premier rôle de sa carrière. Il passe une grande partie du tournage de la scène du dîner en arrière-plan car l'équipe veut que les acteurs soient à leur place même si la caméra n'est pas focalisée sur eux[45]. Une marmotte vivante, baptisée Scooter, est utilisée pour interpréter Punxsutawney Phil. La mairie de Punxsutawney, déçue que la ville ne soit pas utilisée pour le tournage, refuse de laisser le véritable Punxsutawney Phil apparaitre dans le film[19],[46]. Scooter n'a pas été spécialement dressé auparavant et a été capturé seulement quelques semaines avant le tournage[29].

Préproduction

Le véritable Gobbler's Knob à Punxsutawney, résidence de Phil la marmotte (2012).

La production veut utiliser une « ville américaine par excellence » pour le tournage, un endroit intemporel, qui ne semble pas être spécifique à une période donnée[10]. La commission du film de Pennsylvanie (Pennsylvania Film Commission) envoie des vidéos de repérage du village de Punxsutawney mais celui-ci comporte peu de sites pouvant être exploités pour correspondre au scénario[10],[29]. Question logistique, Punxsutawney est également trop éloigné des installations nécessaires. Le village, rural, se trouve à près de 130 km de Pittsburgh, la grande ville la plus proche, et n'offre pas assez de logements pour accueillir l'équipe technique et les acteurs[29],[47].

Originaire de Chicago, Ramis apprécie de tourner dans l'Illinois et sait que la région peut répondre à ses besoins[10],[29]. Dotée d'une esthétique hivernale, sa proximité d'une métropole majeure et son accès rapide aux axes autoroutiers permettraient de compléter la production aussi vite que possible[29],[47]. Ramis recherche également une Main Street identique à celle de Punxsutawney et le repéreur Bob Hudgins pense que Mineral Point au Wisconsin pourrait convenir. Durant son voyage, l'équipe de repérage s'arrête dans la ville de Baraboo dont la place serait plus à même de répondre aux attentes et aux besoins du tournage qu'une main street. Ramis demande de trouver un lieu similaire mais moins éloigné de Chicago[48]. Après avoir visité une soixantaine de villes, l'équipe de repérage arrive à Woodstock, ville d'environ 25 000 habitants qu'Hudgins connaît bien pour y avoir tourné Un ticket pour deux (Planes, Trains and Automobiles de John Hughes, 1987). Si elle est un peu plus éloignée que prévue (une centaine de kilomètres de Chicago), elle offre le côté intemporel que la production recherche ; la vue depuis le clocher de l'Opéra finit de convaincre Ramis et Albert[29],[48].

Une forêt préservée aux abords de McHenry est dans un premier temps envisagée pour tourner les séquences du Gobbler's Knob mais la production opte finalement pour la place du village[48], recréant la résidence de Punxsutawney Phil avec précision à l'aide de notes détaillées et de vidéos[10],[29],[47], augmentant considérablement l'impact sur Woodstock. On fait ainsi appel à des milliers de figurants pour de nombreuses prises et des entreprises locales s'unissent, inquiètes de l'impact qu'aurait la présence d'autant de personnes à la fois sur la place et sur leurs devantures pour une période indéterminée[48]. Hudgins se dit fier que le chiffre "23" affiché sur les badges comme autant d'entreprises mécontentes soit descendu à "14" au fur et à mesure qu'il les rallie au projet. Le conseil municipal lui-même est partagé sur la question[48]. Trois entrepreneurs poursuivent en justice Columbia Pictures après le tournage du film, demandant une compensation pour la perte subie lors du tournage : l'une des affaires est réglée à l'amiable, le résultat des deux autres n'est pas connu[49].

Tournage

Le Tip Top Bistro, recréé sur le site du Tip Top Cafe fictif à Woodstock.

Le tournage débute le et se termine 86 jours plus tard, le [50]. Il se déroule en majeure partie à Woodstock mais aussi en studio à Cary et à Hollywood[29],[51]. Le budget alloué varie selon les sources entre 14,6 millions de dollars et 30 millions de dollars[4],[29],[52].

Les conditions météorologiques varient considérablement durant le tournage. La plupart des scènes sont tournées par un temps glacial, au froid mordant, qui persiste jusque fin mai[10]. Bill Murray tourne jusqu'à 12 heures par jour les scènes d'extérieurs à des températures atteignant parfois les −7 °C , ce qui lui cause des inflammations de la peau et le rend irritable[29]. Vers la fin du tournage, les températures estivales obligent à utiliser de la fausse neige pour remplacer celle fondue mais les acteurs doivent continuer à porter leur équipement d'hiver malgré la chaleur[45]. Ramis n'arrive pas à se décider quel environnement choisir pour la rencontre entre Phil et Ned, il tourne donc les neuf scènes à plusieurs reprises dans différentes conditions[10]. La scène de l'accident de voiture demande à elle seule deux semaines de tournage[53].

Le tensions opposant Ramis et Murray s'aggravent durant le tournage. Ramis continue à vouloir réaliser une comédie romantique tandis que Murray ambitionne un film plus contemplatif[10],[54]. Murray, en instance de divorce de la mère de ses deux enfants, Margaret Kelly[14], a un comportement jugé erratique, multiplie les crises de colère et contredit régulièrement les décisions du réalisateur[21],[54]. Selon Ramis, Murray arrive constamment en retard sur le tournage et fait preuve d'une attitude « irrationnellement méchante et inaccessible »[54]. Ils continuent à se disputer sur la teneur du scénario mais aussi sur le jeu des autres acteurs[14]. Lorsque Michael Shannon avoue à Ramis qu'il pense avoir dérangé Murray, le réalisateur oblige l'acteur-star à s'excuser auprès de Shannon devant toute l'équipe de tournage[45]. Stephen Tobolowski explique qu'avant leur première scène, Murray a acheté toutes les pâtisseries d'une boulangerie pour les jeter aux spectateurs rassemblés, Tobolowski l'aidant à porter la cargaison[36].

L'opéra de Woodstock a servi pour l'extérieur de l'hôtel de Rita et l'une des scènes de suicide de Phil.

Le scénario continue d'être modifié durant le tournage. Lorsque Tobolowski arrive pour sa première scène, il a en main une nouvelle version du scénario et il estime qu'environ un tiers en est différent de la première. Par exemple, assez tôt dans le film, Phil casse un crayon pour savoir s'il se répare le jour suivant. Dans un premier temps, une autre scène est filmée où Phil dégrade les murs à la bombe de peinture, détruits les objets de sa chambre et se fait une crête iroquoise. La scène est filmée sur trois jours et coûte beaucoup d'argent mais Ramis lui préfère quelque chose de plus calme, simple et moins délirant. La structure change aussi : le scénario met en scène plus de mésaventures de Phil et ses tentative de suicide sont situées plus tard, proches de la fin du film. Ces scènes sont replacées en amont afin de laisser tout le troisième acte centré sur Phil reprenant goût à la vie[35],[36].

Murray se laisse heurter physiquement lors de certaines scènes. Pour se préparer à entrer dans le nid-de-poule rempli d'eau, il enveloppe son pied dans un film plastique, du néoprène et deux paires de chaussettes. Une fois la prise terminée, il se met à jurer et insulter jusqu'à ce que le département des costumes sèche complètement son pied pour éviter les engelures[10]. Murray demande à MacDowell de réellement le gifler sur plusieurs prises et, lors de la bataille de boules de neige, Ramis ordonne aux enfants de lancer avec force[41],[54]. Lors de la scène où Phil s'enfuit avec Phil la marmotte, l'animal mord et blesse Murray au doigt, malgré l'utilisation de gants. Elle le mord une nouvelle fois au même endroit lors d'une prise ultérieure[19],[46].

Murray a quelques hésitations concernant sa scène finale dans laquelle Phil se réveille aux côtés de Rita, en particulier la façon dont est habillé Phil pourrait affecter le ton de la révélation de la sortie de la boucle temporelle. Ramis fait un sondage auprès de l'équipe de tournage pour savoir si Phil doit porter d'autres vêtements que la veille, sous-entendant que les deux personnages ont eu une relation intime, jusqu'à ce qu'une jeune membre de la production départage, expliquant qu'ils doivent porter les mêmes vêtements : « n'importe quoi d'autre […] ruinerait le film »[10]. Lors du dénouement, alors que Phil et Rita sortent de l'hôtel Cherry Tree, le scénario faisait dire au premier « Vivons ici » mais Murray improvise la réplique « On va commencer par louer » ce qui tempère la scène[55].

Plusieurs lieux de Woodstock sont utilisés par la production. La place du village apparaît à de nombreuses reprises. Un bar de l'ancien tribunal est utilisé comme bar de l'hôtel de Rita. L'opéra sert d'extérieur à l'hôtel de Rita et sa tour comme lieu de suicide de Phil[51],[56]. L'hôtel Cherry Tree est en réalité une résidence privée, l'intérieur est tourné en studio[51]. Le Tip Top Café, lieu de plusieurs séquences entre Phil et Rita, est construit de toutes pièces pour le film. Les habitants ont par la suite réclamé un diner fonctionnel à l'endroit même où était planté le décor[56],[57]. Les enchères de célibataires se déroulent au Woodstock Moose Lodge[51],[56]. La scène du suicide en voiture a été tournée à la carrière de Nimtz à Loves Park, à environ 55 km de Woodstock. Un système de rails est utilisé pour propulser deux véhicules dans la carrière afin de donner à Ramis le choix du plan et de l'angle, l'explosion étant contrôlée par pyrotechnie[53].

Sortie et accueil

L'avant-première d'Un jour sans fin s'est tenue le 4 février 1993 au Fox Theater (en) de Westwood (Los Angeles).

Au début des années 1990, Hollywood est souvent critiquée pour son utilisation à outrance de sexe et de violence dans les films. L'atmosphère générale est particulièrement morose, notamment à cause de la récession, et le public a un besoin de divertissement[58],[59]. 1993 est alors vue comme l'année des films familiaux[60]. Avec l'augmentation des coûts de production, les studios considèrent la création de films acceptables à la fois pour les adultes et les enfants comme l'opportunité de faire des profits en sortie cinéma et en vidéo-club. A l'époque, les trois plus gros succès au box-office nord américain sont des films destinés à la famille : E.T., l'extra-terrestre (E.T. the Extra-Terrestrial de Steven Spielberg, 1982), La Guerre des étoiles (Star Wars de Georges Lucas, 1977) et Maman, j'ai raté l'avion ! (Home Alone de Chris Columbus, 1990). Les films familiaux encouragent également la fidélisation de la clientèle et offrent plus de possibilités de vendre des produits dérivés[58],[59]. Le président de Columbia Pictures Mark Canton explique alors que les films classés PG (grand public mais avec certains éléments non destinés aux plus jeunes) ont plus de chance de dépasser les 100 millions de dollars de recette que les films destinés aux seuls adultes. Un Jour sans fin est lui même classé PG, permettant aux enfants d'y assister avec une permission parentale. Il est décrit comme un succès surprise potentiel[61],[62].

Un Jour sans fin est l'un des nombreux films familiaux sortis cette année, parmi lesquels Sauvez Willy (Free Willy de Simon Wincer), Last Action Hero (John McTiernan) et le très attendu Jurassic Park (Steven Spielberg) qui deviendra le film le plus rentable de son époque[63]. 1993 est par ailleurs une année chargée du cinéma américain et est désormais vue comme l'une de ses meilleures années dans une grande variété de genres[64],[65] : des succès publics tels que Madame Doubtfire (Mrs. Doubtfire de Chris Columbus) et Proposition indécente (Indecent Proposal d'Adrian Lyne), les succès critiques La Liste de Schindler (Schindler's List de Steven Spielberg) et Philadelphia (Jonathan Demme)[65],[66],[67] ou encore de futurs classiques comme Génération rebelle (Dazed and Confused de Richard Linklater), Batman contre le fantôme masqué (Batman: Mask of the Phantasm d'Eric Radomski et Bruce Timm) et L'Étrange Noël de monsieur Jack (The Nightmare Before Christmas de Henry Selick)[67],[68],[69].

L'avant-première d'Un jour sans fin a lieu le , au Fox Theater (en) de Westwood de Los Angeles. Bill Murray n'assiste pas à l'événement plutôt modeste. Parmi les invités ce soir-là, on compte notamment le comédien Rodney Dangerfield et les actrices Catherine O'Hara, Mimi Rogers et Virginia Madsen. Les 40 000 dollars récoltés lors de la vente des billets sont donnés à une fondation pour la recherche sur la sclérodermie et à Turning Point Shelter, une association contre les violences sexuelles et domestiques[70]. Une seconde avant-première a lieu le lendemain à Crystal Lake (Illinois), suivie d'une mise aux enchères d'accessoires et d'équipements signés. Les recettes sont données au système scolaire du district de Woodstock[49].

Box-office

Le film sort le en Amérique du Nord dans 1 640 salles. Il bénéficie d'un week-end prolongé grâce à la fête nationale du Presidents Day le lundi. À l'issue de ces quatre jours, il récolte 14,6 millions de dollars au box office américain, soit une moyenne de 8 934 USD par écran, faisant de lui le second meilleur démarrage pour un film sorti en hiver, derrière Wayne's World de Penelope Spheeris (18 millions USD) sorti l'année précédente. Un jour sans fin termine à la première place du box-office du week-end, devant la comédie romantique Sommersby de Jon Amiel (9,9 millions) et la comédie d'aventure L'Incroyable Voyage (Homeward Bound: The Incredible Journey) de Duwayne Dunham (8,1 millions), tous deux dans leur seconde semaine d'exploitation[71],[72],[73]. En moyenne, 80 % des salles affichent « complet ». 65 % des spectateurs interrogés le recommandent sans hésiter (definitely recommend)[74].

Le film garde cette première place au box-office durant son second week-end d'exploitation , engrangeant 9,3 millions USD supplémentaires[75]. Le troisième week-end voit l'arrivée du thriller de Joel Schumacher, Chute libre (Falling Down) et ses 8,7 millions USD de recette. Les 7,6 millions USD font descendre le film de Ramis à la seconde place[71],[76]. Un jour sans fin reste dans le top 10 des films les plus rentables pendant quatre autres semaines, totalisant 57,6 millions USD de recette. Il quitte le haut du classement pour le reste de son exploitation, à l'exception de deux brèves résurgences, la première durant le week-end prolongé de Pâques où il grimpe à la seconde place et la deuxième à environ la quinzième semaine d'exploitation durant laquelle il sort dans des salles à tickets au prix réduit, ce qui le fait remonter à la septième position[71],[77],[78].

Finalement, le film rapporte 70 906 973 USD aux États-Unis[79]. Bien qu'il ne brise aucun record, il est considéré comme un succès, même modeste[33],[80],[81]. Il arrive à la 10e place des films les plus rentables de 1993 derrière Sauvez Willy (78 millions USD) et Cliffhanger de Renny Harlin (84 millions USD)[60]. En prenant en compte les films sortis en fin d'année 1993 mais ayant rapporté la majeure partie de leur recette en 1994, Un jour sans fin arrive en 14e position[52]. Dans le monde, le film rapporte 90 921 898 USD de recettes et réalise un score modéré en France avec 521 101 entrées [82],[83]. Selon le site IMDb, Un jour sans fin a rapporté 7 731 518 USD au Royaume-Uni, 66 296 USD en Autriche et 12 217 111 USD en Allemagne[84].

Accueil critique et public

L'interprétation de Stephen Tobolowsky (ici en 2012) dans le rôle du vendeur d'assurances insupportable Ned Ryerson a été bien accueillie[85],[86].

Au moment de sa sortie, Un jour sans fin est reçu favorablement par la critique en général[87]. Un sondage de CinemaScore rapporte que les cinéphiles lui donnent une moyenne de B+ sur une échelle allant de A+ à F[88].

Les analystes notent un changement significatif comparé aux précédentes œuvres de Murray et Ramis[89]. Kenneth Turan du Los Angeles Times le trouve doux, attachant et à échelle humaine[89]. Dans les pages du Washington Post, Hal Hinson le décrit comme la meilleure comédie américaine depuis Tootsie de Sydney Pollack en 1982 (et dans lequel jouait aussi Murray). Il relève que Ramis connait la rythmique comique et qu'il sait mettre en scène une intrigue intelligente sans prétention[90]. Les critiques le compare à un mix entre La vie est belle (1946) de Frank Capra et la série de science-fiction et fantastique La Quatrième Dimension (Rod Serling, 1959)[86],[90],[91]. Roger Ebert le compare à un autre film de Murray, Fantômes en fête (Scrooged de Richard Donner, 1988), dans lequel le personnage passe d'égoïste à altruiste en précisant que là où ce dernier offre un « mécontentement sinistre » (grim discontent), Un Jour sans fin offre de l'optimisme[92].

Les critiques sont d'accord sur la présence d'une morale évidente mais s'opposent sur sa présentation. Desson Thomson trouve le film tout d'abord intrigant mais pense qu'il se détériore au fil du temps en un conte moral typiquement hollywoodien[93]. Pour Turan, le film débute comme une histoire hollywoodienne traditionnelle mais est assez sincère pour convertir finalement le public et possède une « innocence romantique » qui l'empêche de devenir conventionnel[89]. Hinson explique que le cœur moral de l'intrigue n'est jamais présenté d'une façon qui insulte l'intelligence du spectateur ou qui lui demande de sacrifier son cynisme pour l'accepter. Il poursuit en expliquant que Phil évolue en une meilleure version de lui-même mais ne s'arrête jamais d'être un crétin[90]. Selon Janet Maslin, le film trouve son équilibre entre sentimentalité et nihiliste[86]. Duane Byrge du Hollywood Reporter apprécie le film pour sa valorisation des codes moraux des petites villes et leur effet positif sur Phil[91]. Le New Statesman note qu'il fait appel à la fois au cynisme et à l'optimisme[94].

Certains critiques décrivent le ton comme inégal et le film mal rythmé, certaines scènes s'éternisant[85]. Owen Gleiberman d' Entertainment Weekly le compare, en sa défaveur, à un autre film de voyage dans le temps, Retour vers le futur (Back to the Future de Robert Zemeckis, 1985), qu'il trouve mieux structuré. Certaines scènes sont pour lui des sketchs comiques isolés plutôt qu'intégrés à la narration globale[95]. Howe désapprouve la répétition des scènes qui agit contre le bien du film, donnant l'impression qu'il ne progresse jamais[93], contrairement à Hinson qui trouve que les légères modifications des scènes font leur intérêt dans un scénario « complexe » et « brillamment imaginatif »[90]. Certains retours font état d'un humour souvent faible, suscitant quelques sourires plutôt qu'une hilarité franche[86],[95] quand Hinson le trouve « follement drôle »[90]. Byrge écrit qu'Un jour sans fin offre tout un éventail de comédie et de satire, tempéré par l'histoire d'amour entre Phil et Rita[91]. D'autres critiques soulignent la présence d'une intrigue plus profonde sous-jacente à la comédie, notamment Ebert qui explique qu'il s'agit d'une comédie à la surface, cachant une véritable réflexion[92].

Murray ne reçoit que des louanges pour sa prestation[85],[89],[90],[93], affirmant que celle-ci était essentielle pour que le film réussisse à rendre la transformation de Phil crédible[85],[86],[96]. Gene Siskel affirme qu'aucun autre acteur ne serait parvenu à empêcher Un jour sans fin d'être un film « à l'eau de rose[96] ». Turan confirme en expliquant que le côté bourru et le comique naturel de Murray déjouent la sur-sentimentalité. Le journaliste apprécie également un rôle plus attachant que les prestations antérieures de Murray, plus corrosives[89]. Pour Hinson, Murray n'a jamais été aussi drôle et est un élément essentiel afin que le film ne sombre pas dans un optimisme qui paraîtrait malhonnête ou fabriqué. Il apprécie également que même après sa rédemption, Phil garde son côté cynique[90]. Gleiberman pense que c'est l'indifférence de Murray qui retient l'attention du public mais que, si l'acteur est assez talentueux pour jouer un personnage racheté, cela ne lui correspond pas[95]. Ebert trouve Murray beaucoup plus drôle en antagoniste sarcastique qu'en protagoniste amical[92].

MacDowell n'est pas en reste et nombreux sont ceux qui saluent sa prestation. Siskel dit qu'elle illumine l'écran à chaque apparition[96]. Maslin la qualifie de « total ravissement », expliquant que sa prestation offre une présence comique et réconfortante[86]. Hinson décrit l'alchimie à l'écran entre MacDowell et Murray comme étant « d'un autre monde » et qu'elle s'adapte parfaitement à la comédie[90].

En France, les critiques sont toutes aussi enthousiastes[97], soulignant à la fois son aspect comique et son esprit. Les Cahiers du cinéma, par le biais de Jacques Morice, explique que le film « marie finalement le rire à l'intelligence » quand Positif note qu'il « démontre que dans le cadre d'une production commerciale "grand public" peut se nicher une grisante autoréflexion sur le langage cinématographique ». Isabelle Danel de Télérama le rapproche du « conte philosophique » et Aurélien Ferenczi dans Les Echos dit que le film s'inscrit parfaitement dans le genre : « miracle habituel des comédies américaines, Un jour sans fin, surprend, divertit, et puis, mine de rien, en dit long sur ce qui peut réunir un homme et une femme ». Le Monde regrette cependant un film « [virant], hélas, de la satire vacharde au conte de fées romantique et sucrée ».

Distinctions

En , Un Jour sans fin est nommé dans la catégorie « Meilleur scénario » aux New York Film Critics Circle Awards mais perd face à La Leçon de piano (The Piano) de Jane Campion[98]. La même année, il obtient le titre de meilleure comédie aux British Comedy Awards[99]. Pour la première fois de l'histoire des Oscars du cinéma, Columbia Picture envoie à plus de 4 500 membres de l'Académie une boîte nominative contenant les cassettes de neuf de leurs films éligibles, parmi lesquels figure Un jour sans fin. Le coût de la campagne est estimé entre 400 000 et 650 000 $. Le film ne reçoit cependant aucune nomination lors de sa 66e cérémonie[100].

En , le film remporte le British Academy Film Award du meilleur scénario original[101] et Andie MacDowell le Saturn Award de la meilleure actrice. Un jour sans fin est nominé dans cinq autres catégories aux Saturn Awards : meilleur film fantastique (perdu face à L'Étrange Noël de monsieur Jack d'Henry Selick), meilleur acteur (perdu face à Robert Downey Jr. dans Drôles de fantômes de Ron Underwood), meilleure réalisation et meilleur scénario (tous deux perdus face à Jurassic Park de Steven Spielberg) et meilleurs costumes (perdu face à Hocus Pocus de Kenny Ortega)[102]. Aux American Comedy Awards, Murray et Elliott sont nommés respectivement dans les catégories « Acteur le plus drôle » (remporté par Robin Williams pour Madame Doubtfire de Chris Columbus) et « Acteur secondaire le plus drôle » (remporté par Charles Grodin pour Président d'un jour d'Ivan Reitman)[103]. Le film est également nommé au Prix Hugo de la meilleure présentation dramatique mais perd face à Jurassic Park[104].

En , l'American Film Institute l'a classé 34e meilleure comédie du XXe siècle[105], et, en , 8e film fantastique[106]. En , Time Out London publie un top 100 des meilleurs films de comédie ; le film se retrouve en 8e position[107].

Le film a été inscrit au National Film Registry en [108].

Après la sortie

Conséquences

L'auteur Richard A. Lupoff a menacé de poursuivre en justice la production, estimant que sa nouvelle 12:01 PM (en) a été copiée.

Malgré son relatif succès, l'idée d'une suite est évacuée dès novembre 1993[109]. Un jour sans fin est considéré comme l'un des films ayant permis à la Columbia d'inverser sa tendance à l'échec au box-office, aux côtés de Dracula (Bram Stoker's Dracula) de Francis Ford Coppola, Des hommes d'honneur (A Few Good Men) de Rob Reiner et Une équipe hors du commun (A League of Their Own) de Penny Marshall, tous trois sortis en 1992[110]. Peu après la sortie en salle, l'auteur Richard A. Lupoff menace d'intenter une action en justice, estimant que le film est un plagiat de sa nouvelle 12:01 PM (en) et son adaptation (en) en court métrage sorti en 1990, où un homme est bloqué dans une boucle temporelle. L'affaire n'a jamais été officiellement déposée car la société de production du film, Chanticleer Films, refuse de soutenir une action en justice[9],[111]. De même, Leon Arden tente également une action en justice, affirmant que le film est une copie de celui qu'il a présenté sans succès à Columbia Pictures à propos d'un homme qui revit éternellement le 15 avril. Le juge statue contre Arden[111].

Dans un premier temps, Murray déteste la version finale d'Un jour sans fin[54]. Dans une interview de 1993, il explique qu'il voulait se concentrer sur la comédie et sur la thématique sous-jacente de l'individu répétant éternellement sa vie par crainte du changement. Ramis préférait développer le pouvoir rédempteur de l'amour. Malgré tout, l'acteur dit finalement approuver la direction qu'a prise le réalisateur[46]. Le film marque la fin d'une collaboration entre les deux hommes débutée 20 ans auparavant et ayant donné, entre autres, des films tels que Le Golf en folie (Caddyshack, 1980), Les Bleus (Stripes d'Ivan Reitman, 1981) ou encore SOS Fantômes (Ghostbusters de Reitman, 1984). Après la fin du tournage, Murray arrête tout contact avec Ramis et refuse de parler de lui en interview[13]. Ramis parle ouvertement de Murray, critiquant son comportement autant que partageant ses espoirs de réunion avec son ami[21],[54]. Certaines de leurs proches connaissances, à l'instar du producteur Michael Shamberg, pensent que Murray s'est senti désabusé par le fait que l'on pense que ses meilleurs prestations sont dues à sa collaboration avec Ramis ou que celui-ci est responsable de son image publique[13],[21]. Ramis déclare qu'il pouvait rendre Murray aussi drôle que possible, et en retour, les talents d'improvisation de Murray pouvaient sauver même les scripts les plus ternes[21].

Murray sent qu'Un jour sans fin lui a donné l'opportunité de dévoiler une autre de ses facettes[46]. Il a l'impression que ses précédents films se focalisent trop sur l'humour sans donner de sous-textes plus profonds, ce qui le frustre même s'il avoue avoir trouvé un certain réconfort à rencontrer des personnes égayées par son travail[46]. Pour Ramis, le virage entrepris par Murray dans des rôles plus dramatiques tels que celui de Lost in Translation (Sofia Coppola, 2003) en dit plus sur Murray que n'importe quoi d'autre et que l'acteur est fatigué d'être la personne énergique portant seul le film et qu'il voulait explorer son potentiel[112]. Quelques années plus tard, Ramis tente de contacter Murray pour lui proposer un rôle dans sa comédie noire Faux Amis (The Ice Harvest, 2005). Brian Doyle-Murray, frère de Bill et interprète du maire Buster Green dans Un jour sans fin, refuse en son nom. Lorsque le réalisateur demande davantage d'explications, Brian explique que Bill ne parle jamais de Ramis[13]. A l'exception de quelques brefs échanges lors d'événements publics, les deux hommes ne s'adressent pas la parole pendant presque deux décennies[13]. Ils ne se réunissent uniquement qu'en 2014, quelques mois avant la mort de Ramis, atteint d'une grave maladie. Rubin explique que Murray et son frère parlent désormais de Ramis avec beaucoup d'affection[10].

Malgré le succès du film, Rubin n'écrira que peu d'autres scénarios. S'il est très demandé, l'auteur refuse d'écrire des histoires traditionnelles hollywoodiennes ; il préfère en effet défier les attentes et les structures scénaristiques ce que n'acceptent pas les studios, souhaitant simplement qu'il apporte une touche Rubin-esque à une intrigue conventionnelle. Finalement, les offres s'arrêtent. Il continue à écrire des scénarios mais aucun n'aboutit. En 2017, il avoue regretter que son plus gros succès soit Un jour sans fin[9].

Éditions vidéo et rediffusions

Un Jour sans fin sort sur support VHS début septembre 1993. Il débute à la 11e place des classements de location et grimpe à la 1re place fin septembre, remplaçant Chute libre (Falling Down) de Joel Schumacher[113],[114],[115]. Il reste le film le plus emprunté jusque mi-octobre quand Aladdin (John Musker et Ron Clements) et Nom de code : Nina (Point of No Return de John Badham) prennent respectivement la première et seconde place[116],[117]. Il est considéré comme la comédie la plus populaire sortie fin 1993[118]. En 1997, on estime que le film a engrangé 32,5 millions USD en location[119].

La première version du film en DVD date de 1998[120]. En 2002 est distribué un DVD "Special Edition" comprenant les bandes annonces du film, un commentaire audio de Ramis et The Weight of Time, un making-of du film avec des interviews des acteurs et de la production[121],[122]. Murray n'y participe pas[123]. Une édition pour le 15e anniversaire du film, restauré digitalement par Ramis pour l'occasion, sort janvier 2008[124] et inclut les bonus de l'édition spéciale ainsi qu'une interview de Ramis, un court documentaire sur les marmottes et des scènes coupées[122],[123],[125]. Cette version ressort en Blu-ray en 2009, avec en supplément Tobolowski reprenant le rôle de Ted donnant quelques informations sur le film [126].

En février 2018, pour célébrer son 25e anniversaire, une version remasterisée 4K sort dans quelques salles[127]. En avril de la même année, l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences projette pour une soirée la version remasterisée au Samuel Goldwyn Theater à Beverly Hills[128]. La version remasterisée sort également en Blu-ray, en Blu-ray Ultra HD et en version numérique, avec les mêmes suppléments que l'édition du 15e anniversaire[122].

Analyse

Durée de la boucle temporelle

La durée de l'emprisonnement de Phil dans sa boucle temporelle a été l'objet de nombreux débats[38],[129]. Ramis donne à plusieurs reprises, dont dans les bonus du DVD, une estimation d'environ 10 ans[38]. Cependant, lorsqu'un blogueur estime la boucle à 9 ans, Ramis contredit cette version mais également la sienne. Considérant qu'il faut au moins 10 ans pour être bon dans une unique activité (apprendre le français, la sculpture sur glace ou le piano) et en ajoutant « les temps morts et les années malavisées qu'il a passées, ça serait plus 30 ou 40 ans »[130]. Une estimation similaire suggère qu'il faut au moins 10 000 heures d'étude (environ une année) pour être expert dans un domaine, et vu le nombre de boucles mises en scène ou mentionnées à l'écran et celui des heures qu'il pourrait passer à étudier par jour, Phil passe environ 34 ans enfermé[129],[131]. Dans le scénario original de Rubin, Phil estime lui-même qu'il reste piégé pendant 70 ou 80 ans, utilisant les livres qu'il a lus pour suivre le passage du temps[6].

Né dans une famille juive, Ramis adopte un mode de vie bouddhiste au contact de sa seconde femme, embrassant certains de ses préceptes[13],[132],[133]. Il explique que, selon la doctrine bouddhiste, il faut approximativement 10 000 ans pour qu'une âme évolue au stade supérieur[10]. En 2005, Rubin décrit « c'est devenu étrangement politique parce que si vous demandez au studio "combien de temps dure la répétition ?", ils diront "deux semaines". Mais pour moi, le but du film est de vous faire endurer quelque chose qui a lieu pendant très longtemps. [...] Pour moi, ça devait être... Je sais pas. Une centaine d'années. Toute une vie »[134]. Dans son livre Groundhog Day, Ryan Gilbey, également journaliste à The Guardian, pense que le flou entretenu autour de la durée de la boucle est l'un des éléments les plus remarquables du film. Comme il n'y a aucune justification de la raison pour laquelle Phil est piégé dans la boucle, celle-ci dure juste assez longtemps pour que Phil puisse devenir un meilleur individu[33].

Analyse thématique

Le bas-relief d'un Bodhisattva daté du IXe siècle. Le personnage de Phil a été interprété comme étant un Bodhisattva, quelqu'un qui aide les autres à atteindre le Nirvana.

Basé sur un postulat simple, Un jour sans fin ouvre la réflexion à plusieurs niveaux.

  • Tout d'abord l'épanouissement personnel : un homme cynique et imbu de sa personne peut devenir un héros local si les circonstances le lui permettent.
  • Ensuite une réflexion philosophique sur le quotidien, car la routine et la répétitivité sans saveur sont à plusieurs reprises suggérées dans le film.
  • Enfin, le héros est amené à progresser humainement tout au long du film en découvrant que chaque personne, même la plus anonyme, a son identité, son histoire et sa raison d'être, ce qui l'amène à considérer l'autre et à l'apprécier pour ce qu'il est, différemment de son premier regard.
  • Le film ouvre ainsi une réflexion profonde sur la considération des « autres », la tolérance, l'égoïsme, le mépris et les préjugés.

Le film a eu de nombreuses interprétations selon différents groupes[9],[13]. Rubin explique qu'il n'avait pas l'intention d'écrire le film comme une analogie religieuse mais plutôt raconter une histoire sur certaines périodes de nos vies où on se sent coincé dans un cycle peu importe notre envie d'y échapper[135]. Pour le scénariste, il ne s'agit pas "seulement d'un homme répétant la même journée mais d'une histoire sur comment vivre. Quelle vie n'est pas une série de jours ? Qui ne se sent pas coincé de temps à autre ?[7]". Dans la scène de la ruelle du bowling, Phil demande à deux habitants de Punxsutawney s'ils comprennent ce que c'est d'être coincé dans un endroit où rien de ce qu'ils font n'importe. Il fait référence à sa propre situation mais les deux hommes, bien que non touchés par une quelconque boucle temporelle, affirment comprendre exactement ce qu'il veut dire[86].

Si Ramis et Rubin ont discuté de plusieurs des aspects philosophiques et spirituels du film, ils n'ont "jamais voulu qu'il soit autre chose qu'une bonne histoire, divertissante et sincère[7]". Murray voit dans le scénario original l'interprétation du fait que les gens répètent la même journée encore et encore par peur du changement[46]. Rubin ajoute qu'au commencement de la boucle, c'est le pire jour de la vie de Phil. En étant forcé de changer qui il est, d'embrasser le monde environnant et chaque moment de sa journée, cela devient le plus beau jour de sa vie, le jour où il tombe amoureux[8]. Dans une interview de 2017, Murray explique qu'il pense qu'Un jour sans fin résonne encore aujourd'hui parce que c'est "l'idée que l'on doit juste essayer une nouvelle fois... C'est une idée tellement belle, tellement puissante[136]".

Au fil des années, Rubin est contacté par différents experts soumettant leurs propres interprétations[137]. Certains y voient une allégorie chrétienne où Phil la marmotte représenterait Jésus-Christ[137], d'autres une représentation du concept nietzschéen de l'éternel retour, l'esprit du Judaïsme, l'essence de l'homéopathie[8],[9] ou encore l'adaptation du mythe de Sisyphe, condamné lui aussi à une éternelle et journalière punition[138]. Ramis lui même s'est dit fasciné par le script originel de Rubin et son concept de réincarnation[139]. La date du jour de la marmotte a ses implications : elle est située entre la fin de l'hiver (période marquée par la satire et la fin des choses dans le film) et le printemps (représenté par la comédie et connecté avec les thématiques du renouveau et de la rédemption)[140].

Les leaders bouddhistes ont salué la représentation des idéologies de régénération. Phil peut être vu comme un bodhisattva, quelqu'un qui a atteint le Nirvana et qui revient sur Terre pour aider les autres à faire de même. Dans la foi juive, l'évasion ou la récompense de Phil peuvent être considérées comme un retour sur Terre pour accomplir des actes moraux ou des mitzvot - les préceptes et commandements de Dieu. Du point de vue chrétien, son périple peut être interprété comme une forme de résurrection ou un moyen de sécuriser une place au Paradis. Pour le Falun Gong, le film serait un message selon lequel le soi spirituel ne peut évoluer tant qu'il n'a pas appris de ses erreurs passées[137],[139],[141]. Dans le Catholicisme, la situation de Phil peut être une forme de purgatoire, s'y échappant uniquement en embrassant une forme d'altruisme[133]. Macdowell confirme "ne serait-ce pas génial si nous avions ce genre d'expérience et si nous en tirions une leçon ? On traverse la vie et on n'en est pas toujours conscient... Quelle que soit la religion que vous désirez adopter, c'est finalement la raison pour laquelle nous sommes ici[139]". Un jour sans fin peut également être interprété comme un conte laïque dans lequel Phil vit une crise existentielle où les indulgences primitives ne sont plus satisfaisantes, le faisant tomber dans une dépression dont il s'échappe en reprenant possession de sa propre progression. Il utilise alors la meilleure version de lui-même pour aider les autres[142].

Phil se compare à l'origine à un dieu, déclarant qu'en tant que météorologiste, il crée la météo[139]. Après plusieurs boucles, il vient à penser qu'il est un dieu pour qui l'omnipotence provient uniquement du fait d'avoir tout vécu pendant si longtemps et donc tout connaitre[133]. A l'aide de ses connaissances, il est capable de manipuler les événements en sa faveur[132]. La répétition permet à Phil d'échapper à son propre isolement narcissique. Ne désirant pas changer, les moyens de le faire lui sont imposés[132]. Sa situation, le rejet constant de la part de Rita et de son idée de l'amour dépriment Phil qui se suicide à plusieurs reprises. Au bout du compte, il suggère qu'il s'est oté la vie suffisamment de fois pour ne plus exister. C'est à ce moment-là, d'après Ramis, que Phil devient prêt à changer[132],[138].

C'est seulement lorsque Phil arrête d'utiliser les boucles pour satisfaire ses propres désirs mais plutôt les utiliser pour aider les autres par altruisme qu'il est libéré[14]. En échouant sans cesse à sauver le vieux sans-abri, Phil est forcé d'accepter le fait qu'il n'est pas un dieu[143]. De la même façon, malgré les renseignements récoltés à son sujet et malgré ses talents appris grâce aux boucles, Phil est incapable d'impressionner Rita, du moins pas assez pour mériter son amour. Il l'obtient uniquement lorsqu'il arrête d'essayer, lorsqu'il témoigne d'une honnête volonté d'aider son prochain sans simulacre ou intérêt personnel, sachant que la journée se renouvellera et que tout ce qu'il a fait aura été vain. C'est seulement à ce moment-là que Rita lui retourne son affection[13],[14],[138]. Les aspects de Rita que Phil tournait en dérision au début du film sont devenus des qualités que lui-même admire et respecte ; en retour, Phil reçoit l'amour de Rita, non pas parce qu'il le désire, mais parce qu'il est véritablement devenu le type de personne que Rita pourrait aimer[144]. C'est le pouvoir rédempteur de l'amour sur lequel Ramis voulait s'attarder[46],[138]. Pour le réalisateur, le sujet d'Un jour sans fin est d'avoir la force et le savoir pour changer les choses lorsque l'on est confronté à l'opportunité de répéter les mêmes erreurs[132].

Le journaliste Richard Brookhiser affirme que c'est parce Phil apprécie pleinement chaque facette de sa journée qu'il est récompensé en lui retirant cette journée et précise : "aimer la vie, c'est aussi aimer le fait qu'elle s'en aille"[133]. Le professeur en psychologie John Seamon analyse que là où les autres films utilisent la mémoire comme un moyen de réflexion ou d'échappatoire, Phil vit de fait à travers ses souvenirs, les répétant indéfiniment ; il n'a aucun espoir dans le futur parce que tout va se réinitialiser. En se souvenant et appréciant de nouveaux détails, Phil est capable de grandir en tant qu'individu et devient l'agent de son propre changement[145]. Rubin explique que Phil ne reviendra plus jamais à ses anciennes manies après cette expérience mais peut être déçu qu'aucun jour ne soit à la hauteur de cette version finale et parfaite du 2 février après lequel il perd en définitive ses super-pouvoirs[146].

Le film a, en outre, fait l'objet de plusieurs études scientifiques dans des domaines divers[147].

Postérité

Une plaque commémorant le nid-de-poule dans lequel le personnage de Bill Murray marche dans Un jour sans fin.

Un jour sans fin est considéré comme l'une des meilleures comédies ayant été réalisées, un classique du cinéma et une pierre angulaire de la pop culture[10],[148],[149]. En 2020, le magazine Paste dit qu'il possède « un statut dans la pop culture permanent et mythique, réservé à peu de films »[81]. Le succès du film a donné à Ramis une crédibilité certaine dans le genre de la comédie, lui ouvrant plus d'opportunités artistiques[150],[151] notamment durant la fin des années 1990 avec Mes doubles, ma femme et moi (Multiplicity, 1996) également avec MacDowell, Mafia Blues (Analyze This, 1999) et Endiablé (Bedazzled, 2000)[13],[151]. Un jour sans fin a aussi permis à Murray de démontrer ses talents d'acteur, modifiant son image aux yeux du public et de la profession et faisant de lui un acteur au jeu plus ouvert et crédible dans des premiers rôles romantiques. Sa prestation est désormais reconnue comme le pivot de sa carrière qui l'a amené à interpréter des rôles plus sérieux tels que dans les films Rushmore (Wes Anderson, 1998), Lost in Translation (Sofia Coppola, 2003) pour lequel il a été nominé aux Oscars et Moonrise Kingdom (Wes Anderson, 2012)[33]. Rubin crée un blog en 2007, le mettant en scène dans des conversations fictives avec Phil Connors, depuis retiré pour vivre dans les montagnes de Taos au Nouveau-Mexique. Il a enseigné l'écriture de scénario durant de nombreuses années à l'Université d'Harvard[9].

L'impact du film sur les villes de Woodstock et Punxsutawney a été durable et significatif. Depuis la sortie du film, Woodstock a créé son propre festival du jour de la marmotte. Elle a adopté une marmotte nommée Woodstock Willie[51], projette le film sur grand écran et organise des visites guidées des lieux de tournage[56]. La ville attire environ 1000 touristes pour l'événement qui a par ailleurs connu la visite d'Albert, Rubin et Tobolowski[10]. Punxsutawney, qui n'attirait que quelques centaines de visiteurs pour son festival, en attire désormais plusieurs dizaines de milliers. L'année suivant la sortie du film, plus de 35 000 personnes assistent au jour de la marmotte de la ville[7],[10]. Les habitants apprécient l'impact du film sur la ville mais assurent qu'ils préfèrent se concentrer sur Punxsutawney Phil et le festival[10]. A Woodstock, des plaques sont positionnées dans les lieux clés utilisés dans le film, commémorant des scènes telles que la rencontre entre Phil et Ned, le nid-de-poule dans lequel Phil marche ou encore le pavillon où dansent Phil et Rita[51],[152].

En 2016, Rubin continuait à recevoir du courrier de fans, de philosophes et de leaders religieux, allant de simples lettres à des sermons et des dissertations. Il a discuté avec des psychiatres qui recommandent le film à leurs patients et à des toxicomanes qui lui ont expliqué que le film les a aidés à se rendre compte à quel point ils étaient eux-mêmes piégés dans un cycle répétitif[7],[9]. Le politologue Charles Murray conseille à ses lecteurs vingtenaires, « pour rester dans le droit chemin », de voir « périodiquement » le film Un jour sans fin, qu'il considère comme « une fable morale profonde qui traite des questions les plus fondamentales de la vertu et du bonheur ». Bien comprendre le film « vous aidera à vivre une vie bonne[153] ». Quelque temps après la sortie du film, Bill Murray change d'avis à son propos. Il est « probablement la meilleure oeuvre que j'ai faite [...] et probablement la meilleure oeuvre qu'Harold [Ramis] ne fera jamais[33],[154] ». En 2018, Tobolowski affirme « je pense que [l]a prestation [de Murray] sera considérée comme l'une des plus grandes prestations comique de tous les temps... Il est capable d'être à la fois antagoniste et protagoniste en même temps et dans le même film. Il est tout ce qui est horrible et tout ce qui est merveilleux... Je pense que cela restera comme cela tant que des films seront créés[10] ».

Accueil ultérieur

Un jour sans fin est désormais considéré par de nombreux critiques et journalistes comme l'un des meilleurs films de tous les temps[133],[155],[156],[157]. Il figure dans l'ouvrage de référence 1001 films à voir avant de mourir qui précise :

« Bill Murray livre peut être la meilleure et la plus chaleureuse prestation de sa carrière dans cette comédie de génie - sans doute la meilleure des années 1990. [...] C'est une idée superbe (qui n'est jamais expliquée, ce qui la rend encore meilleure) [...] Un jour sans fin est à la fois merveilleusement intelligent et hystériquement drôle. La comédie est rarement aussi parfaite[158]. »

En 2004, The New Yorker affirme qu'il s'agit du chef d'œuvre de Ramis[13]. En 2005, à l'occasion de sa série de livres The Great Movies, Roger Ebert revoit sa note à la hausse pour atteindre trois étoiles sur quatre[8],[159]. Dans cette critique mise à jour, Ebert avoue avoir sous-estimé le film et note que la prestation de Murray est essentielle dans la réussite du film[9],[155]. La même année, Jonag Goldberg du National Review avance qu'il s'agit de l'un des meilleurs films de quarante dernières années, le classant aux côtés de La vie est belle (It's a Wonderful Life de Frank Capra, 1946) comme l'un des films américains les plus réjouissants et les plus intemporels[133]. En 2009, le théoricien de la littérature Stanley Fish le mentionne dans sa liste des dix meilleurs films américains : "la comédie et la philosophie (comment devrait-on vivre ?) n'évoluent pas côte à côte mais s'entremêlent dans une unité incroyablement satisfaisante[160]". The Guardian attribue son intemporalité à l'utilisation d'un arc narratif rédempteur classique à l'instar de celui d'Ebenezer Scrooge dans le conte de Charles Dickens, Un chant de Noël (A Christmas Carol, 1843), et son refus d'expliquer pourquoi la boucle a lieu l'éloigne du schéma du film grand public typique[33].

En 2000, l'American Film Institute (AFI) classe Un jour sans fin à la 34e place de sa liste intitulée 100 Years... 100 Laughs qui recense les meilleures comédies de l'histoire[161]. En 2005, son scénario arrive à la 27e place de la liste des 101 meilleurs scénarios des 75 années précédentes établie par la Writers Guild of America (WGA)[162],[163]. En 2008, dans un sondage réalisé auprès de 1500 professionnels du cinéma, Un jour sans fin est nommé 8e meilleur film fantastique de tous les temps[164],[165]. La même année, le magazine Empire le classe à la 259e position de sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[156]. En 2014, un sondage du Hollywood Reporter auprès de 2120 professionnels du divertissement le nomme 63e meilleur film de tous les temps[157]. En 2015, le scénario se hisse à la 3e place de la liste des 101 scénarios les plus drôles de la WGA, juste derrière Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot de Billy Wilder, 1958) et Annie Hall (Woody Allen, 1977)[166],[167]. En 2017, la BBC sonde 253 critiques (118 femmes et 135 hommes) de 52 pays différents pour élire le film le plus drôle de tous les temps. Un jour sans fin arrive à la quatrième position, derrière Annie Hall, Docteur Folamour (Dr. Strangelove de Stanley Kubrick, 1964) et Certains l'aiment chaud[168].

Plusieurs publications l'ont classé parmi les plus grandes comédies de tous les temps dont Empire (n°1)[169], Time Out (n°5)[170], Rotten Tomatoes (n°10)[171], IGN (n°11)[172], Paste (n°18)[173], The Daily Telegraph (n°23)[174], Film School Rejects et Vogue (non classé)[175],[176]. Rotten Tomatoes le positionne également à la 86e place de ses 200 films essentiels à regarder[177]. De la même façon, il est considéré comme l'un des meilleurs films des années 1990 notamment par IndieWire (n°4)[178], Slate (n°5)[179], Rolling Stone (n°11)[180], ShortList (n°12)[181], The A.V. Club (n°15)[182], Rotten Tomatoes (n°28)[183], Slant Magazine (n°41)[184], le British Film Institute (n°55)[185] et Time Out (non classé)[186]. Sur le site Rotten Tomatoes, le film recueille 96 % de critiques positives, avec une note moyenne de 7,910 sur la base de cinquante-cinq critiques collectées. Le consensus critique du site résume : « Intelligent, tendre et inventif, Un jour sans fin met en valeur le talent dramatique de Bill Murray tout en laissant une large place à l'humour[187] ». Sur le site Metacritic, il obtient un score de 72100 sur la base de quatorze critiques collectées[188].

Impact culturel

En 1993, William Goldman dit : « Je pense que, parmi tous les films sortis cette année, Un jour sans fin sera celui dont on se souviendra dans dix ans »[8]. La même année, Desson Thompson est d'avis que le film « ne sera jamais considéré comme un trésor cinématographique national par la Bibliothèque du Congrès »[93]. En 2006, le film est sélectionné pour préservation par le National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis en raison de son intérêt « culturel, historique ou esthétique »[189].

En 1996, Bill Clinton fait référence au film pour décrire le quotidien des troupes stationnées en Bosnie-Herzégovine.

Plusieurs cinéastes ont déclaré leur admiration pour Un jour sans fin ou l'ont cité comme influence dans leur œuvre, dont David O. Russell, Terry Jones[33] ou encore Jay Roach, qui dit qu'il s'agit du film qui « l'a changé »[13]. Gillian Wearing dit que c'est l'un de ses films préférés, soulignant sa structure originale et son message philosophique intelligent[33]. Le succès du film a aidé à légitimer l'utilisation du fantastique dans les comédies grand public, posant les fondations pour de futures comédies fantastiques telles que Menteur, menteur (Liar Liar de Tom Shadyac, 1997), The Truman Show (Peter Weir, 1998) ou Click : Télécommandez votre vie (Click de Frank Coraci, 2006)[33].

Aux États-Unis et, dans une moindre mesure, dans d'autres pays anglophones, l'expression « Groundhog Day » (jour de la marmotte) est entrée dans le langage courant comme une référence à une situation désagréable et monotone qui se répète sans cesse[33],[190]. Son entrée dans les dictionnaires correspond à deux définitions : les festivités en elles-mêmes et « une situation dans laquelle les événements sont ou semblent se répéter continuellement »[191],[192],[193]. Son utilisation est telle qu'elle est désormais vue comme un cliché, notamment dans le journalisme[193]. Elle a été invoquée (parfois à tort) par des chanteurs, des sportifs, des comédiens, des acteurs, des hommes politiques[149],[194], des archevêques[154] et d'anciens détenus du camp de Guantánamo[195]. En 1996, le président des États-Unis Bill Clinton fait référence au film dans un discours aux troupes stationnées en Bosnie-Herzégovine[196]. Le terme est également utilisé durant la pandémie de Covid-19 de 2020 pour décrire la monotonie de la quarantaine et de l'isolation associées aux tentatives pour endiguer la propagation du virus[197],[198].

Les origines du concept narratif d'un individu piégé dans un segment temporel répétitif remontent à 1904[9] et le procédé a toujours eu une certaine popularité, en particulier en science fiction, mais Un jour sans fin est responsable de sa démocratisation auprès du grand public[9],[148]. Les boucles temporelles ont été depuis utilisées à de nombreuses reprises au cinéma comme dans, entre autres, Source Code (Duncan Jones, 2011), Edge of Tomorrow (Doug Liman, 2014), Happy Birthdead (Happy Death Day de Christopher Landon, 2017) ou encore Palm Springs (Max Barbakow, 2020)[199],[200], mais aussi à la télévision dans les séries Poupée russe (Russian Doll de Natasha Lyonne, Leslye Headland et Amy Poehler)[199], Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer de Joss Whedon, 1997), Angel (Whedon et David Greenwalt, 1999) et X-Files (Chris Carter, 1993)[201]. L'influence d' Un jour sans fin est telle que le site TV Tropes se réfère à cet arc narratif sous l'appellation "Groundhog Day Loop[201]". Rubin explique qu'avec son scénario, il est "tombé sur une histoire avec tous les ingrédients d'un classique, si simple et si sincère qu'elle peut être reprise de façons totalement différentes par de nombreux conteurs différents[7]". On y fait référence dans des médias aussi divers que le roman À propos d'un gamin (About a Boy de Nick Hornby, 1998), le clip musical 7 Days (2000) de Craig David ou encore l'audio drama Flip-Flop (2003) issu de l'univers de Doctor Who (1963), où les habitants de la planète Puxatornee (sic) sont bloqués dans une boucle temporelle[202].

Le 2 février 2016, des fans de Liverpool en Angleterre se réunissent pour regarder le film en boucle pendant 24 heures[203]. Tous les 2 février depuis 2016 (à l'exception de 2017), la chaine de télévision britannique Sky Cinema Disney diffuse le film en boucle pendant 24 heures[204],[205]. En 2018, le Museum of Modern Art (MoMA) de New York débute une série de projection de films choisis via un sondage auprès de 35 universitaires en littérature et religion avec celle d'Un jour sans fin. Un conflit oppose les chercheurs, trop nombreux à vouloir écrire sur le film pour sa présentation[133].

Adaptations

Tim Minchin (à gauche) en 2012 et Matthew Warchus en 2014. Ils ont créé, en collaboration avec Danny Rubin, la comédie musicale Groundhog Day.

L'idée d'une suite directe est abandonnée peu de temps après la sortie du film en 1993[109]. Un remake italien réalisé par Giulio Manfredonia sort en 2004 sous le titre È già ieri (it) (littéralement « C'est déjà hier »). Rubin y est crédité pour l'histoire[9],[43]. En 2018, MacDowell réfute elle-aussi la probabilité d'une suite parce que « je connais [Murray]. Il ne le fera pas »[206]. Malgré cela, Murray, Tobolowski et Doyle-Murray reprennent leur rôle dans une publicité pour la Jeep Gladiator, diffusée lors du Super Bowl LIV le 2 février 2020. Filmée à Woodstock, la publicité recrée certaines scènes du film et met en scène Murray piégée une nouvelle fois dans une boucle temporelle. Au volant de sa Jeep Gladiator, il explore Punxsutawney aux côtés de Phil la marmotte[207],[208]. Murray affirme qu'il s'agit de sa première et dernière publicité[209]. En avril 2020, Jeep sort une version modifiée de la publicité pour promouvoir les mesures de distanciation physique durant la pandémie de Covid-19[197],[210].

Les années suivant la sortie du film, Rubin travaille sur l'adaptation musicale d' Un jour sans fin, en partie par ennui et parce qu'une comédie musicale n'est pas couverte par les droits qu'il a signés avec Columbia[7],[9]. En 2003, Stephen Sondheim dit s'intéresser au projet mais sa version n'aboutira jamais[211]. En 2012, quand Matthew Warchus et Tim Minchin entrent en contact avec Rubin, celui-ci a déjà développé une intrigue, des gags et une liste de douze chansons mais il est incapable de finaliser le projet sans compositeur[7],[9]. Après le succès de Matilda the Musical, Warchus et Minchin travaillent durant plusieurs années en collaboration avec Rubin pour produire la comédie musicale Groundhog Day[9]. La première a lieu en août 2016 au théâtre Old Vic à Londres et la pièce est accueillie plutôt chaleureusement par la presse[9],[212]. Elle fait ses premiers pas à Broadway en avril 2017[213] et est nommée dans plusieurs catégories aux Laurence Olivier Awards, récompensée dans celle du meilleur acteur pour Andy Karl dans le rôle de Phil et celle de la meilleure nouvelle comédie musicale[214]. En 2017, Murray, Rubin et Doyle-Murray assistent à une représentation à Broadway[215].

Développé par Tequila Works, Groundhog Day: Like Father Like Son, suite vidéoludique du film, voit le jour en septembre 2019 sur PlayStation VR, Oculus Rift et HTC Vive. Le joueur y incarne un Phil Connors Jr. qui a grandi dans l'ombre de son populaire père. Phil Jr. se retrouve piégé dans sa propre boucle temporelle à Punxsutawney et est obligé d'aider les autres et de s'améliorer pour regagner sa liberté[216],[217],[218].

Autour du film

  • Chaque matin, Phil Connors se réveille au son de I Got You Babe (1965) de Sonny and Cher qui passe à la radio. Par ailleurs, on peut relever un détail incohérent : lorsque Phil se lève à h du matin, il observe par la fenêtre qu'il fait déjà bien jour. Or, à la période du à Punxsutawney, le soleil ne se lève pas avant h 25.
  • Dans la version originale en anglais, quand Phil Connors s'exprime en français pour impressionner Rita Hanson qui lui a confié avoir étudié à l'université la poésie française du XIXe siècle, il déclare : « La fille que j'aimera, sera comme bon vin, qui se bonifiera un peu chaque matin ». Il s'agit en réalité d'un extrait de la chanson La bourrée du célibataire (1957) de Jacques Brel. Dans la version française, Rita Hanson déclare avoir étudié la poésie italienne du XIXe siècle, et Phil Connors s'exprime en italien.
  • Le doublage en version française est l'occasion d'un jeu de mots ne figurant pas dans la version américaine : dans la scène (vers 16 min 25 s) où, de retour à Punxsutawney après le début du blizzard, Phil essaie d'obtenir un appel téléphonique longue distance, le doublage français fait dire à Phil « Vous devez absolument prendre l'appel » une seconde avant que ne passe, devant la caméra, un personnage portant une pelle de déneigement qui heurte Phil à l'arrière de la tête. Dans la bande son américaine, on entend simplement « Can you patch me through on that line? » (qui constitue une demande de mise en relation avec le correspondant souhaité), sans le jeu de mots entre « l'appel » et « la pelle ».
  • Dans la scène où Phil s'empiffre de gâteaux, au lieu de faire semblant de les manger pour les recracher hors caméra comme cela se fait habituellement, Bill Murray les avale effectivement.
  • Lorsque Phil tente de faire comprendre à Rita qu'il revit infiniment la même journée, il précise qu'il a été poignardé, abattu, empoisonné, gelé, pendu, électrocuté, puis brûlé. Ces méthodes sont également celles qui furent utilisées par les assassins de Raspoutine[219].
  • Sur le dernier plan du film, on voit Phil porter Rita pour la faire passer au-dessus du portail de la maison. Ce passage fut en fait improvisé par les acteurs eux-mêmes pour la simple raison que le portail était bloqué par le gel.

Notes et références

  1. Bien que l'intrigue du film se déroule presque entièrement à Punxsutawney (Pennsylvanie), le tournage a en réalité eu lieu à Woodstock (Illinois). La ville de Punxsutawney est également le cadre du film Planqué malgré lui (When Willie Comes Marching Home, 1950) de John Ford.
  2. Dans la version française du film, Phil apprend l’italien.
  3. (en) « Groundhog Day », sur The Numbers. Consulté le .
  4. a et b Army Archerd, « Wagner thinks 'Pink' » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  5. « Groundhog Day (1993) » [archive du ], sur bfi.org.uk (consulté le )
  6. a b c d e f g h i j k l m n et o Simon Brew, « How Groundhog Day Changed Dramatically During Development » [archive du ], sur Den of Geek, (consulté le )
  7. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z et aa Danny Rubin, « How I wrote the script for Groundhog Day in less than a week » [archive du ], sur The Daily Telegraph, (consulté le )
  8. a b c d e f g h i j k l m et n Paul Hoffman, « Big Think Interview With Danny Rubin » [archive du ], sur Big Think, (consulté le )
  9. a b c d e f g h i j k l m n o p et q S. I. Rosenbaum, « When Every Day Is'Groundhog Day' » [archive du ], sur Vulture.com, (consulté le )
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Susan King, « 'Groundhog Day' at 25: How a Minor Holiday Gave Birth to an All-Time Comedy Classic » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  11. Gilbey 2004, p. 34.
  12. Gilbey 2004, p. 65.
  13. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Tad Friend, « Comedy First » [archive du ], sur The New Yorker, (consulté le )
  14. a b c d e f g h i j k et l Steve Weinstein, « Happily Living on the Cranky Comic Edge : Movies: 'My whole comedy training goes against sentimentality and cornballism,' says Harold Ramis, the director of 'Groundhog Day.' » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  15. Howard Campbell, « Robin Williams & Jamaica » [archive du ], sur Jamaica Observer, (consulté le )
  16. Joshua Klein, « Harold Ramis » [archive du ], sur The A.V. Club, (consulté le )
  17. Gilbey 2004, p. 49.
  18. « Un jour sans fin sur OCS City : retour sur le clash entre Bill Murray et Harold Ramis », Vincent Formica, Allociné.fr, 31 juillet 2018.
  19. a b et c Roger Cormier, « 15 Repeatable Facts About Groundhog Day » [archive du ], sur Mental Floss, (consulté le )
  20. Gilbey 2004, p. 16–17, 22.
  21. a b c d e et f Dariel Figueroa, « The Story Behind Bill Murray And Harold Ramis's 21 Year Rift » [archive du ], sur Uproxx, (consulté le )
  22. a b c d e et f Brian Welk, « 'Groundhog Day': How a 'Gypsy Curse' Almost Ruined the Movie » [archive du ], sur The Wrap, (consulté le )
  23. a et b Gilbey 2004, p. 16.
  24. a b et c Gilbey 2004, p. 16–17.
  25. Gilbey 2004, p. 21.
  26. Gilbey 2004, p. 66.
  27. Gilbey 2004, p. 76.
  28. Gilbey 2004, p. 22.
  29. a b c d e f g h i j et k Paul Willistein, « Groundhog Sinks Teeth Into Film Role Bill Murray Calls Co-star 'Cranky' » [archive du ], sur The Morning Call, (consulté le )
  30. Jason Nark, « Groundhog Day, the improbable holiday that brings a shot in the arm to a former coal town » [archive du ], sur The Philadelphia Inquirer, (consulté le )
  31. Gilbey 2004, p. 22–23.
  32. a et b Gilbey 2004, p. 23.
  33. a b c d e f g h i et j Ryan Gilbey, « Groundhog Day: the perfect comedy, for ever » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
  34. Gilbey 2004, p. 73.
  35. a et b Moira MacDonald, « Actor Stephen Tobolowsky recalls how 'Groundhog Day' went from good to great » [archive du ], sur The Seattle Times, (consulté le )
  36. a b et c Lindsay Weber, « Actor Stephen Tobolowsky discusses Woodstock, 'Groundhog Day' » [archive du ], sur Northwest Herald, (consulté le )
  37. Mike Fleming, « Blast From The Past On Back To The Future: How Frank Price Rescued Robert Zemeckis' Classic From Obscurity » [archive du ], sur Deadline.com (consulté le )
  38. a b c et d THR Staff, « Happy 'Groundhog Day': Here's 5 Things You Didn't Know About the Movie » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  39. a et b Kristen Acuna, « Why Michael Keaton Turned Down The Chance To Star In 'Groundhog Day' And 'Lost' » [archive du ], sur Business Insider, (consulté le )
  40. Gilbey 2004, p. 15.
  41. a b c et d Brian Welk, « Andie MacDowell on 'Groundhog Day' at 25: Bill Murray 'Asked Me to Really Slap Him' » [archive du ], sur The Wrap, (consulté le )
  42. Gilbey 2004, p. 26.
  43. a et b Oliver Lyttleton, « 5 Things You Might Not Know About 'Groundhog Day' On Its 20th Anniversary » [archive du ], sur Indiewire, (consulté le )
  44. Gilbey 2004, p. 36.
  45. a b et c Scott Tobias, « Michael Shannon » [archive du ], sur The A.V. Club, (consulté le )
  46. a b c d e f et g Ryan Murphy, « Bill Murray And The Beast Filming "Groundhog Day" Turned Out To Be A Nightmare For The Actor. His Furry Co-star Had A Hankering For His Blood. » [archive du ], sur The Philadelphia Inquirer, (consulté le )
  47. a b et c Albrecht Powell, « What the Heck is Groundhog Day Anyway? » [archive du ], sur Thoughtco.com, (consulté le )
  48. a b c d et e Matt Fagerholm, « How Bob Hudgins saved 'Groundhog Day' » [archive du ], sur The Woodstock Independent, (consulté le )
  49. a et b Phil Borchmann, « Fur's No Longer Flying Now That 'Groundhog Day' Is Here » [archive du ], sur Chicago Tribune, (consulté le )
  50. « Groundhog Day » [archive du ], sur Turner Classic Movies (consulté le )
  51. a b c d e et f Lisa Wardle, « 2 Punxsutawneys: Compare 'Groundhog Day' film locations to the real town » [archive du ], sur PennLive.com, (consulté le )
  52. a et b « Groundhog Day – Box Office Data, DVD and Blu-ray Sales, Movie News, Cast and Crew Information » [archive du ], sur The Numbers (consulté le )
  53. a et b Adam Poulisse, « William Charles Construction employees recall 'Groundhog Day' scenes filmed at workplace as movie turns 25 » [archive du ], sur The Journal Standard, (consulté le )
  54. a b c d e et f Kelly Bryant, « Why Bill Murray Hated the Movie "Groundhog Day" » [archive du ], sur Reader's Digest (consulté le )
  55. Gilbey 2004, p. 80–81.
  56. a b c et d « About Those Famous Groundhog's Day Filming Locations » [archive du ], sur locationshub.com, (consulté le )
  57. « Celebrate Groundhog Day Over and Over Again With This Filming Locations Guide » [archive du ], sur HuffPost, (consulté le )
  58. a et b Bernard Weinraub, « Hollywood Is Testing Family Values' Value » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  59. a et b Elaine Dutka, « A Startling New Concept: Family Films : With money tight and criticism of sex and violence high, studios are looking closer at PG's power » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  60. a et b David J. Fox, « The Year In Movies : '93 A Record-smasher At The Box Office : 'Mrs. Doubtfire,' 'Pelican Brief' Propel Final Week And 'Jurassic Park' Chews Up The Competition As Industry Receipts Hit $5.2 Billion. » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  61. Peter Bart, « Lowest common denominator doesn't work anymore » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  62. John Evan Frook, « B.O. year: First among sequels » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  63. Craig Hlavaty, « 1993: The Greatest Year for Movies in the History of Movies Ever? » [archive du ], sur Houston Press, (consulté le )
  64. Chris Hicks, « The Best & The Worst Of 1993 » [archive du ], sur Deseret News, (consulté le )
  65. a et b Roger Ebert, « The Best 10 Movies of 1993 » [archive du ], sur RogerEbert.com, (consulté le )
  66. « Top 1993 Movies at the Domestic Box Office » [archive du ], sur The Numbers (consulté le )
  67. a et b Matt Goldberg, « The Year in Film: 1993 » [archive du ], sur Collider, (consulté le )
  68. Emma Pearse, « Remember 1993? When the Best Movies Came Out? » [archive du ], sur Tribeca Film, (consulté le )
  69. Arielle Duhaime-Ross, « The greatest film debate of our generation: 1993 or 1994? » [archive du ], sur The Verge, (consulté le )
  70. Bill Higgins, « The Less-Than-Lavish Premiere » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  71. a b et c « Groundhog Day - Domestic Weekend » [archive du ], sur Box Office Mojo (consulté le )
  72. David J. Fox, « Presidents' Day Weekend Box Office : 'Groundhog' Has Its Day » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  73. Beth Kleid, « Movies » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  74. Richard Natale, « 'Weapon's' loaded at nat'l B.O. » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  75. « Weekend Box Office » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  76. David J. Fox, « Weekend Box Office : People Like Him in Ruthless Roles » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  77. David J. Fox, « Weekend Box Office : 'Sliver' Takes Big Slice Out of Market » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  78. « Groundhog Day (1993) » [archive du ], sur The Numbers (consulté le )
  79. (en) « Groundhog Day », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  80. Jane Galbraith, « A look inside Hollywood and the movies. : HOPE AND 'GLORY' : Funny How a Groundhog Can Generate Buzz » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  81. a et b Jim Vorel, « Why Bill Murray's Groundhog Day Is the Ultimate Quarantine Movie » [archive du ], sur Paste, (consulté le )
  82. « Un Jour sans fin - Box-office France », sur Jp's Box-office (consulté le ).
  83. Julien Lada, « Un jour sans fin : Bill Murray et Harold Ramis, une longue histoire d'amitié », sur Première, (consulté le ).
  84. (en) Un jour sans fin sur l’Internet Movie Database.
  85. a b c et d « Groundhog Day » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  86. a b c d e f et g Janet Maslin, « Groundhog Day » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  87. « Readers' Poll: The 20 Greatest Bill Murray Movies » [archive du ], sur Rolling Stone, (consulté le )
  88. « Cinemascore » [archive du ], sur CinemaScore.com (consulté le )
  89. a b c d et e Kenneth Turan, « From the Archives: Bill Murray's 'Groundhog Day': It's deja vu all over again » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  90. a b c d e f g et h Hal Hinson, « Groundhog Day » [archive du ], sur The Washington Post, (consulté le )
  91. a b et c Duane Byrge, « 'Groundhog Day': THR's 1993 Review » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  92. a b et c Roger Ebert, « Groundhog Day » [archive du ], sur RogerEbert.com, (consulté le )
  93. a b c et d Desson Thomson, « Groundhog Day » [archive du ], sur The Washington Post, (consulté le )
  94. Gilbey 2004, p. 11.
  95. a b et c Owen Gleiberman, « Groundhog Day » [archive du ], sur Entertainment Weekly, (consulté le )
  96. a b et c Gene Siskel, « Bill Murray Bundles Up For 'Groundhog Day' Cosmic Chill » [archive du ], sur Chicago Tribune, (consulté le )
  97. « Un jour sans fin : critiques presse », sur Allociné.com (consulté le )
  98. Janet Maslin, « New York Critics Honor 'Schindler's List' » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  99. « Past Winners 1993 » [archive du ], sur britishcomedyawards.com (consulté le )
  100. « The 66th Academy Awards 1994 » [archive du ], sur Oscars.org (consulté le )
  101. « Film - Original Screenplay in 1994 » [archive du ], sur bafta.org (consulté le )
  102. « 1993 20th Saturn Awards » [archive du ], sur Los Angeles Times (consulté le )
  103. « Comedy Awards list top laughers » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  104. « 1994 Hugo Awards » [archive du ], sur thehugoawards.com (consulté le )
  105. (en) « AFI 100 Years 100 Laughs », American Film Institute (consulté le )
  106. (en) « AFI's Top 10 Fantasy », American Film Institute (consulté le )
  107. On parle de films
  108. (en) « Films Added to National Film Registry », sur Library of Congress (consulté le )
  109. a et b Judy Brennan, « Indecent Proposals : When Once Is Rarely Enough » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  110. James Bates, « Columbia Exec Sues Former Accountant : Hollywood: Michael Nathanson, the studio's president of worldwide production, charges that he was bilked out of at least $1 million. » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  111. a et b Gilbey 2004, p. 14.
  112. Steve Hesler, « Harold Ramis » [archive du ], sur The A.V. Club, (consulté le )
  113. Dennis Hunt, « National Video Rentals : 'Joon' Hits Right Notes With Viewers » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  114. Dennis Hunt, « National Video Rentals : Whoo Hah! Ascent of 'A Woman' » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  115. Dennis Hunt, « National Video Rentals : 'Day' Pushes 'Down' Out of No. 1 » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  116. Dennis Hunt, « National Video Rentals : 'Aladdin': Hard Sell as a Rental » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  117. Dennis Hunt, « National Video Rentals : Hot 'Aladdin' Rentals May Aid Sales » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  118. Dennis Hunt, « National Video Rentals : 'Cliffhanger' Hits the Heights » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  119. « Rental champs: Rate of return » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  120. « Groundhog Day » [archive du ], sur Common Sense Media, (consulté le )
  121. Jeremy Conrad, « Groundhog Day: Special Edition » [archive du ], sur IGN, (consulté le )
  122. a b et c John Archer, « 'Groundhog Day' 4K Blu-ray Review: Perfect Every Time » [archive du ], sur Forbes, (consulté le )
  123. a et b Gregory Kirschling, « Groundhog Day -- 15th Anniversary Edition » [archive du ], sur Entertainment Weekly, (consulté le )
  124. Stefanno Rellandini, « "Groundhog Day" coming to DVD, again » [archive du ], sur Reuters, (consulté le )
  125. David McCutcheon, « Groundhog Day Again! » [archive du ], sur IGN, (consulté le )
  126. R.L. Shaffer, « Groundhog Day Blu-ray Review » [archive du ], sur IGN, (consulté le )
  127. Mary Kate Carr, « Groundhog Day returning to theaters for 25th anniversary » [archive du ], sur Entertainment Weekly, (consulté le )
  128. « "Groundhog Day" 25th Anniversary Screening And Conversation » [archive du ], sur Oscars.org, (consulté le )
  129. a et b Matt Singer, « The Precise Number of Groundhog Days in "Groundhog Day" » [archive du ], sur IFC, (consulté le )
  130. « Harold Ramis's Response to the Groundhog Day Timeline Study » [archive du ], sur Heeb, (consulté le ).
  131. « Just How Many Days Does Bill Murray REALLY Spend Stuck Reliving Groundhog Day? », sur WhatCulture.com, (consulté le ).
  132. a b c d et e Perry Garfinkel, « And If He Sees His Shadow ... » [archive du ], sur Lion's Roar, (consulté le )
  133. a b c d e f et g Jonah Goldberg, « A Movie for All Time » [archive du ], sur National Review, (consulté le )
  134. Gilbey 2004, p. 19.
  135. Phil Hornshaw, « Listen to Ned Ryerson Tell Behind-the-Scenes Stories About 'Groundhog Day' » [archive du ], sur TheWrap, (consulté le )
  136. Daniel Kreps, « Bill Murray Moved to Tears Over 'Groundhog Day' Broadway Musical » [archive du ], sur Rolling Stone, (consulté le )
  137. a b et c « The greatest story ever told? » [archive du ], sur The Independent, (consulté le )
  138. a b c et d Andrew Bloom, « Groundhog Day at 25: Bill Murray Finds Freedom While Trapped in a Nightmare » [archive du ], sur Consequence of Sound, (consulté le )
  139. a b c et d Brian Welk, « 'Groundhog Day': How Bill Murray Rom-Com Became an Accidental Classic » [archive du ], sur TheWrap, (consulté le )
  140. Glausser 2019, p. 3, 7.
  141. Alex Kuczynski, « Groundhog Almighty » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  142. Glausser 2019, p. 16.
  143. Rob Hunter, « 27 Things We Learned From Harold Ramis' 'Groundhog Day' Commentary » [archive du ], sur Film School Rejects, (consulté le )
  144. Racicot 2006, p. 194–195.
  145. Seamon 2015, p. 51–54.
  146. Gilbey 2004, p. 81.
  147. « Résultats recherche "groundhog day" cinema sur Google Scholar »
  148. a et b Charlie Jane Anders, « Let's Do The Time Loop Again. And Again ... » [archive du ], sur io9, (consulté le )
  149. a et b Natalie Finn, « It's Just Like Groundhog Day—Or Is It? Thanks to the Bill Murray Classic, People Have Never Stopped Saying That » [archive du ], sur E!, (consulté le )
  150. John Evan Frook, « Columbia Breakdown » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  151. a et b Andrew Pulver, « Harold Ramis, Ghostbusters to Groundhog Day - a career in clips » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
  152. Cassie Buchman, « Bill Murray returns to Woodstock Square to film Jeep commercial » [archive du ], sur Northwest Herald, (consulté le )
  153. Charles Murray, The Curmudgeon's Guide to Getting Ahead : Dos and Don'ts of Right Behavior, Tough Thinking, Clear Writing, and Living a Good Life, New York, Crown Business, , 144 p. (ISBN 978-0-8041-4144-4)
  154. a et b Gilbey 2004, p. 86.
  155. a et b Roger Ebert, « The shadow of his smile » [archive du ], sur RogerEbert.com, (consulté le )
  156. a et b Willow Green, « The 500 Greatest Movies Of All Time » [archive du ], sur Empire, (consulté le )
  157. a et b « Hollywood's 100 Favorite Films » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  158. Schneider 2013.
  159. Robert Tracinski, « 'Groundhog Day' Has Lasted 25 Years Thanks To Its Unexpected Profundity » [archive du ], sur The Federalist, (consulté le )
  160. Stanley Fish, « The 10 Best American Movies » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  161. « AFI's 100 Years...100 Laughs » [archive du ], sur American Film Institute, (consulté le )
  162. « 101 Greatest Screenplays » [archive du ], sur WGA.org, (consulté le )
  163. « 101 Greatest Screenplays » [archive du ], sur WGA.org, (consulté le )
  164. « AFI Crowns Top 10 Films in 10 Classic Genres » [archive du ], sur ComingSoon.net, (consulté le )
  165. « AFI's 10 Top 10 » [archive du ], sur afi.com, (consulté le )
  166. « 101 Funniest Screenplays List » [archive du ], sur WGA.org, (consulté le )
  167. « Writers Choose 101 Funniest Screenplays » [archive du ], sur WGA.org, (consulté le )
  168. « The 100 Greatest Comedies of all Time » [archive du ], sur BBC, (consulté le )
  169. « The 50 Greatest Comedies » [archive du ], sur Empire, (consulté le )
  170. Dave Calhoun, Cath Clarke, Phil de Semlyen, Alim Kheraj, Tom Huddleston, Trevor Johnston, David Jenkins, Kate Lloyd, Tom Seymour, Anna Smith, Ben Walters, Adam Lee Davies, Phil Harrison, Derek Adams, Wally Hammond, Edward Lawrenson et Gabriel Tate, « The 100 best comedy movies: the funniest films of all time », sur Time Out, (consulté le )
  171. « 150 Essential Comedies » [archive du ], sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  172. « The 25 Best Comedies » [archive du ], sur IGN, (consulté le )
  173. Michael Burgin, « The 100 Best Comedies of All Time » [archive du ], sur Paste, (consulté le )
  174. « Best comedy movies: the 40 funniest films of all time » [archive du ], sur The Daily Telegraph, (consulté le )
  175. « The 50 Best Comedy Movies Ever » [archive du ], sur Film School Rejects, (consulté le )
  176. « The 65 Best Romantic Comedies of All Time » [archive du ], sur Vogue, (consulté le )
  177. « 200 Essential Movies to Watch Now » [archive du ], sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  178. Chris O'Falt, Zack Sharf, Michael Nordine, Kate Erbland, Steve Greene, David Ehrlich, Jamie Righetti et Graham Winfrey, « The 50 Best Films of the '90s, From 'Pulp Fiction' to 'Groundhog Day' » [archive du ], sur IndieWire, (consulté le )
  179. « The 10 Best Films of 1993 » [archive du ], sur Slate, (consulté le )
  180. Daniel Kreps, Scott Tobias, Alex Suskind, Joshua Rothkopf, Noel Murray, Stephen Garrett, Jenna Scherer, Phoebe Reilly, Tim Grierson, Eric Hynes, Bilge Ebiri, David Fear, Jason Newman, Kory Grow, Sean T. Collins, Dan Epstein, Rob Sheffield, Kristen Yonsoo Kim, Gina McIntyre, Brian Tallerico, Abbey Bender, Judy Berma, Steven Boone et Vikram Murthi, « The 100 Greatest Movies of the Nineties » [archive du ], sur Rolling Stone, (consulté le )
  181. Marc Chacksfield, « Best '90s movies: the best '90s films - from Fight Club to The Matrix » [archive du ], sur ShortList, (consulté le )
  182. Mike D'Angelo, Noel Murray, Tasha Robinson, Keith Phipps, Nathan Rabin, Scott Tobias, Sam Adams et Alison Willmore, « The 50 best films of the '90s (2 of 3) » [archive du ], sur The A.V. Club, (consulté le )
  183. « 140 Essential 90s Movies » [archive du ], sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  184. « The 100 Best Films of the 1990s » [archive du ], sur Slant Magazine, (consulté le )
  185. Peter Hill, David Jenkins, Georgia Korossi, Elena Lazic, Manuela Lazic, Brogan Morris, David Morrison, Andrew Simpson, Lou Thomas, Matthew Thrift et Samuel Wrigley, « 90 great films of the 1990s » [archive du ], sur bfi.org.uk, (consulté le )
  186. Cath Clarke, Dave Calhoun, Tom Huddleston, Kate Lloyd, James Manning, Gail Tolley et Chris Waywell, « The 50 best '90s movies » [archive du ], sur Time Out, (consulté le )
  187. (en) « Groundhog Day », sur Rotten Tomatoes.com (consulté le )
  188. (en) « Groundhog Day », sur Metacritic.com (consulté le ).
  189. « Librarian of Congress Adds Home Movie, Silent Films and Hollywood Classics to Film Preservation List » [archive du ], sur loc.gov, (consulté le ).
  190. (en) « Hurricane Fatigue », USA Today (consulté le ).
  191. « Groundhog Day » [archive du ], sur Collins English Dictionary (consulté le )
  192. Michael Miller, « City Lights: The spiritual side of 'Groundhog Day' » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  193. a et b Jim Pagels et David Haglund, « For Journalists Who Love Clichés, Every Day is Groundhog Day » [archive du ], sur Slate, (consulté le )
  194. Nick Assinder, « Prime Ministers Questions » [archive du ], sur BBC News Online, (consulté le )
  195. Slahi 2015, p. 237, 311.
  196. Dean E. Murphy, « GI Blues Dull the Response to President » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  197. a et b David Vinjamuri, « It's Groundhog Day For Everyone » [archive du ], sur Forbes, (consulté le )
  198. Megan Garber, « Groundhog Day Was a Horror Movie All Along » [archive du ], sur The Atlantic, (consulté le )
  199. a et b Zach Vasquez, « Over and over: why is Hollywood still obsessed with Groundhog Day? » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
  200. Jake Kring-Schreifels, « How the ‘Palm Springs’ Team Found a New Wrinkle in the Time-Loop Movie », sur The Ringer, (consulté le )
  201. a et b Pilot Viruet, « The Pop Culture Legacy of 'Groundhog Day' » [archive du ], sur Vice, (consulté le )
  202. Gilbey 2004, p. 85.
  203. « Groundhog Day for 'hardcore' film fans in Liverpool » [archive du ], sur BBC News Online, (consulté le )
  204. Jacob Stolworthy, « Groundhog Day: Sky showing a 24-hour marathon of movie to celebrate » [archive du ], sur The Independent, (consulté le )
  205. Rachel Babbage et Megan Davies, « Sky Cinema Comedy is celebrating Groundhog Day with continuous showings of Groundhog Day... again » [archive du ], sur Digital Spy, (consulté le )
  206. Ciara McVey, « Andie MacDowell: Bill Murray "Never Going to Do" 'Groundhog Day' Reboot - In Studio » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  207. Ryan Barwick, « Jeep Teases Groundhog Day-Themed Super Bowl Ad » [archive du ], sur Ad Week, (consulté le )
  208. Eric Lawrence, « Watch Bill Murray take a groundhog for a spin in a Jeep Gladiator » [archive du ], sur Detroit Free Press, (consulté le )
  209. Lisa Respers France, « Bill Murray's 'Groundhog Day' Super Bowl ad made us nostalgic » [archive du ], sur CNN, (consulté le )
  210. Dale Buss, « 'Groundhog Day'—And Bill Murray—Came Naturally To New Jeep Ads » [archive du ], sur Forbes, (consulté le )
  211. Robert Simonson, « Sondheim Talks About Bounce; Revisions in Works » [archive du ], sur Playbill, (consulté le )
  212. « Groundhog Day musical to premiere at Old Vic from Matilda theatre director » [archive du ], sur The Independent, (consulté le )
  213. « Photo Flash: Welcome to Smalltown, USA! First Look at Groundhog Day on Broadway » [archive du ], sur BroadwayWorld, (consulté le )
  214. « Olivier Awards 2017: Winners in full » [archive du ], sur BBC News Online, (consulté le )
  215. Sopan Deb, « Bill Murray Relives a Role, Seeing Broadway's 'Groundhog Day' » [archive du ], sur The New York Times, (consulté le )
  216. Kyle Orland, « 26 years later, Groundhog Day gets revived as… a VR game? » [archive du ], sur Ars Technica, (consulté le )
  217. Zack Zweiden, « Groundhog Day: Like Father Like Son Is A PSVR Game And A Sequel To The Bill Murray Film » [archive du ], sur Kotaku, (consulté le )
  218. Hunter Wolfe, « Groundhog Day: Like Father Like Son » [archive du ], sur Game Informer, (consulté le )
  219. « Aviez-vous remarqué - Un jour sans fin » sur Allociné.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Information

Article Un jour sans fin en français Wikipedia a pris les places suivantes dans le classement local de popularité:

Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2022-02-25 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=52473