Ne doit pas être confondu avec Tweeter.
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Création | |
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Fondateurs | Jack Dorsey[1], Noah Glass, Biz Stone et Evan Williams |
Personnages clés | Elon Musk, Jack Dorsey, Noah Glass, Evan Williams, Biz Stone |
Action | NYSE : TWTR |
Slogan | Quoi de neuf ? – Découvrez ce qui se passe en ce moment chez les personnes et dans les organismes qui vous tiennent à cœur – Suivez vos passions |
Siège social | San Francisco, Californie États-Unis |
Direction | Parag Agrawal[2] |
Actionnaires | Elon Musk |
Activité | Internet |
Produits | Service de microblog |
Effectif | 4 600 (en 2019)[3] |
Site web | twitter.com |
Capitalisation | 30 milliards de dollars (en février 2020)[4] |
Chiffre d'affaires | 3,46 milliards de dollars (en 2019)[5] |
Résultat net | 1,47 milliard de dollars (en 2019)[5] |
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Twitter [ˈtwɪtɚ][6] (litt. « gazouillis » en anglais) est un réseau social de microblogage géré par l'entreprise Twitter Inc. Il permet à un utilisateur d’envoyer gratuitement des micromessages, appelés tweets ou gazouillis[7], sur internet, par messagerie instantanée ou par SMS. Ces messages sont limités à 280 caractères.
Twitter a été créé le par Jack Dorsey, Evan Williams, Biz Stone et Noah Glass. Le service en ligne est rapidement devenu populaire. Le , il compte 313 millions d’utilisateurs actifs par mois, 500 millions de tweets envoyés par jour et est disponible en plus de quarante langues. En 2018, Twitter annonce pour la première fois avoir fait du profit, notamment à la suite de restrictions budgétaires. Le , Twitter accepte la proposition de rachat d'Elon Musk pour la somme de 44 milliards de dollars.
Le siège social de Twitter Inc. se situe aux États-Unis à San Francisco.
Twitter a été créé à San Francisco au sein de la start-up Odeo fondée par Noah Glass[8] et Evan Williams. Noah Glass commercialisait AudBlog, une application permettant de publier des fichiers audio sur un blog au moyen d’un téléphone. Evan Williams est connu pour être entre autres le cofondateur de la société Pyra Labs, à l’origine de la plateforme de blogs Blogger, achetée par Google en 2003. Odeo proposait une plateforme d'hébergement web, de diffusion et d’enregistrement de podcasts.
Le marché du podcast étant déjà très concurrentiel, Jack Dorsey, ingénieur spécialiste du dispatching , et Noah Glass, ancien collaborateur de Marc Canter (fondateur de MacroMind (en)) et fondateur du service de blog podcasting AudBlog (qui a fusionné avec Odeo), furent chargés de développer un nouveau service[source insuffisante]. L’idée de départ lancée par Jack Dorsey était de permettre aux utilisateurs de partager facilement leurs petits moments de vie avec leurs amis[source insuffisante]. Ouverte au public le , la première version s’intitulait Stat.us puis Twttr, en référence au site de partage de photos Flickr puis Twitter, son nom actuel. Le , Jack Dorsey envoyait son premier tweet : « Just setting up my twttr » (« Suis en train d'installer mon twttr »), marquant la date anniversaire de la fondation de l'entreprise par Jack Dorsey, Evan Williams, Biz Stone et Noah Glass[9].
Le , les actifs de la société Odeo ont été achetés par Obvious Corp. Puis en , une entité indépendante est créée avec comme nom Twitter avec Jack Dorsey à sa tête jusqu’en date à laquelle Evan Williams lui succéda. En , Twitter compte un million d’utilisateurs. La société compte 29 employés en [10], 300 en et 900 en [11].
En juillet 2008, Twitter rachète le moteur de recherche de tweets Summize qui est intégré et devient le moteur de recherche natif de Twitter[12]. En , l'application et client Twitter, Tweetie est achetée, il devient Twitter pour iPhone, Twitter pour Mac[13]. Si la version Twitter pour iPhone subsiste, Twitter pour Mac est définitivement arrêté en [14].
Le , Evan Williams, le cofondateur, annonce qu'il passe la main à Dick Costolo, ancien directeur d'exploitation.
Le , le client Twitter TweetDeck est acheté pour 40 millions de dollars[15]. Le l'outil de gestion analytique de Twitter BackType (en) est acheté[16]. Le , Twitter acquiert un spécialiste de la recherche sur Internet Julpan, fondé en 2010 par Ori Allon, un ancien employé qui avait travaillé sur le moteur de recherche de Google[17].
Le , Twitter acquiert l'agrégateur d'informations torontois Summify[18]. Le , Twitter acquiert le site spécialisé dans les microblogs Posterous, un concurrent de Tumblr[19]. En , Hotspots.io, un service spécialisé dans l'analyse sociale est acheté aussi[20]. Le , Twitter achète le développeur de services marketing personnalisés de notification par e-mail RestEngine[21]. En , c'est au tour de Vine, un outil new-yorkais qui permet aux utilisateurs de publier des vidéos par tweets via smartphones qui se voit acquis par Twitter[22]. Cet outil est directement proposé aux utilisateurs de Twitter sur smartphones à partir du [22].
Fin , le service en ligne réunit plus de cinq cents millions d'utilisateurs dans le monde[23]. En juin de la même année, les mots « Twitter » (nom propre), « twitt » ou « tweet », « twitteur » ou « twitteuse », ainsi que « twitter » ou « tweeter », font leur apparition dans Le Petit Larousse édition 2013[24].
Le , Twitter achète l'outil d’analyse Crashlytics, qui permet de détecter et de reporter toute fermeture impromptue d'une application mobile pour iOS et Android dont peuvent être victimes des utilisateurs[25]. Le , Twitter confirme l'acquisition de la société Bluefin Labs basée à Cambridge près de Boston. Cette dernière est spécialisée dans l'analyse des conversations autour des programmes de télévision. Avec cette acquisition, Twitter précise sa stratégie de développement dans la Télévision Sociale[26]. Le à l’occasion du festival musical Coachella en Californie, en vue de lancer une application, Twitter annonce avoir fait l'acquisition du service musical WeAreHunted.com, jeune pousse créé en 2007 qui répertorie les chansons les plus populaires sur Internet et les réseaux sociaux[27]. Le , Twitter annonce avoir fait l'acquisition du service de visualisation de données originaire de Portland, Lucky Sort pour un montant de 600 000 US$[28]. En , Twitter annonce l'acquisition de MoPub pour 350 millions de dollars, soit sa plus grande acquisition à ce moment[29]. En , Twitter acquiert Trendrr une jeune-pousse new-yorkaise qui développe Curatorr un service spécialisé dans l'analyse en temps réel des messages échangés sur les réseaux sociaux sur les programmes télévisés ou les publicités[30].
Twitter dont le prix d'introduction est fixé à 26 dollars entre à la bourse de New York le sous le symbole « TWTR » avec une première cotation qui s'effectue à 45,10 dollars[31]. L'action atteindra un pic à 73,31 dollars en avant d'amorcer une chute jusqu'à 31,85 dollars à la fin du lock-up (période durant laquelle un actionnaire ou un investisseur ne peut se défaire de ses actions) le [32],[33].
Twitter fait l'acquisition le de Mesagraph une jeune pousse lorraine spécialisée dans la mesure de l’audience sociale (tweets) liée aux émissions de télévision[34]. Il achète aussi Gnip, son principal partenaire dans l’analyse de données sociales le . La jeune société est l’une des rares à avoir accès à l’ensemble du flux de tweets (également appelé « Firehose »)[35].
En , Twitter annonce l'acquisition de Namo Media, une société spécialisée dans les publicités mobiles[36].
Le , Twitter annonce avoir acheté la start-up Niche qui met en relation des annonceurs avec des personnalités s'étant rendues célèbres sur le Web avec des vidéos en ligne[37].
Le , Twitter annonce avoir acheté la start-up Periscope qui permet à l'utilisateur de retransmettre en direct ce qu'il est en train de filmer[38].
Dick Costolo démissionne de son poste de PDG de Twitter en , sur fond de désaveu de sa stratégie. Il est remplacé de façon intérimaire par l'un de ses fondateurs, Jack Dorsey[39].
En , Twitter annonce 336 suppressions de postes, soit 8 % de ceux-ci, à cause d'une moindre croissance qu'espéré du nombre de ses utilisateurs[40]. En , Twitter annonce une suppression similaire de l'ordre de 9 % de ses effectifs, soit environ 350 personnes[41]. Le même mois, Twitter annonce la fermeture de Vine[42].
Le , Twitter compte 313 millions d’utilisateurs actifs par mois, 500 millions de tweets envoyés par jour et affiche une disponibilité en plus de quarante langues[43]. En 2018, Twitter annonce pour la première fois avoir fait du profit, notamment à la suite de restrictions budgétaires[44].
Le 21 novembre 2019, Twitter fait l'acquisition de la start-up Aiden.ai, plateforme utilisant l'intelligence artificielle pour générer des recommandations marketings[45],[46]. En octobre 2021, Twitter annonce la vente de sa filiale de publicité mobile MoPub pour 1 milliard de dollars à AppLovin[47].
Le , Jack Dorsey annonce sa démission du poste de directeur général de Twitter. Parag Agrawal le remplace alors immédiatement[48]. En décembre 2021, Twitter annonce l'acquisition de Quill, un concurrent de Slack[49].
Le , Elon Musk rachète 9,2 % des parts de Twitter, faisant de lui le premier actionnaire de l'entreprise, mais il refuse l'offre faite de siéger au conseil d'administration de l'entreprise[50],[51], car cela lui interdirait de détenir plus de 14,9 % des parts[52]. Le 14 avril, celui-ci propose de racheter l'entièreté de Twitter pour 44 milliards de dollars[53]. Le 25 avril, Twitter accepte l'offre de rachat d'Elon Musk pour 44 milliards de dollars[54]. Connu pour ses convictions libertariennes en se définissant comme un « absolutiste de la liberté d’expression » Elon Musk déclare vouloir racheter l’entreprise au nom de ce principe : « [Elle] est le fondement d’une démocratie qui fonctionne et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l’avenir de l’humanité »[55]. Il déclare également vouloir davantage de transparence au niveau de l'algorithme en rendant public le code source et « vaincre les robots de spam et authentifier tous les humains »[56]. Suite à cette acceptation, des personnalités politiques ont réagi dont la sénatrice Elizabeth Warren en qualifiant que « l'accord était dangereux pour notre démocratie »[57] tandis que la sénatrice républicaine Marsha Blackburn du Tennessee déclare « J'espère qu'Elon Musk aidera à maîtriser l'histoire de Big Tech en matière de censure des utilisateurs qui ont un point de vue différent. ». La Maison Blanche n'a pas réagi à cette information mais rappelle la position du Président Biden qui soutient les changements apportés à la loi Anti-trust pour contrer les monopoles des plateformes numériques[58],[59]. Après avoir été banni de Twitter au lendemain des émeutes du Capitole, l'ancien président Donald Trump a déclaré sur Fox News qu'il ne souhaite pas se réinscrire et souhaite communiquer à travers son propre réseau social Truth Social[60] tout en considérant que ce rachat est une évolution positive dans l'espace des médias sociaux[61].
Twitter est un service de microblogage ou microblogging, qui permet à ses utilisateurs de bloguer grâce à de courts messages, des « tweets ». Outre cette concision imposée, la principale différence entre Twitter et un blog traditionnel réside dans le fait que Twitter n’invite pas les lecteurs à commenter les messages postés. La promesse d'origine de Twitter, « What are you doing? », le définit comme un service permettant de raconter ce qu’on fait au moment où on le fait. Prenant acte de l’utilisation du service pour s'échanger des informations et des liens, Twitter le remplace par « What's happening ? » (« Quoi de neuf ? » ou encore « Que se passe-t-il ? » dans la version française), puis par « Compose new Tweet… » dans la dernière version de .
De surcroît, Twitter est généralement utilisé comme plateforme de réseau social. Par contre, son interface et son format sont très différents d'un univers comme celui de Facebook ou Instagram, quoiqu'il existe certaines similarités. La culture très particulière et propre à sa communauté font en sorte que Twitter peut demander un peu plus d'effort de la part des nouveaux utilisateurs. Plusieurs guides existent d'ailleurs dans le but d'aider les nouveaux usagers à mieux s'immiscer dans l'univers des tweets.
L’interface originelle de Twitter est en anglais. Une version en japonais est lancée en . Twitter se différencie, par rapport à d’autres médias sociaux populaires, par son respect absolu du principe Keep it Simple, Stupid - sa simplicité d'utilisation – ce qui en fait un des principaux facteurs de son succès[62].
En septembre 2014 : après son concurrent Facebook, le réseau social teste également un bouton « Buy now » permettant de réaliser des achats à partir de tweets. Parmi les partenaires associés, Burberry, The Home Depot ou encore le rappeur Eminem. En juin 2015, le groupe lance un outil qui permet de mieux cibler les annonces que voient les utilisateurs à partir des applications installées sur leur mobile[63].
En décembre 2016, Jack Dorsey demande aux utilisateurs du réseau social la fonctionnalité qu'ils aimeraient voir apparaître, sans surprise, il s'agira de la possibilité d'éditer un tweet déjà rédigé (autrement dit le modifier même après publication)[64]. Mais cette fonctionnalité est difficile à mettre en œuvre, notamment du fait que les publications sur Twitter sont rapides et plus facilement partagées que sur les autres réseaux sociaux pouvant amener à la remise en question de l'intégrité du message publié initialement.
Chaque court message, le tweet ou gazouillis, est limité à l'origine à 140 caractères (jusqu'en ). Il contraint les utilisateurs à être concis dans leur rédaction. Initialement, Twitter pouvait être utilisé par l'intermédiaire des SMS. Ceux-ci étant limités à 160 caractères, Twitter a pris cette limite et conservé vingt caractères pour ajouter son nom d'utilisateur[65]. La capacité limitée à 140 caractères par message sur le service a favorisé l'émergence de plateformes de contenu, telle TwitPic, qui permet de poster des images et photos ; bit.ly pour raccourcir les liens.
Il est cependant question en de permettre la publication de tweets dépassant les 140 caractères traditionnels autorisant un nombre de 10 000 caractères[66]. L'objectif étant de toucher un plus grand public et de favoriser la communication des entreprises sur le support. Depuis l'été 2015, le groupe a d'ailleurs levé la limite des 140 caractères sur les messages privés[67].
Il existe deux manières de « retweeter » : soit comme initialement en copiant/collant intégralement le tweet lu en le précédant de la mention « RT @Bob », soit comme depuis fin 2009 en le « retweetant » automatiquement pour l’afficher à ses abonnés tel qu'on l'a vu soi-même, avec l'avatar de l'auteur d'origine, sauf si l'auteur d’origine utilise un compte protégé[68].
Depuis le , Twitter offre la possibilité de retweeter ou de citer ses propres tweets[69].
Depuis le , Twitter ne décompte plus le nombre de caractères utilisés lors de l'insertion de photos, de vidéos et de gif dans un tweet, ce qui libère vingt caractères supplémentaires[70].
Après s'être connecté à Twitter en tant que membre inscrit, on accède aux tweets (mini-messages) en fil postés par ses propres abonnements, c'est-à-dire par les comptes d'utilisateurs que l'on a choisis de « suivre ». Si l'utilisateur Alice[71] « suit » l'utilisateur Bob, on dit qu'Alice est une abonnée de Bob et que Bob est un abonnement d'Alice.
Dans la version française de l'interface, un follower est appelé initialement « suiveur »[72] remplacé par « abonné » et un following, par « suivis »[72] puis « abonnement ». Twitter est un réseau social asymétrique, c'est-à-dire n'engageant pas de réciprocité.
Il est possible pour un utilisateur de restreindre la lecture de ses mini-messages en gardant privé l'accès à son compte, en évitant donc de le rendre public (« tweets protégés »). Les messages sont alors visibles par l'abonné uniquement après validation d'une requête d'ajout à sa liste d'abonnement par l'utilisateur qui a appliqué un accès privé, ces tweets ne pouvant pas être retweetés.
L'accès privé n'est pas le mode par défaut de Twitter. Il n'est pas vraiment dans l'esprit de ce service, et son existence même n'est pas connue de tous les utilisateurs (certains utilisateurs déclarent avoir quitté Twitter parce qu'ils pensaient impossible de rendre son compte privé[73]). En revanche, les comptes qui ne sont pas privés sont bien publics, ce qui implique qu'un tweet est bien un propos public et peut donc être repris et cité dans les médias ou en justice par exemple[74].
Rang | Comptes | Abonnés |
---|---|---|
1 | @BarackObama | 130 044 015 |
2 | @justinbieber | 114 040 769 |
3 | @katyperry | 108 794 956 |
4 | @rihanna | 103 071 629 |
5 | @Cristiano | 94 577 369 |
6 | @taylorswift13 | 88 839 491 |
7 | @ArianaGrande | 84 359 679 |
8 | @ladygaga | 83 762 258 |
9 | @TheEllenShow | 77 872 832 |
10 | @YouTube | 73 312 031 |
Avant sa suspension définitive, en , le compte de Donald Trump comptait plus de 88 millions d'abonnés[75].
Le fil d’actualité, ou « timeline » en anglais (abrégé « TL »), est la page principale sur laquelle apparaissent les tweets des comptes auxquels l’utilisateur s’est abonné.
Le , Twitter lance un nouveau filtre sur son application mobile permettant de lutter contre le harcèlement en ligne. Ce filtre qualité vise à supprimer les notifications et les apparitions sur le fil d'actualité des tweets contenant des menaces ou des propos offensants envers l'utilisateur[76].
En , alors que les tweets s'affichent habituellement dans l'ordre antichronologique, Twitter décide d'expérimenter d'autres méthodes de classement pour ses messages. Certains utilisateurs voient alors l'ordre de leurs tweets complètement bouleversé et ne tardent pas à témoigner leur mécontentement sur le réseau social[77].
Un nom précédé d'arobase « @ » est un lien vers le compte Twitter de l'utilisateur de ce nom (qui permet de voir tous ses tweets, sauf s'ils sont protégés). Chaque utilisateur peut consulter les mentions qu’il a reçues dans l’onglet « @ Connect », remplacé par « @ Notifications ». Si un tweet débute par une mention, seuls les followers suivant le compte mentionné verront le tweet dans leur fil d’actualité (par exemple @Eve rédige un tweet en commençant par @Bob, donc parmi les followers de @Eve, seuls ceux qui suivent également @Bob liront le tweet depuis leur fil d'actualité).
Un mot précédé du signe « # » (croisillon) est un hashtag. Au Québec, l'Office québécois de la langue française a créé et proposé en le terme « mot-clic »[78],[79]. En France, la Commission générale de terminologie et de néologie a proposé en le terme « mot-dièse »[80]. Il s'agit d'un sujet attribué au message, Twitter peut afficher tous les tweets comportant un hashtag précis, et établit un classement des mots ou bien des hashtags du moment les plus utilisés (les trending topics, désormais disponibles pour les tweets rédigés en français[81]) — d'où parfois des détournements du système, sur le même principe que le bombardement Google[82].
En pratique Twitter a un vocabulaire propre, les utilisateurs du service de microblogue créent de nombreux hashtags sous forme d'abréviations. Ci-dessous sont identifiées les plus couramment utilisés par les utilisateurs[83] :
Tous les jours, de nombreux hashtags voient le jour et se popularisent par viralité, selon l'actualité du moment ou pour des raisons humoristiques (mèmes). De nombreux médias, acteurs institutionnels, marques… promeuvent des hashtags, sur Twitter et d'autres supports (télévision, publicité, presse-papier…) pour inciter les internautes à communiquer sur leurs sujets (par exemple : #ConfPR pendant les conférences de presse du président de la République française[84]).
Les trending topics, abrégés « TT » sur Twitter, sont les sujets tendances. Ce sont des mots, des hashtags ou des phrases qui ont été tweetés de multiples fois durant une période. Il est possible d'afficher les tendances par pays, par ville ou encore dans le monde entier.
Depuis 2012, dans un tweet, le symbole « $ » placé devant le code d'une devise boursière permet de consulter en temps réel les discussions sur les sociétés cotées en Bourse[85]. Par exemple « $AAPL » pour Apple ou bien « $TWTR » pour Twitter.
À la suite d'une plainte déposée par Tony La Russa, manager d’une équipe de baseball américaine, pour usurpation d’identité[86], et plus généralement afin d'empêcher l'usurpation d'identité sur Twitter, les comptes des personnalités peuvent bénéficier d'un logo bleu « Compte certifié ».
En , Twitter introduit une option de masquage des réponses (tweets commençant par une mention à un autre utilisateur) pour les comptes certifiés[87]. Ainsi, quand on consulte un profil certifié, deux onglets permettent de filtrer les tweets « All / No Replies ».
Depuis la fin du mois de , tout utilisateur de Twitter peut demander la certification de son compte[88] en remplissant un formulaire qui sera par la suite validé par le site de microblogue.
Les utilisateurs peuvent s’échanger des messages privés à travers des « messages directs », « MD » (« Direct Message » en anglais, abrégé « DM »). Cependant, on ne peut envoyer de DM que si l'on est abonné à un compte et que ce compte est lui-même abonné en retour (abonnements réciproques).
Le , Twitter a introduit la possibilité d'envoyer des « messages directs » de plus de 140 caractères. Cette limite de 140 caractères a été supprimée le [89].
En 2014, Twitter propose un nouveau service, Audio card, qui permet de partager de la musique, d'écouter et de découvrir la musique des autres utilisateurs directement sur le site de microblogging. L'un des principaux partenaires de ce nouveau système d'écoute en ligne est la plateforme SoundCloud dans laquelle Twitter investit 70 millions de dollars en juin 2016[90].
Le , Twitter introduit les audio tweets[91], c'est-à-dire la possibilité d'inclure des messages audios directement dans ses tweets.
Le , Twitter présente Spaces (« Espaces »), une nouvelle fonctionnalité permettant de créer des salons de discussion audio en direct[92].
Le , Twitter lance Vine, une application qui permet de publier sur Twitter de courtes vidéos de six secondes jouées en boucle.
Depuis le , l'application Twitter permet nativement la publication de vidéos d'une durée maximale de trente secondes, jusqu'à dix minutes pour les comptes certifiés.
Le , Twitter lance l'application Periscope permettant à l'utilisateur de diffuser de la vidéo en direct à ses abonnés depuis son smartphone. L'application est définitivement fermée le [93].
Les Fleets (« pensées fugaces »), aussi appelés « stories », depuis 2013 sur Snapchat, et adoptés par Twitter en , sont une fonctionnalité similaire à ce qu'on retrouve sur Instagram et LinkedIn. Il s'agit d'un diaporama de photos et vidéos éphémères qui disparaissent au bout de 24 heures[94].
Lorsqu'un Fleet est publié par un utilisateur, celui-ci peut contenir du texte, des vidéos, des photos ou des GIF. Contrairement à un tweet, cependant, les autres utilisateurs ne peuvent pas retweeter, liker ou poster une réponse publique[95].
Boudée par les utilisateurs de Twitter, la fonctionnalité n'arrive pas à trouver sa place au sein du réseau social américain et se voit supprimée définitivement de la plateforme le [96].
La fonctionnalité Tip Jar (« boîte à pourboires ») — lancée en pour certains comptes anglophones seulement — permet aux utilisateurs de Twitter d'envoyer ponctuellement de l'argent aux comptes de leur choix, via des intermédiaires tels que PayPal ou Patreon et sans commission de la part du réseau social[97],[98].
En , Google, à la suite d'un partenariat[99] avec la société Twitter, référence[100] les « tweets » publiés sur le site de cette dernière en les indexant en temps réel dans les résultats de ses pages de recherche. Ce partenariat est ensuite suspendu en à la suite de l'arrivée du produit social de Google : Google Plus[101]. Le , Twitter met fin à cette suspension, autorisant Google à référencer son flux de données, rendant possible le référencement des tweets en temps réel aux États-Unis[102]. Le , Twitter et Google établissent un partenariat permettant aux messages publiés sur le premier d’apparaître dans les résultats de recherche du second[103]. Rendue possible sur smartphones depuis , cette pratique s’étend désormais aux recherches faites depuis un ordinateur de bureau.
Depuis ses premières années, Twitter propose une interface de programmation (API) ouverte et documentée. Celle-ci permet de construire facilement des applications ou des services s’appuyant sur la plateforme Twitter. Un grand nombre de logiciels tiers ont été développés, non seulement pour lire et écrire sur Twitter sans utiliser le site lui-même, mais dans certains cas ils ajoutent des fonctions de tri, filtrage, remplacement automatique des URL par celles d'un service de réduction d'URL (quasiment indispensable vu que la limite de 140 caractères comprend les éventuels liens), etc. De plus, il en existe pour toutes les plates-formes, y compris les smartphones.
Sur de nombreux blogs, un bouton permet à un utilisateur, s'il aime un billet, de générer immédiatement un Tweet en son nom et donnant un lien vers le billet. C'est cette possibilité de réutilisation qui rend Twitter quasiment impossible à bloquer. Même si un pays souhaitant limiter la liberté d'expression bloque l'accès à twitter.com, il ne peut pas bloquer tous les sites utilisant une API permettant aux utilisateurs de poster un tweet depuis ce site, à moins de bloquer tous les sites internet sauf une liste blanche[104].
En , Twitter a durci les conditions d'accès à son API[105].
Le , la fermeture de deux anciennes API entraîne la disparition de fonctionnalités clés utilisées par des applications tierces[106], les privant notamment de flux de tweets en temps réel (stream), de la fonctionnalité « messages directs » ou de l'affichage de certains types de notifications.
Après avoir lancé des versions différentes de ses applications selon la marque du smartphone, Twitter a uniformisé toutes ses applications mobiles en . Sous le nom de code Lets Fly, Twitter adopte une nouvelle interface simplifiée qui facilite l'accès à son compte et ses connexions[107].
Twitter collecte des données personnelles sur ses utilisateurs et les partage avec des tierces parties. Twitter considère ces informations comme un actif et se réserve le droit de les vendre si la société change de mains. En revanche, Twitter ne prétend en aucun cas avoir des droits sur les messages envoyés par les utilisateurs (voir ci-dessous). Twitter indique supprimer toutes vos données personnelles au bout de 30 jours lorsque vous supprimez votre compte Twitter[108].
Une faille de sécurité a été rapportée le par Nitesh Dhanjani et Rujith. Nitesh a utilisé FakeMyText pour envoyer un message à la place de la victime en modifiant l’en-tête du SMS pour se faire passer pour un autre numéro. Cette usurpation d’identité ne peut être réalisée que si l’on connaît le numéro de téléphone rattaché au compte Twitter. À la suite de cette annonce, Twitter introduisit un code PIN que l’utilisateur peut indiquer pour authentifier le message SMS.
Le , 33 comptes Twitter ont été piratés, dont ceux de Barack Obama et de Britney Spears. Le pirate a obtenu le mot de passe d’un administrateur de Twitter grâce à une attaque par dictionnaire. Il a ensuite utilisé certains outils de l’équipe de support technique comme l’édition ou le rappel des courriels associés au compte Twitter[109],[110],[111].
En , le PDG de Twitter, Dick Costolo, annonce que le site permettra à ses utilisateurs de télécharger l'ensemble de leurs tweets[112].
Le , des comptes appartenant à des employés de Twitter disposant d’un accès aux outils internes de l’entreprise sont compromis à la suite d’une attaque par ingénierie sociale, les attaquants prennent ensuite possession de comptes de nombreuses personnalités telles que Barack Obama, Elon Musk, Jeff Bezos, Kanye West ou encore XXXTentacion, mais aussi d’entreprises telles qu’Apple ou Uber pour y publier des tweets incitant les internautes à envoyer de l’argent sur une adresse bitcoin, promettant de doubler leur mise[113],[114],[115]. Les attaquants ont reçu l’équivalent de plus de 118 000 dollars[114]. Selon Rachel Tobac, présidente de la compagnie de cybersécurité SocialProof Security, il s'agit probablement de la plus grosse attaque que Twitter ait connu jusqu'à ce moment-là[116]. « L’hypothèse la plus probable est que les pirates soient entrés en possession du panneau d’administration des employés de Twitter, qui permet de modifier les mots de passe et de désactiver les authentifications à plusieurs facteurs », ajoute-t-elle[117].
Le problème des droits d'auteur et de propriété intellectuelle s'appliquant à un message sur Twitter est loin d'être évident. Par exemple, si on recopie un tweet d'autrui, on ne peut invoquer le droit de courte citation, car le caractère « court » de la citation se rapporte à la longueur de l'œuvre dont elle est extraite[118]. Les retweets, pour leur part, peuvent même être accusés de plagiat (si l'attribution à l'auteur original disparait[119]) ou de violer les droits moraux de l'auteur quand le message est modifié[119].
Un tweet ne peut cependant systématiquement être protégé par le droit d'auteur, car celui-ci ne s'applique qu'aux « créations originales » non encore tombées dans le domaine public. Il est rare qu'un message aussi court puisse être considéré comme une création, mais pas impossible (par exemple, pour des slogans publicitaires)[120].
Twitter lui-même encourage les utilisateurs à placer leurs messages dans le domaine public, ne revendiquant lui-même aucun droit dessus — ce qui lui vaut les félicitations de certains des défenseurs des contenus libres (en comparaison de Facebook[121]).
En 2009, Twitter n'a pratiquement pas produit de revenus étant donné la gratuité du service et l'absence de publicité (hormis sur la version japonaise). Ceci ne semble pas inquiéter les dirigeants, car Twitter n'a ni besoin d'une infrastructure complexe ni de faire sa propre publicité ou toute autre dépense de ce type ; ses dépenses sont donc très faibles, et les réserves obtenues par collectes de fonds suffisent probablement pour financer le service durant plusieurs années[122].
Twitter a un contrat avec l’entreprise SocialMedia, qui se sert de Twitter pour diffuser des tweets sur des produits ou qui peut aussi utiliser et citer des tweets à travers « Twitter Pulse » dans d’autres publicités sur Internet : « En d’autres termes, ne tweetez rien que vous ne voudriez voir sur un panneau sur Times Square ou diffusé lors du Super Bowl », écrit ainsi un journaliste du New York Times[123].
La stratégie de Twitter a été largement dévoilée quand des documents confidentiels ont été dérobés par piratage, puis envoyés au siège du blog TechCrunch ; après négociation, Techcrunch a publié ce qui se rapporte à la stratégie de l'entreprise, mais pas les informations privées ou concernant la sécurité. Il apparaît que Twitter compte générer des revenus en proposant des services avancés pour les comptes créés par les entreprises. Mais n'ayant pas un besoin urgent de générer des revenus, Twitter maintient une stratégie attentiste, cherchant en premier lieu à rassembler un maximum d'utilisateurs (objectif : 1 milliard en 2013), pour mieux valoriser ses services quand ils seront lancés[124].
En décembre 2015, l'annonce par Twitter de la mise en place d'une série de tests pour proposer à ses utilisateurs de la publicité monétisée à destinations des non-utilisateurs du réseau a eu pour effet une augmentation de 6,35 % de son action à la Bourse de New York[125].
Des rumeurs d'achat circulent depuis 2008. En , Facebook aurait proposé d'acheter Twitter pour 500 millions de dollars en actions basé sur une valorisation de Facebook de 15 milliards de dollars[126]. Puis les noms de Google et Apple ont été évoqués[127],[128]. Les dirigeants de Twitter démentent tout achat. En , les rumeurs se font insistantes sur l'achat possible de Twitter par Google, considérant que l'introduction en bourse de Facebook, jugée « ratée », compromet les chances de Twitter d'entrer en bourse[129],[130].
Depuis fin , de nouvelles rumeurs gonflent sur un éventuel achat et des négociations déjà sérieusement commencées entre Google, Salesforce.com, Microsoft et Twitter. La chaîne d'informations américaine CNBC[131] parle même d'une proposition d'achat à 30 milliards de dollars alors que la valorisation de Twitter en bourse n'est que de 15 milliards de dollars. En , on apprend que toutes ces propositions ont échoué, le dernier pressenti (Salesforce) ayant renoncé[132].
La société a réalisé un premier appel public à l'épargne en 2007 auprès des fonds Union Square Ventures (en) (investisseurs de Delicious entre autres), Charles River Ventures et de plusieurs business angel, dont Marc Andreessen (fondateur entre autres de Netscape Communications et Ning), Dick Costolo (fondateur de FeedBurner), Ron Conway (un des premiers banquiers de Google) et Naval Ravikant (cofondateur de Epinions).
Les deux premiers appels publics à l'épargne ont permis d'amasser 5,4 et 15 millions de dollars[10]. Un troisième appel public à l'épargne, qui a permis d'amasser 35 millions de dollars selon le webzine américain TechCrunch, a été réalisé en 2009. Benchmark and Institutional Venture Partners, Union Square Ventures et Spark Capital ont apporté les fonds[133].
En octobre 2021, Twitter vend sa régie publicitaire MoPub à l'entreprise AppLovin pour un montant de 1,05 milliard de dollars[134].
Comme il est évoqué plus haut, Twitter était fin 2008, évaluée à 500 millions de dollars et, à la fin de 2009, à 1 milliard de dollars[135], en se basant sur les propositions d'achat.
À la fin du mois d', Robert Scoble évaluait Twitter à 5 à 10 milliards de dollars, en se basant sur le potentiel de ce service[136]. En , un nouvel appel public à l'épargne permit d'attribuer à Twitter une valeur de 1 milliard de dollars, selon la valeur que doit avoir Twitter en rapportant la levée de fonds à la part acquise de l'entreprise[137].[pas clair]
Le , Twitter lève 200 millions de dollars, ce qui fait monter la valorisation de Twitter à 3,7 milliards de dollars[138].
En , Twitter est en passe de porter sa valorisation à 7 milliards de dollars[139].
Ces valorisations financières restent fictives, car la société n'a toujours pas de business model (i.e de modèle économique) clairement établi, même si la publicité semble la solution la plus logique. On se base donc sur un potentiel estimé d'après le nombre actuel de visiteurs, de tweets et les sommes reçues lors des levées de fonds.
En 2013, Twitter a publié un projet d'introduction boursière (IPO). Cela pourrait être l'introduction en bourse la plus importante du secteur depuis Facebook en 2012. Twitter espère ainsi lever près d'un milliard de dollars (734 millions d'euros) lors de son IPO, et révèle ses données financières : son chiffre d'affaires a presque triplé en 2012, pour atteindre 316,9 millions de dollars (pour une perte nette de 79,4 millions). Au premier semestre 2013, le CA a atteint 253,6 millions de dollars (69,3 millions de pertes nettes)[140].
Le lendemain d'une chute de 20 % de l'action Facebook à la bourse de New York, Twitter perd à son tour 20,54 % à la clôture de la bourse le , soit une évaporation de 6 milliards et 836 millions de dollars de sa capitalisation boursière[141]. Selon le Washington Post, ce seraient les suppressions et suspensions de comptes, principalement aux États-Unis, qui constitueraient la première explication de cette évolution de la valorisation boursière.
En , la presse évoque les critiques émises par certains actionnaires concernant Jack Dorsey du fait des chiffres de croissance des utilisateurs et de « la performance boursière relativement léthargique par rapport à ses concurrents sur les réseaux sociaux », le présentant comme la cible d'un éventuel renvoi[142],[143].
Selon l'étude de Sémiocast (), Twitter avait en 2012 517 millions de comptes enregistrés, 140 millions d’utilisateurs aux États-Unis, 40 millions au Brésil, 30 au Japon et 7,3 en France[144]. Les États-Unis représentent 27,4 % des utilisateurs de Twitter (contre 28,1 % au mois de janvier)[145]. Sémiocast annonce 688 millions de comptes au . Dans le monde, près de 44 % des 974 millions de comptes ouverts en n'ont jamais tweeté[146].
Pew Research Center’s Internet & American Life Project a publié une étude sur l’utilisation de Twitter aux États-Unis. 11 % des internautes adultes utiliseraient un service de microblogage, contre 9 % en et 6 % en . L’âge médian est de 31 ans. Les citadins sont sur-représentés (35 % des utilisateurs de Twitter résident en ville, alors qu’ils ne représentent que 29 % des internautes). 76 % des utilisateurs de ce service utilisent des connexions internet sans fil[147].
Twitter a été utilisé dans le cadre des Relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne par Jean-Claude Juncker pour féliciter la nouvelle Première ministre britannique, déclarant que « le résultat du référendum du Royaume-Uni a créé une nouvelle situation à laquelle le Royaume-Uni et l'Union européenne doivent répondre bientôt. J'ai hâte de travailler étroitement avec vous et d'apprendre vos intentions à ce sujet »[148].
Durant le mois de , Twitter est le site de la catégorie des sites communautaires qui a connu la plus forte croissance selon Nielsen[149]. Selon une étude IFOP publiée en , 28 % des internautes français connaissent Twitter (contre 4 % en 2008), mais ils ne sont que 2 % à avoir un compte[150].
En , une étude de l'IFOP indique que 80 % des internautes français connaissent Twitter et 7 % possèdent un compte[151]. En recoupant avec une étude de Médiamétrie indiquant que le nombre d'internautes en France à cette époque était de 37,54 millions[152], on peut estimer le nombre d'utilisateurs de Twitter en France à 2,6 millions.
En 2012, selon l'institut comScore, 16 % des 15-24 ans possèdent un compte Twitter[153]. Début 2012, le site connaît un regain d'intérêt en France. Il sert d'outil aux politiques qui participent à la campagne présidentielle. Les émissions télévisuelles sont commentées activement, certaines comme On n'est pas couché, Des Paroles et Des Actes, The Voice ou Mots Croisés proposent même leur lien au téléspectateur. Le , Twitter enregistre un pic de fréquentation en France avec 1,4 million de visiteurs uniques[154].
En 2015, Damien Viel est nommé directeur général de Twitter France[155].
En 2018, selon W3Techs, fournisseur de service en ligne, le français serait la septième langue utilisée sur Twitter, avec 2 % seulement des tweets écrits en français, loin de l’anglais avec 34 % et du japonais avec 16 %[156].
Selon les conclusions, reprises par The Guardian[157],[158], de l'une des neuf études de cas d'une série publiée en 2017 dans le cadre du projet Computational Propaganda de l'université d'Oxford[159], portant sur plus de 1,3 million de comptes Twitter localisés en Russie et ayant publié des messages en rapport avec la politique dans ce pays de à , 45 % des comptes ayant publié plus de 10 tweets liés à ce sujet sont des bots informatiques. Pour déterminer si les comptes étaient gérés par des bots, l'analyse a utilisé un algorithme recherchant l'absence d'attributs caractéristiques d'utilisateurs humains tels qu'un nom, une biographie, une image de profil, une localisation et des échanges avec d'autres utilisateurs, ainsi que l'absence ou non de followers[160]. On estime que 9 à 15 % de l'ensemble des comptes Twitter sont en réalité des bots[161].
En , Twitter interdit toute publicité sur les comptes des médias russes RT et Sputnik, en raison des accusations portées par les services de renseignement des États-Unis sur les interférences des médias russes dans le déroulement des élections américaines de 2016[réf. souhaitée].
Dans certains cas, il peut arriver que certaines personnes ou entreprises usurpent une ou plusieurs identités afin de promouvoir un point de vue. En particulier certaines théories accréditent certaines entreprises russes d'avoir utilisé ce stratagème pour influencer les élections des États-Unis en 2016[162]. En juillet 2020, plusieurs comptes Twitter à très forte audience ont été compromis par des pirates ayant sollicité des dons en cryptomonnaie aux followers de ces comptes. En avril 2013, le compte Twitter d'Associated Press est piraté et le message « Deux explosions à la Maison Blanche, Obama blessé » est publié, provoquant un crash boursier instantané (chute de 145 points du Dow Jones en deux minutes)[163].
En , la publication sur Twitter par un internaute de la photo d'un avion dans l'Hudson marque le début d'une révolution médiatique[164]. Ce n'était pas la presse traditionnelle qui signalait l'événement, mais un simple citoyen équipé d'un smartphone. L'un des fondateurs de twitter, Biz Stone, raconte dans un article du Monde : « Ce moment a tout changé, soudain, le monde a commencé à nous prêter attention, parce qu’on était la source d’une info – et ce n’était pas nous, c’était l’utilisateur sur le bateau, ce qui est encore plus incroyable »[164].
En France, Twitter a fait l’objet d’une importante couverture médiatique au cours des premiers mois de l’année 2009 selon Slate.fr[165],[166]. Cela se reflète dans la recherche du terme « twitter ». Médiamétrie rapporte que le terme a été tapé 65 000 fois en mars, 158 % de plus qu’en février[167].
La croissance médiatique de Twitter peut en partie s'expliquer par la démocratisation de la Télévision sociale, procédé permettant de rendre une émission participative ou interactive par l'usage parallèle des réseaux sociaux. Un segment nouveau sur lequel Twitter séduit[168] bien que son concurrent emblématique Facebook, qui propose également ses propres prestations, reste leader[169].
Twitter a été largement critiqué par ses utilisateurs des débuts pour les nombreuses périodes pendant lesquels le service cessait de fonctionner. Lors de ces périodes d'indisponibilité, Twitter affichait un dessin de baleine, originellement titré Lifting Up a Dreamer, mais renommé par les utilisateurs « Fail whale » (baleine de l'échec).
Paradoxalement, l'ampleur de l'indignation des internautes quand Twitter est indisponible est un témoignage du succès du service.[réf. nécessaire]
Twitter a en particulier été victime d'une attaque en déni de service en août 2009, vraisemblablement pour des motifs politiques[170].
La forte croissance de Twitter a conduit à un événement redouté : la Twitpocalypse, qui surviendrait quand les identifiants des tweets seraient épuisés. En effet, chaque tweet est identifié par un numéro unique. Pour certains logiciels externes utilisant Twitter, ce numéro était codé en int32 ou uint32 (sur 32 bits, un bit étant réservé ou non au signe), les numéros utilisables ont été épuisés au bout de 2147483647 tweets dans le premier cas, 4294967295 dans le second. La première Twitpocalypse eut lieu en juin 2009, la seconde en septembre 2009, dans les deux cas sans conséquences graves. Il faut noter à quel point le rapprochement entre les deux crises témoigne de la progression formidable de Twitter en 2009[171].
À partir de la fin , Twitter renforce son infrastructure pour ne plus avoir d'indisponibilité, en prévoyant de poursuivre sa forte croissance[172].
Depuis le , les APIS de Twitter n’utilisent plus le Basic Auth, forçant ainsi toutes les applications de son écosystème à utiliser oAuth pour se connecter à ses serveurs. Dans les premiers jours de Twitter, le Basic Auth a permis aux développeurs de créer des applications facilement, les modalités d'identification y étant extrêmement simplifiées. À la suite du passage à oAuth, un épisode surnommé l'oAuthpocalypse[173], des milliers d'applications de la première génération de Twitter ont disparu[174].
Le , Twitter a été rendu indisponible à la suite d'une attaque sous forme de DDoS du service DNS Dyn[175].
Les femmes sont sous-représentées de manière générale dans la Silicon Valley ; Twitter fait partie, avec Uber, Apple, et Google, des entreprises où les inégalités de genre sont les plus marquées[176]. Le personnel de Twitter est composé d'hommes à 70% ; la proportion monte à 90% pour les postes techniques[177],[178].
Selon plusieurs analystes, ces disparités s'inscrivent dans le contexte de la culture Bro typique des milieux de la tech[179],[180] — d'une culture marquée par la connivence entre hommes et l'esprit de compétition, et réputée pour sa misogynie. L'universitaire et entrepreneur Vivek Wadhwa a souligné dans le New York Times le fait que le conseil d'administration de Twitter est composé d'hommes blancs exclusivement ; il a attribué ce manque de diversité à « l’arrogance élitiste de la mafia de la Silicon Valley »[178]. Touyefois, la directrice juridique est Vijaya Gadde. À la suite de ces critiques, Twitter a accueilli une femme, Marjorie Scardino, au sein de son conseil d'administration, cependant, selon The Guardian, si cette nomination est un gage de bonne volonté, il reste à l'entreprise « un très long chemin à parcourir »[178].
La fréquence des cas de trollage et de harcèlement sur Twitter pourrait être liée à la manière dont ce réseau a été conçu, dans un milieu professionnel qui tend à considérer ces types de comportement comme non problématiques[181].
La mascotte de Twitter est un oiseau stylisé, nommé Larry en hommage au basketteur américain Larry Bird, intronisé au Basketball Hall of Fame depuis 1998[182]. Le , Twitter présente un nouvel oiseau[183].
Nom | % |
---|---|
The Vanguard Group | 10,3 |
Elon Musk | 9,13 |
Morgan Stanley Investment Management | 8,08 |
SSgA Funds Management | 4,54 |
en:Lone Pine Capital | 2,69 |
Aristotle Capital Management | 2,51 |
Jack Dorsey | 2,25 |
ARK Investment Management | 2,15 |
BlackRock Fund Advisors | 2,13 |
ClearBridge Investments | 2,09 |
Stromae critique l'usage excessif de Twitter dans sa chanson Carmen ; le clip de la chanson, réalisé par Sylvain Chomet, a pour protagoniste notamment « un épouvantable volatile bleu aux grandes dents, lequel n'est pas sans rappeler le logo du célèbre réseau social »[187].
Le cas des usages russes pour biaiser la campagne électorale américaine a été largement commenté. La Chine a mutliplié les faux comptes Twitter pour déstabiliser l'opposition pro-démocratique à Hong Kong[188]. De nombreuses usines à trolls s'appuient sur des comptes twitter créés à dessein.
En mars 2021, après que les agences de renseignement américain ont conclu que la mort du journaliste Jamal Khashoggi était autorisée par le prince héritier de l’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, Twitter désactivait environ 3 500 faux comptes qui participaient à une campagne pour influencer le public américain. De nombreux comptes ont commenté directement les tweets de médias américains tels que The Post, CNN, CBS News et The Los Angeles Times. Twitter n'a pas pu identifier la source de la campagne d'influence[189].
Twitter est accusé par certaines études de nuire à la productivité au travail[190]. Lorsqu'un chat dénommé Sockington devint en une star de la twittosphère, l'aspect productif de l'outil Twitter en prit un coup[191].
Les fondateurs de Twitter admettent aujourd'hui qu'eux-mêmes n'imaginaient pas que leur service aurait un tel succès[192]. En 2009, le site satirique américain The Onion, faisant référence à l'utilisation de Twitter par les insurgés iraniens de l'Insurrection verte, fait dire à un des fondateurs que lui-même est choqué, car Twitter n'avait pas été conçu pour être utile[193]. Ironie mise à part, la crise iranienne avait effectivement prouvé l'utilité de Twitter[194], surprenant tous ceux qui n'y voyaient qu'une perte de temps, et faisait relayer son existence par les médias traditionnels. Certains commentateurs, comme Ethan Zuckerman[195] et Shadi Sadr[196] estiment que l'impact de Twitter en termes d'autonomisation des manifestants iraniens a été exagéré par les médias occidentaux (sachant que de surcroit le mouvement a échoué).
À l'inverse de l'idée de perte de temps, Twitter est utilisé également par des enseignants dans leurs classes[197], de l'école primaire à l'université. Des chartes d'utilisation sont créées et l'usage de Twitter permet en outre un apprentissage des médias sociaux en classe. Le fait d'utiliser le réseau en cours pourrait être un facteur favorisant la réussite des étudiants, il est associé à une plus grande implication de leur part dans le travail scolaire[198].
Twitter a montré qu'il était un moyen de faire circuler l'information à une vitesse formidable. Pour des raisons techniques, les mises à jour de Twitter sont beaucoup plus rapides que celles des fils RSS ou les moteurs de recherche traditionnels, ce qui fait même prédire par des partisans que Twitter va « tuer » les RSS[199].
Cette puissance est à double tranchant, comme le soulignent les partisans et détracteurs. Par exemple, les utilisateurs de Twitter ont pu être informés de la mort de Michael Jackson en s'échangeant le lien vers le premier site d'information à l'avoir mentionnée, bien avant que les autres ne reprennent l'information[200]. Il en est de même pour le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti où les Haïtiens ont utilisé Twitter pour informer les autres utilisateurs de la catastrophe et demander de l'aide. Mais Twitter peut aussi propager les fausses rumeurs à vitesse formidable ; l'exemple a été l'annonce de l'annulation de la proposition 8, c'est-à-dire le rétablissement du mariage homosexuel en Californie, annonce qui venait en fait d'une interprétation erronée d'un message, qui en réalité datait d'avant la proposition 8[201]. À l'instar de Facebook, Twitter a également fait face à des critiques sur sa politique de suppression des publications. Ainsi en 2009, un tweet du présentateur anglais Jonathan Ross contenant son adresse courriel resta visible un certain temps via le module de recherche de Twitter bien qu'ayant été supprimé par son auteur[202].
L'utilisation de Twitter par des opposants politiques en Iran en 2009 a été très remarquée. S'étant rendu compte de cette utilisation, les dirigeants de Twitter avaient même décidé — après discussion avec le gouvernement américain, mais sans avoir réellement reçu d'ordre, selon Twitter — de retarder une opération de maintenance suspendant le service quelques heures pendant les heures de repos en Iran et non aux États-Unis — où se trouve pourtant la majorité de ses utilisateurs. Mark Pfeifle, ancien conseiller de George W. Bush, avait publiquement affirmé que pour cela, Twitter méritait le prix Nobel de la paix[203].
En , Twitter a été suspecté d'avoir censuré le mouvement Occupy Wall Street[204],[205].
Fin 2011, le gouvernement américain voit d'un mauvais œil que des mouvements djihadistes utilisent Twitter pour diffuser leurs actualités[206]. Pour répondre aux pressions du gouvernement, Twitter a lancé un filtre de censure par pays, afin de pouvoir adapter leurs contenus en fonction des lois de chaque pays[207]. Pour le spécialiste du djihadisme Romain Caillet, l'impunité est restée presque totale jusqu'en 2014. Twitter annonce avoir supprimé 235 000 comptes au premier semestre 2016 puis 377 000 au second. Cette modération rend le réseau moins utilisé au profit notamment de Telegram[208].
En 2013 et début 2014, le gouvernement français, en la personne de son porte-parole Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a demandé à Twitter de l'aider à poursuivre les auteurs de certains messages, affirmant que les tweets haineux sont illégaux, ainsi que la mise en place d'alertes et de mesures de sécurité. Le quotidien britannique The Guardian s'étonne de tels arguments qui, selon lui, sont les mêmes que ceux employés « par les censeurs et les tyrans de tous les âges et toutes les cultures »[209]. Entre janvier et , le gouvernement français a lancé 108 requêtes de suppression de tweet, classant la France en deuxième position juste sous la Turquie, première au classement de censure[210].
En , Twitter est suspecté de filtrer les messages véhiculant des opinions conservatrices, effectuant un « shadow ban ». Ces soupçons sont renforcés par un employé de Twitter et un éditeur en contact avec la compagnie, qui affirment que Twitter entretient une liste blanche et une liste noire de comptes d'utilisateurs : les comptes figurant sur la liste blanche seraient prioritaires dans les résultats de recherche, tandis que les messages de comptes sur liste noire seraient cachés à la fois des résultats de recherche et du fil chronologique des utilisateurs suivant ces comptes[211],[212]. Devin Nunes, élu républicain de Californie à la Chambre des représentants des États-Unis, a ainsi intenté une action en justice pour obtenir 250 millions de dollars de dommages-intérêts compensatoires et 350 000 dollars de dommages-intérêts punitifs contre Twitter et une poignée de ses utilisateurs, accusant le site du réseau social de cacher secrètement les posts conservateurs, de censurer systématiquement les points de vue opposés et d'« ignorer » totalement les plaintes licites de comportement abusif répété[142].
En , après que le compte du New York Post a été bloqué par Twitter après la publication par le journal d'articles concernant le fils de Joe Biden, Hunter Biden et que Twitter a donné pour raison qu'il limitait la diffusion de l'article en raison de questions sur « les origines des matériaux » incluses dans l'article. Jack Dorsey est sévèrement critiqué au Sénat par le sénateur républicain Ted Cruz pour la décision de son entreprise d'empêcher les utilisateurs de tweeter ce rapport du New York Post qui contiendrait des preuves d'un comportement contraire à l'éthique et peut-être illégal de Hunter Biden. Ted Cruz suggérait que Twitter aurait bloqué les tweets contenant un lien vers les reportages du New York Post en raison de préjugés politiques anti-conservateurs. Jack Dorsey a dénié ces accusations et a été soutenu en cela par des élus démocrates[213]. En avril 2022, le blocage du partage du New York Post est évoqué par le nouvel actionnaire principal Elon Musk qui considère que « suspendre le compte Twitter d'une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié »[214].
Le réseau social reconnait dans une étude publiée fin 2021 que son classement algorithmique (lequel vise à afficher en haut du fil d’accueil des utilisateurs des messages provenant de comptes auxquels ils ne sont pas abonnés) favorise les partis et médias de droite par rapport à ceux de gauche. Dans presque tous les pays étudiés (Canada, France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis), les messages publiés par des partis et médias de droite sont davantage amplifiés par l’algorithme que ceux des partis et médias de gauche. Seule l’Allemagne ne connait pas ce biais. En France, le parti Les Républicains est celui qui a été le plus favorisé par le réseau social sur l'année 2020, tandis que La France insoumise est celui qui a été le plus défavorisé[215].
Certains professionnels, pour la plupart liés à l’industrie des médias, ont commencé à utiliser professionnellement ce service. C’est ainsi le cas de certains journaux d’informations, comme CNN ou BBC qui utilisent un robot pour envoyer des flashs d’information sur Twitter. John Edwards et Barack Obama ont également utilisé Twitter comme outil médiatique lors de la campagne pour l’élection présidentielle américaine de 2008. En , alors que son compte a 2,6 millions d'abonnés, Obama a avoué qu'il n'avait écrit aucun message lui-même. Ce qui ne l'empêche pas d'appeler les pays comme la Chine à ne pas restreindre l'accès à Twitter[216].
De nombreuses personnalités utilisent Twitter pour envoyer des messages à leurs fans via ce réseau ; cela leur permet d'envoyer un message directement, sans qu'il soit mis en forme par les médias d'une manière qu'elles ne souhaitent pas. Ashton Kutcher est la toute première personne à avoir dépassé le million d'abonnés sur Twitter[217]. Caitlyn Jenner est quant à elle la personnalité ayant atteint le million de followers le plus rapidement, soit quatre heures et trois minutes après son inscription[218].
L'inscription d'Oprah Winfrey avait été très remarquée. Il semble qu'elle ait eu un important effet accélérateur sur les inscriptions, et qu'elle a aux États-Unis permis à Twitter de ne plus être un outil réservé aux fans de technologie[219]. Katy Perry est la personne qui possède, à ce jour, le plus d'abonnés sur Twitter[220]. Elle devance ainsi Justin Bieber et Barack Obama.
En , Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, ancien président de la République Française, déclare sur Twitter soutenir le dissident socialiste Olivier Falorni en vue des élections législatives. Elle s'oppose alors ouvertement à la candidature de l’ex-compagne du président, Ségolène Royal, candidate dans la circonscription de la Rochelle. Elle déclenche ainsi une polémique en France. Certains évoquent alors un « Dallas » à l’Élysée[221].
À la suite d'un message de Donald Trump, durant les élections présidentielles américaines de 2020, dans lequel il accuse les démocrates de voler les élections, tandis que les résultats définitifs ne sont pas encore tombés, Twitter a décidé d’activer un dispositif empêchant les candidats aux présidentielles de semer le doute sur les résultats[222]. Toutefois, comme Facebook et YouTube, le réseau social de microblogage peine à endiguer le flot continu de fake news, celles produites par le président américain, en particulier. Il est débordé non seulement par le volume des informations diffusées en anglais, mais aussi par de nombreux messages en d'autres langues, ceux propagés par la communauté hispanophone en particulier[223].
En , deux jours après les événements du Capitole, la société Twitter décide de bannir définitivement le président américain en raison des nouveaux risques d'incitation à la violence qu'il présente, « ceci après un examen attentif de ses tweets récents, et du contexte autour d'eux — spécialement au vu de la façon dont ils sont compris et interprétés, sur la plateforme et ailleurs »[224],[225],[226]. Cette exclusion de Donald Trump entraîne un florilège de réactions, les unes favorables, les autres dubitatives sur le pouvoir des plateformes modernes. Ainsi, en France, Cédric O, secrétaire d'État au Numérique s'interroge-t-il : « La régulation du débat public par les principaux réseaux sociaux au regard de leurs seuls CGU (conditions générales d’utilisation), alors qu’ils sont devenus de véritables espaces publics et rassemblent des milliards de citoyens, cela semble pour le moins un peu court d’un point de vue démocratique » [227].
La décision de Twitter et d’autres réseaux sociaux de fermer le compte d’un chef d'État est en effet une première mondiale, ce qui interroge également ailleurs dans le monde [228]. Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, s’interroge sur « la liberté et le droit à l’information » et sur « le rôle des autorités légalement et légitimement constituées », tandis que le lanceur d’alerte Edward Snowden, fait état d'un « tournant dans la bataille pour le contrôle de l’information ». La chancelière allemande Angela Merkel juge également « problématique » la fermeture par plusieurs réseaux sociaux, dont Twitter, des comptes du président sortant[229].
Plusieurs personnalités pro-Trump sont bannies par Twitter dans les jours qui suivent les événements du : Lin Wood (une de ses avocates), Jake Angeli, Sidney Powell (Page à créer) , Michael Flynn, Gary Coby, ainsi que le compte de campagne de Trump « Team Trump »[230],[231],[232],[233].
Si certains conservateurs envisagent un temps de se réfugier sur Parler, visiblement beaucoup plus conciliant, ce concurrent de Twitter se voit ensuite banni de la plateforme de téléchargement d'applications d'Apple peu après l'avoir été de celle d'Android [234],[235].
Un certain nombre de personnalités du camp conservateur crient à la censure, notamment le fils du président Trump « La liberté d’expression se meurt et est contrôlée par des tout-puissants gauchistes »[236].
Le , Twitter annonce la suspension de 70 000 comptes qui, selon Twitter, diffusent largement des contenus litigieux associés à la mouvance QAnon[237].
L'utilisation de Twitter par des non-professionnels pour communiquer des informations est assez controversée. Pour ses partisans, elle permet d'être informé plus vite et avec des détails que seuls les témoins directs peuvent apporter. Mais l'exemple de la fusillade de Fort Hood a montré qu'un témoin sur place pouvait parfaitement lancer des informations comportant des erreurs importantes.
L'autre critique du journalisme citoyen est celle des comportements que cela provoque. Typiquement, un journaliste professionnel a peu de chances de se trouver près d'un blessé grave sans qu'un tiers soit déjà en train de lui porter secours[238].
Ces arguments donnent lieu à débat[239] ; l'argument avancé en faveur de Twitter est que l'abondance d'information de différentes sources, non censurées, est une bonne chose — même s'il faut trier les vraies des fausses.
De par sa nature, Twitter rend possible la propagation de cyberhaine, dès lors que le dispositif de modération n'est pas suffisant. Autour de 2014, le problème devient visible médiatiquement dès lors que nombre de personnalités, plus ou moins célèbres, sont victimes de tweets de haine ou de menaces de mort, ce qui, dans certains cas, aboutit au suicide de la personne concernée ou sa décision de fermer son compte et de quitter le réseau social[240].
De son côté, Amnesty International a annoncé sa volonté de vouloir « mettre fin au cyber-environnement hostile aux femmes ». L'ONG, assistée d'une société spécialisée dans l'intelligence artificielle, a analysé des millions de tweets adressés à plusieurs femmes journalistes et militantes. 7,1 % d'entre eux, soit 1,1 million de tweets, seraient problématiques[241].
Depuis 2010, l'Arabie saoudite a constitué une cellule numérique destinée à harceler les dissidents. Les autorités saoudiennes cherchent ainsi à discréditer les dissidents sur les réseaux sociaux et à retourner l'opinion publique contre eux[242].
En 2014, Twitter est critiqué pour la faiblesse de sa modération concernant les contenus inappropriés, violents ou haineux[243]. Ceci l'amène à instaurer une politique de modération, notamment par rapport à des messages politiques mensongers[244]. Dans un entretien au Monde, Collin Crowell, directeur chargé des affaires publiques de Twitter déclare : « Nous avons annoncé, au début de 2017, que la sécurité et les comportements abusifs seraient notre principale priorité… Désormais, nous agissons sur dix fois plus de comportements abusifs sur Twitter qu’il y a un an ».
En 2016, des employés et ex-employés de Twitter interrogés par Buzzfeed considèrent que Twitter n'a jamais réellement cherché à lutter contre les cyberviolences, qui ne faisaient pas partie de leurs priorités, n'agissant que très occasionnellement, le plus souvent quand ce sont les célébrités qui sont atteintes ou quand il y a une forte médiatisation. Le bouton de signalement de tweets n'apparaît qu'en 2013 à la suite d'une campagne de harcèlement menée contre Caroline Criado-Perez, soit 6 ans après la création du réseau. Est également pointé du doigt le manque d'employés issus de minorités, donc plus enclins à subir (donc à comprendre) le harcèlement[245].
En , Twitter annonce que L'amélioration de la modération des échanges haineux est une priorité[246]. Le réseau social affirme limiter ainsi la visibilité des messages des utilisateurs qui ne respectent pas les règles ou sont bloqués par de nombreuses personnes avec lesquelles elles interagissent[247]. Malgré cela, en 2018 on constate encoure que certains utilisateurs disent ne plus apprécier Twitter en raison du niveau de violence et de l'insuffisance de modération de la part de la plateforme[243].
En , la presse reproche à Twitter d'avoir tardé à supprimer des menaces de mort contre Ilhan Omar, élue au Congrès américain. L'incident met en évidence des défauts persistants dans le processus de modération de la plateforme. Les commentateurs considèrent alors que le réseau social tarde à définir clairement le type de contenu qui devrait être autorisé sur son service[248].
Le , la secrétaire d’État française chargée de l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa présente un premier bilan de l'entrée en vigueur du délit d'outrage sexiste. Évoquant la criminalisation du « cyberharcèlement en meute », elle a pointé du doigt l'absence de coopération de twitter, qui « ne fournit pas les adresses IP (des harceleurs), et parfois ne retirent pas les tweets qui ont été incriminés et condamnés en justice »[249]. Ce manque de coopération vaudra à la plate-forme plusieurs poursuites judiciaires[250],[251].
En 2020, estimant que l’entreprise manquait de façon « ancienne et persistante » à ses obligations de modération, six associations parmi lesquelles SOS Homophobie, intentent une action en justice contre Twitter afin de contraindre la plate-forme à fournir les détails de ses moyens de lutte contre la haine en ligne. Elles obtiennent gain de cause le 6 juillet de l'année suivante, la justice française ayant condamné Twitter à, dans un délai de deux mois, fournir « tout document administratif, contractuel, technique ou commercial relatif aux moyens matériels et humains mis en œuvre dans le cadre du service Twitter pour lutter contre la diffusion des infractions d’apologie de crimes contre l’humanité, l’incitation à la haine raciale, à la haine à l’égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle, l’incitation à la violence, notamment l’incitation aux violences sexuelles et sexistes, ainsi que des atteintes à la dignité humaine », ainsi que les détails concernant les personnes affectées au traitement des signalements[252]. L'entreprise avait fait appel, niant les dysfonctionnements qui lui étaient reprochés, appel qui sera rejeté le 20 janvier 2022. Dominique Sopo, le président de SOS-Racisme, une des associations à l'origine de la plainte, estime que « cela fait des années que Twitter louvoie pour éviter d’avoir à dévoiler les moyens consacrés à la modération en ligne. Le niveau de haine qui se déploie trop fréquemment sur cette plateforme n’est pas admissible », a réagi[pas clair]. « L’entreprise doit cesser de se réfugier dans l’opacité et les manœuvres dilatoires pour éviter d’avoir à assumer les contreparties à [son activité] »[253].
En , plusieurs comptes féministes dénoncent la modération à deux vitesses, laissant impunis les contenus injurieux et menaçants à leur encontre, mais bannissant régulièrement leurs comptes sur base de ce qu'ils supposent être des vagues de signalements diffamatoires[254],[255].
Depuis 2009, des enseignants utilisent Twitter à des fins pédagogiques, en primaire, au collège, au lycée et dans le supérieur[256]. Son format se prête à la diffusion de journaux d'écrivains. Parmi les journaux d'auteurs libres de droits les plus lus sur Twitter on peut citer Samuel Pepys (20 000 abonnés à mi-) et Samuel Johnson (38 000 abonnés à même date), alors que les téléchargements des mêmes journaux sur Gutenberg ne dépassent pas le millier[257].
Au XXIe siècle, le développement de ses compétences informationnelles est primordial[258]. Or, l’usage de Twitter amène un apprenant à analyser, exploiter et évaluer une quantité importante d’informations. L’avantage, c’est que l’apprenant peut interagir avec cette information et son enseignant peut facilement le guider en présentiel ou à distance.
Par ailleurs, Twitter offre un pouvoir unique de communication. En étant diffusé en ligne de façon instantanée, l’apprenti écrivain est fortement conscientisé à l’importance de bien s’exprimer. Il découvrira rapidement le pouvoir que confère une bonne maîtrise de la langue. De plus, l’obligation d’exprimer ses tweets en 140 caractères force l’apprenant à développer sa capacité de synthèse.
Au Québec, en 2012, les élèves de tout niveau de la province furent conviés au premier festival de twittérature[259]. Une occasion en or pour conscientiser les jeunes apprenants québécois à l'importance de bien maîtriser la langue[260].
Depuis 2013, des classes francophones utilisent Twitter pour apprendre l'orthographe et la grammaire : elles échangent de courtes dictées et des outils pour les corriger dans le cadre du dispositif Twictée[261], développé par deux enseignants français.
En 2013, le site de microblogue BabyTwit a été proposé par l'association AbulÉdu-fr aux écoles primaires pour répondre aux problématiques de vie privée et de confidentialité des données personnelles. À la suite d'un exercice démocratique, ce site changera de nom pour devenir Édutwit en 2017.
La base de données de Twitter est un substrat statistique et sémantique dont les scientifiques ou des entreprises commerciales ou de communication peuvent tirer des informations.
Twitter, ses hashtags et smileys[262] et ses utilisateurs deviennent donc des sujets d’étude et de recherche[263],[264] ; ainsi :
En 2014, une équipe internationale américano-française[271] a utilisé la Science des réseaux pour, à partir de 3 grandes bases de données (ouvrages traduits, Wikipédia et Twitter), créer et publier des cartographies permettant de visualiser comment des informations et des idées circulent aujourd'hui dans le monde selon la langue du message d’origine, le PIB moyen des pays où cette langue est parlée[272], la langue des premières traductions et celles qui vont véhiculer l’information ou selon le médium (livre, Wikipédia, Twitter).
Pour dresser cette « carte » ces chercheurs ont étudié d’une part les données disponibles sur la traduction littéraire (en se basant sur 2,2 millions de traductions de livres publiés dans plus de 1 000 langues) et d’autre part les deux grands réseaux mondiaux d’échanges par le langage[273],[274]. Les auteurs ont, dans ce cadre, pu évaluer le rôle des tweets bilingues à partir de l'étude de 550 millions de tweets, de 17 millions d'utilisateurs en 73 langues, retenus pour l’étude, ce qui a été rendu possible par le fait que la base de données est ouverte et qu'elle permet d'associer un tweet à une langue et la personne qui tweete à une ou plusieurs communautés linguistiques. Ils sont cependant conscients qu'il existe des biais d'interprétation à éviter, notant par exemple, que si bientôt 7 % de la population mondiale disposera d'un compte Twitter, la démographie de cette population ne reflète pas celle de la vraie ; ainsi, les utilisateurs de Twitter aux États-Unis sont nettement plus jeunes que la moyenne de la population et ont des opinions plus libérales que la population générale du pays[275].
Twitter affiche prioritairement les publications récentes. Le moteur de recherche de base, affiche les résultats populaires ou récents. En revanche, le moteur de recherche avancée permet d'accéder aux publications anciennes notamment en sélectionnant des intervalles de dates. Twitter a également intégré depuis le mois de , la possibilité de télécharger une archive contenant l'ensemble des publications d'un compte utilisateur[276].
Différents services comparables existent également.
Si du point de vue des fonctions, Facebook semble très différent de Twitter, du point de vue de la mesure d'audience, Facebook est le seul à pouvoir être considéré comme un concurrent sérieux de Twitter. Réciproquement, même si Twitter possède beaucoup moins d'utilisateurs que Facebook, l'évolution de Facebook montre que celui-ci considère Twitter comme une menace sérieuse[278].
Certains services qui sont en partie concurrents de Twitter permettent d'afficher les messages de Twitter sur leurs pages (ce fut le cas de Google Buzz), ou à l'inverse d'envoyer sur Twitter un message venant de ce service (c'est le cas de pump.io). Un tel service peut donc être simultanément un concurrent de Twitter et un service utilisant Twitter.
Mastodon est un concurrent libre et décentralisé de Twitter[279] qui repose sur des instances indépendantes et interconnectées. Lancé en , Mastodon a commencé à être connu en , mois durant lequel le nombre d'abonnés est passé de 30 000 à plus de 500 000 en l'espace de trois semaines. Par la suite, la croissance s'est poursuivie à un rythme plus régulier pour atteindre les 700 000 utilisateurs sur 1 481 instances le . Le cap du million d’utilisateurs a été passé le .
Les critiques quant à l'absence de neutralité de Twitter et sa modération ont été amplifiées lors des élections présidentielles américaines de 2020. Des utilisateurs se sont tournés vers d'autres alternatives conservatrices comme Parler ou Gab[280],[281], malgré les difficultés techniques rencontrées sur ces plateformes devant faire face à un afflux d'activité.
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