Réalisation | Ruben Östlund |
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Scénario | Ruben Östlund |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Plattform Produktion |
Pays d’origine |
Allemagne Suède Danemark France |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 142 minutes |
Sortie | 2017 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
The Square est un film dramatique, coproduit par la Suède, l'Allemagne, le Danemark et la France, réalisé par Ruben Östlund, sorti en 2017.
Sélectionné au Festival de Cannes 2017, le film y remporte la Palme d'or remise par Juliette Binoche et le président du jury Pedro Almodóvar.
Christian, père divorcé, est le conservateur d'un musée d'art contemporain installé dans le palais royal de Stockholm. Il prépare une exposition intitulée « The Square », simple carré à l'intérieur duquel les spectateurs seront appelés à être altruistes et à mieux prendre en compte les besoins des autres : « Le Carré est un sanctuaire de confiance et de bienveillance. En son sein, nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. »[1]. Or, après avoir aidé lui-même dans la rue une femme qui prétendait être attaquée, il constate qu'il s'agissait d'un piège : son téléphone, son portefeuille et ses boutons de manchette en or ont disparu.
Bien que Christian soit un homme qui fasse l'aumône aux mendiants d'Europe centrale (deux Polonais, un Autrichien, un Allemand de l'Est), il est pris d'une forme de vengeance jubilatoire à leur égard. Avec l'un de ses adjoints, il parvient à suivre son téléphone à distance grâce à sa fonction de géolocalisation et détermine ainsi l'adresse de son voleur, un immeuble dans une cité de banlieue. Ils s'y rendent ensemble dans une voiture haut-de-gamme dont les haut-parleurs diffusent Genesis du groupe Justice : Christian glisse une lettre anonyme de menaces dans chacune des boîtes à lettres de l'immeuble, ce qui lui permet de récupérer peu après ses affaires.
L'affaire ne s'arrête pas là : un enfant émigré habitant l'immeuble, puni par ses parents qui le croient responsable du vol après avoir lu le message, s'accroche à Christian en lui demandant des excuses. Christian retrouve d'ailleurs ses boutons de manchette qu'il avait en réalité égarés.
En parallèle le vernissage approche : Anne, une journaliste américaine, l'interviewe sur les finalités et les devoirs affichés d'un musée d'art contemporain. Elle se rapproche de lui au cours de la soirée inaugurale de l'exposition. Ils finissent par coucher ensemble, mais Christian se sent déstabilisé par le comportement libre et féministe de la jeune femme. Par ailleurs, un homme atteint du syndrome de Gilles de La Tourette trouble le bon déroulement de la conférence inaugurale de l'artiste invité et célébré, Julian Gijoni. De plus, la soirée de gala organisée par Christian pour récolter des fonds tourne mal : l'artiste Oleg censé imiter un gorille dans le cadre d'une performance artistique va trop loin et fait peur aux convives.
Pendant ce temps, une agence de marketing a préparé la campagne de promotion de l'exposition « The Square ». Christian, trop préoccupé par son ressentiment et ses affaires personnelles, laisse publier sur YouTube une vidéo de promotion qu'il n'a même pas regardée au préalable. Or cette vidéo, qui cherche par tous les moyens à créer le « buzz », choque le pays entier par sa violence : on y voit une petite fille blonde sans domicile fixe qui explose dans le carré en un terrible attentat.
Humilié, Christian finit par annoncer sa démission sous la pression du conseil d'administration du musée présidé par une femme qui l'a soutenu jusque-là.
La culpabilité l'assaille lors d'un spectacle de sa fille aînée et l'écoute des recommandations de l'entraineur pédagogue. Il revient alors dans l'immeuble de banlieue, accompagné de ses deux filles dont il a la garde, afin de tout expliquer aux parents du garçon accusé à tort, mais ne les trouve pas.
Le scénario du film prend appui et modèle sur une série d'expositions et d'événements artistiques, bien réels, qui ont eu lieu dans les musées suédois dans la décennie précédente la réalisation du film. L'exposition « The Square » présentée dans le film s’inspire d'une installation similaire présentée en mai et juin 2015 par le réalisateur et son producteur Kalle Boman, dans le sud de la Suède[1],[2] par le musée Vandalorum à Värnamo[3]. Le personnage de Julian Gijoni est inspiré du peintre et cinéaste américain Julian Schnabel[4], ses œuvres par celles de Robert Smithson[5]. Elles sont présentées dans l'espace du musée face à une œuvre du street artist américain Garry Winogrand[6]. La scène de la performance du singe par Oleg est inspirée par celles du musicien punk américain GG Allin[7] et par la performance de l'artiste russe Oleg Kulik[8] qui jouant le chien fou, a mordu le public lors d'une performance à Stockholm en 1996 qui fit scandale[9]. Enfin, en , un couple de roms âgé de 26 et 28 ans ont été exposé durant deux heures comme œuvre d'art au Musée d'art contemporain de Malmö, avec le message suivant : "Aujourd'hui vous n'êtes pas obligés de donner".[10].
Le film se joue des contradictions dans et hors du musée entre l'individu isolé et le groupe, entre les comportements civilisés et agressifs, entre les bons sentiments affichés et les passions tristes, entre le théorique et la pratique pour faire sourire ou créer l'angoisse.
Le tournage s'est déroulé entre juin et à Göteborg, Stockholm et Berlin.
Site | Note |
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Metacritic | 73/100 |
Rotten Tomatoes | 84% |
Allociné |
Périodique | Note |
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Positif | |
Culturebox | |
Télérama | |
Le Figaro | |
Les Inrockuptibles | |
Le Monde | |
Libération | |
Le Nouvel Observateur | |
Télérama |
En France, l'accueil critique est très mitigé : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,2/5, et des critiques spectateurs à 3,4/5[12].
Pour Jacques Mandelbaum du Monde, « doté d'un sens de l'observation et de l'incongruité qui font souvent mouche, croquant en quelques traits cruels des personnages qu’il n'aime pas [...] Ruben Östlund accumule les scènes grinçantes mais ne parvient pas vraiment à installer un enjeu, ni une progression dramatique. Un même ressort anime la mécanique d’un film qui pourrait durer une heure de plus ou de moins sans réelle incidence. »[13].
Pour Didier Péron du Libération, « comme il le déclare dans une interview au Monde, Ostlund fait partie de cette galaxie de cinéastes qui travaillent exclusivement en vue de Cannes [..]. C’est ce qu'on appelle un plan de carrière, Ostlund, 43 ans, ayant probablement l'énergie, l'aplomb et un savoir-faire d'emballeur de haut vol suffisamment taillé au cynisme cool pour supplanter les vieillissants Lars von Trier et Michael Haneke, bientôt rangés au rayon des maîtres obsolètes. [...] Au fond, Ostlund est trop calculateur, didactique ou idéologue pour faire entrer dans son film cette part de vraie trivialité qui trahirait sa vulnérabilité, ses doutes, les failles qui rendraient du coup plus sympathique son insatiable besoin d'être reconnu et plébiscité par ce monde qu'il croit si aisément pouvoir encadrer dans une farce glacée. »[14].
Le film est nominé aux Oscars 2018 dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère[15].
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