Pour les articles homonymes, voir Binet.
Sophie Binet | |
Sophie Binet en 2020. | |
Fonctions | |
---|---|
Secrétaire générale de la confédération générale du travail | |
En fonction depuis le (1 mois et 6 jours) |
|
Élection | |
Prédécesseur | Philippe Martinez |
Secrétaire générale de l'union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT | |
En fonction depuis (5 ans et 2 mois) |
|
Prédécesseur | Marie-José Kotlicki |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Metz |
Nationalité | Française |
Parti politique | PS (2008-2012) |
Syndicat | UNEF CGT |
Diplômée de | université de Nantes |
Profession | conseillère principale d’éducation |
modifier |
Sophie Binet, née le à Metz, est une syndicaliste française, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) depuis le .
Elle participe au mouvement contre le contrat première embauche de 2006, à la direction du syndicat étudiant UNEF. En 2016, elle lance une pétition qui réunit plus d'un million de signatures en deux semaines lors du mouvement social contre la loi Travail.
Permanente de la CGT à partir de 2013, après avoir travaillé six ans en lycée professionnel, soucieuse d'un « rassemblement des organisations syndicales, trop nombreuses et divisées », elle est élue, en 2018, secrétaire générale de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT. En 2023, en plein mouvement social contre le projet de réforme des retraites, elle est la première femme élue secrétaire générale de la CGT.
Née le [1] à Metz[2], Sophie Binet suit des études en philosophie à l'université de Nantes.
Elle travaille en tant que conseillère principale d’éducation dans des lycées professionnels[3] dans les quartiers nord de Marseille en 2008 et 2009[4] puis au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis de 2009 à 2013[5] avec comme objectif de « relancer l'ascenseur social » dans les quartiers populaires[6], jugeant la société française « trop compartimentée, trop sclérosée »[7].
À l'âge de 15 ans, elle appartient à la Jeunesse ouvrière chrétienne[8],[9],[10]. Puis, étudiante, elle milite à l'UNEF à Nantes, avant de faire partie du bureau national dans les années 2000, participant notamment au mouvement contre le contrat première embauche de 2006[3],[11].
Elle est élue en 2002 en tant que représentante étudiante au conseil des études et de la vie universitaire à l'université de Nantes.
En 2003, elle devient présidente de l'UNEF-Nantes[3] et vice-présidente étudiante de son université[12].
Elle est ensuite élue vice-présidente nationale de l'UNEF et pour plusieurs mandats au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche[13],[14].
Au sein de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT, elle est élue en 2014 secrétaire générale adjointe[15], puis en mars 2018, elle est cosecrétaire générale[5] et enfin unique secrétaire générale en novembre 2021. À ce poste, elle fait preuve d'une « bonne connaissance de l’industrie », selon le journal spécialisé L'Usine nouvelle[7],[16].
Avec l'UGICT-CGT, des associations et d'autres syndicats de salariés comme la CFDT, elle participe à la création de la Maison des lanceurs d'alerte en 2018[17], avec une attention particulière à la liberté de la presse[18]. Elle siège au conseil d'administration en tant que représentante de l'UGICT ainsi qu'au bureau, au sein duquel elle est nommée secrétaire[19]. Elle s'engage notamment pour améliorer la loi visant à protéger les lanceurs d'alerte adoptée en février 2022[20].
Dès le 50e congrès, elle est élue du bureau confédéral de la CGT[21].
Le , lendemain, de la présentation de la loi travail, elle lance la pétition « Loi Travail : non, merci ! »[22],[7], ce qui contribue fortement au mouvement social contre la loi, les deux autres initiateurs étant Caroline De Haas et Elliot Lepers, rejoints rapidement par une vingtaine de militants associatifs et syndicaux. Selon les universitaires Franck Bousquet, Nikos Smyrnaios et Emmanuel Marty[23], cette pétition recueille le chiffre record[23] de plus d'un million de signatures[24] en deux semaines, ce qui constitue « une exception notable »[23], susceptible d'« éclairer sur les logiques de la mobilisation électronique »[23] et un « évènement politique » qui rompt avec le « fonctionnement de la politique française »[23]. Pour y parvenir, elle multiplie les contacts avec les associations, les autres syndicats et les réseaux sociaux[10]. Au total, la pétition recueillera 1,35 million de signatures[25].
Lors de ce mouvement social, elle souligne dans le journal Le Parisien que la CGT s'est « organisée pour être au plus près des salariés, avec un fonctionnement qui part du bas » dans la volonté de « rassembler aussi bien les ouvriers que les cadres et techniciens ». Parmi ses priorités, « reconnaître aux précaires ou aux prétendus travailleurs indépendants des droits transférables », qui seraient « rattachés à leur personne et non plus à leur statut ou à leur contrat de travail »[26].
En 2018, elle devient « pilote du collectif femme mixité » en charge des questions d'égalité femmes-hommes, au sein de la direction élargie du syndicat[27],[28].
Dans une tribune publiée dans la presse, en novembre 2022, elle dénonce le manque d’avancées contre les violences sexistes et sexuelles dans le monde du travail[6], et le retard des institutions[29], cinq ans après le début de libération de la parole avec le mouvement #MeToo. Le 15 février, elle organise une manifestation devant l’Assemblée nationale, de l’UGICT-CGT et du collectif #NousToutes, pour dénoncer les inégalités salariales entre hommes et femmes et anime une soirée d'explications et débats sur les conséquences de la réforme des retraites pour les femmes[6].
Le , lors du 53e congrès de la CGT, elle succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT avec 82 % des voix des 32 fédérations[30], à la suite du rejet des candidatures de Marie Buisson, candidate de l’équipe sortante. Devançant Céline Verzeletti, également opposée à l’équipe sortante, elle devient la première femme à occuper ce poste depuis la création du syndicat en 1895[1],[31].
Son élection lors du mouvement social contre le projet Dussopt sur les retraites met fin aux interrogations sur la stratégie de la CGT[32],[33] : elle annonce dans la foulée que « l’intersyndicale, unie » rencontrera la Première ministre Élisabeth Borne « pour exiger le retrait » du projet[6]. Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, considère qu'il y a « un travail d’éclaircissement de la ligne après le congrès de la CGT », où apparaissaient « plusieurs éléments de divergences internes »[32]. Son élection "pourrait apaiser les tensions" entre les différentes composantes de la CGT et "lui permettre de retrouver une cohésion collective", selon une analyse de Michel Noblecourt, spécialiste de ces questions, dans Le Monde'[34].
Le 6 avril, pour sa première manifestation comme secrétaire générale, elle vient soutenir les grévistes de Storengy, filiale d'Engie, à Gournay-sur-Aronde, dans l'Oise, en grève depuis 33 jours[35], en déclarant que leur « lutte est centrale »[35] et en soulignant que « 33 jours de grève, quand on connait le salaire moyen en France, ça pèse lourd sur le porte-monnaie »[35].
Elle a été adhérente du Parti socialiste et a milité dans les quartiers nord de Marseille dans les Bouches-du-Rhône[36]. En 2008, lors du congrès de Reims elle signe la motion d'Un monde d'avance dirigé par Benoît Hamon. Puis, elle soutient Martine Aubry contre François Hollande lors de la primaire citoyenne de 2011. Lors du congrès de Toulouse, en 2012, après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, elle signe la motion majoritaire[37]. Elle s'oppose ensuite franchement à la politique du deuxième gouvernement socialiste dirigé par Manuel Valls, notamment lors de la loi Travail en février 2016[7].
Sophie Binet est membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes pour les années 2022-2025[38].
Sophie Binet a comme compagnon un officier de la marine marchande et elle est mère d'un garçon né à la fin des années 2010[30].
Pendant une manifestation contre la loi portant réforme des retraites le [39], Sophie Binet est interrogée par une journaliste de CNews. Elle refuse de répondre, précise qu'elle ne participe pas aux plateaux de CNews et s'adressera uniquement aux « médias qui garantissent la liberté d'expression et la pluralité »[40]. Les réaction de CNews sont immédiates : « C'est incroyable, c'est scandaleux ! », a réagi en direct la présentatrice Sonia Mabrouk[41], de même l'animateur Jean-Marc Morandini dénonce une « attitude honteuse »[42] et le présentateur Pascal Praud parlant de « sectarisme », d'« intolérance » et d'attitude « totalitaire»[43].
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2023-05-11 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=15557595