Samia Ghali

Samia Ghali
Illustration.
Samia Ghali en 2015.
Fonctions
Adjointe au maire de Marseille
En fonction depuis le
(11 mois et 8 jours)
Élection
Réélection
Maire Michèle Rubirola
Benoît Payan
Sénatrice française

(11 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection 21 septembre 2008
Réélection 28 septembre 2014
Circonscription Bouches-du-Rhône
Groupe politique SOC
Successeur Michèle Einaudi
Maire du 8e secteur de Marseille

(9 ans, 5 mois et 29 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Frédéric Dutoit
Successeur Roger Ruzé
Vice-présidente du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur

(4 ans, 7 mois et 28 jours)
Élection
Président Michel Vauzelle
Biographie
Date de naissance (53 ans)
Lieu de naissance Marseille (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (1984-2018)
Profession Agent territorial

Samia Ghali, née le à Marseille (Bouches-du-Rhône), est une femme politique française.

Membre du Parti socialiste jusqu’en 2018, elle est successivement élue conseillère de secteur en 1995, conseillère municipale de Marseille en 2001, vice-présidente du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2004 et maire du 8e secteur de Marseille en 2008. Elle est également sénatrice des Bouches-du-Rhône de 2008 à 2020.

Candidate malheureuse à la primaire citoyenne en vue des élections municipales de 2014 à Marseille, elle se présente à celles de 2020 et est élue adjointe au maire de Marseille, à la suite d’un accord avec Michèle Rubirola pour l’élection du maire.

Biographie

Origines et formation

Ses parents sont algériens d'origine chaouie, natifs des Aurès[1]. Son père rentre en Algérie quand elle a six mois[2] ; elle ne le connaîtra jamais[3]. Séparée de sa mère, elle est élevée par ses grands-parents[4].

Habitante du quartier populaire de Bassens à Marseille, elle fait un CAP de comptabilité[3] et devient salariée dans une mutuelle, puis permanente de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et enfin agent territorial au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (déléguée aux sports, à la jeunesse et à la vie associative).

Parcours politique

Samia Ghali adhère en 1984 à la section socialiste du 15e arrondissement de Marseille, introduite par un de ses professeurs de lycée[2]. Elle milite avec Patrick Mennucci dans ces anciens fiefs du PCF, où le Front national fait des scores grandissants[5].

Élue conseillère du 8e secteur, au côté du maire Guy Hermier (PCF), en 1995, conseillère municipale en 2001, vice-présidente du conseil régional en 2004, elle emporte la mairie du 8e secteur dès le premier tour en 2008[5]. Jean-Noël Guérini, tête de liste PS à Marseille, battu par l'UMP Jean-Claude Gaudin, avait annoncé son intention d'en faire sa première adjointe en cas de victoire. En tant que maire du 8e secteur, elle réduit les frais de fonctionnement et développe des actions pour les enfants et les adolescents ainsi que leurs mères[2].

Placée en quatrième position sur la liste menée par Jean-Noël Guérini aux élections sénatoriales 2008, elle est élue sénatrice[5],[6].

Au Sénat, elle est la seule sénatrice PS à voter contre la loi Hadopi, qu'elle juge « inégalitaire », alors que les autres membres du groupe socialiste s'abstiennent[7]. Elle se prononce pour le maintien des juges de proximité et des commissariats de proximité en zone de sécurité prioritaire et dans les zones rurales, pour la création de « zones franches de santé » dans les déserts médicaux (son amendement[8] n'est pas retenu dans le cadre de la loi Santé) ou encore pour la mise en place d'une métropole d'Aix-Marseille-Provence efficace et juste qui préserve l'identité des communes et leur autonomie.

Le , elle prône le recours à l'armée et le retour du service militaire pour les délinquants, à la suite de règlements de compte sur fond de trafic de drogue à Marseille[9], ce qui lui donne une grande visibilité médiatique[2],[3].

Samia Ghali en 2013.

Le , elle se déclare candidate à la mairie de Marseille en vue des élections municipales de 2014[10]. Elle arrive en tête du premier tour de la primaire PS, avec 25,3 % des suffrages, devant Patrick Mennucci (20,7 %), qui emporte le second tour, le , avec 57,2 % des voix. Elle déclare avoir perdu contre les cinq candidats à la primaire socialiste, qui ont tous, à l'exception de Christophe Masse, rallié son adversaire, et affirme publiquement que Matignon est intervenu pour favoriser la candidature de Patrick Mennucci. Au soir de sa défaite, elle laisse ses partisans huer le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault[11].

Candidate à sa réélection dans le huitième secteur de Marseille, elle est la seule maire de secteur socialiste à Marseille à être réélue après le second tour des élections municipales de 2014 en obtenant 45,5 % des voix[12].

Elle est critique envers les lois votées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, reprochant à celui-ci d'avoir pris « trop de mesures sociétales et pas assez de mesures sociales »[13].

Le , lors des élections sénatoriales, elle déclare que « certains candidats, comme Jean-Noël Guérini, ont profité de leur situation pour distribuer de l'argent public en échange de voix »[14]. Réélue de justesse lors de ces élections[15], elle participe en à l'émission télévisée Politiques Undercover, diffusée sur D8[16].

Samia Ghali dans son bureau de la mairie du 8e secteur de Marseille.

Lors de l'élection présidentielle de 2017, elle annonce ne pas souhaiter parrainer Benoît Hamon et « se sentir franchement proche » de La France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon[17].

Le , en application de la loi limitant le cumul des mandats, elle privilégie son mandat de sénatrice et cède son écharpe et son fauteuil de maire du 8e secteur de Marseille à son premier adjoint Roger Ruzé. Elle annonce, d'ores et déjà, sa candidature comme tête de liste aux élections municipales de 2020 dans ce secteur[18].

Elle ne renouvelle pas son adhésion au Parti socialiste en 2019 et créé un micro-parti, « Marseille avant tout »[19], en préparation de sa candidature aux élections municipales de 2020 à Marseille[20]. Elle officialise sa candidature le [21].

Lors du premier tour, les listes qu’elle conduit obtiennent 6,4 % des suffrages au niveau de Marseille. Samia Ghali dénonce dans la foulée des « fraudes massives » dans l’organisation du scrutin[22]. Elle arrive en tête dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille, où elle est tête de liste, devant la liste du Rassemblement national (RN)[23], puis l’emporte au second tour avec 38,2 % des voix, après avoir fait alliance avec la liste d’Europe Écologie Les Verts (EÉLV) entre les deux tours[24],[25].

Alors que la candidate victorieuse, Michèle Rubirola, ne dispose que d'une majorité relative au conseil municipal de Marseille, le rôle de Samia Ghali dans l'élection du maire de la ville est largement commenté dans les médias, les huit élus municipaux issus de sa liste dans le 8e secteur étant susceptibles d'apporter des voix décisives dans la procédure de désignation[26],[27]. Elle émet notamment la possibilité de devenir la première adjointe de Michèle Rubirola, mais cette dernière oppose une fin de non-recevoir à sa proposition[28],[29]. Lors du scrutin, le , Samia Ghali se présente à la mairie de Marseille et obtient 8 voix lors du premier tour[30]. Après de longues négociations, elle retire sa candidature en vue du second tour, soutient Michèle Rubirola et est élue deuxième adjointe de la nouvelle municipalité[31], chargée de l’égalité des territoires, des relations euro-méditerranéennes, de l’attractivité et des grands événements marseillais[32]. Alors que des soupçons de fraudes pèsent sur la campagne, plusieurs figures de son secteur sont placées en garde à vue, dont deux colistiers de Samia Ghali, qui se voient retirer leur délégation d’adjoints[33],[34].

En , à la suite de la démission de Michèle Rubirola, elle devient troisième adjointe de Benoît Payan, élu maire, chargée de la stratégie municipale sur les projets structurants de la ville, pour lʼégalité et lʼéquité des territoires, de la relation avec lʼAgence nationale pour la rénovation urbaine, des grands équipements, de la stratégie événementielle, des grands événements, de la promotion de Marseille et des relations méditerranéennes[35],[36].

Vie privée

Samia Ghali est mariée à Franck Dumontel[37], ancien footballeur professionnel à l'US Créteil Lusitanos. Ce sportif de haut niveau s'est reconverti comme collaborateur politique, d'abord auprès d'Élisabeth Guigou. Il a ensuite été successivement directeur de cabinet du président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, puis du président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli. Selon Alexandre Guérini, c'est Franck Dumontel, qu'il décrit comme son « ami intime », qui est le « vrai président de la communauté urbaine » durant cette période[38]. Franck Dumontel est actuellement directeur de cabinet de la maire socialiste d'Avignon, Cécile Helle[39].

Samia Ghali est mère de quatre enfants[40],[41],[42]. Elle vit sur les hauteurs du quartier du Roucas Blanc[43], dans le 7e arrondissement de Marseille.

En , l'élue socialiste est visée par une enquête préliminaire du parquet national financier sur son patrimoine et les conditions d'achat de sa villa sur les hauteurs de la cité phocéenne[44]. Le , son domicile est perquisitionné[44].

Détail des mandats et fonctions

Au Sénat

Au niveau local

Résultats électoraux

Élections sénatoriales

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.

Année Parti Circonscription Voix % Rang Sièges
2014[45] PS Bouches-du-Rhône 339 9,7 4e 1

Élections municipales

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.

Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour Sièges
Voix % Rang Voix % Rang CS CM
2008[46] PS 8e secteur de Marseille 11 643 52,3 1re 30 10
2014[47] PS 8e secteur de Marseille 6 634 31,7 1re 10 716 45,5 1re 17 6
2020[48] DVG Ville de Marseille 10 381 6,4 7e 5 025 2,9 5e 17 8
8e secteur de Marseille 3 275 25,8 1re 38,2 1re

Primaire citoyenne à Marseille

Année Parti 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Issue Adversaire
2013[49] PS 5 151 25,3 1re 10 044 42,8 Battue Patrick Mennucci

Publications

Notes et références

  1. « Une sénatrice dans le tourbillon d’une candidature », sur Liberté Algérie presse.
  2. a b c et d Serge Raffy, « Primaire PS à Marseille : Samia Ghali, pasionaria tendance pitbull », sur Le Nouvel observateur, .
  3. a b et c Gilles Rof, « Samia Ghali ne perd pas le Nord », sur M, le magazine du Monde, semaine du 15 février 2014, p. 48-53.
  4. « Samia Ghali, la fille de Marseille », sur madame.lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le 30 juin 2020).
  5. a b et c « Des quartiers nord de Marseille au Sénat, les combats de la “petite Samia Ghali” », sur Le Monde, (consulté le 18 septembre 2008).
  6. « Sénat, démocratie très indirecte », sur Le Ravi, .
  7. « Hadopi : Samia Ghali, seule sénatrice PS à voter contre "une loi inégalitaire" », sur laprovence.com, (consulté le 5 juillet 2020).
  8. Sénat français, « Aperçu de l'amendement », sur senat.fr (consulté le 8 avril 2017).
  9. « Marseille : une élue en appelle à l'armée », sur Le Figaro, .
  10. « Samia Ghali, une candidate de plus à la mairie de Marseille pour le PS », sur L'Express, .
  11. « Samia Ghali fait siffler François Hollande et Jean-Marc Ayrault », sur Europe 1, (consulté le 27 mars 2019).
  12. « Municipales: majorité absolue pour Gaudin à Marseille », sur lemonde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le 3 juillet 2020).
  13. « Patrick Mennucci : “Le mariage pour tous nous a coûté des voix” », sur Le Monde, .
  14. « Les élections sénatoriales 2014 en direct », sur Le Figaro, .
  15. Hervé Vaudoit, « Sénatoriales : Samia Ghali (PS) sauve son siège de justesse », sur laprovence.com, (consulté le 3 juillet 2020).
  16. « “Politiques Undercover”, la télé-réalité des politiques sera diffusée en décembre », sur BFM TV (consulté le 22 janvier 2019).
  17. « Samia Ghali ne parrainera pas Hamon et ne soutient personne », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le 15 février 2017).
  18. « Marseille : Samia Ghali passe le témoin à Roger Ruzé dans les 15-16 », sur La Marseillaise, (consulté le 30 septembre 2017).
  19. « Marseille : Samia Ghali lance son micro-parti “pour les municipales” », sur Public Sénat, (consulté le 18 mai 2019).
  20. « La guerre du trône à Marseille, épisode 8 : Samia Ghali vent debout », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le 16 novembre 2019).
  21. « Municipales à Marseille : la sénatrice PS Samia Ghali annonce sa candidature », sur Europe 1, (consulté le 11 décembre 2019).
  22. « Municipales à Marseille : Samia Ghali dénonce des «fraudes massives» et en appelle au préfet », sur Le Figaro, (consulté le 16 mars 2020).
  23. « Municipales à Marseille (15e-16e) : Samia Ghali (DVG) en tête devant Sophie Grech (RN) », sur laprovence.com, (consulté le 16 mars 2020).
  24. « VIDEO. Samia Ghali (DVG) obtient le ralliement des Verts », sur 20minutes.fr, (consulté le 29 juin 2020).
  25. « Municipales à Marseille 8e secteur : la sénatrice DVG Samia Ghali réelue avec 38,2 % », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le 29 juin 2020).
  26. « Samia Ghali, sénatrice atypique au cœur du troisième tour à Marseille », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le 30 juin 2020).
  27. « Municipales à Marseille : Samia Ghali, électron libre et arbitre du "troisième tour" », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le 30 juin 2020)
  28. « Municipales à Marseille : Samia Ghali demande à Michèle Rubirola « d'être sa première adjointe » », sur lefigaro.fr, (consulté le 3 juillet 2020).
  29. « Municipales à Marseille : rapprochement de la gauche, Michèle Rubirola refuse le chantage », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le 3 juillet 2020).
  30. « Marseille: au premier tour, Michèle Rubirola obtient 42 voix, Guy Tessier 41 voix et Samia Ghali 8 voix », sur BFMTV (consulté le 4 juillet 2020).
  31. « Municipales à Marseille : les adjoints de la nouvelle maire Michèle Rubirola », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le 4 juillet 2020).
  32. « Les délégations des adjoints à la mairie de Marseille dévoilées », sur francebleu.fr, (consulté le 21 juillet 2020).
  33. « Deux élus privés de délégation d’adjoints à Marseille après une garde à vue », sur 20minutes.fr, (consulté le 23 juillet 2020).
  34. « A Marseille, quatre personnes en garde à vue dans l’enquête des procurations dans le secteur de Samia Ghali », sur nouvelobs.com, (consulté le 23 juillet 2020).
  35. Antoine Marigot, « Marseille : les délégations des adjoints sont tombées », sur laprovence.com, (consulté le 25 décembre 2020).
  36. « Marseille : les délégations des adjoints au maire », sur lamarseillaise.fr, (consulté le 25 décembre 2020).
  37. « Régionales : Vauzelle donne le ton de sa campagne », sur laprovence.com, (consulté le 6 juillet 2020).
  38. « Le Parti socialiste phocéen éclaboussé par l'affaire Guérini », sur lemonde.fr, (consulté le 7 avril 2021).
  39. C.M., « Vaucluse : Franck Dumontel, nouveau directeur de cabinet du maire d'Avignon », sur laprovence.com, (consulté le 7 avril 2021).
  40. Bastien Bonnefous, « Samia Ghali, le style direct », sur Le Monde, .
  41. (it) Guido Caldiron, « La gendarme socialista di Marsiglia », sur Europa Quotidiano, .
  42. Pauline Pellissier, « Qui est Samia Ghali, la “Marianne des quartiers nord de Marseille” ? », sur Grazia, .
  43. « Samia Ghali révolutionnaire », sur Bakchich, .
  44. a et b « Soupçons de détournement de fonds : le domicile de la sénatrice Samia Ghali perquisitionné à Marseille », sur France Info, (consulté le 20 septembre 2017).
  45. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le 30 juin 2020).
  46. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections municipales 2008 », sur interieur.gouv.fr (consulté le 30 juin 2020).
  47. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections municipales et communautaires 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le 30 juin 2020).
  48. Ministère de l'Intérieur, « Élections municipales et communautaires 2020 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le 30 juin 2020).
  49. « Résultats : Marseille » (version du 22 octobre 2013 sur l'Internet Archive), sur resultats.lesprimairescitoyennes.fr, .
  50. Arthur Nazaret, « Samia Ghali, l’orpheline au Sénat », sur lejdd.fr, Le Journal du dimanche, (consulté le 30 juin 2020).

Voir aussi

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