Il se dirige un temps vers la mise en scène et fait briller le théâtre du Grand-Guignol de ses derniers feux, en association avec Frédéric Dard, avec notamment Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l'orchidée d'après James Hadley Chase, ou encore L'Homme traqué, d'après Francis Carco.
Il prend en charge en 1970 le théâtre populaire de Reims, expérimentant un théâtre traité comme un véritable spectacle cinématographique, usant de l'accroche « du théâtre comme vous n’en voyez qu’au cinéma. »[7]
Ses pièces à Reims sont de plus en plus spectaculaires, nécessitant toujours plus de moyens et donc de financements, au point qu'en 1976 les autorités publiques locales décident de ne plus suivre. Robert Hossein quitte alors la scène rémoise et retourne dans la capitale où il crée sa propre compagnie.
À son retour à Paris, Robert Hossein se lance dans une série de ce qu'il nomme « les grands spectacles » au Palais des Sports et au Palais des Congrès. Ce sont des superproductions spectaculaires, avec un nombre important de comédiens et de figurants, une débauche de moyens dans la pyrotechnie, la sonorisation, la projection, afin d'immerger les spectateurs au cœur du spectacle.
La première de ses superproductions est en 1975 La Prodigieuse Aventure du cuirassé Potemkine coécrit avec les historiens Alain Decaux et Georges Soria. Avec André Castelot, ceux-ci accompagneront Robert Hossein dans ses plus grandes productions: Notre-Dame de Paris (1978), Danton et Robespierre (1978), Les Misérables (1980), Un homme nommé Jésus (1983), La Liberté ou la mort (1988), Je m’appelais Marie-Antoinette (1993) et 1940-1945: de Gaulle, celui qui a dit non (1999). La comédie musicale Les Misérables connaît un grand succès, puis est reprise dans le West End et ensuite à Broadway.
En 1987, il innove dans son spectacle L’Affaire du courrier de Lyon. Dans cette reconstitution d'un procès de cours d'assises, il prend à parti le public en le faisant participer dans la pièce : cent spectateurs, les premiers à avoir levé le doigt, sont invités à prendre place sur le plateau pour former un jury populaire ; le procès achevé, ils n'ont que dix secondes pour voter à l'aide d'un boitier électronique mis à leur disposition sur la culpabilité de l'accusé de la pièce. Le vote est affiché sur des écrans. Six ans plus tard dans le spectacle Je m’appelais Marie-Antoinette, c'est tout le public qui est invité lors de l'entracte à voter sur le sort de la reine déchue à l'issue de son procès. Il réitère le procédé dans L’Affaire Seznec, un procès impitoyable en 2010.
L'apogée de la démesure de ses grands spectacles est atteinte en 2004 avec Ben-Hur : 500 figurants, 13 millions d’euros de budget et la mythique course de chars du film homonyme reconstituée au Stade de France par sept chars tirés par vingt-huit chevaux.
Mais ses grands spectacles ont de moins en moins de succès. En 2000, il accepte la proposition de l’industriel François Pinault à diriger le théâtre Marigny dont l'homme d'affaires possède la concession. Robert Hossein renoue alors avec des pièces de facture classique, faisant notamment jouer Isabelle Adjani dans l'adaptation de La Dame aux camélias. Il quitte huit ans plus tard la direction du théâtre Marigny.
Il lance alors deux derniers grands spectacles marqués par sa foi religieuse : N’ayez pas peur ! Jean Paul II en 2007 au Palais des Sports, et Une femme nommée Marie, créé pour une représentation unique en , joué devant 25 000 spectateurs et 1 500 malades à Lourdes.
En 1955, il réalise son premier film, Les salauds vont en enfer, adaptation de la pièce de théâtre[8] de son ami Frédéric Dard, dans lequel il est également acteur. Après Pardonnez nos offenses, qu'il réalise en 1956, et Toi le venin (avec Marina Vlady et la sœur de celle-ci, Odile Versois), il incarne en 1964 un héros romantique, Joffrey de Peyrac, dans Angélique, Marquise des anges, puis dans trois autres films de la série (il y en a cinq en tout mais Robert Hossein n’apparaît que dans quatre d'entre eux). Dans un registre plus intimiste, il est l'un des interprètes de La musica de Marguerite Duras, en 1967. En 1968, il retrouve Michèle Mercier, sa partenaire des Angélique, pour La Seconde Vérité de Christian-Jaque puis dans Une corde, un Colt…, western français qu'il réalise et interprète.
De sa filmographie, on retient surtout — c'est l'avis de Robert Hossein — Le Vampire de Düsseldorf, film sobre et prégnant, qu'il réalise et interprète avec Marie-France Pisier, sa compagne d’alors.
Robert Hossein épouse Marina Vlady le avec qui il a deux fils, Igor et Pierre.
À 34 ans, il épouse le Caroline Eliacheff, alors âgée de 15 ans et 2 jours, fille de Françoise Giroud, dont il a un fils, Nicolas, né en 1963 et devenu Aaron Eliacheff, rabbin à Strasbourg où il donne des cours de religion[10],[11].
En 1973, il partage la vie d'une jeune comédienne âgée de 22 ans, Michèle Watrin (qui incarnait la cousine de Claude Jade dans Prêtres interdits) avant que celle-ci ne trouve la mort l'année suivante, peu avant leur mariage prévu, dans un accident de voiture où Robert Hossein est blessé[12].
Sa dernière épouse et veuve est Candice Patou[13]. Leur union a été célébrée le à Reims. Ils ont eu un fils prénommé Julien.
Religion
Dans les années 1970, Robert Hossein se lie d'amitié avec l'aumônier du théâtre populaire de Reims dont il a la charge[14].
En , il est reçu par le pape François, sur la place Saint-Pierre à Rome. Il confie alors à Radio Vatican sa motivation pour la défense d'un théâtre populaire « qui permette aux jeunes de trouver des perspectives de culture, de sens et de foi »[15].
Mort
Robert Hossein meurt le , au lendemain de son 93e anniversaire, à la clinique d'Essey-lès-Nancy à la suite d'un problème respiratoire[18],[19],[20],[21].
Après des obsèques en l’église Saint-Rémy, il est inhumé le dans l’intimité familiale à Vittel (Vosges). Une messe d’hommage est célébrée le en l’église Saint-Sulpice de Paris par l’archevêque Mgr Aupetit[22],[23] et retransmise en direct par la chaîne de télévision KTO, sur son antenne et sur son site ktotv.com[24].
2014 : De Gaulle, en grand, participation à la création de la saison 2 du spectacle de Christophe Marlard[26], mémorial Charles-de-Gaulle
2014 : Napoléon, bicentenaire de la bataille de Reims, participation au spectacle en mapping vidéo de Christophe Marlard
2015 : De Gaulle, en grand, collaboration à la création de la saison 3 du spectacle de Christophe Marlard[26], mémorial Charles-de-Gaulle
Distinctions
Décorations
Robert Hosseim est promu commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur le au titre de « auteur dramatique, comédien, metteur en scène »[27]. Il avait été nommé chevalier le au titre de « metteur en scène; 41 ans d'activités théâtrales, cinématographiques et de services militaires »[28] et promu officier le au titre de « auteur dramatique et metteur en scène »[29].
Il est promu grand officier de l'ordre national du Mérite le au titre de « metteur en scène, réalisateur, scénariste, dialoguiste »[30]. Il avait été promu commandeur le au titre de « comédien, metteur en scène »[31].
↑Malgré les déclarations de Robert Hossein, l'acte de mariage de son père donne comme lieu de naissance Ashgahd, rectifié, par jugement du tribunal de grande instance de la Seine, en Echghabad. Il s'agit probablement d'Achgabat qui se situe à proximité de la frontière avec l'Iran.
↑ ab et cBrigitte Salino, « Robert Hossein, acteur et metteur en scène de la démesure, est mort », Le Monde, no 23635, , p. 22 (lire en ligne).
↑Brigitte Salino, « Robert Hossein, acteur et metteur en scène de la démesure, est mort », Le Monde, no 23635, , p. 22 (lire en ligne)
↑Les salauds vont en enfer est d'abord un pièce de théâtre créée à Paris en 1954 et d'ailleurs mise en scène par Robert Hossein. Pièce et film donneront naissance à un roman qui paraîtra aux éditions Fleuve noir en 1956.
↑Dictionnaire du cinéma français, collection Références Larousse, 1987