Rien ne va plus (film, 1997)

Rien ne va plus
Réalisation Claude Chabrol
Scénario Claude Chabrol
Acteurs principaux
Sociétés de production Drapeau : France TF1 Films Productions
Drapeau : Suisse CAB Productions
Drapeau : Suisse TSR
Drapeau : Suisse Teleclub
Drapeau : France Rhône-Alpes Cinéma
Pays d’origine Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Genre Comédie dramatique, Thriller
Durée 105 minutes
Sortie 1997


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Rien ne va plus est un film franco-suisse réalisé par Claude Chabrol, sorti en 1997. Il raconte l'histoire d'un couple de modestes escrocs qui voyagent en camping car à travers la France, impliqués dans une arnaque qui les dépasse.

Synopsis

Un couple s'est spécialisé dans le débroussage et l'escroquerie et sévit en France. Ils repérèrent un banquier transportant plusieurs millions de francs, d'où un jeu de séduction pour traquer leur nouvelle cible…

Résumé détaillé

Dans un casino, lors d'un congrès pour agriculteurs, Betty séduit un homme et lui propose un verre. Elle le drogue, lui annonce qu'elle veut coucher avec lui et l’emmène dans sa chambre. Pendant qu'elle fait semblant de se préparer dans la salle de bains, l'homme s'endort rapidement et Betty fait entrer Victor, qui avait observé toute la scène depuis le bar. Ensemble, ils mettent en œuvre un stratagème bien établi pour dérober argent liquide et chèque à leur victime, sans toutefois que celui-ci ne croit à un vol à son réveil.

De retour dans leur camping car, le couple prépare sa prochaine cible : un congrès de dentistes qui aura lieu à Sils Maria en Suisse deux semaines plus tard. Betty demande l'autorisation à Victor de partir quelques jours en vacances seule et lui propose de se retrouver directement au congrès. Elle va en effet retrouver Maurice, un homme naïf qu'elle a commencé à séduire sans en parler à Victor. Maurice prépare un transfert de 5 millions de francs suisses vers la Guadeloupe, et Betty est persuadée qu'il a de mauvaises intentions, notamment d'emprunter l'argent de la banque.

Victor élabore un plan : lors du vol aérien de Betty et Maurice pour la Guadeloupe, il se cacherait dans les toilettes de l'avion et Betty échangera la mallette contre une autre, d'un modèle identique, pour subtiliser le contenu. Maurice laisse faire, car Betty lui a raconté les détails de l'opération et il veut s'amuser un peu en piégeant Victor, croyant à une boutade. Au tarmac, il réclame à Victor la mallette volée. Les mallettes n'ayant cependant jamais été échangées, Maurice croit au vrai-faux vol et donne sans le vouloir celle contenant l'argent.

À la Guadeloupe, Victor et sa fille Betty (la relation parentale n'est révélée qu'ici) se reposent. Soudain, ils sont arrêtés par des hommes armés qui leur demandent de rejoindre un certain Monsieur K, avec la mallette. Auparavant, Victor, sans se douter de ce futur contre-temps, a eu juste le temps d'ouvrir la mallette et de prendre beaucoup d'argent pour le mettre dans un sac. À Sils Maria, il avait manipulé la mallette et déduit avec succès que le code de déverrouillage était simplement composé des numéros de département de la carte bancaire de Maurice, raillant l'inconscience de ce dernier.

Chez Monsieur K, Betty constate que Maurice a été tué, une aiguille plantée dans l'œil. K révèle qu'il était le patron de Maurice et qu'il le soupçonnait de vol. Il avait vu que Maurice ne pouvait ouvrir la mallette, et rageait de s'être fait avoir ainsi. K et ses sbires le capturent puis le torturent et le tuent. Maurice avait tout raconté sur sa vie personnelle mais ne pouvait connaître le code de la fausse mallette. K et ses sbires forcèrent alors l'ouverture ce qui brûla le contenu de la fausse mallette qui ne contenait qu'une année d'exemplaires du Figaro.

Il demande le code de la vraie mallette sous peine de les tuer, Maurice et Betty lui donnent. Un sbire de K indique que plus de 2 millions de francs manquent. Betty leur suggère que Maurice s'est servi. K la croit et relâche les otages (un sbire gratifie Victor de plusieurs coups de pied). Betty se réveilla seule sur la plage et, à l'hôtel, constata que Victor avait pris tout l'argent, lui laissant une lettre justifiant qu'il fallait se séparer, pour éviter que les sbires les retrouvent.

À la fin (ironiquement, le carton affichait « Un siècle plus tard »), Victor est devenu paraplégique, conséquence des coups de pieds du sbire, et s'est retiré en Suisse. Betty le retrouve, il avait brouillé les pistes mais pas suffisamment pour qu'elle ne le retrouve. Il explique qu'il s'ennuyait profondément et souhaitait un peu de compagnie. Betty ne veut pas habiter avec lui mais découvre que Victor simule la paraplégie pour l'apitoyer. Elle sort de la maison malgré les suppliques de Victor. Elle se retire dans le camping car puis se ravise et revient voir Victor et ils se prennent dans les bras.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Marie Dubois fait ici son avant-dernière participation dans un film, dans un très court rôle, crédité comme participation amicale.

Bande originale

La musique originale est composée par Matthieu Chabrol. On entend également un extrait de La Nuit transfigurée d'Arnold Schoenberg (1899), et du final de Tosca, opéra de Giacomo Puccini (1899-1900, dans une interprétation dirigée par Giuseppe Sinopoli en 1992), avec notamment la citation dans le dialogue de Mirella Freni . ainsi que les chansons It's a Long Way to Tipperary (1912) et Changez tout de Michel Jonasz (1975).

Accueil

La réception critique contraste avec La Cérémonie, la précédente réalisation du cinéaste, considérée comme une de ses meilleures.

« Trouble in Chabroland. Fidèle à sa dialectique, Claude Chabrol fait donc succéder à un chef-d’œuvre, La Cérémonie, ce qu’il a coutume d’appeler lui-même "une couillonnerie". Fondé sur la littérature de gare, les chromos de romans-photos, la laideur des mauvais téléfilms, Rien ne va plus ne fait que refléter vainement ces clichés et finit par ressembler à du Mocky auteuriste.

Comme Hitchcock avant lui, il est devenu un expert en publicité, tirant profit de sa tête malicieuse et de son physique débonnaire. Quand le film est réussi, il s'efface ; quand il est raté, il paie de sa personne, monte au créneau et trouve le truc marketing qui permettra de faire passer la pilule. Pour Rien ne va plus, où il est un peu question de jeu et de chiffres, Chabrol et Marin Karmitz son fidèle producteur ont inventé le leurre génial du "cinquantième film de Claude Chabrol". [...] Avec un peu de chance et pas mal de complaisance, l’opération devrait fonctionner correctement. »

— Les Inrocks, Frédéric Bonnaud[1]

« Gonflé, Chabrol ! Désinvolte, il s'offre une dernière demi-heure carrément délirante, comme si son film se déréglait de l'intérieur. Le duo se retrouve en Guadeloupe, piégé dans un imbroglio mafieux. Pastiche de polars du dimanche soir, le face-à-face goguenard avec le dangereux Balmer (grand numéro !), flanqué de lascars patibulaires, est un joyau de non-sens. Rien ne va plus est, paraît-il, le cinquantième film de Chabrol. Celui qui tourne plus vite que son ombre savait qu'il serait attendu au tournant par les distributeurs de lauriers. Et comme les anniversaires et les célébrations, ce n'est pas sa tasse de thé, c'était le moment où jamais, surtout après La Cérémonie (plus sombre, plus "auteur"), de ressortir l'habit du parfait déconneur. Inutile de dire que ça lui va toujours comme un gant. Jubilé peut enfin rimer avec jubilation... »

— Télérama, Jacques Morice, octobre 1997[2]

« L'existence peut manquer de talent. Chabrol, jamais. Il nettoie la conversation des demi-vérités qui l'encombrent. Empile les mots d'esprit. Avoue un pragmatisme qui céda parfois à la fumisterie. Au cœur de ses 50 films - oui, 50 films - gît le plaisir. Celui de manipuler son monde, de tourner, de s'en mettre, dans les bonnes tables du coin, plein le cornet. Plaisir, enfin, de rigoler. Car le rire fou de Chabrol, 67 ans, dit tout, et d'abord le recul, qui chez lui confine à l'hygiène de vie.

S'amuserait-on? Affirmatif, colonel Victor. Rien ne va plus lorgne du côté de Lubitsch, du cynisme tordant, du trafic de sentiments. C'est un jeu sophistiqué sur la ruse et l'argent virtuel.

Quoi d'autre? Ah oui, comme d'habitude, Rien ne va plus se fiche de l'intrigue (d'où plusieurs baisses de régime) pour privilégier la forme (dialogues étincelants), voire les lueurs, comme le doigt cassé, donc tendu, de Victor lorsqu'il grugera Monsieur K. »

— L'Express, Sophie Grassin, 16 octobre 1997[3]

Distinctions

Liens externes

Notes et références

Information

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