Pour les articles homonymes, voir Remco (prénom), Remco et Evenepoel.
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Championnats Champion du monde sur route 2022 Champion d'Europe du contre-la-montre 2019 Champion de Belgique du contre-la-montre 2022 1 grand tour Tour d'Espagne 2022 1 classement annexe de grand tour Classement du meilleur jeune Tour d'Espagne 2022 Courses par étapes Tour de Pologne 2020 Classiques Liège-Bastogne-Liège 2022 Classique de Saint-Sébastien 2019 et 2022 2 étapes de grand tour Tour d'Espagne (2 étapes) |
Remco Evenepoel, né le à Schepdael, est un coureur cycliste belge, membre de l'équipe Quick-Step Alpha Vinyl. Considéré comme l'un des principaux espoirs du cyclisme, il fait ses débuts professionnels en 2019. Il a notamment remporté la Classique de Saint-Sébastien en 2019 et 2022, le championnat d'Europe du contre-la-montre en 2019, le Tour de Pologne en 2020, le Tour de Belgique en 2019[2] et en 2021[3] et le Tour du Danemark[4] en 2021. En 2022, il gagne son premier Monument, Liège-Bastogne-Liège, puis le Tour d'Espagne avant de devenir champion du monde sur route.
Remco Evenepoel est le fils de Patrick Evenepoel, lui-même coureur cycliste dans les années 1990. Il est souvent surnommé « le nouveau Merckx », mais n'aime pas cette comparaison[5].
Remco Evenepoel commence sa carrière de footballeur à l'âge de cinq ans au RSC Anderlecht[6]. Entre onze et quatorze ans, il joue trois saisons au poste de milieu défensif avec le PSV Eindhoven, après quoi il revient à Anderlecht[7]. En 2014 et 2015, Evenepoel joue un total de quatre matchs avec la sélection nationale belge U15. En 2015 et 2016, il joue cinq matches avec la sélection U16, dont il porte le brassard de capitaine[8]. En 2016, il finit treizième du semi-marathon de Bruxelles en 1 h 16 min 15 s[9] à 16 ans 9 mois.
Après avoir dû rester plusieurs fois sur les bancs des remplaçants à Anderlecht, il rejoint le KV Malines début 2017[7],[10]. Las, il arrête sa carrière de footballeur quatre mois plus tard[6].
En , il fait ses débuts dans le cyclisme, sport dans lequel son père Patrick Evenepoel était professionnel de 1992 à 1994 (vainqueur notamment du Grand Prix de Wallonie en 1993). Dans sa première course avec les juniors (moins de 19 ans), il termine 71e, mais deux mois plus tard, il obtient sa première victoire. Il termine la saison 2017 avec sept victoires dont La Philippe Gilbert Juniors et la Route des Géants[11], deux courses vallonnées du calendrier international. À la fin de la saison, il est sélectionné pour le championnat du monde à Bergen, en Norvège, mais doit abandonner après trois chutes.
Dans sa deuxième saison avec les juniors, il commence avec une victoire dans le championnat de club à Rumst. Il remporte ensuite Kuurne-Bruxelles-Kuurne juniors et la Guido Reybrouck Classic, puis le championnat de Belgique du contre-la-montre juniors début mai. Ce jour-là, il roule huit secondes plus vite que le champion de Belgique espoirs (moins de 23 ans)[12]. Une semaine plus tard, après deux victoires d'étapes, il gagne le général de la Course de la Paix juniors, l'une des courses par étapes les plus difficiles et prestigieuses du calendrier des juniors[13]. Fin mai, il remporte une étape et le classement final du Trophée Centre Morbihan et devient champion de Belgique sur route juniors.
En juillet 2018, il devient champion d'Europe du contre-la-montre juniors. Il gagne devant son compatriote Ilan Van Wilder et l'Italien Antonio Tiberi. Dans la catégorie espoirs, seul Edoardo Affini réalise un meilleur temps que lui[14]. Dans la course en ligne, deux jours plus tard, Evenepoel attaque à 100 kilomètres de l'arrivée et gagne avec une avance de près de dix minutes sur le Suisse Alexandre Balmer[15]. C'est également la première fois qu'un coureur réalise le doublé course en ligne et contre-la-montre dans cette catégorie. Trois jours plus tard, il signe un contrat de deux ans avec l'équipe World Tour belge Quick-Step Floors[16],[17]. En septembre, il devient champion du monde du contre-la-montre juniors avec une minute vingt-trois d'avance sur son dauphin Lucas Plapp. Dans la course en ligne, deux jours plus tard, après être revenu d'une chute en début de course, Evenepoel attaque à 38 kilomètres de l'arrivée et gagne avec plus d'une minute d'avance sur ses opposants. Il devient le premier coureur à obtenir le doublé course en ligne et contre-la-montre dans cette catégorie tant en championnat d'Europe qu'au championnat du monde. En octobre, il gagne le Chrono des Nations juniors, sa dernière course avant de passer professionnel avec Deceuninck-Quick-Step en 2019[18]. Il ne roulera donc pas dans la catégorie espoirs et rejoint directement le peloton des professionnels à l'âge de 19 ans.
La première course professionnelle à son programme est le Tour de San Juan, où, lors du contre-la-montre, il obtient la troisième place, et termine à la neuvième place et meilleur jeune[19]. Durant l'UAE Tour, sa première course World Tour, il chute et abandonne lors de la troisième étape, après s'être classé quinzième de l'étape reine à Jebel Hafeet (en). Sur le Tour de Turquie, il prend la quatrième place de l'étape reine et du général[20]. En juin, lors de la manche des Hammer Series ayant lieu au Limbourg, il guide son équipe vers la victoire dans le Hammer Climb[21].
Il remporte la semaine suivante sa première victoire professionnelle le 13 juin 2019 à Zottegem lors de la deuxième étape du Tour de Belgique dont il gagne le classement final devant Victor Campenaerts et Tim Wellens[22]. Troisième du championnat de Belgique de contre-la-montre derrière Wout van Aert et Yves Lampaert, il est, le dimanche suivant, le grand animateur de la course en ligne du championnat de Belgique sur route à Gand. Il reprend la compétition lors de l'Adriatica Ionica Race. Échappé lors de l'étape reine, il s'impose le lendemain après s'être extirpé du peloton dans les 20 derniers kilomètres.
Le , il participe à sa première classique, la Classique de Saint-Sébastien. Il prend part à cette course pour aider Julian Alaphilippe, tenant du titre, mais ce dernier abandonne en course. Evenepoel peut donc jouer sa carte personnelle. Il est distancé par les favoris à 38 kilomètres de l'arrivée mais parvient à revenir quelques kilomètres plus tard. Parti en tête à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée avec le Letton Toms Skujins, il distance son compagnon d'échappée dans la dernière ascension et s'impose en solitaire, devançant son compatriote Greg Van Avermaet de 38 secondes et devenant à 19 ans et 7 mois le plus jeune vainqueur d'une course World Tour.
Le double champion d'Europe du contre-la-montre et tenant du titre Victor Campenaerts déclare forfait, Evenepoel le remplace et devient, le , champion d'Europe du contre-la-montre sur route élite à Alkmaar[23]. Il dédie cette victoire à son compatriote Bjorg Lambrecht, décédé quelques jours plus tôt au Tour de Pologne, ainsi qu'à son équipier Stef Loos, mort dans une collision en mars. Le , il devient à 19 ans le plus jeune médaillé de ces championnats en étant vice-champion du monde du contre-la-montre derrière l'Australien Rohan Dennis, tenant du titre[24]. En décembre, il est élu sportif belge de l'année[25].
Ayant gardé de bons souvenirs de son Tour de San Juan 2019, il réitère le choix d'y commencer sa saison pour sa deuxième année chez les professionnels. Pris lors de la première étape dans une chute causée par un spectateur à 3,5 kilomètres de la ligne d'arrivée, le jury des commissaires décide finalement de classer les coureurs impliqués dans le même temps que le vainqueur du jour, Rudy Barbier. Cela lui permet de revêtir le maillot de leader du classement général à la suite de la 3e étape et de son large succès lors du contre-la-montre, devançant de plus de 30 secondes Filippo Ganna, deuxième[26]. Lors de la cinquième étape qui se termine par un col, Remco est piégé dans une bordure. Il reprend sa place dans le groupe des favoris au début du col et se classe cinquième de l'étape, conservant ainsi sa première place au classement général. Deux jours plus tard, il remporte ainsi le Tour de San Juan. Le , il remporte l'étape reine du Tour de l'Algarve devant Maximilian Schachmann et Dan Martin et s'empare du classement général par la même occasion[27]. Trois jours plus tard, il remporte la course grâce à une victoire lors du contre-la-montre final, avec 10 secondes d'avance sur le champion du monde en titre Rohan Dennis[28].
À la suite de la pandémie de Covid-19, il reprend sa saison le lors du Tour de Burgos. Grâce à une accélération à deux kilomètres de l'arrivée, laissant sur place George Bennett, Mikel Landa et Esteban Chaves, habitués des arrivées en altitude, il s'impose au sommet du Picon Blanco lors de la troisième étape et prend la tête du classement général[29], qu'il conserve jusqu'au bout. Le , il gagne la quatrième étape du Tour de Pologne et prend le maillot de leader de l'épreuve en surclassant ses adversaires après une échappée solitaire d'une cinquantaine de kilomètres. Il coupe la ligne d'arrivée à Bukowina Tatrzańska avec près de deux minutes d'avance sur son plus proche poursuivant, Jakob Fuglsang, en brandissant le dossard de son coéquipier Fabio Jakobsen, victime d'une lourde chute lors du sprint de la première étape[30]. Il remporte le Tour le lendemain à l'issue de l'étape finale remportée par son coéquipier Davide Ballerini. Il comptabilise ainsi sa neuvième victoire de la saison, sa quatrième course par étapes de l'année en autant de participations et sa première course par étapes sur le World Tour[31].
Le , lors du Tour de Lombardie, membre du groupe de tête, il chute dans la descente du Mur de Sormano à 40 kilomètres de l'arrivée. Il commet une erreur de trajectoire à l'entrée d'un pont en pierre, son vélo heurtant un parapet, le projetant une dizaine de mètres en contrebas[32]. Il souffre d'une fracture du bassin et d'une contusion au poumon à la suite de cette chute, provoquant la fin de sa saison[33]. Il avouera avoir eu beaucoup de chance d'être tombé à un endroit où le sol était très rocailleux[34]. Avec 9 victoires engrangées lors d'une année 2020 pourtant interrompue pour lui dès le , il termine troisième du classement des coureurs ayant remporté le plus de victoires derrière Arnaud Démare (14 victoires) et Primož Roglič (12 victoires) et ex æquo avec Tadej Pogačar[35].
Remco Evenepoel commence 2021 en rejoignant son équipe en stage sur la Costa Blanca. Il continue sa convalescence qui se déroule d’une façon satisfaisante. Il déclare mi-janvier qu’il n’est plus monté sur un vélo depuis plusieurs semaines en raisons de douleurs, et ajoute qu’il n’y a pas d'inquiétude à avoir, étant toujours dans les temps dans son planning de revalidation[36]. Interrompant son stage pour revenir en Belgique, il passe des examens qui indiquent une cicatrisation non complète. Il doit alors attendre trois semaines de plus avant de reprendre les entrainements sur route[37].
Le , son équipe annonce qu'un examen récent montre que la blessure a assez guéri pour reprendre les entraînements. Il déclare alors être très heureux de cette nouvelle et vouloir procéder étape par étape, de décider de son programme, mais surtout de progresser[38]. Il reprend alors les entrainements en intérieur uniquement, jusqu'au 19 février quand il publie un message sur ses réseaux sociaux, annonçant sa première sortie en extérieur[39]. Sur Sporza, il confie avoir commis des erreurs de communication avec les docteurs, notamment en cachant une douleur à la hanche mais aussi avoir été très inquiet, car son os avait du mal à se consolider et que si, c'était maintenant chose faite, l'intérieur devait encore être renforcé[40].
Il effectue alors plusieurs sorties avec ses coéquipiers pour retrouver des kilomètres, par exemple en faisant une reconnaissance partielle du Circuit Het Nieuwsblad 2021, sans y participer ou lors d'un stage d'altitude sur le Teide[41] ou en Sierra Nevada. Le 6 avril 2021, son équipe, Deceuninck-Quick-Step annonce que Remco Evenepoel prolonge son contrat avec le Wolfpack jusqu'en 2026. Un contrat étonnant par sa longueur dans le temps, mais témoignant de l'ambition du manager du jeune coureur belge, Patrick Lefevere. Ce dernier voulant construire un projet à plus long terme, tourné désormais aussi vers les grands tours ce qui converge avec les ambitions d'Evenepoel[42].
Il prépare activement le Giro en continuant les entrainements, sur les routes de Liège-Bastogne-Liège et en reconnaissance sur l'étape des chemins de vigne, 11e étape du Giro, similaire aux Strade Bianche[43]. La tactique de Deceuninck-Quick-Step s'articulera autour de João Almeida. Evenepoel, qui assume y aller sans ambition, aura quant à lui le rôle d'électron libre dû à l'inconnue de sa forme lors de la reprise en compétition[44]. Il effectue son retour à la compétition le 8 mai lors du Giro, soit 267 jours après sa chute. Il se classe 7e de la première étape disputée contre-la-montre, à 2 secondes de son coéquipier João Almeida. Il grimpe dans le classement général au fur et à mesure des étapes de la première semaine. Il est 4e à la fin de la deuxième étape[45], 3e après la troisième étape[46]. À la fin de la première semaine de course, il est deuxième du classement général, à 14 secondes derrière Egan Bernal, vainqueur du Tour de France 2019, ce qui lui permet de porter pendant plusieurs jours le maglia bianca. Après neuf mois sans compétition, le jeune Belge impressionne en devançant des coureurs comme Simon Yates et Dan Martin[47].
Cependant, il perd plus de deux minutes sur Egan Bernal lors de la 11e étape et il recule à la 7e place. Il déclare vouloir encore viser un top 10[48] bien que cela sera compliqué à cause de coureurs comme Romain Bardet, derrière lui au classement et jugés plus forts en montagne. Il subit une lourde défaillance sur la 16e étape, dans les Dolomites, terminant 58e à 25 minutes du vainqueur et leader du classement général Egan Bernal. Lors de la 17e étape, il surprend en se faisant lâcher du peloton très tôt dans la course pour recoller quelques kilomètres plus tard. Iljo Keisse déclare que Evenepoel s'était relevé pour économiser de l'énergie car ce dernier avait prévu quelque chose pour l'étape du lendemain, mais qu'il a rattrapé accidentellement le peloton[49]. Lors de cette même étape, dans la descente du col de San Valentino, Evenepoel chute et passe au-dessus de la rambarde de sécurité. Selon lui, c'est un accident qui n'aurait pas du se produire, mais il n'avait aucune chance d'éviter une chute[50]. Un son de cloche confirmé par son directeur sportif, Klaas Lodewyck, qui estime que le virage à l'aveugle et la vitesse ont rendu la chute quasi inévitable[51]. Alors qu'il se relève et s'assied sur le rail de sécurité, Mikel Nieve arrive et lui fonce dedans causant encore plus de blessures[52]. Finalement, Evenepoel, souffrant de lacérations de la peau et de contusions, quitte le Giro avant le départ de la 18e étape[53]. Il quitte donc son premier grand tour en concluant être triste d'abandonner la course prématurément, mais que cela lui a été d'une bonne expérience et qu'il espère y revenir un jour[54].
Remco Evenepoel reprend la compétition au Tour des onze villes où il se met au service de son équipier Mark Cavendish[55]. Il décide in extremis de participer au Tour de Belgique dont il est le dernier vainqueur en 2019. Auteur d'une échappée lors de la première étape, il termine deuxième de l'étape mais s'empare du maillot bleu de leader grâce aux bonifications qu'il avait récoltées en cours d'étape. Le lendemain, il remporte sa première victoire de l'année en s'adjugeant la deuxième étape disputée contre-la-montre à Knokke-Heist et en creusant un bel écart avec ses principaux adversaires. Avec son équipe, il contrôle les trois dernières étapes et remporte le classement général de cette course[56]. Le , il participe au contre-la-montre des Championnats de Belgique de cyclisme sur route sur un parcours de 37,6 kilomètres autour d’Ingelmunster. Il y réalise le deuxième chrono et termine à 20 secondes[57] de son équipier Yves Lampaert. Le 20 juin, il prend part à la course en ligne dont il est l'un des favoris[58]. Il arrive à suivre l'attaque décisive de Wout van Aert avec lequel il collabore directement avant d'être rejoints peu après par Edward Theuns. Bien qu'il ait essayé d'attaquer plusieurs fois[59] pour lâcher ses compagnons, Evenepoel arrive au sprint, où il se sait battu d'avance et termine troisième de la course[60]. C'est la dernière course à laquelle il participe jusqu'aux épreuves olympiques de cyclisme sur route au Japon. Lors de ces Jeux Olympiques, il termine 49e de la course en ligne où son compatriote Wout van Aert remporte la médaille d'argent et 9e de l'épreuve contre-la-montre à plus de deux minutes du vainqueur Primož Roglič.
Du 10 au , il participe au Tour du Danemark. Vainqueur en solitaire de la troisième étape en dominant nettement ses adversaires malgré une sortie de route dans une descente, il s'adjuge le classement général non sans avoir remporté la cinquième et dernière étape disputée contre-la-montre[61]. Le , il remporte sa vingtième victoire professionnelle lors de la Course des raisins à Overijse après un raid solitaire de 60 kilomètres et malgré l'interruption momentanée de la course à 30 km du terme à cause d'un véhicule en feu le long du parcours[62]. Deux jours plus tard, il participe à la Brussels Cycling Classic dont le final se déroule à proximité de son domicile. Faisant partie d'un groupe de sept coureurs à l'avant de la course, il se retrouve avec le seul Aimé De Gendt en tête à la suite d'une erreur de parcours de cinq de ses adversaires. Il lâche ensuite De Gendt sur un tronçon en faux plat montant à 11 kilomètres du terme et franchit la ligne d'arrivée en vainqueur à Bruxelles[63]. Ensuite, il participe au Benelux Tour mais, malade, il est non-partant au départ de la cinquième étape.
Le , il est l'un des deux représentants belges à l'épreuve contre-la-montre des Championnats d'Europe disputés à Trente en Italie. Bien que le tracé plat et très roulant du parcours de 22,4 km ne le favorise pas, il termine troisième de ce chrono à 15 secondes du vainqueur Stefan Küng, champion d'Europe en titre, et à 7 secondes du favori italien Filippo Ganna et remporte donc la médaille de bronze[64]. Trois jours plus tard, il obtient une seconde médaille, celle-ci en argent, lors de la course en ligne de ces mêmes Championnats d'Europe, arrivant à deux avec Sonny Colbrelli mais battu au sprint par l'Italien[65]. Le , le championnat du monde de contre-la-montre se dresse devant lui entre Knokke-Heist et Bruges. Il arrive à se hisser à la troisième marche du podium à 43 secondes du vainqueur Filippo Ganna, champion du monde sortant, et à 38 secondes de son compatriote Wout van Aert. Le dimanche suivant, lors de la course en ligne de ce championnat du monde dont l'arrivée est jugée à Louvain, il se met au service de Wout van Aert désigné par le sectionneur de l'équipe belge Sven Vanthourenhout comme seul leader de la formation tricolore mais sans résultat positif pour l'équipe belge[66]. Cet échec est largement commenté dans les médias où Evenepoel et van Aert s'opposent dans leurs déclarations[67],[68].
Après avoir roulé pour son coéquipier João Almeida au Tour d'Émilie où il prend néanmoins la cinquième place, Evenepoel remporte le , sous une pluie battante, la Coppa Bernocchi après être parti à l'attaque avec cinq autres coureurs à plus de 130 kilomètres de l'arrivée et s'être isolé en tête pour les 35 derniers kilomètres[69]. Il participe pour la deuxième fois au Tour de Lombardie, la course qui l'avait vu chuter lourdement quatorze mois auparavant. Pointé parmi les favoris, il ne peut toutefois pas suivre les meilleurs dans la dernière ascension importante et se classe à la 19e place de cette classique. Il poursuit la saison 2021 en participant au Chrono des Nations, épreuve disputée contre-la-montre où il prend la cinquième place. Pendant l'année 2021 débutée en mai, il remporte huit victoires mais aucune acquise lors d'épreuves reprises au calendrier de l'UCI World Tour et monte cinq fois sur le podium aux championnats du monde, d'Europe et de Belgique.
Remco Evenepoel entame sa saison le par une victoire lors de la première étape du Tour de la Communauté valencienne en lâchant ses adversaires dans la dernière montée à 5 kilomètres de l'arrivée à Torralba del Pinar et en endossant le maillot jaune[70]. Mais il est dessaisi de son maillot de leader par Aleksandr Vlasov à la suite de la troisième étape où il coince dans l'ultime kilomètre. Il termine ce tour à la deuxième place du classement général tout en remportant le classement du meilleur jeune. Le , il remporte, avec près d’une minute d’avance sur le Suisse Stefan Küng (Groupama-FDJ), la 4e étape du Tour de l'Algarve disputée en contre-la-montre sur 32,2 km et s'empare du maillot jaune de leader du classement général[71]. Le lendemain, il contrôle ses principaux adversaires et termine cinquième lors de la cinquième et dernière étape, remportant ainsi pour la seconde fois le Tour de l'Algarve et signant sa vingt-cinquième victoire professionnelle.
Pour la première fois de sa carrière, il s'aligne sur Tirreno-Adriatico et termine deuxième de la première étape disputée contre-la-montre, 11 secondes derrière le spécialiste Filippo Ganna mais devançant Tadej Pogačar de 7 secondes. Il reste deuxième du classement général derrière Pogačar jusqu'à la cinquième étape mais doit céder du terrain en concédant 4 minutes lors de la double ascension du Mont Carpegna à la fin de la sixième étape. Il termine la course à la onzième place du classement général. Du 4 au 9 avril, il prend part au Tour du Pays basque, épreuve de l'UCI World Tour. Il est deuxième de la première étape disputée contre-la-montre pointé à 5 secondes de Primož Roglič. Ensuite, il emmène son coéquipier Julian Alaphilippe dans les derniers hectomètres des 2e, 3e et 4e étapes, permettant au champion du monde français de signer une victoire et deux deuxièmes places. Lors de la 5e étape, il provoque une contre-attaque qui met Roglič en difficulté, termine troisième et s'empare du maillot jaune. Mais il ne peut suivre les meilleurs lors de la dernière ascension de la 6e étape et termine finalement à la quatrième place du classement général tout en remportant le maillot du meilleur jeune[72].
Il participe ensuite à la Flèche brabançonne dont il termine 6e. En difficulté sur les monts pavés, il déclare ne pas être « fait pour les classiques flandriennes »[73]. Le , il joue le rôle de lieutenant de Julian Alaphilippe pour la Flèche wallonne mais le champion du monde échoue au pied du podium.
Quatre jours plus tard, il remporte en solitaire son premier monument : Liège-Bastogne-Liège, après avoir attaqué à 29 km de l'arrivée, dans les derniers mètres de la côte de la Redoute. Il rattrape puis dépasse successivement les derniers membres de l'échappée matinale pour s'isoler en tête dès les premières pentes de la côte de la Roche-aux-faucons[74]. Le podium est 100 % belge grâce à la seconde place de Quinten Hermans et la troisième place du champion de Belgique Wout van Aert.
Il reprend la compétition le en participant au Tour de Norvège et remporte d'emblée la première étape entre Bergen et Voss en accélérant dans les derniers hectomètres d'une arrivée en légère montée[75]. Ensuite, il gagne en solitaire la troisième étape après avoir lâché ses adversaires dans la montée finale à 5 km de l'arrivée puis la cinquième étape au sprint. Avec trois victoires sur les routes norvégiennes, il remporte logiquement le classement général de ce Tour de Norvège. Le , il s'isole en tête à 9 kilomètres de l'arrivée et remporte la 78e édition de la Gullegem Koerse[76]. Du 12 au 19 juin, il participe au Tour de Suisse. Il ne peut suivre les meilleurs dans certains cols lors des dernières étapes mais, le dernier jour, il gagne le contre-la-montre à Vaduz devant Geraint Thomas qui s'empare du maillot jaune. Il se classe onzième du classement général[77].
Le 23 juin, il devient champion de Belgique du contre-la-montre à Gavere sur une distance de 34,8 km devançant son équipier Yves Lampaert de 36 secondes et le recordman de l'heure Victor Campenaerts de 1 min 33 s[78]. Après un mois sans compétition, il prend part à la classique de Saint-Sébastien le . Parti seul en tête à 45 km du terme dans la côte d'Erlaitz, il accroît régulièrement son avance sur ses adversaires et termine la course en vainqueur presque deux minutes devant Pavel Sivakov[79]. Il s'agit du plus long solo victorieux (44,6 km) de l'histoire de cette épreuve, un record qui, jusqu'à ce jour, était détenu par l’espagnol Miguel Indurain (40 km en 1990)[80].
Le 19 août, il prend le départ du Tour d'Espagne, pour sa deuxième participation à un Grand tour après celle au Giro 2021. Lors de la 6e étape courue sous la pluie, il termine deuxième au sommet du Pico Jano après avoir lâché au train le triple tenant du titre Primož Roglič et les principaux favoris à 8 kilomètres de l'arrivée. Il endosse le maillot rouge, le premier maillot de leader d'un Grand tour de sa carrière[81]. La 10e étape de cette Vuelta est disputée contre-la-montre entre Elche et Alicante sur 31 kilomètres. Evenepoel y remporte sa première victoire sur un Grand tour avec 48 secondes d’avance sur Primož Roglič et une minute sur son équipier français Rémi Cavagna, confortant ainsi son avance au classement général[82]. Toujours avec le maillot rouge sur les épaules, il gagne la 18e étape au sommet de l'Alto de Piornal devançant Enric Mas[83]. Après l'étape, il déclare : « C’est la journée la plus parfaite de ma carrière[84]. » En remportant cette Vuelta, le à Madrid, Evenepoel est le premier Belge à gagner un Grand Tour depuis la victoire de Johan De Muynck sur le Giro en 1978.
Le lendemain de sa victoire à la Vuelta, il prend le vol Madrid-Dubaï-Sidney pour rejoindre l'Australie et le site de Wollongong où se déroulent les Championnats du monde. Pointé comme favori avec l'Italien Filippo Ganna du contre-la-montre le 18 septembre, il termine troisième de cette épreuve derrière l'inattendu vainqueur Tobias Foss et Stefan Küng[85]. Le dimanche suivant, le 25 septembre, il devient champion du monde sur route en remportant la course en ligne après avoir attaqué à 35 km du terme en compagnie du Kazakh Alexey Lutsenko puis roulé seul en tête pendant les 26 derniers kilomètres et pris 2 min 21 sec à ses adversaires sur la ligne d'arrivée soit le plus gros écart de ces championnats depuis la victoire de Vittorio Adorni en 1968[86],[87]. Il revêt le maillot arc-en-ciel dix années après son compatriote Philippe Gilbert. Il devient le premier coureur à remporter la Vuelta et les championnats du monde la même année et le quatrième à gagner la même saison un Monument, un Grand Tour et le championnat du monde sur route après Alfredo Binda (1927), Eddy Merckx (1971) et Bernard Hinault (1980)[88].
Considéré comme l'un des plus grands espoirs du cyclisme, Remco Evenepoel excelle en contre-la-montre et est capable de réaliser de longues échappées victorieuses. En 2020, Cyrille Guimard considère déjà qu' Evenepoel est plus fort que Eddy Merckx ou Bernard Hinault[89] et que son potentiel lui permettra de gagner des Grands Tours. Le Druide pense que le passé de footballeur du jeune belge lui a permis d'obtenir des capacités physiques précieuses mais qu'il a pu être affaibli par les séquelles de sa chute sur le Tour de Lombardie. Guimard tout comme Jacky Durand estiment que bien qu'à côté de ce potentiel phénoménal, Evenepoel a au départ de sa carrière professionnelle de grandes lacunes techniques, dues au fait qu'il a commencé le vélo à 17 ans[90]. Outre la technique et les descentes, les autres points faibles d'Evenepoel sont les sprints et les pavés[73].
1 participation
1 participation
Ce tableau présente les résultats de Remco Evenepoel sur courses d'un jour de l'UCI World Tour auxquelles il a participé, ainsi qu'aux différentes compétitions internationales.
Légende | |||||||
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Ab. | Abandon | HD | Hors-délais | - | Pas de participation | × | Pas d'épreuve |
Année | Flèche wallonne | Liège-Bastogne-Liège | Classique de Saint-Sébastien | Grand Prix de Québec | Grand Prix de Montréal | Tour de Lombardie | Europe - CLM | Europe - Course en ligne | JO - CLM | JO - course en ligne | Mondial - CLM | Mondial - Course en ligne |
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2019 | - | - | Vainqueur | 99e | 53e | - | Vainqueur | - | x | x | 2e | Ab. |
2020 | - | - | × | × | × | AB | - | - | × | × | - | - |
2021 | - | - | - | x | x | 19e | 3e | 2e | 10e | 49e | 3e | 62e |
2022 | 43e | Vainqueur | Vainqueur | - | - | - | - | x | x | 3e | Vainqueur |
Année | 2019 | 2020 | 2021 |
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Classement mondial | 39e | 20e | 14e |
UCI Europe Tour | 29e | 18e | 11e |
Légende : nc = non classéSource : UCI |
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