Nom de naissance | Rémi Lucien Ernest Julienne |
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Naissance |
Cepoy, Loiret, France |
Nationalité |
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Décès |
Amilly, Loiret, France |
Profession |
Cascadeur Concepteur de cascades |
Films notables |
La Grande Vadrouille L'aventure c'est l'aventure L'As des as Octopussy Il était une fois en Amérique |
Site internet | remy-julienne.fr |
Rémy Julienne, né le à Cepoy (Loiret) et mort le à Amilly (Loiret)[1], est un cascadeur et concepteur de cascades français.
« Casse-cou du cinéma français », il a plus de 1 400 productions à son actif (environ 400 films cinématographiques, des séries télévisées, des publicités, des shows mécaniques…).
Rémy Julienne est le fils de Paul Julienne et de Lucienne Pavas, qui tiennent un café à Cepoy (son père est également transporteur)[2],[3].
Rémy Julienne suit les cours de l'école primaire à Cepoy, puis à Gien[2].
Le , il épouse Antonie Pedrocchi. De ce mariage naissent deux enfants : Michel et Dominique[2].
De 1948 à 1964, Rémy Julienne est transporteur routier. Il est cependant passionné par la moto depuis son plus jeune âge. Dans le livre Vive la Moto, il explique que dans sa jeunesse, il ne vivait que pour la moto, qu’avec la moto. Depuis qu’il a acheté son premier Moto Revue, il suit toute l’actualité moto, toutes les courses. Pour lui, comme pour tout les enfants de sa génération, Georges Monneret est la seule valeur sûre en France, le seul pilote qui émerge. C’est son idole, il connait tout de lui, même s’il n’a jamais osé l’aborder, ni même l’approcher. Quand, bien plus tard, Rémy Julienne rencontre Philippe Monneret, c’est un moment formidable pour lui car c’est le dernier Monneret. Tout au long de sa carrière, Rémy Julienne croise et rencontre beaucoup de stars, de comédiens, de producteurs, de réalisateurs, dont certains l’ont marqué plus que d’autres, comme Georges lautner, Sergio Leone, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, mais Georges Monneret reste à jamais l’idole de sa jeunesse, celui qui l’a « vacciné à la moto ».
En 1958, poursuivant sa passion de toujours, il devient champion de France de moto-cross, en catégorie 500 cm3. Plus tard, en 1982, il gagne la course des 24 Heures motonautiques de Rouen, puis les courses automobiles du Star Racing Team en 1983 et le Speedy Stars Challenge en 1997[2].
Rémy Julienne est considéré comme « le casse-cou du cinéma français »[4].
Il commence sa carrière de cascadeur dans le film Fantômas d’André Hunebelle en 1964, pour piloter une moto et doubler Jean Marais. Il racontera plus tard : « J'étais champion de France de moto et il fallait quelqu'un de très précis. C'est tombé sur moi ». Il est recruté par le responsable des effets spéciaux du film, Gil Delamare[5], le précurseur du savoir-faire à la française en matière de cascades automobiles, et mentor de Jean-Paul Belmondo dans L'Homme de Rio. À l'époque, le cascadeur le plus réputé, outre Delamare, était Jean Sunny.
En 1966, le courant passant bien entre les deux casse-cous, Delamare confie à Julienne la responsabilité des cascades mécaniques dans La Grande Vadrouille. Malheureusement, Gil Delamare meurt lors du tournage du film Le Saint prend l'affût. Rémy Julienne poursuit seul son parcours.
En 1969, pour L'or se barre (The Italian Job), réalisé par Peter Collinson, il faut à tout prix une poursuite de voitures passant de toit en toit. Les cascadeurs anglais assurent qu’une telle scène est impossible à tourner. Rémy Julienne et son équipe française se font alors un devoir de leur démontrer le contraire. Ils commencent les répétitions au sol avant de faire la cascade en vrai, en haut des buildings londoniens, avec les Mini Cooper sensées être conduites par Michael Caine et sa bande. Ses prouesses resteront mémorables et feront beaucoup pour la marque anglaise. Rémy Julienne avait en effet l’habitude de dire que le secret d’une bonne cascade, c’est 95 % de répétition et 5 % d’exécution. Ainsi, toute l’équipe anglaise du film, qui avait prétendu qu’une telle cascade était impossible, se retrouve stupéfaite de voir les Français réussir, avec un Rémy Julienne tout heureux de rappeler que le mot “impossible” n’est pas français.
En 1973, lors du tournage des Aventures de Rabbi Jacob, il manque de se noyer.
Rémy Julienne règle les cascades pour plusieurs grosses productions ou des films populaires français parmi lesquels on peut retenir : La Grande Vadrouille, Le Cerveau, Le Pacha, L'aventure c'est l'aventure, Le Grand Bazar, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Menace, Trois Hommes à abattre, Le Marginal, Taxi, et la série des Gendarmes de Saint-Tropez où il double notamment la scène de la religieuse en 2 CV[6]. Pour le film d’Henri Verneuil Le Casse, sorti en 1971, une course-poursuite de neuf minutes est filmée dans un quartier d’Athènes sans que l'équipe de tournage ne fasse arrêter la circulation. Rémy Julienne est finalement obligé de s’encastrer dans une bordure pour éviter la voiture d’un inconnu arrivant en face[7]. Il a également travaillé pour six James Bond : Rien que pour vos yeux, Octopussy, Dangereusement vôtre, Tuer n’est pas jouer, Permis de tuer de John Glen et GoldenEye de Martin Campbell.
Durant sa carrière, Rémy Julienne a entre autres doublé Yves Montand, Alain Delon, Roger Moore, Sean Connery et même Sofia Loren sous une perruque. Mais pour lui, son plus beau souvenir restera la rencontre avec le tandem Belmondo-Lautner. Pour ces deux-là, il met au point une des cascades les plus spectaculaires dans Le Guignolo, un film dans lequel l'acteur en caleçon à pois survole Venise suspendu à un trapèze accroché à un hélicoptère. Selon lui, Jean-Paul Belmondo est celui qui lui a accordé le plus de confiance. Ils se sont retrouvés sur les plateaux à quatorze reprises.
Ce qui l'intéresse dans son métier de cascadeur cinématographique, c'est amuser tout en restant crédible avec des "conneries qui deviennent quelque chose d'utile", disait Rémy Julienne, en citant Lautner. Parmi ses prouesses, il y a un camion citerne roulant en équilibre sur ses roues gauche dans Permis de tuer, un James Bond avec Timothy Dalton, ou bien une berline qui s'envole dans les airs depuis un tremplin avant de retomber sur le toit d'un bus dans Dangereusement vôtre, un autre James Bond. Les mots qui reviennent en permanence dans la bouche de Rémy Julienne son crédibilité, précision et rigueur. Sa vie devant la caméra, comme celle de ses équipiers, est réglée au millimètre, à la seconde près, sinon « c'est là-haut dans une caisse en sapin. Quelquefois, il aurait suffi de peu pour que ça arrive ».
En plus de cinquante ans de carrière, ce stakhanoviste du risque calculé comme il aimait à le rappeler, a distillé sa science des effets spéciaux avec les plus grands réalisateurs et les acteurs les plus renommés. La liste est aussi longue qu'impressionnante : Georges Lautner, qui se débrouillait toujours pour placer une voltige automobile dans ses scénarios, Jean-Jacques Annaud, Jacques Deray, Gérard Oury, Henri Verneuil, Jean Girault, François Truffaut pour La Nuit américaine, Costa-Gavras, Roman Polanski, mais aussi le gratin du cinéma international comme Dino Risi, Alberto Lattuada, Sydney Pollack pour Bobby Deerfield avec Al Pacino en pilote de Formule 1, Terence Young, Sergio Leone et Ron Howard. Son ingéniosité mise au service du 007 de Rien que pour vos yeux lui vaut, en 1981, l'Award du meilleur concepteur de cascades décerné par la Motion Picture Hall of Fame à Hollywood, une cérémonie au cours de laquelle Roger Moore fait une déclaration qui peut être vue comme une consécration ultime : « Sans lui, James bond n'aurait pas existé ».
Parallèlement à son activité cinématographique, le groupe Disney fait appel à Rémy Julienne pour la conception d'une attraction liée à Disneyland Paris. C'est ainsi qu'il imagine et propose pour le nouveau parc Walt Disney Studios le spectacle à connotation cinéma Moteurs, Action! présenté depuis 2002. Il travaille en collaboration avec son fils Dominique chargé de l'étude et la conception de tous les éléments techniques (véhicules, infrastructures cascade), la formation des pilotes cascadeurs et techniciens, l'étude et la mise au point des cascades et la mise en scène du spectacle. Le succès est tel que depuis 2005 le spectacle est reproduit de manière identique en Floride où il remporte un succès constant au Disney-MGM Studios[8],[9].
La télévision a fait appel à lui de nombreuses fois pour des spots publicitaires de constructeurs automobiles (Fiat, Citroën, etc.). Il est sollicité par la justice pour superviser techniquement la reconstitution du meurtre d'Isabel Peake par Sid Ahmed Rezala[3].
En 2017, il confie ses archives personnelles à la cinémathèque de Toulouse.
Le , Jean-Pierre Door[a] annonce sur son compte Facebook l'hospitalisation et la mise en réanimation de Rémy Julienne[10]. Il est touché sévèrement par la Covid-19[11]. Il meurt le [12] au centre hospitalier de l'agglomération montargoise (CHAM) des suites de la maladie. Il est inhumé au cimetière communal de Cepoy (Loiret).
À la suite d'un accident survenu sur le tournage de Taxi 2 le , le cameraman Alain Dutartre meurt. Rémy Julienne, responsable des cascades, est jugé et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 13 000 € d'amende[13]. En appel, il est condamné le à six mois de prison avec sursis et 2 000 € d'amende[14],[15].
Lors de ces deux procès, Rémy Julienne n'était pas présent à la barre. Les deux fois, il avait demandé le report des procès, en justifiant de son état de santé alarmant (deux infarctus du myocarde)[16]. Sa requête a été refusée. La Cour de cassation a donné raison à Rémy Julienne. Le dénouement de ce feuilleton judiciaire s'avère approximatif[17],[16].
Rémy Julienne est titulaire de plusieurs prix et médailles d'honneur :
Depuis 1999, un prix Rémy-Julienne est remis chaque année lors du Festival du film d'aventures de Valenciennes à « un comédien capable d’aborder avec le même talent des rôles physiques et des personnages intimistes dans des films d’auteur »[27].
En 2016, la municipalité de Cepoy, sa commune de naissance, donne son nom à une place[28]. Elle a été inaugurée en présence de Jean-Paul Belmondo, grand ami de Rémy Julienne.
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