Que la bête meure

Que la bête meure
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Devant l'église d'Argol, théâtre du drame initial.

Réalisation Claude Chabrol
Scénario Paul Gégauff
Claude Chabrol
Acteurs principaux
Sociétés de production Drapeau : France Les Films de La Boétie
Drapeau : Italie Rizzoli Film
Pays d’origine Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Thriller
Film policier
Durée 108 minutes
Sortie 1969


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Que la bête meure est un film franco-italien réalisé par Claude Chabrol, sorti en 1969.

C'est un thriller policier déroulant l'enquête et le désir de vengeance d'un père désespéré et résolu, jusqu'au face-à-face complexe avec le meurtrier.

Il s'agit d'une adaptation d'un roman de Nicholas Blake[1] intitulé The Beast Must Die et paru en 1938, l'année même où il est traduit en français par Simone Lechevrel sous le titre Que la bête meure.

Synopsis

Un jeune garçon rentrant d'une partie de pêche est renversé sur la place d'un village breton[2] par un chauffard qui prend la fuite.

Charles Thénier, un parisien, écrivain pour enfants et veuf, est le père de la victime. Voyant l'échec de l'enquête policière, il se jure de retrouver le meurtrier et de venger son fils. Il tient un journal dans lequel il raconte sa haine envers l'assassin de son fils et sa volonté de le tuer.

À force de sillonner la région, un hasard finit par le mettre sur une piste. Un paysan a dépanné un couple d'automobilistes embourbés sur la route le jour où son fils a été tué. La voiture, une Ford Mustang, avait l'aile avant gauche abimée. Le fils du paysan a reconnu l'actrice Hélène Lanson à bord de la voiture.

Charles se rend à Paris, où il fait la connaissance de la jeune femme et devient son amant. Elle lui parle de son beau-frère, Paul, garagiste dont elle a été la maîtresse.

Hélène emmène Charles dans la maison bretonne de Paul. Ce dernier est un être haï de tous, vulgaire et abject avec sa femme Jeanne et son fils Philippe. Charles et Philippe deviennent amis du fait de leur commune animosité contre Paul. Charles demande à visiter le garage de Paul, qui s'exécute volontiers. Il lui explique qu'il doit revendre sa voiture, une Ford Mustang. Lors d'une sortie en mer, Charles tente de tuer Paul mais celui-ci déjoue son projet, car il a lu le journal de Charles. Paul chasse Charles en l'humiliant.

Charles part de la maison mais, lors d'un dîner qu'il passe avec Hélène, il entend à la télévision que Paul est mort, empoisonné. Charles revient chez Paul où se déroule une enquête judiciaire. La police a retrouvé le journal de Charles et ce dernier est fortement soupçonné du meurtre, mais Philippe s'accuse d'avoir tué son père. Plus tard, Charles écrit une lettre à Hélène, pour innocenter Philippe, puis il prend un bateau et s'éloigne vers la pleine mer.

Fiche technique

Distribution

Critiques

Le face-à-face entre les deux hommes est féroce et complexe, nuancé d'une réflexion morale sur la légitimité de la vengeance et de la condamnation[3]. Selon Éric Libiot.[4], Que la bête meure, « une des œuvres phares de Claude Chabrol », n'a pas pris une ride, la confrontation entre un père et le meurtrier de son fils est « un modèle du genre ».

Titre du film

Le titre du roman de Nicholas Blake, The Beast Must Die, et donc de la traduction française du roman et du titre du film de Chabrol Que la bête meure, est inspiré d'un passage de l'Ecclésiaste 3:19 de la Bible :

« 19. Car le sort des fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité. »

À propos du film

  • La musique est un extrait de Vier ernste Gesänge (Quatre chants sérieux), op. 121 (1896) de Brahms, interprété par Kathleen Ferrier : « Denn es gehet dem Menschen wie dem Vieh » (« De fait, le sort de l'homme et celui de la bête est le même »). » La réplique finale du film est : « Il existe un chant sérieux de Brahms qui paraphrase l’Ecclésiaste et qui dit : Il faut que la bête meure, mais l’homme aussi, l’un et l’autre doivent mourir ». Faisant ainsi allusion au titre du film inspiré de ce passage de la Bible.
  • Le co-scénariste du film Paul Gégauff est cité dans le film avec les auteurs du Nouveau Roman (Robbe-Grillet, Sarraute, Butor).

Les acteurs

Michel Duchaussoy, remarqué avec Jeu de massacre, obtient ici son second premier rôle, tandis que Jean Yanne, remarqué ici en tant que second rôle essentiel, avait obtenu auparavant l'une de ses premières grandes interprétations dans Week-end de Jean-Luc Godard.

Le rôle de Paul Decourt fut d'abord proposé à Philippe Noiret, mais ce dernier le refusa[5], notamment parce qu'il redoutait les scènes de bateau. Quand Chabrol proposa le rôle à Jean Yanne, ce dernier lui répondit : « Je n'y vois pas d'abjection[6]… »

Chabrol fera tourner Jean Yanne l'année suivante dans Le Boucher en tant qu'interprète principal du film.

Notes et références

  1. Nicholas Blake est le pseudonyme de Cecil Day-Lewis, le père de Daniel.
  2. Le village d'Argol (Finistère).
  3. Le Monde, 3 mars 2007 (voir ici)
  4. L'Express, 30 avril 2010.
  5. http://www.arte.tv/fr/mouvement-de-cinema/Claude-Chabrol/Point-fort/3244522,CmC=3236546.html.
  6. F, France Inter et a, « Claude Chabrol en archives », sur Franceinter.fr, France Inter, .

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