Proud Boys | |
Idéologie | néo-fascisme suprémacisme blanc masculinisme Chauvinisme Antiféminisme |
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Objectifs | Déstabilisation des États-Unis |
Statut | Actif |
Site web | proudboysusa.com |
Fondation | |
Date de formation | Années 2010 |
Pays d'origine | États-Unis |
Fondé par | Gavin McInnes |
Actions | |
Mode opératoire | Violence politique émeutes insurrection |
Zone d'opération | États-Unis Canada |
Organisation | |
Chefs principaux | Enrique Tarrio |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Canada(3 février 2021)[1] |
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Proud Boys (litt. « les fiers garçons ») est une organisation américaine néo-fasciste[2],[3],[4],[5],[6],[7]. N'acceptant que les hommes parmi ses membres, elle promeut et est impliquée dans des actes de violence politique aux États-Unis[8],[9],[10],[11]. Elle est fondée en 2016 à New York par Gavin McInnes, celui-ci la décrivant comme une fraternité, ou un « club pour hommes ». Majoritairement pro-Trump, elle s'adresse aux hommes qui veulent « défendre les valeurs de l'Occident » et « refusent de s’excuser d’avoir créé le monde moderne »[12].
En 2021, le groupe est inséré à la liste des entités terroristes du ministère canadien de la sécurité publique[13].
Le mouvement trouve ses origines en la personne de son fondateur Gavin McInnes, connu pour avoir co-fondé dans les années 1990, avec deux amis, le magazine Vice alors qu'il était étudiant à Montréal au Canada. Son activité au sein du magazine lui valut d'être qualifié de « parrain » de la mouvance hipster, avant qu'il ne quitte la rédaction en 2008. Au début des années 2010, dorénavant installé dans l'État de New York aux États-Unis, il anime des chroniques sur plusieurs sites Internet et dans des émissions de télévision à tendance conservatrice. Critique envers ce qu'il perçoit comme les excès du féminisme et du multiculturalisme, ses propos créent plusieurs fois la polémique, et il se retrouve ainsi accusé de sexisme, de xénophobie et de transphobie[14]. Cependant, il gagne également la sympathie d'un groupe de personnes, principalement des jeunes hommes conservateurs américains, qui partagent en grande partie son idéologie et cherchent à venir à sa rencontre[15]. C'est à partir de ces rencontres avec ses « fans » que McInnes crée, en 2016 à New York, pendant la campagne présidentielle américaine, l'organisation Proud Boys, entièrement masculine et vouée à « défendre l'Occident »[12],[15],[16]. Le groupe est très tôt actif sur les réseaux sociaux tels Facebook ou Twitter[12].
Le nom du mouvement « Proud Boys » proviendrait d'une blague sur la chanson Proud of your Boy utilisée dans la comédie musicale Disney's Aladdin: The New Stage Musical jouée en 2011[17],[18].
Le slogan du mouvement est : « Nous glorifions les entrepreneurs, nous vénérons la femme au foyer, nous chérissons la liberté d’expression, nous aimons nos armes. »[12]. Une autre phrase reprise par les membres est « West is the Best » soit « l'Occident est le meilleur »[12].
Le mouvement n'a pas d'uniforme officiel mais utilise un polo noir de la marque Fred Perry[19].
Le groupe affirme rejeter toute discrimination en fonction de la couleur de peau, la religion, l'orientation politique ou sexuelle ; cependant, il n'admet pas de femmes dans ses rangs[18],[20]. En effet, le groupe n'accepte comme membres que des hommes adultes et « biologiquement masculins » (biological men)[20]. Un document interne aux forces de l'ordre de l’État de Washington mentionne toutefois l'existence d'une organisation nommée Proud Boy Girls ou Proud Boys Girls, qui serait liée aux Proud Boys et composée de femmes soutenant l'idéologie du groupe[21].
D'après l'association antiraciste Southern Poverty Law Center et des déclarations de Gavin McInnes, tout homme désirant devenir membre des Proud Boys doit suivre un rite d'initiation hiérarchisé en 4 degrés[22],[23],[24] :
Créé à New York, le groupe est installé, par le biais d'antennes locales, dans plusieurs États des États-Unis. Il revendique également une présence au Canada, en Australie, en Israël[8] ainsi qu'au Japon[15].
Le mouvement des Proud Boys propose de nombreuses mesures[Lesquelles ?] (liées au port des armes notamment) qui le classent dans l'extrême droite américaine. Ses membres, selon son fondateur Gavin McInnes, sont à « 99 % des soutiens de Donald Trump »[26]
En , McInnes se rend à l'Université de New York pour un discours, accompagné par une dizaine de Proud Boys. Des antifascistes attendent les Proud Boys et des échauffourées ont lieu. Un membre des Proud Boys aurait encouragé les autres à se battre contre les « pédés en noir qui vont nous empêcher de rentrer [dans l'université]». Ce dernier sera arrêté peu après pour avoir frappé un journaliste. En tout, onze personnes seront arrêtées[réf. à confirmer][27].
Durant une manifestation pro-Trump, la « March 4 Trump (en) », l'un des manifestants, identifié comme Kyle Chapman, est aperçu et filmé en train de frapper un contre-manifestant sur la tête. Les images de Chapman deviennent virales et les Proud Boys organisent une collecte de dons pour payer sa caution après son arrestation. Peu après, McInnes invite Chapman à s'impliquer aux côtés des Proud Boys. Ce dernier fonde alors la branche paramilitaire des Proud Boys, nommée « Fraternal Order of the Alt-Knights » (« Ordre Fraternel des Alt-Chevaliers » - pour « chevaliers de l'alt-right », ou droite alternative américaine)[28].
Le premier juillet 2017, 5 militaires des forces armées canadiennes, s'autoproclamant membres des Proud Boys, perturbent une manifestation autochtone lors des célébrations du Canada Day à Halifax[29]. Les militaires, qui n'étaient pas en service lors de l'évènement, ont été suspendus le temps d'une enquête sur leurs agissements.
Jason Kessler, un des organisateurs de la manifestation « Unite the Right » à Charlottesville en Virginie, qui rassembla plusieurs groupuscules d'extrême droite et suprémacistes et fut le lieu d'affrontements qui firent une morte et 19 blessés, a été un temps membre des Proud Boys[30],[31],[32]. Gavin McInnes affirme depuis avoir personnellement exclu Kessler de l'organisation pour avoir soutenu une idéologie raciste[32].
Le , Gavin McInnes prend part à une « reconstitution historique » de l'assassinat d'Inejiro Asanuma, suivie d'un discours, au Metropolitical Republican Club, lieu de rencontre de sympathisants républicains à Manhattan, New York[10],[33]. L'événement est organisé cinquante-huit ans jour pour jour après qu'Asanuma, alors chef du Parti socialiste japonais, a été assassiné par Otoya Yamaguchi, un étudiant appartenant à l'ultradroite nationaliste japonaise. Après le discours de McInnes, une rixe éclate devant le Metropolitical Republican Club ; selon la police de New York, l'incident serait survenu après que des militants masqués, se réclamant du groupe Antifa, ont lancé une bouteille en plastique sur un groupe de personnes (dont des Proud Boys) venues assister au discours[10]. Plusieurs Proud Boys et militants Antifas sont alors recherchés par la police[10].
Le mois suivant, alors que l'enquête sur les violences à Manhattan se poursuit, un document interne aux forces de l'ordre de l'État de Washington circule sur Internet, rapportant que le FBI aurait classé les Proud Boys comme un « groupe extrémiste ayant des relations avec le nationalisme blanc »[21],[34],[35], information qui sera plus tard démentie par le FBI[36]. L'information fait écho dans la presse américaine, et le (soit deux jours après la publication du document) Gavin McInnes annonce publiquement son départ des Proud Boys[8]. Il précise cependant que sa décision repose sur l'avis de ses conseillers juridiques et des forces de l'ordre, et a pour unique but d'alléger la peine de sept Proud Boys jugés pour leur participation aux violences du ; il déclare « cela montrera aux jurés qu'ils n'ont pas affaire à un gang et que personne n'est aux commandes » et insiste qu'il n'a « jamais été le chef du groupe, seulement son fondateur »[8].
En , lors d'une conférence de presse, un agent du FBI déclare que, contrairement à ce qui avait été rapporté dans la presse, le FBI n'avait pas classé les Proud Boys comme « groupe extrémiste ayant des relations avec le nationalisme blanc » et qu'il s'agissait d'un malentendu entre le FBI et les forces de l'ordre. Selon l'agent, le FBI ne catalogue pas les groupes et avait uniquement « essayé d'évaluer la menace potentielle venant d'individus appartenant au groupe »[36].
En , soit plus de trois mois après avoir quitté Proud Boys, Gavin McInnes attaque en justice l'association antiraciste américaine Southern Poverty Law Center pour « diffamation », l'association ayant par le passé désigné les Proud Boys comme un groupuscule « d'incitation à la haine », et déclaré que le groupe, ainsi que McInnes, tiendraient un discours misogyne et anti-musulmans[11],[37]. Selon McInnes, ces affirmations — qu'il rejette — auraient personnellement porté atteinte à sa carrière et sa réputation, et auraient en partie causé son départ de Proud Boys[37].
Enrique Tarrio est arrêté le , la veille de deux journées d’action pro-Trump, pour des faits remontant à [38]: il avait revendiqué la destruction le de la bannière Black Lives Matter d’une église afro-américaine[39].
De nombreux membres des Proud Boys ont participé a l'Assaut du Capitole du . Le Joseph Randall Biggs, un des leader, est arrêté en Floride[40]. Au 8 février 2021 11 membres des Proud Boys avais été arrêtés dans le cadre de l’enquête du FBI[41].
« Le fondateur, Kyle Chapman, a d’ailleurs été surnommé Stick Man (« l’homme au bâton ») après en avoir cassé un sur la tête d’un manifestant. »
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