La pornocratie pontificale[1], parfois abrégée en pornocratie, est une expression qui désigne, dans l'historiographie traditionnelle, une période particulière de la papauté de 904 à 963. Cette période est qualifiée ainsi par le cardinal Baronius au XVIe siècle puis par les historiens allemands du XVIIIe siècle qui utilisent l'expression Römisches Hurenregiment signifiant littéralement « gouvernement romain des putains[2] ».
Selon l'historiographie traditionnelle, cette période de l'histoire pontificale serait marquée par une papauté sous influence de courtisanes de la famille du « sénateur » Théophylacte : essentiellement Théodora l'Ancienne, épouse de ce dernier, et ses deux filles Théodora la Jeune et Marozie (mère d'Albéric II).
Les intrigues menées par quelques familles de la grande noblesse romaine conduisirent quelquefois à placer sur le siège pontifical des laïcs incompétents[3].
Théophylacte, grand dignitaire du Latran (vestiarius), donna sa fille Marozie pour épouse à Albéric, un noble de Spolète d'origine franque. Ce dernier se posa un temps en rival du pape Jean X avant d'être tué. Son fils, Albéric II, devint patrice de Rome, contrôlant ainsi tout le Latium, et il fit son fils pape à l'âge de dix-huit ans (Jean XII).
Les chroniqueurs du Moyen Âge, dont notamment Liutprand de Crémone, rapportent que la période fut marquée par la débauche, des actes de cruauté et des sacrilèges. Cependant, l'historiographie actuelle a largement relativisé cette vision, et assimile ces exagérations au fait d'écrivains partisans de l'empereur Otton. La période dite de la « pornocratie » étant en effet censée s'achever quand Otton le Grand, roi de Germanie, déposa Jean XII, plaçant son favori sur le siège pontifical, et lançant la « restauration impériale ».
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