Population mondiale

La population mondiale est le nombre d'êtres humains vivant sur Terre à un instant donné. L’ONU l'estime à 7,94 milliards à la mi-2022 et à 8 milliards le . Elle avait été estimée à : 6,1 milliards pour 2000 ; entre 1,55 et 1,76 milliard pour 1900 ; entre 0,813 et 1,125 milliard pour 1800 ; de 600 à 679 millions d'habitants pour 1700. Cette augmentation de la population tend cependant à ralentir avec une baisse mondiale de l'indice de fécondité, plus ou moins importante selon les pays.

Le taux annuel de la croissance démographique de la population mondiale est tombé de 2,1 % au début des années 1960 à moins de 1 % en 2020.

Répartition par continent

Population mondiale par continent en 2022

  • Asie (55,6 %)
  • Afrique sub-saharienne (14,5 %)
  • Europe+Amérique du nord (14,1 %)
  • Amérique latine (8,3 %)
  • Afrique du nord+Moyen-Orient (6,9 %)
  • Océanie (0,6 %)
Estimation en 2022 de la répartition par continent de la population mondiale pour mi-2022[w 1]
Zone géographique Population (millions) Pourcentage de la
population mondiale
Asie 4 417 55,6 %
Afrique sub-saharienne 1 152 14,5 %
Europe et Amérique du nord 1 120 14,1 %
Amérique latine et Caraïbes 658 8,3 %
Afrique du nord et Moyen-Orient 549 6,9 %
Océanie 45 0,6 %
Monde 7 942 100 %
Carte des pays par population
Carte des pays par population.

Évolution à travers le temps

Population mondiale : 3 scénarios d'évolution possible de la population mondiale.
sources : Nations unies, Projections de population 2013[1] ; 1800-1950 : estimations US Census Bureau[2]
Évolution de la population mondiale entre 10 000 av. J.-C. et 2000
Perspectives d'évolution de la population mondiale par continent jusqu'en 2050, selon divers modèles d'estimations et scénarios, fournis par l'ONU[3]. Attention, l'échelle verticale (unité : millions) est logarithmique ce qui « aplatit » l'augmentation.

La taille de la population mondiale passée ne peut être qu'estimée. Dans le passé, des démographes (Giammaria Ortes par exemple) ont cherché à calculer non seulement la population du monde, mais celle que le monde pouvait supporter au vu des ressources disponibles.

Pour celle d'avant le XIXe siècle, on peut se faire une idée de la densité de population via quelques registres de naissance et mort, ou certains recensements, ou encore via la production agricole estimée. La natalité n'est pas un prédicteur en soi : ainsi, l'enquête de démographie historique lancée par Louis Henry (Ined, fin des années 1950[4]) et la reconstitution des tables de mortalité françaises des XIXe et XXe siècles[5] ont montré que pour « une population qui n'avait pas la moitié de l'effectif actuel, le royaume de France comptait plus de naissances au milieu du XVIIIe siècle que la République aujourd'hui : un million au lieu de 765 000. Mais, dès l'âge de 10 ans, la moitié des enfants étaient décédés. D'où le très faible niveau de l'espérance de vie : 25 ans[6] ; elle a donc plus que triplé en deux siècles et demi », permettant dans ce cas une forte croissance de la population malgré une natalité en forte diminution[7].

Dans l'entre-deux-guerres, des projections parfois qualifiées de « pessimistes » prévoyaient un plafonnement de la population mondiale vers 2 milliards d'habitants en 2100. Mais, dans les années 1960, le constat de l'explosion démographique, notamment dans les pays où le taux de fécondité était jusque-là mal connu aboutit à de nouvelles projections, l'accroissement démographique atteignant un pic de 2,2 % en 1963[8]. Dans un article de 1995 (mis à jour en 2002), le démographe Carl Haub du Bureau du recensement des États-Unis estime qu'à la mi-2002, le nombre total d'êtres humains ayant vécu sur Terre est de plus de 106 milliards[9].

L'estimation suivante de la population mondiale à travers le temps se base sur la synthèse du Bureau du recensement des États-Unis pour la période allant de -10000 à 1940[10] et pour les années antérieures sur les données de l'Organisation des Nations unies (ONU)[11] et les études de Gregory Cochran (en) basées sur l'ADN mitochondrial. On observe que la population a connu une faible croissance durant des milliers d'années, alors que la fin de l'époque moderne marque le passage à une croissance accélérée d'allure exponentielle avec un taux de croissance élevé[note 1] de la population, faisant passer le nombre de personnes vivant sur Terre d'environ 650 millions en 1750 à plus de 1,2 milliard un siècle plus tard et à plus de 2,5 milliards en 1950[12].

Année Population mondiale
-100 000 0,5 million
-10 000 1 à 10 millions
-6 500 5 à 10 millions
-5 000 5 à 20 millions
400 190 à 206 millions
1000 254 à 345 millions
1250 400 à 416 millions
1500 425 à 540 millions
1700 600 à 679 millions
1750 629 à 691 millions
1800 0,813 à 1,125 milliard
1850 1,128 à 1,402 milliard
1900 1,550 à 1,762 milliard
1910 1,750 milliard
1920 1,860 milliard
1930 2,07 milliards
1940 2,3 milliards
1950 2,5 milliards

Combien d'humains ont vécu sur Terre depuis l'apparition de l'espèce Homo sapiens ? Répondre à cette question pose divers problèmes méthodologiques. Les estimations varient selon les sources. Le Bureau du Recensement des États-Unis, qui relève les limites méthodologiques de la problématique, en estimant que pour 99 % de la population historique, il n'y a pas de recensement, arrive toutefois à un total d'environ 110 milliards jusqu'en 2011 (en prenant -50000 comme point de départ, ainsi que des données de fécondité à partir de -8000 estimées à 80 pour mille, diminuant progressivement jusqu'aux taux connus aujourd'hui). La population mondiale de 2011 représenterait ainsi 6,5 % de celle de l'humanité historique tout entière, battant en brèche une estimation des années 70 selon laquelle 75 % de la population historique aurait été vivante à ce moment-là[13]. Pour d'autres, le chiffre serait plutôt de 80 milliards, dont la moitié aurait vécu jusqu'à l'an 1, et l'autre moitié les 2 000 dernières années, dont 1 sur 5 aura vécu les deux derniers siècles, et près de 1 sur 10 sera encore vivant d'ici à 2025[14],[15]. Les découvertes de 2017 de fossiles d'Homo sapiens au Maroc datant de 300 000 ans modifieront également le calcul. Ces estimations sont donc susceptibles d'évoluer considérablement.

Évolution depuis 1950

Accroissement de la population mondiale de 1950 à 2010 en nombre absolu (chaque barre grise représente le nombre de terriens supplémentaires par an) et en valeur relative (pourcentage, en rouge).
Année Population mondiale (milliers) Accroissement brut

(millier)

1950 2 536 431
1955 2 773 020 + 9,33 % 236 589
1960 3 034 950 + 9,45 % 261 930
1965 3 339 584 + 10,04 % 304 634
1970 3 700 437 + 10,81 % 360 854
1975 4 079 480 + 10,24 % 379 043
1980 4 458 003 + 9,28 % 378 523
1985 4 870 922 + 9,26 % 412 918
1990 5 327 231 + 9,37 % 456 309
1995 5 744 213 + 7,83 % 416 982
2000 6 143 494 + 6,95 % 399 281
2005 6 541 907 + 6,49 % 398 413
2010 6 956 824 + 6,34 % 414 917
2015 7 379 797 + 6,08 % 422 973
2020 7 794 799 + 5,62 % 415 002
Source : ONU, World Population Prospects 2019[16].

En 2016, le Population Reference Bureau américain estimait que la population humaine mondiale augmentait de 246 000 habitants par jour, résultat égal à la différence entre les 403 000 naissances et les 157 000 décès estimés par jour sur Terre, ce qui représente une hausse de 90 millions de personnes par an[17].

Le taux annuel de croissance de la population a culminé à 2,1 % sur la période 1962-1965, puis a ralenti de plus de moitié du fait de la baisse de la fertilité. En 2020, pour la première fois depuis 1950, il est tombé en dessous de 1 %, et l'ONU prévoit qu'il continuera à décroître[w 2].

Le cap de 6 milliards a été atteint en octobre 1999. À cette occasion, les Nations unies ont symboliquement désigné un nouveau-né bosnien le « bébé 6 milliards ». Celui des 7 milliards a eu lieu officiellement le .

La division Population de l'ONU estime la date de franchissement du cap des 8 milliards au 15 novembre 2022[w 3],[18]

Évolution par région

Part de chaque région dans la population mondiale (%)
Région 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Afrique 9,0 9,4 9,9 10,8 11,9 13,3 15,1 17,2
Afrique du Nord 1,9 2,1 2,2 2,4 2,6 2,8 2,9 3,2
Afrique subsaharienne 7,1 7,3 7,7 8,4 9,3 10,5 12,1 14,0
Amérique 13,5 14,1 14,1 13,9 13,7 13,7 13,6 13,1
Amérique du Nord 6,8 6,8 6,2 5,7 5,3 5,1 4,9 4,7
Amérique latine et Caraïbes 6,7 7,3 7,8 8,2 8,4 8,6 8,6 8,4
Asie 55,4 56,1 57,8 59,3 60,4 60,7 60,3 59,5
Asie centrale 0,7 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0
Asie de l'Est 26,7 26,5 26,9 26,7 26,1 24,6 22,9 21,5
Asie de l'Ouest 2,0 2,2 2,3 2,6 2,8 3,0 3,3 3,6
Asie du Sud 19,5 19,6 20,0 21,1 22,3 23,6 24,5 24,9
Asie du Sud-Est 6,5 7,0 7,6 8,0 8,3 8,5 8,6 8,6
Europe 21,7 20,0 17,8 15,6 13,5 11,8 10,6 9,6
Océanie 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

En 2014, environ 54 % de la population mondiale vivait en milieu urbain[19].

Évolution de la fécondité

Pays du monde selon leur taux de natalité en 2017.

La population mondiale continue de croître, mais l'accroissement ralentit en raison d'une baisse de la fécondité, l'indice synthétique de fécondité moyen étant passé de 5 enfants par femme dans les années 1950 à 2,4 en 2019, avec de fortes disparités (Taïwan : 1,1 enfant par femme ; Niger : 6,8). Plus de la moitié de l'humanité vit dans une région du monde où l'indice synthétique de fécondité est inférieur ou égal à 2,1 enfants par femme, indice nécessaire au remplacement des générations dans les pays développés. L'augmentation de la population concerne surtout les pays du Sud, notamment l'Afrique dont la population devrait doubler de 2019 à 2050 selon la projection moyenne de la Division de la Population de l'ONU.

Selon l'étude sur la démographie du monde musulman, Le Rendez-vous des civilisations (Seuil, 2007), Youssef Courbage et Emmanuel Todd constatent que la fécondité des femmes est passée de 6,8 enfants en 1975 à 3,7 en 2008 – 2,2 au Maroc, 2,1 en Tunisie. Cette baisse, remarquent-ils, suit partout l'alphabétisation des femmes[20]. Néanmoins, les objectifs du millénaire concernant la parité des sexes dans l'enseignement n'ont été atteints que partiellement (atteints en Afrique du Nord, en Asie de l'Est et en Amérique latine, mais pas en Afrique subsaharienne ni en Asie du Sud)[21], et l'effet démographique escompté ne s'est pas produit au niveau attendu.

Depuis les années 1970, la politique de l'enfant unique a freiné la démographie de la Chine. Hervé Le Bras souligne qu'aucune institution n'est cependant capable d'imposer une législation limitant la croissance démographique : ce sont essentiellement l'accès à la contraception et à l'avortement qui agissent de façon significative sur le taux de natalité[22].

Un taux de fécondité en baisse induit sur le long terme un vieillissement important de la population. Cela est déjà le cas dans plusieurs pays riches, principalement en Europe et en Asie orientale. Une phase identique de vieillissement devrait aussi se produire, dans une moindre mesure et plus tardivement, dans les autres pays.

Période Indice synthétique de fécondité
1950-1955 4,97
1955-1960 4,90
1960-1965 5,02
1965-1970 4,93
1970-1975 4,47
1975-1980 3,86
1980-1985 3,59
1985-1990 3,44
1990-1995 3,01
1995-2000 2,78
2000-2005 2,65
2005-2010 2,58
2010-2015 2,52
2015-2020 2,47
2020-2025 2,42
Source : Base de données démographiques de l'ONU[23].

Selon les dernières prévisions de l'ONU, le taux de fécondité est à 2,3 enfants par femme en 2021 et ce taux s'abaissera à 2,1 en 2050 ; plus précisément, il sera entre 1,88 et 2,42 avec une probabilité de 95 %[w 4].

Projections de la population mondiale jusqu'en 2100

Pour le démographe, se projeter à échelle mondiale au-delà de 50 ans est un exercice très difficile. En effet, des variations apparemment faibles de la fécondité considérée à un instant « t », combinées à une tendance à l'allongement de l'espérance de vie, conduisent après quelques décennies à de grandes différences dans la taille des populations. Ces différences, à partir d'un point de départ de 7 milliards d'habitants, se mesureront en centaines de millions ou en milliards de personnes en plus ou en moins 50 ou 100 ans plus tard. Et la différence entre les scénarios envisagés s'accentue avec le temps.

Il faut enfin noter que des facteurs écoépidémiologiques, climatiques ou socio-économico-politiques imprévus peuvent influencer tous les scénarios et tendances.

Tous les deux ans, l'Organisation des Nations unies (ONU) publie une étude intitulée World Population Prospects qui détaille l'évolution passée et future de la population mondiale. La dernière étude, The 2022 Revision, a été publiée le . Elle prévoit que la population mondiale passera à 8,5 milliards en 2030, 9,7 milliards en 2050 et entre 8,9 et 12,4 milliards en 2100[w 1].

Parmi les différents scénarios de l'ONU, on distingue : une variante basse, une variante moyenne qui est la plus probable et une variante haute. Le tableau ci-dessous résume ces trois scénarios :

Projections de la population mondiale totale (milliers)
Année Variante basse Variante moyenne Variante haute
2020 7 794 799 7 794 799 7 794 799
2030 8 363 453 8 548 487 8 733 522
2040 8 716 310 9 198 847 9 682 332
2050 8 906 797 9 735 034 10 587 774
2060 8 882 880 10 151 470 11 529 222
2070 8 675 770 10 459 240 12 495 987
2080 8 331 397 10 673 904 13 478 079
2090 7 869 840 10 809 892 14 515 851
2100 7 322 116 10 875 394 15 600 369
Source : Base de données démographiques de l'ONU, révision 2019[16]

On ignore à quel niveau la population humaine pourrait se stabiliser, ni même si elle se stabilisera (augmentera ou diminuera), compte tenu des incertitudes concernant l'évolution du comportement reproductif de l'espèce. En effet, il sera toujours difficile de prévoir si le taux de fécondité au niveau mondial augmentera, diminuera ou se stabilisera au niveau de 2021 : 2,3 enfants par femme. Le seuil de remplacement qui garantit une augmentation de la population à long terme est un taux de fécondité supérieur à 2,1. L'ONU prévoit que ce taux s'abaissera à 2,1 en 2050 ; plus précisément, il sera entre 1,88 et 2,42 avec une probabilité de 95 %[w 4].

Il faut noter que même si la fécondité mondiale n’était que de 1,6 enfant par femme, la population mondiale continuerait d’augmenter pendant encore plusieurs décennies du simple fait de l'inertie démographique[24].

L'ONU a d'abord supposé dans les années 1990-2000[25], et alors que le cap des 6 milliards de terriens était atteint vers 1999[26] que la population pourrait se stabiliser à la fin du XXIe siècle vers 9,5 milliards d'êtres humains (scénario moyen). En 2011, le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU a fortement révisé (à la hausse) ses hypothèses et conclusions en termes de projection démographique (2010 Revision of World Population Prospects)[27]. Après une légère réduction des estimations, la dernière projection (2022, scénario moyen) porte la prévision 2100 à 10,4 milliards de personnes ;

Évolution des prévisions de l'ONU
(scénario moyen, en milliards d'habitants)
Prévision ONU Population en 2050 Population en 2100
Prévision 1998[25] 9,1 9,5
Prévision 2011[27] 9,3 10,1
Prévision 2013 9,55 10,85
Prévision 2015[28] 9,72 11,21
Prévision 2017[29] 9,77 11,18
Prévision 2019[16] 9,74 10,88
Prévision 2022[w 5] 9,69 10,4

Selon ce scénario moyen, la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’habitants le 15 novembre 2022 et 10 milliards en 2059[w 2].

La principale novation de la prévision 2022 est qu'elle prévoit un pic de population en 2086 à 10,43 milliards, alors que les prévisions précédentes n'avaient jamais prévu de pic avant 2100. Cette prévision comporte des modifications substantielles des populations en 2050 par rapport à la prévision 2019 : -7 % pour la Chine, -1 à 4 % pour la plupart des pays d'Europe occidentale et les États-Unis ainsi que la Russie et le Japon, +2 % pour l'Inde, +5 % pour la Pologne ; pour 2100, les différences sont encore plus marquées : la population chinoise est révisée en baisse de près de 30 %, celles des États-Unis et de la Russie de 10 %, celle de la France de 7 %. Ces évolutions découlent en général de révisions des hypothèses sur les taux de fertilité, qui sont abaissés sur toute la période pour prendre en compte leur fort recul de 2,5 en 2017 à 2,3 en 2021. Une remontée des taux de fertilité dans les pays développés est cependant supposée[30].

Selon les dernières prévisions, l'Afrique sub-saharienne est responsable de la majeure partie de l'accroissement démographique, alors que la population de plusieurs autres régions commencera à décroître ; elle deviendra à la fin des années 2060 la région la plus peuplée et pourrait atteindre 3,4 milliards d'habitants en 2100[w 5]. Dans la prévision 2019, neuf pays étaient responsables de la majorité de l’augmentation démographique : le Nigeria, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Indonésie, l’Égypte, les États-Unis, et surtout l’Inde[31].

En , une étude de chercheurs de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), parue dans The Lancet[32], prévoit une baisse de la démographie mondiale à partir de 2064, avec un pic à 9,7 milliards d'individus et un effectif de 8,8 milliards en 2100[33],[34]. La différence d'évaluation avec l'ONU, qui anticipe une poursuite de la croissance démographique jusqu'en 2100, s'explique principalement par la prévision d'une chute de la fécondité due à l'amélioration de l'accès à la contraception et l'éducation des filles et des femmes[33]. Cette diminution est toutefois peu probable en raison de l'inertie démographique (voir au-dessus)[24].

Le 22 août 2022, James Pomeroy, économiste chez HSBC, publie une étude qui conclut que le recul du taux de fécondité, tombé en 2021 à 2,3 naissances par femme, pourrait continuer plus rapidement que prévu par l'ONU, qui prévoit qu'il serait à 2,1 en 2050. Selon lui, la population mondiale attendrait son pic vers 2043 (et non vers 2080 comme le prévoit l'ONU), et chuterait de moitié d'ici 2100, à environ 4 milliards[35].

Impact environnemental de la surpopulation

La croissance de la population mondiale est telle que de nombreux scientifiques parlent de surpopulation et posent la question de la capacité de charge de la planète sur le plan environnemental.

La croissance démographique a pour effet d'augmenter l'empreinte écologique totale et de diminuer la biocapacité disponible par tête. Ainsi, malgré les « progrès techniques » (intrants agricoles, irrigation...) qui ont contribué à augmenter la capacité agricole par l'accroissement des rendements moyens par hectare des cultures, portant ainsi la biocapacité totale de la planète de 9,5 à 12,2 milliards d’hectares globaux (hag)[note 2] entre 1961 et 2013, la population humaine mondiale étant passée de 3,1 à près de 7 milliards d’habitants durant la même période, la biocapacité disponible par tête a été ramenée de 3,12 à 1,71 hag[36]. En 2012, l'empreinte écologique de l'humanité atteignait 20,1 milliards d'hag, soit 2,8 hag par personne, alors que la biocapacité de la Terre n'était que de 12,2 milliards d'hag, ou 1,7 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 65 %. Il faudrait donc 1,65 année pour régénérer les ressources consommées par l'homme en 2012 et absorber le CO2 produit[37].

Notes et références

Notes

  1. Au sens strict, aucune croissance ne peut être durablement exponentielle dans un milieu fini. Néanmoins des courbes comme la courbe logistique ou la courbe de Gauss ont un début exponentiel, la première s'infléchissant avant de plafonner, la seconde retombant à zéro.
  2. Notion d'hectare moyennement productif (forêts très productives, mers moins productives).

Références

  1. a et b p. 5.
  2. a et b p. 3.
  3. p. i.
  4. a et b p. 13.
  5. a et b p. 28.
  • Autres références :
  1. (en)World Population Prospects - The 2012 Revision - Key Findings and Advance Tables, sur le site des Nations unies, Département des Affaires Économiques et Sociales.
  2. (en)Historical Estimates of World Population, site du US Census Bureau consulté le 09/07/2013.
  3. (en) Données et perspective du World Population Prospects.
  4. Louis Henry, La population de la France de 1740 à 1860, Population, numéro spécial, novembre 1975, p. 71-122.
  5. Jacques vallin et France Meslé, Tables de mortalité françaises pour les XIXe et XXe siècles et projections pour le XXe siècle, Données statistiques, numéro 4-2001, Ined, novembre 2001, 101 p. (www.ined.fr).
  6. Yves Blayo, La mortalité en France de 1740 à 1829, Population, numéro spécial, nov. 1975, p. 123-142.
  7. Gilles Pison, « France 2004 : l’espérance de vie franchit le seuil de 80 ans », Population et société, no 410,‎ (lire en ligne).
  8. Hervé Le Bras, Population, Hachette, 1986.
  9. Population Today - How Many People Have Ever Lived on Earth?.
  10. (en) United States Census Bureau, « Historical Estimates of World Population », sur census.gov, (consulté le )
  11. (en) « United Nations Population Division », Organisation des Nations unies (consulté le ).
  12. (en) « L’évolution vertigineuse de la population mondiale depuis 100.000 ans », infographie par vidéo de 6:24, sur agiteur.com, (consulté le ).
  13. (en-US) « Quel est le nombre total de personnes ayant vécu sur la Terre ? – Population Reference Bureau » (consulté le )
  14. Science-et-vie.com, « Au total, combien d’êtres humains sont nés sur Terre ? - Science & Vie », sur www.science-et-vie.com, (consulté le )
  15. Jean Bourgeois-Pichat, « Du XXe au XXIe siècle : l'Europe et sa population après l'an 2000 », Population, vol. 43, no 1,‎ , p. 9–43 (DOI 10.2307/1533108, lire en ligne, consulté le )
  16. a b et c (en) World Population Prospects 2019 File POP/1-1: Total population (both sexes combined) by region, subregion and country, annually for 1950-2100 (thousands)[xls], ONU, 2019 (accès).
  17. (en) 2016 World Population Data Sheet.
  18. Véronique Radier, « Ce 15 novembre, nous serons 8 milliards d’humains sur Terre... Stop ou encore ? », sur L'Obs, (consulté le ).
  19. (en)World Urbanization Prospects, the 2014 Revision.
  20. Igor Martinache, « Youssef Courbage, Emmanuel Todd, Le rendez-vous des civilisations », Lectures,‎ (ISSN 2116-5289, lire en ligne, consulté le ).
  21. Objectifs du Millénaire pour le développement - Rapport 2015 (voir page 28), consulté le 24 août 2016.
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