Cet article possède un paronyme, voir Philippe Wahl.
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Philippe Val, né le à Neuilly-sur-Seine, est un journaliste, chroniqueur, humoriste, écrivain, auteur-compositeur-interprète et chansonnier français.
Il a été à la tête du journal Charlie Hebdo durant dix-sept ans, en tant que rédacteur en chef (1992-2004) puis comme directeur de publication (2004-2009), puis a dirigé France Inter de 2009 à 2014.
Philippe Val, né à Neuilly-sur-Seine le [1],[2] d'un père boucher et d'une mère coiffeuse, est le dernier d'une fratrie de quatre enfants.
Il arrête ses études à 17 ans et se lance dans la chanson, pour vivre de ses prestations lors de soirées dans les cabarets puis les cafés théâtre. Il est inspiré par Georges Brassens, Léo Ferré ou Jacques Brel qu'il écoutait petit à la radio et allait voir à Bobino. En 1973, il collabore avec la chanteuse Anne Vanderlove pour son disque Non, ouvertement engagé et antimilitariste. Il fait ensuite la rencontre de Patrick Font, avec qui il forme le duo de chansonniers Font et Val qui fait carrière entre 1970 et 1996. Ensemble, ils obtiennent un relatif succès en produisant leurs spectacles à la Pizza du Marais[N 1], au Théâtre de Dix heures, ainsi qu'au Vrai Chic Parisien, et lors de nombreuses tournées en France. Ils sont accompagnés par Paul Castanier[N 2] (jusqu'en 1989) et Emmanuel Binet (basse). Toutefois, au début des années 1980, il arrive que Philippe Val se produise aussi — en particulier à Paris et à l'Espace Gaîté — sans Patrick Font mais en compagnie de son épagneul Jeff, « le seul chien au monde à chanter du Charles Trenet »[3].
En 1982 il signe une pétition de défense de Claude Sigala peu après condamné à de la prison dans l'affaire du Coral, alors que la quasi-totalité de la gauche se tient à l'écart en raison des faits graves de pédocriminalite dont la presse s'est faite l'écho[4].
En 1992, il devient chroniqueur à France Inter, d’abord chez Jean-Luc Hees, dans l’émission Synergie, puis aux côtés de son successeur, Albert Algoud (dans l'émission La partie continue) et de Frédéric Bonnaud (dans l'émission Charivari).
Engagé à gauche, Val participe aux galas de financement du journal Libération, puis collabore au journal pour quelques reportages. C'est ainsi qu'il rencontre Cabu.
En 1996, Patrick Font est poursuivi par le tribunal correctionnel d'Annecy pour attouchements sexuels sur douze élèves de l'école du spectacle qu'il dirigeait[5]. Philippe Val affirme n'avoir jamais rien su des agissements de Font[6], ce qui sera confirmé par ce dernier[7]. Il rompt également tout lien avec celui qui avait été son partenaire de scène pendant vingt-cinq ans[8].
Par la suite, parallèlement à son travail dans la presse et à la radio, Philippe Val continue son activité de musicien[9]. Dans les années 1990, il sort deux albums : Paris-Vincennes en 1996[10] et Hôtel de l’univers en 1999[11]. Il se produit dans les années 2000 dans de multiples salles en France accompagné par le bassiste Emmanuel Binet pour son spectacle Ouvert la nuit.[réf. nécessaire] En 2004, il sort un album intitulé Philippe Val[12].
En 1992, il refonde avec Cabu, après la brève aventure de La Grosse Bertha, le nouveau Charlie Hebdo[13], héritier du mythique journal des années 1970, et en devient le rédacteur en chef. Par la suite, après la mort de Gébé en avril 2004, il exerce les fonctions de directeur de la rédaction et de directeur de la publication. Il y publie chaque semaine un éditorial dans lequel il pousse des « coups de gueule ». En , Philippe Val se fait casser la mâchoire et plusieurs dents par deux militants anti-IVG qui l’attendaient devant la Maison de la Radio, au sortir de l’émission de Christophe Dechavanne intitulée « Trop de débauche ou trop de morale »[14].
En , après l'attentat contre Charlie-Hebdo, il propose de revenir au journal, mais la nouvelle rédaction décline son offre[15].
En parallèle à son travail à Charlie Hebdo, Philippe Val intervient fréquemment dans les émissions de Radio France. Il est régulièrement invité dans Le Premier pouvoir, émission de critique des médias sur France Culture[16]. En 2006-2007, il participe tous les vendredis à l'émission hebdomadaire de José Artur et David Glaser Inoxydable sur France Inter. À partir de , il donne une chronique hebdomadaire dans Le Sept dix de France Inter.
Le , il rejoint son ami Jean-Luc Hees à Radio France et quitte alors ses fonctions à la tête de Charlie Hebdo[17]. Sa décision de quitter ce journal aurait « déjà été prise à l'issue du procès » des caricatures de Mahomet[18]. Hees le nomme directeur de France Inter en remplacement de Frédéric Schlesinger[19] le [17], une nomination qui est décrite comme étant due à l'intervention de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son époux[20],[21],[22],[23]. Sa nomination à la tête de France Inter sous la présidence de Nicolas Sarkozy intervient au terme d'un long divorce avec la gauche radicale. Il est alors particulièrement vilipendé dans ces milieux politiques, et qualifié notamment de « traître à la gauche »[24].
Deux heures après sa nomination à France Inter, Philippe Val renvoie Frédéric Pommier, qui faisait chaque matin la revue de presse. La raison officielle serait une mauvaise hiérarchisation de l'information. Mais, d'après Télérama, Arrêt sur images et d'autres médias, dont Libération, qui tiennent leurs sources de l'intersyndicale des journalistes de France Inter, Val n'aurait pas apprécié que Pommier cite Siné Hebdo dans sa revue de presse[25],[26],[27],[28].
Les reproches contre lui deviennent plus virulents lorsque, le , il fait licencier de France Inter Stéphane Guillon et Didier Porte. En se séparant de deux humoristes vedettes qui assuraient le pic d'audience de la station, il se voit reprocher une collusion avec la présidence de la République[29],[30],[31],[32].
Par ailleurs de nombreuses émissions, dont Rue des Entrepreneurs, Allô la planète ou Système disque, sont supprimées entre avril et .
Le , les journalistes de France Inter votent à la majorité une motion contre Philippe Val. Ils expriment leur « colère face aux choix et aux méthodes de Philippe Val »[33]. Ils s'inquiètent notamment de « l'ampleur des changements projetés et considèrent qu'à ce jour le lien de confiance indispensable entre la rédaction et la direction a été rompu. »[34].
En 2011, le conseil des prud'hommes de Paris qualifie l'éviction de Stéphane Guillon d'irrégulière et condamne Radio France à lui verser 212 000 euros de dommages et intérêts, montant qui est augmenté de 23 000 euros par la cour d'appel de Paris au titre du préjudice moral[35]. En 2012, Radio France est également condamnée par le même conseil des prud'hommes à verser quelque 252 000 euros à Didier Porte pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse »[36].
Les critiques envers Val reprennent en , lorsque c'est l'humoriste Gérald Dahan qui est écarté à son tour après une chronique hostile à la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie[37].
Le , le nouveau PDG de Radio France, Mathieu Gallet, annonce le remplacement immédiat de Philippe Val par son adjointe, Laurence Bloch[38].
En 1999, il milite dans les pages de Charlie Hebdo en faveur d'une guerre de l'OTAN contre la Serbie dans le contexte de la guerre du Kosovo[39].
Lors du référendum français du sur le Traité constitutionnel européen, il a signé des éditoriaux en faveur de la ratification, tout en laissant les différents points de vue s'exprimer dans Charlie Hebdo. Ces éditoriaux ont été publiés dans un recueil intitulé Le Référendum des lâches. Il se prononce en faveur du fédéralisme européen. Selon lui, l'enjeu du débat était « d'abandonner la Nation comme entité politique souveraine en Europe ». Il développe l'idée que les nations ne sont plus tout à fait capables de répondre aux besoins des personnes et que les ONG prennent de plus en plus de place dans la gouvernance[réf. souhaitée]. Il s'est également engagé en faveur du Traité de Maastricht en 1992[40].
Philippe Val est un partisan du maintien de la loi Gayssot, qui « tend à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe » et l'expression de théories négationnistes[réf. souhaitée].
Après s'être attaqué à l’extrême droite et à l’intégrisme chrétien dans ses éditoriaux, Philippe Val dénonce aujourd’hui également les rapprochements entre une partie de la gauche et les mouvements islamistes, ce qui lui vaut des critiques virulentes de la part de l'extrême gauche, qui l'accuse d'être devenu réactionnaire. Il coorganise, signe et publie dans Charlie Hebdo le Manifeste des douze : un appel à la lutte contre l’islam intégriste, défini comme un totalitarisme religieux mettant en danger la démocratie.
Dans le no 714 de Charlie Hebdo, il publie une pétition pour le droit au blasphème, signée entre autres par Bernard-Henri Lévy, Salman Rushdie et Taslima Nasreen.
Dans le no 715 du , il rapporte la rencontre organisée par l'association le « Manifeste pour les libertés », animée par des intellectuels libéraux de culture musulmane et en lutte contre l'islamisme, où des intellectuels et militants musulmans sont venus défendre le droit au blasphème et leur désaccord avec la notion d'islamophobie et l'usage qui en est fait (en particulier le remplacement par l'islamophobie de la notion classique de racisme). Charlie Hebdo rapporte les propos de Ghaleb Bencheikh, pour qui la notion d'islamophobie serait dangereuse parce qu'elle conditionnerait un aveuglement sur les pires abus de pouvoir effectivement commis au nom de l'islam. Bencheikh pense que les gens de gauche « sont trop souvent bernés par le discours des islamistes qui utilise les passages du Coran sur les damnés de la terre ». Val dit partager ces critiques au sujet de la « naïveté » de l'extrême gauche.
Selon lui, il existerait un poujadisme de gauche[41]. Il soutient que l'extrême gauche « n'est pas parvenue à exorciser » son démon que fut son positionnement « antidreyfusard »[42] et qu'elle n'est pas toujours très lucide face à l'antisémitisme. Il se fait également l'écho des critiques relatives au MRAP sur ces questions (Charlie Hebdo no 715).
Il suscite de nombreuses inimitiés en raison de ses attaques réitérées contre le mouvement altermondialiste et une partie du mouvement antiraciste (notamment lors de la conférence de Durban en 2001, où il déplore que ce mouvement ait qualifié le sionisme de « racisme »), mais aussi pour avoir été sévère avec des mouvements de gauche trop portés, selon lui, à critiquer les médias et les avoir accusés de céder à la théorie du complot[réf. nécessaire] Voici par exemple ce qu'il écrivait en 2003 au sujet d'Acrimed : « Quand on s’explique tellement mal avec son public, comme le fait Acrimed, et que la conclusion qui en est tirée, c’est que les journalistes et le monde de la presse sont les tentacules du pouvoir central, ça relève de la théorie du complot. Et pour moi, jusqu’à une époque extrêmement récente, c’était fondamentalement un thème d’extrême droite. J’ai horreur de ce qui entretient la paranoïa des gens et de ce qui l’encourage. J’accepte toutes sortes de critiques, mais rendre les gens dépendants de leur paranoïa, s’en servir, être suffisamment pervers pour l’alimenter, je trouve ça ignoble. Ils sont dangereux, mais heureusement ils sont minoritaires »[43]. Cette citation est extraite d'un article où il critique également l’Observatoire français des médias, auquel il reproche de fonctionner selon les mêmes principes, et le Réseau Voltaire qui, selon lui, représente « la quintessence de l'art de recourir à l'explication par le complot »[44].
Lors d'une rencontre avec les Amis du Crif, Philippe Val affirme : « Le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux journalistes qui ont révélé l'affaire Snowden, est le symbole de la crise de la presse car Snowden est un traître à la démocratie »[45].
Lors du procès d’injure publique à caractère raciste de l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles en raison de sa publication visant la députée Danièle Obono, Philippe Val apporte son soutien au journal, tout en se disant en être « nullement proche », au nom de la « liberté de la presse et la liberté d'expression ». Selon Philippe Val il s'agirait d'un « procès politique »[46].
Philippe Val est présenté par divers médias, dont l'association proche de la gauche antilibérale Acrimed et les publications associées PLPL et Le Plan B[47], comme un patron de presse dirigiste et autoritaire. Ses détracteurs relèvent notamment ses méthodes contestées au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, lesquelles ont donné lieu à des démissions (cas de Philippe Corcuff, d'Olivier Cyran, de Lefred Thouron, etc.), voire à des licenciements (cas de l'actuelle collaboratrice du Monde diplomatique Mona Chollet)[48].
Il a également été plusieurs fois accusé d'écrire des contre-vérités, notamment par le journaliste Sébastien Fontenelle[49] ou le Canard Enchaîné. Dans son livre Malaise dans l'inculture, Philippe Val avait accusé le journal satirique d'avoir publié un article diffamatoire à son égard fondé sur un tract syndical. N'ayant pas trouvé la trace de cet article dans ses archives, Le Canard Enchaîné affirme qu'il « n'a jamais existé ailleurs que dans l'imagination de Philippe Val ». Reconnaissant son erreur, Val a assuré qu'elle serait corrigée au prochain tirage du livre[50],[51]. Une vive critique est adressée aussi au livre de P. Val « Malaise dans l'inculture » par Bernard Lahire dans son ouvrage "pour la sociologie, et pour en finir avec la prétendue "culture de l'excuse""[52]. Bernard Lahire, professeur de sociologie à l'école normale supérieure de Lyon, tout en expliquant les objectifs et les méthodes de la sociologie, revient sur la méconnaissance profonde et la vision particulièrement caricaturale qu'en a P. Val.
Fin 2015, Denis Robert, des anciens de Charlie Hebdo ou membres de leur famille (Laurent et Jérôme Cavanna, Virginie Vernay, Catherine et Bob Sinet, Francis Kuntz, François Forcadell, Frédéric Thouron, Sylvie Caster, Marie Montant) se liguent contre le livre de Philippe Val C’était Charlie, l'accusant de « révisionnisme » et de contenir « de nombreuses inexactitudes, erreurs et contrevérités » sur l'histoire du journal[53],[54].
Le , Val licencie de l'hebdomadaire le caricaturiste Siné avec l'approbation du directeur adjoint de la rédaction Bernard Maris, du rédacteur en chef Gérard Biard et du rédacteur en chef adjoint Charb[55]. Siné est accusé d'avoir tenu des propos antisémites sur Jean Sarkozy dans les pages mêmes du journal deux semaines plus tôt. Le , commentant, avec son habituel ton satirique, une déclaration de Patrick Gaubert, président de la Licra, parue dans Libération, Siné avait écrit, dans sa chronique Sème la zone, à propos du fils Sarkozy[56] : « Jean Sarkozy vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée juive et héritière des fondateurs Darty. […] Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » (Charlie Hebdo no 837). Pour justifier sa décision, Val évoque la menace d'un procès intenté par la famille Darty, écrivant qu'il aurait refusé, si le procès avait bien lieu, d'assurer la défense de Siné[57] et qu'il avait, avant tout, cherché à éviter une éventuelle[58] condamnation du journal pour antisémitisme[59]. L'avocate Gisèle Halimi, pour sa part, dénonce ce dernier argument et déclare : « La direction de Charlie Hebdo vient de le licencier brutalement. Motif allégué : propos antisémites. À la lecture attentive de ses quelques lignes, je suis en mesure d’affirmer — en spécialiste du droit de la presse — qu’il ne s’agit que d’un prétexte ; un procès pour antisémitisme n’aurait guère de chances d’aboutir. » Charb ajoute : « Une phrase — la phrase, désormais — dans une chronique pouvait être mal interprétée par des gens de bonne foi (quelques-uns) et instrumentalisée par des gens de mauvaise foi (plus nombreux) »[60].
Ce licenciement intervient trois semaines après une polémique entre Siné, Polac et Val au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert (ce dernier avait reproché à Charlie Hebdo son traitement de l'affaire Clearstream, cf. plus bas). Il suscite les protestations de nombreuses personnalités d'horizons variés, notamment des dessinateurs Plantu[61], Philippe Geluck, Jihel, Willem, Vuillemin ou Tignous, qui mettent Val en cause au-delà de sa décision. Dans une interview au Nouvelobs.com[62], Siné accuse Val de l'avoir licencié non pas pour cette chronique, qui ne serait, selon lui, qu'un prétexte, mais en raison de leur désaccord [N 3] au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert, une thèse démentie par Val, mais aussi par Charb et Cavanna[63]. Des personnalités historiques du journal, anciens collaborateurs ou qui avaient pris part à sa refondation en 1992, telles Gisèle Halimi ou Delfeil de Ton, parlent de « procès en sorcellerie »[64] ou de « calomnie »[65]. Val reçoit, de son côté, le soutien d'éditorialistes tant du Figaro[66] que de Libération[67], de Bernard-Henri Lévy[68] ou de la ministre Christine Albanel, ainsi que celui de différentes associations comme la Licra, le Crif ou l'UEJF[69]. En revanche Willem, Delfeil de Ton (autre fondateur du journal), Carali, Barbe, Geluck, Malingrey, Pichon, Pétillon, Got, Faujour, Picha, Tignous, Lefred Thouron, Tardi, Wiaz ou encore Michel Polac défendent Siné[70]. Cavanna, autre membre historique de Charlie Hebdo, estime que « ni l’un ni l’autre n’a démérité », parlant d'une « erreur d’appréciation de Val » au sujet d'une « plaisanterie, certes dangereuse mais occasionnelle » de Siné ; à son avis, c'est « une gaminerie, une bouffée de panique. Pas de quoi fouetter un chat »[71].
En , la société éditrice de Charlie Hebdo est condamnée par la cour d'appel de Paris à verser 90 000 euros de dommages et intérêts à Siné pour licenciement abusif[72].
Philippe Val a été accusé plusieurs fois d'actes de censure, par exemple lorsqu'il a refusé un dessin de Lefred Thouron sur Patrick Font, impliqué dans une affaire de pédophilie (le dessin sera finalement publié la semaine suivante)[73]. En 2000, Val retouche un article d’Olivier Cyran qui relatait un dialogue entre le réalisateur Pierre Carles et le groupe Zebda (un passage critiquant le journal est supprimé).
Le journaliste d’investigation Denis Robert a reproché à Val d’interdire dans Charlie Hebdo la parution de tout article mettant en cause la multinationale Clearstream, dont l’un des avocats, Richard Malka, est également celui de l’hebdomadaire. Dans son éditorial du , Val a vigoureusement démenti cette affirmation, déclarant que ni lui ni a fortiori Richard Malka n’avaient jamais exercé de pression dans ce sens, et il a attaqué à son tour Denis Robert, l'accusant de mener contre Clearstream une enquête à charge dépourvue de preuves. Cette contre-attaque conduit la semaine suivante Michel Polac et Siné à se désolidariser de Val dans les colonnes du journal. Michel Polac rappelle deux semaines plus tard que sa chronique avait « fait part de son trouble[74], sans embarrasser le moins du monde Philippe Val ». « Dans le cas contraire, je serais parti », ajoute-t-il, avant de conclure : « Charlie Hebdo est peut-être le dernier journal où on puisse s'exprimer sans censure ou autocensure ».
Dans Monde diplomatique, Alain Gresh fait grief à Philippe Val de ses propos critiques envers Yasser Arafat et les pays environnant Israël[75].
La notoriété médiatique de Philippe Val s'est accrue ces dernières années, en même temps que la critique de ses positions. Sa présence à deux colloques a particulièrement retenu l’attention à l’été 2007 : il s’est d’abord exprimé à l’université d’été des Gracques, un regroupement d’anciens hauts fonctionnaires socialistes prônant l’alliance du PS avec le centre autour de valeurs « sociales-libérales », puis à celle du MEDEF (le patronat français)[76]. Ces deux interventions ont été analysées par certains à l’extrême gauche comme un dévoiement et comme le signe de ralliement de Philippe Val à la « pensée unique » néolibérale. Val s’est défendu en répondant que sa présence à ces deux universités d’été ne valait pas approbation des politiques défendues par leurs organisateurs (il a d’ailleurs refusé de signer le manifeste des Gracques), que « dialoguer ou débattre, ce n’est en aucun cas être complice », et que l’essence même du dialogue était de réunir deux interlocuteurs de points de vue différents. Ses interventions se situaient au demeurant toutes deux à contre-courant du cadre dans lequel elles ont eu lieu : chez les Gracques, Val a attaqué Ségolène Royal (l’accusant notamment d’être « le degré zéro de la politique »), alors que ses hôtes se situaient clairement à la droite du PS ; chez les patrons, il a dénoncé la menace que représentent selon lui les grands groupes industriels, tels Dassault (propriétaire du Figaro), Bouygues (propriétaire de TF1), Lagardère ou Bolloré pour la liberté de la presse et des médias, reprochant à ses hôtes de manquer d’intérêt pour cette question et soulignant qu’ils « aim[ai]ent bien, en général, ce qui s’exprime en faveur de leurs intérêts ».
Dans Malaise dans l'inculture, Philippe Val prétend rapporter une scène observée sur le tournage d'Entre les murs, où embarrassés par des propos antisémites des élèves-comédiens, Laurent Cantet et François Bégaudeau auraient tenté de masquer cet épisode qui n'apparaît pas dans le montage du film[77]. Dans une vidéo de réponse ironique organisée par le magazine Transfuge[78], François Begaudeau conteste radicalement la réalité de cet épisode rapporté par Val. Il explique que tout au contraire c'est François Begaudeau lui-même qui avait tenté de faire parler la classe sur le thème « Les Juifs » — dans un but documentaire et pour reproduire une des scènes du livre — et avait constaté au contraire l'absence de remarques antisémites parmi les élèves.
Ses multiples apparitions médiatiques, sa fréquentation de ce qu'il est convenu de nommer « les élites » lui valent des critiques et des railleries de la part de confrères comme Bernard Langlois, Olivier Cyran, Daniel Mermet ou Serge Halimi, et, plus généralement, des journalistes qui se livrent à la critique des médias et dénoncent la collusion des journalistes avec le pouvoir politique[79],[80].
Philippe Val a épousé le Bérénice Ravache, secrétaire générale de Radio France de 2010 à 2014, directrice de FIP[81] depuis 2017, et il est père d'un fils né en 2014[82].
1980 : Ma P'tite Chérie
1996 : Paris-Vincennes
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1999 : Hôtel de l'Univers
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2004 : 2004
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