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Œuvres principales
Pascal Bruckner, né le à Paris, est un romancier et essayiste français.
Issu d'une famille chrétienne[1],[Note 1], Pascal Bruckner passe son enfance entre l'Autriche, la Suisse et la France. Son père est protestant (non pratiquant), sa mère catholique (pratiquante) et lui-même a été baptisé catholique, comme il l'explique dans son livre autobiographique Un bon fils, publié en 2014[2].
Son père[3], René Bruckner, ingénieur de l'École des mines de Paris[4], antisémite convaincu, était très favorable aux thèses nazies[5] et haïssait les Juifs. Il devança le STO et œuvra pour les usines Siemens, à Berlin, puis à Vienne, entre 1942 et 1945[6].
Sa mère, Monique Bruckner, ancien professeur au collège Notre-Dame-de-Sion à Petrópolis (Brésil), est morte le [7].
Dans Un bon fils, il évoque l'extrême violence physique exercée par son père à l'encontre de sa mère et de lui-même[2].
Pascal Bruckner a été durant quelques années le compagnon de Caroline Thompson[8], fille de Danièle Thompson et petite-fille du réalisateur Gérard Oury. Il a un fils et une fille.
Pascal Bruckner vit jusqu'à l'âge de 6 ans dans un sanatorium en Autriche[9]. Il étudie notamment chez les jésuites à Lyon, poursuit ses études à Paris, au lycée Henri-IV (hypokhâgne et khâgne) de 1968 à 1970 — où il se lie d'amitié avec Alain Finkielkraut, avec lequel il écrira ensuite deux livres —, puis à l'université Paris I et à l'université Paris VII, et enfin à l’École pratique des hautes études.
Sa thèse de 3e cycle, consacrée à l'émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopiste Charles Fourier (« Le corps de chacun est accessible à tous »), a été dirigée par Roland Barthes (et soutenue en 1975 à l'université Paris VII)[10],[11].
Depuis 1986, il enseigne dans des universités américaines, notamment celle de New York. À compter de 1990, il est maître de conférences à l’Institut d'études politiques de Paris mais ne fait pas partie du corps enseignant permanent[pas clair].
Outre ses activités d'écrivain, Pascal Bruckner est éditeur chez Grasset. Il collabore au Nouvel Observateur, au Monde et à Causeur.
Par son nom et sa sympathie exprimée à l'égard de l'État d'Israël, Pascal Bruckner a souvent été erronément considéré comme de confession juive et comme un « intellectuel juif »[5]. Il qualifie d'« ironie de l'histoire assez cocasse » le fait d'être considéré comme juif[12].
Comme il l'explique dans Un bon fils, il est, dans les années 1970, proche des mouvements gauchistes, plutôt libertaires, et sympathisant du Parti socialiste unifié. Il fait partie, à cette époque, des « nouveaux philosophes ».
En 1986, Guy Hocquenghem le critique dans sa Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Selon le journaliste Jérôme Garcin, dans une formule journalistique en accroche d'un article de 2014, il a flirté avec le maoïsme — ce qu'il nie dans son livre autobiographique — puis avec le sarkozisme[13].
De 1983 à 1988, il est membre du conseil d'administration d'Action contre la faim.
De 1992 à 1999, il milite contre les différentes offensives serbe en ex-Yougoslavie[14], en Croatie d'abord, puis en Bosnie et au Kosovo. Il figure aux élections européennes de 1994 sur la liste L'Europe commence à Sarajevo. En 1999, il défend l'intervention militaire de l'OTAN contre les forces serbes.
Il est en 2003 signataire de l'appel de soutien à l'Initiative de Genève[15], plan de paix prévoyant la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël.
En , favorable à la destitution de Saddam Hussein, il appuie la guerre d'Irak lancée par le gouvernement de George W. Bush dans un article paru dans Le Monde, cosigné par Romain Goupil et André Glucksmann[16],[17], qui participeront, trois ans plus tard, à la création de la revue d'orientation néo-conservatrice Le Meilleur des mondes. En , il critique dans Le Figaro l'impréparation de l'armée américaine ainsi que l'usage de la torture à la prison d'Abou Ghraib[18].
Autrefois de gauche, il soutient Nicolas Sarkozy pour le second tour de l'élection présidentielle de 2007. Il dira plus tard en avoir été déçu. Il se réclame du camp progressiste, « malgré l'épaisse bêtise et la bonne conscience qui y règnent »[5].
En , il signe le « Manifeste des 343 salauds » publié par la revue Causeur, qui défend les hommes faisant appel aux services de prostituées.
Invité de l'émission « C Politique » de France 5 le , Pascal Bruckner est interrogé sur l'écriture inclusive qu'il qualifie de « mélange de crétinisme et de totalitarisme ». Il associe alors les LGBT aux pédophiles[19] (en plaisantant, ajoute-il).
En 2018, il présente sa candidature à l'Académie française[20]. Il affronte Benoît Duteurtre, mais aucun candidat n'est élu[21].
Dans Le Figaro du , il publie une tribune dans laquelle il critique la jeune activiste pro-climat Greta Thunberg, qu'il considère comme la représentante d'une « dangereuse propagande de l'infantilisme climatique »[22]. Cette tribune est qualifiée de « vilénie » par Claude Askolovitch, qui lui reproche de s'attaquer à l'âge, au physique et même à l'autisme de Greta Thunberg[23].
Il suggère de fixer l’âge de la retraite à 70 ans : « En Belgique, la retraite sera fixée à 67,5 ans en 2020. C’est déjà le cas en Allemagne. La réforme Macron devrait donc aller plus loin encore. Si la France veut se distinguer en Europe, il faut fixer l’âge de la retraite à 70 ans[24]. »
Le , il est élu à l'Académie Goncourt[25].
Le , Pascal Bruckner accuse publiquement Rokhaya Diallo d'avoir « entraîné la mort des douze de Charlie Hebdo » et d'avoir ainsi « armé le bras des terroristes » en 2015 en signant en 2011 une pétition « pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo »[26],[27].
Pascal Bruckner critique à plusieurs reprises le concept d'islamophobie, dont il affirme que :
« calqué sur celui de xénophobie, [il] a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme. Cette création, digne des propagandes totalitaires, entretient une confusion délibérée entre une religion, système de piété spécifique, et les fidèles de toutes origines qui y adhèrent[28],[29]. »
Il accuse aussi le mot d'avoir été « forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour contrer les féministes américaines », une affirmation qualifiée de mensongère par les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat[30],[31],[32] et confirmée fausse par l'Agence France Presse[33].
En 2015, les associations les Indivisibles et les Indigènes de la République portent plainte contre lui après qu'il les a accusées d'avoir « justifié idéologiquement la mort des journalistes de Charlie Hebdo ». L'audience a lieu le ; lors du verdict, rendu le [34], les deux associations sont déboutées par la justice[35].
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