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En France, elle est associée à une surmortalité journalière de 33 % entre le et le comparée aux valeurs moyennes des années 2000 à 2019 : « 2 120 décès ont été recensés en moyenne chaque jour par l'état civil, contre 1 590 en moyenne entre 2000 et 2019[5] ».
Le , trois premiers cas sont recensés sur le territoire métropolitain. À la mi-mars 2020, afin de stopper la diffusion exponentielle du coronavirus et pour réduire le plus possible le nombre de personnes atteintes et donc de morts, la population est confinée à domicile et tous les lieux recevant du public considérés comme non indispensables à la vie du pays sont fermés. Les mesures de confinement sont levées entre la mi-mai et la mi-juillet. Puis, avec une nouvelle augmentation du nombre de cas, un second confinement est décrété en novembre.
Cette épidémie est plus meurtrière que les épidémies de grippe saisonnière du XXIe siècle en France[6]. Il faut remonter à la grippe asiatique (1957-1958) et à la grippe de Hong Kong (1968-1969) pour trouver des épidémies de grippe saisonnière qui auraient fait plus ou autant de victimes en France que la Covid-19, épidémies durant lesquelles il ne fut pratiqué aucun confinement.
L'épidémie de Covid-19 est la plus dévastatrice de ces dernières décennies en France[7].
Pour freiner la formation de nouveaux foyers de contagion et préserver les capacités d'accueil de ses hôpitaux, la France, comme de nombreux pays, décide des mesures de confinement et l'annulation des manifestations sportives et culturelles. Ces décisions ont des conséquences économiques, sociales et environnementales et font peser des incertitudes et des craintes sur l'économie française et sur l'éducation, la santé et les droits fondamentaux de la population.
Au 5 février 2021, la pandémie de Covid-19 en France prend une autre tournure avec l'émergence de variants plus contagieux : le variant anglais représente déjà 19 % des cas et, ensemble, les variants sud-africain et brésilien représentent environ 2,3 % des cas.
« À ce rythme de croissance, les nouveaux variants seront donc majoritaires d'ici 3 semaines dans l'Hexagone, si aucune nouvelle mesure n'est décidée par le gouvernement pour essayer d'enrayer la progression de l'épidémie. »
Au 19 avril 2021, la France, quatrième pays le plus touché au monde, compte un nombre total de cas de 5 256 781, de guérisons de 289 864, le nombre total de décès est de 100 527 [10].
Nombre de cas déclarés (bleu) et nombre de morts (rouge), et en moyenne mobile sur 7 jours : nombre de cas quotidiens (pointillés bleu) et nombre de morts quotidiens (pointillés rouge)[note 3]. Attention, toutes ces courbes sont en échelle logarithmique. D’autres courbes sont disponibles plus loin section « Statistiques ».
Première vague
Janvier 2020 : premiers cas
En France, les trois premiers cas officiellement recensés à partir de la connaissance de la maladie sont le . Il s'agit d'un Français d'origine chinoise et de deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan, foyer d'origine du virus en Chine centrale. Ces trois personnes sont également les premiers cas annoncés en Europe. Le patient zéro est hospitalisé à Bordeaux, les deux patients suivants à Paris[11]. Un représentant en vins, rentré de Chine le 22 janvier, est hospitalisé à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux le 23 janvier[12].
L'un des deux touristes meurt le ; âgé de 80 ans et arrivé en France le , cette personne décède dans le service de réanimation de l'hôpital Bichat-Claude-Bernard, à Paris[13].
Toutefois, il se pourrait que, sur le territoire national, des Français aient été atteints[14] par le coronavirus bien avant et que leurs symptômes aient été alors confondus avec ceux de la grippe[15]. Le , le Pr Yves Cohen, chef de deux services de réanimation dans les hôpitaux Avicenne à Bobigny et Jean-Verdier à Bondy, déclarent qu’en effectuant a posteriori des tests PCR sur les échantillons prélevés chez les patients atteints de pneumonie en et , leurs équipes ont découvert le cas d'une personne positive à la Covid-19 le [14],[16], âgée de 43 ans et qui n'avait pas voyagé. Le , le Dr Michel Schmitt de l'hôpital Albert Schweitzer de Colmar rapporte un cas qui pourrait être attribué à la Covid-19 dès le [17]. Le , il est rapporté le cas d'une habitante de Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes-d'Armor, 73 ans, qui aurait contracté la Covid-19 au contact de personnes chinoises dans un hôtel de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, fin , alors qu'elle partait au Mexique avec son mari. Elle a présenté un syndrome grippal au Mexique, elle a été testée positive le . Son mari aurait été asymptomatique avec un résultat négatif[18].
Une étude de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) parue le 6 février 2021 dans la revue European Journal of Epidemiology, montre que le coronavirus circulait déjà en France dès l'automne 2019[19].
Le , 100 personnes sont atteintes du virus et 2 en sont mortes. Le principal foyer de contamination se trouve dans l'Oise avec 36 cas. Les écoles des communes touchées sont fermées. La présence de l'infection en divers points du territoire ne justifie plus le confinement des personnes de retour des zones « à risque », notamment la Chine et l'Italie. L'objectif est dorénavant de freiner la propagation de la maladie sur le territoire français et, pour ce faire, de nouvelles mesures sont prises tant au niveau local que national. Dans l'Oise, les rassemblements sont interdits, les habitants invités à limiter leurs déplacements et les écoles des communes touchées fermées. Au niveau national, les manifestations de plus de 5 000 personnes en milieu fermé sont interdites[21].
Les Contamines-Montjoie
La première occurrence de cas groupés de covid-19 en France apparaît le à la station de ski des Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie, avec la découverte de cinq cas de personnes infectées, toutes ressortissantes britanniques, et qui avaient préalablement côtoyé au même endroit un touriste compatriote qui avait lui-même vraisemblablement contracté le virus à Singapour. Les personnes contaminées sont hospitalisées, et les cas contacts dépistés. Parmi les cas, se trouve un enfant ayant fréquenté trois établissements : ceux-ci sont fermés[22].
Dans le même département, et sans qu’il ne soit possible de faire un lien entre les deux foyers, la France enregistre le premier décès lié à la covid-19, d’un enseignant au collège Jean-de-La-Fontaine à Crépy-en-Valois, le [23],[24].
La presse souligne dès le que l'Oise constitue un foyer majeur de propagation du virus en France[25], vers Paris, sa banlieue nord et la Seine-et-Marne à 5 kilomètres de Crépy-en-Valois, tout premier foyer de France selon Le Parisien avec le 24 décès[26] sur les 370 des Hauts-de-France[27].
La doctrine gouvernementale est le confinement des personnes atteintes ou suspectées de l'être, ceci afin d'éviter le démarrage d'une épidémie. Ainsi, dans l'Oise, 200 membres du personnel hospitalier sont confinés chez eux dès le et pour une durée de 14 jours après le passage dans les hôpitaux de Compiègne et de Creil, de 2 patients infectés[28]. À l'hôpital Tenon, à Paris, trois personnels de soins sont testés positifs, contaminés à la suite de l'admission le d'un patient de l'Oise reconnu comme atteint par la Covid-19 six jours plus tard. Une cinquantaine de leurs collègues sont placés en confinement à domicile[29].
Un rassemblement évangélique de l'Église Porte ouverte chrétienne a lieu du au à Mulhouse dans le Haut-Rhin. Il réunit, durant cinq jours, de 2 000 à 5 000 personnes, essentiellement françaises, mais aussi des Belges, des Allemands et des Suisses. Considéré comme l'un des foyers épidémiques majeurs de propagation du virus en France, plus d'un millier de fidèles y ont été contaminés[30],[31]. Les fidèles, en retournant chez eux, la plupart peu symptomatiques, ont participé à l'essaimage du virus, par exemple à Ajaccio, Agen, Belfort, Besançon, Briançon, Dijon, Mâcon, Orléans, Paris, Saint-Lô, Strasbourg[15],[32],[33].
Les premiers symptômes seraient apparus parmi les participants dès le 20 février[15]. Le , alertée par une femme et ses fils testés positifs, l'Église contacte à son tour les autorités[15]. L'Agence régionale de santéGrand Est ne prend la mesure des évènements que le [15]. À compter du , le nombre de cas diagnostiqués augmente de façon importante[15],[32]. Après avoir déclaré à RTL« ce n'est pas la maladie grave mortelle qu'on nous a décrite et c'est pour l'instant dans la plupart des cas un simple petit rhume ou grippe, moins fort qu'une grippe[34] », le médecin généraliste mulhousien Patrick Vogt, en contact avec de nombreux malades et médecin de garde au SAMU deux jours auparavant, dénoncera « le déni total de la part des autorités » et affirmera que la situation est à Mulhouse une diffusion massive du virus correspondant au stade 3 du plan Orsan REB, au-delà des chiffres officiels[35],[15].
Le , 81 cas ayant été détectés en 24 h à Mulhouse, le préfet déclare que les moyens ne sont plus suffisants pour dépister systématiquement tous les cas suspects. Seuls les patients dont l'état est le plus grave sont hospitalisés. Dans l'ensemble du Haut-Rhin, des mesures restrictives sont prises pour limiter les rassemblements de personnes, ceci passant par la fermeture d'écoles et la limitation des rassemblements[36].
Mars-avril 2020 : confinement et jusqu'à 600 décès quotidiens à l'hôpital
Le , l'ensemble des régions métropolitaines françaises et la Guyane sont touchées[37]. De nouveaux clusters apparaissent autour de Méry-sur-Oise (6 mars) et Ajaccio (8 mars)[38]. Le à Paris, Emmanuel Macron déclare qu'« il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie[39] ».
La barre des 1 000 cas confirmés est franchie le dimanche 8 mars[40]. Il est alors annoncé que les rassemblements de plus de 1 000 personnes sont maintenant impossibles. Dorénavant, seuls les cas graves seront hospitalisés et les médecins de ville doivent assurer un filtrage. Un décret met fin à l'obligation d'avoir eu une consultation physique avec son médecin dans l'année précédant une téléconsultation[41]. Le 11 mars, le ministre de la Santé annonce que dorénavant toutes les visites aux EHPAD sont interdites[42]. Un nouveau foyer de contamination se révèle dans les environs de Montpellier[42]. Des mesures restrictives visant à limiter les rassemblements de personnes sont prises dans l'Oise, la Corse et dans la région de Montpellier[43].
En quelques jours, les autorités décident de la mise à l'arrêt du pays. Dans une déclaration télévisée, le , le président de la République Emmanuel Macron annonce la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités. Toutes les entreprises pourront reporter « sans justification, sans formalités, sans pénalités » le paiement des cotisations et impôts dus en . Un mécanisme « exceptionnel et massif » de chômage partiel est envisagé[45]. Les salariés sont encouragés à pratiquer le télétravail[47]. Le ministère de la Santé demande la déprogrammation des interventions chirurgicales non urgentes[45]. Deux jours plus tard, Le Premier ministre Édouard Philippe annonce la fermeture de tous les lieux publics « non-indispensables », les « premières mesures prises de limitation des rassemblements [étant] imparfaitement appliquées ». Les exceptions sont les pharmacies, les banques, les magasins alimentaires, les stations-service, les bureaux de tabac et les bureaux de presse. Les Français sont invités à limiter leurs déplacements[48],. Le premier tour des élections municipales est maintenu le en dépit des critiques[48]. Enfin le lundi , dans une nouvelle allocution, le président de la République annonce que seuls seront désormais autorisés les trajets « absolument nécessaires » et « toute infraction à ces règles sera sanctionnée ». Les réformes sont suspendues et le second tour des élections municipales est reporté. Plusieurs mesures économiques sont mise en place. « L'État paiera ». Lors de cette allocution, suivie par 35 millions de téléspectateurs[49], le président prononce plusieurs fois la phrase « nous sommes en guerre »[50],[51]. À partir du à 12 h, afin de réduire à leur plus strict minimum les contacts et les déplacements, la population est confinée à domicile sauf pour des motifs autorisés, afin de stopper la croissance exponentielle[52],[53] de la pandémie et, ce faisant, réduire le plus possible le nombre de personnes atteintes et donc de morts[54],[55].
Nombre de cas et la prévalence de la Covid-19, par région, au 21 mars 2020.
À la suite du déclenchement du stade 3, la surveillance Sentinelles des infections respiratoires a évolué pour s'adapter aux caractéristiques cliniques de cette maladie. Les médecins Sentinelles suivent désormais le nombre de cas d'infection respiratoire aiguë[56].
Le , un premier soignant décède des suites de la maladie[57]. Le soir même, le Premier ministre Édouard Philippe annonce la fermeture des marchés de plein air, sauf dérogations accordées par les préfets[58].
Le , le Premier ministre Édouard Philippe prolonge le confinement national au moins jusqu'au [60]. Le 30 mars, la barre des 3 000 morts à l'hôpital est dépassée[61]. En avril, plusieurs centaines de personnes par jour meurent de la covid, le pic est atteint le avec 613 décès[62].
Le , le président Emmanuel Macron annonce que le confinement pourrait être levé le , au moins partiellement. Les modalités précises seraient annoncées ultérieurement en surveillant les indicateurs épidémiologiques[63]. Le haut-fonctionnaire Jean Castex est chargé de coordonner le travail de réflexion du gouvernement sur les stratégies de « déconfinement »[64],[65]. Le , le Premier ministre présente à l'Assemblée nationale les conditions de déconfinement, notamment la rentrée scolaire échelonnée, la non reprise des cours en présentiel dans l'enseignement supérieur, le maintien de la fermeture des bars, cafés et restaurants et l'interdiction des rassemblements. L'objectif est que le nombre de reproduction de base, ou taux de contagion, se maintienne en dessous de 1. La sortie de confinement se fera de façon différenciée par départements en fonction du niveau d'infection atteint par chacun d'eux.
Mai à août 2020 : baisse de la circulation du virus
Panneau apposé à l'entrée d'une station du métro parisien, indiquant l'obligation du port du masque, le , juste avant le début du déconfinement.
Au , le déconfinement est appliqué de manière différente en « zone verte » et en « zone rouge ». Ces zones sont définies en fonction de trois indicateurs : les tensions hospitalières en réanimation, la capacité de tests et la circulation virale[66],[67].
Les mesures emblématiques du déconfinement, effectif le , sont la suppression de l'autorisation de sortie, l'obligation du port du masque dans les transports, la reprise du travail dans les commerces, à l'exception des restaurants, la rentrée très progressive des écoles. Les déplacements au-delà de 100 km restent interdits jusqu’au [68].
Le , Santé publique France fait état d'un taux d'incidence glissant supérieur à 10 mais inférieur à 50 dans les départements de la Meurthe-et-Moselle, Meuse et Marne, et de 11 dans le Val-d'Oise[69].
Le , Santé publique France fait état d'absence d'arguments en faveur d'une reprise épidémique. Les 239 foyers sont contrôlés ; le R effectif national est à 0,93 le , partout inférieur à 1, sauf en Auvergne-Rhône-Alpes (1,02), en Normandie (1,14), en Occitanie (1,51) et en Martinique (1,57). Le nombre de nouvelles hospitalisations continue à diminuer ; mais la circulation du virus reste active à Mayotte et la Guyane qui passe en alerte 3[70].
Le , Santé publique France constate que la circulation du virus se ralentit mais persiste. Elle fait état 95 foyers en cours d'investigation, 8 de plus en 24 h. Les nouveaux cas confirmés restent de l'ordre de 500 par jour (541 les dernières 24 h). Le taux de positivité aux tests virologiques est de 1,4 % en moyenne nationale. Le taux de prévalence glissant sur 7 jours est partout inférieur à 10 en métropole, il est de 45 pour 100 000 habitants à Mayotte et de 393 en Guyane[71].
Le 3 juillet, Santé publique France confirme la persistance de la circulation du virus. Elle constate que les gestes barrières sont moins respectés. Il y a 88 foyers, 5 de plus en 24 h, en cours d'investigation. Elle dénombre 3 406 nouveaux cas en semaine 26, 582 en 24 h. Le R effectif moyen est de 0,90 et reste dans toutes les régions métropolitaines significativement inférieur à 1 selon l'agence[72]. Le 8 juillet, l'ARS Pays de la Loire signale qu'en Mayenne le taux d’Incidence atteint 47,16/ 100 000 habitants, le nombre de cas confirmés ayant doublé en 6 jours de 109 à 219. Le taux de tests positifs est de 6 %. Le taux d'incidence a commencé à augmenter dès le 30 juin, 6 jours avant celui de l’augmentation des passages aux urgences pour suspicion de Covid-19. L'agence fait état de plusieurs foyers apparus tant en milieu professionnel (abattoirs) que dans des lieux d'hébergement sociaux, ou encore en milieu familial. Ils ne sont pas tous contrôlés et elle craint désormais une diffusion communautaire[73]. Le dernier taux d'incidence cumulé sur 7 jours reste à 52 pour 100 000 habitants le 12 juillet[74].
Dans son bulletin hebdomadaire du 10 juillet, Santé publique France indique que l'épidémie tend à progresser. Elle relève que le R effectif est désormais significativement supérieur à 1 en moyenne métropolitaine. En Mayenne, le taux d'incidence glissant sur 7 jours après avoir atteint 45/100 000 est encore à 39 le 10 juillet. L'agence constate un foyer communautaire. Ce réveil épidémique perceptible dans tous les indicateurs de suivi, survient alors que le port du masque en public tend à augmenter (46 à 57 % depuis le dé-confinement jusqu'au 24 juin) tandis que les gestes barrières de base sont oubliés (71 à 54 % pour la distanciation physique, 88 à 73 pour les embrassades) sur la même période[74].
Selon le bulletin hebdomadaire de Santé publique France du 17 juillet, la Mayenne a désormais atteint le niveau de vulnérabilité « élevé ». Le taux d'incidence glissant en Mayenne a franchi le 11 juillet le seuil d'alerte de 50 ; il est de 59.9 /100 000 le 14 juillet. Les Autorités sanitaires restent rassurantes tout en insistant sur la nécessité du strict respect de toutes les mesures barrières. Plusieurs « signaux faibles » se manifestent, dans de nombreuses régions de métropole le R effectif est significativement supérieur à 1 en Provence-Alpes -Côte d'Azur, Pays de Loire et Île-de-France, sans évolution des indicateurs hospitaliers. Dans d'autres régions le R effectif est supérieur à 1 mais non significatif selon l'agence. À titre d'exemple, le taux d'incidence glissant est passé de 1.4 à 8.9/100 000 dans le Finistère entre le 4 et le 14 juillet[75]. Le R est passé à 2.6 en Bretagne mais resterait non significatif. En 10 jours, 20 000 tests virologiques auraient été réalisés en Bretagne soit le quart de l'ensemble des tests depuis le 6 mai. 2 cas positifs sur 3 seraient asymptomatiques. L'hypothèse d'une sous estimation antérieure de l'épidémie est envisagée[76].
Le 24 juillet, la Direction générale de la Santé évoque différents signaux concordants d'une reprise épidémique et constate le relâchement par la population des mesures barrière dont la distanciation. Santé publique France fait état de plus de 1 130 cas quotidiens supplémentaires soit +26 % en une semaine, et de 7 départements en « situation de vulnérabilité » dont 3 en vulnérabilité élevée (Guyane, Mayotte et Mayenne) et 4 en vulnérabilité modérée (Finistère, Gironde, Nord et Vosges)[77]. Le gouvernement resserre les contrôles aux frontières, notamment pour les voyageurs en provenance de 16 pays où « la circulation virale est particulièrement forte »[78].
Le 31 juillet, Santé publique France fait état d'une circulation virale qui s'intensifie, notamment chez les jeunes où la moitié des sujets testés virologiquement positifs sont asymptomatiques. 19 départements sont en situation de vulnérabilité. Le R effectif est supérieur à 1 dans 10 régions dont 3 significativement par concordance des indicateurs relatifs aux résultats virologiques et aux passages aux urgences, il s'agit de Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France et Grand-Est[79]. Le gouvernement vient d'autoriser les préfets à prendre des mesures restrictives ciblées si nécessaire, notamment concernant le port du masque dans les espaces publics[80],[81].
Le 1er août, le préfet de la Mayenne impose le masque dans l'espace public de 69 communes du département[82]. Le masque est également devenu obligatoire à l'extérieur pour différents secteurs de Lille et sa métropole. Certaines villes situées sur le littoral rendent également le masque obligatoire dans certaines rues ou certains lieux, c'est le cas de Nice, Bayonne, Biarritz et La Rochelle[83]. Après la fermeture de plusieurs bars et restaurants au Pays basque, Biarritz ferme également ses plages la nuit et ne s’interdit pas de fermer la plage ponctuellement en journée, en cas de marée haute, comme c'est déjà le cas pour les plages principales des Sables-d'Olonne (sauf pour les personnes dans les bars / restaurants ou louant des transats)[84],[85].
Par la suite, d'autres villes comme Toulouse, Nancy et Saint-Tropez rendent le port du masque obligatoire en extérieur à certains endroits[86].
Certaines villes comme Paris, Marseille, Toulouse, Nice, Toulon, Creil et Digne-les-Bains[87] ont par la suite rendu le masque obligatoire à l'extérieur dans toute la ville. La ville de Paris n'oblige pas le port du masque pour les cyclistes ou joggeurs[88].
Deuxième vague
Septembre-novembre 2020 : nouvelle hausse du nombre de cas et deuxième confinement
Nombre de nouveaux cas (bleu) et nombre de décès (rouge) - lissage dégressif, coordonnées logarithmiques. Après une stagnation pendant l'été, où l'augmentation du nombre de cas reflète l'augmentation des détections, une croissance exponentielle en septembre et octobre tant des cas que des décès.
Le nombre de contaminations progresse : quelque 2 500 contaminations quotidiennes mi-août, 5 000 fin août, 10 000 mi-septembre. Le , les lits en réanimation sont occupés, à 32 %, par des patients Covid-19. La propagation est différente de celle du printemps, le rythme est plus lent et le virus est présent sur toutes la France, alors la Bretagne comme la Nouvelle-Aquitaine n’avaient quasiment pas été bousculées[89],[90].
À partir du 26 septembre, certaines zones placées en « alerte maximale » comme la métropole d'Aix-Marseille et la Guadeloupe doivent fermer les bars et restaurants pendant 2 semaines. Dans les zones d'« alerte renforcée » comme Bordeaux, Lyon, Nice, puis Paris et la petite couronne, Lille, Toulouse, Saint-Étienne, Rennes, Rouen, Grenoble et Montpellier, les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits et les bars devront fermer au plus tard à 22 h. Les salles de sport, gymnases, salles des fêtes et salles polyvalentes seront également fermées dans ces zones. Les réunions sont limitées à 30 personnes dans 69 départements en alerte[91]. Par la suite, d'autres villes comme Paris, Lille, Grenoble, Saint-Étienne et Lyon ont dû fermer leurs bars. Les restaurants sont cependant autorisés à ouvrir dans les zones d'alerte maximale mais les clients sont limités à 6 par table[92].
Le 14 octobre, Emmanuel Macron annonce un couvre-feu et recommande que les réunions privées soient limitées à six personnes[93].
Le 21 octobre, le taux d’incidence atteint 807 pour 100 000 habitants à Saint-Étienne, contre 416 à Paris. Au niveau du département de la Loire, les chiffres sont semblables à ceux de la fin mars[94].
Le 28 octobre, Emmanuel Macron annonce un nouveau confinement national à partir du 30 octobre, et qui se prolongera au moins jusqu'au 1er décembre suivant[95].
Le 24 novembre, le président Emmanuel Macron déclare dans son discours télévisé envisager un déconfinement d’ici au 15 décembre, qui serait remplacé par à un couvre-feu de 21 h à 7 h si la situation sanitaire continue de s’améliorer. Il annonce également la réouverture des commerces dit « non essentiels », à partir du samedi 28 novembre[96].
Décembre 2020 : apparition de variants, début de la vaccination, couvre-feu
Affichette pour des tests antigéniques à Strasbourg le 31 décembre 2020.
À partir du , le confinement national est levé et un couvre-feu est mis en place entre 20 h et 6 h, à l'exception du soir du 24 décembre. Le soir du Nouvel An se fera quant à lui sous couvre-feu.
Le 17 décembre 2020, l'Élysée annonce qu'Emmanuel Macron a été testé positif à la COVID-19 et mis à l'isolement pour une durée de sept jours[97]. Le Premier Ministre, Jean Castex, a également été mis à l'isolement, considéré comme cas contact du président. Un dîner ayant eu lieu la veille du diagnostic fait polémique, puisqu'il ne respectait pas les normes en vigueur, notamment la « règle des six », recommandée par le président lui-même[98].
Le gouvernement a octroyé un contrat au cabinet de conseil en stratégie McKinsey & Company pour l'assister dans la campagne de vaccination[99],[100]. Le gouvernement fait aussi appel à Accenture, Citwell, JLL, et autres, pour l'épauler dans sa stratégie vaccinale[101] pour un montant s'élevant en février 2021 à 11,35 millions d'euros[102].
Les tests, dont la capacité a augmenté avec la disponibilité des antigéniques depuis début novembre[103], sont massivement utilisés avant les fêtes de fin d'année[104].
Vaccination d’une personnelle de santé à l’aide du vaccin PfitzerBioNTech dans le cadre de la phase 1 de la campagne de vaccination contre la Covid-19 aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg le 8 janvier 2021.
Il apparaît dès le 29 décembre que la campagne de vaccination est infiniment plus lente en France qu'au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Israël[106]. Les doses de vaccin étant disponibles, une première explication serait qu'il
« y a une peur politique qu’une vaccination rapide entraîne un plus fort rejet et l’espoir que l’adhésion de la population sera plus forte avec une montée très progressive ». Une autre explication pourrait venir du fait que le gouvernement avait tablé sur la disponibilité du vaccin Sanofi dont la venue est retardée et que la logistique du déploiement du vaccin Pfizer est plus délicate. Enfin, le gouvernement souhaiterait une traçabilité parfaite du vaccin mais le système de traçage ne serait pas complètement prêt. Quoi qu'il en soit, le ministre de la Santé Olivier Véran déclare le 29 décembre : « Nous avons fait le choix de nous reposer sur les médecins, de le faire [le vaccin] dans les Ehpad et non de faire se déplacer [les résidents d’Ehpad], nous recueillons le consentement auparavant. Je ne confonds pas vitesse et précipitation. Cet écart dans le démarrage il est assumé. Ce qui compte c’est que fin janvier nous aurons rattrapé ce décalage et ce qui compte c’est que nous protégions tout le monde »[106]. Mais Axel Kahn dénonce la façon dont est appliquée cette politique de consentement du patient et la lourdeur administrative de la procédure, « bien plus longue en France qu'ailleurs »[107]. Le 30 décembre, c'est l'Académie de médecine qui arrive à des conclusions similaires : l’Académie recommande de « simplifier et raccourcir autant que possible les procédures de vaccination dans les Ehpad » et que la première phase de vaccination soit déployée « en priorité » dans les départements les plus touchés. Elle demande aussi la « transparence » concernant l’état des stocks de vaccins pour que « la mise en œuvre de la stratégie vaccinale n’apparaisse pas dictée par des aléas de livraison ». Face à ces critiques, le gouvernement annonce que les soignants de 50 ans et plus pourront être vaccinés dès le [108].
Janvier 2021 : accélération de la vaccination et couvre-feu à partir de 18 heures
Début de la campagne de vaccination des personnes âgées de plus de 75 ans à Strasbourg, le 18 janvier 2021.
Beaucoup trop lente pour l'opposition et l'opinion publique, la campagne de vaccination est accélérée par le gouvernement[109] dont l'objectif devient d'avoir vacciné un million de personnes d'ici fin janvier[110]. Un million de personnes ont été vaccinées au 23 janvier selon Vaccintracker, une application qui reproduit les chiffres du gouvernement[111]. Toutefois, au rythme de la semaine précédant le , l'objectif de vacciner l'ensemble de la population adulte ne serait atteint que le 6 septembre 2022[112]. De multiples polémiques éclatent au sujet du difficile démarrage de la vaccination[113],[114]. Le , la vaccination est ouverte à toute personne de plus de 75 ans mais tous les seniors concernés ne peuvent pas s’inscrire[115]. Toutefois, la moins bonne disponibilité qu'espérée des vaccins (Pfizer et Moderna) entraîne un ralentissement du rythme des vaccinations[116]. 1 405 885 personnes ont reçu une dose au 28 janvier 2021[111].
Le début de l'année est marqué également par des cas de contaminations par des mutations du virus : au , dix-neuf cas de contamination par la variante VOC-202012/01 « britannique » ont été confirmés[117]. En quelques semaines, la part du variant « britannique » atteint une infection sur quatre, alors que la proportion de virus des variants P.1 « brésilien » et 501.V2 « sud-africain » serait de l’ordre de 4 à 5%[118].
Même si la circulation du virus reste moins importante que dans d’autres pays européens qui ont décidé de reconfiner, l’apparition de variants du virus, plus contagieux, amène le gouvernement à imposer un couvre-feu généralisé à 18 heures dès le 16 janvier et des contrôles aux frontières renforcés[119]. Le 31 janvier, de nouvelles mesures entrent en application : la fermeture des frontières aux pays hors Union européenne, l'imposition de tests PCR négatifs aux voyageurs de l'Union européenne (à l’exception des travailleurs transfrontaliers) et la fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 m2[120].
Fin janvier 2021, un institut australien(en) classe la France 73e sur 98 au classement des pays ayant le mieux géré la crise sanitaire[121].
Février 2021 : arrivée d'un troisième vaccin et confinements localisés le week-end
Le 6 février, alors qu'un peu plus de 1 800 000 personnes ont été vaccinées et que l'administration de la seconde dose est encore marginale (190 000 personnes[111]), commence la vaccination avec le vaccin d'AstraZeneca destiné dans un premier temps au professionnels de santé et du médico-social de moins de 65 ans[122].
Après la Moselle, le département des Alpes-Maritimes présente, à la situation du , une situation préoccupante avec un taux d’incidence plus élevé qu’au niveau national (557 cas positifs pour 100 000 habitants contre 190). La situation de la métropole niçoise est encore plus préoccupante puisque le taux d’incidence y est de 700 cas pour 100 000 habitants. Cette situation est aggravée par la diffusion du variant britannique, plus contagieux, et un faible taux de vaccination puisque moins de 4 % des Maralpins sont vaccinés à cette date. Pour enrayer cette dégradation de nouvelles mesures sont décidées par le gouvernement et présentées par la préfecture et l'ARS le . Des mesures de confinement sont en particulier décidées pour les week-ends du 26 février et du 5 mars dans les communes du littoral des Alpes-Maritimes. Les déplacements seront interdits dans les communes de Menton à Théoule-sur-Mer, zone qui concentre près de 90 % de la population du département, correspondant aux unités urbaines de Nice et de Menton. Comme pour le confinement du mois de mars : les sorties durant une heure sont possibles pour les courses, le médecin, les animaux, le sport, promenade (5 km autour du domicile)[123].
Parallèlement le taux d'incidence dans le Dunkerquois atteint 901 pour 100 000 habitants dans l'agglomération, ce qui conduit le gouvernement, après un échange avec les élus locaux, à annoncer la mise en place d'un confinement similaire à celui de Nice pour les trois week-ends au moins à compter du 26). Ce confinement localisé concerne les habitants de la communauté urbaine de Dunkerque et ceux de la communauté de communes des Hauts de Flandre, soit près de 250 000 habitants[124].
Vingt départements ayant un niveau d'incidence autour de 250 cas pour 100 000 habitants sont également mis sous vigilance le et pourraient faire l'objet de mesures de confinements locaux à partir du week-end du 6 mars si la situation continuait à se dégrader, après « concertations avec les élus »[125].
Au 28 février 2021, plus de 3 millions de personnes habitant en France ont reçu la première dose de vaccin et 1 500 000 la seconde dose. Avec 6,6 doses administrées pour 100 habitants, la France se situe très en retard d'Israël, du Royaume-Uni ou des États-Unis et à un niveau peu inférieur à celui de l'Allemagne ou de l'Italie en termes de vaccination par 100 habitants[111].
Troisième vague
La troisième vague se caractérise par la position dominante du variant britannique. Le variant sud-africain se déploie dans l'Est avec 35 % des cas en Moselle alors que le variant brésilienreste en embuscade[style trop lyrique ou dithyrambique] avec de l'ordre d'1 % des cas[126]. La campagne de vaccination souffre d'une méfiance vis à vis du vaccin AstraZeneca, responsable de quelques cas graves de thromboses atypiques accompagnées de thrombopénie[127] touchant principalement des femmes âgées de moins de 55 ans. Le vaccin Janssen, de même technologie (vaccins à adénovirus) est suspendu pour le mêmes raisons[128].
Mars 2021 : aggravation de l'épidémie et confinement localisé 7j/7 dans 19 départements
Le 18 mars 2021, face à la montée des cas de COVID depuis quelques semaines en France, Jean Castex annonce un 3e confinement à compter de vendredi minuit et pour une durée d'au moins 4 semaines, dans 16 départements français, les plus touchés par l'épidémie (dont tous les départements de l'Ile-de-France et des Hauts-de-France) avec les écoles et les collèges ouverts, les lycées basculant en demi-jauge, et des déplacements possibles dans un rayon de 10 km autour du domicile sans limitation de durée. Les commerces « non essentiels » doivent fermer, mais les coiffeurs, les libraires, les disquaires, les fleuristes et les chocolatiers peuvent rester ouverts[130]. L'objectif du gouvernement est de « confiner sans enfermer »[131].
Le 20 mars 2021, soit le premier jour du confinement dans les 16 départements concernés, l'attestation de sortie, jugée trop complexe, est supprimée : désormais, un simple justificatif de domicile suffira pour les sorties dans un rayon de moins de 10 km autour du domicile en journée[132].
Le 25 mars 2021, Olivier Véran annonce que les mesures de confinement sont étendues à 3 départements supplémentaires : le Rhône, la Nièvre et l'Aube. Ces mesures s'appliquent à compter de vendredi minuit et pour une durée d'au moins 4 semaines[133].
Fin mars alors que la situation sanitaire continue à se dégrader avec près de 5 000 malades en réanimation, près de 300 morts par jour et près de 40 000 nouveaux cas quotidiens[134], le nombre quotidien de vaccinations continue d'augmenter de telle sorte que, le , plus de 11,3 millions de doses ont été injectées et que plus de 2,8 millions de personnes ont reçu les deux doses[111], malgré les difficultés d'approvisionnement[135].
Avril 2021 : troisième confinement
Le 31 mars 2021, lors d'une allocution radio-télévisée, Emmanuel Macron annonce, face à la saturation des services de réanimation, l'étendue des mesures de confinement déjà en vigueur dans 16 départements à tout le territoire métropolitain, ainsi que la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du et l'unification des vacances de printemps sur tout le territoire dès le 12 avril. Il annonce également que la vaccination contre le Covid-19 sera élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le , puis à toutes celles de plus de 50 ans le , et que les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin. Promettant de revenir « prochainement vers les Français » afin de « fixer un agenda », il annonce enfin la réouverture à partir de mi-mai de certains lieux de culture et terrasses de bars et restaurants[136].
Mai 2021 : sortie du confinement et levée progressive des restrictions sanitaires
Calendrier du déconfinement et des réouvertures 2021[137],[138],[139]
Établissements scolaires : intérieur et extérieur Autres publics : extérieur, groupes ≤6 personnes[140]
Publics prioritaires Tous publics extérieur
Tous publics : 50% capacité Pour sports sans contact : ≤10 personnes
Dancings, discothèques
Télétravail
Maintenu
Assoupli
Fin
Le 30 avril 2021, lors d'un entretien à la presse régionale, Emmanuel Macron annonce la levée progressive des restrictions sanitaires, en 4 étapes, à compter du 3 mai. Le 3 mai, les collèges et les lycées rouvrent leur portes, après quatre semaines de fermeture, en demi-jauge pour les classes de 4e et de 3e dans 15 départements les plus touchés par l'épidémie, pour tous les niveaux et sur tout le territoire pour les lycées, les déplacements inter-régionaux sont à nouveau possible. Le 19 mai, le couvre-feu est retardé de 19h à 21h, les musées, cinémas, théâtres, monuments rouvrent ainsi que les terrasses des bars et des restaurants avec une limite de six personnes par table. Les commerces dits « non essentiels » rouvrent également à cette date. Le 9 juin, le couvre-feu sera reporté à 23h, les bars et les restaurants pourront à nouveau accueillir du public en intérieur, toujours avec une limite de six personnes par table, et les salles de sport rouvriront également avec une entrée conditionnée à un « passe sanitaire ». Les salons et les foires pourront également reprendre leur activité à cette date, avec une limite de 5 000 personnes et l'accès conditionné à un passe sanitaire. Enfin, le 30 juin, ce sera la fin des jauges dans les établissements recevants du public, selon la situation sanitaire locale, les évènements de plus de 1 000 personnes seront à nouveau autorisés en intérieur comme en extérieur, avec une entrée conditionnée à un passe sanitaire. Cette date marquera également la fin du couvre-feu. Ce plan de déconfinement doit s'organiser à l'échelle du pays, sauf si la situation sanitaire se dégrade dans certains départements[141].
Juin 2021 : élargissement de la vaccination aux adolescents
Le 2 juin 2021, Emmanuel Macron annonce que la vaccination est élargie aux adolescents ayant entre 12 et 18 ans, à compter du 15 juin[142] .
Le lendemain, le gouvernement annonce que la moitié de la population adulte française a reçu au moins une injection du vaccin[143] .
Lutte contre la propagation
Pour lutter contre la propagation du virus, deux stratégies sont possibles : « endiguer » l'épidémie en attendant de découvrir un traitement efficace ou un vaccin contre la Covid-19, ou bien[réf. nécessaire] construire une immunité collective en laissant se propager l'épidémie tout en la contrôlant[144].
Une étude de l’institut Pasteur publiée en , qui se base sur les données récentes sur l’efficacité du vaccin et l’émergence de variants plus transmissibles, conclut qu’il faudrait que plus de 90% des adultes soient vaccinés pour qu’un relâchement complet des mesures de contrôle soit envisageable[145].
Gestes barrières
Les Français adoptent largement les comportements-barrière et la distanciation physique pendant la pandémie. Selon les études de Santé publique France, dès le , plus de 90 % des Français saluent sans serrer la main et ont arrêté les embrassades. Alors qu'un peu moins de la moitié des Français porte un masque en public à la fin du premier confinement, ils sont 85 % à le faire en fin d'année. 83 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles allaient fêter Noël avec au maximum six adultes, tout comme 92 % au Nouvel An[146].
Sur le plan scientifique seuls les masques FFP2 et FFP3 ont fait la preuve de leur efficacité dans la protection des porteurs, les masques chirurgicaux ne faisant que protéger l'entourage des gouttelettes émises[149],[150],[151]. Au vu de ces données, l'OMS a longtemps déconseillé l'usage de masques dans l'espace public, craignant les effets pervers de leur mésusage selon les contextes nationaux et sociaux[152],[153]. Le , l'OMS modifie néanmoins ses préconisations et, tout en rappelant que le masque en lui-même ne protège pas contre le virus, conseille désormais le port du masque dans les espaces confinés et là où la distanciation physique ne peut pas être respectée[154].
À l'issue de l'épidémie de grippe H1N1 de 2009-2010, une réserve stratégique de 723 millions de masques de protection FFP2 et 1 milliard de masques chirurgicaux est constituée[156],[157],[158]. Le , Santé publique France informe la ministre du contenu des stocks stratégiques de masques : ceux-ci sont composés de 99 millions de masques chirurgicaux et d’aucun masque FFP2. La faiblesse des stocks entraîne le déclenchement de plusieurs commandes dans les jours qui suivent[159].
Dans un premier temps, la réduction des stocks est attribuée à une politique « mise en œuvre par le ministre chargé de la santé, sur le fondement de la doctrine développée par le SGDSN et les avis du HCSP[158],[157] » de ne pas renouveler certains stocks arrivant à péremption[156],[160],[161] car il était supposé qu'en cas de besoin soudain les usines de production auraient été capables d'être réactives très rapidement, notamment en Chine[156]. Toutefois, selon plusieurs enquêtes, aucun de ces documents n’indique que l’État doit cesser de constituer un stock[162],[163].
Les masques de protection respiratoire de type FFP2 sont réquisitionnés à partir du [164],[165],[166]. Selon la commission d’enquête parlementaire du Sénat, la réquisition a porté sur 44 millions de masques FFP2 déjà destinés à Santé Publique France, rendant le bénéfice de la réquisition quasi inexistant[167].
En février et mars 2020, le Gouvernement affirme à la presse et au Parlement que les stocks sont importants et que les masques doivent être réservés en priorité aux personnes travaillant dans les services de réanimation ; toutefois les ministres savent que même pour cela, le stock n’est alors pas suffisant[168].
Entre janvier et le , le total des acquisitions a porté sur 3,82 milliards de masques achetés principalement en Chine (1,15 milliard l’ont été auprès de fournisseurs français, pour des livraisons surtout de juin à décembre), pour un coût de 2,78 milliards d’euros. Un pont aérien avec 48 rotations est mis en œuvre entre la France et la Chine entre avril et juin[169]. De plus, une filière de production de masques « grand public » est organisée[170], mais elle se heurte rapidement à la concurrence des masques importés[171].
À compter du et en vue de la fin du premier confinement national, les enseignes de la grande distribution sont autorisées à vendre au grand public des masques textiles réutilisables et des masques jetables, celles-ci ayant déjà organisé leurs approvisionnements dès février pour leurs salariés. Des dizaines de millions d’unités sont commandées malgré les difficultés logistiques (quasi-disparition des vols commerciaux, la hausse des prix…) et les ventes entre mai et août atteignent environ quatre millions d’unités par semaine. Dès lors, l’ensemble des Français a pu s’équiper en masques de protection[172].
À partir du , le port du masque est obligatoire dans les transports en commun[67]. À partir de cette date, le prix des masques est réglementé[173], ce qui est encore en vigueur en avril 2021[174].
Cette obligation est étendue dans certains établissements recevant du public le [175],[176], puis à l’extérieur à la même période, sur décision du préfet[177],[178],[179],[180].
En janvier 2021, le port de masques « catégorie 2 » (fabriqués à la maison et ne respectant pas les normes Afnor) est interdit[181].
Selon Que choisir, entre le et le , l'épidémie de Covid-19 a fait exploser la demande en gels hydroalcooliques et augmenter les tarifs de l'ordre de 30 %[182].
Le prix des solutions hydroalcooliques est réglementé à partir du [183], cette réglementation est encore en vigueur en avril 2021[184]. De plus, le Gouvernement autorise, du au , la préparation par les pharmacies des solutions hydroalcooliques destinées à l'hygiène humaine, en cas de rupture de leur approvisionnement[185],[186],[187].
En mars-avril 2020, les entreprises productrices de gels hydroalcooliques ont dû s'adapter à cette forte demande conjuguée à un prix des produits finis plafonné. Ainsi toutes les entreprises ont dû transformer leur production pour éviter qu'il n'y ait de pénurie. Les producteurs ont pu, pour cela, augmenter les cadences de production ou encore affecter de nouvelles chaînes de production aux gels antibactériens[188],[189]. Certaines usines se sont reconverties pour pallier le manque, tels que LVMH[190] ou « L'Occitane » à Manosque[191].
Dépistage gratuit, photo prise à Villeurbanne le 9 septembre.
En , le centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires de l’institut Pasteur met en place une technique de détection du virus par RT-PCR. Au début de l’année, les tests ne sont pratiqués que dans les établissements de santé : le « cap » de 500 tests par jour est dépassé le 29 février et plus de 1 600 tests par jour sont recensés du début mars ; en mars, les tests sont élargis aux laboratoires privés, en avril les laboratoires départementaux d'analyses vétérinaires ou de recherche, sont autorisés à traiter les échantillons. Toutefois les laboratoires sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement et d’organisation[192]. Dès le , l’Organisation mondiale de la santé appelle chaque pays à effectuer un test sur chaque cas suspect[193]. Cependant, le conseil scientifique admet l’impossibilité matérielle de poursuivre la stratégie de détection des malades et de leurs cas contacts, la priorité est portée sur les cas graves et les professionnels de santé[194].
La montée en charge des tests s’est faite lentement, alors qu’en Corée du Sud, plus de 10 000 tests par jour sont pratiqués en mars (avec une capacité qui serait de 60 000 tests par jour[195]), ce qui permet, outre une prise en charge ou un isolement plus précoce, d'anticiper sur les besoins en soins, et de mieux connaître la cinétique de propagation du virus. Un dépistage systématique effectué en Italie sur une population de 3 000 personnes a montré la présence de 50 % à 75 % de porteurs du virus asymptomatiques[196],[197]. L'Allemagne peut effectuer 500 000 tests par semaine au [198].
Au , avec 9,1 tests pour 1 000 habitants, la France se classe en 30e position parmi les 35 pays de l'OCDE analysés. La moyenne s'élève à 23,1 tests pour mille habitants[199].
Le nombre de tests hebdomadaires est de l’ordre de 300 000 à la fin du premier confinement. Le « cap » des 500 000 tests est dépassé la semaine du , et plus d’un million de tests sont réalisés celle du . En septembre, 80 % des tests sont réalisés en laboratoires privés, la demande explose et dans certaines villes, de longues files d’attente se forment devant les laboratoires dans lesquelles se mêlent patients symptomatiques, cas contacts identifiés ou supposés, personnes cherchant à se rassurer ou d’autres ayant besoin d’un test pour voyager. Le 11 septembre, le Gouvernement annonce un accès prioritaire aux tests et à leurs résultats – dans le délai de 24 heures recommandé par l’OMS – pour les personnes symptomatiques, les cas contacts et du personnel soignant[200].
À l’automne, le nombre de tests hebdomadaires est de 2,2 millions[201]. Les tests « rapides » antigéniques sont disponibles, et proposés par les médecins, infirmiers et pharmaciens[103].
Entre le et le , on estime qu’environ 88,1 millions de tests antigéniques et RT-PCR ont été validés par un professionnel de santé. Plus précisément, environ 17,4 millions de tests antigéniques ont été validés, et 70,6 millions de tests RT-PCR dont 68,9 millions naso-pharyngés, 1 557 000 salivaires et 148 000 en milieux divers[202]. Le recours au test dépasse les trois millions lors des fêtes de Noël et du week-end pascal[203],[204].
À partir du , les autotests seront disponibles en pharmacie[205].
La loi du créé un système de recherche de contact. Les cas positifs sont contactés afin d’identifier les cas contact[206]. Pour cela, plusieurs systèmes d'information sont créés :
Les patients positifs peuvent utiliser le site cnam.briserlachaine.org, développé avec Bayes Impact, pour renseigner leur contacts.
Le réseau de l’Assurance maladie mobilise pour la recherche de contacts 6 000 collaborateurs en mai et ce nombre atteint plus de 10 000 en novembre, soit 15% de ses effectifs[210]. Cette stratégie est toutefois compliquée à mettre en œuvre quand le nombre de cas est trop important : l’Assurance Maladie a réussi à joindre 85 % des patients positifs la semaine du 26 octobre contre 92 % la semaine précédente[211]. De plus, selon Catherine Hill, les personnes asymptomatiques échappent au tracing[212].
L’application mobile StopCovid, approuvé par le Parlement le [213] et géré la direction générale de la Santé, a pour finalités d'informer les personnes utilisatrices de l'application qu'il existe un risque qu'elles aient été contaminées par le coronavirus en raison du fait qu'elles se sont trouvées à proximité d'un autre utilisateur de cette application ayant été diagnostiqué positif à cette pathologie[214]. Une nouvelle version TousAntiCovid est lancée le [215].
Isoler
Le volet « Protéger » ou parfois « Isoler », connaît quelques ratés en l’absence d’organisation précise et largement diffusée. L’idée de reloger les contaminés sans solution à l’hôtel n’a pas été mise en application[201].
Début janvier 2021, la stratégie vaccinale française est critiquée, du fait du faible nombre de personnes vaccinées fin décembre 2020[218]. Un tirage au sort de 35 Français est prévu le 4 janvier 2021. Ce collectif citoyen doit se prononcer sur la stratégie vaccinale[219].
Selon Der Spiegel dont les informations sont reprises par le Corriere della Sera, la France aurait cherché à diminuer le nombre de vaccins concurrents pour privilégier l'achat par l'Europe du vaccin Sanofi. Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, dément et affirme que l'Europe a besoin de tous les vaccins disponibles[220],[221].
Le 25 décembre 2020 le décret no 2020-1690 "autorisant la création d'un traitement de données à caractère personnel relatif aux vaccinations contre la covid-19" parait au Journal officiel[222].
Interdiction des rassemblements et des déplacements
Plusieurs mesures d’interdiction des rassemblements et des déplacements ont été prises en 2020 durant la pandémie.
Ces mesures ont participé au déclassement de la France dans l'Indice de démocratie 2020, rapport du département consacré à la recherche dans The Economist, du rang de « démocratie à part entière » à celui de « démocratie défaillante », aux côtés notamment du Portugal[223],[224].
Des cadres juridiques spécifiques ont été créés : l'état d'urgence sanitaire, en vigueur entre le et le , et entre le et le ; ainsi que des régimes de sortie de l’état d'urgence sanitaire[225],[226].
Depuis mars 2020, le Conseil scientifique Covid-19, présidé par le professeur Jean-François Delfraissy est chargé de « rendre périodiquement des avis sur l'état de la catastrophe sanitaire, les connaissances scientifiques qui s'y rapportent et les mesures propres à y mettre un terme »[227]. Le conseil, dont certains des avis sont rendus publics[228], s'appuie sur des modélisations réalisées par l'épidémiologiste Neil Ferguson(en), de l'Imperial College London[54],[55],[229]. L'Académie de médecine émet plusieurs avis, d'abord pour relativiser l'importance de l'épidémie ()[230], puis pour recommander de réserver les masques de protection aux professionnels de santé ()[231]. Par la suite plusieurs recommandations ont été faites à propos des tests sérologiques[232], sur le maintien de l'activité physique[233]. Selon l'avis du , sur la sortie du confinement, « le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur[234] ».
Interdictions nationales durant la pandémie
Légende
fermeture des écoles
fermeture des restaurants et musées
Interdiction de déplacements permanente, à certaines heures, > 100 km
Fermeture de certains établissements recevant du public. Seuls « les commerces essentiels (magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac, stations-service, etc.) et tous les services publics essentiels » sont autorisés à rester ouverts[238]
Interdiction de déplacements hors activité professionnelle, achats de première nécessité, motif de santé ou familial, déplacements brefs liés à l'activité physique individuelle.
Mêmes mesures que précédemment, les déplacements brefs sont limités à une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile et liés à l'activité physique individuelle.
Tout rassemblement sur la voie publique ou dans un lieu public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l'ensemble du territoire de la République. Plus généralement, rassemblements, réunions, activités, accueils et déplacements ainsi que l'usage des moyens de transports doivent se faire avec distanciation sociale. L'accès du public aux parcs, jardins et autres espaces verts aménagés dans les zones urbaines est interdit dans les territoires classés en « zone rouge ». Les commerces non alimentaires sont à nouveau ouverts.
Les départements des Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Guyane et Mayotte sont en « zone rouge », les autres en « zone verte ».
Interdiction de déplacements conduisant à la fois à sortir d'un périmètre défini par un rayon de 100 kilomètres de son lieu de résidence et à sortir du département, à l'exception de certains motifs. Tout rassemblement sur la voie publique ou dans un lieu public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l'ensemble du territoire de la République. Plus généralement, rassemblements, réunions, activités, accueils et déplacements ainsi que l'usage des moyens de transports doivent se faire avec distanciation sociale. L'accès du public aux parcs, jardins et autres espaces verts aménagés dans les zones urbaines est interdit dans les territoires classés en « zone rouge » jusqu'au [241].
Mêmes mesures que précédemment, les déplacements de plus 100 km sont autorisés, et les restaurants et musées sont à nouveau ouverts. Les manifestations sont autorisées si elles respectent la distanciation sociale à compter du .
Les départements d'Île-de-France (jusqu’au 1er juin), Guyane et Mayotte sont en « zone orange », les autres en « zone verte ».
Le nombre de départements classés comme des « zones de circulation active du virus » augmente progressivement pour atteindre 42 (au 12 septembre) puis 71 (26 septembre)[249]. On y distingue les « zone Alerte », « zone Alerte renforcée » (Paris et la petite couronne, ainsi que dix métropoles) et « zone Alerte maximale » (Guadeloupe et Aix-Marseille)[250].
à compter du : Restrictions de déplacements et de réunions
Les rassemblements, réunions ou activités publiques n'ayant pas de caractère professionnel de plus de six personnes sont interdits. Dans certaines zones, le préfet interdit les déplacements de 21 h à 6 h. Ces zones sont l'Île-de-France et huit métropoles. Puis à partir du , 54 départements et une collectivité d’Outer-mer sont concernés par ces mesures[253].
Fermeture de certains établissements recevant du public. Interdiction de déplacements hors activité professionnelle, achats de première nécessité, motif de santé ou familial, déplacements brefs liés à l'activité physique individuelle dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile.
Réouverture des magasins. Les déplacements sont toujours interdits, mais avec des exceptions élargies pour ceux dans la limite de trois heures quotidiennes et dans un rayon maximal de vingt kilomètres autour du domicile.
Les déplacements sont interdits le soir et la nuit, hors activité professionnelle, motif de santé ou familial, déplacements brefs, dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie. Ces dispositions ne s’appliquent pas entre le 24 et 25 décembre.
Interdiction de déplacements hors activité professionnelle, achats de première nécessité, motif de santé ou familial, déplacements liés à l'activité physique individuelle dans la limite dans un rayon maximal de dix kilomètres autour du domicile. Interdiction de sortir du département de résidence
Les déplacements sont interdits le soir et la nuit, hors activité professionnelle, motif de santé ou familial, déplacements brefs, dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie.
Guyane reste dans le régime d'état d'urgence sanitaire
Les rassemblements sont limités à cent personnes durant le premier confinement[166], puis dix à sa sortie[242].
Depuis le 16 octobre 2020, les rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public autres que les manifestations mettant en présence de manière simultanée plus de six personnes sont interdits[254]. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin rappelle le 23 mars 2021 que cette règle s'applique encore, sauf pour les manifestations déclarées, les sorties des familles nombreuses ou encore le sport en extérieur[268].
Le confinement est aussi présenté par certaines sources comme permettant que le nombre de personnes infectées ne provoque l'effondrement du système de santé[52]. Pour le ministère des Solidarités et de la Santé, « limiter les contacts permet de sauver des vies[270]. »
Le premier confinement a lieu entre le et le [271]. Dans certaines villes, il est accompagné d'un couvre-feu après décision du maire ou du préfet[272]. En Outre-mer, des mesures de couvre-feu sont prises au printemps 2020 en Guyane (à partir du 24 mars), à Mayotte (à partir du 24 mars), en Martinique et la Guadeloupe (du 1er avril au 12 mai)[273]. En Martinique, le couvre-feu est maintenu jusqu'au , quand l'arrêté préfectoral prévoyant le couvre-feu jusqu'au est suspendu sur décision du tribunal administratif[274],[275]. Le déconfinement se fait en trois phases : 11 mai, 2 juin[68],[276] et 22 juin[277].
Le deuxième confinement national a lieu entre le 30 octobre[255] et le 14 décembre 2020.
À partir du 15 décembre, un couvre-feu, cette fois national, est décrété, de 20h à 6h[257]. À partir de janvier 2021, Il est avancé à 18h dans certains départements par les préfets, puis au niveau national à partir du [278]. Le couvre-feu débute à 19h à compter du 20 mars[279].
Le troisième confinement national a lieu entre le [259] et le .
Fermeture des établissements d'enseignement
Épreuves écrites d’un concours de grandes écoles le 24 juin 2020.
Les premières fermetures des établissements scolaires sont décidées au niveau local : le , une centaine d’écoles, collèges et lycées sont fermés[37].
La fermeture nationale des crèches, écoles, collèges, lycées et universités est annoncée par le président de la République, Emmanuel Macron, le : cela représente plus de 62 000 établissements. Environ douze millions d'élèves, 1,6 million d'étudiants et plus d'un million d'agents de l'Éducation nationale seront concernés par ces fermetures[280]. Dans les jours qui suivent le confinement, la continuité pédagogique est organisée dans les établissements du primaire, du secondaire et les universités, au moyen de cours en ligne[281],[282].
Sont à nouveau ouverts : les écoles primaires à partir du ; les collèges en « zone verte » à partir du [242], les pour les autres[243] ; les lycées en « zone verte » à partir du [243]. Le , les écoles maternelles et élémentaires ouvrent normalement dans le respect « autant que possible » des mesures barrières, ainsi que les collèges et les crèches[277]. Un protocoles sanitaire est défini, et régulièrement mis à jour en 2020 et 2021[283],[284].
Le lycée Eugène-Delacroix durement touché par la mortalité COVID-19 en mars 2021
Dans l'enseignement supérieur, les cours reprennent en septembre 2020. En septembre, 168 foyers sont recensés par Santé publique France, un foyer est en moyenne constitué de 24 cas. Début octobre, dans les zones d'alerte renforcée ou maximale, les établissements de l'enseignement supérieur sont contraints d'accueillir seulement la moitié de leurs étudiants[285]. À compter du 30 octobre, l’accueil des usagers est limité aux travaux pratiques, et aux bibliothèques et administration, sur rendez-vous[255].
L'étude ComCor menée à l'Institut Pasteur et publiée en décembre 2020[286] montre qu'avoir un collégien ou un lycéen chez soi accroît de 30% le risque d'être infecté. Cette étude a été menée avant l'arrivée du variant anglais. Selon l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, les chiffres déjà alarmants et significatifs sont probablement plus grave avec l'explosion des occurrences de ce variant, plus contagieux, plus létal et touchant davantage les enfants[287]. Réagissant aux résultats de l'Institut Pasteur, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, affirme : «Laisser les écoles ouvertes revient à prendre un risque, assumer ce risque quand on est parents me paraît peu de choses face au risque qu'un enfant se déscolarise »[288].
Les personnels du lycée polyvalent Eugène-Delacroix de Drancy en Seine Saint-Denis , qui accueille 2 400 élèves en 2021[289], relancent, à travers une lettre ouverte au président de la république, le débat suscité par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer quelques jours plus tôt. Les personnels soulignent les conséquences dramatiques dues au Covid-19 (20 parents d'élèves décédés en un an[290] et une accélération des contaminations). Drancy concentre les facteurs de risques[291]: densité de population, concentration de personnes qui exercent des métiers à risques, situations sociales défavorisées, transports en communs bondés sans distanciation, lycée surpeuplé, manque de moyens rendant l’application du protocole sanitaire impossible, pollution atmosphérique, et échec des campagnes de tests successives en milieu scolaire (PCR, tests antigéniques en novembre 2020 et tests salivaires en février 2021).
Les écoles n’ont pas rouvert depuis, et les classes sont passées en ce que l’on nomme « hybride »[292]. L’hybride consiste à alterner entre le présentiel et le distanciel une semaine sur deux. Jean-Michel Blanquer promet « une rentrée normale »[293].
L'école est la première instance touchée par la Covid-19. Les enseignants sont souvent gênés par le manque d'implication de certains élèves, qui ne se concentrent pas assez, ne sont pas assez pertinents ou pas assez présents. Une charte a été mise en place afin que les professeurs aient plus de contrôle sur leurs élèves. La caméra doit rester allumée, les élèves doivent se connecter aux heures de cours, et la plupart des travaux se font sur des plateformes numériques.
Wallis-et-Futuna, qui ne signale toujours aucun cas le , décide de n'assurer qu'une seule rotation aérienne tous les dix jours avec Nouméa, à partir du . Pour les avions en provenance de Nouvelle-Calédonie, la priorité est donnée au fret[294]. Wallis-et-Futuna devient le dernier territoire français épargné par la pandémie, même si les mesures d'isolement causent des problèmes logistiques, notamment pour l'approvisionnement en médicament et les évacuations sanitaires des patients[295]. Les grandes fêtes paroissiales annuelles sont annulées pour 2020[296] mais la rentrée scolaire a lieu le lundi 20 avril, après des vacances de printemps rallongées d'une semaine[297].
Le , un arrêté préfectoral interdit les vols entre la métropole et la Martinique et soumet à dérogation les déplacements ayant un motif légitime et sérieux[298].
À partir du , toute personne arrivant en Martinique est placée dans un des trois centres de confinement pour quinze jours[299].
À partir du , toute personne entrant en Martinique est placée en quarantaine pour quatorze jours soit à domicile, soit dans un lieu d'hébergement collectif. La personne placée en quarantaine est dans l'obligation à son arrivée d'effectuer un test de dépistage virologique[300].
Fermeture et contrôle aux frontières
Le , les frontières extérieures de la zone de l’Union européenne et de l’Espace Schengen sont fermées. Entre les États européens, sans qu’il y ait de fermeture, les passages sont réservés aux déplacements essentiels[301].
Les frontières intérieures européennes sont ouvertes à partir du [302]. Le , L'UE rouvre ses frontières à quinze pays dont la Chine, le Canada, le Japon, le Maroc. Sont exclus, par exemple, les États-Unis, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Turquie et Israël[303].
À partir du , les voyageurs en provenance des seize pays à forte circulation du coronavirus doivent présenter le résultats d’un examen, ou se faire tester à l’aéroport[304]. En novembre, ce sont des tests antigéniques « rapides » qui sont employés[305].
La France interdit les déplacements vers et depuis les pays étrangers non-européens à partir du [306] et, sans conditions, ceux depuis le Brésil depuis le [307].
Recours administratifs contre les mesures
Le Conseil d'État est saisi de plusieurs référés contestant la politique gouvernementale[308]. En particulier, le , il se prononce contre la demande de confinement total, mais estime trop large la dérogation pour les « déplacements brefs[309] ». Le gouvernement encadrera mieux cette dérogation dès le lendemain. Le , il ordonne au gouvernement de lever l'interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d'édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées[310]. Le même jour, il ordonne à l'État de cesser immédiatement la surveillance par drone[311]. Enfin, le , le juge des référés du Conseil d'État suspend l'interdiction générale et absolue de manifester sur la voie publique[312].
Autres
Tout rassemblement dans des établissements de culte est interdit à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes, entre le et le [239],[166],[67], puis entre le et le (dans cette période la limite est portée à 30 personnes)[255].
Il est interdit à tout navire de faire escale ou de mouiller dans les eaux intérieures et les eaux territoriales, à compter du [237],[239],[166],[67].
La thanatopraxie est interdite à partir du . Les défunts atteints ou probablement atteints de la Covid-19 au moment de leur décès font l'objet d'une mise en bière immédiate[166].
Le 1er décembre, alors que les stations de ski sont autorisées à rouvrir mais que les remontées mécaniques sont inactives, Emmanuel Macron souhaite mettre en place des « mesures restrictives et dissuasives » pour décourager les Français d'aller skier à l'étranger, notamment en Suisse[313],[314],[315].
Activité partielle et télétravail
Répartition des employeurs en fonction de la situation de la plupart des salariés[316]
Lecture : Le 21 septembre, 67,7 % des employeurs (privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales) déclarent que la plupart des salariés (80 % ou plus) travaille sur site ou chantier. Le rubrique « arrêt maladie » comprend des gardes d'enfant liées aux fermetures des écoles.
Entre mars et septembre 2020, un peu plus de 6,6 milliards d’heures d’activité partielle ont été autorisées. Au mois d’avril, au plus fort de la crise sanitaire, 790 millions d’heures d’activité partielle ont été consommées. Ces heures concernaient 8,1 millions de salariés[317].
Le dispositif a prêté à des dérives dans certaines entreprises : quelque 25 % des salariés en activité partielle ont dû continuer de travailler pour leur employeur, en toute illégalité[318].
Organisations des entreprises et outils collaboratifs
La crise sanitaire a bouleversé l'organisation des entreprises. Les éditeurs spécialisés en collaboratif et webconférence ont multiplié les annonces de gratuité. Ces offres, a priori alléchantes, sont très souvent limitées dans le temps. Ces initiatives ne sont pas totalement dénuées d'intention commerciale[319].
Le bouleversement organisationnel n'épargne pas les services publics qui doivent s'adapter. Pour cela, la direction interministérielle du numérique (DINUM) propose les deux outils OSMOSE (animation de communautés et création d'espaces numériques de travail) et Plano (gestion de projet et création d'espaces de travail). Ces outils, particulièrement utiles dans cette période de crise, sont réservés aux agents de l'État, qui peuvent inviter des agents, des partenaires, des prestataires, des experts. OSMOSE est développé par l'éditeur Jalios, et Plano est basé sur la solution Wimi de Cloud solutions, avec un hébergement des données en France[320].
Action sanitaire et médico-sociale
La France dispose d'un plan de réaction à la pandémie de coronavirus, qui repose sur le plan Orsan et plus précisément le volet Orsan REB, consacré aux risques épidémiques et biologiques[321]. Ce plan comporte quatre stades[322] :
le stade 1 est celui où « le virus n'est pas en circulation générale dans la population » ; il doit permettre de freiner l'introduction du virus en France ; il est déclenché le 23 février ;
le stade 2 a pour objectif de freiner la propagation du virus sur le territoire ; il est déclenché le 29 février[323] ;
le stade 3 correspond à une circulation active du virus sur le territoire, et cherche à atténuer les effets de la pandémie[324] ; il est déclenché le 14 mars[48].
le stade 4 constate le retour à une situation normale[325].
Organisation du système de santé
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L'information officielle des professionnels de santé est assurée par le canal de la liste de diffusion DGS-urgent, alimentée par la direction générale de la Santé[326]. La liste diffuse en particulier des lignes directrices pour la prise en charge des patients Covid-19. Elle est régulièrement mise à jour[327].
Le , la DGS actualise ses recommandations et publie le guide méthodologique de préparation à la phase épidémique de Covid-19 à destination de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la crise[328].
Néanmoins, des professionnels de santé se plaignent d’une information ressentie comme insuffisante, de l'absence de stratégie de dépistage et du manque de matériels[329],[330],[331].
la dispensation par les pharmacies d'officine de spécialités composées exclusivement de paracétamol est, en l'absence d'ordonnance, limitée à deux boîtes pour les patients déclarant présenter des symptômes de type fièvre ou douleurs et une boîte dans les autres cas[239],[333] ;
la dispensation par les pharmacies d'officine de spécialités contenant de la nicotine et utilisées dans le traitement de la dépendance tabagique est limitée au nombre de boîtes nécessaire pour un traitement d'une durée de 1 mois[333].
Hôpitaux et EHPAD
Intervention du SAMU accompagné d'une ambulance privée pour transporter un patient Covid-19 à Strasbourg en mars 2020.
Risque de saturation des hôpitaux, aide internationale et questions éthiques face aux pénuries
Véhicule unité mobile Covid-19 en février 2021 (Expérimentation, financé par SAUV Life dans le département de la Manche)[334],[335].
Les capacités d'accueil en services de réanimation sont de 5 000, extensibles à 10 000 via des réaménagements et des mesures d'annulation d'interventions jugées non indispensables ou urgentes. Les mesures de confinement visent à diminuer le risque de saturation des hôpitaux, en étalant les vagues d'arrivées[336]. Certains hôpitaux sont arrivés à saturation, dont ceux de Mulhouse et d'Ajaccio[337]. Plusieurs praticiens réclament à mi- des mesures plus draconiennes, craignant de se retrouver rapidement dans la situation de l'Italie, et font valoir que le premier facteur restreignant les possibilités d'accueil serait la pénurie de personnel[336].
Le personnel médical se prépare à devoir affronter des choix éthiques en termes de tris des malades, compte-tenu des capacités limitées et de l'afflux de malades graves. Il faut rappeler que l'orientation vers une réanimation de patients a priori très fragilisés est un choix éthique souvent difficile en toutes circonstances. Le , l'Agence régionale de Santé d'Île-de-France propose aux médecins « un document visant à apporter un soutien conceptuel à la décision d'admission des patients en unités de réanimation ou de soins critiques », en fonction de différents critères devant être clairement communiqués à l'entourage du malade. Elle encourage les structures hospitalières à ouvrir des unités de soins palliatifs en même temps que des lits de soins critiques, en affirmant que « le droit à une analgésie proportionnée, à une sédation proportionnée ou profonde et continue maintenue jusqu'au décès doit être garantie[338] ». D'autres initiatives de soutien sont mentionnées par les médias, qui précisent que ces choix sont déjà nécessaires en Alsace[339].
Le , Olivier Véran annonce dans le journal Le Monde que la France prend ses dispositions pour dès l'automne « armer » 12 000 lits de réanimation et être en mesure d'admettre 30 000 patients en réanimation si nécessaire[341].
À l'automne les promesses ne sont pas tenues[342]. Aussi des associations de personnels hospitaliers protestent, comme le collectif Inter-Blocs qui porte plainte contre l'État pour sa gestion de la crise, déplorant les conditions de travail et le manque de matériel[343]. Au 19 novembre, 230 recours ont été déposés devant les tribunaux administratifs de toute la France. Un certain nombre de soignants démissionnent[344]. Le journal en ligne Basta ! relève en octobre 2020 que malgré la pandémie le gouvernement continue de procéder à la suppression de centaines de lits d’hôpitaux en France[345].
Au deuxième et au troisième confinement, les dotations matérielles sont toujours défaillantes (masques, tests, vaccins...), le personnel insuffisant, les suppressions de lits se poursuivent[346].
Le plan Bleu est déclenché le [348] : les visites sont interdites[349]. À partir du , les visites sont à nouveau possibles, mais sans contact physique[350].
Le décret no 2020-360 du [351] autorise la prescription, hors AMM, d'une benzodiazépine, le clonazepam, jusqu'au , pour des patients atteints ou susceptibles d'être atteints par le virus SARS-CoV-2. Ce décret a été soupçonné d'officialiser et de pérenniser l'état de manque de respirateurs, de lits de réanimation et de matériel, en autorisant par simple ordonnance d'un médecin l'injection intraveineuse de Rivotril pour prendre en charge les patients atteints par le coronavirus, de façon palliative, dans un état asphyxique[352]. ll a été accusé par l'association Corsu di A Salute de promouvoir un « tri barbare et arbitraire de patients par des médecins à qui on aurait refusé en amont les moyens du diagnostic et du traitement », pour des patients ne pouvant être admis en réanimation, dans le cadre d'un moment où les possibilités de prescription pour d'autres médicaments, sont bloquées. Pour le Dr Éric Simoni, ce traitement ne rentre pas dans le cadre normal des soins palliatifs, qui visent à améliorer le confort de vie des patients atteints d'une maladie évolutive mettant en jeu le pronostic vital[353].
Au , le bilan cumulatif publié par l'Agence nationale de santé publique fait état d'au moins 884 morts recensés dans les EHPAD (le chiffre n'inclut pas le bilan des décès en milieu hospitalier)[354],[355]. Le , 2 417 décès ont été annoncés par le gouvernement ; en raison du grand nombre de déclarations de décès réalisées par voie papier, ce nombre serait sous-estimé[352].
En , 29 résidents de l'EHPAD privé « La Riviera », géré par le groupe Korian à Mougins, sont décédés de la Covid-19[356]. Le , une nouvelle « plainte contre X pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et mise en danger d'autrui » a été déposée en raison de la mort de quatre résidents dans l'EHPAD de Mougins du groupe Korian[357]. Dans cet établissement, depuis le début de la pandémie jusqu'au , le virus tue 37[358] des 109 résidents[357]. Et, au total, 356 morts liées au coronavirus ont été enregistrées dans les quelques 300 établissements du groupe Korian accueillant 23 000 retraités en France[357].
La question des matériels de protection fournis aux aides à domiciles, susceptibles d'être contaminés et de contaminer à leur tour est cruciale, alors qu'il s'agit d'une population fortement exposée ; elle est traitée avec beaucoup de retard. Jusqu'au , elles ou ils sont exclus des personnes prioritaires dans la gestion de la pénurie de masques[359], faisant dire à un employeur qu'on les traite comme « de la chair à canon »[360]. Après le décret du , la distribution à venir d'un contingent de 19 masques pour 15 jours par salarié dont les interventions sont jugées indispensables est annoncée dans les médias. Toutefois le plan de gestion de crise de l'ARS d'Île-de-France prévoit une distribution uniquement pour les interventions auprès de personnes vulnérables présentant des symptômes (cas suspects ou confirmés)[361].
Le , des médecins et infirmières libérales de Vannes mobilisés pour faire face au début d'un foyer épidémique et pratiquant des visites à domicile s'offusquent de leur difficulté à trouver des masques FFP2, et critiquent le fait de ne pas être associés aux recherches des cas contacts malgré leur connaissance du terrain[362].
La pandémie provoque une hausse importante de la demande en masques qui est multipliée par soixante. Une grande partie des masques étant fabriquée en Chine, les fabricants français augmentent fortement leur production pour faire face à la pénurie. Début mars, l'État envisage de prélever quinze millions de masques dans ses stocks stratégiques pour répondre aux besoins[363]. Cependant, certains acteurs industriels ont dénoncé publiquement le retard du gouvernement dont les commandes auraient été trop tardives, tout en évoquant les difficultés à augmenter rapidement les capacités de production[364].
La pénurie de matériels de protection qui affecte notamment les soignants en ville, voire ponctuellement le personnel hospitalier très exposé, suscite une vive polémique sur la gestion des masques. Le gouvernement communique début sur des vols de masques dans les hôpitaux et annonce la « mise à l'abri des stocks renforcée et des consignes repassées dans tous les sites » des hôpitaux de Paris, ajoutant que « des plaintes seront déposées systématiquement[365] ». À cette date, on recense le vol d'environ 10 000 masques, soit une infime proportion (moins de 0,01 %) du stock. La consommation hebdomadaire française est alors de 24 millions de masques.[réf. nécessaire]
Le , un million de masques médicaux et du matériel médical destinés à la France sont acheminés par avion en Belgique. Il s'agit de dons de deux organisations caritatives chinoises. Le plus important site chinois de commerce en ligne au niveau mondial, Alibaba.com, a pour sa part annoncé l'atterrissage à Liège d'un avion-cargo transportant des masques pour plusieurs pays européens dont la France[366].
Médecins, infirmiers, aide-soignants, personnels hospitaliers, les soignants sont en première ligne dans cette épidémie. Le , un premier médecin, Jean-Jacques Razafindranazy, décède de la maladie[367], victime du premier foyer épidémique dans l'Oise[368]. Au , dix-sept médecins sont décédés de la maladie[369].Ce sont pour la plupart des médecins de ville ayant travaillé sans protection au début de l'épidémie[370],[371]. Le , la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) déplore, dans un communiqué de presse, le décès directement lié à la Covid-19 de 46 médecins libéraux[372].
Risques pour les patients suivis pour d'autres pathologies
Au début de la crise sanitaire de la Covid-19 en France, les responsables des programmes de transplantation d'organes ont fait part de leurs préoccupations concernant la poursuite de l'activité de greffe d'organes durant l'épidémie. Notamment pour protéger les personnes considérées comme vulnérables à cause des risques accrus d'infections au moment et à la suite d'une greffe. Les recommandations ont été de ne maintenir que les transplantations vitales et urgentes, notamment les greffes de cœur et de foie[373]. Cependant, on observe une chute de plus de 90 % du nombre de prélèvements et de transplantations d'organes au cours de l'épidémie en France en et [374]. Ces transplantations non réalisées constituent une perte de potentiels greffons issus de donneurs décédés. Ces greffons ne sont pas récupérables après la crise sanitaire.
Transport sanitaire et implication des forces armées
Le TGV sanitaire Chardon 5 sur un trajet Paris-Brest. Photographie de la salle du bas avec les brancards.
Entre le et le , 644 patients sont transférés d'un hôpital à un autre par train, avion, hélicoptère, jet privé ou ambulance, afin de désengorger les établissements submergés. Les évacuations concernent principalement les malades des régions Grand Est[375][réf. à confirmer] et Île-de-France. 183 seront même transférés hors de France, en Allemagne ou en Suisse, grâce aux solidarités transfrontalières. Le , un transfert de 22 patients de Corse vers la région Provence-Alpes-Côte d'Azur se fait en bateau militaire[376].
Lancée le , l'opération Résilience constitue la contribution des armées à l'engagement interministériel contre la propagation de la Covid-19. Elle est centrée sur l'aide et le soutien aux populations ainsi que sur l'appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection[377]. Les moyens des armées peuvent être utilisés pour transporter tout patient entre le 18 mars et le 15 avril[239],[333].
En matière de recherche fondamentale, l’agence nationale de la recherche soutient financièrement des actions de recherche dès le mois de février 2020 dans le cadre de deux appels à projets : « Flash Covid-19 » et « Recherche-Action covid-19 ». Le budget total a été de 25 millions d’euros[380].
À la suite d'études observationnelles pourtant contradictoires[383] et controversées[384] sur les effets de l'hydroxychloroquine menées en Chine puis à l'IHU de Marseille et médiatisées par Didier Raoult, plusieurs médecins dont Philippe Douste-Blazy demandent l'assouplissement des possibilités de prescription en milieu hospitalier[385],[386]. L'essai clinique Discovery, lancé par l'Inserm, est critiqué notamment par Didier Raoult, qui lui reproche de ne pas suivre son protocole[387]. Les auteurs d'une étude de l'hôpital de Garches tendant à prouver l'intérêt du protocole de Marseille, ont retiré leur pré-print et souhaitent corriger leur manuscrit après revue par les pairs[388].
Entre le et le , par dérogation, l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d'un médecin aux patients atteints par la Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile[166],[389].
Les polémiques se poursuivent tant à propos des conflits d'intérêt des principaux auteurs de l'étude du Lancet avec l'industrie pharmaceutique[393] que du fait des biais présentés par cette étude[394],[395],[396]. Pendant ce temps, l'IHU Méditerranée publie le 27 mai un abstract sur une cohorte de plus de 3 500 patients, suivie à Marseille[397],[398].
Le , The Lancet émet une « mise en garde » (expression of concern) sur l'intégrité des données[399], et indique que, « bien qu’un audit indépendant sur la provenance et la validité des données ait été commandé par les auteurs non affiliés à Surgisphere et soit en cours », cette « mise en garde » correspond aux « très nombreuses critiques » suscitées par l'étude[400]. Le 3 juin, l'OMS annonce qu'elle revient sur son retrait à sa participation aux essais sur l'hydroxychloroquine[401]. Le 4 juin, 3 des 4 auteurs rétractent leur publication, car ils n'ont pas réussi à effectuer un audit indépendant des données[402].
En juillet-août 2020 il se dessine un consensus international grandissant selon lequel l'hydroxychloroquine n'est pas le médicament indiqué contre la Covid-19[403],[404]. Ceci est en accord avec les résultats des études précliniques de cette période qui, selon la coopération internationale de scientifiques de plus de 80 pays, démontrent qu'un effet clinique de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 est improbable[405].
Bilan humain
Cas déclarés positifs
L'Institut Pasteur a évalué le qu'une moyenne d'environ 5,7 % des Français (fourchette : 3,5 % à 10 % soit 2,3 à 6,7 millions de personnes, moyenne 3,7 millions) auront été infectés au (début du déconfinement)[406],[407], précisant que « pour que l'immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70 % de personnes immunisées. On est très en dessous »[408].
L'Institut Pasteur a ensuite corrigé, dans un article paru le dans Science, le résultat préliminaire du , estimant la population infectée entre 1,8 et 4,7 millions d'individus (moyenne 2,8 millions, 4,4 % avec une fourchette de 2,8 à 7,2 %) au , début du déconfinement[409].
Le paramètre qui permet d'indiquer le degré de contagion du coronavirus est le (R zéro) — c'est-à-dire du taux de reproduction de la maladie. Le confinement a fait baisser le , qui était à 3,3[410] (ce qui veut dire que 10 personnes en contaminent 33 autres) à 0,5[411] au (deux personnes en contaminent une autre), soit une réduction de 84 %[406],[407],[412].
Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d'Atlanta, considérant à partir d'une cohorte chinoise, un intervalle sériel (intervalle entre le début des symptômes chez le contaminant et le début des symptômes chez le contaminé), de sept à huit jours, en déduit un R0 à 5.7. Cet intervalle sériel serait en Europe, voisin de 6 jours pour l'Imperial College London, d'autres études l'estiment à 4.5 jours.[réf. nécessaire][413],[414] .
Sur l'immunité collective, des travaux récents[415],[416],[417], en introduisant la notion d'immunité croisée, acquise antérieurement, nuancent l'hypothèse des 70 % de la population nécessaires et suggèrent que l'immunité collective serait acquise dès que 10 à 20 % de la population aurait été touchée par le virus. Le Dr Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à Santé publique France, rappelle cependant que ceci n'est qu'une hypothèse qui doit être confortée[418].
Ratio (nombre de personnes infectées) en France comparé à celui d'autres pays
La France étant l'un des nœuds de transports internationaux et un pays touristique, il est important d'y détecter, traiter, isoler les cas dès que possible, pour contrôler la pandémie.
Ceci implique des tests disponibles, et une sensibilisation du public afin qu'il consulte ou se fasse dépister, au moins en présence de symptômes évoquant la COVID-19[419].
Les données sur les cas réels ont d'abord été lacunaires, tous les pays n'ont pas la même approche[réf. nécessaire] en matière de dépistage, pour des raisons de budgets alloués ou de moyens humains et techniques disponibles. S'y ajoute la qualité du système de veille sanitaire et de remontée de l'information. Le dépistage peut être clinique (Grèce, Portugal, France pour la grippe saisonnière) ou biologique. Ce dépistage virologique peut être presque systématique (comme en Corée du Sud), être ciblé uniquement sur des porteurs du virus présentant des symptômes, ou ne viser que les cas les plus graves (par exemple à un certain moment en France). La stratégie de tests en France a beaucoup varié depuis le début de l'épidémie, visant d'abord les foyers épidémiques, puis les cas sérieux ou graves, puis les EHPAD puis en fin d'année la population générale. Ceci rend difficile toute interprétation de la courbe du taux de prévalence.
Il existe un décalage croissant entre cas confirmés biologiquement et cas réels. Selon de nombreux chercheurs, le nombre de cas réels serait bien supérieur aux cas déclarés[420], ainsi, début avril, une étude anglaise estimait le nombre de Français infectés entre 730 000 et 4,9 millions[421], l'essai controversé du Pr Raoult faisait état de son côté de 38 617 patients venus spontanément se faire dépister à l'IHU sur lesquels 3 165 patients ont été testés positifs (soit 8 % de prévalence chez une population qui se pensait potentiellement atteinte)[422]. Si ces chiffres de prévalence s'avéraient exacts (ce qui ne pourra être vérifié qu'à la fin de l'épidémie) le taux de létalité (taux de décès parmi les personnes touchées) de la maladie serait alors situé entre 0,5 % et 0,6 %, le taux de cas graves hospitalisés entre 1 et 3 %, et le taux de guérison spontanée (c'est-à-dire sans aucun traitement autre que symptomatique) entre 96 et 98 %. Les données sur la létalité, l'incidence, la prévalence et le taux de mortalité peuvent être, selon les pays, peu fiables, rendant ainsi les comparaisons non significatives[423].
Santé publique France lance en mai 2020 en collaboration avec le Centre national de référence et des laboratoires réalisant des tests sérologiques, une étude de séroprévalence par sondages successifs en région[424].
Une étude de séroprévalence menée début mai dans le Morbihan à l'initiative du Conseil Général et coordonnée par le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l'Institut de Santé Globale de Genève, indique au 1er mai un taux de séropositivité de 9,7 %[425],[426] dans la population de ce département, amenant à nuancer les prévisions des modèles.
Sous-estimation du nombre de cas
Une étude épidémiologique faite entre le et le au sein d'un épicentre de l'épidémie dans l'Oise et publiée le , a montré que seulement 26 % des sujets ont développé des anticorps alors que 41 % ont été infectés[427],[428]. Cette étude permet de se rendre compte de la faible proportion de cas confirmés (130 185 au ) par rapport au nombre estimé de personnes infectées depuis le début de l'épidémie (20 à 40 fois plus). Cela explique la différence entre le taux de mortalité (nombre de morts rapportés à la population totale), le taux apparent de létalité, soit 18,9 % des cas confirmés au , et le taux de létalité réel (nombre de morts rapportés au nombre de personnes réellement infectées) qui semble rester stable autour de 0,8 % (0,5 % si l'on ne comptabilise pas les décès en EHPAD)[410] depuis le , cette valeur étant confirmée par l'étude de l'Institut Pasteur[406]. Le faible nombre de cas confirmés est dû à la stratégie française du stade 3 qui n'a plus testé que les cas graves, sous-estimant donc le nombre total de cas, avant de mettre en place un dépistage plus massif à partir du déconfinement du , afin de surveiller une résurgence.
Le 21 décembre 2020, dans Nature, une autre étude[419] a estimé que dans les 7 premières semaines suivant le confinement du 11 mai au 28 juin 2020, 86% des infections symptomatiques n'auraient pas été « vérifiées » par le système de surveillance français, soit environ 90.000 infections symptomatiques (environ neuf cas sur dix) ; le taux de détection médian était initialement de 7% [6-8]%, et il est peu à peu passé à 38% [35-44]% mais avec d'importantes différences selon les régions, et bien que le système de détection se renforçait, et alors que l'activité épidémique diminuait (fin de la première vague)[419]. Ceci a été confirmé par les études sérologiques[429],[430]. De plus, seul 1/3 (31% exactement) des personnes présentant des symptômes évoquant une COVID-19 ont consulté un médecin lors des sept semaines de la période d'étude (malgré les recommandations)[419]. En dépit d'un programme de dépistage centralisé et coordonné, les capacités réelles de détection sont donc restées insuffisantes, même aux faibles niveaux de circulation virale qui ont suivi le premier confinement, et elles étaient amenées à se réduire avec l'augmentation de l'activité épidémique[419]. Pullano et ses collègues n'ont pas inclus les cas d'infection asymptomatiques dans leur calcul du taux de vérification. En les incluant, il se pourrait que seul un cas de COVID-19 sur 12 ait été en France signalé au système de surveillance épidémiologique durant ces sept semaines[431]. Les auteurs estiment qu'il est important de connaître le profil d'infection d'une région, pour adapter la lutte épidémiologique, et en particulier pour programmer les vaccinations anti-clusters, qui doivent tenir compte des délais de production et de distribution des vaccins, mais aussi du temps nécessaire après la vaccination pour voir la réponse immunitaire protectrice se développer[431].
D'autres sous-estimations graves du nombre de cas avaient déjà aussi été démontrées dans divers pays. Elles sont considérées par les épidémiologistes comme ayant facilité la diffusion du virus[432],[433]. Fin 2020, Selon Pullano et Di Domenico qui s'appuient sur le cas français, une stratégie de testage plus intense est nécessaire pour lever les mesures restrictives en Europe et éviter une troisième vague[419].
Décès
Avec plus de 22 000 décès en France le 2020, sans compter les décès à domicile estimés selon les médecins de ville à environ 10 000, la pandémie de Covid-19 « se place déjà parmi les catastrophes sanitaires les plus meurtrières depuis 50 ans », d'après un article du journal Le Point datant du 21 avril 2020[434].
Au 7 avril, la France fait état de plus de 10 000 décès. Le cap des 20 000 décès est franchi 13 jours plus tard, alors que plus de 30 000 décès sont officiellement recensés le 10 juillet.
Au , le taux de mortalité moyen (total des décès rapporté à l’ensemble de la population) serait ainsi d'environ 450 par million d’habitants[435] sachant que certains territoires (Grand Est, Nord, Région Parisienne) ont été très touchés et d'autres beaucoup moins.
Mortalité en 2020
Par souci de transparence lors de la pandémie de maladie à coronavirus de 2020 en France, l'Insee met à disposition en ligne, à un rythme hebdomadaire, le nombre de décès enregistrés par jour et pour chaque département[436],[437].
Anecdote : concernant le département des Bouches-du-Rhône[438],[439], une attaque informatique de la commune de Marseille qui compte la moitié des décès du département a conduit à estimer les données provisoires entre mi-mars et fin-mars, les données réelles ayant eu un retard.
Le chiffre de la mortalité toutes causes confondues est comparé, ci-après, avec les chiffres des années 2018 et 2019, pour la même période[440],[441]. Le nombre de décès attribuables à la Covid-19 ne sera connu objectivement qu'après analyse des certificats de décès.
Selon l'Insee : « Le nombre de décès, qui était en moyenne de 1 800 par jour sur la première quinzaine de , augmente nettement à 2 250 au cours de la deuxième quinzaine. Il atteint un pic le avec 2 800 décès et diminue depuis (2 560 décès par jour en moyenne entre le et le , 1 890 du au ) ». Du au , le nombre de décès est proche de celui ayant eu lieu à la même période en 2019. Du au , le nombre de décès est en hausse de 17 % par rapport à la même période un an auparavant. Un pic a été atteint le avec 2 300 décès, soit un niveau inférieur à celui de la première vague. Ensuite, le nombre de décès diminue progressivement, mais plus lentement que lors de la première vague. Du au , le nombre de décès est en hausse de 9 % par rapport à 2019[442].
Nombre de décès par jour
Nombre de décès quotidiens en France, toutes causes confondues du au 2017 à 2021, faisant apparaître la première et la seconde vague. Les données sont lissées sur 7 jours.
Selon l'Insee, parmi les décès survenus entre le et le , 63 600 ont eu lieu dans un hôpital ou une clinique (soit 49 % des décès), 31 900 ont eu lieu à domicile (25 %), 19 600 dans un établissement pour personnes âgées (15 %) et enfin 14 500 dans un autre lieu (11 %). Les décès survenus en établissement pour personnes âgées au cours de cette période augmentent très fortement entre 2019 et 2020, bien davantage que les décès survenus ailleurs : +54 % du au par rapport aux mêmes dates en 2019, contre +32 % à domicile et +17 % en hôpital ou clinique[442].
Surmortalité due à la pandémie de covid-19
L'Insee publie sur son blog un graphique montrant le nombre de décès quotidiens survenus chaque jour depuis le jusqu’au ainsi que quelques épisodes marquants comme la grippe de Hong Kong de 1969-1970 et la canicule d'août 2003[443]. Du au , le surplus de décès par rapport à 2019 se chiffre provisoirement à 24 100 et à 23 600 par rapport à la moyenne des cinq dernières années[444]. Les auteurs font remarquer que dans le cas de l'épisode de la pandémie de Covid-19, « on observe un nombre de morts dans un contexte de confinement. Dans [les autres cas de grippe], une mortalité due directement ou indirectement à des grippes saisonnières, dans un contexte de liberté de déplacement des personnes, dont une bonne part sont immunisées ou vaccinées »[444]. Une mise à jour indique que du au , le surplus de décès par rapport à 2019 se chiffre provisoirement à 27 300[442].
Au total, du au , le surplus de décès par rapport à la même période en 2019 se chiffre provisoirement à 63 100[442]. En 2020, l'espérance de vie en France a chuté de sept mois pour les hommes et six mois pour les femmes selon l'INSEE[445]. Elle a baissé de 0,4 an pour les femmes et de 0,6 an pour les hommes selon l'Institut national d'études démographiques[446].
Le 31 mars 2021, le généticien Axel Kahn annonce que « les retards de diagnostics depuis le début de la pandémie, conduisent à une surmortalité par cancer, de 13 500 personnes », et que les déprogrammations et les retards de diagnostics vont causer « plus de 10 000 morts qui n'auraient pas dû mourir de leur cancer »[447].
Comparaison internationale
Selon une étude publiée par le journal Nature Medicine, reprise dans Libération[448], la France pour la période mi-février - fin mai 2020 a compté un excédent de décès, par rapport à la moyenne des années précédentes, moins important que l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse, la Belgique, l’Italie ou l’Espagne[449],[450]— l'Allemagne n'est pas incluse dans cette étude car elle restreint l'accès à ce type de statistiques.
La France est également un des rares pays dont le nombre de décès en excès a été moins important que le total officiel des morts attribués au Covid, ce dès la première vague[451],[446]. On compte 65 000 morts du Covid-19 en 2020 en France, contre 55 000 décès supplémentaires[446]. Selon Gilles Pison (Muséum national d'histoire naturelle) et France Meslé (Institut national d'études démographiques), l'écart est plus important pour plusieurs raisons : le vieillissement de la population entraîne une hausse de la mortalité chaque année ; les mortalités pour d'autres causes ont baissé ; et en raison des comorbidités, une partie des personnes décédées du Covid-19 seraient mortes de toute façon[446].
À la lumière des excédents de mortalité, la France est moins touchée que la moyenne européenne : sa surmortalité est de 13,6 % de mars 2020 à février 2021, contre 17,8 % pour l'Europe[446].
Taux de létalité
Il est important tout d'abord de distinguer le taux de mortalité (nombre de morts rapportés à une population générale) du taux de létalité (nombre de morts rapportés au nombre de personnes infectées)[452]. Le taux de mortalité, rapport des décès sur la population, dépend donc de la méthodologie du recueil des décès liés à la maladie. Le taux de létalité dépend de l’identification des décès parmi les personnes infectées, réelles ou déclarées, pour une région ou un pays donné. En ce sens, le taux de mortalité apporte une image différente de l'impact de la maladie que ne le fait le taux de létalité. Le taux de létalité ne peut être calculé qu'en estimant le nombre total de personnes infectées, ce qui est différent du nombre de personnes testées positives (sauf à tester l’ensemble de la région ou du pays concerné). En juillet 2020, l'âge médian estimé des décès est de 84 ans[453],[454].
Ainsi, les différents pays européens affichent de fortes disparités du taux de létalité apparente parmi les personnes testées positives (3,7 % en Allemagne contre 18,4 % en France et 11,2 % en Espagne au ). Il faut cependant noter que ce taux est un indicateur peu fiable concernant le risque de décès dû à la Covid-19 de par le faible nombre de tests en regard de l’ensemble de la population concernée et aussi de par le caractère évolutif de la pandémie.
Dans un même pays, l'évaluation du taux de létalité peut également connaître des disparités : le taux de létalité apparente en France est de 18,4 % des cas confirmés ; le taux de létalité réelle est estimé à 0,7 % de l'ensemble des 2,8 millions de la population infectée selon une modélisation de l'Institut Pasteur au [409]. L'étude de séropositivité du Pr Flahault dans le Morbihan département réputé peu touché, estimant au un taux de 9,7 % de la population générale ayant rencontré le virus, citée précédemment, si elle était confirmée ailleurs en France, viendrait diminuer le taux de létalité[425].
Plusieurs explications concernant les disparités ont été avancées :
une explication statistique : les pays qui ont organisé des campagnes massives de dépistage de la maladie comme l'Allemagne la Corée du Sud, ou l'Islande découvrent davantage de cas d'infections symptomatiques, ou non, que les pays comme la France qui ne se sont pas donné ces moyens. D'autres pays se sont contentés d'un repérage clinique pour faire les diagnostics avec des résultats très positifs comme le Portugal[455] ou la Grèce[456] qui ont ainsi contrôlé leur épidémie. Arithmétiquement, la proportion du nombre de morts est moindre face à un grand nombre de malades détectés, et inversement, dans les pays où seules les personnes symptomatiques ou nécessitant une hospitalisation sont testées, le taux de létalité apparente est immédiatement plus important, les personnes asymptomatiques ou avec peu de symptômes n'étant pas testées[457] ;
une forte disparité en matière de test : l'Allemagne a réalisé un grand nombre de tests de manière précoce. Selon la Fédération allemande des médecins conventionnés, 35 000 personnes ont été testées dans la semaine du , alors qu’aucun mort n’avait encore été répertorié dans le pays, et 100 000 la semaine suivante, au cours de laquelle ont été enregistrés les premiers décès[458]. En Allemagne, au , la capacité de tests était de 12 000 par jour, et la politique consiste à faire des tests précoces. En France, à la même date, elle est de 2 500 tests par jour[459]. Au , l'Allemagne effectue 500 000 tests par semaine[198]. La France qui, selon un compte Twitter du gouvernement, a choisi de limiter les tests aux cas les plus graves dans le but d'assurer « une meilleure prise en charge des patients », n'est capable de tester que 4 000 personnes par jour au [460] ;
une avance en matière de diagnostic et de soins : le fait de réaliser un grand nombre de tests permet également de détecter précocement les porteurs asymptomatiques de la maladie et de les isoler. La prise en charge peut débuter alors que la maladie n'a pas atteint son plein développement, sans parler de sa phase sévère. Ainsi, contrairement aux hôpitaux italiens, espagnols ou alsaciens[461], les hôpitaux allemands n'ont pas été surchargés par des patients dans un état critique et n'ont pas eu à discuter les indications d'admission en réanimation[462] ;
une différence en matière d'équipements. La France dispose seulement de 7 000 lits de réanimation contre 25 000 pour l'Allemagne[459]. Un nombre insuffisant de respirateurs : le Dr Jean Sengler, président de la Communauté médicale d'établissement du Groupe hospitalier Mulhouse Sud Alsace, affirme avoir demandé le vingt respirateurs et ne pas les avoir encore reçus le [463]. Ces chiffres sont fortement nuancés par d'autres analyses qui montrent que l'Allemagne a eu une capacité réelle agrégée de réanimation et soins continus et intensifs de 18 000 lits opérationnels, tandis que la France réussissait à mettre à disposition environ 16 000 lits répertoriés selon les mêmes critères[464] ;
pour Jean-Louis Thiériot, député Les Républicains, la différence du taux de mortalité montre avant tout la différence de l'efficacité des politiques sanitaires. Alors que la France a des dépenses de santé légèrement supérieures à celles de l'Allemagne, la capacité de cette dernière en termes de lits en soins intensifs, de masques, de tests de dépistage est bien supérieure. La gestion du système de santé au niveau des Länder où se prennent les décisions concrètes d'investissement et d'allocation des moyens et non pas comme en France par les Agences régionales de santé qui sont des organes déconcentrés de l'État permettrait, selon lui, un circuit décisionnel court qui réduirait le poids de la technostructure. Ainsi, il n'y a en Allemagne que 24,3 % du personnel hospitalier à effectuer des missions administratives pour 35,2 % en France. Cette différence représenterait pour un pays comme la France 100 000 soignants en plus. La réforme des 35 heures mise en place par le gouvernement Lionel Jospin aurait dû s'accompagner, selon Thiériot, de la création de 47 000 postes. Faute de moyens suffisants, 10 000 d'entre eux n'ont jamais été pourvus. Cette même réforme fait que les services de santé croulent sous les congés obtenus dans le cadre de la réduction du temps de travail (RTT) ce qui désorganise les services, le personnel hospitalier allemand travaille lui 40 heures par semaine avec des revenus plus élevés[465] ;
en France, une étude d'un syndicat de médecins généralistes estime début avril à au moins 1,6 million la population contaminée, symptomatique ou non[466],[467]. Il apparaît à travers différentes études que le taux de létalité associé à la Covid-19 est assez constant au niveau international, estimé entre 0,5 et 1 % de la population[406],[410],[468],[469]. Une modélisation de l'Institut Pasteur estime en France au à 2,8 millions d'habitants la population contaminée avec un taux d'hospitalisation à 3,6 % de l'ensemble de la population infectée, et 0,7 % le taux de létalité, avec une grande variabilité régionale du taux d'infection en population générale, par exemple Île-de-France 10 %, Grand-Est 9 %, Bretagne 1,3 %[409]. À titre de comparaison, une étude de séro-prévalence trouve à New York City fin avril, 21 % de contaminations[470].
Personnalités mortes des suites de la Covid-19 en France
Ces statistiques publiées chaque jour par les autorités sont parfois imparfaites et/ou incomplètes, notamment parce qu’elles ne prennent pas en compte les décès à domicile, mais aussi parce que, certains jours, toutes les données ne sont pas communiquées. De plus, il arrive que certains rattrapages soient effectués par Santé Publique France.
Sur l'initiative d'une start-up rejointe par une centaine de contributeurs dont Etalab, il y a eu une tentative pour compléter et structurer les données disparates existantes (ARS, réseau Sentinelles, chiffres en Ephad, principalement centrées sur la mortalité et complétées ultérieurement pas des propositions faites aux médecins généralistes par leur syndicat ou par la CNAM de remonter des informations ainsi que par les analyses de transmission faites au début de l'épidémie par les ARS) avec comme l'un des objectifs une identification des cas-contacts et une meilleure connaissance de l'épidémiologie. Toutefois, les entités destinataires de ces informations ont du mal à en accepter le partage, la détention des données devenant un enjeu de pouvoir et financier. 4,5 millions de questionnaires de santé remplis par les internautes ayant consulté le site maladiecoronavirus.fr ne sont accessibles qu'à l'institut Pasteur, tandis que les données sur les premières chaînes de contamination récoltées par les ARS et transmises au système Godata de l’OMS ne sont accessibles ni aux chercheurs qui en font la demande, ni à Etalab. Les données initialement prévues pour être en open access sont en accès très restreint, le motif indiqué étant la crainte d'une « désanonymisation » des données. Plusieurs épidémiologistes parlant de « réflexes qui ne servent pas le bien public » critiquent le manque de moyens alloués à ce recueil de données et aux conditions d'exploitation de celles acquises, qui auraient pu permettre de mieux connaitre la maladie et d'éviter un certain nombre de cas, même si la pénurie de tests en a rendu une partie difficilement exploitable[528].
Statistiques pour l'ensemble de la France
Quatre indicateurs sont utilisés pour suivre l'évolution d'une reprise de l'épidémie[529],[530]:
l’activité épidémique (taux d'incidence), elle « correspond au nombre de personnes testées positives (RT-PCR et test antigénique) pour la première fois depuis plus de 60 jours rapporté à la taille de la population »;
le taux de positivité des tests virologiques, il « correspond au nombre de personnes testées positives (RT-PCR et test antigénique) pour la première fois depuis plus de 60 jours rapporté au nombre total de personnes testées positives ou négatives sur une période donnée, et qui n‘ont jamais été testées positives dans les 60 jours précédents »;
le facteur de reproduction du virus (évolution du R0), « c’est le nombre moyen de personnes qu’une personne infectée peut contaminer »;
la tension hospitalière sur la capacité en réanimation, elle « reflète le niveau de sollicitation des réanimations mais aussi le niveau de tension sur les capacités hospitalières en réanimation. Il s’agit de la proportion de patients atteints de COVID-19 actuellement en réanimation, en soins intensifs, ou en unité de surveillance continue rapportée au total des lits en capacité initiale ».
Lecture : entre le début du recensement et le , on dénombre 5 106 329 personnes testées positives. Sont prises en compte dans ce tableau les personnes atteintes de Covid-19 positivement testées recensées en établissements sociaux et médico-sociaux. Les cas possibles ne sont pas pris en compte.
Entre les 19 et 20 mai 2021, une correction des doublons fait chuter le nombre de cas de plus 300 000[534]. L'Agence nationale de santé publique a annoncé une correction de l'algorithme de remontée des tests PCR positifs, qui prenait notamment en compte plusieurs fois des tests PCR positifs entrainant des doublons. Les chiffres et les indicateurs ont donc subi une modification correspondant à la baisse remarquée.
Variations hebdomadaires du nombre total de cas positifs au SARS-CoV-2
Entre les 19 et 20 mai 2021, une correction des doublons fait chuter le nombre de cas de plus 300 000, de ce fait la variation hebdomadaire du nombre de cas pour la semaine concernée (-289 297 cas) est non significative.
Hospitalisations
Nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19
Lecture : le 25 mai 2021, 19 430 personnes atteintes de Covid-19 étaient hospitalisées.
Nombre hebdomadaire de personnes nouvellement hospitalisées pour Covid-19
Lecture : entre le 31 mars et le 6 avril 2020 23 405 nouvelles hospitalisations sont intervenues.
Réanimations
Nombre de personnes en réanimation ou soins intensifs pour la Covid-19
Lecture : le , 7 131 personnes sont en réanimation ou en soins intensifs dans les hôpitaux d'une cause attribuée à la Covid-19.
Nombre hebdomadaire de nouvelles admissions en réanimation dans les hôpitaux
Lecture : Du au , 4 690 personnes supplémentaires sont entrées en réanimation à l'hôpital.
Retours à domicile après hospitalisation
Nombre cumulé de patients ayant été hospitalisés pour cause de Covid-19 et de retour à domicile en raison de l'amélioration de leur état de santé[535].
Lecture : entre le début du recensement et le , 340 997 patients ont quitté l'hôpital, ils sont retournés à leur domicile en raison de l'amélioration de leur état de santé et selon les critères définis par Haut Conseil de la santé publique ; ils doivent cependant rester confinés jusqu'à guérison complète[536],[537].
Décès en hôpital et établissements sociaux ou médico-sociaux
Nombre total cumulé de décès attribués à la Covid-19 (cumul décès à l'hôpital, en EHPAD et EMS)
Lecture : entre le début du recensement et le , un total de 104 706 personnes (cumul décès à l'hôpital, en EHPAD et EMS) sont décédées d'une cause attribuée à la Covid-19. Ce total ne prend pas en compte les personnes décédées à domicile d'une cause attribuée à la Covid-19.
Évolution hebdomadaire du nombre de décès en hôpital
Lecture : dans la semaine du au , dans les hôpitaux, 3 568 personnes supplémentaires sont décédées d'une cause attribuée à la Covid-19.
Une étude réalisée par quatre économistes français parue en juillet 2020 souligne que le Covid-19 tue principalement les personnes les plus modestes. Le surpeuplement des logements et la nature des emplois occupés semblent en être les causes[539].
Suivi de la vaccination
Nombre cumulé de patients ayant reçu au moins une première injection de vaccin[540].
Les objectifs de vaccination de la population française ont été annoncés par le gouvernement le 21 janvier 2021[541]. Au 31 mai 2021, 25 439 848 personnes ont reçu leur première dose de vaccin pour un objectif visé de 30 000 000.
Nombre de personnes hospitalisées et en service de réanimation le et nombre de retours à domicile et de décès lors d’une hospitalisation depuis le par tranches d’âge[542].
La crise se caractérise à la fois par un choc d'offre massif (baisse de la production, mise à l'arrêt d'usines, réduction de la fourniture de services) et un choc de demande massif (baisse de la demande extérieure : tourisme, luxe... et baisse de la demande domestique dans les services : transports, hôtellerie-restauration, etc.)[547].
Les impacts du premier confinement affectent le PIB et l’activité économique des entreprises. En France, les conséquences économiques se produisent dans de nombreux secteurs, tels que « la fabrication de matériel de transport, le commerce de gros et de détail, le transport aérien, l’hôtellerie, la restauration et les services immobiliers ». L’OCDE estime en mai 2020 que si de grandes entreprises sont touchées par cette crise, les PME risquent pour certaines de disparaître et des mesures de grande ampleur sont nécessaires pour les protéger. L’OCDE souligne que les activités de l’hôtellerie, de la restauration, et du transport aérien sont très impactés, avec une baisse du PIB évalué à -2 %. La baisse du PIB des activités « de commerce de détails et de commerce de gros » est, elle, évaluée à -9 %[548].
Les baisses de fréquentation entraînées par les mesures de prévention contre le coronavirus et par les craintes de contagion ont poussé les fédérations de commerce[549], l'industrie de l’événementiel[550] et les autocaristes[551] à alerter du risque de faillites et de pertes d'emploi, et à demander le soutien financier de l’État.
Pour 2020, on compte 283 900 emplois disparus, soit 320 300 emplois perdus dans le privé et 32 200 emplois créés dans le secteur public[552].
Selon Eric Trappier, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), 30 000 emplois auraient disparu ou seraient menacés de disparaître dans le secteur de l'aéronautique en France, malgré les aides qui auraient contribué à sauver 30 000 autres emplois. Sont concernés des emplois directs de grandes entreprises aéronautiques, mais aussi dans des entreprises sous-traitantes[553].
Selon la Banque de France, les défaillances d'entreprise ont baissé en 2020 de 39%, passant à 31.212 en 2020, contre 51.201 en 2019. Selon l'institution, cela serait en partie dû aux mesures d'aides mises en place pour faire face à la crise, mais ne serait pas le signe de la baisse du nombre d'entreprises en difficulté[554].
La bourse de Paris commence à chuter, comme les autres bourses occidentales, le 24 février. À fin février, elle est en recul de 11,9 %[555]. La chute se poursuit et le , le CAC 40 connaît la plus forte baisse de son histoire, -12,28 % en une seule séance[556]. Milan, Francfort et Londres connaissent aussi une chute exceptionnelle, jamais vue depuis la fin des années 1980 pour ces deux dernières[556]. L'OCDE souligne les différences entre cette crise financière, provoquée par la pandémie de la Covid-19, et la crise de 2008. Cette différence éludée, l’étude propose des solutions pour répondre efficacement et rapidement aux marchés financiers actuels[557].
La bourse de Paris touche son point le plus bas le 18 mars, à 3 754 points, contre un plus haut historique à 6 111 le 19 février, soit une chute de 38 % en moins d'un mois.
Le 21 avril 2020, à la clôture de la bourse de New York, le prix du baril de pétrole américain WTI (West Texas Intermediate) a coté à -37,63 $. Du jamais vu. Les acheteurs d'or noir ont payé pour s'en débarrasser. Ceci à cause des capacités de stockage saturées du fait de l'absence de consommation[558].
Conséquences sectorielles
Immobilier
Les confinements et l'essor du télétravail ont laissé penser que le marché de l'immobilier serait bouleversé.
En 2020, le nombre de transactions en France a baissé de 5 à 8%, et les prix augmenté de 6% en moyenne. La hausse des prix en région parisienne a atteint 5% en 2020. Elle a donc ralenti mais ne s'est pas inversée. L'exode urbain attendu n'a pas eu lieu en 2020.
En France, globalement, l'attrait pour la maison individuelle augmente en 2020, et ses prix augmentent de 7% contre 2,5% en 2019[559].
Ski
En mars 2021, les pertes dont ont été victimes les fabricants et magasins de skis sont estimées à un milliard d'euros. En cause notamment, la fermeture des remontés mécaniques dans plusieurs pays[560].
Luxe
Le marché du luxe n'a pas été affecté par la crise, et a profité de la reprise rapide des marchés asiatiques. Les quatre géants français Kering, L’Oréal, Hermès et LVMH ont vu leur valorisation boursière décoller de 513,7 milliards d’euros au 31 décembre 2019 à 711 milliards au 22 avril 2021[561].
Mesures de soutien à l'économie et conséquences sur les finances publiques
L'ensemble de ces mesures, auxquelles s'ajoutent celles de l'Eurosystème (fourniture de 3 000 milliards de liquidités aux banques[564] et achats supplémentaires de titres de dette à hauteur de 750 milliards d'euros[565], pour atteindre 1 000 milliards en 2020), ont pour effet de maintenir des taux d'intérêt bas, une inflation basse, d'avoir des liquidités abondantes et de créer un endettement public massif.
La médiation du crédit, qui fait l'objet de demandes environ trente fois plus nombreuses qu'en 2019[566], met en place une procédure accélérée pour aider les entreprises en difficulté dans leurs relations avec les établissements financiers[567].
En 2020, le déficit de l’ensemble des administrations publiques s’élève à 9,2 % du PIB, contre 3,1 % en 2019. Les dépenses augmentent de 5,5 % et les recettes diminuent de 5,0 % en 2020[568]. Le déficit de l’assurance chômage est de 17,4 milliards d’euros (contre 1,9 en 2019) dont 9,2 sont dus au financement de l’activité partielle[569].
En avril 2021, le ministre Olivier Dussopt estime que la crise coûtera à la France 424 milliards d'euros sur 3 ans[570].
Pauvreté
Un million de Français ont basculé dans la pauvreté au cours de la crise sanitaire. Les étudiants, les intérimaires, les chômeurs, mais aussi autoentrepreneurs et artisans constituent les catégories les plus vulnérables[571].
L’aide alimentaire a considérablement augmenté. La Fédération française des banques alimentaires a ainsi augmenté ses distributions de 25 %. Le ministère de la Santé estime, début septembre, que 8 millions de personnes ont besoin de cette aide, alors qu’elles n’étaient que 5,5 millions en 2019[571].
Inégalités
La chef économiste de l'OCDE, Laurence Boone, indique en décembre 2020 que la France devrait retrouver courant 2022 sa situation économique de 2019 , tout en précisant que la situation sociale sera « pire » qu'avant la pandémie en raison de l’augmentation des inégalités : « On n'a jamais vu une crise aussi inégalitaire: non seulement le Covid affecte les personnes qui vivent dans de mauvaises conditions, qui font des métiers difficiles, qui doivent prendre les transports en commun, mais les secteurs qui sont touchés le plus, ce sont ceux qui concentrent le plus de jeunes, de moins qualifiés, et de contrats précaires. D'autant que, de l'autre côté de l'échelle sociale, la crise n'a pas empêché les ménages les plus aisés de continuer de s'enrichir, notamment ceux détenant un patrimoine financier et qui ont bénéficié du dynamisme des marchés boursiers, abreuvés de liquidités par les banques centrales[572]. »
Certaines études semblent indiquer une possibilité de l'augmentation des taux de suicide[573],[574],[575]. Des économistes confirment le lien entre crise économique et suicide[576]. Certaines personnes supportent mal le confinement et la solitude[577]. Le politologue Jérôme Fourquet craint que la crise économique entraîne un lourd tribut auprès des petits commerçants[578].
Le pédopsychiatre Benjamin Landman, chef de clinique à l'hôpital Robert-Debré à Paris, signale recevoir beaucoup de jeunes présentant des idées suicidaires importantes[581]. Les psychiatres français constatent une augmentation du nombre de consultations et craignent d'arriver à saturation[582]. L'hôpital Saint-Vincent de Paul à Lille constate un afflux de patients épuisés, désorientés, des tentatives de suicide qui explosent[583]. L'augmentation des troubles mentaux inquiète des services psychiatriques débordés et au bord de l'asphyxie[584]. En septembre, le magazine Marianne alerte que plusieurs médecins et experts notent une vague de dépressions et de crises suicidaires[585].
Une infirmière se tranche la gorge pensant avoir contaminé son mari pris de quintes de toux[586],[587].
Le 23 mars, Santé publique France lance l'enquête CoviPrev pour suivre un échantillon de 2 000 personnes sur le plan psychologique[588]. Elle constate qu'après une semaine de confinement, l'anxiété atteint 26,7 % des individus, contre 13,5 % en 2017[589].
En avril, le médecin du Stade de Reims se donne la mort après avoir été diagnostiqué positivement[590],[591].
SOS Amitié, association d'aide aux personnes en détresse psychologique, constate un boom d'activité[592].
Lors du second confinement, en novembre, des restaurateurs du Pays de Montbéliard craignent une recrudescence des suicides chez les commerçants en proie à la ruine[593].
Transports
Condamnation des portes à proximité des postes de conduite : une des mesures prises sur de nombreux réseaux de transport.
Avant le premier confinement national
Pour ne pas être vecteur du virus de la Covid-19 (le SARS-CoV-2) ou par appréhension de ne plus disposer de moyens de transport pour pouvoir revenir, et sur les conseils sanitaires des autorités, certaines personnes annulent leurs déplacements[réf. nécessaire].
Par ailleurs, la fermeture des établissements scolaires affecte également l'activité des autocaristes[594],[595].
Dans l'aviation, les réservations de vols sont en chute libre et les pertes du secteur seront colossales. Selon l'Association internationale du transport aérien, le secteur pourrait être en perte de 113 milliards de dollars (près de 100 milliards d'euros) si la pandémie n'est pas contenue. Pourtant, en raison de la réglementation européenne (la règle des 80/20), les compagnies aériennes européennes devaient maintenir leurs vols pour conserver leurs créneaux d’atterrissage. Il s'agit de l'article 10 du règlement CEE 95/93 du Conseil du 18 janvier 1993[596] qui oblige les compagnies à utiliser au moins 80 % de leurs créneaux horaires de décollage et d'atterrissage dans les aéroports européens sous peine de les perdre au profit d'un concurrent l'année suivante. C’est la loi du « use it or lose it ». Pour ne pas prendre ce risque, les compagnies faisaient donc décoller des « avions fantômes » avec très peu de passagers et brûlaient ainsi du kérosène pour rien en gaspillant des milliers de litres de ce carburant. Le 10 mars, la présidente de la Commission européenneUrsula von der Leyen met fin à cette pratique, annonçant une mesure d'urgence attendue par le secteur aérien : la suspension à titre temporaire de la règle des 80/20. La législation européenne va être adaptée pour permettre aux compagnies aériennes de conserver leurs créneaux horaires même si, en raison du coronavirus, leurs vols sont annulés[597].
Dans le transport ferroviaire, à la fin de la deuxième semaine de mars, la SNCF avait réduit la circulation des trains de 50 %[598].
Pendant le premier confinement
Le 17 mars, au premier jour de confinement, la fréquentation de la RATP a baissé de 80 %, la régie ayant anticipé l'absence de voyageurs en ne faisant rouler que 60 % des RER A[599] et 70 % des bus et des métros[598]. À la SNCF, seulement 50 % des trains fonctionnent, dont 35 % à 40 % des TER[598] avant de tomber très rapidement à 7 % du trafic TGV et environ 10 % du trafic TER le week-end du 28 mars. Ce taux de circulation restera globalement le même au niveau national jusqu’au 11 mai. Le 18 mars, le réseau ferré de la RATP a subi une baisse de fréquentation supérieure à 90 %[600].
Le , le secrétaire d'État Jean-Baptiste Djebbari déclare que la SNCF subirait « des pertes considérables » et que cela « oblige » à revoir le calendrier, la priorisation et le phasage des travaux d'infrastructures, excepté ceux liés à la sécurité[601].
VTC
À cause de la crise sanitaire et de la réduction des déplacements, les chauffeurs de VTC ont vu le nombre de demandes diminuer et beaucoup ont abandonné leur poste. En avril 2021, les sociétés Uber et Lyft connaissent une pénurie de chauffeurs[602].
Blocs de béton installés à la frontière entre Mouscron, Belgique, et Tourcoing, France. Vendredi 27 mars 2020.
Les premiers pays à avoir interdit aux français l’accès à leur territoire sont Israël (5 mars), le Liban et Malte (11 mars), le Guatemala et la république Tchèque (12 mars), les États-Unis, le Pérou et l’Ukraine (13 mars)[603].
À partir de la mi-mars, la plupart des pays interdit l'entrée de ressortissants étrangers sur leur territoire, et les français sont de toute façon incités à rester chez eux[301]. Mêmes les pays européens (Allemagne, Autriche) rétablissent des contrôles aux frontières terrestres[603].
Les frontières intérieures européennes sont ouvertes à partir du [302]. Hors Europe, la fermeture de frontières dure jusqu’en juin-juillet, selon les états.
Lors de la reprise de l’épidémie, les voyageurs français sont considérés à risque et doivent rester en quarantaine en Norvège (depuis le 6 août), au Royaume-Uni (depuis le 15 août), en Allemagne (depuis le 9 septembre et selon les régions d'origine), au Portugal (depuis le 15 septembre)[604].
Le , la recrudescence des cas de COVID en Moselle amène l'Allemagne à imposer des tests de dépistage du Covid-19 toutes les quarante-huit heures aux travailleurs transfrontaliers, ceci au prix de quelques difficultés diplomatiques avec la France[605],[606].
Fest-noz virtuel filmé à Plérin durant le second confinement.
Le , l'association Tamm-Kreiz lance le premier fest-noz virtuel[607]. Dix artistes se filment en direct de chez eux pour ce premier fest-noz du confinement et plus de 3 000 internautes suivent le live[608]. Tamm-Kreiz organise un fest-noz virtuel tous les 15 jours durant le premier confinement[609].
Le , le chanteur Renaud sort Corona Song[627], une chanson surprise sur le Covid-19 et où il défend le professeur Didier Raoult[628],[629].
L’artiste roubaisien HK a réagi en décembre 2020 aux annonces gouvernementales avec sa chanson Danser encore publiée sur sa page Facebook. La vidéo appelant les artistes à danser, chanter et jouer encore a été vue 1,5 million de fois en quelques jours. Fin janvier 2021 il chante Laissez-nous travailler en hommage à tous les lieux « fermés jusqu'à nouvel ordre »[630].
Le , les vidéastes françaisMcfly et Carlito organisent un Maradon[631], un live d'une journée caritative sur YouTube accompagnés de nombreuses personnalités[632]. Le but de cette action est de récolter des dons pour le corps médical (établissements, personnels hospitaliers et Ehpad) pendant la crise de la Covid-19. En 11 heures et 18 minutes de live, ils ont réussi à récolter plus de 400 000 €[633].
Fin , le collectif #ProtegeTonSoignant[643], lancé en mars, a mis en place, jusqu'au 8 mai 2020[644], l'opération Stars solidaires[645], une tombola solidaire avec une centaine de célébrités[646] qui proposent un lot (objets ou rencontres) en échange d'un ticket au prix de 10 € afin de participer au tirage au sort de chaque lot[647]. Tous les bénéfices sont entièrement reversés au collectif en faveur du personnel soignant[648] et de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France dans la lutte contre la Covid-19. Ils récoltent plus d'1,5 million d'euros[649].
Sports
Le , la Fédération française de football annonce « la suspension de l'ensemble des activités et compétitions gérées par la Fédération, ses ligues et ses districts, sur l'ensemble du territoire » avec l'interruption de « tous les Championnats amateurs féminins et masculins, de toutes les catégories d'âges, les divers tournois et rassemblements, les entraînements et l'activité des écoles de football »[650]. Le lendemain, la Ligue de football professionnel suspend à partir de la 29e journée, les matchs de Ligue 1 et Ligue 2[651] et reporte la finale de la Coupe de la Ligue entre le Paris Saint-Germain et l'Olympique lyonnais[652]. Finalement, la LFP décide le 30 avril 2020, l'arrêt définitif des championnats de Ligue 1 et Ligue 2 pour la saison 2019-2020[653]. Avec l'arrêt des ligues la LFP, détermine un classement basé sur l'indice de performance qui tient en compte le nombre de points marqués sur tous les matchs joués. Le PSG devient alors champion pour la neuvième fois de son histoire. Le 17 mars l' UEFA décide de décaler l'Euro en Europe qui devait avoir lieu du 12 juin au 12 juillet. D'après le cabinet KPMG, l'impact du confinement sur l'économie de la Ligue 1 serait de l'ordre de 400 millions d'euros. Choisir la tenue des matchs à huis-clos serait très pénalisant, pour un club comme le Racing Club de Strasbourg, les pertes financières atteindraient les 500 000 euros par match. La quarantaine provoquée par le Covid-19 pose aussi un problème pour les joueurs en fin de contrat. Les contrats qui terminent cette saison prennent fin le 30 juin. Par exemple, pour le PSG, Edinson Cavani et Thiago Silva seraient libres. Par contre FIFA, afin d'assurer une certaine stabilité, préconise un allongement des contrats jusqu'à la nouvelle date.
Les manifestations hippiques, qui se déroulaient en hippodrome clos depuis les mesures de restrictions de regroupement du public, sont annulées à partir du 17 mars[673].
Lors de l'annonce du 2e confinement, la pratique de tous sports est interdite dans le monde du sport amateur mais autorisé pour les compétitions professionnelles (sous réserves de l'accord des clubs et des ligues)[677].
Selon l’OCDE, les musées et les organisateurs de manifestations culturelles se préparent à des pertes financières colossales à la suite de la fermeture des établissements[684].
Le , les quarante-six orchestres et opéras membres du syndicat professionnel Les Forces musicales signent dans le quotidien Libération une tribune dans laquelle ils rappellent leur mission au chœur de la cité et leurs actions auprès du public et du personnel soignant tout au long de la crise sanitaire et invitent le public à les retrouver, « masqués mais confiants », à partir du [685].
La plupart des marchés de Noël ont été annulés, certains dès septembre[686]. Des évènements de carnaval ont été annulés en 2020 ainsi qu'en 2021[687].
Dans ses avis du 12 mars[688], du 14 mars[689] et du 16 mars[690], le conseil scientifique Covid-19, institué le 11 mars par le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, s'exprime à trois reprises concernant le maintien des élections municipales françaises de 2020. Celui-ci n'ayant « pas vocation à se substituer aux avis et décisions des institutions publiques compétentes en matière de libertés fondamentales », le comité « n’identifiait pas d’argument scientifique permettant d’associer une annulation du premier tour des élections à la réduction de la progression prévisible de l’épidémie ». Il a pris en compte la réduction du risque infectieux associé à cette annulation d'une part mais aussi « les conséquences sanitaires délétères de possibles débordements, imprévisibles après une annulation impromptue du processus électoral », d'autre part pour préconiser que, si le pouvoir exécutif décidaient de maintenir le premier tour des élections municipales, elles devaient être organisées dans des conditions d’hygiène renforcées. Le même jour, dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron annonce le maintien du premier tour[691].
Afin de limiter la propagation du virus lors du premier tour le 15 mars, il est alors recommandé d'amener son stylo noir ou bleu. L'isoloir reste obligatoire, les isoloirs peuvent rester rideau ouvert. Il est recommandé de ne pas toucher le rideau avec les mains[692],[693]. Certains présidents de régions et maires demandent le report des élections afin que tous les citoyens puissent aller voter[694]. Opposé à la tenue du premier tour, le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris, Rémi Salomon, n’a de cesse d’expliquer aux Français l’importance du confinement et exhorte les citoyens à ne pas aller voter après le discours d’Emmanuel Macron déclarant : « Quelles que soient les mesures gouvernementales, restez chez vous ! »[695].
Le taux d’abstention est de 55,36 %[696]. Selon un sondage, 39 % des abstentionnistes ne souhaitaient pas se rendre dans un bureau de vote à cause du coronavirus[697].
La loi du 23 mars prolonge le mandat en cours des conseillers municipaux. Ceux élus au premier tour le 15 mars prennent leur fonction « aussitôt que la situation sanitaire le permet au regard de l'analyse du comité de scientifiques » selon la loi du 23 mars 2020[698], c’est-à-dire le [699].
Dans les communes où il est nécessaire, le second tour est reporté le [700],[701]. Cette date a été décrétée après l'avis très circonstancié du conseil scientifique[702] et celui des responsables politiques.
Dans une étude Ifop réalisée par internet les 27 et 28 février, 61 % des sondés se disent inquiets face à la pandémie[707].
Selon une enquête de l'institut Elabe parue le 25 mars, les cotes de popularité d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe progressent, mais 73 % des Français estiment que le gouvernement n'est pas à la hauteur.
Le 25 mars, 56 % des Français interrogés évoquent une mauvaise gestion de la crise de la Covid-19 par le gouvernement[708],[709].
Selon un sondage Ifop-Fiducial réalisé le 26 et , 26 % des personnes questionnées estiment que le gouvernement « a agi rapidement », 34 % qu'il « donne tous les moyens aux infrastructures et professionnels de santé pour lutter contre ce virus » et 72 % qu'il « a caché certaines informations »[710].
Le 29 mars, une mobilisation semble naître sur les réseaux sociaux avec des hashtags comme #OnNoublieraPas. Ces réactions expriment pour le sociologue Pascal Froissart « un mouvement de défiance contre les institutions »[711].
En , les Français ont été l'un des peuples les plus critiques envers leur gouvernement en Europe, selon un sondage montrant 66 % de désapprobation[712].
Au début du mois d'août, 85 % des Français se disent favorables au port du masque dans les lieux publics clos. Cependant, une contestation existe sur les réseaux sociaux et plusieurs pétitions sur le sujet commencent à circuler à la même période[713]. À partir du mois d'octobre, des mouvements de protestation s'élèvent, parlant de dictature sanitaire[714],[715].
Justice
Le confinement de mars-avril touche la justice. Les juridictions des ordres administratif[716] et judiciaire ont mis en place des mesures adaptées au confinement. La cour d'appel de Paris tourne à 10 % de son activité, qui est limitée au terrorisme, au crime organisé et aux affaires familiales[717].
Juridictions pénales et exécution des peines
Les délais de détention provisoire sont prolongés[718]. Le Conseil constitutionnel, saisi par une QPC, a confirmé la constitutionnalité de la mesure.
Le nombre de personnes détenues dans les prisons a baissé de 6 266 entre le et le , grâce à des libérations de détenus en fin de peine[719],[720]. Au 8 avril, près de 8 000 détenus ont été libérés en un mois. Beaucoup moins de personnes entrent en détention : de l’ordre de 60 à 70 par jour contre 250 à 300 précédemment[721].
Le , une ordonnance autorise le recours à la visio-conférence, sans l’accord de l’accusé pendant le réquisitoire de l’avocat général et les plaidoiries des avocats. Le juge des référés du Conseil d’État annule cette autorisation quelques jours plus tard[722].
Médias
La pandémie de Covid-19 entraîne une médiatisation d'une ampleur rarement constatée en France. Les canaux de diffusion de l'information sont proches de la saturation. Une étude publiée en mars 2020, par la La Revue des Médias, et portant sur 8 000 heures de diffusion réalisées par les chaînes d'info en continuFrance Info, LCI, CNews et BFM TV, montre que, du 16 au , 74,9 % du temps d'antenne (13 h 30 min en moyenne, par jour et par chaîne) ont été consacrés à la pandémie et ses conséquences[723],[724].
Le premier ministre Édouard Philippe déclare devant les députés : « J’ai été frappé depuis le début de cette crise par le nombre de commentateurs ayant une vision parfaitement claire de ce qu’il aurait fallu faire selon eux à chaque instant ». « La modernité les a souvent fait passer du café du commerce à certains plateaux de télévision; les courbes d’audience y gagnent ce que la convivialité des bistrots y perd, mais cela ne grandit pas, je le crains, le débat public », a-t-il ajouté. Il a également regretté le rôle joué, « en ces temps de démocratie médiatique », par les « réseaux pas très sociaux mais très colériques, d’immédiateté nerveuse »[725]. Parmi les propos controversés entendus dans les médias, à l’été 2020, plusieurs « rassuristes » dont Didier Raoult, Laurent Toubiana ou Jean-François Toussaint estiment que l’épidémie est passée, et que les mesures concernant les masques sont excessives[726],[727].
Enquêtes et poursuites concernant la gestion de la pandémie
Commissions d'enquête parlementaires
Au sein de l’Assemblée nationale, la mission d’information sur la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de Covid-19 est créée le 17 mars 2020. Elle prend par la suite les prérogatives d’une commission d’enquête parlementaire[728].
Le Sénat a aussi créé sa commission d’enquête parlementaire fin juin, elle rend son rapport le [729].
Cour de justice de la République
La cour de justice de la République est saisie sur l'action de plusieurs ministres.
La manière dont le gouvernement français gère la crise du coronavirus suscite des critiques. Parmi les principaux points dénoncés se trouvent le maintien des élections municipales[730], « considéré par de nombreux médecins comme une erreur du gouvernement dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19 »[731], la pénurie de masques, l'impréparation et la gestion gouvernementale de la pandémie. Au 12 mai 2020, 63 plaintes ont été déposées par des particuliers et des associations médicales devant la Cour de justice de la République contre le Premier ministre Édouard Philippe, Christophe Castaner, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et Olivier Véran, l'actuel ministre de la Santé[732],[733],[734].
Le , la Cour de justice de la République, qui a considéré recevables neuf plaintes sur les quatre-vingt-dix qu'elle a reçues, ouvre une enquête judiciaire sur la gestion de la crise de Covid-19 par les ex-ministres Édouard Philippe, Olivier Véran et Agnès Buzyn. Elle a pour mission de déterminer si leur gestion de la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus n'est pas entachée d'infractions pénales[735],[736]. Le 7 juillet 2020, l'enquête judiciaire relative à la gestion ministérielle de la crise des coronavirus contre les trois responsables a été ouverte[737].
Une association de victimes du Covid-19, Victimes Coronavirus France, qui réunit 200 personnes, a décidé de porter plainte contre Jean Castex devant la Cour de justice de la République (CJR)[738].
Le président de la République a qualifié d'irresponsables ceux qui « cherchent déjà à faire des procès, alors que nous n'avons pas encore gagné la guerre »[739].
Le 15 octobre 2020, les domiciles de l’ancien premier ministre Édouard Philippe, de l’actuel ministre de la santé, Olivier Véran, de sa prédécesseure à ce poste, Agnès Buzyn, de l’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, et du directeur général de la santé, Jérôme Salomon, ont été perquisitionnés par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion de la crise sanitaire»[740].
Le 12 janvier 2021, « inquiets de possibles conflits d'intérêts », sept parlementaires pressent, par un courrier initié par le député Julien Aubert, le Ministre de la Santé Olivier Véran de lancer une enquête afin "de clarifier les liens entre certains professionnels du secteur sanitaire et l'industrie pharmaceutique"[741].
Enquête préliminaire sur l'action des administrations
Le , l'action des administrations fait l'objet
d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, et confiée à l’office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique sur la gestion de la crise[742]. Le parquet de Paris a reçu plusieurs dizaines de plaintes ciblant parfois des responsables de l'administration. Au 31 août 2020, il avait reçu 170 plaintes, dont quatre ont donné lieu à des enquêtes distinctes visant des Ehpad de la capitale. L'enquête préliminaire est ouverte pour, « homicides involontaires » ou « mise en danger de la vie d'autrui »[738]. Cinq mois après l'ouverture de l'enquête préliminaire sur des faits liés à la gestion de l’épidémie de Covid-19 en France au cours du premier semestre 2020, le pôle santé publique du parquet de Paris a décidé, mardi 10 novembre 2020, de transmettre ses investigations à des juges d’instruction. Quatre informations judiciaires sont ouvertes pour «abstention volontaire de combattre un sinistre, de mise en danger de la vie d’autrui et d’homicides et blessures involontaires» regroupent 253 plaintes mettant en cause des décideurs et organismes publics[743].
Le , dans un rapport de vingt pages, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers dénonce une mauvaise administration de la crise du Covid-19[744].
Cour des Comptes
Pour financer les aides aux entreprises, Emmanuel Macron a mis en place une politique du « Quoi qu'il en coûte », mais la Cour des Comptes critique un « manque de réalisme des prévisions budgétaires ». Selon les magistrats financiers, l'exécutif aurait exagéré les montants pour rassurer politiquement les Français, oubliant au passage les règles usuelles de prudence budgétaire [745].
Le lundi 2 mars 2020, l'Union européenne (UE) a quitté le niveau d'alerte « modéré » pour entrer dans le niveau « élevé »[746].
Au , tous les pays membres de l'UE et de l'Espace économique européen (EEE) et le Royaume-Uni sont touchés par la pandémie, avec plus de 17 413 individus porteurs du virus et plus de sept cent onze personnes tuées par ce même virus.
Les croissances de cas dans l'UE, l'EEE et le Royaume-Uni en mars suivent les tendances de la Chine en janvier-février et les tendances italiennes de février-mars selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC)[747].
D'après l'OMS, l'Europe est le principal foyer de la pandémie de Covid-19 depuis le .
Au , 1 191 morts ont été comptés dans les pays membres de l'UE et de l'EEE et le Royaume-Uni.
En , l'ECDC a estimé que le risque que les systèmes de santé des pays membres de l'UE, de l'EEE ou du Royaume-Uni soient dépassés en quelques semaines est élevé[748].
Une vingtaine de députés français de tout bord réclament au premier ministre Édouard Philippe « l'aide médicale » cubaine pour faire face à la crise du coronavirus en France. « Effectivement, Cuba a développé une expertise rare dans la gestion des crises d’épidémies sanitaires sur tous les continents. Cuba dispose de moyens humains experts prêts à partir », souligne François-Michel Lambert, député ex-LREM. Le gouvernement cubain se déclare prêt à envoyer une brigade médicale[749].
À des fins préventives, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a recommandé en 2020 à l'Union européenne, aux États et aux organisations, de promouvoir la distanciation physique, en évitant les poignées de mains et les baisers, en évitant les transports bondés, ainsi que les réunions et rassemblements non nécessaires.
D'autres mesures envisageables sont les fermetures d'école, les journées de congés maladie, ou les fermetures des lieux de travail. Des pays comme la Chine ou l'Italie ont également développé des restrictions de voyages également connues sous la dénomination de « cordon sanitaire » à de vastes bassins de populations. La Chine estime que ce genre de mesure pourrait réduire la mortalité de 66 % à 95 %[747].
La France a décidé de suivre certaines de ces mesures préconisées par l'ECDC (et l'OMS) à partir du mois de mars.
Réactions de la Commission européenne
Face aux enjeux sanitaires et économiques sans précédent, la Commission européenne, représentée par Ursula von der Leyen, a proposé et exprimé sa volonté dans différents domaines :
le redéploiement d'un milliard d'euros qui permettra d'aider 100 000 PME européennes avec huit milliards d'euros de financement[752] ;
l'utilisation d'un budget de 179 millions d'euros en 2020 pour les personnes qui devraient perdre leur emploi ;
une politique de cohésion de 37 milliards d'euros[752].
La Commission européenne espère pouvoir protéger les transports de biens essentiels à travers les frontières internes de l'UE[752].
Sur la question des masques, l'Italie a demandé une aide. La Commission européenne laisse entendre que la position des gouvernements français et allemand ne serait pas complètement compatible avec la logique du marché commun : la France souhaite « lutter contre la spéculation et garder les masques pour son personnel médical, les chercheurs en laboratoire et les malades », tandis que l'Allemagne, en interdisant leur exportation, qu'ils soient disponibles sur place afin que « quiconque le souhaitait [puisse] s'approvisionner pour constituer des stocks[753] ».
Diffusion dans d'autres pays depuis la France
La pertinence de cette section est remise en cause. Considérez son contenu avec précaution. Améliorez-le ou discutez-en. (août 2020)
Le , le deuxième cas avéré d'infection à la maladie en Belgique revenait d'une région touchée en France, a déclaré Vinciane Charlier, porte-parole du SPF Santé publique. Le patient est testé la veille au soir à Anvers[754]. Le même jour, un premier cas est enregistré en République dominicaine chez un ressortissant français de cinquante-six ans[755]. Le même jour, deux cas sont relevés à Blida en Algérie, chez une mère et sa fille qui ont hébergé entre le 14 et le 21 février deux personnes venues de France, puis déclarées en France porteuses du virus[756].
Le , un Français résidant au Sénégal est déclaré positif au virus après être revenu de France le 26 février, les passagers de l'avion sont recherchés pour être mis en quarantaine. Cet homme avait effectué un séjour à Nîmes et en Auvergne-Rhône-Alpes[757].
Le , le Cameroun confirme son premier cas chez un ressortissant français rentré à Yaoundé le 24 février[758].
Le , le Maroc confirme un troisième cas chez un touriste français arrivé à Marrakech le 7 mars[759]. La Mongolie enregistre son premier cas chez un Français travaillant dans le pays[760]. La république démocratique du Congo annonce son premier cas chez un ressortissant congolais résidant en France[761].
Le 13 mars, le Gabon fait état de son premier cas chez un Gabonais revenu de France[762].
Le 14 mars, la république du Congo confirme son premier cas chez un Franco-Congolais arrivé de France le [763].
Le 15 mars, l'Ouzbékistan déclare son premier cas chez une ressortissante ouzbèke arrivée récemment de France[764].
Le , Madagascar déclare ses trois premiers cas sur des patientes malgaches, dont deux d'entre elles revenaient d'un voyage en France[765],[766].
Le , 120 élèves de l'École de gendarmerie de Tulle (Corrèze) en stage en Espagne, ainsi que leurs 20 accompagnants ont été rapatriés[775]. Ils étaient confinés depuis le à la suite du test positif passé sur deux de leurs collègues espagnols[776].
Le , les quelque 200 soldats français participant à l'opération Chammal visant à lutter contre Daech sont temporairement rapatriés[777],[778]. Ce rapatriement intervient « notamment »« en raison de la pandémie de coronavirus »[777],[778].
Syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant (Kawa-Covid-19)
Fin avril 2020, les cas d'enfants touchés par un syndrome évoquant la maladie de Kawasaki augmentent en Europe ainsi que dans quelques autres pays occidentaux, ce qui amène les chercheurs à s'interroger sur un possible lien entre cette maladie et le coronavirus SARS-CoV-2, notamment le Groupe français d'étude des vascularites[779]. Il ne s'agit cependant pas de la forme classique de la maladie, mais d'une tempête de cytokines produisant une forme atypique[780] de la maladie avec manifestations de douleurs abdominales en sus des symptômes habituels de la maladie[779]. En France, au 15 mai 2020, il y avait 125 nouveaux cas de maladie de Kawasaki dont un décès[781].
Une étude menée par le service de pédiatrie générale de l'hôpital Robert Debré à Paris est publiée le [782]. Elle relève qu'en avril 2020, soit deux semaines après le pic de l'épidémie en France, les admissions de cas de « Kawasaki-like » avaient augmentés de 497 %, puis qu'ils s'étaient effondrés durant le confinement[782]. Le coronavirus SARS-CoV-2 étant le seul agent infectieux circulant massivement en France à cette période, cette étude prouve l'existence d'un lien entre le covid-19 et ce nouveau syndrome[782] mais rien n'indique qu'il s'agisse d'un lien de causalité et des études en cours étudient une possible corrélation liée à un facteur tiers. D'abord appelé Kawa-Covid-19[782], on parle dorénavant de syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant[783]. Les auteurs rappellent que ces cas restent cependant rares en nombre absolu[782].
↑Le bilan d'une pandémie ne se mesure pas en temps réel. Ces statistiques données chaque jour par les autorités sont imparfaites et incomplètes, notamment parce qu'elles ne prennent pas en compte les décès à domicile, mais également parce que la vague épidémique n'est pas terminée[8].
↑Pour 2020, les données sont celles publiées par le European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC). Depuis janvier 2021 les données sont celles publiées par l’OMS. La moyenne glissante sur sept jours prend en compte pour un jour donné, les valeurs des trois jours précédents et celles des trois jours suivants. Ceci permet d’atténuer les écarts et de gommer les effets de W-E
↑Milon et al. 2020, P1, I. A. 3. a) Les premiers clusters par importation du virus : l’illusion temporaire d’une épidémie contenue.
↑ a et bMilon et al. 2020, P1, I. A. 3. b) La diffusion dans l’Oise : du cluster à la circulation épidémique.
↑Élie Julien et Alexis Bisson, « Coronavirus : le malade décédé est un enseignant originaire de l’Oise », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le 27 février 2020).
↑ ab et c« Coronavirus : Édouard Philippe annonce la fermeture de tous les lieux publics « non indispensables » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le 16 mars 2020).
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↑Milon et al. 2020, P1, II Les atermoiements des pouvoirs publics dans la gestion des besoins en équipements de protection individuelle.
↑ ab et cArnaud Mercier, The Conversation France, « Pénurie de masques : à qui la faute », Le Point, 24-25 mars 2020 (lire en ligne, consulté le 28 mars 2020).
↑Milon et al. 2020, P1, II A, 3. b) D’inquiétants défauts de communication ont laissé jusqu’en janvier 2020 les ministres de la santé et la directrice générale de Santé publique France dans l’ignorance totale de la pénurie de masques.
↑Milon et al. 2020, P1, II A, 2. Les pouvoirs publics justifient la disparition du stock de masques FFP2 par une interprétation exagérément restrictive de deux doctrines élaborées en 2011 et 2013.
↑Milon et al. 2020, P1, II B, 2. Le choix de la réquisition : une méthode contre-productive, qui a dégradé le dialogue entre État et collectivités.
↑Milon et al. 2020, P1, II A, 4. b) Une pénurie niée en toute connaissance de cause.
↑Milon et al. 2020, P1, II B, 1. b) Une « méga commande », à des prix exorbitants, finalement passée à partir de mars 2020 mais qui prévoit des livraisons bien trop tardives pour pouvoir équiper correctement les soignants au cœur de la crise.
↑Milon et al. 2020, P1, II C, 2. Le Gouvernement a posé les jalons d’une filière nationale de production de masques « grand public »
↑Milon et al. 2020, P1, II C, 3, d) La distribution de masques chirurgicaux et grand public à la population générale : le recours efficace à la grande distribution.
↑Michel Cabriol, « Masques, gel… : les entreprises augmentent très fortement la production Made in France », La Tribune, (lire en ligne, consulté le 15 mai 2020).
↑« Coronavirus : masques, gel hydroalcoolique… des entreprises changent leur production pour lutter contre l’épidémie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le 15 mai 2020).
↑Milon et al. 2020, P3, I. A. 1. Un déploiement hésitant et laborieux : le « retard à l’allumage » de la politique de tests dans un contexte de fortes tensions sur les approvisionnements.
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↑Abel Mestre, « L’ancien sénateur socialiste Henri Weber, figure de Mai 68 et du trotskisme des années 1960 et 1970, est mort », Le Monde, (lire en ligne).
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↑Thomas Wieder, Jérôme Gautheret et Virginie Malingre, « Covid-19 : la discrète bataille des masques entre la France, l’Allemagne et l’Italie », Le Monde, 14-15 mars 2020 (lire en ligne, consulté le 16 mars 2020).
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La pandémie et sa gestion sont narrées ou analysées par divers auteurs[1],[2]. Mi-janvier 2021, en France, on compte près de 200 ouvrages déjà publiés sur le sujet depuis le début de la pandémie[note 1], parmi lesquels :
Philippe Sansonetti, « Covid-19, chronique d’une émergence annoncée », La Vie des idées, (lire en ligne, consulté le 21 mars 2020).
Pascal Marichalar, « Savoir et prévoir : Première chronologie de l’émergence du Covid-19 », La Vie des idées, (lire en ligne, consulté le 25 mars 2020).
Jérôme Fourquet, Marie Gariazzo, Gaspard Jaboulay, François Kraus, Sarah Wolber, En immersion. Enquête sur une société confinée, Seuil, , 223 p. (lire en ligne)
(en) Henrik Salje, Cécile Tran Kiem, Noémie Lefrancq, Noémie Courtejoie, Paolo Bosetti et al., « Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France », Science, vol. 369, no 6500, , p. 208-211 (DOI10.1126/science.abc3517)
Bernd Sebastian Kamps et Christian Hoffmann, COVID REFERENCE France, Steinhäuser Verlag, (lire en ligne) ;
Matthieu Courtecuisse, Réindustrialiser, c’est possible !, Éditions de l'Observatoire, coll. « Et après ? », , 49 p. (ISBN979-10-329-1779-4, lire en ligne) ;