Oussama Ammar

Oussama Ammar
Oussama Ammar en decembre 2021.jpg
Oussama Ammar en décembre 2021
Biographie
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Activités

Oussama Ammar, né le à Beyrouth (Liban), est un entrepreneur et business angel franco-libanais.

En 2013, il fonde avec Alice Zagury et Nicolas Colin l'incubateur d'entreprises The Family, qu’il quitte fin 2021 à la suite de soupçons pesant contre lui sur des charges d’abus de confiance, de faux, d’usage de faux et de blanchiment d'argent qui pourrait s'élever à plusieurs millions d'euros.

Biographie

Enfance et débuts

À l'âge de deux ans, il quitte le village de Meiss el-Jabal (Sud-Liban) avec sa mère pour Kinshasa (République démocratique du Congo)[1]. Son demi-frère Hussein Ali Jaber s'y lance dans la production de chaussures[2]. Oussama est expulsé du pays trois ans plus tard et part avec sa mère en France à Tours (Indre-et-Loire), où cette dernière obtient un permis de séjour et travaille en tant que femme de ménage. Dans une interview à Vanity Fair[1], il raconte qu'à l'âge de 13 ans, il fonde Sekalok, une société de développement de sites internet qu'il immatricule en Uruguay, où la législation autorise un mineur à diriger une entreprise[3].

Après l'obtention d'un bac S, il entre en prépa de lettres et de sciences sociales à Bordeaux qu'il ne finit pas. Il s'inscrit en fac de philosophie à Paris mais les cours l'ennuient[1].

Carrière

Hypios

En 2008, il cofonde avec Jérémie Bertrand et Klaud Speidel, docteur en philosophie et critique d'art[1], la société Hypios, qui organise des compétitions de résolutions de problèmes en ligne. Des entreprises y mettent à contribution des chercheurs pour trouver des réponses à leurs problèmes de R&D[1]. Oussama Ammar est exclu à la suite de « nombreuses dépenses à caractère personnel effectuées par le président fondateur » : champagne Ruinart, restaurants, soirées, etc[1]. Ammar se défend en disant qu'il n'était pas au courant de cette règle car personne ne lui avait jamais dit[1].

En 2011, la société fait faillite[4].

Il part pour San Francisco où il rencontre Vivek Wadhwa qui vient de créer un incubateur à Santiago au Chili Start-Up Chile et réfléchit à copier cette idée au Brésil ou en France[1].

Be Sport

De juin à , toujours à San Francisco, il est le directeur général de la société Be Sport Inc., un réseau social consacré au sport. Il est accusé d'avoir pris plus de 100 000 dollars à l'entreprise et ses dirigeants portent plainte pour « abus de confiance, faux et usage de faux[1]. »

The Family

Contacté par Alice Zagury, qui dirige l'incubateur « Le Camping », il y donne des cours et encadre des étudiants. En 2013, il cofonde avec elle et Nicolas Colin The Family, un incubateur de startups inspiré de Y Combinator, qui conseille et met en réseau des startups numériques en échange d’un faible pourcentage de leur capital. En 2015, il y reçoit notamment Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, pour débattre avec George Osborne[5],[6].

En août 2022, la filiale française est en liquidation judiciaire. Une plainte est déposée contre l'un des fondateurs pour abus de confiance, faux et usage de faux[5]. L'affaire est toujours en cours.

Affaires judiciaires

Affaires classées

Affaire Hypios

En , il est congédié par les actionnaires de Hypios[4], le commissaire aux comptes de la société ayant relevé que « de nombreuses dépenses à caractère personnel ont été effectuées par le président fondateur au cours de l’exercice, ainsi que de nombreuses opérations visant à favoriser une société dans laquelle celui-ci avait un intérêt ». Les sommes évoquées sont évaluées à 200 000 euros environ[6] En septembre 2011, une transaction tenue secrète met fin au conflit entre actionnaires[réf. souhaitée].

Affaire BeSport

Estimant qu'il a utilisé près de 150 000 euros « à des fins étrangères à l’utilité sociale de l’entreprise », notamment pour un contrat de sponsoring passé avec LeWeb[6], Be Sport porte plainte contre lui. Après la signature d'un protocole transactionnel pour mettre fin à ce litige, Be Sport se désiste, mais en Oussama Ammar est néanmoins condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine)[2],. Suite à l'affaire, Oussama Ammar déclare « J'ai fait une bêtise il y a huit ans, la justice a fait son travail, je ne vais pas m'en excuser. »[7].

Procédures judiciaires en cours

Affaire The Family

A partir d'octobre 2021, Oussama Ammar est soupçonné par le conseil d'administration de The Family d'avoir détourné plus de 4,5 millions d'euros[8] sur une enveloppe collectée en 2019-2020 et destinée à être investie dans diverses cibles aux États-Unis.

Alors qu’il avait annoncé avoir quitté The Family en novembre 2021 pour orienter sa carrière sur le Web3, il aurait plutôt été remercié et forcé à démissionner par ses associés[9] après la découverte de ces malversations.

The Family a engagé ensuite plusieurs actions aux Îles Caïmans[10], en France et en Angleterre, dont une procédure pénale lancée à Paris le 23 mars 2022 pour abus de confiance, faux et usage de faux et blanchiment[9],[1].

Dans le cadre de la procédure aux Îles Caïmans, les actifs détenus par Oussama Ammar et ses holdings personnelles ont fait l'objet d'une ordonnance de saisie conservatoire dans le monde entier, rendue le 15 mars 2022[9]. Il a par la suite été condamné à une amende de 150 000 Dollar des îles Caïmans pour outrage au tribunal, faute d'avoir consenti à révéler l'état de son patrimoine[10].

Dans le même contexte, la société Thelema, immatriculée au greffe du Tribunal de commerce de Lisieux[11], dirigée par Oussama Ammar et dont il est actionnaire majoritaire, a été placée sous administration provisoire aux termes d'une ordonnance en référé rendue le 3 août 2022[12]. Cette société possède un gîte de luxe dit « Le Petit Manoir »[13], d'une valeur estimée à 2 millions d'euros et dont la construction est contemporaine des détournements soupçonnés, ainsi qu'un investissement de 1,235 millions d'euros dans la société Le Domaine d'Ablon[12], dont Oussama Ammar est partenaire[14] et qui exploite le domaine adjacent au Petit Manoir.

Une plainte a également été déposée à Londres le 6 juillet 2022, visant notamment des actes de gestion d'Oussama Ammar en tant que dirigeant de The Family, co-gérant de son portefeuille d'actifs et fournisseur de services stratégiques aux entités du groupe[15]. Suite au dépôt de plainte, l'avocat de The Family indique qu'une enquête est en cours à la brigade de répression de la délinquance astucieuse[16].

En janvier 2023, l'avocat de The Family annonce qu'une plainte avec constitution de partie civile a été déposée, toujours pour des faits d’abus de confiance, faux et usage de faux[16],[17].

Vie privée

Il possède deux holdings personnelles immatriculées à Hong-Kong[9].

Le , il est nommé au sein du Global Tech Panel créé par la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini[6].

Depuis fin 2022, il réside à Dubaï, aux Émirats arabes unis, où il souhaite lancer activement sa nouvelle activité dans le Web3[18],[19],[20],[21].

Notes et références

  1. a b c d e f g h i et j Condé Nast, « Oussama Ammar : «On verra bien si je vais en prison» » Accès libre, sur Vanity Fair, (consulté le )
  2. a et b « Oussama Ammar, la face cachée d'un gourou de la tech », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Cyrille NÊME, « Oussama Ammar, itinéraire d’un « barbare » précoce - Cyrille NÊME », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Alice Maruani, « Tu ne le sais pas encore mais tu veux qu’Oussama Ammar pose son regard sur toi », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Pierric Marissal, « Oussama Ammar, télévangéliste déchu de la french tech | L'Humanité » Accès payant, sur L'Humanité, (consulté le )
  6. a b c et d Isabelle Chaperon, « Oussama Ammar, les deux visages d’un gourou de la French Tech », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  7. Deborah Loye, « Oussama Ammar, un personnage charismatique et clivant » Accès libre, sur business.lesechos.fr, (consulté le )
  8. Charlie Perreau, « Incubateur : rebondissements dans l'affaire The Family », sur Les Echos Executives, (consulté le )
  9. a b c et d Jamal Henni, « L’incubateur The Family attaque en justice son co-fondateur Oussama Ammar » Accès libre, Capital, (consulté le ).
  10. a et b (en-US) David Marchant, « The Family (Global Godfathers) SPC v. Oussama Ammar et al: Writ of Summons - OffshoreAlert », (consulté le )
  11. « THELEMA (ABLON) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 851220053 », sur www.societe.com (consulté le )
  12. a et b Jamal Henni, « L'incubateur The Family liquide sa filiale française » Accès payant, sur Capital.fr, (consulté le ).
  13. « Un nouvel espace de séjour au Domaine d’Ablon », sur Le domaine d'ablon : Suites et gîtes de luxe en Normandie (consulté le )
  14. « Notre histoire », sur Le domaine d'ablon : Suites et gîtes de luxe en Normandie (consulté le )
  15. (en) « French Startup Brings Legal Fight Against Founder To UK - Law360 », sur law360.com (consulté le )
  16. a et b Isabelle Chaperon, « The Family, incubateur star de la French Tech, se déchire dans une bataille judiciaire », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  17. « Nouveaux rebondissements dans l'affaire The Family », sur Les Echos, (consulté le )
  18. « Oussama Ammar rejoint le monde des cryptomonnaies », sur zonebitcoin, (consulté le )
  19. Jamal Henni, « Banni de The Family, Oussama Ammar se lance dans les cryptomonnaies » Accès payant, sur Capital.fr, (consulté le )
  20. Renaud Lecadre, « Oussama Ammar, le prince déchu de la French Tech cerné par la justice » Accès payant, Libération, (consulté le )
  21. Richard Flurin, « Qui est vraiment Oussama Ammar, ce héros de la French Tech devenu risée du web ? » Accès payant, Le Figaro, (consulté le )

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