Orthohantavirus

Le genre Orthohantavirus regroupe des virus, couramment appelés hantavirus, appartenant à la famille des Hantaviridae, parmi lesquels le virus Hantaan semble le plus dangereux. Il s'agit de virus à ARN monocaténaire de polarité négative appartenant au groupe V de la classification Baltimore.

L'humain est un hôte accidentel de ces virus, l'homme étant l'un des hôtes mammifères possibles. L'animal réservoir est un rongeur dont l'espèce varie selon les régions du monde :

Les hantavirus sont des virus enveloppés, de 180 à 115 nm de diamètre, caractérisés par des particules virales sphériques ou ovoïdes. Leur ARN est monocaténaire, de polarité négative.

On connait 25 espèces virales antigéniquement distinctes, qui sont responsables de plusieurs fièvres hémorragiques (dont la fièvre hémorragique de Corée en Amérique du Nord) généralement foudroyantes.

Types de hantavirus

Divers hantavirus ont été isolés chez des rats de plusieurs grandes villes d'Asie et d'Occident dont aux États-Unis, ainsi qu'au Brésil ;

  • les virus à l'origine du SPH (Syndrome Pulmonaire à Hantavirus) ont été isolés dans les deux Amériques (Sin Nombre, New York, Parc national de Yosemite en Californie, Black Creek Canal, Bayou, Laguna Negra, Andes) ;
  • le virus Hantaan circule principalement en Asie ;
  • le virus Puumala en Europe, et le virus Séoul partout dans le monde.

Maladies humaines à hantavirus

Les hantavirus sont responsables de deux grands types de syndromes : la fièvre hémorragique avec syndrome rénal et le syndrome pulmonaire à Hantavirus.


Maladies proches et confusions possibles

D'autres Bunyaviridae sont responsables de fièvres hémorragiques. Notamment :

D'autres virus causent des fièvres hémorragiques :

La plupart de ces fièvres sont considérées comme transmises ou transmissibles à l'homme à partir de vecteurs sains issus du monde animal. C'est ainsi que s'expliquent (pour les pathologies les plus rares) les apparitions sporadiques de ces maladies à formes souvent extrêmement graves puisque dans 5 à 15 % des cas, la phase associant hypotension artérielle et oligurie aboutit à la mort du patient.

En Europe

L'hantaviose (néphropathie épidémique ou NE) est supposée être le plus souvent contractée par voie respiratoire, via l'inhalation de particules virales émises à partir d'excrétions de petits rongeurs, ou à la suite d'une morsure d'un rongeur infecté ou encore à travers une plaie ouverte (ex. : griffure, piqûre ou toute effraction de la peau par une épine souillée par l'urine d'un rongeur (porteur). Le principal vecteur connu est en Europe le campagnol roussâtre qui vit dans les forêts, bois feuillus, taillis et haies.

Épidémiologie

Comme pour la maladie de Lyme, également hébergée en Europe par de petits rongeurs, mais véhiculée par les tiques, le nombre de cas annuels semble en augmentation en Europe, notamment chez certaines populations à risque (chasseurs, forestiers, naturalistes et personnes fréquentant les zones boisées)[2]. La salive et les excréments de rongeurs atteints semblent être les moyens de transmission du virus.

Contagion inter-humaine : elle est rare, mais possible (au moins démontrée pour le virus Andes). La transmission inter-humaine de hantavirus n'a jamais été signalée aux États-Unis, mais elle l'a été pour quelques cas en Argentine.

Prévention, dans la nature et en laboratoire

On recommande le port de gants, le pansement et la désinfection soigneuse de toutes les plaies survenues en zone à risque, ainsi que se positionner dos au vent en présence de rongeurs morts ou vifs ou de leurs excréments ou nids[3].
Des cas de patients infectés durant une manipulation en laboratoire ont été décrits dans plus de 6 pays (fin 1985, 126 cas de FHSR ainsi acquise avaient été signalés rien qu'au Japon ; en 1986, 4 cas étaient signalés au Royaume-Uni, généralement à la suite d'un contact avec des aérosols (particules en suspension) issus de rongeurs infectés.

Cas récents

En Guyane depuis 2008, trois cas ont été déclarés, dont 2 mortels en mars et . Ces virus sont véhiculés par plusieurs espèces de rongeurs dont, en Guyane, Zygodontomys brevicauda et Oecomys bicolor d'après les sources médicales.

En Californie, six cas ont été déclarés, dont deux mortels durant l'été 2012. La contamination qui a potentiellement exposé plus de 10 000 visiteurs de Curry Village, situé dans le Parc national de Yosemite en Californie, s'est produite par la présence de rongeurs infectés dans les tentes-cabines à double-mur[4],[5]. Isolées avec deux cloisons, les tentes-cabines offraient un endroit de nidation privilégié pour les rongeurs qui pouvaient se glisser dans l'espace entre les deux murs.

En mars 2020, en Chine. un homme est décédé dans un bus et a été déclaré positif à l'hantavirus.

En avril 2021, en France dans le Jura 7 cas sont déclarés[6]

Notes et références

  1. (en) « Virus Taxonomy: 2018b Release », ICTV, (consulté le 6 juillet 2019).
  2. LELOUX Y. [2005]. « Vivre dans les bois n’est pas sans risque ». Chasse et Nature 97(6) : 11 (1 p.).
  3. [PDF]Article de Forêt-Mail sur ce sujet
  4. Article « Virus mortel en Californie: 10 000 touristes potentiellement contaminés », sur lexpress.fr
  5. Article « Alerte à l'hantavirus en Californie » sur lefigaro.fr
  6. « Jura. Sept cas d’hantavirus confirmés dans le Jura », sur www.leprogres.fr (consulté le 21 avril 2021)

Voir aussi

Bibliographie

  • Le roman "Le Premier Aigle" ('The First Eagle', 1998) de l'écrivain américain Tony Hillerman (où la diffusion d'un hantavirus est la trame criminelle)
  • (en) Edward C Holmes et Yong-Zhen Zhang, « The evolution and emergence of hantaviruses », Current Opinion in Virology, emerging viruses, vol. 10,‎ , p. 27–33 (ISSN 1879-6257, DOI 10.1016/j.coviro.2014.12.007, lire en ligne, consulté le 17 mars 2020)

Études scientifiques

  • Escutenaire S & Pastoret PP (2000) Hantavirus infections. Rev Sci Tech.  ; 19(1):64-78 (résumé).
  • handy S, Abraham S, Sridharan G (2008) Hantaviruses: an emerging public health threat in India ? A review. J Biosci  ; 33(4):495-504 (résumé).
  • Hjelle B, Jenison SA, Goade DE, Green WB, Feddersen RM, Scott AA (1995) Hantaviruses: clinical, microbiologic, and epidemiologic aspects. Crit Rev Clin Lab Sci. ;32(5-6):469-508. Review (résumé)
  • Klein SL, Calisher CH (2007) Emergence and persistence of hantaviruses. Curr Top Microbiol Immunol. ; 315:217-52 (résumé).
  • Olsson GE, Leirs H & Henttonen H (2010) Hantaviruses and their hosts in Europe: reservoirs here and there, but not everywhere? Vector Borne Zoonotic Dis. aout 2010 ;10(6):549-61. doi: 10.1089/vbz.2009.0138. Review (résumé).
  • Zeier M, Handermann M, Bahr U, Rensch B, Müller S, Kehm R, Muranyi W & Darai G (2005) New ecological aspects of hantavirus infection: a change of a paradigm and a challenge of prevention - a review. Virus Genes.  ; 30(2):157-80. Review (Résumé)

Articles connexes

Liens externes

  • (fr) Page du CHU de Rouen
  • (fr) Fiche technique canadienne santé/sécurité (FTSS)

Information

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