Pour les articles homonymes, voir Mouvement conservateur et Sens commun (homonymie).
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Laurence Trochu (d) (depuis ) |
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Le Mouvement conservateur est un mouvement politique conservateur français de droite, qui fait partie des Républicains. Il défend une vision du monde conservatrice, attachée à la famille et libérale.
Il est créé en 2013 sous la forme d'une association appelée « Sens commun », en opposition à la loi introduisant en France le mariage pour les personnes de même sexe.
Lors de la campagne présidentielle de 2017, le mouvement, alors sous le nom de Sens commun, soutient François Fillon. En 2021, à la suite de l'investiture de Valérie Pécresse pour l'élection présidentielle de 2022, le mouvement se rallie à la candidature d'Éric Zemmour.
Le Mouvement conservateur correspond historiquement à l'association Sens commun et qui a pris ce nouveau nom en 2020.
L'engagement en politique de certaines figures du mouvement a pris la forme d'une association, Sens commun, dont le nom est emprunté à Antonio Gramsci, théoricien de la guerre culturelle[1].
Créée le , dans le sillage des manifestations contre l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe[2], Sens commun a été fondé par six personnes issues de la société civile : Arnaud Bouthéon, Faraj Benoît Camurat, Marie-Fatima Hutin, Madeleine de Jessey (également membre du bureau politique des Républicains[2] et cofondatrice du mouvement Les Veilleurs[3]), Gaspard le Pomellec et Sébastien Pilard. Bien que ces fondateurs soient proches de l'association La Manif pour tous[4], l'association n'affiche aucun lien officiel avec cette dernière.
Sens commun est une association politique intégrée à l'UMP, qui ambitionne de la pousser à revenir sur la loi Taubira et à « restaurer le mariage homme-femme », mais pas seulement. Son objectif est de remettre au premier plan la notion de bien commun en « [réconciliant] la politique avec le réel », estimant que « nous avons trop souvent choisi de nier le réel pour mieux imposer la satisfaction de nos intérêts immédiats »[5]. Lors du lancement officiel de l'association au sein de l'UMP en décembre 2013, ses fondateurs affirment l'ambition de « peser de tout [leur] poids » lors des primaires UMP pour l'élection présidentielle de 2017 pour « qu'émerge un candidat le plus proche possible de [leurs] valeurs ». Ils reçoivent notamment le soutien de Charles Beigbeder[6].
À l'issue des élections municipales de 2014, Sens commun revendique une « cinquantaine d'élus » parmi ses rangs[7]. En , lors d'un meeting tenu au siège de l'UMP à Paris, l'association dévoile son manifeste[8], ayant vocation à devenir une pétition et intitulé « La Droite que nous voulons »[9].
En , peu avant son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy parle pour la première fois d'abrogation concernant la loi Taubira, lors d'un meeting organisé par Sens commun. En décembre, il nomme au poste de secrétaire nationale de l'UMP Madeleine de Jessey, porte-parole de l'association[10]. Sébastien Pilard explique vouloir « peser sur la primaire ». Organisés en groupe de pression, ses responsables disposent de six postes clés dans la direction des Républicains avec le soutien de Nicolas Sarkozy, dont l'anti-IVG Catherine Giner, déléguée nationale chargée de la famille[11]. Dans le cadre de la primaire, Sens commun soutient François Fillon[12].
Le mouvement obtient cinq investitures des Républicains aux élections législatives de 2017[13].
Le parti contractualise ensuite un soutien logistique du principal parti de droite, l'UMP (devenu Les Républicains), plusieurs de ses fondateurs ayant auparavant été élus ou candidats sous les couleurs de ce parti[4]. Le parti ne se réclame explicitement d’aucun courant religieux, bien qu'il réunisse, de fait, une partie de la droite catholique[14] attachée aux valeurs sociales chrétiennes et en dépit des nombreuses opinions que ses militants partagent avec le courant chrétien-conservateur de Jean-Frédéric Poisson[15].
En 2018, Laurence Trochu devient présidente du parti politique, qui change de nom en 2020 pour s'appeler le Mouvement conservateur[16].
Dans la campagne présidentielle de 2017, le mouvement, alors sous le nom de Sens commun, apporte dès la primaire son soutien au candidat LR François Fillon. Après les accusations gênantes pour le candidat (affaire Fillon) et alors que nombre de ses soutiens font défection, les dirigeants du mouvement font bloc autour de lui, considérant à leurs yeux que son programme serait le plus abouti. Ils prennent une part déterminante dans l'organisation et la réussite de la manifestation parisienne du place du Trocadéro qui conforte François Fillon[17].
En avril, François Fillon n'exclut pas de nommer certains de ses membres dans son éventuel gouvernement. Cette annonce divise une partie des Républicains[18].
Après le premier tour, François Fillon a semblé regretter ce soutien : « Pendant une semaine, je n’ai parlé que de Sens commun. Et ça a occulté tout le reste »[19].
Pour le second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, contrairement à François Fillon, le mouvement refuse le « front républicain »[20] ,[21]. Le mouvement considère que les programmes des deux candidats ne sont pas satisfaisants. Il laisse donc les électeurs libres de choisir en leur âme et conscience. En raison de ce choix, Christian Estrosi[22] et le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde[23] demandent, sans succès, l'exclusion du mouvement des Républicains.
Le 4 décembre 2021, à la suite de la défaite d'Éric Ciotti et l'investiture de Valérie Pécresse au sein des Républicains pour l'élection présidentielle de 2022, le mouvement, initialement affilié à LR, se rallie à la candidature d'Éric Zemmour[24].
Le Mouvement conservateur souhaite apparaître comme la référence de la « droite conservatrice »[25]. Il se définit comme un mouvement défendant l’affirmation de l’État régalien et la valorisation de la Nation[2] et attachée aux valeurs familiales[15].
Le Mouvement conservateur déclare promouvoir la « famille traditionnelle »[2]. Il souhaite « réserver l'adoption aux couples homme-femme », et s’oppose à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes célibataires, ainsi qu'à la gestation pour autrui (GPA)[26]. Il veut également « faire de la réduction du nombre d'avortements une grande cause nationale »[27] et se prononce pour la fin du délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse[28],[29].
En ce qui concerne l'immigration, le parti est favorable à un durcissement des conditions d'accès à la nationalité française et à la suppression du droit du sol[15].
Dans le domaine de l'enseignement, le Mouvement conservateur plaide pour « garantir la liberté pédagogique des établissements hors-contrat » ainsi que la suppression de l'apprentissage des « langues d'origine »[15]pour ne pas prendre le risque de favoriser le développement du communautarisme, dans le souci de l'unité du pays[réf. nécessaire].
Le Mouvement conservateur est affilié au parti Les Républicains. En juin 2014, l'association s'engage à reverser à ce parti sous forme de subvention une quote-part de ses adhésion et dès les élections régionales de 2015, des membres de l'association sont présents sur diverses listes de membres du parti[30].
Après la déclaration au mensuel L'Incorrect de l'ancien président de Sens commun, Christophe Billan, se disant prêt à une « plateforme » politique avec Marion Maréchal-Le Pen, des membres des Républicains ont demandé que l'exclusion du mouvement soit inscrite à l'ordre du jour du bureau national du parti[31]. Les dirigeants des Républicains (Laurent Wauquiez et Bernard Accoyer) se sont fait confirmer que la ligne de leur président n'était pas celle de l'association et on a rappelé que si le mouvement enfreignait cette consigne, ils n'appartiendraient plus aux Républicains[32].
Le , Christophe Billan, se considérant victime d'un procès stalinien, annonce sa démission de la présidence afin de ne plus pénaliser son mouvement et de retrouver sa liberté de parole[33]. Il précise également, à propos de sa déclaration sur Marion Maréchal-Le Pen, qu'elle aurait été conditionnée à sa rupture avec le FN[34].
En décembre 2021, le Mouvement conservateur quitte sa famille politique pour soutenir la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle française de 2022[24]. Christian Jacob, président des Républicains, indique alors qu'« il met fin au contrat avec le mouvement conservateur (ex-Sens commun) et que ses membres sont exclus des instances »[35].
Période | Nom | Notes |
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2013-2016 | Sébastien Pilard | |
2016-2017 | Christophe Billan | |
2017-2018 | Madeleine de Jessey | par intérim[36] |
depuis 2018 | Laurence Trochu |
Laurence Trochu, professeur de philosophie, élue conseillère municipale de Guyancourt en 2014 et conseillère départementale du canton de Montigny-le-Bretonneux de 2015 à 2021, ancienne porte-parole de François Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017, est désignée présidente du mouvement en [37].
Le parti est apparu en 2013 et revendiquait environ 9 000 membres en [38] puis en [25].
En 2017, le mouvement revendique « quelque 10 000 adhérents et plus de 200 élus locaux »[2].
À l'occasion des élections législatives de 2017, le mouvement voit six de ses membres obtenir l'investiture Les Républicains[39] :
Cinq de ces candidats sont éliminés dès le premier tour et un sixième est en ballottage très défavorable face à La République en marche[40]. À l'issue du second tour, aucun des candidats n'entre à l'Assemblée nationale.
A l'issue des élections régionales de 2015, le mouvement obtient 10 élus[41] :
Depuis, Roch Brancour a quitté le mouvement en janvier 2019[42] et Anne Lorne, installée à New York, a démissionné en septembre 2019[43].
Le mouvement obtient 7 élus à la suite des élections départementales de 2015[44],[45] :
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