Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment (22 mai 2022 ).
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Miss.Tic , pseudonyme de Radhia Novat[ 1] , née le 20 février 1956 à Paris et morte le 22 mai 2022 dans la même ville[ 2] , est une artiste de street art connue pour ses œuvres au pochoir sur les murs de la capitale française. Plasticienne et poète d'art urbain , ses œuvres apparaissent dans le paysage pictural et urbain à partir de 1985 .
Biographie
Jeunesse
Née à Paris d’un père immigré tunisien, tantôt ouvrier, tantôt fort des Halles , et d’une mère « paysanne éclairée »[ 3] , [ 4] , Miss.Tic grandit à Montmartre avant que sa famille ne s’installe, en 1964, à la Cité des aviateurs, à Orly . En 1966 , sa mère, son frère et sa grand-mère meurent dans un accident de voiture ; les séquelles de ce drame feront d’elle une « gauchère obligée »[ 3] . En 1972 , son père meurt d’une crise cardiaque ; elle a seize ans.
Formation
Après ses études secondaires, elle se forme aux travaux d’arts appliqués : décor de théâtre[ 4] , maquette, photogravure [ 5] . Elle fait notamment du théâtre de rue aux côtés de la compagnie Zéro de conduite [ 6] . L'artiste s'installe en Californie au début des années 1980 , à Los Angeles et San Francisco [ 7] . De retour en France deux ans plus tard après un dépit amoureux, elle décide d'utiliser ce sentiment comme pratique artistique[ 8] , [ 6] , avec le pochoir à la bombe aérosol comme technique et les murs comme support[ 9] . Elle emprunte son pseudonyme au personnage de sorcière railleuse Miss Tick [ 3] du Journal de Mickey .
Carrière
En 1985 , Miss.Tic utilise les murs des quartiers de Ménilmontant , de Montmartre , du Marais , de Montorgueil et de la Butte-aux-Cailles [ 10] comme lieux d’expression directe et synthétique[ 9] pour y raconter sa vie, ses désirs, ses ruptures sentimentales, ses travers et ses fantasmes, et joue sur les stéréotypes de la femme séductrice, notamment le fétichisme . Son œuvre suscite un questionnement, foulant aux pieds les archétypes de la « femme marchandise »[ 3] .
Dans un premier temps, ses pochoirs sont perçus par les autorités comme une expression de l’insécurité : en 1997 , elle est arrêtée pour « détérioration d’un bien appartenant à autrui [...] par des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain » et condamnée en janvier 2000 par la Cour d'appel de Paris à une amende de 22 000 francs (3 350 € )[ 9] , [ 6] , [ 7] . Mais dès les années 1990, certains artistes de rue font leur entrée dans les galeries d’art[ 11] , les institutions se mettent peu à peu à reconnaître l'art urbain et Miss. Tic va pouvoir se défaire d’une marginalité inconfortable[ 9] . Elle expose dans des galeries mais reçoit également des commandes de marques qui s’intéressent à son travail et à son image de Parisienne et de sorcière ludique[ 9] : un loueur de véhicules utilitaires (UCAR)[ 12] , un malletier (Louis Vuitton ), un couturier (Kenzo ), un maroquinier (Lamarthe )[ 13] ... Paul Personne décide également de tourner un clip entouré de ses œuvres[ 6] .
Les expositions dans des lieux de renom se font plus fréquentes, des foires d'art contemporain l’invitent, à Venise ou à Miami . En 2007, elle entre dans la collection du Victoria and Albert Museum de Londres [ 8] et le cinéaste Claude Chabrol lui commande une affiche pour son film La Fille coupée en deux [ 13] . En 2011, La Poste émet lors de la Journée internationale des droits des femmes des timbres reproduisant des œuvres de Miss.Tic, inspirées de ses pochoirs[ 14] , [ 15] . La même année, au cours de l'été, l'Institut français de Berlin expose pendant dix semaines, sous le titre « Bomb it », une quarantaine de ses œuvres produites les dix dernières années[ 16] . En 2013, l'Agglomération de Montpellier choisit Miss.Tic pour la réalisation du design de la 5e ligne de tramway de son réseau[ 17] , prévue en 2017. Elle succède ainsi à Gérard Garouste et Mattia Bonetti (design lignes 1 et 2), et à Christian Lacroix (design lignes 3 et 4).
Mort
Elle meurt à Paris le 22 mai 2022 à l'âge de 66 ans, des suites d'un cancer [ 18] . Ses obsèques ont lieu salle de la Coupole au crématorium du Père-Lachaise le 1er juin[ 19] .
Principales expositions personnelles[ 20]
1986 : Première exposition, librairie Épigramme, Paris
1989 : « Fragments et Multiples », galerie Couleur, Paris
1990 : « Miss.Tic », galerie Christophe, Paris
1991 : « Miss.Tic », galerie Sanguine, Paris
1994 : « Tout achever sauf le désir », EPITA, Paris
1995 : « Je ferai les trottoirs de l'histoire de l'art », FIAP, Paris
1997 : « L’art me ment », galerie Sacha Tarasoff, Paris
1999 : « Je ne fais que passer », galerie La Pochade, Paris
2000 : « Muses et Hommes », espace Paul Ricard, Paris
2000 : « Dangereuse sous tous rapports », palais de justice, Lyon
2001 : « Les actes gratuits ont-ils un prix ? », galerie Artazart, Paris
2001 : « Je t’aime temps », rétrospective 1985/2001, espace Envie d’art, Paris
2001 : « Héroïne », galerie Bernard Guillon, Paris
2002 : « Miss.Tic Erotic », galerie Artitude, Paris
2003 : « Vain cœur vain cul », galerie Au-dessous du Volcan, Paris
2003 : « Une Nuit avec Miss.Tic », galerie Artazart, Paris
2003 : « Miss.Tic », galerie Papegoyen, Oslo, Norvège
2004 : « Femme mur », Nuts Gallery, Paris
2004 : « Miss.Tic Attak », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
2005 : « Maudites sorcières », galerie W, Paris
2005 : « Quand on aime, on a toujours 20 ans », galerie W, Paris
2006 : « Parisienne », galerie Lélia Mordoch, Paris
2006 : « Femmes capitales », mairie du XIIIe , Paris
2007 : « Miss.Tic Présidente », galerie de la Butte aux Cailles, Paris
2007 : « Toi et Moi » (avec Jean Faucheur ), galerie Chappe, Paris
2008 : « Je crois en l'éternel féminin », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
2008 : « Je prête à rire, mais je donne à penser », galerie W, Paris
2009 : « Go Homme », galerie Lélia Mordoch, Paris
2010 : « Folle à délier », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
2010 : « Parisienne », Ion Art Gallery, Singapour
2011 : « Bomb it », Institut français, Berlin
2011 : Festival Art Rock, Saint-Brieuc
2012 : « Secret d'atelier », galerie Lélia Mordoch, Paris ;
2014 : « Miss.Tic », Institut français de Barcelone, Espagne
2014 : « Les Uns et les Unes (suite) », galerie L'Œil 0uvert, Paris
2014 : « En cartoon, elles cartonnent », galerie Brugier-Rigail, Paris
2015 : « Flashback », galerie Lélia Mordoch, Paris[ 21]
2017 : « Rétrospective », Galerie Berthéas, Vichy[ 22]
2017 : « Muses et Hommes », galerie Lélia Mordoch, Paris[ 23]
2018 : « Des Mots Coeurs », galerie Brugier-Rigail, Paris[ 24]
2018 : « Bombe Textuelle », Art to Be Gallery, Lille[ 25]
2019 : « Rock’n’Girls », galerie Lélia Mordoch, Paris[ 26]
2020 : « Art Urbain », Le Comoedia Espace d’Art, Brest
Collections et commandes publiques
Foires d'art contemporain
2007
Art Miami, galerie Lélia Mordoch, Miami, États-Unis
Palmbeach 2, galerie Leila Mordoch, Palm Beach, États-Unis
Venice international art fair, galerie Leila Mordoch, Venise, Italie
Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
Bridge Art art fair, galerie Lélia Mordoch, Miami, États-Unis
2008
Palmbeach 3, galerie Leila Mordoch, Palm Beach, États-Unis
Slick Art Fair, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
2009
Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
Slick Art Fair, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
2010
Art Miami, galerie Lélia Mordoch, Miami, États-Unis
Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
2015
Bibliographie
Miss Tic, Jean-Marie Lerat (photographies), Je ne fais que passer , Paris, éditions Florent-Massot, mars 1998 , 96 p. , 21 × 24 cm (ISBN 978-2-908382-79-2 )
Miss.Tic, "re garde moi", Édition Alternatives, Paris février 2003 , préface Régine Deforges , (ISBN 978-286-227361-7 ) , 70 pochoirs entre 1986 et 2003. Épuisé.
Miss.Tic Attak , éditions Alternatives , 2004, (ISBN 978-286-227427-0 ) Épuisé.
Miss.Tic in Paris , de Miss.Tic, Éditions Paris-Musées et Critères éditions , 2005, (ISBN 978-2-917829-06-6 ) Épuisé.
Parisienne , 96 p., éditions Alternatives , 2006, (ISBN 978-286-227496-6 ) Épuisé.
Je prête à rire mais je donne à penser , éditions Grasset, 2008, (ISBN 978-2-246-70821-6 )
À la vie, à l'Amor , Critères éditions , collection Opus Délits, Grenoble, 2010, (ISBN 978-2917-829080 ) . Textes et photos Miss.Tic, préface de Pierre-François Moreau .
FLASHBACK, 30 ans de création, Éditions Critères, collection Urbanités, 2015. (ISBN 9782370260239 )
Des Mots Cœurs , Éditions Galerie Brugier-Rigail, Paris, 2018, (ISBN 979-10-95069-06-5 ) . Préface de Pierre-François Moreau .
Miss Tic , Histoires de Rencontres , Éditions Lélia Mordoch, Paris, 2019 (ISBN 978-2-909138-33-6 ) .
Monographie
Citations
Articles
Mort de la graffeuse Miss. Tic : «Elle adorait Paris et habillait cette ville de son art» , Marie-Anne Gairaud, Le Parisien , 22 mai 2022.
Mort de Miss Tic : la Seine était “sa Riviera” , Thierry Voisin, Télérama , 22 mai 2022.
Promenade dans le Paris de Miss. Tic, à la recherche de ses pochoirs , Bérénice Hourçourigaray, Le Parisien , 28 mai 2022
Vidéographie
Podcast
Notes et références
Notes
Références
↑ « Miss. Tic, figure du street art parisien est morte à 66 ans », Sud Ouest , 22 mai 2022 (ISSN 1760-6454 , lire en ligne , consulté le 22 mai 2022 )
↑ « Street art : l'artiste parisienne Miss Tic est décédée » , sur CNEWS (consulté le 22 mai 2022 )
↑ a b c et d Luc Le Vaillant , « Une femme mur », Libération , 17 novembre 2005 (lire en ligne ) .
↑ a et b Véronique Cauhapé, « Du Théâtre de rue, au sein de la troupe Zéro de conduite », Le Monde , 17 avril 2009.
↑ Miss.Tic in Paris , Critères éditions , collection Urbanité, en coédition avec Paris Musées , 2005.
↑ a b c et d « Miss-Tic, princesse du graffiti », Le Monde , 16 septembre 2002 (lire en ligne ) .
↑ a et b « Miss Tic, princesse du graffiti, est morte à l’âge de 66 ans », Le Monde.fr , 22 mai 2022 (lire en ligne , consulté le 30 mai 2022 ) .
↑ a et b Véronique Cauhapé, « Miss.Tic, tatoueuse de villes », Le Monde , 16 avril 2009 (lire en ligne )
↑ a b c d et e Christophe Genin, Miss.Tic, femme de l'être , Les Impressions Nouvelles , 2008.
↑ Miss.Tic, Parisienne , préface de Leila Mordoch, éditions Alternatives, 2006.
↑ L’entrée du Graffiti en galerie , sur le site de Murall .
↑ UCAR et Miss-Tic: un bout de chemin ensemble , Carole Boyer, Parisart .
↑ a et b Biographie , sur le site officiel.
↑ Pierre Jullien, « Miss.Tic timbrée pour la Journée de la femme » , lemonde.fr, 22 février 2011.
↑ « Des héroïnes urbaines sur les timbres pour la Journée de la Femme » , menly.fr, 30 janvier 2011.
↑ Reportage et interview lors l'exposition à l'Institut français de Berlin sur la chaîne allemande Das Erste .
↑ Montpellier : un design tout en rupture pour la ligne 5 du tramway , Midi libre , 18 octobre 2013.
↑ « Mort à 66 ans de Miss Tic, pionnière de l'art urbain en France » , sur LEFIGARO , 22 mai 2022 (consulté le 22 mai 2022 )
↑ Mercredi 1er juin: les obsèques de l'artiste Miss. Tic , 30 mai 2022, sur Marianne.net .
↑ Christophe Genin, Miss.Tic femme de l'être , éditions Les Impressions Nouvelles , 2008, www.lesimpressionsnouvelles.com, Des Mots Cœurs Éditions Galerie Brugier-Rigail, Paris, 2018, www.galerie-brugier-rigail.com
↑ « Miss Tic : Flash Back chez Lelia Murdoch Prolongation jusqu’au 30 janvier 2016 » , sur La Panse de l'Ours .
↑ « La plasticienne Miss-Tic à la galerie Berthéas à Vichy », La Montagne , 18 novembre 2017 (lire en ligne ) .
↑ « Paris : Miss Tic expose ses « Muse et Hommes » dans le VIe », Le Parisien , 9 novembre 2017 (lire en ligne ) .
↑ « Miss. Tic - Des mots et des cœurs » , sur CultureXhange .
↑ « Miss.Tic : L’exposition qui réinterprète les stéréotypes sur les femmes » , sur Arts in the City .
↑ « Miss-Tic Rock'n'Girls » , sur Arts in the City .
Annexes
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Articles connexes
Liens externes