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Michel Barnier | |
Michel Barnier en 2014. | |
Fonctions | |
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Négociateur en chef de l'Union européenne chargé de la préparation des relations futures avec le Royaume-Uni | |
– (1 an, 4 mois et 15 jours) |
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Président | Jean-Claude Juncker Ursula von der Leyen |
Gouvernement | Juncker von der Leyen |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Fonction supprimée |
Négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni | |
– (3 ans, 1 mois et 14 jours) |
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Président | Jean-Claude Juncker |
Gouvernement | Juncker |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Fonction supprimée |
Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services | |
– (4 ans, 8 mois et 22 jours) |
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Président | José Manuel Durão Barroso |
Prédécesseur | Charlie McCreevy |
Successeur | Elżbieta Bieńkowska (Marché intérieur, Industrie, Entrepreneuriat et PME) Jonathan Hill (Stabilité financière, Services financiers et Union du marché des capitaux) |
Député européen | |
– (6 mois et 27 jours) |
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Élection | 7 juin 2009 |
Circonscription | Île-de-France |
Législature | 7e |
Groupe politique | PPE |
Successeur | Constance Le Grip |
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche | |
– (2 ans et 4 jours) |
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Président | Nicolas Sarkozy |
Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon II |
Prédécesseur | Christine Lagarde |
Successeur | Bruno Le Maire |
Ministre des Affaires étrangères | |
– (1 an et 2 mois) |
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Président | Jacques Chirac |
Premier ministre | Jean-Pierre Raffarin |
Gouvernement | Raffarin III |
Prédécesseur | Dominique de Villepin |
Successeur | Philippe Douste-Blazy |
Commissaire européen à la Politique régionale | |
– (4 ans, 6 mois et 18 jours) |
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Président | Romano Prodi |
Gouvernement | Commission Prodi |
Prédécesseur | Monika Wulf-Mathies |
Successeur | Jacques Barrot |
Sénateur français | |
– (2 ans et 1 jour) |
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Élection | |
Circonscription | Savoie |
– (29 jours) |
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Élection | 24 septembre 1995 |
Circonscription | Savoie |
Ministre délégué aux Affaires européennes | |
– (2 ans et 15 jours) |
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Président | Jacques Chirac |
Premier ministre | Alain Juppé |
Gouvernement | Juppé I et II |
Prédécesseur | Alain Lamassoure |
Successeur | Pierre Moscovici |
Ministre de l'Environnement | |
– (2 ans, 1 mois et 11 jours) |
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Président | François Mitterrand |
Premier ministre | Édouard Balladur |
Gouvernement | Balladur |
Prédécesseur | Ségolène Royal |
Successeur | Corinne Lepage |
Président du conseil général de la Savoie | |
– (17 ans et 6 mois) |
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Prédécesseur | Louis Besson |
Successeur | Hervé Gaymard |
Député français | |
– (15 ans et 28 jours) |
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Circonscription | 2e de la Savoie (1978-1986) Savoie (1986-1988) 2e de la Savoie (1988-1993) |
Législature | VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Maurice Blanc |
Successeur | Hervé Gaymard |
Conseiller général de la Savoie | |
– (26 ans et 8 jours) |
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Circonscription | Canton de Bourg-Saint-Maurice |
Prédécesseur | Alexis Borrel |
Successeur | Jacqueline Poletti |
Biographie | |
Nom de naissance | Michel Jean Barnier |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Tronche (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDR (jusqu’en 1976) RPR (1976-2002) UMP (2002-2015) LR (depuis 2015) |
Diplômé de | École supérieure de commerce de Paris |
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Michel Barnier Écouter, né le à La Tronche (Isère), est un homme politique français.
Membre des principaux partis gaullistes successifs (UDR, RPR, UMP, LR), il s'engage en politique en 1973, d'abord en Savoie, puis au niveau national et européen. Il est élu député français pour la première fois en 1978.
Après avoir été plusieurs fois ministre (Environnement, Affaires européennes, Affaires étrangères, Agriculture et Alimentation) et deux fois commissaire européen (Politique régionale puis Marché intérieur et Services financiers), il est à partir de 2016 négociateur en chef pour l'Union européenne chargé de mener les négociations liées au Brexit puis prend la tête de la force opérationnelle formée pour finaliser celles-ci et négocier les futures relations avec le Royaume-Uni.
Il est candidat au congrès des Républicains de 2021 pour l'élection présidentielle de 2022.
Fils de Jean Barnier, chef d’une petite fabrique de coffrets à bijoux savoyarde et franc-maçon, et de son épouse, Denise Durand, une catholique de gauche pratiquante[1],[2] à l’origine d’une section en Haute-Savoie pour la Ligue contre la violence routière, Michel Barnier a trois frères[3],[4].
En janvier 1982, il épouse Isabelle Altmayer, avocate de formation. De 2007 à 2010, elle est chargée de mission auprès de Roselyne Bachelot quand Michel Barnier est ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Depuis 2016, elle est responsable de la communication et de la recherche de fonds pour la fondation « La Vie au Grand Air », spécialisée dans la protection de l'enfance[5]. Elle est, par ailleurs, l'arrière-petite-fille du général Victor Altmayer[6], la petite-fille du général René Altmayer[6] et la sœur des producteurs Éric et Nicolas Altmayer[7].
Le couple a trois enfants. L'aîné, Nicolas Barnier, est engagé en politique. En 2017, il est collaborateur parlementaire de Grégory Besson-Moreau, député La République en marche. En 2019, il se présente sans succès aux élections européennes en Belgique pour le parti Mouvement réformateur (libéraux francophones) avec le soutien d'Emmanuel Macron[8],[9]. En 2021, il est chargé de mission à la présidence du Sénat[10],[5].
Après des études secondaires au lycée Jean-Moulin d'Albertville puis au lycée du Parc à Lyon, Michel Barnier fait ses études supérieures à l’École supérieure de commerce de Paris, dont il sort diplômé en 1972 (dans la même promotion que Jean-Pierre Raffarin)[11].
Michel Barnier se consacre ensuite à la politique, après avoir adhéré dès l'adolescence à l'UDR, le parti gaulliste, et été jeune cadre de l'Union des jeunes pour le progrès[11]. Il est successivement chargé de mission au cabinet de Robert Poujade, ministre de l'Environnement (1973-1974), conseiller général de Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice (1973-1999) — « plus jeune conseiller général de France à 22 ans »[11] —, chargé de mission au cabinet de Pierre Mazeaud, secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports (1974-1976), conseiller technique au cabinet d'Antoine Rufenacht, secrétaire d'État auprès du Premier ministre (1976-1977), puis secrétaire d'État au Commerce et à l'Artisanat (1977-1978).
Il est élu député de la Savoie à l’issue des élections législatives de 1978. À 27 ans, il est le plus jeune député dans l'hémicycle[11].
En 1982, afin de reprendre le conseil général de la Savoie à la gauche, une entente politique prenant le nom d'Union pour la Savoie entre la droite et le centre est passée, sous l'égide, entre autres, de Michel Barnier, et procède à la distribution des investitures aux cantonales. Il devient alors le plus jeune président du conseil général de l'histoire de la Savoie[11].
Dès son élection à la présidence du conseil général, en , Michel Barnier s’engage avec le triple champion olympique Jean-Claude Killy dans la candidature et l'organisation des XVIe Jeux olympiques d'Albertville et de la Savoie, qui auront lieu en 1992.
En 1995, alors qu’il est au gouvernement, il est élu sénateur de la Savoie. Il est réélu en 1997 et quitte le Sénat après sa nomination comme commissaire européen en 1999[12].
Attentif aux questions écologiques, Michel Barnier engage dès 1986 une politique de protection de l’environnement en Savoie et publie le rapport parlementaire Chacun pour tous et cent propositions pour l’environnement (éditions Stock, 1990). Il est nommé ministre de l’Environnement du gouvernement Balladur en , et fait voter entre autres la loi Barnier, qui comprend notamment la création de la Commission nationale du débat public pour les grands projets d’infrastructures et instaure le début du principe de précaution.
S'il avait soutenu Édouard Balladur lors de la campagne présidentielle de 1995, son rival victorieux Jacques Chirac le nomme malgré tout dans son gouvernement[11]. La construction européenne, autre engagement fort de sa carrière, le conduit au ministère délégué aux Affaires européennes de 1995 à 1997. À ce titre, il est le chef de la délégation française pour la négociation du traité d'Amsterdam. Michel Barnier s’attache alors, au sein du gouvernement, à deux priorités : la présence française dans tous les pays d’Europe centrale, orientale et balte et l’explication de l’Europe aux citoyens.
Nommé commissaire européen le , il a la responsabilité d’animer la politique régionale et de cohésion et est chargé, par ailleurs, de la réforme des institutions et de la Convention européenne sur l’avenir de l’Union. Lors du Conseil européen de Laeken, le , il est désigné avec son collègue António Vitorino pour représenter la Commission au sein du Présidium de la Convention sur l’avenir de l’Union présidée par Valéry Giscard d'Estaing. La Convention s’est fixée pour objectif d’élaborer une proposition de Constitution pour l’Union européenne, la plus simple et lisible possible, qui lui permette de répondre aux enjeux de l’élargissement tout en renforçant sa dimension politique. C’est dans ce cadre que Michel Barnier se voit confier la présidence du groupe de travail sur la défense européenne.
En 2003, il fonde un club politique nommé « Nouvelle République », dont l'objectif est de faire dialoguer entre eux les décideurs politiques, les chefs d'entreprises et les membres de la société civile de tous bords et d'ouvrir le débat français aux idées européennes et internationales.
Il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin le , lors du remaniement après la défaite de la droite aux élections régionales des et .
L'enlèvement de deux journalistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, par un groupe terroriste en Irak, le conduit dans les pays du Proche-Orient en - , pour conduire, avec les services de l'État, les négociations afin d'obtenir leur libération qui a lieu après 124 jours de captivité, le . En tant que ministre des Affaires étrangères, il est également impliqué dans l'action diplomatique française visant la libération de Florence Aubenas. Celle-ci est libérée après 157 jours de captivité.
Non reconduit dans le gouvernement Dominique de Villepin en 2005, il est nommé au Conseil d'État à compter du , au tour extérieur par décret du .
En , il devient vice-président du groupe Mérieux Alliance (holding regroupant un ensemble de sociétés dans le domaine de la biologie). Aux côtés d'Alain Mérieux, il est chargé d'animer les relations avec les grands organismes de santé internationaux, les instances économiques et financières, les acteurs du développement mondial. Il quitte ses fonctions en , lors de son retour au gouvernement.
En 2006, Michel Barnier est également conseiller spécial du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. Il présente le au Conseil européen un rapport proposant la création d’une force européenne de protection civile[13].
Il est membre du groupe Amato, qui permet de rédiger un projet du traité modificatif jusqu'au .
Devenu le conseiller politique de l'UMP, il se rapproche de Nicolas Sarkozy et lui apporte son soutien lors de la campagne pour l'élection présidentielle en 2007.
Le , il est nommé, à la suite des élections législatives, ministre de l'Agriculture et de la Pêche du gouvernement François Fillon II.
Il est également vice-président du Parti populaire européen (PPE). Il est réélu à cette fonction fin avec l'Irlandaise Lucinda Creighton.
Le , il annonce qu'il sera candidat aux élections européennes de 2009, et le , le conseil national de l'UMP le désigne comme tête de liste pour la circonscription Île-de-France, avec Rachida Dati en deuxième position sur sa liste. Celle-ci arrive en tête en réunissant 29,60 % des voix[14]. Après son élection comme député européen, il devient président de la délégation française au groupe du PPE.
De 2010 à 2014, il est commissaire européen au Marché intérieur et aux Services.
Il est candidat à la candidature au sein du PPE afin de mener la liste du parti aux élections européennes de 2014 et donc de briguer le poste de président de la Commission européenne en cas de victoire. Il est toutefois battu par l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker[15]. Peu après sort l'ouvrage Se reposer ou être libre, qui décline le projet européen qu'il avait prévu en cas de victoire, puis il se déclare en candidat pour être tête de liste UMP lors des élections régionales dans la future Auvergne-Rhône-Alpes en [16]. Le , c'est finalement Laurent Wauquiez, secrétaire général de l'UMP, qui lui est préféré par la commission d'investiture du parti[17]. Il soutient Bruno Le Maire pour la primaire française de la droite et du centre de 2016[18].
En , il est nommé par Jean-Claude Juncker conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne. Le , Jean-Claude Juncker le nomme négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni au titre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne. Au vu des résultats du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, Michel Barnier est chargé de préparer et diriger les négociations sur les conditions du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il entre en fonctions le [19]. Il ambitionne à nouveau de briguer la fonction de président de la Commission européenne[20].
En 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris demande le renvoi devant la Cour de justice de la République de Michel Barnier, Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie. Anciens ministres, ils sont suspectés d'avoir permis l'exfiltration des mercenaires responsables de l'attaque contre le camp de Bouaké en 2004, faisant neuf morts parmi les soldats français. L'opération aurait visé à justifier une opération de riposte contre le gouvernement de Laurent Gbagbo dans le cadre de la crise en Côte d’Ivoire de 2004[21]. Le , la commission des requêtes de la Cour de justice de la République rend son avis indiquant l’abandon des poursuites, rien ne montrant, après enquête, l’implication des anciens ministres[22].
Au cours de l’année 2019, Michel Barnier est pressenti au sein de La République en marche pour la présidence de la Commission européenne, mais la fonction revient finalement à l’Allemande Ursula von der Leyen[23]. Après l’échec de la candidature de Sylvie Goulard, proposée par Emmanuel Macron, le secrétaire général de la présidence de la République française, Alexis Kohler, propose à Michel Barnier de redevenir commissaire européen à la condition qu’il quitte le PPE pour adhérer à Renew Europe, mais ce dernier décline l’offre[24],[25].
Le , à l'approche du Brexit, Michel Barnier est nommé pour un an à la fonction de représentant de l'UE chargé de la future relation avec le Royaume-Uni. Il est dans le même temps pressenti pour devenir commissaire européen mais Ursula von der Leyen se montre réticente à cette idée en raison de son poids politique et Emmanuel Macron du fait de son appartenance au PPE[26].
À partir de début 2021, il manifeste des ambitions pour la présidence de la République française. Dans cette perspective, il fonde et prend la présidence d’un cercle de réflexion, nommé « Patriotes et européens », réunissant une quarantaine de députés et sénateurs LR pour réfléchir aux enjeux de souveraineté, économique notamment[27]. Le Canard enchainé affirme qu’il approche des personnalités de droite afin de leur proposer des ministères au sein de son gouvernement en échange de leur soutien, offrant notamment à François Baroin la fonction de Premier ministre[28]. Le , au JT de 20 heures de TF1, il annonce être candidat à l’élection présidentielle de 2022[29].
Il souhaite notamment un moratoire de trois à cinq ans sur l'immigration dans l’Union européenne, à l'exception des étudiants et des demandeurs d'asile, pour pouvoir étudier les problèmes liées à l'immigration en France[30]. En , il publie l’ouvrage La Grande Illusion : journal secret du Brexit (2016-2021), qui retrace les négociations qu'il a menées en tant que négociateur en chef de l'UE lors du Brexit[31] ; la même année, le livre est traduit en anglais et en espagnol[32]. En , il prône une « souveraineté juridique » de la France[33], un « bouclier constitutionnel » temporaire sur les questions de migrations, afin d'éviter que les dirigeants français ne soient « menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire », ce qui selon Le Monde constitue une mise en cause des fondements de l'Union européenne[34],[35]. Il affirme qu'en matière d'immigration « si on ne change rien, il y aura d’autres Brexit »[36].
En , s’il reste derrière Xavier Bertrand et Valérie Pécresse dans les intentions de vote pour la présidentielle avec 8 à 10 % des voix au premier tour, il est celui qui collecte le plus de signatures d’élus LR en vue du congrès du parti. Contrairement à ses deux principaux concurrents, il bénéficie du fait de n’avoir jamais quitté LR, en proie à des difficultés électorales[37].
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