Martine Monteil

Martine Marcelle Monteil, née Martine Feugas le à Vincennes, est une haute fonctionnaire française.

Elle est la première femme à diriger les brigades des stupéfiants et du proxénétisme, ainsi que la brigade de répression du banditisme, la brigade criminelle et la police judiciaire[1] et termine sa carrière au poste de préfète, secrétaire générale de la zone de défense de Paris.

Biographie

Origines et formation

Martine Monteil est la fille de Robert Feugas, inspecteur divisionnaire de police, et de Marianne Lagiewski.

Ancienne élève du lycée Hélène-Boucher, elle est diplômée d'une licence en droit à Assas (université de Paris II) et de l'Institut de criminologie.

Elle entre à l'École nationale supérieure de la police en 1976, un an après son ouverture aux femmes. Elle y rencontre son futur mari, Jocelyn Monteil, qui deviendra contrôleur général, directeur adjoint de l'inspection générale des services[2].

Sortie major de sa promotion en 1978, elle est l'une des premières femmes à devenir commissaire de police.

Parcours professionnel

De 1978 à 1979, elle est chef de section à la 4e brigade territoriale de la police judiciaire de la Préfecture de police.

De 1979 à 1981, elle est chef du commissariat de police judiciaire et administrative du quartier Saint-Thomas d'Aquin (7e arrondissement de Paris), puis à Bel-Air (12e arrondissement), de 1981 à 1982.

De 1982 à 1989, elle y dirige la section stupéfiants puis est adjointe à la Brigade des stupéfiants et du proxénétisme. Surnommée « le shérif de Saint-Germain » quand elle dirige le commissariat de quartier du 7e arrondissement de Paris, elle mène à bien de nombreuses enquêtes durant sa carrière. Elle démantèle le réseau de Madame Claude dans les années 1980 et perquisitionne chez Françoise Sagan dans le cadre d'une affaire sur un trafic de stupéfiants.

Elle devient commissaire principal en 1986.

De 1989 à 1994, elle dirige la brigade de répression du proxénétisme à Paris.

En 1990, elle est élue « Femme de l'année 1990 » par le magazine Biba.

En 1991, elle est nommée commissaire divisionnaire.

De 1994 à 1996, elle dirige la brigade de répression du banditisme de Paris.

De 1996 à 2000, elle dirige la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, devenant la première femme à occuper ce poste et le précédent[3]. Elle enquête notamment sur l'attentat du RER B en 1996, arrête les tueurs en série Mamadou Traoré et Guy Georges, et dirige les investigations sur la mort de Diana Spencer, ce qui lui vaut d'être surnommée « Mlle Maigret » par le Time[4],[5].

À ces différents postes, elle s'impose comme une femme forte, « dure, sévère, mais fédératrice, enthousiaste, fière de son métier »[2].

De 2000 à 2002, elle est sous-directrice des ressources humaines et de la logistique à la Direction de la police judiciaire de Paris.

En 2001, elle est nommée Contrôleur général de la police nationale.

De 2002 à 2004, elle est directrice des services actifs de la Préfecture de police chargée de la direction régionale de la police judiciaire.

De 2004 à 2008, elle dirige la police judiciaire (DCPJ).

Le , par décret en Conseil des ministres, elle quitte la police pour devenir préfète, secrétaire générale de la zone de défense de Paris et collaboratrice directe du préfet de police[6], jusqu'en 2013.

En , elle refuse le poste qui lui est proposé à l'inspection générale de l'administration (IGA) et met un terme à sa carrière[7].

Depuis 2019, elle est conseillère du président du directoire du Groupe Partouche, Fabrice Paire[8].

Comme tous les anciens directeurs de la police judiciaire de la Préfecture de Police, elle est membre de droit du jury du Prix du Quai des Orfèvres.

Politique

Pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2007, ses propos donnent lieu à une polémique quand elle souhaite publiquement, « à titre personnel », que Nicolas Sarkozy, encore ministre de l'Intérieur, puisse « faire autant pour le pays que pour la PJ » et mettre « (son) courage et (son) énergie au service de la France »[9]. Lors de l'émission On n'est pas couché du , elle affirme qu'elle ne renie pas ses propos.

Vie personnelle

Mariée depuis le à Jocelyn Monteil, commissaire divisionnaire en retraite, elle est mère d'une fille[8].

Distinctions

Ouvrages

Adaptations

Notes et références

  1. Isabelle Mandraud, « "Flic, tout simplement", de Martine Monteil : récit poignant d'une policière », Le Monde, .
  2. a et b Gaël Tchakaloff, « Portrait de Martine Monteil : La femme au pistolet d’or », Le Nouvel Économiste, .
  3. Patricia Tourancheau, « Portrait de Martine Monteil », Libération, .
  4. Christophe Cornevin, « Martine Monteil : confidences d'une «super flic» », Le Figaro, .
  5. Éric Pelletier, Jean-Marie Pontaut, « Les souvenirs de la "dame du 36" », L'Express, .
  6. Remy Bellon, Jean-Claude Pierrette, « Nombreuses nominations préfectorales, Martine Monteil nommée à la défense de Paris », AFP, .
  7. Jean-Michel Décugis, « Martine Monteil quitte la police », Le Point, .
  8. a et b « Martine Monteil - Who's Who », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  9. « La directrice de la PJ vote Sarko », Le Point, .
  10. [https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000037615087&fastPos=6&fastReqId=677545351&oldAction=rechExpTexteJorf (consulté le 28 juin 2020)
  11. Décret du 15 novembre 2018 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier - JORF no 0265 du 16 novembre 2018, texte n° 1 sur legifrance.gouv.fr (consulté le 15 avril 2019)
  12. (es) « El ministro del Interior, Alfredo Pérez Rubalcaba, condecora a una veintena de mandos y agentes de la Policía francesa », Ministère de l'Intérieur espagnol, .
  13. « Martine Monteil (Character) », sur IMDb (consulté le )

Liens externes

Information

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