Il réalise la première descente de l'Everest en snowboard par la face nord via le couloir Norton, le , avec oxygène, et aidé par un Sherpa. L'année suivante, il meurt sur ce même sommet après une nouvelle ascension.
Marco Siffredi est né le à Chamonix-Mont-Blanc[1]. Il est le cadet d'une famille de montagnards. Son père Philippe est coiffeur à Chamonix et guide de haute montagne. Il grandit dans l'ombre de son frère Pierre, mort en 1981[2] dans une avalanche. À 16 ans, il reçoit sa première planche de snowboard et devient un sportif de l'extrême[3]. Le , le Chamoniard est le premier à réaliser en snowboard (Jean-Marc Boivin l'a réalisé le en ski)[4] la descente de l'aiguille Verte, versant du Nant Blanc[5]. « Il entre par surprise dans l'histoire de l'himalayisme en , en réussissant la première descente intégrale du versant tibétain de l'Everest (8 849 m), par le couloir Norton, en face nord[6],[7]. Avant lui, personne, ni à ski ni en snow-board, n'y était parvenu »[8].
Il meurt sur ce même sommet après une nouvelle ascension où il est accompagné de trois Sherpas[9].
Réalisations
Alpes
La Tour Ronde, couloir Gervasutti (350 m à 45°, 50°) en 1997
Couloir du col du Diable au Tacul (550 m à 45°, 50°) en 1997
Aiguille du Midi : couloir de la Passerelle (1 000 m à 45°, 50°)
Aiguille du Midi : couloir Eugster (1 200 m à 50°, 55°)
Aiguille du Midi : voie Mallory-Porter (1 200 m à 55°, 60°)
Petite aiguille Verte : couloir Chevalier (350 m à 50°, 55°)
Petite aiguille Verte : face Nord (150 m à 45°, 50°)
Tocllaraju (6 034 m), arête Sud (1re ascension et 1re descente, 1 000 m à 45°, 60°)
Himalaya
Shishapangma (8 013 m) (après avoir fait le sommet, il descend en snowboard à partir de 7 000 m)
Cho Oyu (8 201 m) descente en snowboard par la voie normale depuis le sommet
Everest (8 849 m) couloir Norton, descente en snowboard depuis le sommet en mai 2001
Everest (8 849 m) couloir Hornbein où il trouvera la mort en septembre 2002
L'Everest et le couloir Hornbein
Marco Siffredi est le deuxième alpiniste français à avoir gravi deux fois l'Everest, les deux fois par l'arête Nord (voie normale chinoise). La première fois (2001), il réalise un exploit inédit : la première descente en snowboard du couloir Norton. Ce n'était pourtant pas son objectif, il ciblait le couloir Hornbein mais les conditions n'étaient pas bonnes[10]. L'année suivante, il y retourne avec pour ambition de réaliser la première descente en snowboard de ce fameux couloir, plus raide et réputé plus difficile. Le , en début d'après-midi, il arrive au sommet de l'Everest. Observé aux jumelles depuis le camp de base avancé, on perd vite sa trace et personne ne le reverra jamais plus. C'est au cours de cette descente qu'il trouve la mort, en snowboard dans le couloir Hornbein, probablement 350 mètres sous le sommet environ[9]. Son corps n'a jamais été retrouvé. Le film Tout là-haut lui est dédié.
Bibliographie
Livre
Antoine Chandellier, La trace de l'ange : la vie de Marco Siffredi, Chamonix, éditions Guérin, coll. « La petite collection », , 400 p. (ISBN978-2-911755-83-5)
Laurent Davier, René Robert et Laurent Molitor, Marco Siffredi : Dernier Everest, Éditions Press Time, , 96 p. (ISBN978-2-9521338-0-7)
Ce coffret contient le film documentaire Marco, étoile filante de Bertrand Delapierre, réédité dans sa version longue originale de 90 minutes enrichie d'une version italienne et accompagné d'un livre de 84 pages illustré de ses plus belles photographies et de témoignages inédits.