Marc Cerrone

Marc Cerrone
Surnom Cerrone
Naissance (70 ans)
Vitry-sur-Seine
Activité principale Batteur, compositeur, producteur, écrivain
Activités annexes Réalisateur artistique
Genre musical Disco, disco-funk, Musique électronique
Années actives Depuis 1972
Site officiel cerrone.net

Marc Cerrone, né le à Vitry-sur-Seine, est un compositeur et musicien français.

Biographie

Jeunesse et formation

Fils d'immigrés italiens, ayant échappé au fascisme. À cinq ans, il est marqué par la séparation de ses parents, ses frères et lui sont mis en pension. Il vit à Vitry-sur-Seine.

Pour ses douze ans, sa mère, Liliane Cerrone, lui offre sa première batterie pour le canaliser, lui qui se faisait renvoyer du collège[1]. Il devient batteur et est influencé par le rhythm and blues d'Otis Redding. Durant son adolescence, des groupes ou musiciens comme Chicago, Cream, Jimi Hendrix, Santana influencent Cerrone. Dès 14 ans, il fonde son premier groupe et quitte l'école. Sur l'insistance de son père, il entame malgré tout des études de « coiffure pour le cinéma » dont il réussit à obtenir un diplôme avec mention[1].

Son frère Jean-Pierre est un DJ plus connu sous le nom de scène Max Berlin.

Débuts

Ne souhaitant pas être coiffeur, il fugue de chez ses parents et atterrit à Saint Michel chez une amie[1]. Celle-ci est engagée au Club Med et lors d'une soirée, Marc Cerrone persuade Gilbert Trigano, d'engager des groupes de rock à faire tourner entre chaque village. Marc Cerrone devient alors directeur artistique[1] d'une quarantaine de clubs durant un temps.

Le premier véritable groupe de Cerrone est monté en 1972 « avec les meilleurs musiciens trouvés au Club Med[2] ». Il se nomme Kongas[3] et va durer quatre ans. Il est repéré par Eddie Barclay qui le fait jouer au club de Saint-Tropez « Le Papagayo »[1],[4],[5] : « on a fait un carton en août au Papagayo »[2]. Eddie Barclay fait signer un contrat à Marc Cerrone et devient son premier producteur, lui permettant de produire son premier single Anikana-O en . Malgré l'argent qu'il gagne avec le groupe[2], Cerrone se lasse, quitte ce métier puis décide de créer Import Musique, une chaîne de magasins de disques importés qui deviendra plus tard l'enseigne « Nuggets »[2] ; il en ouvre cinq la première année d'activité[6].

Période disco

Marc Cerrone en 1977

Avec l'aide de son ami Raymond Donnez (en), qui possède un studio sur l'avenue de la Grande-Armée à Paris, il réalise une maquette, au début de l'année 1976. Cependant, Cerrone trouve qu'il est mieux de faire un album dans les studios de Londres. Il produit aux Studios Trident[n 1] lui même et enregistre Love in C Minor, un morceau d'une quinzaine de minutes, trop long pour les radios[7], composé de batterie, avec la grosse caisse mise en avant, et d'une piste sonore issue d'un film pornographique américain[6]. Aucune maison de disques ne veut l'engager, alors il fait fabriquer à ses frais puis distribue quelques exemplaires à ses connaissances[6]. Mais la pochette, où Cerrone pose avec une femme nue à genoux à côté de lui, fait que les magasins de disques restent hésitants à mettre le disque en avant[6]. Il précise qu'alors, « aucune radio locale ne me jouait, je n'avais pas de label, alors j'investissais dans la publicité, des affiches géantes qui reprenaient mes pochettes provocantes »[8].

Par le plus grand des hasards, Champs Disques[n 2] envoie à New York un carton de ses disques à la place d'exemplaires de Barry White défectueux. La pochette attire l’œil du distributeur qui le fait ensuite écouter à des disc jockeys : le titre arrive en radio et en discothèque[6]. Une version pirate, à base d'une reprise, est éditée chez Casablanca Records et passe assidûment dans les boîtes de nuit américaines ; lorsque Cerrone en est informé, il se précipite aux États-Unis et finit par se faire engager par Ahmet Ertegün[6] : « Ils m'ont laissé faire ce que je voulais. J'étais avec les Jackson Five, Quincy Jones, Ray Charles… Le seul blanc, c'était moi[2] ! »

Love in C Minor est récompensé d'un Grammy Award aux États-Unis en 1976[8]. Il s'installe à New York ; il précise : « je retournais à Paris très peu, pour trois ou quatre jours. »[6]. New York est pour lui la ville de tous les excès : sorties au Studio 54, drogue, femmes, sport, mais aussi des millions de disques vendus[9]. « La drogue était incontournable à l'époque. Et quand votre seul équilibre c'est la drogue, c'est fini […] J'ai mis des années pour m'en sortir »[2].

En 1976 également commence une collaboration avec Alain Wisniak, avec qui il va coécrire et coréaliser plusieurs albums[7] : Cerrone's paradise, Supernature, Cerrone V Agelina , Cerrone VI Panic, Cerrone VIII Back Track. Il reçoit beaucoup d'instruments en cadeau comme un ARP Odyssey[7] et expérimente pour trouver le son qui l’intéresse[10].

L'année suivant son Grammy Award, il sort deux albums à la suite : son deuxième album, Cerrone's paradise, réalisé en février et connaît un peu moins de succès. Par contre, le troisième, Supernature (Cerrone III), porté par le single éponyme qui reste son plus gros tube et Give me Love (au départ prévu pour n'être qu'une face B[2]), la bande originale du film Brigade mondaine[n 3], est un succès énorme, avec dix millions de disques vendus[8]. Supernature deviendra un des grands hymnes du disco[7].

Dès 1977, Cerrone produit des artistes comme Don Ray, Revelacion, troisième et dernier album de la formation Kongas. Il est nommé cette année-là cinq fois aux Grammy Awards, dont celui du meilleur artiste. Cerrone IV sort durant l'été 1978. À la fin de cette même année, il donne deux concerts au Pavillon de Paris, devant une pyramide comme décor[10].

Après un long passage à vide médiatique, durant lequel il produit tout de même une dizaine d'albums, son nom revient au devant de la scène, dès 2001 grâce à sa collaboration avec Bob Sinclar, qui publie l'album Cerrone by Bob Sinclar[10].

Discographie

Albums Kongas

Albums studio Cerrone

Cerrone a numéroté certains albums studio par son patronyme suivi d'un chiffre romain (ou arabe pour les albums 3 et 8)[11].

Compilations

Cerrone By

Albums en concert

Bandes originales

Remixes

Publications

En 1982 et 1984, Marc Cerrone publie deux romans policiers : Le Rat et Névrose. En 1990, il publie Dancing Machine, un roman aussitôt adapté pour le cinéma par Gilles Béhat, avec Alain Delon, Claude Brasseur et Patrick Dupond.

...Et Pourquoi Pas La Lune ! en 2004.

En , il publie son autobiographie sous le titre Paradise écrite par une journaliste belge, avec Bee Gordon[12],[13].

Décorations

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Studios où il enregistrera d'ailleurs nombre de disques par la suite.
  2. Champs Disques est un magasin célèbre situé à Paris sur les Champs-Élysées.
  3. Il fait la musique de trois adaptations de Brigade mondaine.

Références

  1. a b c d et e Azoury Ghosn, p. 124.
  2. a b c d e f et g « Cerrone, souvenirs d'une vie "Supernature" », sur lexpress.fr,
  3. Les musiciens sont André Allet, Norbert Journo, Patrick Sesti, Raymond Donnez, Serge Tonini, Sylvain Claude — cf. (en) Kongas, sur discogs.com.
  4. http://www.arte.tv/fr/cerrone-le-disco-selon-marc-tracks/4113678,CmC=4113696.html
  5. http://www.warr.org/cerrone.html
  6. a b c d e f et g Azoury Ghosn, p. 126.
  7. a b c et d Jérôme Provençal, « Le mirifique Supernature de Cerrone resurgit plus stupéfiant que jamais », sur lesinrocks.com,
  8. a b et c Gilles Médioni, « Le disco enfièvre la France », L'Express, no 3449,‎ , p. 84 à 86 (ISSN 0014-5270)
  9. Azoury Ghosn, p. 126 à 127.
  10. a b et c Azoury Ghosn, p. 127.
  11. (en) Discographie de Cerrone, sur discogs.com.
  12. « Cerrone, le boss de la French Touch », sur parismatch.be,
  13. « Cerrone : « La coke c’est illusoire. On a tous l’impression qu’on s’arrête quand on veut » », sur elle.fr,
  14. Décret du 13 juillet 2019 portant promotion et nomination

Bibliographie

  • Philippe Azoury et Joseph Ghosn, « Story Cerrone », Obsession, Le Nouvel Observateur, no 15,‎ , p. 124 à 127. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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