Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Odilien Emmanuel Dibango |
Surnom |
Papa Groove |
Nationalité | |
Activités |
Compositeur, saxophoniste, chanteur, artiste d'enregistrement |
Période d'activité |
- |
Instruments | |
---|---|
Labels | |
Genres artistiques | |
Site web | |
Distinctions |
Chevalier de la Légion d'honneur () All African Music Legend Award (d) () |
Discographie |
Manu Dibango discography (d) |
Manu Dibango, surnommé Papa Groove, est un saxophoniste et chanteur camerounais[1] de world jazz né le à Douala (Cameroun) et mort le à Melun[2],[3] (France).
Manu Dibango est né à Douala de parents protestants, Michel Manfred N'Djoké Dibango, père fonctionnaire issu de l'ethnie Yabassi et d'une mère couturière à la maison, issue de l'ethnie douala. C'est dans la chorale du temple, dont sa mère est occasionnellement professeur, qu'il est initié au chant, tandis que le gramophone parental lui fait découvrir surtout la musique française, américaine et cubaine, les marins de ces pays débarquant dans le port de Douala avec leurs disques[4].
Sa scolarité commence par l'école du village et se poursuit à « l'école des blancs », où il obtient son certificat d'études. Son père l'envoie poursuivre ses études en France[5].
Au printemps 1949, il débarque à Marseille, où il est accueilli par son « correspondant » M. Chevallier, sévère instituteur de Saint-Calais[6]. C'est dans la famille d'accueil de cette commune de Sarthe qu'il passe son adolescence et découvre la culture française. Son autobiographie Trois kilos de café rappelle qu'il est arrivé avec dans son sac 3 kilos de café, denrée rare et chère à cette époque, pour payer ses premiers mois de pension[7]. Ensuite, étudiant à Chartres, puis à Château-Thierry au début des années 1950, il y découvre le jazz, joue de la mandoline et y apprend le piano. Lors d'un séjour dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidents en France à Saint-Hilaire-du-Harcouët[8], il découvre le saxophone emprunté à son ami Moyébé Ndédi et y rencontre Francis Bebey. Ce dernier lui apprend les bases du jazz et ils forment un petit groupe jouant de cette musique ; mais c'est à Reims, où il prépare le baccalauréat philo, qu'il s'initie au saxophone et commence à se produire dans les « boîtes » et les bals de campagne, au grand dam de son père, qui lui coupe les vivres en 1956, lorsqu'il échoue à la seconde partie du brevet [5].
Différents contrats le mènent à la fin de l'année 1956 en Belgique, où il joue dans des orchestres dans des clubs privés, des cabarets : à Bruxelles, où il fait la connaissance d'une artiste peintre et mannequin (Marie-Josée dite Coco qu'il épouse en 1957), à Anvers et à Charleroi, où son jazz s'africanise au contact du milieu congolais dans l'ambiance de l'accession du Congo belge à l'indépendance en 1960. Il est notamment chef d'orchestre dans la boîte bruxelloise les Anges Noirs[9], que les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l'indépendance de leur pays, fréquentent. C'est là qu'il rencontre le Grand Kallé, qui l'engage dans son orchestre. Ils enregistrent plusieurs disques, qui remportent le succès en Afrique (notamment Indépendance Cha Cha au Congo Léopoldville) et font une tournée au Congo Léopoldville en . Le couple Dibango prend parallèlement en gérance l’Afro-Negro à Léopoldville, où Manu lance le twist en 1962 avec le titre Twist A Léo. En 1963, à la demande de son père, il ouvre son propre club au Cameroun, le Tam Tam, qui se révèle un échec financier à cause du couvre-feu imposé pendant la guerre civile, si bien qu'il revient en France en 1965[10].
En 1967, Manu Dibango trône à la tête de son premier big band. Il crée et développe son style musical, novateur et urbain et découvre le rhythm and blues. Il participe à une série d’émissions télévisées intitulée Pulsations, dont le producteur est Gésip Légitimus. Il est alors mis en relation avec Dick Rivers et Nino Ferrer, vedettes de l'époque ayant aussi participé aux émissions de Légitimus. Il joue de l'orgue Hammond pour Dick Rivers pendant six mois, puis est engagé par Nino Ferrer. Ce dernier le fait jouer de l'orgue, puis du saxophone quand il s'aperçoit qu'il sait jouer de cet instrument, avant de lui donner la direction de l'orchestre. En 1969, son album afro-jazz Saxy Party produit chez Mercury (Philips), composé de reprises et de compositions personnelles, le font renouer avec le succès[11].
En 1972, la face B d'un 45 tours, Soul Makossa[12].
Le , il anime la cérémonie du sacre de l'empereur Bokassa.
Dans les années 1980, Manu Dibango trouve un accord financier avec Michael Jackson pour l'utilisation de sa chanson dans l'album Thriller, mais ce dernier a, par la suite, autorisé Rihanna à utiliser la musique de Dibango pour le titre Don't Stop the Music. fait la conquête des États-Unis et lui vaut d'y faire une tournée. Ses accents africains passionnent les musiciens noirs des deux Amériques, du nord au sud.[pas clair]
Dans les années 1980, il accompagne notamment Serge Gainsbourg[13].
Dans les années 1990, il revisite le patrimoine de la chanson de plusieurs artistes africains. Il est nommé « grand témoin de la Francophonie » aux Jeux olympiques d'été de 2016.
En 1992, Yves Bigot (Fnac Music) lui propose d'enregistrer Wakafrika, un album de reprises des plus grands tubes africains avec les plus grands artistes africains et des musiciens internationaux. L'album, dont George Acogny assure la réalisation et Philippe Poustis la production exécutive, paraîtra dans le monde entier. Projet ambitieux de réunification musicale de l'Afrique, Manu revisite le patrimoine de la chanson en invitant les ténors Youssou N'Dour sur Soul Makossa, King Sunny Adé sur Hi-Life, Salif Keïta, sur Emma, Angélique Kidjo et Papa Wemba, sur Ami Oh !, sans oublier Peter Gabriel, Sinéad O'Connor, Dominic Miller (guitariste de Sting), Tony Allen et Manu Katché (entre autres). Le single Biko (avec Alex Brown, Peter Gabriel, Ladysmith Black Mambazo, Geoffrey Oryema et Sinéad O'Connor) sera remixé à Atlanta par Brendan O'Brien.
En 1997, Dibango crée le Festival Soirs au Village (titre d'une de ses chansons) dans la ville qui l'a accueilli, Saint-Calais. Ce festival a lieu tous les ans depuis.
En 2001, il est invité par Werrason pour une collaboration dans la chanson humanitaire Croix-Rouge de l'album Kibwisa Mpimpa avec la chanteuse Nathalie Makoma.
En 2000, le chanteur guadeloupéen Luc Léandry l'invite sur le titre Bondié bon extrait de son album Peace and love.
En 2007, Manu Dibango est le parrain officiel de la vingtième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) du au [14].
Le , Manu Dibango décide d'attaquer les maisons de disques de Michael Jackson et de Rihanna (Sony BMG, Warner et EMI) pour avoir utilisé sans autorisation le thème de Soul Makossa[12]. Le tribunal a donné sa décision le en déboutant sur la forme le chanteur camerounais. Finalement la procédure se solde par un arrangement financier à l'amiable[15].
Le , la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie, Michaëlle Jean, nomme Manu Dibango « grand témoin de la Francophonie » aux Jeux olympiques et paralympiques de Rio 2016[16].
Le , il passe en vedette au premier Jazz Festival de Port-Barcarès.
Manu Dibango fut animateur de radio durant 20 ans sur Africa Radio[17].
Il participe au concert « Libérez Mandela » à la Fête de l'Humanité de 1985, aux côtés de Salif Keïta, Max Roach, Eddy Louiss et Bernard Lubat[18].
En , à la suite de la démission de Nicolas Hulot, il signe avec Juliette Binoche la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'humanité », qui paraît en une du journal Le Monde, avec pour titre L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[19].
Manu Dibango meurt le 24 mars 2020 à l'hôpital de Melun[2],[3], six jours après avoir été hospitalisé, des suites de la Covid-19. Inhumé le 27 mars dans le cimetière du Père-Lachaise (44e division)[20],[21], sa famille indique qu’un hommage lui sera rendu après la période de confinement de la population en France[22].
Manu Dibango a quatre enfants, Georgia, l'aînée, de son union avec son épouse Coco Dibango dite son Ange-Gardien, aux côtés de son père sur scène, danseuse et choriste dans divers albums, dont le fameux titre "Qui est Fou de Qui, Chouchou" en 1976 (duo père fille) puis manager de son père (1995-2002), Michel (qui a aussi travaillé aux côtés de son père), James (artiste et musicien connu sous le nom de James BKS[23]) et Marva la dernière des enfants.
(LPs, bandes originales, compilations)
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2021-06-12 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=528655