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Luiz Inácio Lula da Silva | ||
Luiz Inácio Lula da Silva en 2022. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république fédérative du Brésil | ||
En attente d'investiture – | ||
Élection | ||
Vice-président | Geraldo Alckmin (élu) | |
Prédécesseur | Jair Bolsonaro | |
– (8 ans) |
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Élection | ||
Réélection | ||
Vice-président | José Alencar | |
Prédécesseur | Fernando Henrique Cardoso | |
Successeur | Dilma Rousseff | |
Ministre de la Maison civile | ||
– (1 jour) |
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Président | Dilma Rousseff | |
Prédécesseur | Jaques Wagner | |
Successeur | Eva Chiavon (intérim) Eliseu Padilha |
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Député fédéral | ||
– (4 ans) |
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Élection | ||
Circonscription | São Paulo | |
Législature | 48e | |
Groupe politique | PT | |
Prédécesseur | Carlos Alberto de Carli | |
Successeur | José Serra | |
Président du Parti des travailleurs | ||
– (14 ans, 9 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Parti créé | |
Successeur | Rui Falcão | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Luiz Inácio Ferreira da Silva | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Caetés, Pernambouc, Brésil | |
Nationalité | Brésilien | |
Parti politique | Parti des travailleurs | |
Conjoint | Maria de Lourdes da Silva (1969-1971) Marisa Letícia Casa (1974-2017) Rosângela da Silva (depuis 2022) |
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Profession | Ouvrier métallurgiste | |
Religion | Catholicisme romain | |
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Présidents de la République fédérative du Brésil | ||
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Luiz Inácio Lula da Silva (/luˈiz iˈnasju ˈlulɐ dɐ ˈsiwvɐ/[1] Écouter), plus souvent appelé « Lula », né le à Caetés (Brésil), est un homme d'État brésilien, président de la république fédérative du Brésil du au . Il devrait l’être à nouveau à partir du .
Ouvrier métallurgiste de profession, il participe en 1980 à la fondation du Parti des travailleurs (PT), mouvement d'inspiration socialiste, dans un contexte de grèves et d'opposition à la dictature militaire. Au cours de la décennie, le PT devient une formation de premier plan de la vie politique brésilienne. En 1989, quatre ans après la fin de la dictature, Lula s'incline au second tour de l’élection présidentielle face à Fernando Collor (PRN), réunissant 47,0 % des voix. À nouveau candidat en 1994 et 1998, il est éliminé dès le premier tour par Fernando Henrique Cardoso.
Élu président de la république fédérative du Brésil lors de l'élection présidentielle de 2002 face à José Serra (PSDB) avec pour colistier le centriste José Alencar, il est réélu en 2006 en l'emportant une nouvelle fois sur le candidat du PSDB, cette fois-ci Geraldo Alckmin. Pour ces scrutins, il réunit respectivement 61,3 % et 60,8 % des suffrages exprimés au second tour.
Pendant sa présidence, Lula met en place des programmes sociaux d'importance – notamment la Bolsa Família et Fome Zero –, améliore sensiblement la situation économique du pays et s'implique dans les questions internationales. Ses mandats sont également marqués par des scandales financiers, qui abîment l'image de son parti et du gouvernement. La Constitution brésilienne lui interdisant de se représenter, sa cheffe de cabinet, Dilma Rousseff, reçoit son soutien et remporte le scrutin présidentiel de 2010.
Alors qu'il est soupçonné de corruption et de blanchiment d'argent dans l'affaire Petrobras, Dilma Rousseff le nomme en 2016 ministre de la Maison civile, mais cette nomination controversée est aussitôt suspendue par la justice. En 2018, il est condamné en appel à douze ans de prison. Alors qu'il est désigné candidat du PT à l'élection présidentielle de 2018, pour laquelle il est donné favori, il est emprisonné et déclaré inéligible, avant d'être condamné dans une autre affaire.
À la suite d’un recours, il est libéré en 2019. En 2021, le Tribunal suprême fédéral reconnaît la partialité du juge Sergio Moro, qui l'avait fait condamner, et annule ses deux condamnations pour vice de forme. Cette décision permet à Lula de se présenter à l’élection présidentielle de 2022, avec son ancien adversaire de droite Geraldo Alckmin comme colistier à la vice-présidence. Il l’emporte au terme du scrutin présidentiel le plus serré de l’histoire du Brésil, obtenant 50,9 % face au président sortant, Jair Bolsonaro. Cependant, sa coalition de gauche est très minoritaire au Congrès national.
Né le (officiellement le [2]) dans le village de Caetés (État du Pernambouc, région Nord-Est), il est le septième et avant-dernier enfant d'Aristides Inácio da Silva (1913-1978) et d'Eurídice Ferreira de Mello (1915-1980), connue sous le nom de Lindu, un couple d'agriculteurs analphabètes[3]. Sa mère est particulièrement pieuse et descend de grands-parents italiens[4].
Conformément à la tradition des pays lusophones, il reçoit comme double nom l'un des deux noms de sa mère, « Ferreira », suivi de l'un des deux noms de son père, « [da] Silva » : il est donc déclaré à sa naissance « Luiz Inácio Ferreira da Silva ». Comme de nombreux « Luiz » du Nord-Est, il est surnommé « Lula », qui signifie calamar en portugais. En 1982, il intègre ce surnom à son nom de famille sur les registres de l'état civil, omettant désormais le nom de sa mère : son nom complet devient ainsi « Lula da Silva ». Son surnom officialisé sert à le désigner de façon abrégée, le patronyme « [da] Silva » étant extrêmement courant[5].
Sa famille est de condition très modeste, peinant notamment à avoir accès à l'eau potable. Occupée par l'éducation de ses enfants, la mère de Lula accepte de se faire aider dans les tâches ménagères par l'une de ses cousines, alors adolescente, Valdomira Ferreira de Góis, surnommée « Mocinha ». Cette dernière devient la maîtresse de son mari Aristides, dont elle tombe enceinte en 1945, en même temps que Lindu[4],[6].
Cette même année, à quelques jours de la naissance de Luiz, au prétexte de fuir la misère de la campagne de sa région natale du Nord-Est (Nordeste), Aristides Inácio da Silva part s'engager comme docker dans le port de Santos, à 70 km de São Paulo, d'où il envoie de l'argent à Lindu, qui bénéficie en outre de l'aide de son frère Sérgio. Aristides emmène avec lui Mocinha, avec qui il aura dix enfants[7].
En 1950, à l’âge de cinq ans, Lula rencontre pour la première fois son père, revenu dans le Nord-Est avec deux fils nés de sa relation avec Mocinha. Son père met de nouveau Lindu enceinte, avant de quitter rapidement le foyer pour retourner dans le Sud-Est[4]. Élevé avec ses frères et sœurs ainsi que des cousins, Lula est particulièrement proche de son frère aîné de quatre ans José, dit Frei Chico, qui l’initiera au syndicalisme[4].
Alors que le climat est devenu particulièrement rude dans le Nord-Est, Lindu rejoint son mari au port de Santos en décembre 1952, après treize jours de voyage (connu sous le nom de « pau-de-arara »). Les conditions de vie de la famille s'améliorent mais Aristides, qui partage sa vie entre ses deux femmes, devient arbitraire, alcoolique et violent. Lindu met au monde des jumeaux, qui meurent quelques jours après leur naissance[6].
En raison du caractère de son époux, Lindu décide finalement de le quitter et de s'installer avec ses enfants dans une maison en bois située près de la mer, avant de déménager à Vila Carioca, un quartier de la ville de São Paulo, en 1955[6]. Lula et son frère Frei Chico vivent quelque temps avec leur père, au sein de leur deuxième famille. Par la suite, Lula ne revoit presque plus Aristides, enterré indigent, et n’apprend sa mort que quelques jours après l’enterrement[8].
En 1969, Lula épouse Maria de Lourdes da Silva, une ouvrière du Minas Gerais, sœur de son meilleur ami, Jacinto Ribeiro dos Santos. Peu cultivée, celle-ci se montre réticent à son engagement syndical[6]. En 1971, ayant contracté une hépatite avant la fin de sa grossesse, elle meurt des suites d’une césarienne, décidée par les médecins pour tenter de sauver la mère et l’enfant[6].
Dans l'État de São Paulo, lorsque les deux familles de son père vivent ensemble, Lula effectue ses études au ‘’Grupo Escolar Marcílio Dias’’, malgré les réticences de son père.
« Sérieux mais parfois imprévisible », selon les termes de sa biographe Denise Paraná, Lula, tout comme sa fratrie, aide ses parents à subvenir à leurs besoins : il est d’abord vendeur à la criée dès l’âge de huit ans, puis effectue des petits travaux dans la rue (vendeur de nourriture, cireur de chaussures...) et devient livreur pour un pressing à 12 ans. En 1960, il décroche son premier emploi officiel, celui de téléphoniste pour les Magasins généraux Colúmbia, mais il se montre trop timide pour un tel poste[6],[9].
Toujours en 1960, à 15 ans, Lula commence à suivre les cours du Service national d’apprentissage industriel (SENAI), puis devient apprenti mécanicien dans l’entreprise métallurgiste Parafusos Marte. En 1962, alors qu’il effectue un stage, il s’enfuit lors d’un mouvement de grève qui fait des blessés[6]. L’année suivante, en 1963, il obtient son diplôme de tourneur-mécanicien au SENAI. En 1964, alors qu’il est embauché pour les veilles de nuit à l’usine Independência Metalúrgica, il travaille sur une fraiseuse lorsque un boulon cède et une presse vient s’écraser sur sa main, sectionnant une partie de son auriculaire gauche. Un médecin du travail ordonne alors son amputation du doigt. Cet accident lui vaut d’être indemnisé à hauteur de 350 000 cruzeiros, ce qui lui permet notamment d’acheter un terrain à la périphérie de São Paulo[6],[10],[11].
Il connaît une période de chômage en 1965[6].
Dans les années 1960, le Brésil connaît un boom économique, mais qui ne profite pas à la classe ouvrière. D'abord peu politisé, Lula s'engage dans le syndicalisme après un drame familial : la mort de sa femme en couches, avec leur premier enfant. Dévasté, il s'immerge dans l’action syndicale pour tenter d’oublier sa tragédie personnelle[12].
En 1967, ouvrier chez Indústrias Villares à São Bernardo do Campo, il adhère au Syndicat de la métallurgie, sous l’impulsion de son frère Frei Chico, militant au Parti communiste brésilien (PCB). En 1969, il devient secrétaire général suppléant du syndicat de São Bernardo do Campo et Diadema[6]. Il accède à la présidence du syndicat en 1975[13].
Ses talents d'orateur et de négociateur sont remarqués et il s'impose comme une figure du syndicalisme brésilien, avec son épaisse barbe et ses cheveux en bataille. L'entreprise Volkswagen collabore avec la dictature militaire en lui transmettant des informations sur Lula et d'autres dirigeants syndicaux[14].
Ses prises de position lui valent alors quelques brefs séjours en prison sous le régime militaire. Sur sa première arrestation, il affirme avoir eu peur d'être « liquidé » par le pouvoir en place alors que son arrestation n'était pas officielle. Frei Beto ayant assisté à son arrestation chez lui et ayant appelé Dom Paulo, la nouvelle se diffusa rapidement à la radio[15].
Luiz Inácio Lula da Silva décide de passer du syndicalisme à la politique en 1980 en fondant le Parti des travailleurs (Partido dos Trabalhadores), à une époque où le général João Figueiredo préparait lentement le pays au retour de la démocratie.
En 1982, il est une première fois candidat au poste de gouverneur de l'État de São Paulo, puis il commence à constituer ses propres réseaux d'influence en faisant élire ou nommer des militants de son parti dans les mairies, au parlement et dans les sphères des affaires de l'État.
En 1985, d'immenses manifestations populaires obligent le général João Figueiredo à rendre le pouvoir, et un civil, Tancredo Neves est élu président de la République, mais meurt 4 mois après son élection. Le vice-président José Sarney le remplace à la présidence et il impose un programme d'austérité économique et introduit une nouvelle monnaie pour tenter de contenir une inflation galopante qui se montera à 1000 % en 1989.
En 1986, Lula est élu député et rentre au Congrès. Il participe à la Constitution, mais renonce peu après.
Le , une nouvelle Constitution plus démocratique est promulguée en remplacement de celle de 1969. Elle établit un régime présidentiel et le suffrage universel avec vote obligatoire. Elle met en place un Sénat (81 sénateurs élus pour huit ans), et une Chambre des députés (503 députés élus pour quatre ans).
En , se déroulent les premières élections démocratiques depuis trente ans. Lula se présente pour la première fois à la présidence de la République. À cette occasion, il décide de changer son image pour avoir plus de chance de réussite : il taille sa barbe et se fait refaire les dents. Cependant, il perd face à Fernando Collor de Mello, candidat soutenu par la plupart des médias et dont le budget de campagne atteint les 100 millions de dollars[16], qui devient le premier président de la République réellement élu par le peuple après 1960.
En 1994, le Brésil met en œuvre un nouveau plan d'austérité économique pour pallier les conséquences de la récession mondiale. Lula se présente une deuxième fois à la présidence. Fernando Henrique Cardoso est élu président de la République avec 54,3 % des suffrages exprimés, contre 27 % à Lula.
De violents affrontements éclatent entre 1995 et 1996 entre les propriétaires terriens et les sans-terres. Le président Fernando Henrique Cardoso fait alors redistribuer 1 000 km2 de terres de riches domaines privés pour les donner à plus de 3 600 familles pauvres, et autorise la reprise de terres attribuées aux Indiens.
En 1998, Lula se présente une troisième fois à la présidence, mais il est battu dès le premier tour. Son échec peut s'expliquer par un discours perçu comme trop radical et par la forte popularité du gouvernement sortant, qui bénéficie notamment d'une bonne situation économique. Confronté à un rejet important des « élites » économiques et d'une partie des classes moyennes, le Parti des travailleurs modère par la suite ses positions sur les thèmes du remboursement de la dette extérieure, de la réforme agraire, ou encore des traités de libre-échange[17].
Le , Luiz Inácio Lula da Silva est élu président de la République au second tour de l’élection présidentielle, face à José Serra. Son colistier à la vice-présidence est le centriste José Alencar. Il prend ses fonctions le .
Premier président brésilien de gauche, chantre de la démocratie participative expérimentée à Porto Alegre, il ne remet pas en question la rigueur budgétaire des années précédentes mise en œuvre par son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso, et accepte le code de conduite du Fonds monétaire international (FMI). Il est confronté à la difficulté de mettre en œuvre ses ambitions et aux espoirs qu'il a soulevés auprès de ceux qui l'ont soutenu et espèrent de lui des emplois, des écoles, une couverture sociale généralisée, l'amélioration du service public de l'éducation et de la santé. Lula poursuit la politique exigée par le FMI tout en militant, avec l'Argentine, pour un assouplissement. Il choisit comme ministre de l'Économie Antonio Palocci, ancien trotskiste converti à l'économie du marché, pour renforcer la crédibilité du Brésil et attirer les investissements étrangers.
Cependant, dans les rangs du PT autant que dans les populations des favelas, du Nordeste et dans les usines, l'impatience gronde, les méfiances s'accumulent et les premiers mouvements sociaux se font jour, menés par le Mouvement des sans-toit et le Mouvement des sans-terre. Les appels à la mise en œuvre de ses promesses électorales se multiplient. Fin 2003, les objectifs fixés par le FMI ayant été atteints, Lula annonce que la période de rigueur est arrivée à son terme. La reprise économique se confirme au Brésil à la fin du premier semestre 2004, avec l'augmentation de la production industrielle et la baisse du chômage.
En 2003, Lula lance la « Bolsa Família », un programme d'allocations familiales considéré comme le principal pilier de sa politique de lutte contre la pauvreté. Le revenu des plus pauvres progresse de 14 % en 2004, la Bolsa Familia comptant selon les estimations pour les deux tiers de cette croissance[18]. En 2004, il lance le programme des « pharmacies populaires », destinées à rendre accessible aux plus défavorisés les médicaments jugés essentiels. En 13 ans d'existence du programme (supprimé par le gouvernement conservateur de Michel Temer en 2017), 43 millions de Brésiliens en bénéficieront[19]. En 2006, les disparités de revenus au Brésil sont ramenées à leur plus bas niveau depuis 1960 selon une étude de l'ONU[18], mais restent néanmoins très élevées[20].
Il met en place le programme Fome Zero (« Faim zéro »), qui permet aux familles indigentes l’accès aux produits alimentaires de base, par le biais d’aides sociales[20]. À l'été 2007, il débloque 2,6 milliards d'euros pour améliorer les conditions de vie dans les favelas (collecte d'eaux usées, raccordement à l'eau potable, à l'électricité, goudronnage des principales voies d'accès). La priorité est donnée aux grandes agglomérations urbaines, où les problèmes de logement et de violence sont cruciaux. Plus de 12 millions de Brésiliens vivent alors dans des favelas, en périphérie des villes, et seulement 53 % des domiciles brésiliens sont raccordés aux égouts.
Lula lance un programme d'aides au logement nettement supérieur par son ampleur aux politiques développées jusqu'alors. Plus de 15 milliards d'euros sont investis pour l'assainissement des eaux et l'urbanisation des favelas, et plus de 40 milliards dans le logement. En priorité, le gouvernement se propose de reloger les populations pauvres qui occupent les « zones à risques », sujettes aux inondations ou aux éboulements de terrains, puis d'étendre le réseau électrique, de lancer des travaux d'aménagement des rues et d'amélioration de l'habitat précaire. Le gouvernement entreprend de démocratiser l'accès au crédit immobilier[21].
Durant sa présidence, quelque trente millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté[22]. La malnutrition a reculé de 70 % et la mortalité infantile de 47 %. En reconnaissance de ses résultats, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) lui décernent en le titre de « champion mondial dans la lutte contre la faim »[23].
Dans un pays marqué par les inégalités raciales, Lula crée en 2003 un secrétariat d'État à la Promotion de l'égalité raciale. Plusieurs de ses nominations visent par ailleurs à promouvoir des personnalités noires ou métisses : Gilberto Gil devient ministre de la Culture, Marina Silva ministre de l'Environnement et Joaquim Barbosa juge au Tribunal suprême fédéral. Sous l'impulsion du PT et de mouvements noirs, le Sénat adopte en 2010 le « statut de l'égalité raciale »[24]. En , Lula fait durcir les conditions d'acquisition d'armes à feu[25]. En , le principe d'interdiction de ces armes est rejeté par référendum[26].
Il signe, le , le décret lançant le troisième programme national des droits de l'homme, qui prévoit l'adoption de quelque 500 mesures et le vote de 27 lois nouvelles, ainsi que la création d'une Commission de réconciliation concernant la période de la dictature militaire (1964-1985)[27]. L'armée s'est opposée à la création de cette commission, deux des trois commandants militaires ayant menacé de démissionner, conjointement avec le ministre de la Défense Nelson Jobim[28]. Le ministre chargé du Secrétariat des droits de l'homme, Paulo Vannuchi, ami de 30 ans de Lula, a lui aussi menacé de démissionner si le Programme des droits de l'homme était vidé de son contenu. On estime à environ 400 le nombre de victimes (morts et disparus) de la dictature, aucun procès n'ayant eu lieu, contrairement aux autres pays du Cône sud affectés par la « guerre sale »[28].
En matière de protection de l’environnement, la création de zones de conservation et de réserves indigènes entraîne une diminution substantielle de la déforestation à partir de 2004[29].
Tout en conservant des relations étroites avec les États-Unis, il rompt avec l'alignement traditionnel du Brésil sur Washington. Il se rapproche notamment du Venezuela et de l'Amérique centrale, de l'Afrique et du Moyen-Orient. Le Brésil accueille ainsi pour la première fois, en , un sommet Amérique latine-pays arabes, et reconnaît la Palestine en 2010[30].
Il favorise l'intégration régionale, interdisant à son gouvernement la conduite agressive réclamée par la presse. Selon lui, « le Brésil a tout intérêt à avoir des voisins solides, et non pas appauvris et fragilisés par des crises sociales et politiques ». En , il qualifie de « souveraine » la décision du président bolivien Evo Morales de nationaliser les champs de gaz boliviens exploités par Petrobras, alors que d'autres exigent l’envoi de troupes brésiliennes pour riposter contre le gouvernement bolivien. Il met également fin à la vieille dispute avec le Paraguay en acceptant de revoir les termes de l’exploitation du barrage d'Itaipu[30].
Il milite pour la réforme du Fonds monétaire international (FMI), au sein duquel les grands pays émergents ont peu de droits de vote comparé à leur contribution économique. En 2008, douze pays latino-américains constituent à Brasilia l'Unasur pour se substituer à l'OEA et à la domination exercée par les États-Unis sur cette organisation[30]. S'opposant au consensus de Washington, alors en vigueur dans la plupart des grandes institutions internationales, il signe avec Néstor Kirchner le consensus de Buenos Aires l'année de sa prise de fonction.
Il s'oppose aux États-Unis lors du coup d'État de 2009 au Honduras en exigeant le rétablissement de Manuel Zelaya à la présidence, jusqu’à la fin de son mandat. Celui-ci trouve refuge à l'ambassade brésilienne[30].
Briguant un second mandat lors de l'élection présidentielle de 2006, Lula part largement favori face à Geraldo Alckmin, candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). Selon les sondages, l'action de Lula est jugée positivement pour son action contre la faim et la pauvreté, mais parait plus mitigée dans les domaines de la violence et de la corruption.
La campagne est marquée par le scandale des mensualités, un système de détournement de fonds publics pour l'achat de votes et de soutiens de parlementaires à l’action de Lula entre 2003 et 2005. La direction du Parti des travailleurs est poussée à la démission, tandis que Lula doit remplacer son ministre des Finances, Antonio Palocci. En 2012, la Cour suprême du Brésil confirmera l'existence de ce système et condamnera plusieurs personnalités du PT[31] ,[32].
Le , après un résultat de premier tour jugé décevant, Lula est réélu au second tour avec 60,8 % des suffrages.
Très populaire parmi les Brésiliens vivant en ville, il suscite néanmoins la méfiance des médecins, des petits chefs d'entreprise et de la classe moyenne supérieure[33]. Si l'action de Lula a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté, ses opposants font valoir qu'il a pour ce faire massivement augmenté les dépenses publiques, ce qui pénalisera les finances du Brésil après son départ de la présidence[33].
Il quitte la présidence avec un taux de popularité atteignant 87 % selon l’institut Ibope[34]. Malgré une satisfaction générale quant à son action, une majorité de la population se déclare insatisfaite de sa politique en matière de santé et de sa politique fiscale[35].
Alors qu'il ne peut briguer un troisième mandat consécutif, sa chef de cabinet et « protégée » Dilma Rousseff lui succède le . Au vu de sa popularité, l'hypothèse que Lula retrouve la présidence à l'issue du mandat de Rousseff est évoquée[36]. Désigné personnalité de l'année 2009 par le journal Le Monde, Lula est classé l'année suivante par le Time comme le dirigeant le plus influent au monde[37].
L'hôpital syro-libanais de São Paulo, annonce, en , que Lula est atteint d'une tumeur localisée dans le larynx et qu'il devra subir une chimiothérapie « sous forme ambulatoire[38] ». En , l'hôpital affirme que son cancer du larynx a connu une « rémission complète »[39].
Le , devant le risque de délitement de sa majorité parlementaire, Dilma Rousseff le nomme ministre de la Maison civile, la plus haute fonction du gouvernement[40].
Cette nomination entraîne les huées de participants à son investiture au palais présidentiel et la protestation d'une grande partie de la classe politique brésilienne[41]. Une demi-heure après sa nomination, la justice suspend en référé sa prise de fonction, considérant que « Dilma Rousseff a commis un délit en nommant Lula ministre pour lui permettre d’échapper à la justice »[42]. Des tribunaux annulent ensuite ces ordonnances mais le lendemain, le , un juge du Tribunal suprême fédéral confirme la suspension de l'entrée de Lula au gouvernement dans l'attente du verdict collégial définitif de la juridiction[43]. Un enregistrement téléphonique entre la présidente Rousseff et Lula rendu public par le juge Sérgio Moro deux jours plus tôt, le , laissait clairement entendre qu'il y avait eu arrangement entre eux deux pour lui éviter la prison[44].
Alors que des chefs d'État sud-américains de gauche (Nicolás Maduro, Evo Morales, Michelle Bachelet et Rafael Correa) lui apportent leur soutien[42],[45],[46], les manifestations se succèdent contre le gouvernement à Brasilia et São Paulo, avec parfois des violences[47].
Le , le procureur préconise au Tribunal suprême fédéral d'annuler son entrée au gouvernement[48]. Le 20 du même mois, le Tribunal suprême reporte l'audience prévue pour statuer sur sa nomination[49]. Eva Chiavon assure l'intérim[50]. Après la suspension de Dilma Rousseff, le nouveau président intérimaire, Michel Temer, nomme Eliseu Padilha[51], puis, après la destitution de la présidente, l'audience prévue est définitivement annulée.
À partir de 2011, Lula est mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, notamment pour corruption, blanchiment d'argent, détournement de fonds publics et entrave à l'exercice de la justice[52],[53],[54]. L'ancien président se défend d'avoir commis tout acte illégal et affirme que les poursuites dont il fait l’objet sont le résultat de la volonté des « élites » de l'écarter de la course à l’élection présidentielle de 2018[55],[56]. Dès la réélection de Dilma Rousseff en 2014, Lula laisse en effet connaître son intention de briguer un troisième mandat présidentiel.
La principale affaire le visant s’inscrit dans le cadre du scandale Petrobras. Il est accusé d’être intervenu pour l’attribution de contrats à l’entreprise pétrolière Petrobras en échange de 3,7 millions de reals — dont un luxueux appartement —. En , le juge Sérgio Moro le condamne à neuf ans et six mois de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent[57]. En appel, en , la peine est portée à douze ans et un mois d’emprisonnement[58],[59]. Les partisans de Lula et des spécialistes du Brésil remettent en cause le bien fondé juridique de cette condamnation, notamment l’absence de preuve matérielle, dénonçant un parti pris de la justice brésilienne[60],[59].
Le , dans un contexte de fortes tensions dans le pays, les juges de la Cour suprême rejettent la demande d'Habeas corpus de Lula, ce qui ouvre la voie à son emprisonnement[61]. Le , Lula se constitue prisonnier[62]. Son arrestation répond à une nouvelle jurisprudence, la Constitution brésilienne indiquant pourtant qu'aucun justiciable ne peut être arrêté avant la fin de la procédure[40]. Malgré ses ennuis judiciaires, il est désigné candidat du Parti des travailleurs à l’élection présidentielle de 2018[63]. Les sondages le donnent alors favori du scrutin en le créditant d’environ 30 % à 40 % d'intentions de vote au premier tour[64],[65],[66]. Le , à la suite de sa condamnation dans le scandale Petrobras, le Tribunal suprême fédéral prononce son inéligibilité[66]. Le Comité des droits de l'homme des Nations unies s’était prononcé contre une telle mesure[67]. Le PT est ensuite contraint de désigner Fernando Haddad comme candidat du parti[68],[69]. Le scrutin présidentiel est finalement remporté au second tour par le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, face à Haddad.
Dans le cadre de l'affaire de le rénovation d'une propriété, en , Lula est condamné à 12 ans et 11 mois de réclusion pour corruption et blanchiment[70]. En avril suivant, sa première peine est réduite à huit ans et dix mois d'emprisonnement[71].
Le journal d'investigation The Intercept affirme, en , que le juge Sérgio Moro — devenu ministre de la Justice de Jair Bolsonaro — et les enquêteurs chargés de l'enquête anticorruption Lava Jato auraient comploté entre eux pour empêcher Lula de se présenter à l'élection présidentielle de 2018[72],[73]. Le Tribunal suprême fédéral décide alors de reprendre son procès[74].
En , après avoir accompli le sixième de sa peine, Lula rejette tout régime de semi-liberté, déclarant préférer prouver son innocence et estimant qu'accepter la mesure équivaudrait à un aveu de culpabilité[75].
Le , au lendemain du changement par la Cour suprême de la jurisprudence sur l'Habeas corpus, il est libéré, sa condamnation n'étant pas jugée définitive[76]. Il est alors accueilli par plusieurs de ses partisans, dont sa compagne Rosângela da Silva, avec qui il se remarie en 2022[77],[78]. Il reste mis en examen dans six affaires de corruption[79]. Il est acquitté en décembre pour l'une de ces accusations[80].
En , Edson Fachin, juge au Tribunal suprême fédéral, annule les condamnations visant Lula, estimant que le tribunal de Curitiba n’était pas compétent pour juger les quatre affaires le concernant, celles-ci étant renvoyées devant un tribunal fédéral de Brasilia[81]. En attendant de nouveaux jugements, les droits politiques de Lula sont restaurés et sa candidature à l'élection de 2022 est possible[82]. En , le Tribunal suprême fédéral confirme l’annulation des condamnations[83]. Le Tribunal suprême établit dans un jugement la partialité du juge Sergio Moro, celui-ci s'étant entendu avec des enquêteurs pour faire écarter Lula de l'élection présidentielle de 2018[40].
L'ancien président est en acquitté de sept des onze chefs d'accusation retenus contre lui mais doit encore être jugé dans quatre affaires, plus mineures[40].
Le Comité des droits de l'homme de l'ONU conclut en 2022 que l'enquête ayant conduit Lula en prison en 2016 n’a pas respecté ses droits[84]. L’enquête Lava Jato est désormais considérée comme « le plus grand scandale judiciaire de l’histoire du Brésil »[85]. Des enquêtes ont démontré comment les procédures furent entachées de nombreuses irrégularités et de confusions, révélé des messages compromettants échangés entre les procureurs et le juge Moro en dehors de tout cadre légal, et souligné les motivations politiques de magistrats qui ont instrumentalisé l’enquête afin de neutraliser le Parti des travailleurs[85].
En 2021, à la suite de l'annulation de ses condamnations judiciaires, Lula da Silva confirme son intention d'être candidat à l'élection présidentielle de 2022, vingt ans après sa première élection à la présidence de la République[86]. Il appelle à lancer une procédure de destitution contre le président Jair Bolsonaro, accusé d’interférences dans des affaires judiciaires et critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire de la Covid-19[87].
Comme colistier pour la vice-présidence, il choisit Geraldo Alckmin, un ancien adversaire politique de droite (candidat face à lui au second tour de l'élection présidentielle de 2006) venant de rejoindre le Parti socialiste brésilien pour l'occasion. Ce choix viserait à rassurer les marchés financiers alors que, note la presse, « tout oppose l'ancien métallo Lula, 76 ans, leader historique de la gauche ouvrière, et Geraldo Alckmin, 69 ans, incarnation parfaite de la haute bourgeoisie conservatrice pauliste »[88]. Il s'agirait aussi pour l'ancien président de s'adapter à un système électoral qui n'a jamais permis au Parti des travailleurs de conquérir une majorité au Congrès national, traditionnellement dominé par le « centrão », le contraignant à des alliances atypiques pour gouverner[89]. Cette alliance rappelle la décision de Dilma Rousseff de prendre Michel Temer comme colistier en 2014, bien que le PMDB de Michel Temer était plus centriste que le PSDB de Geraldo Alckmin[90].
La coalition « Tous ensemble pour le Brésil » (Vamos juntos pelo Brasil), formée de neuf partis soutenant la candidature de Lula, présente un programme axé sur les questions sociales (notamment le pouvoir d'achat) et la protection de l'environnement[91]. Donné largement battu, Jair Bolsonaro multiplie les initiatives dans les semaines précédant le premier tour : hausse des minima sociaux, chèques énergie, baisses d’impôts, pressions sur le groupe pétrolier Petrobras pour revoir ses tarifs à la baisse, conduisant le prix moyen de l’essence à chuter à son plus bas niveau en deux ans[92].
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le , l'écart entre les deux principaux candidats est plus faible que prévu. L'ancien chef de l'État arrive effectivement en tête, mais, avec 48,4 % des voix exprimées, manque une élection au premier tour annoncée par plusieurs enquêtes d'opinion. Il devance de cinq points Jair Bolsonaro (43,2 %) alors que les derniers sondages donnaient 10 à 15 points de retard à ce dernier. Le scrutin marque une polarisation de la vie politique brésilienne, le score cumulé des autres candidats ne dépassant pas les 10 %[93],[94].
Le second tour entre Lula et Jair Bolsonaro est fixé au 30 octobre suivant, l'entre-deux-tours s'étalant ainsi sur quatre semaines. La campagne en vue du second tour est particulièrement agressive. Alors que Jair Bolsonaro qualifie son adversaire d'« ivrogne » et l'accuse de vouloir « amener une clique d’incompétents pour diriger le Brésil », un juge du Tribunal supérieur électoral (TSE) ordonne que l'équipe de Lula cesse de diffuser une vidéo associant le président sortant au cannibalisme[95],[96].
Luiz Inácio Lula da Silva, tout juste âgé de 77 ans, l'emporte au second tour de l'élection présidentielle face à Jair Bolsonaro avec 50,9 % des suffrages[97],[98]. C’est le scrutin présidentiel le plus serré de l’histoire du Brésil. Le , Jair Bolsonaro reconnaît la victoire de Lula lors d'un discours qu'il prononce à Brasília[99].
Le , la transition entre Lula et Jair Bolsonaro commence et les derniers barrages routiers mis en place en signe de contestation se lèvent[100].
L'investiture de Lula en tant que 39e président de la république fédérative du Brésil devrait avoir lieu le .
Il devra composer avec un Congrès national toujours morcelé mais davantage marqué à droite que lors des précédentes législatures. Le Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro s'est en effet imposé comme la première force politique lors des élections parlementaires, qui ont vu le « centrão » renforcer sa domination et la coalition Brésil de l'espoir, menée par le Parti des travailleurs (PT) de Lula, arriver en deuxième position avec 16 % des sièges[101].
Le 16 novembre 2022, à la COP27, le président Lula nouvellement élu a promis de mettre un terme à la déforestation en Amazonie. Il a proposé que le Brésil accueille le sommet mondial sur le climat en 2025 (COP30). Lula a assuré que la lutte contre le changement climatique serait au cœur de l'action de son gouvernement, y compris la lutte contre la déforestation et les crimes environnementaux. Il a plaidé pour une réforme des Nations unies, et exprimé un soutien sans détour à la création d'un mécanisme de financement dédié aux « pertes et dommages » causés par le réchauffement climatique dans les pays du Sud[102].
Luiz Inácio Lula da Silva s'oppose en 2022 à la privatisation de l'entreprise publique d'électricité Eletrobras[103].
Avec des personnalités de la gauche internationale, il signe une pétition demandant la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid-19[104].
Il défend la légalisation de l'avortement, très restreint au Brésil, ce qui fait polémique[105],[106]. Il critique ainsi une certaine « idée de la famille » portée par les institutions brésiliennes selon laquelle « l'autorisation d'un homme » est nécessaire avant toute intervention et une législation inégalitaire au préjudice principalement des classes populaires : « Ici, au Brésil, des femmes pauvres meurent en tentant d'avorter quand la dame peut avorter à Paris ou à Berlin »[107]. Cette position est critiquée par les milieux évangéliques et d'extrême droite[108]. Il se déclare favorable à la légalisation du mariage homosexuel[109].
En 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il déclare à propos du président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky que « ce type est aussi responsable de la guerre que Poutine » et critique également les États-Unis et l'Union européenne : « Vous auriez dû dire tout de suite : l'Ukraine n'entrera pas dans l'Otan. Il n'y aurait pas eu la guerre ». Il n'hésite pas à faire preuve d'un antiaméricanisme répandu dans les mouvements de gauche en Amérique latine[110].
Il apporte son soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle française de 2022[111].
En 2003, il reçoit le prix Princesse des Asturies de la coopération internationale, et en 2006, il reçoit le prix de l'« Homme d'État de l'année ». En 2007, il reçoit le prix Lech-Wałęsa « pour avoir fait des efforts pour réduire les inégalités sociales, et avoir été l'avocat d'une compréhension pacifique et d'un partenariat entre les nations, en particulier en renforçant la position des pays en développement dans le concert des nations[112]. ». Il est également récipiendaire de la médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris et lauréat du prix « Mondial UIT des télécommunications et de la société de l’information »[113].
Plusieurs universités lui ont décerné un doctorat honoris causa, dont :
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