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Lucie Baud, née le à Saint-Pierre-de-Mésage et morte le à Tullins (Isère), est ouvrière tisseuse en soierie et syndicaliste, à Vizille près de Grenoble, puis à Voiron[2].
Issue d'une famille de paysans pauvres dans la région grenobloise, Lucie Baud, née Lucie Marie Martin, devient ouvrière tisseuse de soie à l'âge de 10 ans ou 12 ans[3], dans une usine textile de Péage-de-Vizille, pas très loin de chez elle[4]. Elle se marie à 21 ans, le , avec Pierre Jean Baud, de vingt ans son aîné, garde-champêtre de Vizille. Trois enfants naissent : Alexandrine (1892-1959), Pierre Auguste (1897-1898) et Marguerite (1900-1922) ; Lucie Baud continue de travailler en usine.
Elle est veuve à 32 ans, avec deux enfants à charge, et doit quitter son logement de fonction. Quatre mois après le décès de son mari, elle fonde en le Syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille, dont elle devient secrétaire[5],[4]. Ce syndicat tenta de s'opposer à la diminution des salaires due à la mécanisation des techniques de tissage de la soie.
En elle est la seule femme à participer en tant que déléguée syndicale au 6e congrès national de l'industrie textile à Reims[6]. Sa présence est saluée mais on ne lui donne pas la parole.
En 1905 elle déclenche la grève à l'usine Duplan de Vizille ; la grève s'étend à d'autres usines et dure 104 jours. Les tisseuses de soie protestaient notamment contre des cadences de travail, qui devaient passer de treize à quatorze heures par jour[3]. Les apprenties étaient au travail dès l'âge de douze ans. Les commerçants, d'abord hostiles à ce mouvement, ont ensuite soutenu les quelque 200 grévistes, notamment en les nourrissant. Le mouvement de grève échoue, et elle est licenciée.
Licenciée elle est contrainte à quitter la commune de Vizille, elle embauche à Voiron à 30 km de là. Elle joue à nouveau un rôle de premier plan dans la grève de 1906[2], enrôlant les ouvrières italiennes. Mais la grève dite du 1er mai est un semi-échec et elle est à nouveau renvoyée. Découragée, elle fait, en , une tentative de suicide qui la défigure[7].
Elle déménage à nouveau et s'installe à Tullins où elle meurt à l'âge de 43 ans, en 1913.
Son rôle syndical aurait été oublié sans son témoignage écrit Les tisseuses de soie dans la région de Vizille, publié en 1908 dans la revue Le Mouvement socialiste[8] d'Hubert Lagardelle, repris intégralement et présenté par Michelle Perrot dans Le Mouvement Social d'octobre- (no 105).
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