Loïk Le Priol

Loïk Le Priol
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (27 ans)
Nom de naissance
Loïk Frédéric Marie Le PriolVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
École des mousses (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fusilier marin, entrepreneur (depuis ), militant politiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Arme
Unité
Grade militaire
Condamné pour
Violence (), violences volontaires en réunion (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Loïk Le Priol est un militant d'extrême droite français, né le .

Il est suspecté d'avoir assassiné le rugbyman international argentin Federico Martín Aramburú le sur le boulevard Saint-Germain à Paris.

Biographie

Famille

Loïk Le Priol est issu d'une famille d'extrême droite : son père, Denis Le Priol, ancien parachutiste au 17e régiment du génie parachutiste de Montauban, responsable de l’Union nationale des parachutistes et propriétaire d'une boutique de réparation de Jeep militaires, a été proche de la Fédération d'action nationale et européenne (FANE). L'une de ses sœurs fut responsable Île-de-France du Renouveau français, mouvement national-catholique[1].

Carrière, militantisme et premières affaires de violence

Début de carrière dans l'armée

Loïk Le Priol s'engage à l'École des mousses en 2010. À la sortie de cette école, il est affecté dans les fusiliers marins. Désireux d'intégrer les Forces spéciales de la Marine nationale, il réussit le stage commando et devient commando marine. Il est affecté au commando de Montfort, ce qui l'amène à participer à des opérations extérieures au Mali à partir de 2013. Sa participation aux combats au Mali lui valent d'être récompensé par deux citations[1],[2],[3]. Selon Le Point, il aurait participé à des opérations d'élimination de chefs djihadistes au Mali entre 2013 et 2015[4].

Acte de violence envers une femme à Djibouti

Selon Marianne, en mission à Djibouti en 2015, il aurait frappé et étranglé une prostituée à Arta, ce qui a conduit la France à verser 350 000 francs Djibouti (l'équivalent de 1 700 euros) en guise de réparation, à l’État djiboutien[2],[5],[6]. Selon Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress, « l'armée française a payé pour le tirer d'affaire et il a échappé à une condamnation »[7].

Retour en France et militantisme

La même année, il est rapatrié en raison d'un trouble de stress post-traumatique[3].

De retour en France, il milite au sein du syndicat d'extrême droite Groupe union défense (GUD)[1], dont il serait devenu un des leaders selon le site antifasciste du Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême droite et la xénophobie (REFLEXes)[2]. D'après Le Point, depuis 2015, il fréquente les milieux d'extrême droite « quasiment à plein temps » et poursuit pendant un temps une relation avec l'une des filles de Frédéric Chatillon, ancien militant du GUD proche de Marine Le Pen[4].

En octobre 2020, il apparaît aux côtés de son ami Romain Bouvier au volant d'un véhicule de l'avant blindé de l'armée française dans un clip du rappeur Ninho[4].

Condamnation pour violences

En février 2015, son ami Romain Bouvier et lui, ivres, agressent à coup de poings américains et de bombe lacrymogène deux jeunes de 19 ans qui se prenaient en photo devant la Jeep de Le Priol. Une des victimes se voit prescrire six jours d'interruption temporaire de travail. Bouvier et Le Priol sont condamnés en 2017 à une peine d'un an de prison avec sursis et à 2000 euros chacun pour le préjudice moral[4].

Suspicion d'actes de tortures et mise en examen

Loïk Le Priol est poursuivi en justice pour actes de torture. Le , avec la complicité de quatre autres personnes, il aurait humilié et tabassé Édouard Klein, ancien leader du GUD, en le déshabillant et en le frappant, tout en menaçant de le sodomiser sous la menace d'un couteau. Il aurait filmé la scène de violence[1],[8],[9]. Pour ces actes de torture, Loïk Le Priol et Logan Djian sont mis en examen et placés en détention provisoire. Après dix jours, ils paient chacun leur caution de 25 000  et sont libérés. Le procès, après deux reports, doit se tenir en [10],[11]. L'enquête interne de l'armée lui a valu de perdre son contrat avec l'armée en octobre 2017[3],[12].

Entreprenariat

En 2016, il lance la marque de vêtements « Babtou Solide Certifié », visant un public identitaire[13] (le mot Babtou est obtenu par inversion des syllabes de toubab, un terme utilisé en Afrique pour désigner les Blancs[14]). Des personnalités d'extrême droite comme Julien Rochedy ou Christian Piquemal en font la publicité[13]. Elle est radiée du registre national du commerce et des sociétés en juin 2017. Le Priol se lance ensuite comme revendeur indépendant pour une société de ventes multi-niveaux[2], puis rejoint l'entreprise de réparation et de location de Jeep militaires de son père[15].

Suspicion de meurtre

Dans la nuit du 18 au , le rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, joueur international et double champion de France avec le Biarritz olympique, est à Paris avec son ancien coéquipier, le néo-zélandais Shaun Hegarty, pour assister au match de rugby France-Angleterre. Une rixe survient avec un groupe de trois personnes à la terrasse du bar Le Mabillon. Selon Shaun Hegarty, des propos à connotation raciste — « vous n'êtes pas d'ici », « on est chez nous » — auraient été tenus par le trio d'extrême droite[16]. Les deux groupes sont séparés par des videurs. Les rugbymen rentrent à pied vers leur hôtel quand le trio se porte à leur hauteur en Jeep : l'un d’eux descend de voiture et tire six balles dans le dos de Federico Martín Aramburú, dont quatre[17] ont touché la victime qui meurt sur place peu après[1],[16].

Les suspects sont identifiés grâce à des témoins et des images de vidéosurveillance[18] ; il s'agit de Loïk Le Priol, auteur présumé des coups de feu, Lyson Rochemir[19] sa compagne, conductrice du véhicule[20], et Romain Bouvier, un autre militant proche du GUD[2]. Arrêtée le 21 mars, la jeune femme de 24 ans est mise en examen le lendemain pour complicité d'assassinat[21] et incarcérée[22]. Loïk Le Priol est interpellé par les autorités hongroises au poste-frontière routier de Záhony lors d'un contrôle avant de passer la frontière hungaro-ukrainienne[14],[23], le à 20 h 15[24],[25], et doit être remis aux autorités françaises avant le 4 avril[26]. Romain Bouvier est appréhendé le à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention de Nantes[27].

Distinctions

Notes et références

  1. a b c d et e Marine Turchi, « Assassinat du rugbyman Aramburu : l’itinéraire du militant d’extrêm... » Accès limité, sur Mediapart, (consulté le ).
  2. a b c d et e Christophe-Cécil Garnier et Tomas Statius, « Loïk Le Priol, le néofasciste soupçonné du meurtre du rugbyman Federico Martín Aramburú arrêté en Hongrie : Un ex-militaire au passé violent » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Eric Marmottans, « Qui est le meurtrier présumé de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu à Paris » Accès limité, sur Var-Matin, (consulté le ).
  4. a b c et d Aziz Zemouri, « Loïk Le Priol, la dérive ultra-violente d’un traumatisé de guerre » Accès payant, sur Le Point, (consulté le )
  5. Paul Conge, « Du GUD à l'huile d'olive : qui est Loïk Le Priol, soupçonné d'avoir tué Federico Aramburu ? » Accès limité, sur Marianne, (consulté le ).
  6. « Le parcours saisissant de Loïk Le Priol, militant d'extrême droite soupçonné d'avoir tué Federico Martin Aramburu », sur Le HuffPost, (consulté le )
  7. Pablo Pillaud-Vivien, « Mathieu Molard : “Loïk Le Priol a été formé pour être un tueur” », sur regards.fr (consulté le )
  8. Paul Conge, « Ultradroite : cinq gros bras du GUD seront jugés pour violences avec arme en réunion en octobre 2021 » Accès libre, sur Marianne, (consulté le ).
  9. Mathieu Molard, « Le fondateur de « Babtou solide » se filme pendant qu’il passe à tabac un ex-camarade » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le ).
  10. Paul Conge, « Ces militants du GUD avaient tabassé et humilié leur ex-chef : les dessous de l'affaire » Accès libre, sur Marianne, (consulté le ).
  11. Mathias Destal, « "Babtou solide" : ce militant d'extrême droite qui avance en streetwear » Accès limité, sur Marianne, (consulté le ).
  12. République française, « CAA de MARSEILLE, 7eme chambre - formation a 3, 11/06/2021, 20MA01223, Inédit au recueil Lebon » Accès libre, sur Légifrance, (consulté le ).
  13. a et b Tomas Statius, « Babtou Solide Certifié, la marque qui cartonne à l’extrême droite : « On surfe sur une vague identitaire » » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le ).
  14. a et b AFP, « Le nationaliste Loïk Le Priol, principal suspect de l’assassinat du rugbyman Aramburu, arrêté en Hongrie » Accès libre, sur L'Obs, (consulté le ).
  15. Maxime Macé et Pierre Plottu, « Loïk Le Priol, itinéraire d’un néofasciste fasciné par la violence » Accès payant, sur Libération, (consulté le ).
  16. a et b Aziz Zemouri, « Meurtre d’Aramburu : la police recherche trois individus d’extrême droite » Accès libre, sur Le Point, (consulté le ).
  17. Julien Constant, « L’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué par balles à Paris » Accès libre, sur Le Parisien, (consulté le ).
  18. Gilles Festor, « Mort du rugbyman Martin Aramburu : un militant d'extrême droite impliqué dans l'assassinat ? » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le ).
  19. « Assassinat d'Aramburu : derrière l'extrême droite respectable, ses militants armés | Blast, Le souffle de l’info - Site d’information français d’actualités et d’investigation indépendant », sur Blast - Le souffle de l’info - Site d’information français d’actualités et d’investigation indépendant (consulté le ).
  20. Cindy Hubert, « Les infos de 12h30 - Federico Aramburu tué : interpellé en Hongrie, le suspect voulait rejoindre l'Ukraine » Accès libre, sur RTL, (consulté le ).
  21. AFP, « Mort de Federico Martin Aramburu : la conductrice de la jeep mise en examen pour complicité d’assassinat » Accès libre, sur Sud Ouest, (consulté le ).
  22. « Mort de l'ancien rugbyman Federico Martin Aramburu : une femme mise en examen pour “complicité d'assassinat” et incarcérée » Accès libre, sur Franceinfo, (consulté le ).
  23. Alban Traquet, « Portrait de Loïk Le Priol, le sympathisant de l'ultradroite suspecté du meurtre d'Aramburu » Accès payant, sur L'Equipe, (consulté le ).
  24. « Federico Martin Aramburu : le principal suspect du meurtre de l’ancien rugbyman arrêté en Hongrie » Accès libre, sur Le Monde, (consulté le ).
  25. Jean-Guy Lebreton, Nicolas Pelletier et Mélanie Vecchio, « Mort d’Aramburu : ce que l’on sait de l'enquête, après l’arrestation des deux derniers suspects » Accès libre, sur RMC Sport, (consulté le ).
  26. « Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises, », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  27. « Mort du rugbyman Martin Aramburu: un dernier suspect interpellé dans la Sarthe » Accès limité, sur Var-Matin, (consulté le ).

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