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Nom de naissance |
Loïk Frédéric Marie Le Priol |
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Brest (- |
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Activités |
Fusilier marin, entrepreneur (depuis ), militant politique |
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Arme |
Marine nationale (- |
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Grade militaire |
Quartier-maître (depuis ) |
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Loïk Le Priol est un militant d'extrême droite français, né le .
Il est suspecté d'avoir assassiné le rugbyman international argentin Federico Martín Aramburú le sur le boulevard Saint-Germain à Paris.
Loïk Le Priol est issu d'une famille d'extrême droite : son père, Denis Le Priol, ancien parachutiste au 17e régiment du génie parachutiste de Montauban, responsable de l’Union nationale des parachutistes et propriétaire d'une boutique de réparation de Jeep militaires, a été proche de la Fédération d'action nationale et européenne (FANE). L'une de ses sœurs fut responsable Île-de-France du Renouveau français, mouvement national-catholique[1].
Loïk Le Priol s'engage à l'École des mousses en 2010. À la sortie de cette école, il est affecté dans les fusiliers marins. Désireux d'intégrer les Forces spéciales de la Marine nationale, il réussit le stage commando et devient commando marine. Il est affecté au commando de Montfort, ce qui l'amène à participer à des opérations extérieures au Mali à partir de 2013. Sa participation aux combats au Mali lui valent d'être récompensé par deux citations[1],[2],[3]. Selon Le Point, il aurait participé à des opérations d'élimination de chefs djihadistes au Mali entre 2013 et 2015[4].
Selon Marianne, en mission à Djibouti en 2015, il aurait frappé et étranglé une prostituée à Arta, ce qui a conduit la France à verser 350 000 francs Djibouti (l'équivalent de 1 700 euros) en guise de réparation, à l’État djiboutien[2],[5],[6]. Selon Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress, « l'armée française a payé pour le tirer d'affaire et il a échappé à une condamnation »[7].
La même année, il est rapatrié en raison d'un trouble de stress post-traumatique[3].
De retour en France, il milite au sein du syndicat d'extrême droite Groupe union défense (GUD)[1], dont il serait devenu un des leaders selon le site antifasciste du Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême droite et la xénophobie (REFLEXes)[2]. D'après Le Point, depuis 2015, il fréquente les milieux d'extrême droite « quasiment à plein temps » et poursuit pendant un temps une relation avec l'une des filles de Frédéric Chatillon, ancien militant du GUD proche de Marine Le Pen[4].
En octobre 2020, il apparaît aux côtés de son ami Romain Bouvier au volant d'un véhicule de l'avant blindé de l'armée française dans un clip du rappeur Ninho[4].
En février 2015, son ami Romain Bouvier et lui, ivres, agressent à coup de poings américains et de bombe lacrymogène deux jeunes de 19 ans qui se prenaient en photo devant la Jeep de Le Priol. Une des victimes se voit prescrire six jours d'interruption temporaire de travail. Bouvier et Le Priol sont condamnés en 2017 à une peine d'un an de prison avec sursis et à 2000 euros chacun pour le préjudice moral[4].
Loïk Le Priol est poursuivi en justice pour actes de torture. Le , avec la complicité de quatre autres personnes, il aurait humilié et tabassé Édouard Klein, ancien leader du GUD, en le déshabillant et en le frappant, tout en menaçant de le sodomiser sous la menace d'un couteau. Il aurait filmé la scène de violence[1],[8],[9]. Pour ces actes de torture, Loïk Le Priol et Logan Djian sont mis en examen et placés en détention provisoire. Après dix jours, ils paient chacun leur caution de 25 000 € et sont libérés. Le procès, après deux reports, doit se tenir en [10],[11]. L'enquête interne de l'armée lui a valu de perdre son contrat avec l'armée en octobre 2017[3],[12].
En 2016, il lance la marque de vêtements « Babtou Solide Certifié », visant un public identitaire[13] (le mot Babtou est obtenu par inversion des syllabes de toubab, un terme utilisé en Afrique pour désigner les Blancs[14]). Des personnalités d'extrême droite comme Julien Rochedy ou Christian Piquemal en font la publicité[13]. Elle est radiée du registre national du commerce et des sociétés en juin 2017. Le Priol se lance ensuite comme revendeur indépendant pour une société de ventes multi-niveaux[2], puis rejoint l'entreprise de réparation et de location de Jeep militaires de son père[15].
Dans la nuit du 18 au , le rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, joueur international et double champion de France avec le Biarritz olympique, est à Paris avec son ancien coéquipier, le néo-zélandais Shaun Hegarty, pour assister au match de rugby France-Angleterre. Une rixe survient avec un groupe de trois personnes à la terrasse du bar Le Mabillon. Selon Shaun Hegarty, des propos à connotation raciste — « vous n'êtes pas d'ici », « on est chez nous » — auraient été tenus par le trio d'extrême droite[16]. Les deux groupes sont séparés par des videurs. Les rugbymen rentrent à pied vers leur hôtel quand le trio se porte à leur hauteur en Jeep : l'un d’eux descend de voiture et tire six balles dans le dos de Federico Martín Aramburú, dont quatre[17] ont touché la victime qui meurt sur place peu après[1],[16].
Les suspects sont identifiés grâce à des témoins et des images de vidéosurveillance[18] ; il s'agit de Loïk Le Priol, auteur présumé des coups de feu, Lyson Rochemir[19] sa compagne, conductrice du véhicule[20], et Romain Bouvier, un autre militant proche du GUD[2]. Arrêtée le 21 mars, la jeune femme de 24 ans est mise en examen le lendemain pour complicité d'assassinat[21] et incarcérée[22]. Loïk Le Priol est interpellé par les autorités hongroises au poste-frontière routier de Záhony lors d'un contrôle avant de passer la frontière hungaro-ukrainienne[14],[23], le à 20 h 15[24],[25], et doit être remis aux autorités françaises avant le 4 avril[26]. Romain Bouvier est appréhendé le à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention de Nantes[27].
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