Autant en emporte le vent est considéré comme étant le plus gros succès du box-office mondial en prenant en compte l'inflation.
La liste des plus gros succès du box-office mondial répertorie les films ayant engrangé le plus de recettes au niveau mondial.
À cause des effets de l'inflation, le prix du billet de cinéma ne cesse d'augmenter, la liste sans prise en compte de l'inflation favorise donc les films les plus récents. Cette liste, bien que très utilisée dans la presse, n'a plus de sens lorsqu'on compare deux films de deux époques séparées dans le temps. Pour pallier cela, il existe une liste des plus gros succès du box-office avec prise en compte de l'inflation.
Actuellement, Avatar est le plus gros succès du box-office mondial avec plus de 2,9 milliards $ de recette. Toutefois, cette affirmation se réfère uniquement aux recettes du film en salle et ne tient pas compte des ventes de VHS, DVD et Blu-ray. Une fois les recettes de ces ventes prises en compte, le film ayant le plus de succès n'est pas encore défini. Titanic a rapporté plus de 1,2 milliards $ grâce à la vente de VHS et DVD, cela s'ajoute aux 2,2 milliards $ de recettes du film en salle[1]. Toutes les données des ventes du films Avatar ne sont pas disponibles, la vente de seize millions de DVD et Blu-ray en Amérique du Nord a rapporté 345 millions $, dans le reste du monde, trente millions de ventes ont été comptabilisées[2],[3]. À la suite de la prise en compte de ces ventes, ces deux films ont rapporté chacun plus de 3 milliards $. Les droits de rediffusion à la télévision sont une autre source de revenus qui vient s'ajouter aux recettes du film. Deux diffusions à la télévision d'un même film représentent environ 20-25 % de ses recettes en salle[4]. À cela, il faut ajouter le système de télévision à la carte. Les droits de rediffusion de Titanic sur NBC et HBO ont rapporté 55 millions $[1].
Il peut arriver qu'un film soit tellement lucratif, que ses revenus annexes rapportent plus que l'exploitation en salle[5]. Le Roi lion (1994) a rapporté près d'un milliard de dollars au box-office, mais c'est peu comparé aux six milliards de dollars qu'a rapporté la comédie musicale adaptée du film[1]. Le merchandising est également une excellente source de revenu : Le Roi lion (1994) a ainsi rapporté plus de trois milliards de dollars[6], tandis que Cars a généré plus de huit milliards de dollars à la suite de la vente de produits dérivés durant les cinq années qui ont suivi la sortie du film en 2006[7],[8]. Un autre important succès des studios Pixar est Toy Story 3, dont les dix milliards de dollars de vente de produits dérivés sont venus s'ajouter au milliard de dollars de recette du film[9].
Dans ce tableau, les films sont classés par rapport aux recettes qu'ils ont rapporté lors de leur projection en salle. Cinquante deux films ont généré plus d'un milliard de dollars, et cinq ont dépassé les deux milliards de dollars.
: indique les films en cours de diffusion ou de rediffusion.
Liste des 50 plus gros succès du box-office mondial[a 1]
Plus gros succès du box-office avec prise en compte de l'inflation
Variations du taux d'inflation en fonction des pays en 2019.
À cause des effets de l'inflation, le prix du billet de cinéma ne cesse d'augmenter, la liste sans prise en compte de l'inflation favorise donc les films les plus récents[11]. Cette liste, bien que très utilisée dans la presse, n'a plus de sens lorsqu'on compare deux films de deux époques séparées dans le temps[12]. En effet, de nombreux films « anciens » ne figureront jamais sur une liste moderne sans prise en compte de l'inflation, bien qu'ils aient obtenu un plus gros succès commercial une fois le prix du billet de cinéma ajusté par rapport à l'inflation[12]. Pour compenser la dévaluation de la monnaie, certains classements apportent des ajustements par rapport à l'inflation, mais cela ne résout pas correctement le problème car le prix d'un billet et l'inflation ne sont pas toujours équivalents[13]. Par exemple, en 1970 un billet coûtait 1,55 $, soit environ 6,68 $ de 2004 après ajustement par rapport à l'inflation ; en 1980 le prix du billet avait augmenté et atteint 2,69 $, soit une diminution jusqu'à 5,50 $ de 2004[13]. De plus, le taux d'inflation n'étant pas le même partout dans le monde, cela complique davantage l'ajustement des recettes au niveau mondial[11].
Une autre difficulté est lorsque le film sort dans plusieurs formats qui sont chacun facturés dans le prix du billet. Le principal exemple de ce phénomène est Avatar qui est à la fois sortie en 3D et en IMAX : le coût de la 3D représente les deux tiers du prix du billet qui coûte environ 10 $, l'IMAX représente un sixième du prix qui est de 14,50 $, en comparaison en 2010 le prix moyen d'un billet de cinéma est de 7,61 $ pour un film en 2D[14]. Des facteurs sociaux et économiques tels que l'évolution démographique et la croissance des marchés internationaux ont également un impact sur le nombre de personnes achetant des billets de cinéma[15],[16],[17],[18]. Parallèlement aux données démographiques sur le public, certains films vendent une proportion beaucoup plus élevée de billets à tarif réduit pour les enfants, ou obtiennent de meilleurs résultats dans les grandes villes où les billets sont plus chers[12].
Le système de mesure utilisé pour évaluer le succès d’un film repose sur ses recettes brutes non ajustées par rapport à l'inflation, principalement parce que l’industrie cinématographique a toujours fait ainsi : les recettes des guichets sont compilées par les cinémas et transmises au distributeur qui à son tour les relaye aux médias[19]. La conversion en un système plus représentatif qui compte les ventes de billets plutôt que les recettes brutes pose également de nombreux problèmes, car les seules données disponibles pour les films plus anciens sont les totaux des ventes[15]. L'industrie cinématographique étant fortement axée sur le marketing des films actuellement au cinéma, des chiffres non ajustés sont toujours utilisés dans les campagnes marketing afin que les nouveaux blockbusters puissent rapidement se trouver en haut du classement, et soient ainsi promus « meilleurs films de tous les temps »[13],[20]. Il y a donc peu de motivation pour passer à une analyse plus robuste d'un point de vue marketing ou même d'actualité[19].
Malgré les difficultés inhérentes au calcul de l’inflation, différentes méthodes et tentatives ont été réalisées. Les estimations dépendent de l'indice de prix utilisé pour ajuster les recettes, et des taux de change utilisés pour convertir les devises qui peuvent également avoir une incidence sur les calculs, tout cela peut avoir un impact sur le classement final d'une liste ajustée par rapport à l'inflation[20]. Autant en emporte le vent, qui est sorti pour la première fois en 1939, est généralement considéré comme étant le film ayant eu le plus de succès. L'édition 2014 du Livre Guinness des records estime après ajustement par rapport à l'inflation que ses recettes sont de 3,4 milliards $. Les estimations des recettes d'Autant en emporte le vent après ajustement peuvent varier : son propriétaire, Turner Entertainment, estime en 2007 que les recettes de son film sont de 3,3 milliards $ après ajustement[21] ; d’autres estimations se situent de part et d’autre de ce montant, en 2010 l'une d'elles estime ses recettes à 3 milliards $[22], quand une autre en 2006 les estime à 3,8 milliards $[23]. Selon le Livre Guinness, Avatar se tiendrait à la deuxième place avec 3 milliards $ et Titanic occuperait la troisième place avec 2,5 milliards $.
: indique les films en cours de diffusion.
Liste des 10 plus gros succès du box-office mondial (inflation prise en compte)[24],[Note 1]
Naissance d'une nation, initiateur de nombreuses techniques cinématographiques encore utilisées, était le plus gros succès du box-office à sa sortie.
Au moins onze films ont eu le titre de « plus gros succès du box-office » depuis que Naissance d'une nation l'a détenu en 1915. Naissance d'une nation et Autant en emporte le vent ont chacun tenu le record durant vingt-cinq ans, les films réalisés par Steven Spielberg l'ont obtenu trois fois et ceux de James Cameron deux fois. Spielberg est devenu le premier réalisateur à battre son propre record avec Jurassic Park surpassant E.T., l'extra-terrestre, plus tard suivi par Cameron avec Avatar surpassant Titanic. Il a fallu attendre 2019 pour qu'une suite devienne le plus gros succès du box-office, achevant une ère de trente-six ans de dominance de Spielberg/Cameron.
: indique les films en cours de diffusion.
Année en italique : indique l'année durant laquelle un film qui est déjà le plus gros succès, enregistre ses recettes les plus élevées, notamment grâce aux ressorties.
↑L'ajustement en prenant en compte l'inflation est effectué à l'aide de l'indice des prix à la consommation pour les économies avancées publié par le Fonds monétaire international[25]. L'indice est appliqué uniformément au graphique publié par Guinness World Records en 2014, en commençant par l'indice de 2014. Les chiffres du graphique ci-dessus tiennent compte de l'inflation survenue en 2014 et de chaque année disponible depuis lors.
↑Le total ajusté du Guinness pour Titanic n'a augmenté que de 102 000 000 USD entre les éditions de 2012 (publiées en 2011) et de 2015, soit une hausse de 4,2 % partagée par les autres totaux ajustés du graphique, or le box-office de la réédition 3D de 2012 n'a pas été pris en compte[26],[24]. Ce graphique intègre donc également le montant de 343 550 770 dollars issu de la ressortie et l'ajuste par rapport à l'indice de 2014[a 51]. Titanic a réalisé un bénéfice supplémentaire de 691 642 $ lors d'une réédition limitée en 2017 pour son 20e anniversaire, mais ce chiffre n'est pas représenté dans le total ajusté[a 52].
↑Avengers: Endgame étant sortie lors de l'année en cours, aucun ajustement suivant l'inflation n'est appliqué au total.
↑ ab et c(en) S. Eric Anderson, Stewart Albertson et David Shavlik, « How the motion picture industry miscalculates box office receipts », Proceedings of the Midwest Business Economics Association, , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bGuinness World Records 2015 : Le mondial des records (trad. de l'anglais), vol. 60, Paris, Hachette Pratique, , 256 p. (ISBN978-2-01-396860-7), p. 160-161.
(en) Alex Ben Block et Lucy Autrey Wilson, George Lucas's Blockbusting : A Decade-by-Decade Survey of Timeless Movies Including Untold Secrets of Their Financial and Cultural Success, HarperCollins, , 976 p. (ISBN978-0-06-177889-6)
(en) Sheldon Hall et Stephen Neale, Epics, Spectacles, and Blockbusters : A Hollywood History, Wayne State University Press, , 376 p. (ISBN978-0-8143-3008-1, lire en ligne)