Liste des personnes transférées au Panthéon de Paris

La liste des personnes transférées au Panthéon, à Paris, présente les 82 personnalités (76 hommes et 7 femmes) panthéonisées à ce jour.

Un peu plus de la moitié de ces personnalités sont entrées au Panthéon de Paris sous le Premier Empire[1],[2].

Liste

Personnalités transférées

Photo Personnages Transf. Lieu Qualité Illustration
Joséphine Baker
(1906-1975)
2021 Caveau XIII Chanteuse, danseuse, actrice, résistante
Jean-Baptiste Baudin
(1811-1851)
1889 Caveau XXIII Homme politique et médecin[n 1]
François Barthélemy Beguinot
(1757-1808)
1808 Caveau V Militaire[n 2]
Marcellin Berthelot
(1827-1907)
1907 Caveau XXV Scientifique[n 3]
Sophie Berthelot
(1837-1907)
1907 Caveau XXV Scientifique[n 4]
Jean-Baptiste-Pierre Bevière
(1723-1807)
1807 Caveau V Homme politique
Louis-Antoine de Bougainville
(1729-1811)
1811 Caveau III Navigateur
Louis Braille
(1809-1852)
1952 Caveau XXV Scientifique[n 5]
Pierre Brossolette
(1903-1944)
2015 Caveau IX Résistant
Pierre Jean Georges Cabanis
(1757-1808)
1808 Caveau V Médecin, poète et philosophe.
Giovanni Battista Caprara
(1733-1810)
1810 Caveau III Religieux[n 6]
Lazare Nicolas Marguerite Carnot
(1753-1823)
1889 Caveau XXIII Homme politique et scientifique[n 7]
Marie François Sadi Carnot
(1837-1894)
1894 Caveau XXIII Homme politique[n 8]
René Cassin
(1887-1976)
1987 Caveau VI Résistant[n 9]
Gabriel Louis de Caulaincourt
(1740-1808)
1808 Caveau V Militaire
Antoine-César de Choiseul-Praslin
(1756-1808)
1808 Caveau V Général, sénateur.
Charles Pierre Claret de Fleurieu
(1738-1810)
1810 Caveau III Homme politique

[n 10]

Marie Jean Antoine Nicolas Caritat de Condorcet
(1743-1794)
1989 Caveau VII Homme politique[n 11]
Hyacinthe-Hughes Timoléon de Cossé-Brissac
(1746-1813)
1813 Caveau II Militaire[n 12]
Emmanuel Crétet de Champmol
(1747-1809)
1809 Caveau III Homme politique
Marie Curie-Sklodowska
(1867-1934)
1995 Caveau VIII Physicienne[n 13]
Pierre Curie
(1859-1906)
1995 Caveau VIII Physicien[n 14]
Jean-Nicolas Démeunier
(1751-1814)
1814 Caveau II Homme politique
Jean-Marie-Pierre-François Le Paige d'Orsenne
(1773-1812)
1812 Caveau II Général
Alexandre Dumas
(1802-1870)
2002 Caveau XXIV Écrivain
Girolamo-Luigi Durazzo
(1739-1809)
1809 Caveau V Homme politique[n 15]
Félix Éboué
(1884-1944)
1949 Caveau XXVI Homme politique[n 16]
Léon Gambetta
(1838-1882)
1920 Escalier d'accès Homme politique[n 17]
Pierre Garnier de Laboissière
(1755-1809)
1809 Caveau III Général de cavalerie, sénateur et comte d'Empire.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz
(1920-2002)
2015 Caveau IX Résistante
Maurice Genevoix
(1890-1980)
2020 Caveau XIII Écrivain
Abbé Henri Grégoire
(1750-1831)
1989 Caveau VII Religieux[n 18]
Victor Hugo
(1802-1885)
1885 Caveau XXIV Écrivain[n 19]
Alexandre-Antoine Hureau de Sénarmont
(1769-1811)
1811 Caveau II Artilleur des armées, baron d'Empire[n 17]
Jean-Ignace Jacqueminot de Ham
(1758-1813)
1813 Caveau II Avocat et comte d'Empire
Jean Jaurès
(1859-1914)
1924 Caveau XXVI Homme politique[n 20]
Charles Erskine de Kellie
(1739-1811)
1811 Caveau III Religieux
Joseph-Louis Lagrange
(1736-1813)
1813 Caveau II Mathématicien
Paul Langevin
(1872-1946)
1948 Caveau XXV Physicien[n 21]
Jean Lannes
(1769-1809)
1810 Caveau XXII Militaire[n 22]
Claude-Juste-Alexandre Legrand
(1762-1815)
1815 Caveau II Général
Jean-Pierre Firmin Malher
(1761-1808)
1808 Caveau V Militaire[n 23]
André Malraux
(1901-1976)
1996 Caveau VI Écrivain[n 24]
Mélinée Manouchian
(1913-1989)
2024 Caveau XIII Résistante communiste (FTP-MOI)
Missak Manouchian
(1906-1944)
2024 Caveau XIII Résistant communiste (FTP-MOI), poète
François Séverin Marceau
(1769-1796)
1889 Caveau XXIII Militaire[n 25]
Gaspard Monge
(1746-1818)
1989 Caveau VII Mathématicien[n 26]
Jean Monnet
(1888-1979)
1988 Caveau VI Économiste[n 27]
Justin Bonaventure Morard de Galles
(1761-1809)
1809 Caveau III Militaire[n 28]
Jean Moulin
(1899-1943)
1964 Caveau VI Résistant[n 29]
Michel Ordener
(1755-1811)
1811 Caveau II Général de Division, sénateur et comte d'Empire
Paul Painlevé
(1863-1933)
1933 Caveau XXV Mathématicien et homme politique
Jean-Baptiste Papin
(1756-1809)
1809 Caveau V Homme politique et juriste
Jean-Frédéric Perregaux
(1744-1808)
1808 Caveau IV Financier[n 30]
Jean Perrin
(1870-1942)
1948 Caveau XXV Physicien[n 31]
Claude-Louis Petiet
(1749-1806)
1806 Caveau V Grand organisateur de troupe
Jean-Étienne-Marie Portalis
(1746-1807)
1807 Caveau V Homme politique[n 32]
Claude Ambroise Régnier
(1746-1814)
1814 Caveau II Juge
Louis-Pierre-Pantaléon Resnier
(1759-1807)
1807 Caveau V Homme politique[n 33]
Jean-Louis-Ébénézer Reynier
(1771-1814)
1814 Caveau IV Militaire[n 34]
Jean Rousseau
(1738-1813)
1813 Caveau II Homme politique
Jean-Jacques Rousseau
(1712-1778)
1794 Entrée Écrivain et philosophe
Louis Charles Vincent Le Blond de Saint-Hilaire
(1766-1809)
1810 Caveau III Militaire[n 35]
Victor Schœlcher
(1804-1893)
1949 Caveau XXVI Homme politique[n 36]
Jean-Pierre Sers
(1746-1809)
1809 Caveau III Homme politique
Nicolas Marie Songis des Courbons
(1761-1811)
1811 Caveau III Général
Jacques-Germain Soufflot
(1713-1780)
1829 Entrée Premier architecte du Panthéon.
Antoine-Jean-Marie Thévenard
(1733-1815)
1815 Caveau II Militaire[n 37]
Germaine Tillion
(1907-2008)
2015 Caveau IX Résistante
Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret
(1743-1800)
1889 Caveau XXIII Soldat[n 38]
Jean-Baptiste Treilhard
(1742-1810)
1810 Caveau III Avocat[n 39]
François Denis Tronchet
(1726-1806)
1806 Caveau V Homme politique et juriste[n 40]
Antoine Veil
(1926-2013)
2018 Caveau VI Homme politique
Simone Veil
(1927-2017)
2018 Caveau VI Femme politique[n 41]
Joseph-Marie Vien
(1716-1809)
1809 Caveau III Peintre[n 42]
Ippolito-Antonio Vincenti-Mareri
(1738-1811)
1811 Caveau III Évêque
Justin de Viry
(1737-1813)
1813 Caveau II Homme politique[n 43]
Voltaire
(1694-1778)
1791 Entrée Écrivain et philosophe
Frédéric Henri Walther
(1761-1813)
1813 Caveau IV Général[n 44]
Jean-Guillaume de Winter
(1761-1812)
1812 Caveau IV Amiral batave, comte d'Empire[n 45]
Jean Zay
(1904-1944)
2015 Caveau IX Homme politique
Émile Zola
(1840-1902)
1908 Caveau XXIV Écrivain[n 46]
« Aux grands Hommes, la Patrie reconnaissante » (frise sur le Panthéon de Paris.

Personnalités ayant quitté le Panthéon

Quelques personnalités, transférées au Panthéon, en ont été par la suite exclues à cause d'une indignité révélée après leur mort ou des aléas de l'Histoire :

Personnalités non transférées

Pour Descartes, Bara, Viala ou Molière si la décision a été prise, le transfert n'a pas été exécuté. D'autre part, le corps du général Beaurepaire n'ayant pas été retrouvé, la cérémonie n'a pas eu lieu.

Cérémonies à l'occasion de transferts de cendres

Révolution française

Mirabeau, lundi 4 avril 1791

Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau (1749-1791)

Mirabeau meurt à Paris, le . La nuit à la lueur des flambeaux, son corps est porté au Panthéon, à travers le vieux Paris, aux sons formidables et inconnus d'instruments de musique imaginés par François-Joseph Gossec. L'édifice n'étant pas encore adapté à sa nouvelle destination, le cercueil est en fait déposé dans un caveau de l'ancienne église abbatiale. Ce n'est que le que l'Assemblée décréta que la nouvelle église de Sainte-Geneviève serait transformée en Panthéon par l'architecte Quatremère de Quincy[5].

À cette occasion, Louis Blanc écrira un texte sur la cérémonie[note 2].

En , la découverte de l'armoire de fer aux Tuileries livra la preuve des subsides qu'il avait touchés de la Cour… Le (5 complémentaire an II), son cercueil était sorti du Panthéon par une porte latérale, tandis que celui de Marat franchissait la porte d'honneur. Dans son discours, David souligna cette simultanéité : « Que le vice, que l'imposture fuient du Panthéon. Le peuple y appelle celui qui ne se trompa jamais ». La dépouille de Mirabeau fut inhumée au cimetière de Clamart[note 1] de manière anonyme. Malgré des recherches menées en 1889, ses restes n'ont jamais été retrouvés[9].

Voltaire, lundi 11 juillet 1791

Voltaire (1694-1778)

La décision des révolutionnaires français de transférer les restes de Voltaire au Panthéon marque pour eux l'affirmation d'une filiation avec le siècle des Lumières. Il s'agit sans doute d'une suggestion des Girondins, qui se réclamaient volontiers des idées du philosophe. C'est l'une des premières cérémonies révolutionnaires. C'est aussi l'affirmation du Panthéon comme temple laïque. À sa mort en 1778, Voltaire, franc-maçon et anticlérical, avait été enterré presque clandestinement, l'Église catholique lui ayant refusé des obsèques religieuses. D'ailleurs, en toute logique, le clergé ne participe pas à la cérémonie de panthéonisation.

Ainsi, treize ans après sa mort (), la dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon. La nuit précédant le convoi funèbre, le cercueil est exposé dans les ruines de la Bastille, prison où avaient été détenus Voltaire et d'autres ennemis de l'Ancien Régime, devenue depuis symbole de la Révolution. La cérémonie est mise en scène par l'architecte Cellerier, adepte d'un style gréco-romain.

Le convoi funèbre est conduit par un détachement de cavaliers, suivi par les délégations des écoles, des clubs, des confréries et des groupes d'acteurs de théâtre. Puis viennent des ouvriers ayant pris part à la démolition de la Bastille, portant des boulets et des chaînes trouvés dans la prison. Quatre hommes en costume de théâtre classique soutiennent une statue dorée de Voltaire. Des acteurs brandissent des bannières avec les titres de ses principaux ouvrages. Ensuite vient un coffre doré, contenant une édition complète de ses œuvres, récemment publiée, en 92 volumes. Dans le défilé, on « voyoit ceux qui ont arrêté la voiture du Roi [à Varennes] et menacé de tirer dessus, ornés d'une couronne de chêne et marchant en triomphe au milieu des Fanfares et des Gardes nationales[10]. » Une foule immense accompagne le cortège.

Un orchestre complet précède le sarcophage tiré par douze chevaux blancs. Les parois sont décorées de masques de théâtre, avec cette sentence : « Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre. »

Les membres de l'Assemblée nationale, les magistrats et le Conseil municipal de Paris suivent le cercueil. Le convoi s'arrête à l'Opéra (situé à l'époque dans la salle de la porte Saint-Martin), à l'Ancienne et à la Nouvelle Comédie, et vers minuit atteint le Panthéon.

Le musicien François-Joseph Gossec compose pour la cérémonie un hymne pour chant et cuivres (ou pour trois voix, chœur d'homme et orchestre d'harmonie) sur un poème de Marie-Joseph Chénier.

La cérémonie a coûté 36 868 livres dont 602 pour le banquet offert aux gardes nationaux ayant formé le cortège.

Louis XVIII, à qui on propose de retirer Voltaire du Panthéon, rendu au culte catholique sous son règne, répond : « Laissez-le, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours. »[11]

Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, jeudi 24 janvier 1793

Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793)

À peine Louis XVI vient-il d'expirer, Barrère demande : « Que le corps de Lepeletier soit déposé au Panthéon, que la Convention entière assiste à ses funérailles, et que tous les représentants s'y jurent une union fraternelle.
– Je demande aussi les honneurs du Panthéon pour Lepelletier, lit Robespierre, car ces honneurs seront pour la République plus que pour un individu[12]. »

Marie-Joseph Chénier organise un spectacle à l'antique pour celui qui vient d'être assassiné par un valet du roi Louis XVI. C'est avec lui que débute le culte des héros révolutionnaires tombés pour l'exemple. Sur la bannière du cortège, en lettres d'or on peut lire les dernières paroles attribuées à Lepeletier « Je meurs content de verser mon sang pour la patrie, j'espère qu'il servira à consolider la liberté et l'égalité et à faire reconnaître les ennemis du peuple ».

Alphonse de Lamartine écrira à cette occasion un texte[note 3].

En 1795, il est retiré du Panthéon et son corps est récupéré par sa famille.

Jean-Paul Marat, dimanche 21 septembre 1794

Jean-Paul Marat (1743-1793)

Son corps d'abord inhumé au couvent des Cordeliers est ensuite transféré au Panthéon. Le peintre Jacques-Louis David est chargé d'organiser de grandioses funérailles.

Tandis que le corps de Marat franchissait la porte d'honneur, celui de Mirabeau était sorti par une porte latérale. Dans son discours, David souligne cette simultanéité : « Que le vice, que l'imposture fuient du Panthéon. Le peuple y appelle celui qui ne se trompa jamais ». L'éloge suivant est prononcé : « Comme Jésus, Marat aima ardemment le peuple et n’aima que lui. Comme Jésus, Marat détesta les rois, les nobles, les prêtres, les riches, les fripons et comme Jésus, il ne cessa de combattre ces pestes de la société ».

En 1795, il est considéré comme traître. Le , son cercueil est retiré du Panthéon. Ses restes sont inhumés dans le cimetière (disparu aujourd'hui) de Sainte-Geneviève, près l'église Saint-Étienne-du-Mont (tout proche du Panthéon), le 26[14].

Jean-Jacques Rousseau, samedi 11 octobre 1794

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

La Convention nationale prend un décret le ordonnant la translation des restes de Rousseau au Panthéon.

Robespierre, se réclamant disciple fidèle du Genevois, se charge de présenter à la Convention le décret qui doit asseoir la Révolution sur une base spirituelle et offrir au pays des cérémonies civiques où seront célébrés les dogmes de la morale nouvelle, pour remplacer les fêtes chrétiennes désormais interdites.

Les cérémonies se déroulent les 18, 19 et 20 vendémiaire an 3 (9, 10 et ). Un grand cortège gagne les Tuileries où une île factice a été reproduite dans un grand bassin. Une veillée s'organise toute la nuit autour de l'urne funéraire.

« Ce fut au milieu de cette ivresse publique que le cortège (qui amène le corps depuis l'Île aux peupliers d'Ermenonville) arriva auprès du grand bassin des Tuileries. Un nouveau spectacle y était préparé : au centre de ce bassin était figurée une île bordée de peupliers, et dans le milieu, un monument décoré de quatre colonnes, destiné à recevoir le cercueil. On l'y plaça, en le faisant passer par un pont de bois préparé pour cet usage. Des candélabres allumés environnaient le monument, et le bassin même était entouré d'un cordon de lumières, qui se réfléchissait dans l'eau. »

— La Feuille villageoise

On trouve notamment un extrait d'un catalogue d'exposition évoquant la cérémonie[note 4].

Voir aussi la peinture d'Hubert Robert : Cénotaphe de J-J. Rousseau élevé au Jardin des Tuileries, en attendant la translation de ses cendres au Panthéon - nuit du 10 au - Musée Carnavalet.

Le lendemain un grand cortège conduit les reliques de Rousseau au Panthéon sur des airs du Devin du village[15].

Premier Empire

Claude-Louis Petiet, mardi 27 mai 1806

Claude-Louis Petiet (1749-1806)

Décédé le en son hôtel, dans l'actuel 8 rue Monsieur à Paris 7e, alors 6 rue de Fréjus. Napoléon Ier lui fait faire des obsèques grandioses le , auxquelles assistent le Sénat en corps et les principaux dignitaires de l'Empire. Après la cérémonie qui a lieu dans l'église des Missions étrangères rue du Bac, le corps est transporté au Panthéon de Paris. Son éloge funèbre est prononcé par le mathématicien Monge, président du Sénat qui retrace longuement sa carrière. L'ordonnancement de la cérémonie est réglé par Joseph-François Baudelaire chef des bureaux du sénateur Dominique Clément de Ris préteur du Sénat. J.F. Baudelaire est le père de l'écrivain Charles Baudelaire.

Jean-Frédéric Perregaux, lundi 22 février 1808

Jean-Frédéric Perregaux (1744-1808)

Décédé à 64 ans le dans son château de Viry-Châtillon, Napoléon Ier, reconnaissant de lui avoir financé le coup d'État du 18 brumaire, fera transférer ce banquier suisse au Panthéon.

Pierre Jean Georges Cabanis, samedi 14 mai 1808

Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808)

Huit jours après sa mort, son corps est transféré au Panthéon où son éloge est prononcé par Garat entouré des députations de l'Institut, du Sénat et de l'École de médecine.

Jean Lannes, vendredi 6 juillet 1810

Jean Lannes (1769-1809)

Le , Lannes, maréchal d'Empire, meurt à la bataille d'Essling des suites de ses blessures. En 1810, son corps est transporté des Invalides au Panthéon de Paris. Il fut transféré au Panthéon en 1810 lors d'une cérémonie grandiose à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, mais son cœur fut déposé dans la chapelle familiale du cimetière de Montmartre. Constant, premier valet de l'Empereur, dans ses mémoires, raconte cette imposante cérémonie. Il évoque dans ce texte la destination des différentes parties du bâtiment, à la fois église et panthéon[note 5].

Louis Antoine de Bougainville, jeudi 5 septembre 1811

Louis Antoine de Bougainville (1729-1811)

Décédé le à Paris, après des funérailles solennelles, son cœur est enterré au cimetière du Calvaire de Montmartre, et son corps est transféré le au Panthéon.

Troisième République

Victor Hugo, lundi 1er juin 1885

Victor Hugo (1802-1885)

Le transfert est acté par un décret du ordonnant que le corps de Victor Hugo sera déposé au Panthéon[17].

Le Panthéon est au centre de ces funérailles que la jeune République organise comme un événement fondateur de la symbolique républicaine. En effet, quand Victor Hugo meurt le , un comité est chargé d'organiser les obsèques que le gouvernement décide nationales. Ce comité comprend d’illustres noms, comme Renan, Charles Garnier, Auguste Vacquerie, ami proche du défunt, et Michelin, président du conseil municipal de Paris, alors dominé par la gauche radicale. Il propose d’inhumer Hugo non pas au Père-Lachaise, mais au Panthéon. Depuis 1876, les républicains rêvaient d'en rétablir sa destination laïque. Mais le projet voté par la chambre, en 1881, avait été repoussé par le Sénat. Seule la célébrité de l’auteur des Misérables l’impose brutalement. Jules Grévy, président de la République, décide alors de rendre au Panthéon son statut de temple républicain.

Le jeudi , l’église est fermée aux fidèles. Le lendemain, au petit matin, on enlève les symboles religieux du fronton. Malgré les protestations des catholiques, la transformation est cette fois irréversible. Cette décision est prise par un décret en date du [18].

Quand, deux ans avant sa mort, Hugo ajoute un codicille à son testament : « Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l’oraison de toutes les églises, je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu », il ne peut sans doute pas imaginer à quel point cette déclaration déiste va s'harmoniser avec la philosophie laïque et républicaine du gouvernement. Un corbillard des pauvres, certes, mais exposé sous l’Arc de triomphe, voilé de noir, trônant au sommet d’un gigantesque catafalque construit par Charles Garnier, l’architecte de l’opéra de Paris.

À cette occasion quinze discours sont prononcés[19],[20]. Cela a inspiré des vers à Georges Fourest :

Ce gâteau de Savoie ayant Hugo pour fève,
Le Panthéon classique est un morne tombeau.
Pour moi j'aimerais mieux – que le Diable m’enlève –
Le gésier d'un vautour ou celui d'un corbeau.

Le cercueil de Victor Hugo est dans le caveau XXIV, rejoint par la suite par ceux d'Émile Zola en 1908 et d'Alexandre Dumas en 2002.

Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret, Lazare Carnot, François Séverin Marceau, Jean-Baptiste Baudin, dimanche 4 août 1889

Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret (1743-1800)
Lazare Carnot (1753-1823)
François Séverin Marceau (1769-1796)
Jean-Baptiste Baudin (1811-1851)

Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret, Lazare Carnot, François Séverin Marceau et Jean-Baptiste Baudin furent transférés au Panthéon le dimanche , à l'occasion du centenaire de la Révolution française.

Sadi Carnot, dimanche 1er juillet 1894

Sadi Carnot (1837-1894)

Il est assassiné par l'anarchiste Caserio le . Il est le seul président de la République inhumé au Panthéon[21].

Marcellin Berthelot, Sophie Berthelot, lundi 25 mars 1907

Marcellin Berthelot (1827-1907)

Marcellin Berthelot, savant et ministre, meurt le , le même jour que son épouse. Sophie Berthelot est la première femme à entrer au Panthéon, pour accompagner son époux.

La famille décide d'enterrer ensemble le couple dans le caveau familial mais les parlementaires votent des funérailles nationales pour Marcelin Berthelot le , ils adoptent le une loi disposant que « les restes de Marcelin Berthelot et ceux de madame Marcelin Berthelot seront déposés au Panthéon »[22]. Ils répondent ainsi aux conditions de la famille qui avait manifesté le souhait que l'époux et la femme ne soient pas séparés. Les cercueils sont conduits le au Panthéon en présence de Georges Clemenceau, président du conseil. L'éloge est prononcé par Aristide Briand, ministre de l'Instruction publique. Dans son discours, il rend également hommage à Sophie Berthelot :

« Mme Berthelot avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d'être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d'un homme de génie. Elle vécut avec Berthelot dans une communauté de sentiments et de pensées qui les groupa en un couple parfait où n'auraient tressailli qu'un même cœur et brillé qu'un seul esprit [...] »

Aristide Briand exhorta ainsi les vertus des époux et rendit hommage à cette mort commune « d'une beauté noble et touchante »[23].

Charles Maurras, théoricien royaliste et journaliste à L'Action française, rapporte que Georges Clemenceau aurait proposé comme épitaphe pour le scientifique, inspecteur général de l'instruction publique, sénateur, ministre de l'Instruction publique puis des Affaires étrangères, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, élu à l'Académie française en 1900, grand-croix de la Légion d'honneur : « Ci-gît Marcellin Berthelot. C'est la seule place qu'il ait jamais sollicitée. » Cette « citation » n'a jamais été prononcée par Clemenceau lui-même, ami de la famille Berthelot et liée par mariage à celle ci (Annette Clemenceau). Dreyfusard et proche de Zola, Berthelot, ainsi que son fils Philippe Berthelot puis son petit fils Marc Langlois-Berthelot seront régulièrement attaqués par des groupes d'extrême droite[24].

Émile Zola, jeudi 4 juin 1908 : La Revanche des dreyfusards

Émile Zola (1840-1902)

La décision de panthéoniser Émile Zola se situe dans un climat politique troublé, dans une France traumatisée et divisée par l'affaire Dreyfus. Commencée par le procès et la condamnation de cet officier en 1894, elle ne prend fin, sur le plan juridique, qu'en 1906 avec sa réhabilitation au sein de l'armée française. Entre-temps, il y a eu l'implication de Zola avec notamment son célèbre article : « J'accuse…! », dans le journal L'Aurore, sa condamnation, puis sa mort suspecte en 1902.

De plus, cette période est certainement une des plus tendues entre l'État français et les représentants de l'Église catholique. Dans leurs journaux, ces derniers se sont situés ouvertement dans le camp anti-dreyfusard. Les gouvernements qui se succèdent en ce début de siècle manifestent une volonté délibérée de laïcisation de la France : la promulgation de la loi de 1901 sur les associations (qui forçait les congrégations religieuses à demander une autorisation pour pouvoir se former), celle du , interdisant purement et simplement l’enseignement à tous les congréganistes, enfin celle du , avec le vote et la promulgation de la loi concernant la séparation définitive des Églises et de l’État en sont le résultat concret. Quelques jours avant la cérémonie, Jean Jaurès, dans le journal La Dépêche du , à propos de cette mise en chantier de la séparation de l'Église et de l'État, écrit : « La grande réforme de la Séparation, la plus grande qui ait été tentée dans notre pays depuis la Révolution française. » De plus, la France a rompu ses relations diplomatiques avec le Vatican, en 1904.

Dans ce contexte, faire entrer au Panthéon, nouveau temple laïc, un écrivain naturaliste, mais aussi engagé dans la vie politique aux côtés de Jean Jaurès constitue une affirmation supplémentaire de cette distance qu'entend prendre la France avec la religion catholique. Cette décision donne lieu à de nombreuses critiques et polémiques. L'Action française organise une manifestation pour s'opposer à ce transfert[25].

La décision de transférer les cendres d’Émile Zola au Panthéon a été prise par la Chambre des députés le , au lendemain de l’annulation par la Cour de cassation du jugement condamnant Alfred Dreyfus. Mais la loi, votée en fin d’après-midi, sans aucune discussion, n’a vu son aboutissement que deux ans plus tard, le , lorsque la panthéonisation de l’écrivain a enfin été réalisée. Le débat que les députés n’ont pas mené en s’est étendu, en fait, sur deux années. Le Sénat s’en est emparé une première fois, le , quand il a dû confirmer la décision prise par les députés. Il a alors renvoyé la discussion au  : la droite nationaliste s’est opposée avec vigueur au projet, et il a fallu une intervention décisive de Georges Clemenceau pour que l’accord soit obtenu. Mais tout n’était pas terminé, car s’est posée ensuite la question du vote des crédits nécessaires à l’organisation de la cérémonie. Et c’est ainsi que la Chambre s’est retrouvée, à nouveau, devant le problème de la panthéonisation lors d’une séance mémorable, le , au cours de laquelle Maurice Barrès et Jean Jaurès se sont affrontés. Pendant le débat parlementaire Maurice Barrès s'écrit : « Messieurs, on nous demande 35 000 francs pour porter Zola au Panthéon. Je crois que nous n'aurons jamais une meilleure occasion de faire des économies ». Il faudra toute la persuasion de Jean Jaurès pour emporter la décision de l'Assemblée nationale[26].

Le fait le plus marquant pendant la cérémonie au Panthéon est celui de l'attentat contre le chef d'escadron Alfred Dreyfus. Le journaliste Louis Grégori tire contre lui deux coups de feu qui le blessent au bras. Il est néanmoins acquitté le de cette même année.

Le cercueil est placé dans le caveau XXIV, où se trouvait déjà celui de Victor Hugo. En 2002 celui d'Alexandre Dumas vient les rejoindre.

Le Panthéon a servi de cadre, le , à l'anniversaire du centenaire de la parution de l'article « J'accuse…! ». Cette cérémonie, présidée par le ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, a donné lieu à deux discours prononcés par le Premier ministre, Lionel Jospin ([lire sur Wikisource]) et par le premier président honoraire de la Cour de cassation, Pierre Drai, sur le thème du rôle de la Cour de cassation dans le dénouement de l’affaire Dreyfus.

Léon Gambetta, jeudi 11 novembre 1920

Léon Gambetta (1838-1882)

On dépose le , deuxième anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, le cœur de Gambetta, qui reposait jusque-là à la maison des Jardies (maison de Gambetta, sur la colline de Sèvres). Un discours est prononcé, lors de la cérémonie par le président de la République, Alexandre Millerand.
Au-dessus de l'urne, on peut lire l'inscription :

Ici repose
Le cœur de Léon Gambetta
Solennellement transféré au Panthéon
Le
Suivant la volonté nationale
Loi du

Le même jour, on transporte à l'arc de triomphe les restes du Soldat inconnu.

Jean Jaurès, dimanche 23 novembre 1924

Jean Jaurès (1859-1914)

La décision du transfert de la dépouille de Jean Jaurès au Panthéon est l'occasion pour le gouvernement du Cartel des gauches qui vient d'être élu de se donner un ancrage symbolique tout en rendant hommage à celui qui a tenté d'empêcher la guerre. Herriot, Painlevé, Blum et Thomas, membres de ce gouvernement, avaient entamé leur carrière politique durant l'affaire Dreyfus, et ces dreyfusards avaient été fortement influencés par Jaurès. C'était donc, par ce geste, célébrer leur victoire dans un contexte politique qui tournait en leur faveur. Édouard Herriot suggère le premier cette cérémonie. Le projet de loi, présenté le , est adopté par le Sénat et la Chambre des Députés le , jour du dixième anniversaire de l'assassinat de Jaurès, malgré l'opposition d'une partie de la droite, de l'Action française et des communistes. Le député communiste Jean Renaud s'élève contre ce qu'il nomme « une confiscation de son corps par le Cartel aux dépens des travailleurs ».

La cérémonie, initialement fixée au 4 ou au , dates anniversaires respectivement des IIIe et Ier Républiques, puis au , est finalement décidée pour le dimanche , sans symbolique particulière dans le calendrier. Un débat s'installe ensuite sur le style de la cérémonie : Léon Blum voulait une cérémonie majestueuse, un certain nombre de socialistes enthousiastes penchaient pour une emphase particulière et un côté théâtral. Le cérémonial est finalement confié à Firmin Gémier, homme de théâtre, qui s'en remet pour l'exécution à Gustave Charpentier et Saint-Georges de Bouhélier, musiciens.

La veille de la cérémonie, le cercueil arrive d'Albi en train à la gare d'Orsay, accompagné des mineurs de Carmaux dont Jaurès a été l'élu. Il est acheminé jusqu'au Palais Bourbon, dans la salle Casimir Perier, rebaptisée salle Mirabeau pour la circonstance. En plus de la famille et des proches, la veillée mortuaire réunit les officiels : Édouard Herriot et ses ministres, les députés et sénateurs du Cartel, les délégations de la CGT et de la Ligue des droits de l'homme.

Pourtant ce n'était certainement pas le souhait de Jaurès ; visitant le Panthéon avec Aristide Briand il déclarait : « Il est certain que je ne serai jamais porté ici. Mais si j’avais le sentiment qu’au lieu de me donner pour sépulture un de nos petits cimetières ensoleillés et fleuris de campagne, on dût porter ici mes cendres, je vous avoue que le reste de ma vie en serait empoisonné. »

Gatulle, fonctionnaire parlementaire, a laissé sur un certain nombre d'événements de la IIIe République dont il a été témoin, des notes sans apprêt, riches de précisions. On cite ici ce qu'il a écrit de la levée du corps le  : « À midi 45, on a fait avancer le pavois destiné à recevoir le corps. Le pavois de 26 m de long, sur 5 m de haut, enveloppé de drap d'argent prolongé par une grande traîne tricolore, et surmonté d'un catafalque noir, sans ornement, a été porté à bras jusqu'au Panthéon par 70 mineurs de Carmaux en costume de travail. La levée du corps a eu lieu à 13h 10[27]. »

Le sarcophage était l’œuvre de l'architecte Alexandre Marcel.

Le cortège officiel, précédé des bannières rouges des sections socialistes, est ouvert par des délégations d'organisations partisanes mêlées aux corps constitués. Les mineurs de Carmaux suivent ensuite. Le cercueil de Jaurès, juché au faîte d'un spectaculaire corbillard est acheminé vers le Panthéon par les boulevards Saint-Germain et Saint-Michel. Les journaux parlent d'une foule de 80 à 100 000 personnes. On pense que plus de 500 000 personnes vinrent assister au défilé. Il manquait à cette foule les communistes. C'est qu'ils ont voulu rendre hommage à Jaurès en organisant une délégation distincte. À la suite du premier cortège, ils suivent le même itinéraire chantant L'Internationale ; portant des drapeaux rouges et des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Guerre à la guerre par la révolution prolétarienne », « Instituons la dictature du prolétariat » ou « Aux ligues fascistes, opposons les centuries prolétariennes », ils scandent des slogans tels que « Vive les soviets ! » ou « Vive la dictature du prolétariat ! », et « À bas le parlement bourgeois ! ». La préfecture de police dénombre 12 000 manifestants, L'Humanité 120 000.

En présence du président de la République Gaston Doumergue, un discours est prononcé par le Président du Conseil Herriot [note 6] dans la nef du Panthéon en présence de 2 000 personnes. On note pour la première fois la présence de deux microphones pour amplifier la voix des orateurs et pour permettre une retransmission par radio. Ce discours est suivi de la lecture d'un poème de Victor Hugo lu par Mlle Roche, sociétaire de la Comédie française. Enfin, un oratorio est chanté par un chœur de 600 exécutants.

La cérémonie au Panthéon se clôture par une solennelle Marseillaise pendant que la manifestation communiste, massée sur l'esplanade autour de la statue de Jaurès, entonne l'Internationale[27].

Dans le journal l'Humanité du lendemain, évoquant les journées héroïques de , Paul Vaillant-Couturier écrit :

« En défilant devant le Panthéon, saluez, avec le souvenir de Jaurès, l'un des plus sanglants combats de la Commune. La bourgeoisie de Versailles est toujours au pouvoir. Vous ne l'en chasserez que les armes à la main. »

Afin de bien souligner qu'il n'y avait pas consensus national sur cet événement, l'Action française organise le même jour un hommage à l'un des leurs, assassiné par une militante anarchiste qui s'était justifiée de son acte en disant qu'elle avait voulu venger Jaurès. Accompagnée de représentants du clergé, une foule de dirigeants et de militants se presse au cimetière de Vaugirard pour entendre Léon Daudet[note 7].

Paul Painlevé, samedi 4 novembre 1933

Paul Painlevé (1863-1933)

Mathématicien et homme politique français, il meurt le . D'abord inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la 9e division. Puis le Parlement décide de lui faire des funérailles nationales et de transférer ses cendres au Panthéon le . Il avait exprimé de son vivant le désir d’y reposer…

L'hommage commence par un défilé de milliers de personnes au Conservatoire des Arts et Métiers, dans la chambre dite de l'Écho, située, en manière de crypte, en contrebas du perron où avait été dressé le catafalque. Un simple drapeau tricolore partant de l'entablement du fronton circulaire, décorait la façade. Ensuite le cortège funèbre traverse Paris pour se rendre au Panthéon. Là aucun décor extérieur ne décore la façade, mais par contre sous le dôme, le catafalque est entouré d'une garde d'honneur et de personnalités tenant les cordons du poêle. Parmi les personnalités sont présents le président de la République Albert Lebrun, et Albert Sarraut, président du Conseil qui fait l'éloge du disparu. On rapporte que les chants funèbres ont une "gravité religieuse". Le cercueil est ensuite descendu dans la crypte[28].

Quatrième République

Paul Langevin et Jean Perrin, mercredi 17 novembre 1948

Paul Langevin (1872-1946)
Jean Perrin (1870-1942)

Pour Paul Langevin et Jean Perrin, la décision est prise par la loi 48-1502 du [29].

La cérémonie a lieu le même jour pour ces deux scientifiques[30].

Pour le retour du corps de Jean Perrin de New York, deux discours avaient été prononcés les 17 et , respectivement à Brest par Jean Cabannes[31] et à la Sorbonne par Émile Borel[32], l'un et l'autre membres de l'Académie des sciences.

Victor Schœlcher et Félix Éboué, vendredi 20 mai 1949

Victor Schœlcher (1804-1893)
Félix Éboué (1884-1944)

Pour Félix Éboué, la décision est prise par la loi 48-1501 du [33]. Pour Victor Schœlcher, la décision du transfert est prise par la loi 49-681 du [34].

Gaston Monnerville, président du Conseil de la République est à l'origine du transfert des cendres de Victor Schœlcher et de Félix Éboué au Panthéon. La dépouille mortelle de Félix Éboué est débarquée le à Marseille qui lui fait un émouvant accueil.

Après une veillée funèbre à l'Arc de Triomphe en présence du président de la République, Vincent Auriol, et des plus hautes personnalités de l'État, le cortège, aux accents de la Marche funèbre de Frédéric Chopin, monte du palais du Luxembourg vers le Panthéon entre une double haie de soldats. Les cendres de Victor Schœlcher et de Félix Éboué prennent alors place dans la crypte auprès de celles de Jean Jaurès[35]. En même temps et pour respecter les dernières volontés de Victor Schœlcher, qui avait émis le souhait de reposer auprès de son père, le corps de Marc Schœlcher est également transféré au Panthéon[36].

Louis Braille, dimanche 22 juin 1952

Louis Braille (1809-1852)

La décision du transfert est prise par une loi du [37]

Le transfert a lieu à l'occasion du centenaire de sa mort. Le conseil municipal décide néanmoins de faire prélever ses mains qui sont placées dans une urne sur sa tombe à Coupvray (Seine-et-Marne)[38],[39].

Cinquième République

Jean Moulin, samedi 19 décembre 1964

Jean Moulin (1899-1943)

À l'initiative du général de Gaulle et du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. La décision administrative est prise par décret du ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre[40], sous la présidence de Charles de Gaulle autorisant le transfert au Panthéon des cendres présumées[41] de Jean Moulin[42].

La veille de la cérémonie, le cercueil est amené dans le Mémorial des Martyrs de la Déportation puis il est acheminé devant le Panthéon par une procession aux flambeaux. La cérémonie a lieu en présence de la famille du défunt, en particulier Laure Moulin sa sœur, et de nombreux anciens résistants dont Daniel Cordier, son secrétaire, et des personnalités dont Georges Pompidou, Pierre Messmer, Jean Sainteny. On entendra, lors de la cérémonie, jouer Le chant des Partisans[43].

À cette occasion Malraux prononce, d'une voix de tragédien, un discours resté célèbre[44]:

« … Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit… Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. »

René Cassin, lundi 5 octobre 1987

René Cassin (1887-1976)

La décision du transfert est prise par décret du Ministère de la Culture et de la Communication[45]

Le transfert des cendres de René Cassin est la première des quatre panthéonisations à avoir eu lieu sous la présidence de François Mitterrand. Celui que l'on honore ce jour-là est un juriste, prix Nobel de la paix en 1968. On lui doit d’avoir fait adopter la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Pendant la cérémonie, François Mitterrand prononce un discours, où il évoque notamment le droit d'ingérence[46],[47],[48].

Jean Monnet, mercredi 9 novembre 1988

Jean Monnet (1888-1979)

La décision du transfert est prise par décret du ministère de la Culture, de la Communication, des grands Travaux et du bicentenaire[49]

Pendant la cérémonie, François Mitterrand prononce un discours[50],[51].

L'abbé Henri Grégoire, Gaspard Monge, Nicolas de Condorcet, mardi 12 décembre 1989

Henri Grégoire (1750-1831)
Gaspard Monge (1746-1818)
Nicolas de Condorcet (1743-1794)

La décision du transfert est prise par décret du Premier ministre du [52]

La cérémonie de transfert de cendres de ces trois personnalités a lieu à l'occasion des fêtes du bicentenaire de la Révolution française, en présence de François Mitterrand, président de la République[53].

À l'origine, le discours devait être prononcé par François Mitterrand ; il l'a été par Jack Lang. Extraits du discours : « Révolutionnaires en votre temps vous l'étiez. Révolutionnaires en notre temps vous le demeurez… Alors Salut et Fraternité. Bienvenue chez vous dans le temple de la République, dans le Parlement fantôme des hommes libres, égaux et fraternels. »

Lors du transfert des cendres de l'abbé Grégoire, Jacques Gaillot, évêque, était le seul représentant de l'Église catholique française. Il faut dire que les relations de l'abbé Grégoire avec la hiérarchie catholique ont toujours été difficiles en raison de son implication dans la vie civile. Le jour de sa mort, l'archevêque de Parismonseigneur de Quelen – s'opposa à ce qu'il reçût les derniers sacrements ; il exigeait de Grégoire sa renonciation au serment de la Constitution civile du clergé. Le vieil évêque refusa tout net. L'abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepta d'accéder sans condition aux désirs du mourant. L'autorité romaine ferma l'église à sa dépouille, mais rassemblées autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnèrent le corps de l'évêque gallican au cimetière du Montparnasse.

Pierre et Marie Curie, jeudi 20 avril 1995

Pierre Curie (1859-1906)
Marie Curie (1867-1934)

La décision du transfert est prise par décret présidentiel du [54]. Marie Curie est la première femme à entrer au Panthéon pour ses réalisations. Pierre Curie accompagne sa femme au Panthéon pour respecter le choix des époux qui étaient inhumés ensemble.

La mise en scène de cette cérémonie voulue par François Mitterrand, au-delà d'un enterrement, devient un rituel d'incarnation de la nation[55],[56],[57].

Extraits de l'article du journal L'Humanité[58], :

« Il est dix-huit heures. Les portes du Panthéon, aux colonnes habillées d’un immense drap tricolore, s’ouvrent sur les cercueils de Pierre et Marie Curie. Instants émouvants et solennels. Dans le silence, les chœurs de l’armée entonnent les premières mesures de La liberté se lève, final du Temple universel de Hector Berlioz. À petits pas, les gardes républicains déposent les deux bières au centre de l’imposante entrée. Pour la première fois dans l’histoire, une femme est admise, pour ses propres mérites et aux côtés de son mari, dans le sanctuaire des grands hommes.

Une minute de silence. Puis François Mitterrand, accompagné de Lech Wałęsa, d’Édouard Balladur, d’Ève Curie, fille des deux chercheurs, ainsi que de leurs descendants, s’attardent autour de la vitrine où sont exposés les prix Nobel et les carnets de notes du couple.

La cérémonie s’achève. Elle aura duré un peu plus d’une heure. Exhumés du petit cimetière de Sceaux, les deux cercueils remontent d’abord lentement la rue Soufflot, portés par des étudiants de Paris-VI, futurs chercheurs scientifiques. Au rythme lent de la Suite en ré majeur no 3 de Bach, ils atteignent l’esplanade du Panthéon. De part et d’autre, deux cents élèves du lycée Marie-Curie de Sceaux et du lycée des sciences et techniques de Versailles tiennent dans leurs bras les symboles des atomes : une référence à l’universel langage de la science.

Le ciel est gris et la foule peu nombreuse. Pour l’essentiel, élèves et étudiants, venus de la France entière. L’hommage de la jeunesse au « couple, exténué, mais heureux, qui a changé la face du monde », comme le rappellera quelques instants plus tard Pierre-Gilles de Gennes dans son allocution. Au nom de la communauté scientifique, le prix Nobel de physique 1991 souligne l’importance des travaux des Curie. Ceux de Pierre et Marie, d’abord, qui ont permis « la douloureuse naissance d’une science neuve : la physique nucléaire ». Ceux de leurs descendants, ensuite, sur la radioactivité artificielle.
À sa suite, Lech Wałęsa souligne les origines polonaises de Marie Curie, née à Varsovie en 1867. Pour clore les discours, François Mitterrand salue longuement, « au nom de la Nation », la mémoire du couple et son « désintéressement », fondement, à ses yeux « de toute éthique scientifique ».

Caroline Casadesus s’avance. Comme ultime point d’orgue à cette émouvante cérémonie, elle interprète L’Adieu de Marie-Jeanne Serrero. Les cendres de Pierre et Marie Curie peuvent enfin reposer au Panthéon… »

Les discours

  • François Mitterrand[59]
  • Pierre-Gilles de Gennes[60] : Prenant la parole avant le chef de l’État, Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1991, a rendu aux deux savants l’hommage de la communauté scientifique. Dans une allocution, le physicien a d’abord salué « tout ce travail fait à main nue dans un galetas, ce douloureux travail qui constituait la naissance d’une science neuve que d’autres appelleront la physique nucléaire ». Il a restitué l’importance des travaux de Pierre et Marie Curie dans le siècle. « Les trente années [qui suivent leurs découvertes] verront une explosion de connaissances auxquelles contribueront leur fille Irène et son mari Frédéric Joliot ».
  • Lech Wałęsa

Anecdote

Pascal Monnet, administrateur du Panthéon a déclaré à France TV Info à propos de Marie Curie[61] :

« Son corps est pratiquement intact, voire presque momifié en raison des rayonnements qu’elle a reçus durant ses expériences. Le cercueil est d’ailleurs enveloppé de plusieurs couches de plomb »

André Malraux, samedi 23 novembre 1996

André Malraux (1901-1976)

Malraux est le cinquième écrivain à entrer au Panthéon[62]. La décision du transfert est prise par décret présidentiel du [63]. La cérémonie a lieu vingt ans, jour pour jour, après sa mort[64],[65]. Un hommage national avait été rendu dans la Cour carrée du Louvre, le 27 novembre 1976, 4 jours après la mort de Malraux. Le Premier ministre, Raymond Barre avait prononcé l'éloge funèbre du défunt. Un chat égyptien des collections du Louvre avait été installé dans la Cour carrée.

Jacques Chirac, nouvellement élu président de la République, prend une place importante dans les hommages rendus à l’homme de lettres et au gaulliste que fut Malraux[note 8].

Trois cérémonies se déroulent successivement : la première aux Invalides, la deuxième à l'Unesco et la dernière au Panthéon[66]. Sur la place du Panthéon : « La cérémonie, mise en scène par le peintre et décorateur Jean-Paul Chambas, commencera vers 19 heures. Elle sera ouverte, rue Soufflot, par le défilé d’une centaine de jeunes munis de lampes tempête, symboles des pistes clandestines d’atterrissage, évoquant le Malraux combattant. Sur fond d’œuvres musicales, notamment de Messiaen, un jeu de lumière et des projections illumineront le fronton du Panthéon… »

À l'intérieur : le cercueil est placé au milieu de la nef avec, à ses côtés, une sculpture de Giacometti L’Homme qui marche.

Des discours sont prononcés par Jacques Chirac[67],[68] puis Maurice Schumann.

Alexandre Dumas, samedi 30 novembre 2002

Alexandre Dumas (1802-1870)

La décision du transfert des restes d'Alexandre Dumas est prise par décret présidentiel du [69], avec un commentaire de Jacques Chirac :

« Avec ce geste, la République donnera toute sa place à l'un de ses enfants les plus turbulents et les plus talentueux, dont toute la vie fut au service de notre idéal républicain. »

Venant de Villers-Cotterêts où Dumas était inhumé, le cortège fait une première halte dans son château Le Monte-Cristo où une veillée est effectuée. Ensuite un autre arrêt au Sénat[70] où deux discours sont prononcés, l'un par le président du Sénat, Christian Poncelet[71], l'autre par l'écrivain Claude Ribbe[72].

Enfin, en soirée, accompagné par une escorte de mousquetaires portant le cercueil recouvert d'un drap bleu de France sur lequel est écrit la célèbre devise « Tous pour Un, Un pour Tous », le cortège s'avance vers le Panthéon où l'attend le président de la République et diverses personnalités.

Sur la petite scène d'un chariot, Le Théâtre d'Alexandre, tiré par des mules et précédé par un régiment de tambours, de jeunes comédiens ont reconstitué des passages des pièces de Dumas devant une centaine de gens de la rue en costumes d'époque.

Lorsqu'il atteint le parvis du Panthéon, une Marianne métisse montée sur un cheval blanc vient au-devant du cercueil. La fameuse lettre de Victor Hugo à Dumas-fils est alors lue : « Le nom d'Alexandre Dumas est plus que français, il est européen ; il est plus qu'européen, il est universel. »

Alain Decaux, de l'Académie française, puis le président de la République, Jacques Chirac, prononcent un discours[73].

Le Président conclut ainsi son discours :

« Lorsque les portes de bronze du Panthéon se refermeront, Alexandre Dumas trouvera enfin sa place aux côtés de Victor Hugo et d’Émile Zola, ses frères en littérature, ses frères en engagement, ses frères qui ont marqué et fait de leur plume l'Histoire de la République en défendant avec autant d'acharnement que de génie la Liberté, l'Égalité, la Fraternité. La République aussi a ses mousquetaires. »

Le cercueil d'Alexandre Dumas est descendu dans le caveau XXIV où se trouvent déjà ceux de Victor Hugo et d'Émile Zola[74].

Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, le mercredi 27 mai 2015

Pierre Brossolette (1903-1944)
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002)
Jean Zay (1904-1944)

Le décret du décide d'un hommage de la Nation au Panthéon et autorise le transfert des cendres[75].

L'hommage de la nation est rendu à Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay, mais seules les cendres de Pierre Brossolette et de Jean Zay seront transférées au Panthéon, les familles de Geneviève de Gaulle-Anthonioz et de Germaine Tillion ayant souhaité que leurs dépouilles restent dans le cimetière où elles ont été inhumées.

La cérémonie a eu lieu le . Les cercueils sont descendus dans le caveau IX.

Simone et Antoine Veil, le dimanche 1er juillet 2018

Simone Veil (1927-2017)
Antoine Veil (1926-2013)

Le lors de l'hommage à Simone Veil aux Invalides, le président de la République Emmanuel Macron annonce que Simone Veil entrera au Panthéon avec son époux Antoine Veil[76]. Ce transfert se déroule le [77].

Les 29 et 30 juin 2018, les cercueils des époux Veil, exhumés du cimetière du Montparnasse, sont exposés au Mémorial de la Shoah[78], dans le 4e arrondissement de Paris. La cérémonie d'entrée au Panthéon se déroule le [79],[78]. Simone Veil devient la cinquième femme à y faire son entrée[80].

Le convoi est parti du Mémorial de la Shoah. Il s'est ensuivi une longue procession vers le Panthéon en remontant la rue Soufflot. Le cortège s’est arrêté trois fois au cours de sa remontée. Trois arrêts pour rendre hommage aux trois grands combats menés par Simone Veil, : celui pour les droits des femmes, marqué par l’adoption de la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse, en 1974 ; celui pour l’Europe, dont elle a été la première femme à prendre la présidence du parlement, en 1979 ; celui pour la mémoire de la déportation, dont elle est rescapée. Trois pauses pendant lesquelles des chants ont été interprétés par des choristes. Des films sur l’Europe et la Shoah sont diffusés sur des écrans géants. À l’arrivée sur la place du Panthéon, quatre-vingt-douze choristes ont entonné Le Chant des Marais.

La cérémonie débute avec un morceau de violoncelle interprété par Sonia Wieder-Atherton, La Chanson de Marie (Song in Remembrance of Schubert) (chant traditionnel juif arrangé par Alexandre Tcherepnine puis transcrit par Franck Krawczyk). Les cercueils sont portés chacun par huit Gardes républicains. À la fin du morceau de violoncelle, un texte lu par Simone Veil évoquant sa judéité est diffusé. Recouverts du drapeau français, les cercueils sont entrés par le portail monumental du Panthéon en présence du président de la république Emmanuel Macron et de son épouse, des deux fils encore vivants du couple Veil et de leurs descendants, au son d’un solo de violoncelle de la suite no 5 de Jean-Sébastien Bach. Le président de la République prononce ensuite un discours d’une trentaine de minutes[81].

Les cercueils des époux reposent dans la nef du Panthéon. Ils sont déposés le dans le sixième caveau de la crypte, au côté de Jean Moulin, André Malraux, René Cassin et Jean Monnet, après une cérémonie organisée par le palais de l'Élysée.

Maurice Genevoix, mercredi 11 novembre 2020

Maurice Genevoix (1890-1980)

Maurice Genevoix devient le 75e homme à entrer au Panthéon.

Joséphine Baker, mardi 30 novembre 2021

Joséphine Baker (1906-1975)

Reprenant une idée de Régis Debray[82],[83], une pétition « Osez Joséphine » lancée à l’initiative de l’essayiste Laurent Kupferman soutient l’entrée au Panthéon de cette « artiste, résistante, féministe et militante antiraciste »[84],[83]. Elle rassemble 37 920 signatures[85],[86].

Le , le journal Le Parisien annonce l’accord d’Emmanuel Macron pour son entrée au Panthéon le [86], jour anniversaire de sa naturalisation française, 84 ans auparavant (en 1937)[87]. Elle restera cependant inhumée au cimetière de Monaco[88], de sorte que le Panthéon ne sera pas son tombeau mais son cénotaphe (tombeau sans corps)[89],[90], dans son cercueil, il a été mis de la terre d'endroits où l'artiste et résistante a vécu.

Joséphine Baker entre au Panthéon le , devenant ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le « temple » républicain[91],[92],[93].

Missak Manouchian et Mélinée Manouchian, mercredi 21 février 2024

Cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian.

Un comité de soutien pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon[94] est lancé le par le président de l'association Unité Laïque, Jean-Pierre Sakoun et le maire Les Républicains de Valence, Nicolas Daragon[95], conseillés par l'historien Denis Peschanski et Katia Guiragossian, petite-nièce de Mélinée et Missak Manouchian, dépositaire de la mémoire familiale[96]. Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, petit-fils du commissaire militaire national des FTP Albert Ouzoulias, s’y associe en 2022. Une tribune d’une dizaine de personnalités paraît dans Libération le [97]. Ce comité est reçu à l’Élysée le par Bruno Roger-Petit, conseiller à la Mémoire du président de la République[98], après de nombreux articles de presse et maintes interventions des porteurs du projet dans les médias[99],[100], puis l'année suivante par le président de la République. Celui-ci annonce le sa décision de faire entrer au Panthéon Missak Manouchian le , soit 80 ans après son assassinat, accompagné de son épouse Mélinée[101],[102].

Le , le président de la République Emmanuel Macron, accompagné des membres du comité pour l'entrée de Missak Manouchian au Panthéon, visite la crypte du Panthéon et choisit de faire reposer Manouchian et son épouse dans le caveau no XIII, aux côtés de Maurice Genevoix et de Joséphine Baker.

60 ans après Jean Moulin, première personnalité de la Cinquième République accueilli sous le dôme, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon le [103],[104]. Vingt-quatre résistants étrangers morts pour la France sont salués par le président Emmanuel Macron et célébrés lors de la cérémonie[104].

Après différentes manifestations d'hommage et interventions de personnalités dès la veille au Mont-Valérien, la cérémonie, présidée par Emmanuel Macron, en présence du premier ministre d'Arménie Nikol Pachinian, débute au Panthéon au son du duduk arménien avec Un rêve à l'horizon interprété par Rostom Khachikian suivi par la lecture de la dernière lettre de Missak à Mélinée par Patrick Bruel et de la citation par Serge Avédikian du nom des vingt-trois compagnons de lutte suivis chacun de la mention « Mort pour la France » scandée par les élèves du lycée militaire d'Autun. Les deux cercueils attendent place Edmond-Rostand, sous une gigantesque affiche rouge, d'être transportés, pendant la diffusion du récit de la vie des deux résistants, par quatorze hommes de la Légion étrangère, jusqu'à la coupole, le long de la rue Soufflot, selon une scénographie qui prévoit trois stations symbolisant le parcours des Manouchian. À la première station, « Survivre », le chœur d'enfants de la Maîtrise Populaire de l'Opéra Comique dirigée par Sarah Koné chante et danse Ils sont tombés, chanson de Charles Aznavour et Georges Garvarentz évoquant le génocide arménien. À la deuxième station, « Choisir », des extraits des Carnets de Missak Manouchian sont lus par les acteurs Laurent Natrella, Céline Samie, Serge Bagdassarian, François Feroleto et Lisa Toromanian. À la troisième station, « Résister », les jeunes de la maîtrise chantent La Complainte du partisan d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Anna Marly. À l'arrivée devant le Panthéon, le Chœur de l'Armée française dirigé par Aurore Tillac chante a cappella Le Chant des partisans écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon. Les cercueils sont déposés sur l'esplanade, entourés par les portraits des vingt-trois compagnons de combat. Arthur Teboul accompagné par son groupe Feu ! Chatterton interprète L'Affiche rouge composée par Léo Ferré sur le texte du poème Strophes pour se souvenir écrit en 1955 par Louis Aragon. Une animation son et lumière est ensuite projetée sur la façade du monument, illustrant les étapes de la vie des Manouchian et la mort de Missak et de ses compagnons « morts pour la France » dont les visages entourant ceux de Missak et Mélinée s'affichent entre les colonnes sous la mention illuminée du fronton : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Les portes du sanctuaire s'ouvrent sur le son du violoncelle d'Astrig Siranossian interprétant Grounk, l'oiseau d'Arménie[105] pendant que les deux cercueils transportés par les hommes de la Garde républicaine sont placés sous la coupole[106].

Le nom des vingt-trois membres du Groupe Manouchian exécutés est gravé sur la plaque de la crypte[107].

Notes et références

Notes

  1. a et b Première personnalité transférée au Panthéon le 4 avril 1791. Mais à cause de l'affaire de l'armoire de fer, la Convention décida d'exclure sa dépouille du Panthéon. Elle y fut remplacée par celle de Marat. Les restes de Mirabeau furent alors inhumés de manière anonyme au cimetière de Clamart[4]. Malgré des recherches entreprises en 1889, ils ne furent pas retrouvés.
  2. Texte Louis Blanc sur la cérémonie

    Histoire de la Révolution française par Louis Blanc, pages 236 à 239, tome cinquième, 1853 Langlois et Leclercq, Paris.

    Cependant, tout Paris s'agitait pour rendre au mort des honneurs souverains. Le département, la municipalité, plusieurs autres corps administratifs, s'imposèrent un deuil de huit jours ; un deuil public, comme dans les grandes calamités nationales, fut demandé par une députation des quarante-huit sections ; le club des Jacobins décida qu'il assisterait en corps aux obsèques, et enfin, le 4 avril, anticipant sur l'avenir, l'Assemblée décréta que la nouvelle église de Sainte-Geneviève serait consacrée désormais à la sépulture des grands hommes ; que Mirabeau était jugé digne de recevoir cet honneur, et qu'au-dessus du fronton de l'édifice seraient gravés ces mots : AUX GRANDS HOMMES LA PATRIE RECONNAISSANTE.
    Il n’y avait que trois voix opposantes, celles d’Epréménil, de Montlosier et de Rochebrune. Robespierre déclara appuyer de tout son pouvoir le projet d'honorer la mémoire d'un homme qui, dans des moments critiques, avait déployé tant de courage contre le despotisme[6].

    Les funérailles furent magnifiques. L'immense population de Paris se pressait sur le passage du héros étrange, pour jamais endormi. Balcons, terrasses, toits des maisons, les arbres même, tout était chargé de peuple. Ce fut à cinq heures et demie du soir que le cortège s'ébranla. Un détachement de cavalerie ouvrait la marche. Des canonniers de chacun des soixante bataillons, de vieux soldats blessés, l'état-major de la garde nationale et Lafayette, une partie des Cent-Suisses, le clergé, venaient ensuite, précédant le corps qui s'avançait entouré de grenadiers et porté par douze sergents. Le cœur était recouvert d'une couronne de comte, masquée sous des fleurs ; un drapeau flottait sur le cercueil. Par une condescendance singulière et caractéristique du temps, le président de l'Assemblée nationale avait voulu céder le pas au président et aux membres du club des Jacobins ; mais ils refusèrent, et se contentèrent de prendre place, au nombre de mille huit cents, immédiatement après l'Assemblée, c'est-à-dire avant le département, avant la municipalité, avant les ministres, avant toutes les autorités constituées[7] ! Bailly, malade, ne suivait pas le convoi ; Bouille le suivit, son chapeau sur la tête. On y remarquait Sieyès donnant le bras à Lameth, auquel il n'avait pas parlé depuis dix-huit mois. Un homme avait refusé de consacrer par sa présence les égarements du génie ; c'était Pélion. Après trois heures d'une procession solennelle, le cortège qui occupait un espace de plus d'une lieue, entra dans l'église Saint-Eustache, entièrement tendue de noir. Là, devant un sarcophage élevé au milieu du chœur, eu présence d'une multitude recueillie, Cérutti prononça l'oraison funèbre : il y rappelait les grands noms de Montesquieu, de Fénelon, de Voltaire, de Rousseau, de Mably, et définissait en ces termes le rôle historique joué, après eux, par Mirabeau "Mirabeau se dit "Ils ont créé la lumière ; je vais créer le mouvement[8].""
    On se remit en marche. La nuit était descendue sur la ville ; et à la lueur agitée des torches, an roulement des tambours voilés, au bruit, tout nouveau, du trombone et du tam-tam, instruments inconnus qui mêlaient aux chants lugubres composés par Gossec leur lamentation sauvage et sonore, le convoi se traîna lentement jusqu'au Panthéon à travers l'ombre des rues profondes. Oh ! de quelle impression ne durent pas être alors saisis tant d'hommes que, si diversement, préoccupaient les choses futures ! Le trône n'allait-il pas s'abîmer, quand se retirait ainsi la main forte et cachée qui le soutenait encore ? Et l’Assemblée, en l'absence de celui qui était sa lumière, saurait-elle, le long des précipices, continuer son chemin ? Et la liberté, – car enfin, elle le comptait toujours parmi les siens et avait chance de le reconquérir un jour. – La liberté ? On se trouvait lancé sur la mer des naufragés : qui pouvait affirmer qu'avec un tel pilote de moins, le navire n'irait pas se briser contre les récifs, laissant la foule pâle se débattre sous la tempête, dans l'immensité de l'espace et des flots ?
    Il était minuit quand on arriva au terme du triste itinéraire. Le service fut célébré, le corps déposé dans un caveau sous le cloître, et tout fut dit….
  3. Texte d'Alphonse de Lamartine sur la cérémonie

    Trois jours après le meurtre, la Convention fit les funérailles de la victime. Le génie tragique de Chénier avait dessiné le spectacle, sur le modèle des funérailles héroïques de l'antiquité. Au sommet d'un catafalque porté sur un piédestal vivant de cent fédérés, le cadavre demi nu de Lepelletier était étendu sur un lit de parade. Un de ses bras pendait comme pour implorer la vengeance. La large blessure par laquelle sa vie avait coulé s'ouvrait, rougie de sang, sur sa poitrine. Le sabre nu de l'assassin était suspendu sur le corps de la victime. Les vêtements ensanglantés étaient portés en faisceaux, au bout d'une pique, comme un étendard. Le président de la Convention monta les degrés du catafalque et déposa une couronne de chêne, parsemée d'étoiles d'immortelles, sur la tête du mort. Le cortège s'ébranla aux roulements des tambours voilés et aux sons d'une musique lugubre, dont les instruments étouffés semblaient plutôt pleurer qu'éclater dans l'air. La famille de Le pelletier, en habits de deuil, marchait à pied derrière le corps du père, du frère, de l'époux assassiné. Au milieu des sept cents membres de la Convention s’élevait une bannière sur laquelle étaient inscrites en lettres d'or les dernières paroles attribuées à Saint-Fargeau : « Je meurs content de verser mon sang pour la patrie, j'espère qu'il servira à consolider la liberté et l'égalité et à faire reconnaître les ennemis du peuple ». Le peuple entier suivait. Les hommes portaient à la main des couronnes d'immortelles, les femmes des branches de cyprès. On chantait des hymnes à la gloire du martyr de la liberté et à l'extermination des tyrans.
    Arrivé au Panthéon, le cortège trouva le temple de la Révolution déjà envahi par la multitude. Le cadavre, soulevé par les flots de la foule, qui disputait l'espace à la Convention, faillit rouler sur les marches du péristyle.
    Félix Lepelletier, frère de la victime, monta sur l’estrade harangua le peuple au milieu du tumulte, compara son frère à l'aîné des Gracques et jura de lui ressembler.
    Le lendemain, Félix Lepelletier, tenant par la main la fille de son frère, enfant de huit ans, la présenta en pompe de deuil à la Convention. L'enfant, adoptée par la nation, fut proclamée, par un décret d'enthousiasme, fille adoptive de la république[13].
  4. Extrait du catalogue d'exposition Les Tuileries au XVIIIe siècle

    Un complément sur la cérémonie autour de ce monument à Rousseau dans le jardin des Tuileries en 1794 (Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1990)

    […] Après Thermidor, le jardin n'est plus que rarement le lieu de la fête. Le bassin circulaire accueille un cénotaphe abritant les cendres de Jean-Jacques Rousseau les 18-19 vendémiaire an III (9-10 octobre 1794), étape du transfert des restes du philosophe depuis Ermenonville jusqu'au Panthéon.

    Louis-Sébastien Mercier était là : « L'air étoit calme, et le ciel pur ; un long rideau de pourpre voiloit à l'horizon les rayons du soleil couchant. Un vent frais agitoit doucement les dernières feuilles. »

    La cérémonie nocturne, illuminée de flambeaux et de lumignons autour du bassin (« mille flambeaux éclairoient cette touchante cérémonie ») voit les habitants d'Ermenonville accompagnant le char funèbre, portant le sarcophage surmonté d'une urne, et une veillée funèbre, musicale, animée d'airs de musique, autour d'un tempietto à l'antique encadré de peupliers d'Italie, évoquant ceux de l'île d'Ermenonville, site premier de l'inhumation.

    Bien entendu le cérémonial processionnaire cher à la Révolution était maintenu intact : après les musiciens, les naturalistes tenant fleurs et fruits, les artistes avec pinceaux et burins, les artisans brandissant scies et rabots, les mères de famille avec leurs enfants précèdent les habitants de Saint-Denis, de Groslay, d'Émile, d'Ermenonville et de Genève, ainsi que l'indispensable délégation de la Convention ceinte du ruban tricolore. […]
  5. Texte de Constant sur la cérémonie

    Le jour même de la translation des restes du maréchal, de l'église des Invalides au Panthéon, je fus envoyé de Saint-Cloud à Paris pour un message particulier de l'empereur. Ma commission faite, il me restait quelques instants de loisir, dont je profitai pour aller voir cette lugubre cérémonie, et dire un dernier adieu au brave guerrier que j'avais vu mourir. À midi, toutes les autorités civiles et militaires se rendirent à l'hôtel. Le corps fut transféré du dôme dans l'église, sous un catafalque formé par une grande pyramide d'Égypte, portée sur une estrade élevée, ouverte par quatre grands arcs, dont les cintres étaient entourés d'une guirlande de lauriers enlacés de cyprès. Aux angles étaient des statues dans l'attitude de la douleur, représentant la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance, vertus caractéristiques des héros. Cette pyramide était terminée par une urne cinéraire, surmontée d'une couronne de feu.
    Sur les faces de la pyramide étaient placés les armes du duc et des médaillons rappelant les faits les plus mémorables de sa vie, et soutenus par des génies en pleurs. Sous l'obélisque était placé le sarcophage renfermant le corps du maréchal ; aux angles étaient des trophées composés de drapeaux enlevés sur les ennemis. Des candélabres en argent, et en très grand nombre, étaient fixés sur les gradins qui servaient d’estrade à ce monument. L'autel, en bois de chêne, rétabli où il était avant la révolution, était double et à double tabernacle. Sur les portes du tabernacle étaient les tables de la loi ; il était surmonté d'une grande croix sur le croisant de laquelle était suspendu un suaire. Aux angles de l'autel étaient les statues de saint Louis et de saint Napoléon. Quatre grands candélabres étaient placés sur des piédestaux aux angles des gradins. Le pavé du chœur comme celui de la nef étaient revêtus d'un tapis de deuil. La chaire, drapée en noir, décorée de l'aigle impériale, et où fut prononcée l'oraison funèbre du maréchal, était placée à gauche en avant du catafalque ; à droite était un siège en bois d'ébène, décoré des armes impériales, d'abeilles, d'étoiles, de galons, de franges et autres ornements en placage d'argent. Il était destiné au prince archichancelier de l’empire, qui présidait la cérémonie. Des gradins étaient élevés dans les arcades des bas - côtés, et correspondaient aux tribunes qui étaient au-dessus. En avant de ces gradins étaient les sièges et les banquettes pour les autorités civiles et militaires, les cardinaux, archevêques, évêques, etc. Les armes, les décorations, le bâton et la couronne de lauriers du maréchal, étaient placés sur le cercueil.
    Toute la nef et le fond des bas-côtés étaient tendus de noir avec encadrements blancs ; les fenêtres l'étaient aussi. On voyait sur les draperies les armes, le bâton et le chiffre du maréchal. L'orgue était caché par une vaste tenture qui ne nuisait pas à la propagation de ses lugubres sons. Dix-huit lampes sépulcrales d'argent étaient suspendues, avec des chaînes de même métal, à des lances terminées par des guidons enlevés à l'ennemi. Sur les pilastres de la nef étaient fixés des trophées, composés des drapeaux pris dans les différentes affaires qui ont illustré la vie du maréchal. Le pourtour de l'autel, du côté de l'esplanade, était revêtu d'une tenture de deuil ; au-dessus étaient les armes du duc, fixées par deux renommées tenant les palmes de la victoire ; au-dessus on lisait : « NAPOLÉON à la mémoire du duc de Montebello, mort glorieusement aux champs d'Essling, le 22 mai 1809 ».

    Le conservatoire de musique exécuta une messe composée des plus beaux morceaux de musique sacrée de Mozart. Après la cérémonie, le corps fut porté jusqu'à la porte de l'église, et placé sur le char funèbre, orné de lauriers et de quatre faisceaux de drapeaux enlevés à l'ennemi dans les affaires où le maréchal s'était trouvé, et par les troupes de son corps d'armée. Il était précédé par un cortège militaire et religieux, et suivi d'un cortège de deuil et d'honneur. Le cortège militaire était composé de détachements de toutes les armes, de cavalerie et d'infanterie légère et de ligne, d'artillerie à cheval et à pied ; suivis de canons, de caissons, de sapeurs, de mineurs, tous précédés de tambours, de trompettes, de musique, etc. ; l'état-major général ayant à sa tête le maréchal prince de Wagram, et composé de tous les officiers généraux et d'état-major de la division et de la place. Le cortège religieux se composait des enfants et vieillards des hospices, du clergé de toutes tes paroisses et de l'église métropolitaine de Paris, avec les croix et bannières, les chantres et la musique religieuse, l'aumônier de Sa Majesté avec les assistants. Le char portant le corps du maréchal suivait immédiatement. Les maréchaux ducs de Conegliano, comte Serrurier, duc d'Istrie et prince d'Eckmühl, portaient les coins du poêle. Aux deux côtés du char, deux aides de camp du maréchal portaient deux étendards. Sur le cercueil étaient fixés le bâton de maréchal et les décorations du duc de Montebello.
    Après le char, venaient le deuil et le cortège d'honneur ; la voiture vide du maréchal, ayant aux portières deux de ses aides de camp à cheval ; quatre voitures de deuil destinées à la famille du maréchal ; les voitures des princes grands dignitaires, des ministres, maréchaux, colonels généraux, premiers inspecteurs. Un détachement de cavalerie, précédé de trompettes et de musique à cheval, suivait les voitures et fermait la marche. Une musique accompagnait les chants, toutes les cloches des églises sonnaient, et treize coups de canons étaient tirés par intervalles.

    Arrivé à l'entrée de l'église souterraine de Sainte-Geneviève, le corps fut descendu à bras par des grenadiers décorés et blessés dans les mêmes batailles que le maréchal. L'aumônier de Sa Majesté remit le corps à l'archiprêtre. Le prince d'Eckmühl adressa au duc de Montebello les regrets de l'armée ; et le prince archichancelier déposa sur le cercueil la médaille destinée à perpétuer la mémoire de ces honneurs funèbres, du guerrier qui les recevait, et des services qui les avaient mérités.

    Alors toute la foule s'écoula, et il ne resta dans le temple que quelques anciens serviteurs du maréchal, qui honoraient sa mémoire, par les larmes qu'ils versaient en silence, autant et plus que ce deuil public et cette imposante cérémonie. Ils me connaissaient, pour nous être trouvés ensemble en campagne. Je restai quelque temps avec eux, et nous sortîmes ensemble du Panthéon[16].
  6. Extrait du discours prononcé par le président du Conseil Édouard Herriot au Panthéon de Paris, lors du transfert des cendres de Jean Jaurès, le 23 novembre 1924

    Jean Jaurès entend amener l'être humain à devenir pleinement un homme. Il veut le libérer des servages qui l'oppriment, des tutelles qui l'écrasent ou même de ses propres défauts qui le diminuent ; mais aussi l'enrichir par la culture, le guider vers la vie spirituelle. Cette politique est une éthique autant qu'une économie […]

    Ce vaste esprit […] se hausse au-dessus de l'enfer des faits et, même dans le temps où il accorde le plus à l'influence des forces économiques, il ne cesse de proclamer sa croyance au Pouvoir de la libre volonté humaine dans sa lutte contre les milieux pour construire la cité d'harmonie où le travail, affranchi de ses servitudes, fleurirait comme une joie […]

    Quelles que fussent, au reste, ses opinions et ses doctrines, Jaurès les inscrivit toujours dans le cadre de l'institution républicaine. […] Il y voit "la forme définitive de la vie française" et " le type vers lequel évoluent lentement toutes les démocraties du monde". Mais, […] il ne fut pas moins dévoué à la France dont toutes les qualités se retrouvaient dans son génie […].

    Certes, il voulut la paix. […] "Assurer cette paix par une politique évidente de sagesse, de modération et de droiture, par la répudiation définitive des entreprises de force, par l'acceptation loyale et la pratique des moyens juridiques nouveaux qui peuvent réduire les conflits sans violence. Assurer aussi la paix, vaillamment, par la constitution d'un appareil défensif si formidable que toute pensée d'agression soit découragée chez les plus insolents et les plus rapaces". C'était son programme.

    Dans les récentes conférences, il a suffi à la France de le reprendre pour attirer à elle cette amitié des nations, qui doit, - c'est encore une de ses plus belles formules - "couvrir la Patrie du verdict d'approbation de la conscience universelle".

    La Patrie ! ce mot revient dans sa bouche et sous sa plume incessamment.

    On peut répéter de lui ce qu'il a dit de Proudhon, qu'il était français furieusement. […][27]
  7. Références :
    • Le livre de Paul Nizan la Conspiration (1938) dont un chapitre est consacré aux funérailles de Jaurès
    • On retrouvera les enjeux politiques et les détails de la cérémonie en consultant : Terrain revue ethnologique de l'Europe no 15, octobre 1990 : « La panthéonisation » de Jean Jaurès, rituels et politique sous la IIIe République par Avner Ben-Amo. Cet article est aussi consultable en ligne à l'adresse http://terrain.revues.org/document2983.html.
  8. Extrait d'une interview de Jacques Chirac in Le Figaro, édition du  : « Le Figaro : Pourquoi Malraux au Panthéon ? Qui en a eu l'idée ?
    – J. C. : C'est Pierre Messmer qui me l'a proposé, dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire de la mort d'André Malraux. Cette idée m'a paru immédiatement évidente. Pour tout ce qu'a été André Malraux, le combattant de la liberté, le passionné de justice, le découvreur d'art, l'écrivain, le compagnon plus que fidèle du Général, l'inventeur du ministère de la Culture. Mais aussi, parce qu'il a fait rêver plusieurs générations, à force de panache. Pour lui-même et pour la France. »
    .
  • Notes concernant le tableau
  1. Député qui est devenu célèbre en mourant sur une barricade constituée par les républicains pour s'opposer au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III. Il devient un symbole pour les républicains de la lutte contre le nouveau régime.
  2. Général et comte d'Empire.
  3. Chimiste et homme politique.
  4. Chimiste.
  5. Professeur et inventeur de l'écriture pour les aveugles. Transféré au Panthéon lors du centenaire de sa mort.
  6. Cardinal. Comte de Monte Cucolli, Légat du Pape à Paris. Négociateur du Concordat de 1801.
  7. Conventionnel, général et scientifique. Technicien qui permit l'organisation de l'Armée de l'An II. Transféré lors de la célébration du centenaire de la Révolution française.
  8. Président de la République française de 1887 à 1894, assassiné à Lyon par un anarchiste ; il repose ainsi à proximité de son aïeul Lazare Carnot.
  9. Juriste, diplomate, homme politique français, résistant, prix Nobel de la paix. À l'origine de la création de L'UNESCO et auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
  10. Marin et homme politique français, capitaine de vaisseaux, chefs des ports et arsenaux, ministre de la marine, gouverneur de Louis XVII, gouverneur des Tuileries...
  11. Philosophe, homme politique et mathématicien. Transféré lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.
  12. Chambellan de Madame-Mère.
  13. Physicienne, prix Nobel de physique en 1903, puis prix Nobel de chimie en 1911.
  14. Physicien, prix Nobel de physique en 1903.
  15. Dernier doge de Gênes qui se mit au service de Napoléon Ier. Urne contenant son cœur.
  16. Né à Cayenne, gouverneur ayant rallié l'Afrique à la France libre du général de Gaulle. Premier homme noir à être transféré au Panthéon.
  17. a et b Urne contenant son cœur.
  18. ecclésiastique, sénateur et comte d'Empire. Il fut un partisan de l'octroi de la citoyenneté française aux juifs et de l'abolition de l'esclavage. Transféré lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.
  19. Humaniste, écrivain, poète. Auteur des Misérables, de Notre-Dame de Paris, etc.
  20. Homme politique socialiste. Assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale.
  21. Transféré le même jour que Jean Perrin.
  22. Maréchal d'Empire. Soldat réputé pour sa bravoure, il est de toutes les campagnes depuis l'Italie, il est blessé à Arcole, jusqu'à Essling en 1809 où il meurt. L'Empereur en fut très affecté.
  23. Général qui s'est illustré pendant la campagne d'Italie. Urne contenant son cœur.
  24. Résistant, écrivain et ministre de la Culture de Charles de Gaulle.
  25. Général de la République. Seule une partie de son corps a été transférée. Transféré lors de la célébration du centenaire de la Révolution française.
  26. Inventeur de la géométrie descriptive, il est le fondateur de l'École polytechnique. Transféré lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française.
  27. père de l'Union européenne. Entre au Panthéon cent ans après sa naissance.
  28. Amiral, sénateur et comte d'Empire. Urne contenant son cœur.
  29. Chef combattant de la Résistance.
  30. Premier dirigeant de la Banque de France. De confession protestante, comme les autres membres du caveau IV.
  31. Transféré le même jour que Paul Langevin.
  32. spécialiste des questions religieuses. Il est à l'origine de l'Édit de tolérance de 1787 qui reconnaissait les mêmes droits civiques aux protestants. Ministre des cultes de Napoléon Ier, académicien, il négocie le Concordat de 1801 avec le légat du pape Caprara. Rédacteur du Code civil de 1804.
  33. Homme de lettres et sénateur.
  34. Général, il s'est illustré depuis la campagne d'Égypte jusqu'en Pologne, comte d'Empire. De confession protestante, comme les autres membres du caveau IV.
  35. Général blessé à Essling et comte d'Empire.
  36. figure de la lutte pour l'abolition de l'esclavage. Transféré avec son père Marc Schœlcher pour respecter sa volonté.
  37. Vice-amiral de la Révolution, sénateur et comte d'Empire.
  38. « premier grenadier de la République ». Transféré lors de la célébration du centenaire de la Révolution française.
  39. député de la convention, considéré par Napoléon Ier comme l'âme de la commission qui a rédigé le Code civil, le Code pénal et le Code d'instruction criminelle.
  40. Président de l'Assemblée Constituante au début de la Révolution, Il est un des pères du Code Civil.
  41. Ministre de la Santé chargée de la loi dépénalisant l'IVG en France (1975). Présidente du Parlement européen de 1979 à 1982. Académicienne (2008).
  42. Premier peintre du roi en 1789, le maître du peintre officiel de l'Empire Jacques-Louis David.
  43. Préfet de la Lys, sénateur, comte d'Empire, maire de Viry, père d'un officier mortellement blessé à la bataille d'Essling, après s'être distingué à Austerlitz.
  44. S'illustra pendant toutes les campagnes napoléoniennes, d'Italie jusqu'en Russie, comte d'Empire. De confession protestante, comme les autres membres du caveau IV.
  45. De confession protestante, comme les autres membres du caveau IV.
  46. Auteur, notamment, des Rougon-Macquart.

Références

  1. Anne Brigaudeau, « Neuf questions que vous n'osez pas poser sur le Panthéon », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  2. Pascal Monnet, « Le Panthéon sous l'Empire », Revue du Souvenir Napoléonien, no 436,‎ , p. 27-31 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Le cimetière de Clamart à Paris sur tombes-sepultures.com.
  4. Le cimetière de Clamart se trouvait à l'angle des rues du Fer-à-Moulin et des Fossés-Saint-Marcel dans le 5e arrondissement de Paris[3]
  5. Jonathan Parienté, « Qui repose au Panthéon ? », Le Monde, (consulté le ).
  6. Histoire parlementaire, tome IX, page 280.
  7. Abbé de Montgaillard, Histoire de France, tome II, page 302.
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  14. Lise Andriès, Jean-Claude Bonnet, La Mort de Marat, Flammarion, 1986, 510 pages, p. 104 (ISBN 2-08-211526-7).
  15. Voyage à Ermenonville ou lettre sur la translation de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon (1794).
  16. Mémoires de Constant, Premier valet de chambre de Napoléon, sa famille et sa cour, tome quatre, Ladvocat, Paris, 1830 (p. 284-289).
  17. Journal Officiel du 27 mai 1885 p. 2706.
  18. Décret du 26 mai 1885 relatif au Panthéon Journal Officiel 27 mai 1885 p. 2706 (Rapporte les décrets des 20 février 1806, 6-12 décembre 1851, 22 mars 1852 et 26 juillet 1867 et l'ordonnance du 12 décembre 1821).
  19. Discours prononcés lors des funérailles de Victor Hugo le 1er juin 1885.
  20. Voir les détails de la cérémonie sur le site consacré à Victor Hugo : Deux millions de personnes assistent aux funérailles.
  21. Gérard-Michel Thermeau, « Ils étaient Présidents : Sadi Carnot », sur Contrepoints, (consulté le ).
  22. Daniel Langlois Berthelot, Marcellin Berthelot, un savant engagé, JC Lattés,
  23. « Deux cercueils «vides» entreront fin mai au Panthéon », sur Le Figaro,
  24. Jean-Luc Barré, Seigneur-Chat. Philippe Berthelot (1866-1934), Plon, 1988
  25. Pour se faire une idée du climat régnant à cette époque, on pourra consulter par exemple le site : de L'Assiette au beurre, journal satirique de l'époque.
  26. http://www.assemblee-nationale.fr/13/evenements/zola-pantheon/Zola%20_au_Panth%C3%A9on.pdf Plaquette éditée par l'Assemblée nationale en 2008 à l'occasion du centenaire de la panthéonisation de Zola sur le site de l'Assemblée nationale.
  27. a b et c Source : Assemblée nationale.
  28. Extraits du livre Fêtes à Paris au XXe siècle: Architectures éphémères de 1919 à 1989, par Jean-Claude Daufresne.
  29. JO du 29 septembre 1948.
  30. Jean Perrin et Paul Langevin au Panthéon, par C.-G. Bossière, Le Monde, 12 novembre 1948.
  31. Allocution de Jean Cabannes, Brest, 17 juin 1948.
  32. Allocution d'Émile Borel, Sorbonne, 18 juin 1848.
  33. legifrance.gouv.fr
  34. Loi no 49-681 du 19 mai 1949 relative au transfert au Panthéon du corps du père de Victor Schœlcher JO 20-05-1949 p. 4951.
  35. Site Internet du Sénat, 1949, Victor Schœlcher : un sénateur philanthrope.
  36. Archive vidéo sur le site de l'INA.
  37. Loi no 52-633 du 4 juin 1952 autorisant le transfert des cendres de Louis Braille au Panthéon JO 05-06-1952 p. 5628.
  38. (en) [vidéo] Louis Braille's Ceremony to The Pantheon sur YouTube.
  39. (en) [vidéo] Louis Braille's Tomb, 11/7/09 sur YouTube (Visite au Panthéon pour le bicentenaire de la naissance de Louis Braille).
  40. Décret du 11 décembre 1964.
  41. Source : Mémorial des fonctionnaires du corps préfectoral et de l'administration centrale morts au cours de la guerre 1939-1945, Émile Bollaert ; "nul ne sait où repose le corps torturé de Jean Moulin".
  42. JO 13-12-1964 p. 11109].
  43. [1] Archive vidéo de la cérémonie sur le site de l'INA.
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  45. Décret du 23 avril 1981 autorisant le transfert au Panthéon des cendres de René Cassin JO 24-04-1981 p. 1154-1155.
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  51. Journal A2, archive de l'INA.
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  107. Hugues Nancy, Manouchian et ceux de l'Affiche rouge, , documentaire

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