Réalisation | Henri Verneuil |
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Scénario |
Henri Verneuil Michel Audiard Félicien Marceau |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Cerito Films |
Pays d’origine | France |
Genre | Policier |
Durée | 115 minutes |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Corps de mon ennemi est un film français de 1976 réalisé par Henri Verneuil et inspiré d'un roman du même nom écrit par Félicien Marceau.
Après avoir purgé une peine de sept ans de réclusion pour un double meurtre, François Leclercq revient dans sa ville, Cournai[1], en région lilloise, une ville entièrement dédiée à l'industrie textile[2]. Il veut tirer au clair cette sombre affaire et connaître ceux qui ont tiré les ficelles de la machination dont il se sait victime[3],[4].
Né dans un milieu modeste, François Leclercq (Jean-Paul Belmondo) a croisé tout jeune le chemin de la comtesse Gilberte Beaumont-Liégard (Marie-France Pisier), la fille du roi des filatures de la ville de Cournai, où tout le monde vit du textile, Jean-Baptiste Beaumont-Liégard, dit « JBL » (Bernard Blier). Très tôt, il décide de la séduire lorsqu'il sera plus grand.
Devenu adulte, il parvient à coucher avec elle. Mais, alors que l’intention du jeune homme était uniquement de se venger de ce qu'il avait perçu comme une injustice sociale, Gilberte tombe amoureuse de lui et leur relation se prolonge. Elle le présente à sa famille, qui l'accepte rapidement parmi ses amis, au point qu'il accède au statut de « gendre possible ». Il est engagé à un poste de cadre à l'usine. Il est en fait littéralement « adopté » par l'élite industrielle et politique de la ville.
Or, il se trouve que le Pierre Leclercq, le père de François, se présente en indépendant aux élections municipales contre le candidat en place, un homme proche de la famille Beaumont-Liégard. Le père de Gilberte, « JBL », demande à François de persuader son père de renoncer à sa candidature. Il refuse sèchement, abandonnant en même temps son poste de cadre. La campagne électorale est sans pitié : les relations entre François et la famille Beaumont-Liégard, qui viennent pourtant de prendre fin, sont utilisées comme argument contre Pierre Leclercq par des hommes de mains de son adversaire qui font irruption dans la salle où Pierre tenait un meeting, distribuant des photos et diffusant des diapositives montrant François aux côtés de membres de la famille Beaumont-Liégard. Pierre Leclercq, se sentant humilié et trahi, se retire. Le vieil homme ne s'en remettra pas. Dans le même temps, François rompt avec Gilberte, qui est d'ailleurs promise à un jeune diplomate.
Désormais rejeté par la famille Beaumont-Liégard, François voit sa fulgurante ascension sociale stoppée net. C'est alors qu'il est approché par un homme d'affaires quelque peu douteux, un certain Raphaël Di Massa (François Perrot). Celui-ci lui propose le poste de directeur de sa nouvelle boite de nuit, le Number One, qui tient plus du cabaret que de la discothèque. En effet, selon Di Massa, le caractère de jeune cadre dynamique bien intégré dans la bonne société de la ville peut donner une excellente image de marque à l'établissement. Leclercq accepte, enchanté par l'idée que « cette bonne ville va enfin devenir drôle ». En fait, en ouvrant la gigantesque boîte de nuit, François pense se venger du clan des Beaumont-Liégard.
Mais, après quelques mois, François découvre avec stupeur que l'établissement qu'il dirige sert en fait de couverture à un trafic de drogue. Se sentant dupé, il annonce à son associé Di Massa qu'il a mis un terme sans condition au trafic et qu'il va licencier tous les employés compromis. Di Massa lui fait comprendre qu'il y a de gros intérêts derrière l'affaire et le met en garde. Deux jours plus tard, dans une chambre de la boîte de nuit, Serge Cojac, jeune talent hongrois et joueur fétiche de l'équipe de football locale, est retrouvé assassiné, à la veille d'un match très important, en compagnie de Karine Lechard, une serveuse de la boîte récemment houspillée par François à la suite de son implication dans le trafic de drogues. L'arme du crime est un pistolet appartenant à François. Tout semble le mettre en cause. Au tribunal, l'accusation plaide le meurtre par jalousie. François est condamné à dix ans de prison ferme pour ce double meurtre qu'il n'a pas commis.
François est libéré après sept ans. Dès sa sortie, il retourne à Cournai et mène sa propre enquête pour comprendre enfin ce qu'il lui est arrivé. Il rassemble ses souvenirs depuis qu'il est entré en relation avec la famille Beaumont-Liégard, douze ans auparavant, en les reliant aux différents acteurs qu'il rencontre. Il remarque que, dès son arrivée dans la ville, beaucoup souhaiteraient le voir repartir immédiatement. Certains useront de différents moyens pour lui signifier que sa présence est indésirable. Il ne se laisse pas intimider, et il va progressivement découvrir tous les chaînons de la ténébreuse affaire. Au bout de ses investigations, il s'avère que Di Massa ne jouait qu'un rôle d'intermédiaire dans le trafic de drogue du Number One, et que le véritable chef du réseau était Jean-Baptiste Beaumont-Liégard en personne. Il comprend aussi que c'est lui qui a organisé la mise en scène du double meurtre pour l'éliminer, puis qui a manipulé les témoins et l'opinion publique.
Il se rend chez Gilberte, et la persuade d'inviter ses parents chez elle. Le père comprend que François a découvert le fond de l'affaire, et lui propose un « dédommagement ». François refuse cet arrangement, mais il en retient la confirmation de ce qu'il recherchait: un aveu de culpabilité de la part de Jean-Baptiste Beaumont-Liégard. François se rend alors chez Di Massa et le convainc que son « chef » l'a déjà remplacé. Di Massa donne donc par téléphone l'ordre à ses hommes de main (qui avaient déjà, précédemment, essayé d'assassiner François en le renversant en voiture) d’abattre la « grosse légume » pendant son tour de golf matinal.
Le lendemain, François Leclercq quitte la ville, pendant que deux tueurs à la solde de Di Massa accomplissent sa vengeance, sans qu'il soit compromis.
Le film se termine par une citation de William Blake : « Au matin je vis avec joie, mon ennemi gisant sous l'arbre ».
Henri Verneuil avait acquis les droits de l’œuvre de Félicien Marceau dès sa parution en . Le cinéaste et Jean-Paul Belmondo s'associèrent et produisirent le film qui coûta près de quinze millions de francs[5].
Ce film a été entièrement tourné dans la métropole lilloise. De nombreux sites sont toujours reconnaissables aujourd'hui, comme l'emplacement du Diplodocus, dans le film un énorme trou dans le sol.
Cet énorme trou rempli d'eau était le chantier d'un complexe immobilier occupé aujourd'hui par des bureaux, des commerces et le Palais du Nouveau Siècle et du parking qui se trouve en son sous-sol, dans le Vieux-Lille. Pour l'anecdote, on l'appelait « le trou de Mauroy », en référence à Pierre Mauroy, élu maire de Lille pour la 1re fois en 1973, et qui avait présidé à ce projet qui pouvait paraître pharaonique à l'époque. On y reconnait dans une des scènes du début du film des rues du quartier de Moulins, la rue de Trévise bordée par l'usine textile Le Blan disparue par la suite (actuellement locaux universitaires) et on aperçoit au loin le clocher de l'église Saint-Vincent-de-Paul place Déliot, détruite quelques années plus tard. On voit également une entrée de l'immeuble Le Forum situé à l'angle de l'avenue Charles-Saint-Venant et de la rue Gustave-Delory. On y reconnait également la gare de Tourcoing appelée gare de Cournai dans le film, ainsi que la rue de l'Épine. Il fallut prévenir les "vrais voyageurs" pour ne pas les perturber que les annonces qu'ils allaient entendre étaient destinées à un film. Ce nom résulte de la contraction de Courtrai, et Tournai proches villes belges de l'agglomération lilloise3
Plusieurs scènes se déroulent dans les rues de Roubaix (le grand hôtel), Grand'Rue, rue d'Avelghem…
La boîte de nuit, dont le logo visible dans le film est toujours en place aujourd'hui, est la discothèque Le macumba à Englos, petit village situé à 5 km de Lille. On y voit aussi l'ancien abattoir de Roubaix détruit depuis (à l'emplacement du lycée Lavoisier, rue Lavoisier). La scène d'arrivée au Palais de Justice, avec une foule hurlant contre l'inculpé, est tournée devant l'une des deux portes principales de la mairie de Lille (côté Porte de Paris - Place Simon Vollant).
Une scène permet aussi de retrouver le stade Grimonprez-Jooris (nommé « Stade Auguste Beaumont-Liégard » dans le film), que le héros parcourt seul dans la tribune découverte.
Une autre scène pendant laquelle François Leclercq retrouve la marquise de Chanteloup laquelle évoque sa petite-fille Marie-Adélaïde laisse apparaître le château de Beaulieu et son parc, situés dans la commune de Pécy (77)
À noter qu'à la fin du film, lorsque le personnage joué par Jean-Paul Belmondo jette son journal par la fenêtre du train, la gare est celle de Croix-Wasquehal, qui a conservé son nom réel pour cette scène, au contraire des autres lieux du film dont les noms ont été modifiés pour le tournage. Cette gare fut reconstruite, un incendie criminel l'ayant ravagée : pour cacher des malversations comptables, un employé y avait mis le feu)
Les scènes de prison ont été tournées dans les locaux des abattoirs municipaux de Roubaix[2]. La maison de la jeune bourgeoise se trouve près de Chantilly dans l'Oise, cette même maison réapparaît plus tard au cinéma dans le film Michel Vaillant comme "La Jonquière", maison de famille des Vaillant.
Les cinéphiles voulant retrouver les photos de certains lieux de tournage pourront consulter le site https://www.goodmorninglille.org/blog/lille-tournage-film-le-corps-de-mon-ennemi
On pourra aussi retrouver des interviews de Verneuil, Marie-France Pisier, Blier et Audiard sur le film sur le lien https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1976-sur-le-tournage-du-film-le-corps-de-mon-ennemi/
La bande-son du film, créée par Francis Lai, sort chez WIP Records en 1976.
En , le label Play Time sort un coffret Francis Lai Anthology contenant la musique originale et restaurée du film.
Liste des titres :
Sorti en octobre 1976, Le Corps de mon ennemi attire un nombre de spectateurs honorable, mais inférieur aux précédents films avec Jean-Paul Belmondo : Peur sur la ville et L'Incorrigible.
À sa première semaine d'exploitation à Paris, le film fait 143 208 entrées et se classe à la première place, que le long-métrage gardera la semaine suivante, avant de chuter pour finir son exploitation parisienne avec 528 354 entrées[6], mieux que le précédent film de l'acteur, L'Alpagueur, qui récolte 445 281 entrées à Paris[7] mais moins bien que Peur sur la ville avec ses 964 658 entrées parisiennes toutes exploitations[8] et L'Incorrigible avec ses 767 000 entrées parisiennes[9].
En France, Le Corps de mon ennemi termine son exploitation sur le territoire national avec 1 771 161 entrées[6], score relativement supérieur à celui de L'Alpagueur (1 533 183 entrées[7]) et inférieur à Peur sur la ville (3 948 000 entrées[8]) et L'Incorrigible (2 572 000 entrées[9])
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