Au sein de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), un département appelé le Bureau des légendes (BDL) forme et dirige à distance les agents dits clandestins, en immersion dans des pays étrangers, qui ont pour mission de repérer les personnes susceptibles d'être recrutées comme sources de renseignements. Opérant dans l'ombre, « sous légende », c'est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces, ils vivent de longues années dans une dissimulation permanente.
Guillaume Debailly, alias Paul Lefebvre, alias Malotru, revient d'une mission clandestine de six années en Syrie, mais en contravention avec les règles de sécurité, il ne semble pas avoir abandonné sa légende et l'identité sous laquelle il vivait à Damas[1]. Son histoire d'amour avec la Syrienne Nadia El Mansour va sérieusement compliquer les choses et l'amener notamment à jouer un double jeu entre la DGSE et la CIA.
Zineb Triki : Nadia El Mansour. Elle est une universitaire syrienne de renom spécialisée en histoire et géographie et la maîtresse de Guillaume Debailly lorsqu'il était clandestin à Damas sous le nom de Paul Lefebvre. (saisons 1 à 3 et 5, invitée saison 4)
Mehdi Nebbou : Rachid Benarfa, dit « Cyclone ». Il a disparu lors de la saison 1 pendant une mission clandestine en Algérie. (saison 1)
Jonathan Zaccaï : Raymond Sisteron. Il fait partie de l'équipe des veilleurs du Bureau des légendes et est le référent de Cyclone. (depuis la saison 1)
Alexandre Brasseur : « Pépé ». En binôme avec « Mémé », soutien opérationnel en France (filature, escorte, logistique, intimidation). (saisons 1 à 2 et 5)
Michaël Abiteboul : « Mémé ». En binôme avec « Pépé », soutien opérationnel en France (filature, escorte, logistique, intimidation). (saisons 1 à 2 et 5)
Irina Muluile : Daisy Bappé[2], dite « La Mule ». Soutien opérationnel en France (filature, escorte, logistique). (depuis la saison 1)
Ziad Bakri : Nadim El Bachir, des services secrets syriens. (saisons 1 à 3, 5)
Alba Gaïa Bellugi : Prune Debailly. Elle est la fille de Guillaume Debailly. (depuis la saison 1)
Le tournage de la cinquième saison composée de dix épisodes commence en et s'achève en . Elle s'annonce comme la dernière saison tournée par Éric Rochant[7], voire comme la saison ultime de la série[8]. Jacques Audiard et Mathieu Kassovitz font partie des réalisateurs[9].
Sa diffusion commence le sur Canal+ et s'achève le [10].
Accueil
Succès critique international
La saison 1 reçoit un accueil critique très positif en France. Le Monde salue ainsi « la maîtrise du sujet, de l'interprétation offerte par les acteurs (Kassovitz est parfait dans un registre sombre, mêlant force de caractère et faiblesse des sentiments), de la construction rigoureuse des arches narratives et de la gestion des rebondissements » ainsi que le « ton différent et crédible » de la série[11].
De même, Le Nouvel Observateur compare la série à Mad Men et félicite la série qui « met en scène avec maestria ce quotidien exceptionnel et fait vivre une équipe convaincante de héros »[12].
La saison 2 reçoit encore plus d'éloges. Télérama la qualifie de « captivante, subtilement écrite, mise en scène et interprétée […] une mission accomplie » et Le Figaro va même jusqu'à affirmer que « à ce jour, cette série est la meilleure jamais faite en France »[13].
En dehors de la France, l'accueil critique de la série est lui aussi très positif, notamment aux États-Unis. The New York Times qualifie ainsi la série d'« intelligente et subtile »[14] et Broadwayworld en fait aussi l'éloge : « Une histoire d'espionnage captivante, racontée avec sophistication et filmée avec une aisance cinématographique »[15]. En Norvège, la chaine NRK diffuse la saison 4 du au , pratiquement aux mêmes dates que Canal+ en France, et l'audimétrie mesurée est la plus élevée depuis le début de l'année. Les 10 épisodes resteront accessibles sur le site de la chaine jusqu'en [16].
En , le New York Times va jusqu'à inclure Le Bureau des légendes, en troisième position — la considérant comme la série d'espionnage « probablement la plus intelligente et crédible au monde » —, dans sa liste des trente meilleures séries étrangères des années 2010 (avec deux autres séries françaises : Les Revenants, 23e, et le diptyque 3 x Manon—Manon 20 ans, 26e)[17],[18].
En 2016, le Bureau des Légendes devient la série française ayant engendré le plus de revenus à l'étranger, détrônant Les Revenants. Selon Federation Entertainment, les deux premières saisons ont rapporté près de 3 millions d'euros auprès des distributeurs étrangers. La troisième saison a quant à elle déjà rapporté 700 000 euros en préachats[19].
Nommé dans les catégories meilleure série, meilleur réalisateur (Eric Rochant), meilleur scénariste (Eric Rochant) et meilleure actrice (Sara Giraudeau)
Le DVD de la saison 1 est disponible depuis le [26]; Celui de la saison 2, le [27]. Le Dictionnaire de l'espionnage (du bureau des légendes), écrit par Agnès Michaux, est publié le par The Oligarchs Editions.
Anecdotes
Le bureau des légendes initialement pensé par Éric Rochant ne devait s'occuper que de la création des faux papiers et des fausses identités des individus envoyés en mission. Constatant que cela serait trop réduit pour faire une série entière, il est décidé d'agrandir l'étendue des missions de ce bureau fictif afin qu'il s'occupe également de la gestion des clandestins. Les personnages qui gèrent la création de fausses identités dans la saison 1 comme Sylvain Ellenstein sont ainsi parmi les premiers personnages à être inventés[28].
Le nom de certains personnages a évolué durant la phase d'écriture du scénario. Le personnage joué par Matthieu Kassovitz devait s'appeler "Pétoncle"[29]. Il a été décidé dès le début d'appeler les personnages issus du bureau (Malotru, Phénomène, Moule à Gaufres, Cyclone, Escogriffe, Bachi-bouzouk) par des insultes et expressions favorites du capitaine Haddock.
Les initiales « BB », « BE » et « JYLD » figurant en première ligne du générique de fin correspondent respectivement à Bernard Bajolet, directeur général de la sécurité extérieure d' à , Bernard Émié, directeur actuel et Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Signe du réel soutien apporté à la série par la DGSE[30] notamment afin de redorer son blason et satisfaire ses besoins en recrutement[31].
Le succès croissant de la série permet à la production de bénéficier d'un budget également croissant, passant de 15 millions d'euros pour la première saison à dix-sept millions, puis dix-huit millions, puis vingt millions[29].
L’intrigue se présente comme la plus réaliste possible, les auteurs ayant rencontré des espions pour leur inspiration. Par exemple, l’épreuve du restaurant au début de la première saison fait partie des fondamentaux de la formation des agents du renseignement. Le virus informatique du Mossad attaquant les centrales iraniennes aurait bien existé (Stuxnet). Certains détails semblent toutefois impossibles (la durée des missions, les exploitations des communications téléphoniques, les menaces entre services secrets de différents pays…)[32],[33],[34].
Le succès croissant de la série, et l'attente qu'elle suscite parmi les fans et les critiques, expliquent les précautions qui entourent les tournages. Ainsi, à propos de la saison 5, la comédienne Florence Loiret-Caille déclare que « deux ou trois mois avant le début du tournage, nous recevons au goutte à goutte des mails quasiment secret-défense avec les scénarios des épisodes »[35].
↑AlloCine, « Le Bureau des légendes : Canal+ confirme officiellement la saison 4 pour la rentrée », AlloCiné, (lire en ligne, consulté le 26 mai 2018)
Thomas Destouches, « Le Bureau des légendes. Quoi de 9 ? La traque de Malotru, l'arrivée de Mathieu Amalric, le Bureau sous investigation... Voici tout ce qu'il faut savoir sur l'excellente quatrième saison de la série de Canal+! », Télécâble Sat Hebdo no 1485, SETC, Saint-Cloud, , p. 10-11, (ISSN1630-6511)
Agnès Michaux, Le Dictionnaire de l'espionnage (du bureau des légendes), Issy-les-Moulineaux/Saint-Denis, The Oligarchs Editions, , 339 p. (ISBN978-2-9560676-2-7)