Dominique Marceau (Brigitte Bardot), une séduisante jeune femme, est jugée en cour d'assises pour le meurtre de son ancien amant, Gilbert Tellier (Sami Frey). Leur histoire est racontée en flash-backs depuis le procès et le véritable visage de l'accusée se dessine peu à peu.
Gilbert, un jeune chef d'orchestre, promis à Annie (Marie-Josée Nat), violoniste, tombe amoureux de Dominique, la sœur de celle-ci. C'est la première fois que Dominique se sent amoureuse. Néanmoins cela devient aussi pour elle un engagement trop important pour sa jeunesse instable. On lui reprochera ses mœurs légères durant le procès.
C'est pour Gilbert la révélation d'une passion dévorante, mais trop possessive pour Dominique. Pour Annie c'est un drame. Dominique, cependant, trompe Gilbert pour se venger, après qu'il l'a quittée en croyant qu'elle l'avait elle-même trompé.
Ce dernier retourne auprès d'Annie et se fiance avec elle. Dominique sombre dans la dépression en apprenant la nouvelle. Elle tente alors de revoir Gilbert, et ils ont une dernière relation, secrète et fugace, mais Gilbert lui dit au matin qu'il n'est plus amoureux et qu'il ne veut plus la revoir. Dominique, dépressive, se trouve un pistolet pour éventuellement se suicider. Des semaines plus tard, encore amoureuse, elle vient armée au domicile de Gilbert. Alors qu'elle le menace de se tuer devant lui, il la repousse avec une grande violence verbale, elle le tue spontanément. Elle veut retourner l'arme contre elle, mais a vidé son chargeur dans la fureur de son acte. Elle tente alors de se suicider au gaz. Sauvée in extremis, elle passe devant les assises pour meurtre.
Le film fait salle comble durant de nombreuses semaines, provoquant un bouche à oreille de qualité. Le film tiendra l'affiche de nombreux mois et deviendra encore un énorme succès pour Henri-Georges Clouzot et Brigitte Bardot avec 5 692 000 entrées en France.
Critiques
« Un scénario dont l'architecture est un modèle d'ingéniosité et de précision, une mise en scène qui ne laisse pas l'ombre d'une chance au hasard, une interprétation dirigée de main de maître, voilà ce que nous offre La Vérité. »
Le film sort en digibook DVD/Blu-ray/Livret le 28 février 2020 chez Coin de Mire Cinéma, dans la collection La Séance. En complément du film se trouve des bandes d'actualité, des bandes annonces et publicités d'époque, le documentaire Le Scandale Clouzot (diffusé sur Arte en 2017), et un livret avec des documents d'époque, 10 tirages photographiques et une affichette.
Autour du film
Clouzot a déclaré avoir eu l'idée du scénario après avoir assisté à différents procès d'assises.[réf. nécessaire] Le film est notamment l'adaptation d'un fait divers bien réel, l'histoire de Pauline Dubuisson, jugée en 1953 pour le meurtre de son ex-fiancé, qu'elle a tué après qu'il a rompu avec elle et s'est fiancé avec une autre jeune femme. Si Pauline Dubuisson avait quelques traits communs avec le personnage du film, notamment les mœurs légères, ce n'était pas la jeune femme oisive du film. Le réalisateur a, par ailleurs, écarté l'épreuve subie par Pauline lors de l'épuration à la Libération, où elle fut tondue et violée pour avoir été la maîtresse d'un médecin-colonel allemand.
La Vérité révéla le talent de tragédienne de Brigitte Bardot dont l'interprétation fut soulignée unanimement par la critique[réf. nécessaire].
Brigitte Bardot et Sami Frey vécurent une histoire d'amour après le film[4].
Henri-Georges Clouzot, connu pour sa grande dureté, sa misogynie et sa technique consistant à pousser à bout nerveusement les actrices de ses films, poussa tellement Brigitte Bardot à « cracher ses tripes », que cette dernière, trop imprégnée de son personnage bien après la fin du tournage, commit une tentative de suicide, comme Dominique à la fin du film. Jacques Perrin a d'ailleurs révélé qu'avec Sami Frey ils avaient tous les deux menacé Clouzot de quitter le tournage si ce dernier continuait à crier sur les acteurs[5].
Peu après la fin du tournage, Brigitte Bardot, comme son personnage, tente de se suicider, à Menton, le 28 septembre 1960, jour de ses 26 ans[6]. Certains établissent alors, selon la journaliste Yvonne Baby, « une relation de cause à effet entre la fatigue qu'a entraînée l'interprétation d'un rôle nouveau pour elle et cette résolution désespérée »[7]. Dans un entretien accordé au Parisien en 2009, Brigitte Bardot expliquera : « J’ai passé ma jeunesse à fuir les photographes et les journalistes qui ont gâché cette partie de ma vie et ont été un peu responsables de ma tentative de suicide le 28 septembre 1960 »[6]. Dans un entretien accordé en 2012 à Vogue Hommes, elle dira : « Sur le tournage de La Vérité, Clouzot m’a tellement persuadée que j’étais cette femme de mœurs légères, cette tragédienne, que j’ai fini par y croire. Je suis devenue Dominique. Au point que des mois plus tard, j’ai voulu me suicider », mais ajoute « C’est mon meilleur film. »[8].
L'année indiquée est celle de la cérémonie. De 1949 à 1956, l'Oscar est un prix d'honneur, sans propositions ou nominations de films. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par la France ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.