Michel Descombes (Philippe Noiret), séparé puis veuf, un horloger bon vivant du quartier Saint-Paul, à Lyon, vit seul avec son fils Bernard. Un matin, deux policiers se présentent à sa boutique et le questionnent sur son fils, sans lui dire ce qui lui est arrivé. Il est immédiatement accompagné hors de Lyon sur le lieu où sa camionnette a été retrouvée, vide. Là, le commissaire Guilboud (Jean Rochefort) lui apprend que son fils a tué un homme.
Bernard poursuit sa cavale, avec sa petite amie Liliane. Celui qu'il a tué, c'est Razon, un vigile de l'entreprise où elle travaillait. Très mal vu des salariés, il l'a fait licencier pour un vol de transistor dont il est seul « témoin », et il semble qu'il ait au moins harcelé sexuellement et peut-être violé Liliane, ce qui serait la véritable cause de cette accusation. Les jeunes gens sont muets sur ce fait, Bernard disant seulement qu'il a « tué une ordure ».
Tout au long de l'enquête, Michel se met à douter et à culpabiliser, se disant qu'il ne connaît pas son fils. Bernard et Liliane sont finalement arrêtés sur l´île de Bréhat, Bernard, qui n'explique toujours pas plus clairement son acte, refuse d'abord de voir son père. Tant son avocat que le commissaire Guilboud, qui se révèle un flic humain, conseillent à Michel de convaincre Bernard de mettre l'accent sur l'aspect sexuel de l'affaire, jugeant que plaider le crime passionnel permettrait d'obtenir des circonstances atténuantes. Il les éconduit en leur disant que c'est à son fils de décider de sa défense.
Michel se solidarise de plus en plus avec son fils, ce qu'il proclame lors du procès. Celui-ci est condamné à vingt ans de prison et Michel est atterré. Leurs échanges au parloir de la prison montrent, à la fin du film, qu'une véritable connivence s'est installée entre eux.
Fiche technique
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La longue scène initiale de repas dans un bouchon lyonnais avec Michel Descombes et ses amis a été tourné au Garet, situé rue du Garet près de l'Hotel de Ville[2]. Lorsqu'il sort avec son ami Antoine, Michel traverse la place des Terreaux, où la fontaine est encore située au centre de la place.
26 place du Port-Neuville, le bâtiment est reconnaissable à l'escalier en forme de fer à cheval situé dans la cour intérieure. On peut voir le personnage de Philippe Noiret sortir en voiture de la cour intérieure.
l'île aux Cygnes dans le parc de la Tête d'or, où le commissaire (joué par Jean Rochefort) promène son chien et rencontre Michel Descombes devant le monument aux morts. On les voit ensuite emprunter le souterrain reliant l'île à la berge.
Le jardin et la maison où Michel Descombes va rendre visite à Madeleine Fourmet, qui l'a aidé à élever Bernard, sont l'ancienne maison du père de Bertrand Tavernier durant la II ème guerre mondiale, où le réalisateur a passé ses premières années. Située rue Chambovet dans le quartier de Monchat (Lyon 3 ème), la maison a été détruite peu après le film et le jardin est devenu un jardin publique et non pas un hôpital comme le dit Madeleine[3].
l'aéroport de Lyon-Bron, où ils atterrissent lorsque l'avion ramène le commissaire, Michel Descombes et son fils Bernard après son arrestation. L'avion est un Beechcraft 99 Airliner de la compagnie TAT immatriculé F-BSTU.
Les Halles de Lyon situées dans le quartier de La Part-Dieu, où l'on voit Michel Descombes et le commissaire prendre un repas ensemble. Celles-ci ne s'appellent pas encore « Halles de Lyon Paul Bocuse » à l'époque du tournage, l'hommage à Paul Bocuse date de 2006.
l'horloge astronomique située dans la Primatiale Saint-Jean de Lyon (nommée plus simplement cathédrale Saint-Jean), où Michel Descombes se recueille devant une grande horloge aux personnages animés.
la prison Saint-Joseph située au sud de la gare de Perrache, où Michel Descombes rend visite à son fils au parloir. La prison est désaffectée depuis 2009 et a été reconvertie en campus universitaire.
Musique
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Le film est inspiré du roman de Georges SimenonL'Horloger d'Everton, dont l'action se déroule aux États-Unis.
Bertrand Tavernier souhaitait déplacer l'action à Lyon, sa ville natale[5] : « Je trouve que Lyon est une belle ville, et qu'on ne l'a pas souvent montrée au cinéma ». La ville et ses quartiers apporta un décor naturel et un concours non négligeable au tournage du film, lequel fait la part belle à ses rues sans se focaliser sur les lieux emblématiques de la cité comme la place Bellecour (aucun plan de celle-ci n'est visible dans le film) ou la colline de Fourvière. Le réalisateur mit particulièrement en valeur le quartier historique du Vieux Lyon. Celui-ci était encore dans un état insalubre et Louis Pradel, maire à l'époque du tournage, avait projeté d'en raser une partie dans les années 1960. La popularité du film permit de mieux faire connaitre ce quartier, qui fut classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco en 1998.
Le rôle du commissaire devait être tenu par François Périer, mais celui-ci se décommanda deux semaines avant le début du tournage pour jouer dans le film Antoine et Sébastien de son fils. Aussitôt contacté, Jean Rochefort accepta le rôle avec enthousiasme.
La petite fille que l'on voit dans le train au tout début du film est Tiffany Tavernier.
Dans le film, l'atelier d'horlogerie est bien situé dans le vieux Lyon au 4, rue de la Loge, dans le quartier Saint-Paul, mais dans la réalité, ce local est à l'époque le magasin d'un brocanteur qui l'a prêté pour le tournage (il n'y a jamais eu d'horloger à cet endroit). Afin de montrer l'intérieur de la boutique, et présenter un atelier d'horloger, les scènes d'intérieur sont tournées dans une vraie horlogerie, avec du matériel très artisanal, rue Franki-Kramer à Annonay, au nord de l’Ardèche, près de Lyon.
L'appartement du personnage principal Michel Descombes et de son fils Bernard est situé au 2 rue de la Loge. Le personnage du fils n'apparaît à l'intérieur dans aucune scène étant en fuite dans la première partie du film, puis emprisonné dans la seconde.
En 1987, un atelier d'horlogerie d'art nommé L'Horloger de Saint-Paul est créé par Philippe Carry au 20 rue Juiverie, à 30 mètres de la rue de la Loge[6]. Le propriétaire a demandé l'accord de Bertrand Tavernier avant l'ouverture de son atelier et celui-ci l'a visité à plusieurs reprises.
On peut lire dans la chambre de Bernard Descombes, placardées sur le mur une citation d'Alphonse Allais:« Il faut propager l'imparfait du subjonctif dans les classes pauvres. » et une autre de Céline : « Moi j'aime pas la guerre parce que la guerre ça se passe à la campagne et la campagne ça m'emmerde. »