Population totale | 20 000 (2013)[1] |
---|
Langues | Kogui |
---|---|
Ethnies liées | Tayronas, Arhuacos, Wiwa |
Les Kogis (koʊɡi), Koguis[2], ou Kagabas[3],[4] sont un peuple amérindien de Colombie.
Les Indiens Kogis (Koguis ou Kagabas) vivent depuis plus de 500 ans dans la Sierra Nevada de Santa Marta[5], dans les vallées des ríos Don Diego, Palomino, San Miguel et dans le nord du Caraïbe colombien[2], sur une portion de territoire allant de 0 à 5 770 mètres d'altitude.
Ils sont les descendants des Tayronas, qui furent repoussés dans les montagnes par les invasions des Karib vers la fin du premier millénaire[6].
En 2013, on recense 20 000 Kogis en Colombie[1]. Ils sont surtout agriculteurs et possèdent quelques animaux, principalement des porcs et des vaches.
Subissant les différentes guérillas en Colombie[7] et après le désarmement de , le peuple kogi continue d'être victime d'agressions de paramilitaires[8].
Les Indiens Kogis vivent en totale autarcie économique et intellectuelle. Certains membres de leur communauté, sur proposition de l'État colombien, vendent du café équitable, mais cette proposition a été rejetée par la majorité afin de se protéger du monde occidental industrialisé. L'État colombien a rarement tenu ses promesses de protection concernant leur espace. Ils sont aussi victimes de l'exploitation minière à grande échelle par d'importantes entreprises[9].
Les chamanes, ou plutôt les Mamos (sages instruits) "disposant du savoir", agissent comme des conseillers suprêmes lors des choix importants que les Kogis doivent faire dans leur vie personnelle (mariage, culture, vie dans la communauté) et valident toute décision primordiale pour l'avenir des Kogis. Hormis les Mamos, il n'y a pas de hiérarchie, chaque personne étant importante, ainsi celle qui coud a autant de valeur que celle qui écoute ou que celui qui cultive[10]. Chez les Indiens Kogis, en dehors des décisions de premier ordre qui nécessitent la consultation des Mamos, chacune d'entre elles est prise lorsque chacun s'est exprimé, de l'enfant au vieillard. Les Kogis peuvent consacrer beaucoup de temps à la réflexion et aux longues discussions avant la prise d'une décision qui, parfois, demande jusqu'à trois semaines de pourparlers. En effet, une décision ne doit léser personne[11] (Éric Julien, La mémoire des possibles).
Pour les indigènes vivant dans la Sierra Nevada de Santa Marta, ces montagnes représentent le "cœur du monde". Ainsi, la Sierra Nevada de Santa Marta maintient l'équilibre spirituel et écologique de toute la planète. La mythologie des Indiens Kogis conte qu'ils sont les "frères aînés" de l'humanité. Les étrangers, en particulier ceux d'Occident, sont appelés les "petits frères". La légende veut que ces petits frères aient été bannis, autrefois, du cœur du monde à cause des infractions qu'ils ont commises. Ils doivent donc poursuivre leur route et subir les châtiments de leurs méfaits[12].
Leurs rituels et traditions sont caractérisés par un rapport très fort et très sensitif à la Terre. Ils se sentent encore de nos jours « gardiens de la Terre » qu'ils considèrent et traitent comme « sacrée ». Ils sont capables, selon leurs dires, de percevoir les lieux où la Terre est « vivante » et ceux où elle est morte. « ... notre loi d'origine est née des principes spirituels qui ont donné naissance à la Terre Mère, Sé Nenulang. Elle et le Père Sezhankua, au moment de la création, ont laissé aux quatre peuples - Kagaba, Pebu (Arhuaco), Wiwa et Kalkuama - un ensemble de normes de vie. L'accomplissement parfait de ces règles dans le territoire est ce qui nous permet d'assurer notre permanence en tant que cultures différentes et la stabilité de tout le système de la nature"[réf. nécessaire]. » Les Kogis fondent leur mode de vie sur la croyance d'une « Grande Mère » (Jaba), leur figure créative, qu'ils croient être la force de la nature et qui fournit des conseils. La Terre Mère, Sé Nenulang, est considérée comme un corps humain, où les sommets enneigés représentent la tête ; les lagunes des páramo (plateaux semi-désertiques), le cœur ; les rivières sont les veines brisées ; les couches de terre, les muscles ; et les herbes, des poils. Les Kogis considèrent la terre comme un être vivant et voient les mineurs, les bâtisseurs et ceux qui polluent l'environnement comme des ennemis de la Grande Mère[13]. Les Kogis pensent que la "ligne noire" est l'une des artères de la Terre Mère, une zone côtière sacrée bordant la Sierra Nevada, est en péril, ce qui affaiblit la planète[14].
Les garçons deviennent adultes et commencent à consommer de la coca quand on leur remet leur poporo (objet symbolique de l'état d'adulte procréateur).
Une association française, nommée « Tchendukua, Ici et Ailleurs », a été créée à la fin des années 1990 pour racheter les terres volées aux Kogis afin de les leur restituer. Elle a pu racheter plus de 2000 hectares jusqu'à présent. Mais l'association qui les représente légalement est « Gonawindúa », appartenant au Resguardo Kogi Malayo Arhuaco, reconnue par l'association des réserves indigènes de la Colombie et l'État colombien[15],[9].
Une femme et un enfant Kogi dans la Ciudad Perdida (Colombie)
Shaman Kogi dans la Ciudad Perdida (Colombie)
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2021-06-13 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=438864