Kingdom of Heaven

Kingdom of Heaven
Description de l'image Kingdom of Heaven.jpg.
Titre québécois Le Royaume des cieux
Réalisation Ridley Scott
Scénario William Monahan
Musique Harry Gregson-Williams
Acteurs principaux
Sociétés de production Scott Free Productions
20th Century Fox
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre drame historique
Durée 145 minutes
187 minutes (director's cut)
Sortie 2005

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Kingdom of Heaven ou Le Royaume des cieux au Québec est un film germano-américano-britannique réalisé par Ridley Scott et sorti en 2005.

Il se déroule à la fin du XIIe siècle, un peu avant la troisième croisade, et narre l'ascension d'un forgeron bâtard d'un grand seigneur qui part pour la Terre sainte et finit par défendre Jérusalem contre Saladin, histoire romancée de Balian d’Ibelin. Le tournage du film s'est déroulé en Espagne et au Maroc. À sa sortie, il a été un échec commercial aux États-Unis mais a été bien accueilli dans le reste du monde, et notamment en Europe.

Synopsis

À la fin du XIIe siècle, en France, une troupe de croisés vient trouver un forgeron nommé Balian dont la femme, inconsolable depuis la mort de leur enfant à la naissance, s'est récemment suicidée. Balian accueille froidement la visite du chef croisé, le baron Godefroy d'Ibelin, qui lui révèle être son père et lui propose de l'accompagner à Jérusalem, où il possède des terres. Balian refuse cette offre. Cependant, il doit répondre du meurtre d'un prêtre qu'il a tué car celui-ci avait dérobé la croix d'argent que son épouse portait au cou et ordonné sa décapitation avant son enterrement (logiquement motivée par l'infamie du suicide aux yeux de l'Église). En fuite, Balian rejoint son père, qui est ensuite blessé par les hommes de l'évêque et du seigneur du village lancés à la poursuite de Balian. Godefroy meurt quelque temps plus tard à Messine, port italien d'où partent les navires pour la Terre sainte, non sans l'avoir adoubé chevalier et convaincu de poursuivre sa route.

Arrivé en Terre Sainte malgré le naufrage de son navire, Balian se lie d'amitié avec Imad, un Sarrasin qu'il pense être un simple serviteur, et prend possession des domaines de son père. Il doit faire face aux intrigues de la cour du roi de Jérusalem et notamment à l'animosité de Guy de Lusignan et de Renaud de Châtillon, qui souhaitent la guerre contre Saladin. Il jure de protéger le roi lépreux Baudouin IV ainsi que le peuple et devient très proche de Sibylle, sœur du roi et épouse de Guy, avec qui il a une idylle.

Balian est ensuite capturé à Kerak lorsque Saladin, lassé des provocations de Renaud de Châtillon, attaque ce château. Mais il est relâché grâce à Imad, qui s'avère être un proche conseiller de Saladin. Baudouin et Saladin négocient la paix, mais ce voyage achève de ruiner la santé déjà défaillante de Baudouin. Lorsque le roi mourant lui propose la main de Sibylle, déjà mariée à Guy de Lusignan, Balian, malgré ses sentiments, refuse d'aller à l'encontre de ses principes en se rendant complice de l'exécution de Guy. Guy de Lusignan devient alors roi et Sibylle reine, Guy entre peu après en guerre contre Saladin et essaie de faire assassiner Balian.

Après la défaite des troupes de Guy de Lusignan et de Renaud de Châtillon face à l'armée de Saladin, Balian assure la défense de Jérusalem. Malgré une défense héroïque, il doit capituler face à la puissance de l'armée de Saladin, mais sa bravoure assure la vie sauve et une retraite en bon ordre pour toute la population chrétienne de la ville. Balian se retire dans son pays natal avec Sibylle, redevenue simple femme du peuple, et refuse l'offre de Richard Cœur de Lion de partir en croisade.

Fiche technique

Distribution

Sources et légende : Version française (VF) sur Voxofilm[2]

Production

Genèse et développement

William Monahan rencontre Ridley Scott pour lui proposer le scénario de Tripoli, un projet de film qui se déroulerait en 1805 ayant pour contexte historique la guerre de Tripoli. Scott accepte et commence à développer le projet pendant qu'il tourne Les Associés. Les deux hommes parlent aussi des Croisades, sujet que Monahan connaît bien et sur lequel Scott a envie de faire un film depuis longtemps. Le projet de Tripoli, après avoir été proche de se concrétiser, est finalement abandonné par les studios et Monahan, qui a écrit dans l'intervalle le scénario de Kingdom of Heaven, le propose à Scott. Il a choisi l'époque à laquelle le film se déroule en raison du personnage de Baudouin IV de Jérusalem et de la trêve fragile qui règne alors entre chrétiens et musulmans, période selon lui plus intéressante qu'une guerre ouverte[3]. Orlando Bloom se voit proposer de jouer le rôle principal du film alors qu'il vient de terminer le tournage de Troie et n'est au départ pas très enthousiaste à l'idée d'enchaîner avec un autre film en costumes mais il change d'avis à la lecture du script. Les autres acteurs sont choisis par la suite et Edward Norton suggère que son nom n'apparaisse pas au générique pour que le public puisse essayer de deviner qui joue le rôle du roi Baudouin[4].

Tournage

Le tournage commence en et dure six mois. Il a d'abord lieu en Espagne avant de se déplacer au Maroc. Les scènes se déroulant au village natal de Balian sont tournées à Loarre, dans les Pyrénées, celles de l'hôpital de Messine et de la résidence de Balian à Jérusalem à Palma del Río, celles du palais du roi Baudouin à Séville (à l'Alcazar et à la Casa de Pilatos), les extérieurs de Messine sur les remparts d'Essaouira, et les plans larges de Jérusalem à Aït-Ben-Haddou, avec l'architecture de la ville en arrière-plan ajoutée avec le procédé de matte painting[4]. Le tournage du siège de Jérusalem, près de Ouarzazate et des studios de l'Atlas où sont filmés les intérieurs, prend presque deux mois et requiert environ 1 800 figurants (dont de nombreux soldats de l'armée marocaine mis à disposition par le roi Mohammed VI)[5]. La seule maquette réalisée pour le film est celle utilisée pour l'effondrement du mur de la poterne Saint Christophe. Le logiciel MASSIVE est largement utilisé pour les scènes de combats de masse ou celles d'armées en mouvement. La scène du naufrage du navire est une combinaison de plans d'Orlando Bloom filmés à d'autres moments et retouchés pour changer sa tenue, d'images issues de Lame de fond, autre film de Scott, et d'un navire créé numériquement[6]. Le design du film s'inspire des œuvres des peintres orientalistes, notamment Jean-Léon Gérôme, de Gustave Doré, et des salles des Croisades du château de Versailles[7]. Il faut cinq mois pour construire les décors servant de cadre au siège de Jérusalem, avec des murs de quinze mètres de haut et trois tours de siège un peu plus grandes encore[4].

Musique

La bande originale du film a été composée par Harry Gregson-Williams et interprétée par l'orchestre philharmonique de Londres à quelques exceptions près. À la mort du roi Baudouin, la musique est celle de l'opéra spécialement conçu pour le film Hannibal, par Ridley Scott, Vide Cor Meum (littéralement : « Vois mon cœur ») composée par Patrick Cassidy. De même, la musique que l'on entend avant la bataille, durant l'adoubement général et le discours de Balian est issue du film Le 13e Guerrier, et composée par Jerry Goldsmith. La musique de la scène où Balian se fait attaquer par les chevaliers envoyés par Guy de Lusignan est tirée du film The Crow, intitulée The Crow Descends composée par Graeme Revell. Lorsque Renaud de Chatillon se fait décapiter par Saladin, la musique est celle de la Passion selon saint Matthieu de Johann Sebastian Bach.

Version longue

Des discussions très vives ont lieu lors du processus de montage entre Ridley Scott et les studios de production qui craignent que la durée du film soit excessive et l'histoire trop complexe si on y ajoute l'intrigue secondaire de l'enfant de Sibylle. Scott finit par s'incliner mais commence aussitôt à prévoir une version director's cut, spécialement pour le marché DVD (et qui est à l'affiche d'un cinéma de Los Angeles pendant deux semaines en )[8]. Cette version longue, qui dure environ quarante minutes de plus, insiste notamment plus sur l'histoire de Balian et de son père (elle montre que Balian est plus qu'un simple forgeron, c'est aussi un ingénieur qui a déjà l'expérience de la guerre car il a construit des machines de siège dans un conflit entre seigneurs féodaux, et on apprend aussi que le prêtre que tue Balian est en fait son propre frère). Le rôle de Sibylle est également grandement accentué car on dévoile toute la partie de l'histoire avec son enfant qu'elle doit se résoudre à euthanasier car il est, comme son oncle, atteint de la lèpre, partie que Scott n'a sacrifiée qu'à contre-cœur car il trouvait qu'elle apportait une dimension supplémentaire au film[4]. Plusieurs critiques, tels que James Berardinelli, qui n'avaient pas été convaincus par la version cinéma estiment que la version director's cut lui est bien supérieure[9].

Accueil

Accueil critique

Le film a été accueilli de façon mitigée par la critique, recueillant 39 % de critiques favorables, avec un score moyen de 5,510 et sur la base de 185 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[10]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 63100, sur la base de 40 critiques collectées[11]. Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, lui donne 3,5 étoiles sur 4, le jugeant meilleur que Gladiator, avec moins d'action mais plus de réflexion et un message plus profond[12]. Mick LaSalle, du San Francisco Chronicle, évoque un film flamboyant où Ridley Scott a pris toutes les bonnes décisions[13]. Manohla Dargis, du New York Times, salue la réalisation de Scott mais estime que le film est desservi par certains de ses acteurs principaux (Orlando Bloom et Eva Green en tête) malgré les performances de Ghassan Massoud et Jeremy Irons[14]. Ty Burr, du Boston Globe, estime le film « pesant » et le message « naïf » avec un acteur principal qui n'est pas mauvais mais n'a pas la stature pour ce rôle[15]. Et pour Peter Bradshaw, du Guardian, Marton Csokas cabotine beaucoup trop dans le rôle du méchant et le film est bien intentionné mais paraît à la fois « désinvolte et naïf »[16].

Plusieurs organisations chrétiennes conservatrices ont déploré la façon dont les représentants de l'Église catholique romaine étaient dépeints dans le film alors que les musulmans étaient présentés selon elles sous un éclairage plus positif[17]. À l'inverse, le film a reçu à sa sortie un accueil favorable dans les pays musulmans, et le journaliste Robert Fisk rapporte que, dans le cinéma de Beyrouth où il a vu le film, les spectateurs se sont levés pour applaudir et crier leur approbation lors de la scène où Saladin, après avoir pris Jérusalem, redresse une croix chrétienne tombée à terre[18].

En France, les critiques ont été plus positives, le film obtenant une moyenne de 3,2 étoiles sur 5 pour les critiques de la presse sur le site Allociné[19]. Richard Gianorio, de France-Soir, évoque « un impeccable savoir-faire » ; Aurélien Ferenczi, de Télérama, salue les « accents quasi shakespeariens » des acteurs Jeremy Irons, David Thewlis et Brendan Gleeson et qualifie le siège de Jérusalem de « beau morceau de bravoure »[20] ; pour Jean-Luc Douin, du Monde, la « mise en scène confirme la maîtrise de l'un des plus habiles cinéastes en matière de grand spectacle » ; Christian Jauberty, de Première, estime qu'« alors qu'on pouvait douter de l'opportunité d'un film sur les exploits de guerriers occidentaux au Moyen-Orient, Scott et le scénariste William Monahan ont su tourner le problème à leur avantage, adoptant le parti de ceux qui subissent les guerres contre ceux qui les déclenchent » ; pour Gérard Lenne, de Télé 7 Jours, il s'agit d'un « spectacle imposant, bien tenu et bien mené, à la morale édifiante, historiquement correct »[19] ; et pour Éric Libiot, de L'Express, après une première partie classique, « le scénario s'installe sur une ligne dramatique peu commune pour un long-métrage d'une telle envergure »[21].

Parmi les critiques plus mitigées, Jean-Pierre Rehm, des Cahiers du cinéma, évoque un « récit qui échappe aux péripéties obligées de l'initiation et trouve sa source dans une surprenante sophistication » mais qui est assez confus ; Patrice Blouin, des Inrockuptibles, reconnaît « à ce spectaculaire mastodonte une complexité plus grande que ce que l'on pouvait craindre et, même certaines touches de délicatesse » ; David Doukhan, de Mad Movies, juge le « scénario intelligent mais quelque peu dogmatique dans ses questionnements religieux » et le « parcours initiatique assez désincarné » ; pour Christian Viviani, de Positif, il s'agit d'« un semi-échec ou, si l'on préfère, une demi-réussite » malgré l'« excellente interprétation globale, avec une mention spéciale à Edward Norton ». Les critiques négatives viennent de Vincent Ostria, de L'Humanité, qui évoque « un fatras poussiéreux »« Scott abuse des contre-jours bleutés et vaporeux qui sont sa marque de fabrique », et de Bruno Bayon, de Libération, pour qui le film est un « péplum passe-temps de plus »[19].

Box-office

Le film a connu un succès commercial assez limité, rapportant 211 652 051 $ (moins de deux fois son budget) au box-office mondial, dont seulement 47 398 413 $ aux États-Unis et au Canada[1]. Il a réalisé 1 270 000 entrées en France, 346 521 en Belgique, 205 797 en Suisse, et 165 381 au Québec[22]. Il a eu beaucoup plus de succès en Europe et dans le reste du monde qu'aux États-Unis, y rapportant plus de trois fois plus, ce qui est assez rare pour une grosse production.

Box-office mondial par pays du film Kingdom of Heaven (par ordre décroissant)[23]
Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office
Drapeau des États-Unis États-Unis 47 398 413 $ Drapeau de la Russie Russie 6 453 424 $ Drapeau de la Pologne Pologne 1 943 951 $
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 16 415 805 $ Drapeau de l'Australie Australie 6 262 849 $ Drapeau de la Suède Suède 1 902 239 $
Drapeau de l'Espagne Espagne 15 038 725 $ Drapeau de Taïwan Taïwan 3 160 826 $ Drapeau de la Norvège Norvège 1 870 407 $
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 14 535 907 $ Drapeau de la Turquie Turquie 3 038 896 $ Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 1 644 362 $
Drapeau du Japon Japon 11 685 285 $ Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 2 980 011 $ Drapeau de l'Argentine Argentine 1 591 109 $
Drapeau de la France France 9 533 590 $ Drapeau de la Belgique Belgique 2 910 505 $ Drapeau du Portugal Portugal 1 308 343 $
Drapeau de l'Italie Italie 9 522 276 $ Drapeau de la Suisse Suisse 2 575 570 $ Drapeau de la Thaïlande Thaïlande 1 241 335 $
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 8 720 877 $ Drapeau de l'Autriche Autriche 2 220 222 $ Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 1 190 959 $
Drapeau du Mexique Mexique 8 426 138 $ Drapeau de la Grèce Grèce 2 039 459 $ Drapeau des Philippines Philippines 1 147 831 $
Drapeau du Brésil Brésil 6 984 391 $ Drapeau du Danemark Danemark 1 972 247 $ Drapeau de la Colombie Colombie 1 137 362 $

Distinctions

Récompenses

Année Cérémonie ou récompense Prix Lauréat(es)
2005
Satellite Awards Meilleure musique[24] Harry Gregson-Williams
Prix du cinéma européen Prix du public du meilleur acteur européen[25] Orlando Bloom
2006 VES Awards Meilleurs effets spéciaux secondaires[26] Wesley Sewell, Victoria Alonso, Tom Wood et Gary Brozenich

Nominations

Année Cérémonie ou récompense Prix Nommé(es)
2005
Satellite Awards Meilleur acteur dans un second rôle dramatique[24] Edward Norton
Meilleurs décors[24] Arthur Max
Meilleurs costumes[24] Janty Yates
Meilleurs effets spéciaux[24] Tom Wood
Teen Choice Awards Meilleur film d'action-aventures[27]
Meilleur acteur dans un film d'action-aventures[27] Orlando Bloom
2006
Prix Goya Meilleurs costumes[27] Janty Yates
Golden Reel Awards Meilleur montage sonore dans un film étranger[28] Per Hallberg, Alex Joseph, Colin Ritchie et Paul Conway
Meilleur montage sonore musical Marc Streitenfeld

Analyse

Différences avec la réalité historique

« On n'attend pas d'une œuvre d'art qu'elle nous enseigne l'histoire. Un artiste se sert du savoir qu'il possède et le place dans une œuvre d'art pour démontrer à l'humanité la vanité et la bêtise des actes de violence. C'est le cas pour Kingdom of Heaven. »

— Dr Hamid Dabashi, professeur à l'université Columbia[29]

La plupart des déviations à la réalité historique peuvent être expliquées par des raisons d'ordre dramatiques ou pratiques. Ainsi, le personnage de Tibérias est basé sur Raymond III de Tripoli mais a été rebaptisé car les producteurs faisaient la confusion entre Raymond et Renaud (Reynald en anglais, prénom très proche à l'oreille de Raymond pour les anglophones), raison d'ordre pratique, alors que la relation amoureuse entre Balian et Sibylle a été créée de toutes pièces par le scénariste William Monahan pour les besoins du film, raison d'ordre dramatique. Les personnages de Balian et de Sibylle dans le film sont ceux qui sont les plus éloignés des personnages réels dont ils sont inspirés[4]. L'histoire de Balian telle que présentée dans le film est largement romancée mis à part sa défense de Jérusalem et sa reddition à Saladin en échange de la vie sauve pour les habitants de la ville (néanmoins, Balian a en réalité menacé de faire exécuter les prisonniers musulmans et Saladin a exigé une rançon pour chaque habitant). La tolérance religieuse affichée par plusieurs personnages importants est également exagérée dans le but de faire passer un message auprès du public (cette tolérance existait mais essentiellement pour des raisons pratiques et non philosophiques). Guy de Lusignan est présenté comme le principal méchant du film afin de servir d'adversaire à Balian alors qu'il était en fait surtout de caractère indécis et influençable[29].

Parmi d'autres inexactitudes du film : Renaud de Châtillon ne faisait pas partie des Templiers, mais était toutefois un de leurs alliés ; le patriarche de Jérusalem, Héraclius, fut en réalité un artisan, aux côtés de Balian, de la défense de la ville et un élément de tempérance, privilégiant les négociations avec l'ennemi ; la plupart des pièces d'équipements des armées de Saladin ont bien existé, mais réparties sur 300 à 400 ans d'histoire, ainsi le casque turc à nasal, gardes joues et protection de la nuque est bien plus tardif que le XIIIe siècle ; le fléau d'armes n'existait pas encore ; les boucliers des chevaliers n'étaient pas portés dans le dos lors de la charge ; on ne pendait pas les Templiers parce qu'ils étaient nobles et auraient été décapités et parce que l'Ordre était souverain et réglait ses problèmes en interne ; le destin de la sœur de Saladin après sa capture par Renaud de Châtillon reste inconnu ; ce n'est pas Godefroy d’Ibelin qui découvrit la lèpre de Baudouin IV, mais le chroniqueur Guillaume de Tyr[réf. nécessaire] ; et le nombre de machines de siège de Saladin est exagéré[30].

Des controverses ont opposé les historiens à propos des évènements dépeints dans Kingdom of Heaven. Alors que le film n'était encore qu'en cours de tournage, l'historien Jonathan Riley-Smith, dans un article du Daily Telegraph, l'a qualifié de « version des Croisades vues par Oussama ben Laden », alors que, à l'opposé, Khaled Abu el-Fadl, d'UCLA, affirmait qu'il « incitait à la haine contre les musulmans »[29]. À l'inverse de ces avis négatifs, le professeur Cathy Schultz, de l'University of St. Francis dans l'Illinois, évoque une « représentation juste et honnête de la Terre Sainte pendant les Croisades » et un film qui fait passer un message de paix et de tolérance[31], et le Dr Nancy Caciola, professeur à l'université de Californie à San Diego estime que, même s'il comporte quelques inexactitudes, le film « restitue à merveille l'aspect et l'ambiance du Moyen Âge »[29].

Notes et références

  1. a et b (en) « Kingdom of Heaven », Box Office Mojo (consulté le ).
  2. « Fiche de doublage français de Kingdom of Heaven », VoxoFilm (consulté le )
  3. Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur le développement du projet, Pathé, 2006, DVD
  4. a b c d et e Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Commentaire audio de Ridley Scott, William Monahan et Orlando Bloom, Pathé, 2006, DVD
  5. Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur la production au Maroc, Pathé, 2006, DVD
  6. Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur les effets spéciaux, Pathé, 2006, DVD
  7. Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur la préproduction, Pathé, 2006, DVD
  8. Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur la version director's cut, Pathé, 2006, DVD
  9. (en) James Berardinelli, « Kingdom of Heaven: Director's Cut », sur reelviews.net (consulté le )
  10. (en) « Kingdom of Heaven », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  11. (en) « Kingdom of Heaven », sur Metacritic (consulté le )
  12. (en) Roger Ebert, « Kingdom of Heaven », Chicago Sun-Times (consulté le )
  13. (en) Mick LaSalle, « A 'Kingdom' drenched in blood, sweat, fanaticism », San Francisco Chronicle (consulté le )
  14. (en) Manohla Dargis, « An Epic Bloodletting Empowered by Faith », The New York Times (consulté le )
  15. (en) Ty Burr, « Far from 'Heaven' », The Boston Globe (consulté le )
  16. (en) Peter Bradshaw, « Kingdom of Heaven », The Guardian (consulté le )
  17. (en) John Harlow, « Christian right goes to war with Ridley’s crusaders », The Times (consulté le )
  18. (en) Robert Fisk, « Kingdom of Heaven », sur zcommunications.org (consulté le )
  19. a b et c « Kingdom of Heaven - Critiques Presse », Allociné (consulté le )
  20. « [Kingdom of Heaven] », Critique du 04/10/2017 par Aurélien Ferenczi, Télérama
  21. Éric Libiot, « Choisir son camp », L'Express (consulté le )
  22. « Kingdom of Heaven », Base de données Lumière (consulté le )
  23. (en) « Kingdom of Heaven Foreign », Box-Office Mojo (consulté le )
  24. a b c d et e (en) « 10th Annual SATELLITE™ Awards » [archive du ], International Press Academy (consulté le )
  25. (en) « The Peoples Choice Awards - Winners », European Film Academy (consulté le )
  26. (en) « 4th Annual VES Awards », Visual Effects Society (consulté le )
  27. a b et c (en) « Awards for Kingdom of Heaven », Internet Movie Database (consulté le )
  28. (en) « 2006 Golden Reel Award », Motion Picture Sound Editors (consulté le )
  29. a b c et d Kingdom of Heaven, version Director's Cut - Documentaire sur la fiction et l'histoire, Pathé, 2006, DVD
  30. René Lachaud, Templiers : Chevaliers d'Orient et d'Occident, Saint-Jean-De-Braye, Editions Dangles, , 226 p. (ISBN 2-7033-0459-5), p. 48
  31. (en) Cathy Schultz, « History in the Movies », sur stfrancis.edu (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Nancy Friedman et Diana Landau, Kingdom of Heaven : The Ridley Scott Film and the History Behind the Story, Newmarket Press, , 176 p. (ISBN 1-55704-708-1)
  • (en) Michael Garcia, The Culture and Philosophy of Ridley Scott, Lexington Books, , 310 p. (ISBN 978-0-7391-7873-7 et 0-7391-7873-3, lire en ligne), « The Trans-Religious Ethics of Kingdom of Heaven », p. 61-72

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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