John Magufuli | |
![]() John Magufuli en 2015. | |
Fonctions | |
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Président de la République unie de Tanzanie | |
– (5 ans, 4 mois et 12 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Vice-président | Samia Suluhu |
Premier ministre | Mizengo Pinda Kassim Majaliwa |
Prédécesseur | Jakaya Kikwete |
Successeur | Samia Suluhu |
Ministre des Travaux publics, des Transports et des Communications | |
– (4 ans, 11 mois et 8 jours) |
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Président | Jakaya Kikwete |
Premier ministre | Mizengo Pinda |
Prédécesseur | Shukuru Kawambwa |
Successeur | Makame Mbarawa |
– (5 ans et 1 mois) |
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Président | Benjamin Mkapa |
Premier ministre | Frederick Sumaye |
Successeur | Basil Mramba |
Ministre du Développement de l'élevage et de la pêche | |
– (2 ans, 8 mois et 24 jours) |
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Président | Jakaya Kikwete |
Premier ministre | Mizengo Pinda |
Prédécesseur | Anthony Diallo |
Successeur | David Mathayo David |
Ministre des Terres et des Établissements humains | |
– (2 ans, 1 mois et 7 jours) |
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Président | Jakaya Kikwete |
Premier ministre | Edward Lowassa |
Successeur | John Chiligati |
Député tanzanien | |
– (19 ans et 8 mois) |
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Élection | |
Réélection | |
Circonscription | Biharamulo-Est et Chato |
Successeur | Kalemani Médard |
Biographie | |
Nom de naissance | John Pombe Joseph Magufuli |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Chato (Tanganyika) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Dar es Salam (Tanzanie) |
Nationalité | Tanzanienne |
Parti politique | Chama cha Mapinduzi |
Conjoint | Janeth Magufuli |
Diplômé de | Université de Dar es Salam |
Religion | Christianisme |
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Présidents de la République unie de Tanzanie | |
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John Pombe Magufuli, né le et mort le , est un homme d'État tanzanien. Plusieurs fois ministre, il est président de la République du à sa mort, quelques mois après sa réélection pour un second mandat.
John Magufuli naît en 1959, dans le nord-ouest de la Tanzanie (alors Tanganyika), sur les bords du lac Victoria, dans une famille pauvre. Il vit dans une petite maison au toit de chaume, surveillant le bétail et vendant du lait et du poisson pour aider sa famille.
Il étudie ensuite la chimie et les mathématiques, obtenant un doctorat en chimie de l’université de Dar es Salam[1]. Il travaille quelque temps comme enseignant à l'école secondaire de Sengerema, puis comme chimiste industriel.
De confession catholique, il est père de cinq enfants[1].
Membre du Chama cha Mapinduzi (CCM), premier parti de Tanzanie[2], il devient député dans les années 1990[3].
Entre 2000 et 2015, il est successivement à la tête de différents ministères, à savoir l'Élevage et la Pêche, les Terres, le Logement et les Travaux publics. Il tire de cette période son surnom de « Tingatinga » (le « bulldozer » en swahili) pour son engagement dans la construction de nouvelles routes[4].
À 56 ans, il est désigné candidat à l'élection présidentielle de 2015 à la suite d’une élection primaire comptant 38 candidats[2]. Le , il est élu cinquième président de la République[5], succédant ainsi à Jakaya Kikwete.
Il est élu sur un programme de « reconquête de la souveraineté économique face aux institutions financières internationales », selon l'universitaire et politologue Rwekaza Mukandala[6].
Dès le lendemain de son investiture, John Magufuli entame un vaste plan de réduction des dépenses publiques, en réduisant notamment de 100 000 à 7 000 dollars (92 000 à 6 460 euros) les frais de la cérémonie d’inauguration du nouveau Parlement[2]. Il est également à l'origine d'une action pour réduire le budget des événements et des déplacements officiels en limitant le nombre de membres composant les délégations[2], ou encore de la suppression des indemnités de séance des députés et de l'annulation de la fête nationale[7].
Afin de montrer l’exemple, il réduit également son salaire de 15 000 à 4 000 dollars/mois, devenant de ce fait l'un des chefs d’État africains à la rémunération la moins élevée[8].
Son mandat se caractérise essentiellement par une lutte énergique contre la corruption. D'importantes sommes qui s'évaporaient auparavant dans la fraude fiscale sont désormais investies dans l'éducation et la lutte contre la pauvreté[9].
La pays a amendé les lois régissant l’attribution des contrats d'exploitation minière, se donnant le droit de les renégocier ou de les rompre en cas de fraude avérée. La nouvelle législation supprime par ailleurs le droit des sociétés minières à recourir à un arbitrage international. Le contentieux fiscal avec l'Acacia Mining, accusée d'avoir sensiblement sous-évalué durant des années sa production d'or, s'est finalement soldé par un accord : la Tanzanie obtient 16 % des parts dans les mines détenues par la multinationale. En revanche, cette politique de lutte anti-corruption a aussi « effrayé les investisseurs, qui craignent désormais d'avoir affaire à la justice tanzanienne, et affaibli la croissance », selon Zitto Kabwe, l'un des responsables du parti d'opposition Chadema[6].
Porté par l'une des plus fortes croissances économiques du continent (5,8 % en 2018 et 6 % estimés pour 2019 selon le FMI), le gouvernement tanzanien s'engage dans un vaste programme de développement des infrastructures, en particulier ferroviaires. Le petit port de pêche de Bagamoyo, auquel 10 milliards de dollars d'investissement ont été attribués, devrait devenir le plus grand port d'Afrique en 2030. La Tanzanie tend à se rapprocher de la Chine, qui promet de soutenir des projets économiques. En réaction à cette nouvelle orientation diplomatique et au manquement à la démocratie, les États-Unis suspendent leur participation au Millennium Challenge Account, un fonds de développement bilatéral[6].
À partir de 2016, les autorités intensifient leurs efforts en matière de protection des espèces menacées. Les populations d’éléphants et de rhinocéros sont depuis en augmentation[10].
Même si le même parti dirige le pays depuis l’indépendance, la Tanzanie était jusqu'en 2015 considérée comme relativement démocratique. Confronté à une opposition qui était montée à 40 % des voix lors de l'élection présidentielle organisée cette année-là, John Magufuli entame ensuite un tournant autoritaire visant la presse, l'opposition et ses rivaux au sein de son parti[3]. Le pays chute alors dans les classements internationaux en matière de droits de l'homme et de liberté de la presse[11].
En 2015, le gouvernement adopte une nouvelle loi anti-cybercriminalité pour encadrer les nouvelles formes de criminalité pour le web. Néanmoins l'application de la loi menace la liberté d'expression des citoyens, arrêtés et jugés pour « insulte au président » sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée[7].
À partir de 2016, le pouvoir en place met en place une forte régulation de l'information : six chaînes de télévision, 21 stations de radios et plusieurs journaux auraient ainsi été suspendus pour avoir critiqué la nouvelle administration[4].
Le , six membres du Chama cha Demokrasia na Maendeleo (Chadema), le principal parti d’opposition, dont le président du parti Freeman Mbowe sont arrêtés et inculpés pour « appel à la haine » à la suite d'une manifestation le [4].
En , John Magufuli déclare que ceux qui utilisent de la contraception sont trop lâches pour alimenter une grande famille. Il encourage ainsi la population à ignorer les conseils sur la contraception, estimant qu'ils viennent souvent des étrangers avec des motifs jugés malfaisants[12],[13],[14] La déclaration a fait l'objet de critiques, entre autres d'Amnesty International[15].
En 2020, il est réélu à l'issue d'un scrutin considéré comme truqué par plusieurs observateurs internationaux, obtenant officiellement 84 % des voix, tandis qu'au Parlement, son parti décroche 99 % des sièges[3],[16].
« Coronasceptique », il estime que la Tanzanie est préservée de la pandémie de Covid-19. Il déclare notamment : « Le virus a été totalement éliminé par Dieu grâce aux prières des Tanzaniens ». Il demande aux forces de sécurité de tester à l'aveugle les kits de test PCR du coronavirus avec des prélèvements sur des chèvres, papayes, moutons et huile moteur ; selon lui, tous ces tests se révèlent positifs à la Covid-19[17],[11].
À l’approche des élections présidentielle et législatives de 2020, les chiffres sur le nombre de personnes contaminées ne sont plus communiqués, tandis que les médias se contentent de relayer la communication gouvernementale. Un journaliste et un média ayant publié des informations au sujet de la pandémie sont poursuivis, alors que la Tanzanie est passée, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, de la 75e place en 2015 à la 124e en 2020[18].
À partir de la fin du mois de , il n’est plus vu en public, ce qui suscite des interrogations quant à son état de santé[19],[20], l'opposition, des internautes et certains journalistes locaux affirmant qu'il est atteint de la Covid-19[3],[11].
Le , la vice-présidente, Samia Suluhu, annonce à la télévision tanzanienne que John Magufuli, âgé de 61 ans, est mort des suites de problèmes cardiaques à l'hôpital Emilio Mzena de Dar es Salam, où il était soigné. Samia Suluhu devient alors présidente pour la durée restante de son mandat[21],[22].
Fin mars, ses obsèques ont lieu en présence de nombreux chefs d'État africains. Un hommage national est aussi organisé au stade Uhuru de Dar es Salaam, où son corps est exposé et qui réunit plusieurs dizaines de milliers de Tanzaniens, une quarantaine de personnes trouvant la mort dans une bousculade. La dépouille est ensuite transportée à Zanzibar, Mwanza puis Geita, et finalement enterrée à Chato, où John Magufuli est né[23].
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