Né à Paris[1],[2],[3], d'un père breton et d'une mère parisienne[4] — Célestin Rochefort, cadre dans l'industrie pétrolière, originaire de Dinan, et Fernande Guillot, comptable[5] —, Jean Rochefort grandit à Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale (à la Libération, il assiste au spectacle des femmes tondues, ce qui lui donnera une vision noire de la nature humaine[6]), puis à Vincennes.
Après la guerre, à seize ans, il est embauché comme garçon de bureau à la Banque de France. Durant la même période, la famille Rochefort achète une résidence secondaire à Saint-Lunaire.
Découverte du théâtre
Mais en 1948, à la suite d'une mésentente passagère entre ses parents, Jean et sa mère sont contraints de rester en Bretagne après les vacances estivales. C'est durant l'hiver de cette année-là que l'ennui le lie à Pierre Besson, le fils de la marchande du bazar qui le persuade de prendre des cours de théâtre à Nantes, puis l'année suivante, de venir à Paris suivre à dix-neuf ans les cours à l'école de la rue Blanche[10].
Après son service militaire en 1953, il travaille avec la Compagnie Grenier-Hussenot comme comédien durant sept ans. Il y est remarqué pour son aisance à jouer tant le drame que la comédie.
Carrière
Jean Rochefort commence sa carrière au théâtre à l'âge de vingt-trois ans. Il se dit comblé par cette expérience car il interprète des auteurs anglais, comme Harold Pinter, et a des partenaires comme Delphine Seyrig[11] qui l'aide à assumer son capital de séduction.
En 1972, il joue son premier grand rôle dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber. Il est dans ce drame l'ex-mari d'Annie Girardot et le père de la jeune Claude Jade, qui veut réconcilier ses parents, et du jeune Bernard Le Coq. Il joue ensuite dans Le diable dans la boîte en 1977 et Il faut tuer Birgitt Haas en 1981. Dans Les Feux de la Chandeleur, il joue, à l'âge de 41 ans, un père de famille d'enfants adultes (la jeune Claude Jade avait déjà 23 ans). Pour paraître plus âgé, il porte une moustache, sa marque distinctive, qu'il n'enlèvera qu'à deux reprises : en 1996, pour le film Ridicule, et en 2007 pour le film La Clé.
Le succès
L'année 1973 marque un tournant dans sa carrière. Il obtient un rôle dans L'Horloger de Saint-Paul. Il considère que ce film a fait de lui l'acteur qu'il allait être par la suite. Il explique que le réalisateur, Bertrand Tavernier, lui a appris à se détendre face à la caméra qui, auparavant, l'impressionnait[11]. Ensuite, il tourne avec Tavernier pour Que la fête commence (1975), un rôle qui lui permet de remporter, à 46 ans, le premier César de l'histoire[12] et de connaître Nicole Garcia.
En 2006, il participe au clip de Vincent Delerm, Sous les avalanches, et au Grand Parc du Puy du Fou, à la création du spectacle "Les Mousquetaires de Richelieu", en assurant la voix off de présentation.
En 2007, il joue avec son fils Julien Rochefort dans un téléfilm adapté d'un conte de Guy de Maupassant, Hautot père et fils. Il participe également à l'album La Mécanique du cœur du groupe français Dionysos[13].
En 2008, il préside la cérémonie des Césars. Cette même année il est choisi par la marque d'assurances en ligne Amaguiz pour une campagne de publicité[14].
La même année, il intervient dans une vidéo réalisée par le collectif « Les Boloss des Belles Lettres », qui s'illustre sur son blog par des adaptions contemporaines des classiques de la littérature, dans laquelle l'acteur revisite Madame Bovary[16]. En 2016, une série télévisée financée par France 5 est lancée avec les créateurs du collectif, Quentin Leclerc et Michel Pimpant, où Jean Rochefort raconte chaque semaine en « langage jeune » et décalé un classique de la littérature comme Les Liaisons dangereuses, Le Petit Prince ou encore Le Père Goriot[17].
Équitation
Le grand-père paternel de Jean Rochefort fut cocher à Dinan avant de devenir éleveur de chevaux en Bretagne[10]. À la trentaine, au cours du tournage de Cartouche en 1962, l'acteur se découvre une passion pour les chevaux et l'équitation. Il devient lui aussi éleveur et acquiert le haras de Villequoy à Auffargis dans les Yvelines. Il affirme avoir mis une centaine de poulains au monde[11]. Nashville III est le premier poulain qu'il a fait naître[18].
Après Cartouche, Jean Rochefort fait partager sa passion à son ami Philippe Noiret, qui devient lui aussi passionné de chevaux. Le film Les Ripoux et sa suite en donnent un exemple. Ils apprennent ensemble à monter à cheval dans un manège en même temps que des enfants de douze ans qui se débrouillent mieux qu'eux, et se font ainsi réprimander par le moniteur pour leur faible niveau[19]. L'amour des chevaux le rapproche aussi de Guillaume Canet, lui-même excellent cavalier.
En 2014, il parraine l'association Agitateurs de rêves pour les arts du spectacle vivant[23].
Vie personnelle
Le , Jean Rochefort se marie avec Élisabeth Marguerite Marie Camille Bardin à Saint-Lunaire, dont il divorcera en [3]. Plus tard cette même année, le à Varsovie en Pologne, Jean Rochefort épouse Aleksandra Moskwa[3], dont il a deux enfants : Marie (1962) et Julien (1965), lui aussi acteur[24]. Après 20 ans de mariage, il divorce et vit pendant sept ans avec Nicole Garcia dont il a un fils, Pierre Rochefort (né en 1981), acteur également. En 1989, à Raizeux[25], il épouse en troisièmes noces l'architecte et cavalière Françoise Vidal avec qui il a deux enfants, Louise (1990) et Clémence (1992)[26],[5].
En , Jean Rochefort est hospitalisé à Paris pour « des douleurs abdominales »[28].
Le , il rend un hommage par téléphone sur Europe 1 à l'acteur Claude Rich, mort la veille. Se connaissant depuis le Conservatoire, ils avaient notamment joué ensemble dans Le Crabe-tambour, qui avait valu à Jean Rochefort le César du meilleur acteur. En 2002, il avait remis à Claude Rich un César d'honneur[29].
2011 : Weepers Circus, N'importe où, hors du monde, livre-disque auquel participe une quarantaine d'invités aux titres d'auteurs ou d'interprètes. Jean Rochefort y donne sa voix sur le titre Anywhere out of the World, la dernière plage de l'album ;
↑Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le 27 août 2015), sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX → Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Pierre Rochefort », résultat obtenu : « Rochefort, Pierre Fernand Paul (X 1946) ».
↑Télé 7 jours no 1377, du 18 au 24 octobre 1986, p. 99, « Note critique : Un hommage flamboyant au Boulevard du crime. Une mise en scène insolente et une troupe de comédiens qui joue le jeu avec un bonheur évident. En tête, Jean Rochefort qui interprète avec panache le célèbre Robert Macaire. »