Nom de naissance | Jean-Pierre Rassam |
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Naissance |
Beyrouth (Liban) |
Nationalité |
Français Libanais |
Décès |
Paris 8e (France) |
Profession | Producteur de cinéma |
Films notables |
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil La Grande Bouffe Lancelot du Lac Tess |
Jean-Pierre Rassam est un producteur de cinéma français d'origine syrienne[1],[2],[3], né le à Beyrouth (Liban) et mort le à Paris.
Il fait partie des grands producteurs aventuriers de la création comme Raoul Lévy, Paulo Branco ou Gérard Lebovici. Jean-Jacques Schuhl a tracé son portrait fictionnalisé dans son roman Ingrid Caven.
Fils de diplomate[4], issu d'une famille chrétienne de la bourgeoisie syrienne[5],[6],[2],[7],[8] Jean-Pierre Rassam est né au Liban et arrive en France à l'âge de huit ans[9].
Il étudie à Sciences-Po Paris au début des années 1960, avant de se lancer dans la production de films. Il se choisit un exemple et un mentor, Barbet Schroeder, qui vient de fonder en 1964 avec Éric Rohmer la société des Films du Losange. Barbet Schroeder témoigne de cette époque : « Quand je l'ai rencontré, il avait vingt-deux ans, et déjà une idée fixe : produire des films. On s'est vu durant les années 1960, où il était un brillant rêveur. La décennie suivante, c'était une autre ambiance : il avait réussi et était entouré de personnages assez atteints qui vivaient avec lui et à ses frais au Plaza Athénée »[réf. nécessaire].
Il s'ensuit dix ans de succès en tant que producteur indépendant. Il travaille avec Jean-Luc Godard, produit Tout va bien et Ici et ailleurs, tous les films de son ami Jean Yanne (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris), Marco Ferreri (La Grande Bouffe, Touche pas à la femme blanche !), Robert Bresson (Lancelot du lac) et Roman Polanski (Tess)[5].
Au sommet de sa gloire, en 1974, il veut racheter la société Gaumont, mais la transaction n'aboutit pas. À la suite de cet échec et des gouffres financiers que sont la production de Lancelot du Lac et Touche pas à la femme blanche, il devient dépressif et dépendant aux drogues et à l'alcool[10]. Il revient en 1984 comme producteur exécutif du film Le Bon Roi Dagobert de Dino Risi avec Coluche, Michel Serrault, Ugo Tognazzi et sa compagne, Carole Bouquet. En 1985, épuisé, il meurt par suite de consommation de médicaments qu'il prend pour décrocher de l'héroïne[2]. L'autopsie conclut à un empoisonnement au Binoctal, un barbiturique[9]. En mars 2020, dans Vanity Fair[11], Carole Bouquet conteste la version du suicide : « Ni suicide ni overdose comme on l'a dit, on a raconté beaucoup de choses fausses. C'est un accident, ce qui s'est passé. Il ne se ménageait pas, prenait du Gardenal pour se protéger des dégâts de l'héroïne. Mais après des années d'excès, le corps réclame sa dette ».
Il est inhumé au cimetière de Montfort-l'Amaury dans une sépulture où viendront le rejoindre sa sœur Anne-Marie, ancienne épouse de Claude Berri, et leur fils, l'acteur Julien Rassam.
Entre janvier et février 1985, les deux lignes téléphoniques du domicile parisien de l'actrice Carole Bouquet sont placées sur écoute, durant l'affaire des écoutes de l'Élysée, sous le premier septennat de François Mitterrand. En réalité, les écoutes visent Jean-Pierre Rassam, son compagnon de l'époque. Selon Christian Prouteau, responsable de la cellule de l'Elysée à l'époque, le motif des écoutes de Rassam aurait été ses liens supposés avec les régimes algérien et libyen[12],[13]. Selon les membres de la cellule, commandée par Christian Prouteau, Jean-Pierre Rassam aurait entretenu des liens douteux avec le président algérien Chadli Bendjedid et le colonel Kadhafi, et il aurait été un correspondant de la DST[14].
Il a vécu dans une suite du Plaza Athénée durant de nombreuses années. Il a été le compagnon de l'actrice Carole Bouquet avec qui il a eu un fils, Dimitri Rassam[15], devenu lui aussi producteur de films. Beau-frère du cinéaste et producteur Claude Berri (qui était marié à sa sœur, Anne-Marie Rassam) et frère du producteur Paul Rassam, il était l'oncle de Thomas Langmann et Julien Rassam.
Lors du procès des écoutes téléphoniques de l'Élysée, qui s'est tenu en janvier 2005, sa compagne Carole Bouquet, avec qui il a vécu les sept dernières années de sa vie, le décrit comme un « homme immensément drôle » mais « fragile, sous l'emprise de l'héroïne, dont il essayait de se délivrer »[14].
L'écrivain Jean-Jacques Schuhl évoque Jean-Pierre Rassam à travers la figure de Mazar dans ses romans Ingrid Caven et Entrée des fantômes[16].
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