Jean-Louis Étienne est le fils d'un tailleur d'habit. À treize ans, il déménage à Castres où sa mère a ouvert un petit commerce de confection[2]. Il a dans sa jeunesse évolué en tant que demi de mêlée au Castres Olympique[3].
Après des études à l'école municipale de Vielmur-sur-Agout, ses parents le mettent au collège technique de Mazamet car il n'a pas de notes suffisantes pour intégrer la sixième. Il y obtient un CAP de tourneur-fraiseur. Le travail manuel lui redonne le goût des études, si bien que ses professeurs le poussent vers un baccalauréat technique obtenu au lycée Jean-Jaurès de Castres[4]. Il s'inscrit alors à la Faculté de médecine de l'université de Toulouse où il devient docteur en médecine. Ancien interne en chirurgie, il fait sa thèse à l'université scientifique et médicale de Grenoble[5]. Il est titulaire d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de « diététique et génie alimentaire[1] » et d'un diplôme de « Biologie et de Médecine du Sport[1] ». Jean-Louis Étienne est également médecin breveté de la Marine marchande[6].
Jean-Louis Étienne s'intéresse rapidement à l'aspect médical de la physiologie humaine dans des conditions extrêmes. En tant que médecin il participe à de nombreuses expéditions en Himalaya (Broad Peak et face Nord de l'Everest), au Groenland et en Patagonie[1], notamment dans la Cordillère des Andes. Il est coéquipier à bord de Pen Duick VI d'Éric Tabarly lors de sa course autour du monde 1977-78[1].
Il a été candidat spationaute en 1983-84-85 pour le groupe CNES-2 et a fait partie des présélectionnés.
Pendant l'été 2015, il a animé l'émission On refait la planète en semaine de 19 h 15 à 20 h sur RTL[7].
Un collège porte son nom dans le quartier de Bonnecombe à Mazamet dans le Tarn (81200)
Liste des expéditions
Le , il est le premier homme à atteindre le pôle Nord en tirant lui-même son traîneau pendant 63 jours avec des ravitaillements. À cette époque le GPS et le téléphone Iridium n'existaient pas. Il s'est dirigé grâce au Soleil et sa position était suivie par le Centre national d'études spatiales grâce à une balise Argos qui a confirmé son arrivée sur l'axe de rotation de la terre, 89°993 N.
En 1989-90, il est co-leader avec l'Américain Will Steger de l'expédition internationale Transantarctica, la plus longue traversée de l'Antarctique à traineau à chien, à laquelle ont pris part un Russe, un Chinois, un Japonais et un Anglais. Partis de l'extrémité de la Péninsule Antarctique le , ils atteignent la base russe Mirny via le pôle Sud, 6 300 km, sept mois d'expédition.
1991-1996 : à bord de la goélette Antarctica (actuellement le Tara), il mène des expéditions scientifiques en Antarctique, au volcan Erebus puis un hivernage au Spitzberg pour préparer la dérive à travers l'océan Arctique.
Avril 2002- : la Mission Banquise à bord du Polar Observer en dérive pendant trois mois au pôle Nord pour étudier le réchauffement climatique.
Janvier-avril 2005 : Expédition Clipperton sur l'île de Clipperton dans l'océan Pacifique pour établir un inventaire de la biodiversité de l'atoll français au large des côtes du Mexique, et par là même affirmer la souveraineté française sur l'île.
Avril 2007-mars 2008 : Total Pole Airship, une mission scientifique de mesure de l'épaisseur de la banquise de l'océan Arctique en dirigeable, via le pôle Nord géographique, dans le cadre de l'année polaire internationale. Le , l'accident du dirigeable qui avait rompu ses amarres à la suite de fortes rafales de vent, contraint Jean-Louis Étienne à annoncer que l'expédition ne pourrait avoir lieu[8].
: première traversée de l'océan Arctique en ballon rozière. Le décollage a lieu le du Spitzberg, Jean-Louis Étienne se pose en Sibérie orientale après un vol en solitaire de 5 j 2 h 15 min et une distance parcourue de 3 160 km.
Projet : Polar Pod Expédition, une exploration de l'océan Austral, une immense étendue d'eau encore méconnue qui entoure le continent Antarctique, considéré comme le principal puits de carbone de la planète. Cette campagne se fera à bord du Polar Pod, une plateforme océanographique conçue pour dériver dans le courant circumpolaire antarctique . D'après les simulations de Météo France et Mercator Océan, cette circumnavigation devrait durer trois ans. Propulsé par le courant et alimenté en énergie renouvelable, il s'agit de la première campagne océanographique « zéro émission » (hors construction et émissions du navire de ravitaillement qui devra rejoindre la plateforme tous les mois ou tous les deux mois).
Il reçoit la médaille d'or de la Société de géographie[1] et est membre de l'Académie des technologies[1]. Il est aussi lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports en 1990, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité, et lauréat du Prix André de Saint-Sauveur, aussi de l'Académie des sports, en 1986 pour exploit sportif exceptionnel et de caractère original.
La France des solutions, ces citoyens qui bâtissent l'avenir, éditions Arthaud (2017), avec Gilles Vanderpooten au profit de l'ONG Reporters d'Espoirs (2017)
L'Enfant qui marche (livre jeunesse), ill. Marc N'Guessan et Florence Thinard, éditions Plume de carotte (2018)