Les incidents de Clichy-sous-Bois sont liés à la mort le de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans l’enceinte d'un poste électrique dans lequel ils étaient entrés délibérément pour se soustraire à un contrôle de police, ce qui a conduit à de violents affrontements entre plusieurs centaines d'individus de Clichy-sous-Bois et les forces de police françaises. Ces violences, commencées le soir du , ont lancé les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Au soir du 3 novembre, les affrontements continuaient et le climat était toujours aussi tendu avec un certain apaisement à Clichy, point de départ de ces émeutes.
Le déclencheur de ces événements est la mort de deux adolescents, Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans), de Clichy-sous-Bois, électrocutés en frôlant une réactance shunt à l'intérieur de l'enceinte d'un poste source alors qu'ils tentaient de se soustraire à un contrôle de police. Une troisième personne de 17 ans, Muhittin Altun, est également blessée en se cachant elle aussi dans le poste[1].
Des mouvements de rue ont alors débuté dans la soirée, s'attaquant entre autres aux sapeurs-pompiers de Paris et aux forces de l'ordre. Une grenade à gaz lacrymogène a ensuite été lancée, pour des raisons inconnues, à proximité d'une mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui envenime la situation alors que les musulmans sont encore en période de Ramadan. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, explosant à l'extérieur du bâtiment[2].
Le , deux policiers ont été mis en examen pour « non-assistance à personne en danger » après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré.
Le , à la suite de diverses péripéties judiciaires se tient le procès des deux policiers pour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger délibérée de la vie d'autrui »[3] et fait l'objet d'un important suivi médiatique. Ils encourent jusqu'à 5 ans de prison et 75 000 € d'amende. La décision rendue le aboutit à leur relaxe définitive[4]. Alors que les avocats des familles, Emmanuel Tordjman et Jean-Pierre Mignard, avaient appelé les juges à donner à leur décision une portée symbolique, le tribunal s'en est tenu à la stricte application du droit rappelant qu'aucun des policiers n'a eu « une conscience claire d'un péril grave et imminent »[5],[6]. Ce jugement a été confirmé par un arrêt de la cour d'appel de Rennes rendu le .
Selon le sociologue Didier Lapeyronnie, « le verdict sera interprété comme un profond déni de justice non seulement par les proches, mais plus généralement par la population des quartiers populaires » alors que les relations entre les populations et la police ou les institutions resteront distantes et difficiles[7].
À la suite des événements, Samir Mihi crée l'association ADM — Au-delà des Mots — qui a pour objectif de soutenir sur le plan moral et matériel les familles de Bouna Traoré, Zyed Benna et Muhittin Altun[8].
« Faute de caractériser chez les prévenus l’existence claire d’un péril imminent et grave, les prévenus doivent être relaxés du délit de non-assistance à personne en danger. »
— TGI Rennes, 18 mai 2015, n° 15/1225, Dalloz actualité, 21 mai 2015
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