Hugues Aufray en concert à Villeneuve-d'Ascq dans le cadre des Européennes de 1984.
Famille et formation
Hugues Jean-Marie Aufray est le troisième fils de l'industriel[3] Henry Auffray[4] (lui-même fils de l'homme politique Jules Auffray) et d'Amyelle de Caubios d'Andiran[5] (1898-1992). Il est le frère du physicien Jean-Paul Auffray (1926-2022), de l'actrice Pascale Audret (1935-2000) et l'oncle de l'actrice Julie Dreyfus[4]. Il a également eu un autre frère, Francesco (1928-1955), chanteur classique, dont le suicide à l'âge de 27 ans l'a profondément marqué[6].
Quand les parents d'Hugues Aufray divorcent, la famille quitte Paris pour Sorèze dans le Tarn, terre de leurs aïeux, où il est élevé par sa mère. Pendant la guerre, il est élève (1941-1945) au collège de Sorèze[7],[8], chez les dominicains.
Vue de Sorèze
En 1945, Hugues Aufray rejoint son père à Madrid, où il poursuit sa scolarité au lycée français[9]. Il demeure trois ans dans cette ville, puis regagne la France et commence à chanter en espagnol. Puis, très vite, il interprète les chansons de Félix Leclerc, Georges Brassens, Serge Gainsbourg et d'autres chanteurs. Finissant 2e du concours Les Numéros 1 de Demain[10],[11], il est remarqué par Eddie Barclay qui lui fait enregistrer son premier disque en 1959.
La même année, Maurice Chevalier l'invite à New York où il reste finalement un an. Il passe pendant ce séjour un contrat avec le célèbre cabaret de Manhattan, le Blue Angel, où il rencontre trois jeunes débutants Peter, Paul and Mary qui interprètent des chansons d'un dénommé Bob Dylan. Peter, Paul et Mary introduisent Hugues Aufray dans le milieu des « folk-singers » et c'est à cette occasion qu'il va à Greenwich Village rencontrer Bob Dylan avec qui il se lie d'amitié rapidement. Hugues Aufray dans ses mémoires et interviews dit : « C'est un souvenir indescriptible, j'avais l'impression purement instinctive que c'était la chose la plus importante que j'avais vue de ma vie alors que je ne comprenais pas un mot d'anglais. » C'est ainsi qu'Hugues Aufray devient l'un des premiers chanteurs français à adapter les chansons de Bob Dylan au milieu des années 1960.
En 1966, Aufray sort un EP (ou super 45 tours) de quatre titres comprenant quatre titres dont Céline, une chanson originale, et Stewball, adaptation d'une ballade traditionnelle irlandaise. Ces deux chansons connaissent un grand succès et sont aujourd'hui parmi les plus connues de l'artiste.
Ses traductions de textes anglo-saxons, notamment ceux de Bob Dylan, édulcorent souvent la crudité du texte original (comme Mr Tambourine Man). Les arrangements musicaux qui font la part belle à la guitare acoustique dénotent une influence du folk américain. Il est aussi le premier à se produire sur scène accompagné d'un skiffle group.
Hugues Aufray vit dans l'ancienne maison du sculpteur Aristide Maillol, à Marly-le-Roi[13]. Passionné d'équitation, il crée des spectacles équestres (les Cavaliers sans frontière), des stages d'équitation pour enfants et un ranch dans les Alpes. Cette passion est née à l'Abbaye-école de Sorèze où il a suivi ses études secondaires, école qui entretenait jusqu'à sa fermeture une écurie de chevaux de selle pour la formation des élèves. Son nom apparaît sur les tableaux des anciens élèves accrochés dans les couloirs de l'établissement. Il s'est aussi beaucoup intéressé à la voile et consacre une partie de son répertoire à la mer et aux marins.
En 2021, il écrit une nouvelle chanson Au-delà des frontières et des étoiles en hommage à Thomas Pesquet. Par l'intermédiaire de Boris Diaw, cette chanson est partie dans l'espace avec Thomas Pesquet[14]
Passionné d'équitation, il possède notamment trois barbes[26], chevaux d'origine nord-africaine. Plusieurs de ses chansons font référence aux chevaux, notamment Stewball.
Quand il ne se consacre pas à sa carrière de chanteur, Hugues Aufray peint et sculpte[30]. Son premier bronze, Hommage à Bob Dylan, est exposé à la Cité de la musique à Paris en 2012[31], à l'occasion d'une exposition consacrée à l'artiste américain[32].
Vie publique
Engagements
Il se bat pour de nombreuses causes et, en 2011, il soutient officiellement le chef Raoni dans sa lutte contre le barrage de Belo Monte[33].
En 2012, il participe au single caritatif Je reprends ma route, en faveur de l'association Les voix de l'enfant[34].
Fin 2016, Hugues Aufray annonce qu'il se présente à l'élection présidentielle de 2017 pour défendre les idées du Cercle des gens de peu, un groupement politique qui se revendique « monarchiste » et « d'extrême gauche ». Néanmoins, il renonce après qu'une enquête de Marianne révèle que, derrière ce mouvement, se cacherait « un groupuscule d'extrême droite, le Lys noir, fondé par Rodolphe Crevelle, un militant royaliste et nationaliste ». Malgré cette prise de distance, Hugues Aufray ne se désolidarise pas totalement du mouvement et considère que ce soutien éphémère fut une occasion de médiatiser « des propositions dont personne ne parle », rappelant par ailleurs que « les pays les plus stables d'Europe sont des monarchies »[35].
↑Sur la famille de Caubios d'Andiran, de nos jours éteinte en ligne masculine, consulter Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 9, pages 45 à 46 Caubios d'Andiran (de).
↑Marylou Magal, « Hugues Aufray : une vraie-fausse candidature à l'insu de son plein gré », lepoint.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Fabien Morin, « Quand Hugues Aufray appelle Jean Lassalle pour le soutenir », bfmtv.com, (lire en ligne, consulté le ).
↑Sonia Ouadhi, « Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron… Qui sont les stars qui les soutiennent ? », voici.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Le Fugitif (#) est enregistré en 1971 et publié en 45 tours
↑Tout comme une vraie femme (##) est interprété en 2012 avec Jane Birkin sur l'album de duos New Yorker.
↑Critique de l'album par René Bourdier, in Les Lettres françaises no 1117, 3 février 1966, p. 24.Bourdier conclut sa critique par : « Même ceux qui se disent non concernés ne peuvent rester indifférents devant une telle entreprise que couronne une tout à fait parfaite réussite ».
↑Nouvel Observateur, Article inventoriant les récipiendaires célèbres
↑Who's who : Dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France, dans les territoires d'Outre-Mer ou à l'étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, Jacques Laffite, , p. 151