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Hubert Védrine | |
Hubert Védrine en 2006. | |
Fonctions | |
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Ministre des Affaires étrangères | |
– (4 ans, 11 mois et 2 jours) |
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Président | Jacques Chirac |
Premier ministre | Lionel Jospin |
Gouvernement | Jospin |
Prédécesseur | Hervé de Charette |
Successeur | Dominique de Villepin |
Secrétaire général de la présidence de la République française | |
– (4 ans) |
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Président | François Mitterrand |
Prédécesseur | Jean-Louis Bianco |
Successeur | Dominique de Villepin |
Porte-parole de la présidence de la République française | |
– (2 ans, 11 mois et 23 jours) |
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Président | François Mitterrand |
Prédécesseur | Michèle Gendreau-Massaloux |
Successeur | Jean Musitelli |
Biographie | |
Nom de naissance | Hubert Yves Pierre Védrine |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bellegarde-en-Marche (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PS |
Diplômé de | IEP de Paris ENA |
Profession | Diplomate |
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Ministres français des Affaires étrangères | |
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Hubert Védrine, né le à Bellegarde-en-Marche (Creuse), est un haut fonctionnaire et homme politique français longtemps membre du Parti socialiste. Après avoir travaillé avec le président François Mitterrand comme conseiller diplomatique puis secrétaire général de l'Élysée, il est nommé au Conseil d'État en 1986. Hubert Védrine devient par la suite ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Lionel Jospin, de 1997 à 2002, sous la présidence de Jacques Chirac.
Il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages et l’une des voix les plus éminentes sur le sujet de la géopolitique en France et à l’international.
Hubert Yves Pierre Védrine est le fils de Jean Védrine, ami et collaborateur de François Mitterrand et, par sa mère, le petit-fils du peintre verrier Francis Chigot. Son père est lyonnais. Prisonnier pendant la guerre, il tombe gravement malade. Il est rapatrié et part se reposer chez l'un de ses amis, à Bellegarde-en-Marche dans la Creuse où il rencontre la sœur de ce dernier qu'il épouse[1]. Hubert Védrine naît dans la maison de sa grand-mère maternelle, dans ce village[1].
Il étudie au lycée Albert-Camus à Bois-Colombes, intègre l’Institut d'études politiques de Paris en 1968, obtient une licence d'histoire en 1969, avant d’intégrer l’École nationale d'administration (ENA) en 1970.
En 1974, il épouse Michèle Froment, médecin (CNAM - division hospitalière) puis conseiller-maître à la Cour des comptes, puis DG l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) de 2002 à 2008, rattachée au ministère de l’Environnement. Le couple a deux fils : Laurent, né en 1976, et Julien, né en 1980.
À sa sortie de l'ENA en 1974 (promotion Simone Weil), il est affecté au ministère de la Culture, puis ministère de l'Environnement et du cadre de vie, avant de rejoindre en mobilité celui des Affaires étrangères. Par ailleurs, il a été conseiller municipal de Saint-Léger-des-Vignes, dans la Nièvre, de 1977 à 1995, où il était domicilié au presbytère de Saint-Léger-des-Vignes du père britannique et résistant Nicolas Glencross ; il a aussi été suppléant du candidat socialiste Daniel Benoist aux élections législatives de 1978.
François Mitterrand, élu président de la République, l’appelle à l’Élysée dès son arrivée au mois de , au sein d’une équipe restreinte de dix personnes. Durant le premier septennat, il est son conseiller diplomatique. Il est nommé au Conseil d'État en . En , il est rappelé à l’Élysée en tant que porte-parole de la présidence. Le , il est nommé secrétaire général de la présidence de la République, et il le restera jusqu'au départ de François Mitterrand en . Il réintègre le Conseil d’État avant de rejoindre le cabinet d’avocats Jeantet Associés. Il assure également des chroniques dans Le Point (rubrique « Étranger »), aux côtés de Claude Allègre (rubrique « Science »).
Le , après la victoire de la gauche plurielle aux élections législatives anticipées consécutives à la dissolution parlementaire décidée par le président Chirac, il est nommé ministre des Affaires étrangères par celui-ci, sur la proposition du nouveau Premier ministre socialiste Lionel Jospin. Il reste à ce poste durant les cinq ans que durent le gouvernement Jospin et la troisième cohabitation, soit jusqu'en . Il est le seul ministre des affaires étrangères à être resté en fonction pendant près de 5 années consécutives depuis Maurice Couve de Murville (1958-1968). Il l'est notamment pendant la Guerre du Kosovo en 1998-1999. Il co-préside avec le ministre britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet où fut tenté, sans succès, de régler diplomatiquement la question du Kosovo. C'est durant cette période qu'il définit également la notion et l'utilisation du terme d'« hyperpuissance » pour qualifier les États-Unis. L'action d'Hubert Védrine au Quai d'Orsay fut appréciée aussi bien par la gauche que par la droite. Jacques Chirac écrira à ce propos dans ses Mémoires :
« Ce qui caractérise Hubert Védrine, c'est une grande finesse d'analyse alliée à une parfaite maîtrise des rouages diplomatiques, la fidélité à des convictions affirmées en même temps qu'une ouverture d'esprit à rebours de tout esprit dogmatique. À cela s'ajoute ce qui fait de lui un homme d'un commerce toujours agréable : sa courtoisie, sa pondération naturelle. Hubert Védrine n'est ni le représentant d'une caste, ni celui d'un parti. Sa liberté de jugement le distingue tout autant des cercles diplomatiques traditionnels. Dans sa conception de la politique étrangère française comme dans sa vision du monde, il réussit à concilier l'exigence gaullienne et le pragmatisme mitterrandien, l'attachement profond à la souveraineté nationale et la conscience éclairée d'une nécessaire adaptation aux évolutions de l'Histoire[2]. »
Hubert Védrine quitte ses fonctions ministérielles après l'échec de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002. En 2003, il crée une société de conseil géostratégique : Hubert Védrine Conseil. Depuis 2003, il préside l'Institut François-Mitterrand[3]. Il est également membre du club Le Siècle.
En 2004, dans la perspective des élections régionales, il est pressenti pour être tête de liste en Limousin, proposé par le président sortant Robert Savy, François Hollande, ou Gérard Collomb mais il ne donne pas suite[4].
Depuis 2005, il est administrateur du groupe LVMH, dont l'actionnaire majoritaire est Bernard Arnault[5]. Hubert Védrine est aussi membre du conseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)[6].
À la demande du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, il est nommé membre du Haut Conseil pour l'Alliance des Civilisations, auquel il participe de 2005 à 2009, aux côtés de dix autres personnalités, dont le président iranien Khatami ou le Nobel de la Paix Desmond Tutu. Il a participé en 2007, à la demande du Président Jacques Chirac, aux côtés de Nicolas Hulot, Alain Juppé, et Edgar Morin au comité chargé de préparer la Conférence de Paris sur l'environnement visant à poser les bases d'une future Organisation des Nations unies pour l'Environnement.
Il est pressenti par Nicolas Sarkozy pour être nommé ministre des Affaires étrangères mais il décline la proposition.
Le , Nicolas Sarkozy lui confie la rédaction d'un rapport sur la France et la mondialisation qu'il lui remet en septembre.
Le , Hubert Védrine est aspergé de peinture rouge en pleine rue par un collectif altermondialiste qui exige qu'il soit traduit en justice « pour sa responsabilité dans la politique française d'assistance à la préparation et à l'accomplissement du génocide des Tutsis au Rwanda ». Édouard Balladur, Alain Juppé et Hubert Védrine contestent et rejettent absolument cette présentation de la politique française menée au Rwanda avant 1994[7],[8]. Après cette agression, Hubert Védrine porte plainte pour violences en réunion.
En 2010, il se voit décerner par l’ambassade du Qatar à Paris le prix « Doha Capitale Culturelle Arabe », accompagné d’un chèque de 10 000 euros[9].
De 2011 à 2014, il siège au conseil consultatif de la banque d'affaires américaine Moelis & Company (en)[10].
François Hollande, devenu président de la République, le charge d'un rapport sur une éventuelle nouvelle sortie de l'OTAN qu'il remet le [11],[12]. Le , il remet un rapport intitulé Un partenariat pour l'avenir (au sujet des relations économiques franco-africaines), commandé par le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, aux côtés de Lionel Zinsou, Hakim El Karoui, Tidjane Thiam et Jean-Michel Severino[13],[14].
À partir de il assure un cours sur les Réalités Internationales à l'Institut d'études politiques de Paris, transformée en séminaire à partir de 2011 à PSIA sur la perception des menaces.
Il est chroniqueur hebdomadaire dans Les Matins de France Culture, dans lesquels il anime la rubrique « Le monde selon Hubert Védrine » jusqu'en 2016, avant de participer régulièrement à l’émission L'esprit Public animée par Emilie Aubry et Patrick Cohen.
Hubert Védrine est au cœur des discussions concernant le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. En tant que secrétaire général de l'Élysée, il aurait eu, de fait, accès à tous les documents nécessaires pour comprendre l'évolution du régime du président rwandais Juvénal Habyarimana entre 1990 et 1994, durant la guerre civile débutée en 1990, puis de la tournure des événements après l'attentat contre ce dernier le et l'accomplissement du génocide par le gouvernement intérimaire. Étant donné l'état de santé, à l'époque, du président François Mitterrand - touché par un cancer - Hubert Védrine est régulièrement mentionné par des spécialistes de la question[15] comme un des principaux responsables de la politique de l'Élysée vis-à-vis du Rwanda, d'autant qu'il a participé à tous les conseils restreints qui ont décidé des interventions militaires au Rwanda.
Il a eu plusieurs fois l'occasion de s'exprimer sur ce sujet, à commencer par la mission d'information parlementaire présidée par Paul Quilès[16], ou auprès des médias. Il défend l'idée que la France n'a pas participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994[17]. Toutefois, au cours de son audition par la commission de la défense de l'Assemblée nationale le [18], Hubert Védrine a reconnu la livraison d'armes par la France au régime de Kigali « à partir de 1990 et après », en affirmant que ces armes n'ont jamais servi au génocide, sans faire référence aux livraisons durant la période même du génocide, ce qui était la question posée par le député Joaquim Pueyo[19].
En , la revue XXI publie un article faisant état du témoignage d'un haut fonctionnaire qui a examiné différents documents des archives non communiquées au public concernant ces événements. Selon ce témoin, les documents incluent une note signée par Hubert Védrine enjoignant aux militaires français de réarmer les génocidaires hutus passant la frontière du Rwanda vers la république démocratique du Congo (ex Zaïre) lors de l'opération Turquoise[20],[21]. Hubert Védrine n'a pas souhaité commenter cette publication[22]. Un des officiers de l'opération Turquoise, Guillaume Ancel, a confirmé avoir reçu de tels ordres et avoir été témoin d'une de ces livraisons[23].
En 2021, dans un entretien à la revue Éléments, il condamne ceux qui critiquent la position de la France de François Mitterrand au Rwanda, estimant que « le Rwanda est devenu le prétexte pour tous les gauchistes de la place de Paris de régler leur compte avec François Mitterrand, la Ve République, la France comme puissance ». Ces propos sont notamment dénoncés par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste[24].
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