Gina Lollobrigida

Gina Lollobrigida
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Gina Lollobrigida dans les années 1960.
Nom de naissance Luigia Lollobrigida
Naissance
Subiaco (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 95 ans)
Rome (Italie)
Profession Actrice
Photographe
Films notables Fanfan la Tulipe
Plus fort que le diable
Pain, Amour et Fantaisie
Notre-Dame de Paris
Salomon et la Reine de Saba
Vénus impériale

Gina Lollobrigida[n 1] est une actrice et photographe italienne, née le à Subiaco[n 2] et morte le à Rome.

Elle se fait connaître en France pour avoir joué au cinéma dans Fanfan la Tulipe au côté de Gérard Philipe et pour avoir incarné Esmeralda dans le film Notre-Dame de Paris réalisé par Jean Delannoy en 1956.

Après avoir connu le succès au cinéma, des années 1950 à 1970, elle se tourne vers la photographie et la sculpture et joue principalement pour la télévision dans les années 1980, dans plusieurs épisodes de la série Falcon Crest notamment.

Biographie

Famille et jeunesse

De son vrai nom Luigia Lollobrigida[1], elle est issue d'une famille du milieu ouvrier. Contrainte de quitter sa province pour Rome, elle se montre très attirée par le milieu artistique et devient étudiante à l'Académie des Beaux-Arts.

Premiers pas d'actrice et concours de beauté

En 1945, elle joue un rôle dans la comédie Santarellina par Eduardo Scarpetta au Teatro della Concordia de Monte Castello di Vibio (Italie), le plus petit théâtre à l'italienne du monde[2]. Elle se voit confier le rôle principal dans un roman-photo qui va la faire remarquer par le milieu cinématographique. Elle participe également à des concours de beauté ; en 1947, elle termine deuxième au concours de Miss Rome et troisième à celui de Miss Italie derrière Lucia Bosè et Gianna Maria Canale, deux futures étoiles du cinéma italien.

Carrière au cinéma

Renato Tontini et Gina Lollobrigida dans La Belle Romaine en 1954.

De 1947 à 1951, le cinéma, jouant de sa superbe plastique, ne lui offrira que des rôles secondaires : dans L’Aigle noir de Riccardo Freda, Le Crime de Giovanni Episcopo d'Alberto Lattuada, Achtung! Banditi! de Carlo Lizzani et Traqué dans la ville de Pietro Germi entre autres, elle travaille aussi avec Luigi Zampa et Mario Monicelli, jusqu'au film de Christian-Jaque, Fanfan la Tulipe, où elle interprète aux côtés de Gérard Philipe un rôle plus remarqué.

Après un détour par Hollywood où elle doit repousser les avances du richissime Howard Hughes, elle se retrouve devant les caméras de René Clair pour Les Belles de nuit en 1952 (où elle rivalise avec Martine Carol) et de Luigi Comencini pour Pain, Amour et Fantaisie en 1953, suivi l'année suivante par Pain, Amour et Jalousie, où elle envoûte le maréchal Carotenuto joué par Vittorio De Sica, deux triomphes qui dépassent largement les frontières du pays. Elle gagne enfin une stature internationale avec John Huston qui la fait jouer auprès de Humphrey Bogart dans Plus fort que le diable, et le Britannique Carol Reed pour Trapèze avec Burt Lancaster et Tony Curtis ; le rôle d'Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy la confirme encore en 1956 auprès d'Anthony Quinn dans le rôle du difforme Quasimodo. En Italie, La Marchande d'amour de Mario Soldati et La Belle Romaine de Zampa confortent son statut de vedette.

Gina Lollobrigida en 1959, avec Yul Brynner dans Salomon et la Reine de Saba.

En 1957, elle tourne avec Vittorio De Sica pour Anna de Brooklyn et avec Jules Dassin pour La Loi (avec Yves Montand, Pierre Brasseur et Marcello Mastroianni). Elle repart ensuite aux États-Unis où elle crève l'écran devant les caméras de John Sturges en 1958 avec Frank Sinatra et Steve McQueen pour La Proie des vautours, puis celles de King Vidor en 1959 pour Salomon et la Reine de Saba, avec pour partenaire Yul Brynner en remplacement de Tyrone Power mort d'une crise cardiaque sur le plateau [3].

Gina Lollobrigida en 1963.

Au début des années 1960, à Hollywood, Gina Lollobrigida s'illustre dans Le Rendez-vous de septembre de Robert Mulligan aux côtés de Rock Hudson avant de rejoindre l'Europe en 1962 pour Vénus impériale de Delannoy où elle prête sa beauté à Pauline Bonaparte, La Mer à boire avec Jean-Paul Belmondo et La Femme de paille avec Sean Connery. Ces films rencontrent peu de succès à l'exception de celui de Jean Delannoy.

Privilégiant la comédie, Gina Lollobrigida paraît encore dans Les Poupées de Mauro Bolognini (où elle rivalise avec Virna Lisi, Monica Vitti et Elke Sommer) et Moi, moi, moi et les autres du vétéran Alessandro Blasetti (avec Silvana Mangano et Walter Chiari), avant de retrouver Rock Hudson dans Étranges compagnons de lit de Melvin Frank et de rejoindre avec Alec Guinness le Paradiso, hôtel du libre-échange, adapté de Georges Feydeau par Jean-Claude Carrière et mis en scène par l'anglais Peter Glenville.

Ni Les Sultans de Jean Delannoy avec Daniel Gélin et Louis Jourdan, ni Les Aventures extraordinaires de Cervantes de Vincent Sherman avec Horst Buchholz, ni La mort a pondu un œuf de Giulio Questi avec Jean-Louis Trintignant, ni enfin La Marine en folie de Frank Tashlin avec Bob Hope, Jeffrey Hunter et Mylène Demongeot ne relancent sa carrière.

1968 est une année charnière dans la vie de Gina Lollobrigida qui met fin à dix-neuf années de mariage, perdant ainsi son impresario. Elle met un frein à sa carrière après le tournage de Buona sera Madame Campbell de Melvin Frank aux côtés de Shelley Winters et de Ce merveilleux automne de Mauro Bolognini qui la met en scène dans le rôle d'une femme mûre vivant une liaison avec un adolescent.

Gina Lollobrigida participe encore avec Lee Van Cleef et James Mason au western parodique Les Quatre Mercenaires d'El Paso, avec David Niven à la comédie de Jerzy Skolimowski Roi, Dame, Valet, avant de retrouver Luigi Comencini pour incarner la fée Turquoise dans la série télévisée Les Aventures de Pinocchio avec Nino Manfredi en Geppetto.

Carrière dans la photographie et à la télévision

Gina Lollobrigida en 1965.

Après le drame Roses rouges et Piments verts avec Danielle Darrieux et Susan Hampshire, où justement elle joue une photographe, elle cesse de tourner en 1973 pour se lancer dans une nouvelle passion, la photographie[4].

Elle revient à la télévision en 1984 dans plusieurs épisodes de la série Falcon Crest dans laquelle son personnage fait montre d'une grande sensualité et du plus grand mépris pour ses cousins américains. En 1985, elle joue dans la série Prête-moi ta vie avec Stefanie Powers en vedette, et enfin en 1988 dans Très belle et trop naïve (it) (La romana) de Giuseppe Patroni Griffi d'après le roman d'Alberto Moravia qui inspira La Belle Romaine trente-quatre ans plus tôt, et où elle joue une mère qui vit une relation conflictuelle avec sa fille incarnée par Francesca Dellera.

En 1986, elle est présidente du jury du Festival international du film de Berlin et y reçoit la Caméra de la Berlinale, récompense nouvellement créée et décernée aux cinéastes et aux acteurs qui ont rendu d'éminents services au festival.

Derniers rôles et engagements

Gina Lollobrigida au festival de Cannes 1991.

En 1995, Gina Lollobrigida apparaît, aux côtés d'une kyrielle de grands acteurs, dans le film d'Agnès Varda, Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, dans lequel la cinéaste tient un discours critique à son égard : la fée du cinéma, que Gina Lollobrigida incarne, serait vénale.

Ses derniers rôles remontent à 1996 dans le feuilleton italien Una donna in fuga, avec Dalila Di Lazzaro et Ben Gazzara, et dans le film français XXL d'Ariel Zeitoun, auprès de Gérard Depardieu. En 2011, elle apparaît dans Box Office 3D - Il film dei film (it) d'Ezio Greggio, le premier film en 3D réalisé en Italie.

Le , Gina Lollobrigida est nommée Ambassadrice de bonne volonté[5] de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La même année, elle se présente aux élections européennes en numéro 2 sur la liste d'Antonio Di Pietro, mais échoue pour accéder au Parlement européen[6]. Gina Lollobrigida se consacre alors à la sculpture et à la photographie.

Le , elle est la présidente du jury de l'élection de Miss France 2003 qui se déroule au Palais des sports de Lyon et diffusée sur TF1.

En 2018, elle est invitée à danser lors de la finale de la 13e édition de l'émission italienne Ballando con le stelle.

Mort

Elle meurt le [7] à Rome, à l'âge de 95 ans[8].

Vie privée

Gina Lollobrigida épouse le le médecin Milko Škofič qui abandonne son activité pour devenir son impresario. Le couple a un fils, Milko Škofič Jr., né le 28 juillet 1957 avant de divorcer en 1971.

En octobre 2006, elle annonce au magazine espagnol ¡Hola! ses fiançailles avec un homme d'affaires de 34 ans son cadet, Javier Rigau y Rafols, rencontré à Monte Carlo, mais se ravise quelques mois plus tard. En janvier 2013, elle attaque en justice Rigau y Rafols, l'accusant d'avoir organisé en 2010 une fausse cérémonie de mariage à Barcelone avec une mariée de substitution, afin de s'assurer l'héritage. Le mariage non légal est annulé en janvier 2019[9].

Au moment de sa mort, Gina Lollobrigida était en procès, intenté par son fils à l'encontre de son assistant personnel, Andrea Piazzola. Ce dernier est soupçonné d'abus de faiblesse, il aurait détourné d'importantes sommes d'argent. À l'issue d'un premier procès en 2018, la Cour de cassation italienne lui avait imposé un tuteur pour la gestion de son patrimoine[10],[11].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Distinctions et hommages

Rose Gina Lollobrigida dans la roseraie du parc de Bagatelle.

Gina Lollobrigida est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur en 1992 et décorée par François Mitterrand le [12].

Elle est faite officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 1986 et commandeur en 2004[13].

En 1989, le rosiériste français Meilland honore l'actrice en baptisant une de ses obtentions Gina Lollobrigida[14].

En 2018, son étoile est inaugurée sur le Hollywood Walk of Fame[15].

Récompenses

Vittorio De Sica et Gina Lollobrigida dans Pain, Amour et Fantaisie en 1953.

Nominations

Notes et références

Notes

  1. /ˈd͡ʒiːna ˌlɔlloˈbriːd͡ʒida/ selon la prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.
  2. Village au pied des monts Simpruini, dans les Abruzzes, à environ 75 km à l'ouest de Rome.
  3. Le Bambi Gala est un gala de remise de récompenses qui se déroule en Allemagne où les impétrants se voient remettre une figurine représentant un cerf, un Bambi. Cf. (de) site officiel du gala.
  4. La ville de Trenčianske Teplice est une localité de cure de 5 000 habitants, située dans la vallée de Teplicka, près de Trenčín en Slovaquie. Cf. (en) site officiel du festival.
  5. Les Prix internationaux Flaiano sont décernés annuellement dans les catégories littérature, théâtre, cinéma et télévision/radio. Cf. (it) site officiel des récompenses.
  6. (it)/(en) Site officiel du festival.

Références

  1. (it) « Lollobrigida Sig. Luigia, Grande ufficiale ordine al merito della Repubblica Italiana ».
  2. (it) « Storie, vicende e protagonisti », histoire du Teatro della Concordia sur le site officiel du théâtre, 2011.
  3. « Salomon et la Reine de Saba (1959) de King Vidor », sur L'Œil sur l'écran, blog.lemonde.fr (version du 30 mai 2019 sur l'Internet Archive)
  4. Gina Lollobrigida (préface Alberto Moravia), Italia mia, Flammarion, (lire en ligne)
  5. fao.org.
  6. Le Magazine du Monde du 22 août 2015, p. 15.
  7. (it) « È morta Gina Lollobrigida », sur Agenzia ANSA, (consulté le )
  8. Jean-Luc Douin, « L’actrice italienne Gina Lollobrigida est morte », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  9. « Gina Lollobrigida traîne son ex-“toy boy” en justice - Elle l'aurait épousé contre son gré », sur parismatch.com,
  10. « Gina Lollobrigida : pourquoi était-elle en procès avec son fils unique ? », sur cnews.fr,
  11. Marc Fourny, « Procès et escroquerie : la triste fin de vie de Gina Lollobrigida », sur lepoint.fr,
  12. « Gina Lollobrigida reçoit le Légion d'Honneur des mains de François Mitterrand le a Paris ».
  13. « L'actrice italienne Gina Lollobrigida est morte », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  14. « Rosiers de Jardin | Grandes fleurs » sur le site officiel Meilland International. Consulté le 11 mai 2012.
  15. (en) Sillia Nittoli, « Gina Lollobrigida honored with a star on the Walk of Fame », sur ItaloAmericano.org, (consulté le )

Bibliographie

  • (it) Angelo Barraciu, Gina Lollobrigida, una vita che sa di leggenda, Vitalità, 1968.
  • (en) Mauricio Ponzi, The Films of Gina Lollobrigida, Citadel Press, 1982.
  • Stefano Masi, Enrico Lancia, Les Séductrices du cinéma italien, Gremese, 1997.
  • (en) Luis Canales, Imperial Gina: The Strictly Unauthorized Biography of Gina Lollobrigida, Branden Publishing Company, 2006.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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