François Pinault

François Pinault
Image dans Infobox.
François Pinault en juillet 2015.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Homme d'affaires
Collectionneur d'art
Père
François Pinault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Eugénie Pinault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
François-Henri Pinault (fils)
Dominique Pinault (fils)
Laurence Pinault (fille)
Autres informations
Sport
Distinctions

François Pinault, né le aux Champs-Géraux (Côtes-d'Armor), est un homme d'affaires milliardaire français, fondateur des sociétés Artémis et Kering (anciennement PPR).

François Pinault fonde son entreprise en 1962 dans le négoce de bois avant de la transformer en un grand groupe du secteur. À la fin des années 1980, il diversifie ses activités en entrant dans le secteur de la distribution spécialisée puis dans le secteur du luxe à la fin des années 1990. En 2003, il passe le relais à son fils, François-Henri et se consacre à sa passion pour l'art contemporain.

François Pinault est classé 27e fortune mondiale en 2020[1], entre 4e et 6e fortune française, et figure parmi les 10 plus grands collectionneurs d'art contemporain au monde.

Biographie

Enfance et débuts

François Pinault est né aux Champs-Géraux, une commune rurale au sud-est de Dinan dans les Côtes-d'Armor, à la limite de l'Ille-et-Vilaine. Son père est un marchand de bois d'origine paysanne. La famille parle le gallo à la maison[2] où sa mère et sa grand-mère font régner une solide foi catholique[3]

En 1947, il devient pensionnaire au lycée Saint-Martin de Rennes. Il quitte l'école à seize ans et rejoint son père dans la scierie familiale. Quatre ans après, il quitte la scierie pour combattre dans les troupes françaises en Algérie de 1956 à 1958[4]. Il est artilleur sur les hauteurs de Blida[5]. De retour d'Algérie, il retourne à l'entreprise familiale. En 1959, à la mort de son père, il vend l'affaire familiale et devient chef d'exploitation chez Gautier Frères, entreprise de bois basée à Rennes[3]. Il reprend l'entreprise avec l'aide du Crédit lyonnais et l'appui de son beau-père[6].

En 1960, François Pinault se marie avec Louisette Gautier avec qui il a trois enfants — François-Henri, qui a aujourd'hui repris la direction du groupe fondé par son père, Dominique, avocat, et Laurence[7] (tous les trois ont grandi dans un pavillon de la banlieue de Rennes[8]) — et dont il se sépare cinq ans plus tard.

Création d’un empire du bois

En 1962, François Pinault reprend l'entreprise de vente de bois de son beau-père, qu'il renomme les Établissements Pinault [9]. Il développe son chiffre d’affaires et parvient à s’émanciper des intermédiaires du bois pour traiter directement avec les scieries nord-européennes[10]. En 1969, les Établissements Pinault importent 35 000 m3 de sapins du Nord[11].

En 1970, François Pinault épouse Maryvonne Campbell, antiquaire à Rennes qui l'introduit au monde de l'art[12].

En 1973, sous la pression du Crédit lyonnais[13], il vend son entreprise à Venesta International, une holding britannique, pour 25 millions de francs. Il investit 300 000 francs dans le sucre à la bourse du commerce. Avec l'envolée des cours du sucre en 1974[14], il empoche une plus-value 100 millions de francs[15]. Doté d’une nouvelle fortune, il reprend Pinault SA à Venesta, alors au bord du dépôt de bilan, pour 10 millions de francs[3],[16].

Lors du premier choc pétrolier, sentant que la crise menace le secteur du bois, François Pinault se rend chez tous ses fournisseurs étrangers pour rapidement mettre fin à ses contrats d'importation. Les cours du bois s'effondrent quelques mois plus tard et la guerre des prix qui en découle permet à François Pinault de racheter la plupart de ses concurrents en faillite[3],[16].

Reprise d'entreprises en difficulté

À partir de 1978, François Pinault constitue une équipe spécialisée dans les reprises d'entreprises en difficulté et reprend plus de 60 sociétés[17],[18]. Il récupère des affaires de négoce, des menuiseries industrielles et des fabricants d'huisseries, de lambris et de toitures. En 1981, il déménage à Paris[19]. En 1983, il devient membre de l'Association française des entreprises privées (AFEP)[16].

En 1986, il rachète le fabricant de panneaux de bois Isoroy pour 1 franc symbolique. Il y investit 400 millions, dont 130 millions provenant de subventions publiques, supprime 1/4 des postes, et revend l'entreprise en 1992[20]. En 1987, il rachète le producteur de papier journal Chapelle Darblay (dans laquelle l'État a injecté 2,3 milliards de francs en six ans) avec un prêt de 300 millions du Crédit lyonnais et en partenariat avec le Canadien Cascades[21]. En 1990, Pinault SA revend Chapelle Darblay aux groupes suédois Stora et finlandais Kymmene pour 1,4 milliard de francs[22].

Virage vers la distribution spécialisée et le luxe

Le 25 octobre 1988, Pinault SA fait son entrée à la bourse de Paris[23]. En mars 1989, Pinault SA rachète la CFAO, puis les deux entités fusionnent l'année suivante. Parmi les perles de la CFAO, la CDME (distribution de matériel électrique) qui devient Rexel, société stratégique du groupe[24]. CFAO possède également l'enseigne de supermarchés La Ruche méridionale qui est cédée à Casino en 1990[25].

En 1991, lorsque Bernard Arnault restructure son groupe autour de ses activités luxe, il cède Conforama au groupe de François Pinault[26]. En 1992, il rachète la holding détenant le Printemps pour 5,3 milliards de francs. Il utilise un montage pour éviter une OPA en faisant perdre les droits de vote doubles de certains actionnaires[27]. Le 22 décembre 1992, Pinault SA devient Pinault Printemps avec un chiffre d'affaires annuel de 70 milliards de francs, mais affichant un endettement qui annonce des cessions à venir[28].

En 1992, François Pinault crée également Artémis, société qui contrôle Pinault SA à 54,6 % et qui est contrôlée par Financière Pinault à 75,5 %, elle-même détenue à 55 % par la famille Pinault[29]. Le Crédit lyonnais (via Clinvest) entre à hauteur de 20 % au capital de Financière Pinault[30], et 24,6 % dans Artémis[31]. La même année, Artémis rachète les junk bonds de la compagnie d’assurance-vie californienne Executive Life alors en dépôt de bilan avec l'appui financier d'Altus (filiale du Crédit lyonnais). Les titres reprennent de la valeur à la faveur d’un retournement de conjoncture économique[32].

En 1994, François Pinault fusionne Pinault-Printemps avec La Redoute pour créer le groupe Pinault-Printemps-Redoute[33]. Il reprend 64,6 % de la Fnac[34] et entre au conseil d’administration du Crédit lyonnais[35]. Sa société Artémis rachète le magazine Le Point en 1997[36], la maison de ventes aux enchères Christie's en 1998[37], puis le magazine financier L'Agefi en 2000[38]. En 1998, Artémis rachète le Stade rennais FC. En décembre 1998, Vincent Bolloré cède à Artémis les 12,61 % de parts qu'il détient dans Bouygues, ce qui fait monter à 16 % la participation du holding de François Pinault dans Bouygues[39].

En mars 1999, l'homme d’affaires réussit un coup d'éclat en reprenant, dans la même journée, 40 % de la marque de luxe Gucci, et 100 % de Sanofi Beauté, qui possède Yves Saint Laurent. Ces acquisitions signent le virage de son groupe vers le secteur du luxe[40]. Les autres activités financières sont cédées progressivement. En 2013, PPR devient Kering, groupe de luxe français propriétaire de Gucci, Yves Saint-Laurent, Bottega Veneta, Boucheron (acheté en 2000), Alexander McQueen (2001)[41]

Passation de pouvoir

François Pinault et son fils François-Henri en juillet 2016.

À partir du milieu de l'année 2000, François Pinault partage la gestion de Financière Pinault avec son fils François-Henri[42], structure qu’il cède en donation-partage à chacun de ses 3 enfants le 21 août 2001[43].

En mai 2003, il cède la présidence d'Artémis à son fils François-Henri[42], ainsi que son poste de vice-président du conseil de surveillance de Pinault-Printemps-Redoute[44].

En 2005, Pinault-Printemps-Redoute devient PPR. Le 21 mars 2005, son fils François-Henri devient président du directoire de PPR[45],[46]. Il poursuit alors la stratégie de recentrage du groupe autour des activités luxe engagée sous la gouvernance de son père et renomme le nouvel ensemble Kering en 2013[47]. En 2018, le groupe Kering enregistre un chiffre d’affaires de 13,66 milliards d’euros, en progression de 26,3 % par rapport à l’année précédente[48].

Art contemporain

François Pinault est un collectionneur d'art avec une collection estimée à 1,4 milliard de dollars[49]. Il figure parmi les dix plus grands collectionneurs d'art contemporain au monde[50]. Dans les années 1970, François Pinault achète son premier tableau, Cour de ferme par Paul Sérusier, puis enchaîne les acquisitions de tableaux de peintres du début du XXe, prenant goût à l'art moderne et contemporain vers la fin des années 1980. En 1990, il achète le tableau Losangique II de Piet Mondrian pour $8,8 millions[51]. Il constitue dans les années 1990 une importante collection privée d'art contemporain. En 1998, il rachète de la maison britannique de ventes aux enchères Christie's pour 1,2 milliard d'euros[37].

En 2000, François Pinault annonce son intention de bâtir un musée sur l'île Seguin pour y héberger sa vaste collection[52]. Le projet implique de vastes remaniements d'urbanisme pour la ville de Boulogne-Billancourt, ce qui ralentit le plan initial. La complexité du projet couplée aux contentieux avec les riverains et l'attentisme de Pinault retardent le lancement des travaux[51],[53]. En 2005, il renonce à son projet sur l'île Seguin[53].

François Pinault reprend ensuite 80 % du Palazzo Grassi situé sur les bords du Grand Canal à Venise[53]. En avril 2006, après un an de rénovation menée par l'architecte japonais Tadao Andō, il inaugure le Palazzo Grassi avec la toute première exposition de sa collection intitulée Where are we going?[54]. En , après une forte lutte contre la fondation Guggenheim[55],[56], François Pinault reprend la Punta della Dogana, qui rajoute 5 000 m2 de surface d'exposition aux espaces du Palazzo Grassi[57]. Tadao Andō transforme l'ancien entrepôt en musée d'art contemporain. La réouverture a lieu en mai 2009[58]. En 2013, il lance la rénovation du Teatrino, petit théâtre adjacent au Palazzo Grassi, totalement en ruine. La rénovation est confiée à l’architecte japonais Tadao Andō qui y conçoit un auditorium de 225 places[59].

En 2015, François Pinault inaugure à Lens la première résidence d'artistes de Pinault Collection[60].

Au mois d'avril 2016, François Pinault officialise avec la mairie de Paris le projet de transformer la Bourse de commerce de Paris en musée d'art contemporain[61]. La rénovation du bâtiment est financée par François Pinault et s'élève à 120 millions d’euros. Dix expositions par an sont prévues[62]. Son ouverture est repoussée plusieurs fois en raison des mesures successives prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19[63]. Elle a finalement lieu en mai 2021.

Pinault Collection développe une activité de prêts d'œuvres à l'international, et organise des expositions comme à Lille, Moscou, Dinard, Essen, et à Rennes dans l'ancien Couvent des Jacobins[64]. Il dément cependant un quelconque engagement dans le projet de transformation du Palais des arts et de la piscine de Rennes en centre d'art contemporain[65].

François Pinault se serait déguisé à plusieurs occasions en manutentionnaire pour entrer dans les foires avant leur ouverture[66] comme à la foire de Bâle de 2006 où il s'est muni d’un faux badge de galeriste pour repérer les œuvres intéressantes avant l'ouverture de la foire[67]. Il entretient un lien étroit avec le monde de l'art, réputé proche des artistes Jeff Koons, Cy Twombly, Richard Serra, Damien Hirst et Cindy Sherman[51]. L'artiste italien Maurizio Cattelan aurait déjà dessiné sa pierre tombale[46].

Bloomberg estime sa collection à 5 000 œuvres d'art représentant une valeur de 1,2 milliard d'euros, une estimation que Pinault Collection qualifie d'incorrecte sans donner de détails supplémentaires[68].

Autres activités

Préservation du patrimoine

En 1990, à la suite de l'incendie de la forêt de Paimpont en Bretagne, François Pinault finance le projet de nettoyage et de reboisement[69]. En 2000, il fournit une aide financière importante pour venir en aide aux îles bretonnes touchées par la propagation de pétrole à la suite du naufrage de l'Erika[70].

En 2000, François Pinault reprend le Théâtre Marigny et place Robert Hossein à la direction artistique[71]. En 2018, après cinq années de fermeture pour des travaux s’élevant à 20 millions d’euros, le théâtre rouvre ses portes[72].

En avril 2019, à la suite de l'incendie de Notre-Dame de Paris, la famille Pinault annonce son intention de débloquer 100 millions d'euros pour sa reconstruction[73], une promesse concrétisée en septembre 2019 avec un premier paiement de 10 millions d'euros[74]. En avril 2019, dans le cadre de la mission patrimoine de Stéphane Bern, il donne 150 000 euros pour la rénovation de l'église Saint-Léon de La Baussaine[75],[76]. En octobre 2019, la Villa Greystones, propriété de François Pinault, est classée monument historique[77].

Vignobles et grands crus

En 1993, François Pinault rachète 94,5 % du vignoble de Château Latour (Pauillac - Médoc)[78]. Il reprend le domaine vigneron René Engel, renommé Domaine d'Eugénie (Vosne-Romanée) en 2006[79], puis le Château-grillet (AOC) Condrieu)[80] en 2011. En 2012, il s'offre une ouvrée du prestigieux Grand Cru Le Montrachet achetée au Château de Puligny-Montrachet[81]. En 2013, il rachète le domaine californien de la Napa Valley Araujo Estates Wines (Calistoga) rebaptisé Eisele Vineyard[82]. En 2017, Artémis reprend le domaine Clos-de-tart (Côtes de Nuits)[83].

Presse et production

François Pinault est propriétaire de l'hebdomadaire Le Point, magazine d'actualités de centre-droit et de tradition libérale. En 2013, il participe à 2% au capital de la société de production cinématographique Cinémaphore de Julie Gayet et Charles Gillibert[84].

Fortune

La capitalisation boursière de Kering, qu'il contrôle à hauteur de 41 % via Artémis, est de 73,8 milliards d'euros au 31 décembre 2019[85]. Le magazine Forbes estime sa fortune familiale à 33,6 milliards de dollars et le classe 30e fortune mondiale[86]. En 2020, le patrimoine familial de François Pinault est estimé à 32 milliards d'euros par le magazine Challenges[87] en augmentation par rapport aux années précédentes, et ce, malgré la pandémie de Covid-19 qui a fortement affecté la consommation mondiale et donc le secteur du luxe[88].

Relations politiques

En 1976, il rencontre Jacques Chirac à qui il rend service en rachetant le fabricant d'étagères Bruynzell implanté dans la circonscription du futur président[89],[90]. Les deux hommes deviennent proches. Jacques Chirac et sa femme Bernadette ont passé les dernières années de sa vie dans un hôtel particulier parisien mis à disposition par l'homme d'affaires et où l'ancien président est décédé[90],[91]. Outre Jean-Marie Le Pen[92] et Dominique de Villepin, il entretenait aussi quelques amitiés au PS[93]. Il aurait plaidé la cause de Nicolas Sarkozy auprès de Jacques Chirac après que Sarkozy a rejoint Édouard Balladur pour la présidentielle de 1995[94]. En 2012, il annonce son intention de voter pour François Hollande[95], avec qui il serait ami depuis 2011 selon Le Canard enchaîné[96].

Lors d'un entretien accordé à M, le magazine du Monde le , il déclare que le président Emmanuel Macron « ne comprend pas les petites gens [et] mène la France vers un système qui oublie les plus modestes »[97], ce à quoi Benjamin Griveaux répond « De la part de quelqu’un qui pendant longtemps n’a pas payé d’impôts, je ne suis pas certain qu’il comprenne lui-même les petites gens. »[98].

Controverses

Démêlés fiscaux

Selon Pierre-Angel Gay, en septembre 1981, à la suite d'une plainte de la Fédération des importateurs, François Pinault verse 2,25 millions de francs de réparation à la Commission des infractions fiscales en raison de nombreux versements effectués sur des comptes offshore basés dans des paradis fiscaux[99]. De la fin des années 1980 à 1992, François Pinault met en place un système de double facturation avec les sociétés offshore Pan Atlantic (domiciliée à Manhattan) et Seabex (domiciliée à Londres) qui alimentent un compte en Suisse échappant au contrôle renforcé des changes mis en place par le gouvernement socialiste et gérées par les collaborateurs successifs de François Pinault[100],[101].

En 1997, ayant souscrit à un emprunt de 140 millions de francs pour acquérir de nouvelles actions de ses propres sociétés, François Pinault parvient à ne pas payer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF)[102],[103]. En 2001, dans le cadre de l'affaire Executive Life, des documents de 1994 remontent à la surface qui l'identifient comme propriétaire de la Forest Product International (FPI), société de droit néerlandais qui détient anonymement 1/3 de la Financière Pinault depuis 1976[104]. Il règle le différend avec le ministre des Finances Laurent Fabius en payant près de 450 millions d’euros au fisc français[105].

Contentieux juridiques

Dans les années 1970, la Fédération française des importateurs de bois porte plainte contre François Pinault pour avoir mis sur le marché des planches de 60x170 cm vendues sous étiquette 65x180 cm. François Pinault doit accepter une transaction pour régler l’affaire[106]. En 1988, Christian Martin porte plainte contre François Pinault au pénal à la suite de la découverte de créances fictives et de faux stocks dans les comptes de la société Guermonprez quelques semaines après son rachat à Pinault SA, puis accepte une transaction de 700 000 francs pour retirer sa plainte[107]. Dix ans plus tard, les mêmes irrégularités comptables émergent lors de la revente de la société Lafa-Ranger par François Pinault à Bernard Roques et Claude Caplan[108], ce qui lui coûte une condamnation à payer 220 millions de francs d’indemnités[109]. En 1992, la vente d’Isoroy au groupe allemand Glunz donne lieu également à contestation. Le contentieux, arbitré secrètement par un tribunal suisse, a là encore donné lieu à la condamnation des méthodes du groupe Pinault, et au versement de dédommagements de 71 millions de francs[110].

Entre 1997 et 2001, la justice californienne enquête sur le montage mis en place pour l’acquisition d'Executive Life Insurance Company, rappelant que la loi américaine interdit plus de 25 % de participation d’une banque dans une compagnie d’assurance, et suspectant François Pinault d’agir en faux-nez pour le Crédit lyonnais[111],[112]. En 2004, Artémis écope d’une amende de $110 millions, mais François Pinault en sort blanchi[51].

Marchandisation de l'art

En 2003, un article du Journal des Arts s'inquiète de l'absence de structure juridique de la « Fondation Pinault » et de la vente de 2 œuvres d'art censées figurer à son inventaire (un Klein et un Rothko) alors que son projet sur l'île Seguin a déjà donné lieu à de nombreuses subventions publiques, et qu'un organisme lié à l'art ne peut pas vendre son inventaire s'il bénéficie d'aides publiques[113],[53].

L’exposition Jeff Koons – Versailles de 2008 met principalement en avant trois artistes que François Pinault collectionne. Sur six œuvres de Koons prêtées à l'événement, trois ont ensuite été vendues à Christie's avec une cote augmentée[114]. Selon Artnet, la cote des œuvres de Jeff Koons aurait plutôt baissé entre 2008 et 2009[115]. Le rôle de Jean-Jacques Aillagon, alors directeur du château de Versailles, est critiqué dans la mesure où ce proche de François Pinault a alterné les passages entre structures privées de François Pinault et structures publiques, alternance potentiellement porteuse de conflits d'intérêts[116],[117],[118].

Distinctions

Dans la fiction

Dans le téléfilm La Dernière Campagne (2013), son rôle est interprété par Jean-Baptiste Malartre.

Notes et références

Notes

Références

  1. La fortune de François Pinault et de sa famille sur le site de Forbes
  2. Antoine Bosshard, « François Pinault, portrait d'un Rockefeller à la française, saint patron de la Bretagne », Le Temps, .
  3. a b c et d Benjamin Locoge et Gilles Martin-Chauffier, « Un corsaire à la tête du monde », Paris Match, .
  4. Raphaëlle Bacqué, « François Pinault, le collectionneur », M le magazine, Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a et b « no 9 : François Pinault, l'un des rares patrons à arborer une médaille militaire », sur www.journaldunet.com (consulté le 4 mars 2020)
  6. « François Pinault », sur L'Humanité, (consulté le 15 février 2021)
  7. « Les enfants de François Pinault », sur Journal du net.
  8. Airy Routier, « La vie après la vie de François Pinault », sur Challenges,
  9. « François Pinault », sur Patrimoine-ParisBreton.org, (consulté le 23 avril 2021)
  10. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, p. 32.
  11. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 30
  12. Étienne Dumont, « François Pinault est-il vraiment un "artiste contemporain"? », Bilan,‎ (lire en ligne)
  13. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 42.
  14. Emmanuel Caressus, « La petite histoire des matières premières (2/10). En 1974, une bulle oubliée faisait caraméliser les cours du sucre », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  15. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 45.
  16. a b et c « Parcours d'un chasseur », L'Express,‎ (lire en ligne)
  17. Pascal Galinier, « François Pinault, ou la mutation du capitalisme français », Le Monde, .
  18. « François Pinault constitue une équipe spécialisée dans les reprises d’entreprises en faillite », sur Boursilex.
  19. Pascal Galinier, « Un autodidacte devenu empereur », Le Monde, .
  20. « Arnault et Pinault, deux réussites hors normes », Les Échos, .
  21. « M. Pinault devient président de la Chapelle-Darblay », Le Monde, (consulté le 4 mars 2020).
  22. « Chapelle-Darblay vendue aux Scandinaves », L'Humanité, .
  23. « Pinault est coté », sur Boursilex,
  24. Stephen Decam, « Le CFAO, de son centenaire à la fin du siècle (1987-1999). Un nouveau mariage avec le négoce en Afrique noire », Persee,‎ (lire en ligne)
  25. « La politique de recentrage de la CFAO M. François Pinault vend La Ruche méridionale à Casino », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  26. Benedicte Epinay et Valérie Leboucq, « Bernard Arnault cède le contrôle de Conforama à Pinault », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  27. Maus Frères : une dynastie suisse discrète, Le Figaro, 7 novembre 2012
  28. « France: Alliance Pinault-Printemps entravée par l'endettement », L'Économiste,‎ (lire en ligne)
  29. Benedicte Epinay, « Pinault prépare une diversification avec Altus », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  30. « Le Crédit Lyonnais entré dans le capital de Pinault », L'Économiste,‎ (lire en ligne)
  31. Jacqueline Coignard, « Artémis: la bonne affaire de Pinault. Pour 4 milliards, il récupère les parts du Lyonnais dans son holding », Libération,‎ (lire en ligne)
  32. Jean-Baptiste Jacquin, « Artémis, la machine de guerre de Pinault », L'Express,‎ (lire en ligne)
  33. Barré, « Fusion Pinault-Printemps-Redoute: un avertissement de la COB », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  34. Anne Bauer, « La FNAC est enfin tombée dans l'escarcelle du groupe Pinault », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  35. « Juin 1994 », Boursilex.com,‎ (lire en ligne)
  36. Jean-Christophe FéraudJ, « François Pinault rachète « Le Point » à Havas pour près de 200 millions », Les Échos, (consulté le 22 juin 2018)
  37. a et b D'après L'Express du 13 avril 2000 cité par Aymeric Mantoux dans Voyage au pays des ultra-riches, Éditions Flammarion Capital, 2010 (ISBN 978-2-8104-0287-8), p. 84.
  38. Nathalie Bensahel, « Pinault, de bas en haut », Libération, (consulté le 15 juin 2018).
  39. Claude Barjonet, « Vincent Bolloré fait de François Pinault le premier actionnaire de Bouygues », Les Échos, .
  40. Nathalie Bensahel, « Pinault coiffe Arnault en beauté. Il rachète à sa barbe Gucci et Sanofi Beauté (YSL). Et se pose en concurrent de LVMH. », Libération,‎ (lire en ligne)
  41. « Comment Pinault est devenu Kering, géant du luxe », L'Expansion, (consulté le 13 mars 2019).
  42. a et b Pierre-Angel Gay, « François-Henri Pinault : « Je deviens aujourd'hui président d'Artémis » », Les Echos, (consulté le 15 février 2021).
  43. « François Pinault a organisé sa succession avec le fisc français », La Tribune, .
  44. « Document de référence 2003 », sur Bnains.org,
  45. « Le fils de François Pinault à la tête de PPR », Le parisien, .
  46. a et b Airy Routier, « La vie après la vie de François Pinault », Challenges, .
  47. Ivan Letessier, « PPR se rebaptise Kering », Le Figaro, (consulté le 15 février 2021).
  48. « Kering : des résultats 2018 en nette hausse », Capital,‎ (lire en ligne)
  49. Les plus grands collectionneurs privés d'art, Le Journal du Net, 30 mai 2014.
  50. David Bensoussan, « François Pinault, le parrain de l’art contemporain », Challenges, .
  51. a b c et d (en) Susan Adams, « The Artful Billionaire », Forbes, .
  52. « Une fondation Pinault pour l’art contemporain sur l’île Seguin », Le Journal des arts, .
  53. a b c et d Frédérique Deschamps, « Pinault lache l'île Seguin pour Venise », Libération, .
  54. « Pinault dévoile sa collection au Palazzo Grassi », La Croix, .
  55. « Pinault peut savourer », Le Monde, 8 mai 2007.
  56. « François Pinault gagne la bataille de Venise » Le Figaro du 6 avril 2007
  57. « Pinault signe l'acte de concession de la « Pointe de la Douane » », Batiactu, .
  58. Milena Chessa, « La pointe d’architecture contemporaine de Tadao Ando à Venise », Le Moniteur, .
  59. Marco Sabadih, « Venise : François Pinault reprend en main un troisième site », France Info, .
  60. « Lens : François Pinault inaugure sa résidence d'artistes au coeur de la cité minière », France 3 Hauts-de-France, .
  61. David Bensoussan, « Révélations sur les finances de Pinault collectionneur », Challenges, .
  62. « Collection Pinault à Paris: dix expositions par an et l’annonce d’un partenariat avec Pompidou », Le Figaro, .
  63. « Opening of Pinault's Bourse de Commerce postponed as French museums told to remain closed », sur www.theartnewspaper.com (consulté le 26 janvier 2021)
  64. « Rennes. La collection choc de François Pinault s’expose enfin », Le Mensuel de Rennes, .
  65. Pierre Momboisse, « Dinard. François Pinault « n'a pris aucun engagement » pour un projet de centre d’art contemporain », sur Ouest-France, (consulté le 4 mars 2020)
  66. Jean-Gabriel Fredet, Requins, caniches et autres mystificateurs, Albin Michel, , p. 218
  67. Nicole Vulser, « Les truffiers de l’art contemporain », Le Monde, .
  68. « Un regard sur la collection d'une des figures les plus influentes du monde de l'art », L'Écho, .
  69. « François Pinault vient au secours de la forêt de Paimpont », L'Ouest en Mémoire (INA), .
  70. « Aide substantielle de F. Pinault à Bretagne Vivante », Le Télégramme, .
  71. « Théâtre Marigny », Théâtres Parisiens.
  72. Martine Robert, « Fermé cinq ans, le Théâtre Marigny rouvre après 20 millions d'euros de travaux », Les Échos, .
  73. Stéphane Grammont, « Le breton François Pinault va donner 100 millions pour Notre Dame de Paris : la tradition du mécénat », France 3 Bretagne, .
  74. « Notre-Dame de Paris : François Pinault concrétise sa promesse de 100 millions d'euros pour la restauration de la cathédrale », France Info, (consulté le 6 octobre 2019).
  75. Tanguy Homery, « La Baussaine. François Pinault donne 150 000  pour la rénovation de l’église », Ouest-France, (consulté le 3 septembre 2019).
  76. « La Baussaine. Inauguration des premiers travaux de l’église », Ouest-France, .
  77. Dinard. La Villa Greystones de François Pinault classée monument historique, Ouest-France, 12 octobre 2019.
  78. « Pinault s'offre château-latour », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  79. « En 2006, François Pinault fait l’acquisition du domaine René Engel », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  80. Dominique Largeron, « L'homme d'affaires François Pinault s'offre Château Grillet », Entreprises,‎ (lire en ligne)
  81. « François Pinault s’offre du montrachet », Le Bien public,‎ (lire en ligne)
  82. « Pinault (François Pinault) vigneron 2016 », sur Dico du Vin
  83. « Le-Clos-de-Tart, joyau de Bourgogne acheté par Pinault », sur La Revue du Vin de France
  84. « L'actrice Julie Gayet associée du milliardaire François Pinault », sur leparisien.fr, (consulté le 15 février 2021)
  85. Disko, « Kering en bourse : cours de l'action, dividendes, capital », sur www.kering.com (consulté le 25 mai 2021)
  86. (en) « #30 François Pinault & family », Forbes,‎ (lire en ligne)
  87. « La fortune de François Pinault et sa famille - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges (consulté le 11 juillet 2020)
  88. L'Usine Nouvelle, « [Covid-19, la bataille de la production] Le luxe privé de clients - Luxe », magazine,‎ (lire en ligne, consulté le 11 juillet 2020)
  89. « Pinault renfloue le fabricant d’étagères Bruynzell », sur Boursilex
  90. a et b Paris Match, « Jacques Chirac par François Pinault : "Je retiens mes sanglots" », sur parismatch.com (consulté le 6 octobre 2019)
  91. « Jacques Chirac : Emmanuel et Brigitte Macron se sont recueillis sur sa dépouille », sur www.purepeople.com (consulté le 6 octobre 2019)
  92. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 72 et 183.
  93. Comment Sarkozy cherche à contrôler les médias, Marianne, no 464 Semaine du 11 mars 2006 au 17 mars 2006.
  94. Sarkozy et les patrons, Le Point, 26/08/2004, no 1667
  95. Les étranges liens de Julie Gayet et François Pinault, valeursactuelles.com, 13 janvier 2014.
  96. « François Hollande mis en garde par François Pinault au sujet de Julie Gayet », (consulté le 17 avril 2017).
  97. « François Pinault, le collectionneur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le 15 février 2021)
  98. Benjamin Chabert, « La réponse cinglante du gouvernement à la critique de François Pinault sur Macron », sur Capital.fr, (consulté le 15 février 2021)
  99. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 64
  100. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 65-66.
  101. François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 64
  102. « François Pinault n'a pas payé l'impôt sur la fortune cette année », La Croix,‎ (lire en ligne)
  103. « François Pinault ne paierait pas l'impôt sur la fortune. », sur Libération.fr, (consulté le 19 avril 2020)
  104. « François Pinault pris la main dans la holding », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  105. « Pinault organise sa succession », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  106. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 34.
  107. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Albin Michel, , p. 77.
  108. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 165.
  109. François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, Balland, , p. 78.
  110. Pierre-Angel Gay, François Pinault milliardaire, Les secrets d'une incroyable fortune, , p. 167.
  111. (en-US) John Tagliabue, « Fraud Case Over Bank Strains U.S.-French Ties », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le 15 février 2021)
  112. « L'expertise l'affaire Crédit lyonnais Executive life », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  113. « La Fondation Pinault tarde à s’arrimer sur l’île Seguin - 27 juin 2003 - Le Journal des Arts - no 174 », sur Le Journal Des Arts (consulté le 6 juin 2018)
  114. « Aillagon remplacé par Catherine Pégard à la direction du château de Versailles », sur humanite.fr, .
  115. (en-US) « Charting Jeff Koons's Sky-High Market », sur artnet News, (consulté le 26 janvier 2021)
  116. Après avoir été ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon a travaillé pour la société Palazzo Grassi SPA à Venise ainsi que pour la société Pinault Collection. Puis, de retour dans le public, il a dirigé l’établissement public de Versailles, où il a organisé l’exposition de Koons. Il est ensuite redevenu salarié de François Pinault comme administrateur délégué du Palazzo Grazzi et directeur de Pinault Collection alors que son chef de cabinet Martin Bethenod est Directeur général de la société Collection Pinault-Paris, société qui va gérer le futur musée de la Bourse de Commerce de Paris
  117. Jean-Gabriel Fredet, Requins, caniches et autres mystificateurs, Albin Michel, , p. 226.
  118. David Bensoussan, « Révélations sur les finances de Pinault collectionneur », Challenges, (consulté le 18 juin 2018).
  119. « François Pinault, un milliardaire discret féru d'art », Fashion Network,‎ (lire en ligne)
  120. Décret du 30 décembre 2011 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier.
  121. (it) « François Pinault nominato Grande Ufficiale dell’Ordine della Stella Italiana », Arte Magazine, (consulté le 20 juin 2018).
  122. Décret du 14 avril 2017 portant élévation et nomination aux dignités de grand'croix et de grand officier

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Information

Article François Pinault en français Wikipedia a pris les places suivantes dans le classement local de popularité:

Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2021-06-13 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=262139