L'histoire de Feu! Chatterton commence au milieu des années 2000, avec la rencontre d'Arthur Teboul, Clément Doumic et Sébastien Wolf au lycée Louis-le-Grand[1]. Après leurs années d'études, ils attirent à eux Antoine Wilson (basse) et Raphaël de Pressigny (batterie).
Ils se lancent en 2012 avec un premier titre La mort dans la pinède et participent à plusieurs festivals (Rock en Seine, les Francofolies, le Printemps de Bourges...) et premières parties de concert (Connan Mockasin, Fauve...) au cours des années 2013 et 2014[2]. Le groupe remporte plusieurs prix (prix Chorus en 2014, prix Paris jeunes talents en 2014, prix Félix-Leclerc en 2014[3]) et sort un premier EP éponyme en 2014 (Feu! Chatterton), puis un second EP en avril 2015[4] auto-produit grâce au financement participatif[5] et constitué d'un unique titre de 15 minutes, Bic Medium.
Leurs deux premiers albums, Ici le jour (a tout enseveli) (2015) et L'Oiseleur (2018) sortent chez Barclay-Universal[6]. Le premier est certifié disque d'or[7], tandis que le second s'écoule à plus de 40 000 exemplaires[8]. Ils seront cités aux Victoires de la musique pour chacun d'eux, en 2016 dans la catégorie « Révélation scène »[9], puis en 2019 pour le « Meilleur album rock »[10].
Arthur Teboul de Feu! Chatterton au festival Beauregard en 2016.
En avril 2019, à l'occasion du Disquaire Day, ils sortent un vinyle Live de 5 titres, captés entre 2018 et 2019, notamment à Nantes et au Zénith de Paris.
En janvier 2021 sort le titre Monde nouveau[17], annonçant Palais d’argile, leur troisième album sorti le 12 mars 2021.
Collaborations
En parallèle des tournées et de ses disques, le groupe entreprend différentes collaborations.
L’écrivain Éric Reinhardt leur propose en 2014 de construire une lecture autour de son roman L’amour et les forêts : la collaboration mène finalement à l'écriture d'un spectacle entier, qu'ils jouent ensemble, notamment au Festival d'Avignon[18] en 2015.
Ils reprennent et enregistrent, pour la réédition de l'album Pouvoirs, de Bernard Lavilliers, le titre « Frères de la Côte » (2016)[19], puis co-composent, arrangent et produisent deux morceaux de son dernier album, 5 minutes au paradis (2017) : « Bon pour la casse » et « Charleroi », premier single de l'album[20].
Raphaël de Pressigny (né en 1988, composition, batterie), formation à Paris-I (L3, M1)[34] et HEC[35]. Il se prend de passion pour la batterie alors qu'il est adolescent, notamment en écoutant et en jouant du Led Zeppelin dont il est fan. En 2016 et 2017, il participe régulièrement à des résidences de pratique musicale chez le pianiste et compositeur de musique contemporaine Nik Bärtsch. Féru de percussions africaines, il effectue plusieurs voyages au Sénégal et en Guinée équatoriale pour pratiquer et apprendre diverses percussions. Il collabore avec des artistes de la scène française actuelle, dont Louise Verneuil pour lequel il enregistre les batteries de son premier album avec l'aide du producteur Samy Osta (également producteur du groupe), ou encore le rappeur Rilès qu'il accompagne sur les plateaux de télévision[36].
Arthur Teboul (né en 1987[37], écriture, chant), formation au lycée Louis-le-Grand puis diplômé de l'ESCP. Fondu de littérature, il se lance d'abord dans des concours de slam. En 2002, il est sollicité par Clément Doumic et Sébastien Wolf pour écrire pour leur groupe et prend des cours de chant après coup. À côté du groupe, il se produit régulièrement sur scène avec des artistes de la scène française. Il chante notamment avec Christophe lors de ses concerts parisiens en 2019, Catherine Ringer pendant l'hommage à Jacques Higelin au Trianon en 2019, ou encore Clara Luciani à la Cigale (2019). Au cinéma, il fait une courte apparition dans le film La forêt des quinconces (Grégoire Leprince-Ringuet, 2016), puis dans le film de Pascal Thomas, À cause des filles..? où il donne la réplique à Barbara Schulz.
Antoine Wilson (né en 1989, composition, basse, claviers), formation d’ingénieur du son et musique classique (contrebasse)[38]. Collectionneur de synthétiseurs, il introduit le groupe à leurs sonorités, qui font aujourd'hui partie intégrante de leurs compositions. Dans cette veine synthétique, il compose Sex Appeal et Vers le pays des palmes, qui figurent respectivement sur le 1er EP (Feu! Chatterton) et sur le 1er album (Ici le jour (a tout enseveli)).
Sébastien Wolf (né en 1987[39], composition, claviers, guitare), ancien élève de l'École normale supérieure en physique (promotion 2008) et titulaire d'un master d’anthropologie à l'EHESS (Modifications du système politique Sateré Mawé contemporain, 2012)[40]. Il obtient en 2017 une thèse de doctorat en physique à Sorbonne Université[41]. À côté du groupe, il signe diverses musiques de films comme Histoire de Mortimer (Benjamin Kuhn, 2015)[42] ou Le Réveil de Lily (Benjamin Kuhn, 2018)[43] et de pièces de théâtre comme Massacre à Paris de Christopher Marlowe[44]. Entre 2011 et 2013, il crée La Laverie, un lieu d’art réservé à la jeune création dans le quartier de Belleville et il y présente près de dix expositions personnelles et collectives ; il est aussi membre du comité de sélection de la Résidence d'art contemporain Suddenly. En parallèle à son activité musicale, il poursuit ses recherches à la frontière des neurosciences, de la physique statistique et de l’intelligence artificielle[45] comme post-doctorant au sein des Laboratoire de physique théorique et de l'Institut de biologie de l'École normale supérieure. De père suisse et de mère brésilienne, il est aussi père d'un garçon né en 2018[39].
↑ a et b« Sébastien Wolf, l’oiseleur à six cordes, a forgé sa liberté en musique », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le 22 juillet 2020)