Pour les articles homonymes, voir Challenger.
FV4034 Challenger 2 | |
FV4034 Challenger 2 des Queen's Royal Lancers en Irak. | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Type | char de combat |
Service | |
Utilisateurs | Royaume-Uni Oman |
Conflits | Guerre d'Irak |
Production | |
Concepteur | Vickers Defence Systems |
Année de conception | 1986-1994 |
Constructeur | usines Vickers de Barnbow à Leeds et Tyne and Wear à Newcastle |
Production | 446 exemplaires |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 4 (chef de char, opérateur tourelle, chargeur et pilote) |
Longueur | 8,33 m (caisse) 11,55 m (avec le canon) |
Largeur | 3,52 m 4,2 m (avec surblindages) |
Hauteur | 2,49 m (hauteur du toit) |
Masse au combat | 64 tonnes en ordre de combat 66,45 tonnes (avec surblindage Dorchester Level 2E) 74,84 tonnes (configuration Theater Entry Standard (Herrick)) |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Blindage | blindage composite de type Chobham |
Armement | |
Armement principal | un canon L30A1 de 120 mm (50 obus). |
Armement secondaire | une mitrailleuse coaxiale L94A1 de 7.62 mm de type chain gun (4 000 cartouches) une mitrailleuse L7 L37A2 de 7.62 mm au poste chargeur |
Mobilité | |
Moteur | V12 diesel Perkins CV12 TCA V-12, No. 3 Mark 6A |
Puissance | 1 217 ch (895 kW) à 2 300 tr/min |
Transmission | David Brown TN54 automatique (6 rapports en marche-avant et 2 en marche-arrière) |
Suspension | oléopneumatique avec débattement vertical de 450 mm |
Pression au sol | 0,9 kg/cm² |
Vitesse sur route | 59 km/h sur route, 34 km/h en marche-arrière |
Vitesse tout terrain | 40 km/h |
Puissance massique | 19 ch/t |
Réservoir | 1 592 ℓ |
Autonomie | 450 km |
modifier |
Le FV4034 Challenger 2 est un char de combat britannique construit par Vickers Defence Systems (maintenant BAE Systems) et qui est en service depuis 1998 dans les armées du Royaume-Uni et d'Oman. Conçu pour remplacer le Chieftain, le Challenger 2 reprend une version modifiée du châssis du Challenger 1, alors en service, mais équipé d'une nouvelle tourelle. Cent-vingt-sept chars furent initialement commandés en juin 1991 mais, suite à la restructuration des régiments blindés de la British Army, il fut décidé d'en commander deux-cent cinquante-neuf autres en juillet 1994 pour remplacer également le Challenger 1[1]. Le premier exemplaire sorti d'usine le 1er août 1994, le mois suivant le ministère de la Défense refusa la réception du premier lot de Challenger 2, ces derniers ne répondant pas aux standards de qualité et de fiabilité exigés, ce qui repoussa la date d'entrée en service du Challenger 2 en 1998. En 1998, le prix unitaire du Challenger 2 était de 2,2 millions de livres sterling[2].
Le Challenger 2 est le premier char britannique à avoir été conçu et produit exclusivement par un seul maître d'œuvre depuis la Seconde Guerre mondiale. Il a été conçu par Vickers Defence Systems et fabriqué aux usines de Barnbow Leeds et Newcastle Scottswood. Le développement du successeur du Challenger 1 commence en novembre 1986 et le concept est présenté en mars 1987 au ministère de la Défense. À partir de décembre 1988, un contrat de 90 millions de livres sterling a été attribué pour entreprendre une phase de démonstration du prototype devant les représentants du ministère de la Défense qui allait se clôturer en septembre 1990.
La British Army a passé une première commande de 127 Challenger en 1991 et une deuxième de 259 unités en 1994 destinée aux unités du Royal Armoured Corps. En 1993, l'armée d'Oman commande 18 Challenger 2[3] et une deuxième commande de 20 unités est signée en novembre 1997. Le Challenger 2 est entré en service dans l'armée britannique en juin 1998 et le dernier des 407 chars commandés a été livré en avril 2002. Les livraisons de Challenger 2 pour l'Oman furent terminées en 2001.
Après avoir servi dans des missions de maintien de la paix au Kosovo, les blindés britanniques ont connu leur véritable baptême du feu durant la guerre d'Irak où environ 120 Challenger 2 ont été engagés dans l'opérationnelle liberté irakienne ; Ils ont surclassé aisément les équipements de l'armée irakienne qui leur ont été opposés et seuls deux furent mis hors de combat, tous deux par tir ami. Le Challenger 2 est considéré comme un des chars les mieux protégés au monde. En 2003, au sud de Bassorah en Irak, un Challenger 2 s'est embourbé dans un fossé lors d'une embuscade durant la bataille de Bassorah, il aurait encaissé plus de 14 RPG-7 en plus d'un missile antichar à double ogive Milan avant de retourner à sa base pour être réparé et à nouveau opérationnel six heures après l'embuscade[4].
Le 27 mars 2003, 14 Challenger 2 du Royal Scots Dragoon Guards ont détruit 14 chars T-55 et d'autres véhicules qui se portaient à la rencontre d'unités des Royal Marines [5].
Sur les 407 reçus, 306 étaient en ligne au 1er janvier 2008, 254 au 1er janvier 2015[6].
En 2012, 227 sont effectivement en service actif, le reste est stocké[7].
En 2016, seuls trois régiments blindés du Royal Armoured Corps doté de 56 chars l'utilisent. La transformation d'un de ces derniers annoncée fin 2016 fera passer le nombre de chars en service à 170, 112 en ligne dans deux régiments, le reste utilisé pour l’entrainement. Les chars encore en service devraient être modernisés pour être utilisés jusqu'en 2035[8],[9].
En mars 2021, il est prévu que 148 exemplaires passent au standard Challenger 3[10].
Le Challenger 2 est armé d'un canon, rayé, L30A1 d'un calibre de 120 mm. Pour des raisons logistiques, ce dernier peut tirer toute la gamme de munitions de 120 mm employées par le canon L11 des chars britanniques Chieftain et Challenger 1, il n'est donc pas compatible avec les munitions de 120×570mm au standard OTAN.
Le tube du L30 a une longueur de 55 calibres (soit 6 604 mm), il est fabriqué, de manière monobloc, par autofrettage et son âme rayée possède un pas de rayure de un tour à droite pour dix-huit pouces. Pour limiter son usure, le tube et la chambre sont muni d'un revêtement en chrome. Afin d'améliorer sa précision, le diamètre des tourillons à été revu à la hausse.
Il reprend le système de munitions, non encartouchées, chargées en deux fardeaux (projectile et charge de poudre) développé pour le L11 mais se démarque de ce dernier par sa pression maximale admissible en chambre supérieure 618 MPa contre 482 MPa, lui permettant d'utiliser des charges de poudres plus énergétiques. Sa durée de vie est de 400 à 500 coups en tirant des obus-flèches. Comme sur un canon d'artillerie, la mise à feu se fait via une étoupille, la culasse renferme un chargeur d'une quinzaine de cartouches.
La dotation en munitions comprend entre 50 obus, les obus sont disposés dans des râteliers à l'arrière de la tourelle, sur les parois de cette dernière, sur le plancher rotatif ainsi que dans le châssis, sur le plancher derrière le siège du conducteur et contre les parois de la caisse. Les charges propulsives sont logées dans trois caissons blindés de 10 mm à 25 mm d'épaisseur (les caissons en fibre de verre dit "humides" ayant été abandonné depuis le Challenger 1 Mk. 3). Un petit caisson contenant quatre charges de poudre est monté à gauche de la culasse du canon L30, un grand caissons pouvant contenir jusqu'à vingt-six charges occupe l'espace entre le panier de la tourelle et le compartiment moteur, enfin, un autre d'une contenance de douze charges est placé à gauche du siège du pilote. La dotation typique en munitions comprend vingt-neuf obus-flèches, dix-huit obus explosifs à tête d'écrasement et trois obus fumigènes au phosphore blanc.
La gamme de munitions employées par les Challenger 2 comporte :
L'armement secondaire comprend une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm L94A1, appellation locale du McDonnell Douglas EX34 Chain gun. Cette mitrailleuse actionnée par un moteur électrique est approvisionnée par une bande de 2 000 cartouches, 2 000 autres sont embarquées en réserve. Une deuxième mitrailleuse de 7,62 mm est montée sur la trappe du chargeur, il s'agit d'une L37A2, elle peut être démontée de son affût et être utilisée comme une mitrailleuse légère d'infanterie. Sur les Challenger 2 omanais, cette mitrailleuse est remplacée par une mitrailleuse lourde M2HB de 12,7 mm. Certains Challenger 2 déployés en Irak ont vu leur mitrailleuse L37A2 remplacée par un tourelleau téléopéré Enforcer de la firme Leonardo armé du même modèle de mitrailleuse.
Le blindage composite est une version améliorée du blindage Chobham que l'on retrouve sur le Challenger 1 et tout comme ce dernier, il est intégré dans la face avant de la tourelle, ses flancs ainsi que dans le châssis, au niveau du glacis.
Vickers Defence Systems acheva les essais balistiques de la version améliorée du blindage Chobham en fin juillet 1990. Deux tourelles furent notamment utilisées lors des essais, les viseurs et le canon demeuraient toujours utilisables et ce après avoir reçu de multiples impacts d'obus-flèches et de projectiles à charge creuse[13].
La structure de la tourelle est faite en acier moulé réalisé d'une seule pièce de 9 t, sa masse totale, avec l'armement, le blindage et autres sous ensembles est de 20,5 t. Le type d'acier utilisé pour la construction du char est un acier au creuset originaire de Sheffield présentant un faible taux d'impureté.
Les Challenger 2 qui furent déployés au Kosovo et en Irak ont reçu un blindage réactif explosif Royal Ordnance ROMOR-A[14] protégeant l'avant de la caisse tandis que le train de roulement se voyait protégé par des pré-blindages latéraux composites Vickers VARMA.
Après l'opération Telic, les Challenger 2 voient leur protection encore augmenter grâce au kit de combat urbain Street Fighter, les tuiles de blindage réactif protégeant le glacis du char sont remplacées par un unique bloc de blindage composite tandis que des modules de blindage composite viennent se fixer sur les flancs de la tourelle. Une cage anti-RPG recouvre la nuque de la tourelle et le compartiment moteur.
Dans le cadre du programme CLIP (Challenger Lethality Improvement Programme), un blindage réactif explosif fabriqué par Rafael Advanced Defense Systems vient remplacer les modules de blindage composite Dorchester précédemment installés, faisant passer le poids de l'engin à 74,95 tonnes.
De chaque côté du canon se trouvent cinq lance-pots fumigènes L8 et il est aussi possible de vaporiser du diesel dans le pot d'échappement pour créer un écran de fumée comme sur les chars soviétiques.
Le FV4034 Challenger 2 possède un moteur V12 diesel Perkins CV12 TCA V-12, No. 3 Mark 6A suralimenté par une paire de turbocompresseurs. Ce moteur est une version modifiée du Roll-Royce Condor CV12 TCA 1200, No 3, Mk 4A utilisé par le Challenger 1. Il incorpore notamment un calculateur DASCU (Digital Automotive System Control Unit) conçu par la firme Dowty Defence and Air Systems[15]. Le moteur développe une puissance de 1 200 bhp (1 217 ch) à 2 300 tr/min pour une cylindrée de 26,11 litres. Le couple maximal de 4 126 N m[15] à 1 700 tr/min. Le poids à sec du moteur, sans la poutre de refroidissement est de 2 203 kg[15]. Une groupe auxiliaire de puissance Plessey est également monté dans le compartiment moteur. Les panneaux d'accès sur la plage arrière du compartiment moteur ont été revus, leurs charnières renferment des barres de torsion afin de faciliter leur ouverture.
Le moteur est accouplé à une boîte de mécanismes David Brown TN54 intégrant une boîte de vitesses automatique comprenant 6 rapports en marche avant et 2 rapports en marche arrière ainsi qu'une direction hydrostatique à double différentiel produite par Commercial Hydraulics. Le poids de la boîte de mécanismes est de 2 390 kg[16].
Les réservoirs ont une contenance de 1 592 litres de carburant lui permettant de parcourir 450 km sur route ou 250 km en tout-terrain et peut recevoir deux réservoirs largables de 175 litres chacun, augmentant ainsi l'autonomie en tout-terrain de 70 km[12].
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2023-01-27 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=587542